François Pervis en vélo et sur la route avec le skipper et navigateur Franck Cammas ! Et oui, c'est ue petite séquence vidéo que vous pourrez retrouver uniquement sur Cyclism'Actu. Le tout pour vous annoncer le nouveau défi de "François le fou" que l'on adore chez Cyclism'Actu, on avoue ! Le Français, multiple médaillé en cyclisme sur piste, se lance donc un nouveau défi ! En juillet dernier, Orient Express Racing Team, révélait pour partie son équipe Challenger, avec un mixte de marins et d’athlètes de haut niveau venant d’horizons différents : les pilotes Quentin Delapierre et Kevin Peponnet, les régleurs Matthieu Vandame et Jason Saunders, la cellule énergie déjà composée des marins Olivier Herlédant, Tim Lapauw , du crossfitter, Maxime Guyon, des rameurs Germain Chardin, Antoine Nougarede et des frères Verhoeven. Et une autre figure du sport français vient rejoindre le groupe en place, en la présence François Pervis, qui intègre Orient Express Racing Team au poste de Cyclor (Cyclor : contraction des mots : cycliste et sailor), à bord de l'AC75. Au micro de Cyclism'Actu, François Pervis est revenu sur ce nouveau défi qu'il se lance. Ce qui lui a permis d'expliquer plus en profondeur en quoi cette discipline consiste. "Je suis devenu un cyclor. C'est à dire un cycliste qui va pédaler sur un vélo, dans une coque de bateau, un AC75, un voilier monocoque en carbone, qui fait 26 mètres de long, avec un mat de 21 mètres de haut et qui pèse à peu près 6 tonnes. Donc mon but sera de pédaler dans la coque, pour créer de l'énergie qui va être utilisée par le marin pour gérer à la fois les voiles et les foils. C'est un bateau qui peut aller jusqu'à 100 km/h, on l'appelle la Formule 1 des mers. Et je vais faire du coup l'America's Cup. Je pense que ça sera mon dernier défi."
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00:00 Salut François ! Salut Franck !
00:03 Ça va ? Ça roule ? Ouais !
00:05 J'ai quelques questions à te poser. Vas-y, vas-y !
00:08 Je me rends compte, c'est la première fois qu'on se rencontre.
00:11 Exactement.
00:12 Et je me rends compte que tu roules super bien sur un vélo.
00:15 C'est avantageux par mon poids.
00:18 Ouais, ouais, mais on te sent à l'aise, on te sent habile.
00:21 Tu fais beaucoup de vélo dans ta prépa ?
00:24 Ouais, j'aime bien ça et puis ça permet d'être prêt à le moins en endurance.
00:29 On dort mieux quand on est sur le bateau.
00:32 Et tu en fais toutes les semaines ? Tu en fais régulièrement ?
00:35 Ouais, quand je peux, trois fois. Pour être bien, il faut faire trois fois.
00:38 Et puis voilà, des longues sorties de dimanche avec des copains, c'est cool.
00:42 On peut dire que tu es un marin, mais tu es aussi un vrai cycliste.
00:45 Exactement, un cycliste à terre. Touriste encore.
00:48 Touriste, il vient de me mettre...
00:52 Je viens de péter de sa roue.
00:54 On a fait une belle petite montée.
00:56 On a un col, je peux vous dire, il m'a fait mal.
00:59 Il a fait mal à tout le monde. Rapport poids/puissance, on voit.
01:03 On n'a pas le même poids en manière.
01:05 Ouais, c'est excellent.
01:07 Oui, je suis devenu un cyclore.
01:14 Un cyclore, c'est quoi ? C'est le jargon qu'on utilise pour déterminer les cyclistes
01:20 qui vont pédaler sur un vélo, dans une coque de bateau.
01:25 En l'occurrence, le bateau, ça va être un AC75.
01:29 C'est un voilier monocoque tout en carbone, très fuselé, qui fait 26 mètres de long,
01:34 avec un mât de 21 mètres de haut.
01:37 Un bateau qui fait à peu près 6 tonnes.
01:39 Et donc, moi, mon but, ça va être de pédaler dans la coque pour créer de l'énergie
01:45 qui va être utilisée par le marin pour gérer à la fois les voiles et les foils.
01:50 Parce que c'est un bateau sur foils.
01:52 Donc en gros, quand il prend de la vitesse, il monte sur ses foils, il touche quasiment plus l'eau.
01:57 Il vole vraiment au-dessus de l'eau, c'est vraiment très impressionnant.
02:00 Et c'est un bateau qui peut aller jusqu'à faire des pointes à 100 km/h.
02:04 C'est la formule 1 des mers. On l'appelle vraiment la formule 1 des mers.
02:08 Et donc, avec l'Orient Express Racing Team, François Pervis va faire l'America's Cup.
02:19 Bon voilà, ça va être pour l'America's Cup qui est l'année prochaine, entre le mois d'août et octobre 2024.
02:25 Bon François Pervis, bonjour.
02:43 On vous a laissé il y a quelques jours du côté des États-Unis, dans le Nevada,
02:47 sur votre fameux vélo couché carréné, où certes vous n'avez pas battu le record du monde,
02:51 mais vous avez battu trois fois de suite votre record personnel et record d'Europe.
02:55 Et là, on vous retrouve à Barcelone. Derrière vous, il y a une photo de bateau.
03:00 Votre attaché de presse Caroline Müller, qu'on salue, nous dit que vous êtes un cyclore.
03:04 Expliquez-nous.
03:06 Oui, je suis devenu un cyclore. Alors un cyclore, c'est quoi ?
03:10 C'est le jargon qu'on utilise pour déterminer les cyclistes,
03:15 les cyclistes qui vont pédaler sur un vélo, dans une coque de bateau.
03:20 Donc là, en l'occurrence, le bateau, ça va être un AC75.
03:24 C'est un voilier monocoque tout en carbone, très fuselé, qui fait 26 mètres de long,
03:29 avec un mât de 21 mètres de haut. Un bateau qui fait à peu près 6 tonnes.
03:34 Et donc, moi, mon but, ça va être de pédaler dans la coque, pour créer de l'énergie,
03:40 qui va être utilisée par le marin, pour gérer à la fois les voiles et les foils,
03:45 parce que c'est un bateau sur foils. Donc en gros, quand il prend de la vitesse,
03:49 il monte sur ses foils, il touche quasiment plus l'eau, il vole vraiment au-dessus de l'eau,
03:54 c'est vraiment très impressionnant. Et c'est un bateau qui peut aller jusqu'à faire des pointes
03:58 à 100 km/h. Donc c'est la formule 1 des mers, on l'appelle vraiment la formule 1 des mers.
04:04 Et donc voilà, mon travail, ça va être de créer l'énergie pour gérer et piloter ce bateau.
04:12 Et donc avec l'Orient Express Frassim Team, François Pervis va faire l'America's Cup.
04:18 Voilà, ça va être pour l'America's Cup, qui est l'année prochaine, entre le mois d'août et octobre 2024.
04:24 Donc ce nouveau défi, en gros, ça va consister à quoi ? Quel va être votre rôle ?
04:32 Le vélo coucher carréner, on a compris. Et là, c'est quoi le défi du coup ?
04:38 Alors là, le défi, ça va être d'apporter de l'énergie au bateau.
04:43 Ça va être vraiment les cyclistes qui vont créer de l'énergie en sprintant et en faisant des efforts
04:49 à peu près sur 20 minutes, parce que les navigations durent 20 minutes à peu près.
04:56 Et les duels, en un contre un avec une autre équipe, on franchit des bouées en fait.
05:04 On fait des allers-retours entre des bouées. Et donc le cycliste va sprinter aux ordres du marin
05:12 qui commande le bateau. Et donc on va lui créer l'énergie grâce au Watt qu'on va développer.
05:17 Et lui, tout de suite, il va pouvoir utiliser cette énergie-là pour gérer les voiles et les foils,
05:23 parce que c'est un bateau à foils. Donc c'est vraiment un bateau qui vole au-dessus de l'eau.
05:28 C'est vraiment impressionnant à voir. Ça va très, très vite. On peut faire des pointes jusqu'à près
05:33 de 100 km/h. C'est vraiment impressionnant. Et nous, notre rôle, ça va être de créer cette énergie
05:41 pour que le marin puisse naviguer et piloter le bateau.
05:48 En gros, si on vulgarise un peu le truc, c'est plus vous allez pédaler vite, plus le bateau avancera vite.
05:56 C'est ça en gros ?
05:58 Alors plus on va pédaler vite, plus on va créer de l'énergie. Et plus le marin a de l'énergie,
06:05 plus les manœuvres peuvent être faites beaucoup plus rapidement, parce qu'il aura les Watt
06:12 pour faire avancer le bateau.
06:15 Mais quand vous dites créer de l'énergie, parce qu'on a du mal à se rendre compte, c'est-à-dire en fait,
06:20 l'énergie, c'est-à-dire vous pédaler, c'est relié à des capteurs qui font... Expliquez-nous un peu.
06:27 Oui. Alors on est quatre cyclistes sur le bateau, deux de chaque côté. Et puis quand on pédale,
06:37 on fait tourner une turbine. Et après, cette turbine-là crée de l'énergie hydraulique,
06:46 parce que tout ce qui est foils et voiles sont gérés de façon hydraulique. Et donc en fait,
06:53 plus on crée de l'énergie dans cette turbine, plus on peut envoyer les Watt dans l'hydraulique,
07:02 et plus les voiles sont gérés et manipulés beaucoup plus rapidement.
07:08 Donc là, pour l'instant, on est fin septembre. Donc vous nous annoncez ce nouveau défi,
07:12 qui est un truc encore hallucinant, si je peux me permettre, parce que ce n'est pas commun.
07:16 Donc là, si j'ai tout compris aussi, le bateau n'est pas encore construit, c'est ça ?
07:21 Oui, le bateau est en construction et il sera livré en mai prochain.
07:28 À 26 m, c'est ça ?
07:30 Voilà, c'est un bateau de 26 m de long avec un mât de 21 m, et c'est un bateau qui fait à peu près 6 tonnes.
07:38 Donc c'est vraiment très impressionnant. Et puis c'est très fuselé, parce qu'on va très très vite.
07:44 Donc en termes d'aéros, il faut vraiment être un peu comme un cycliste sur piste ou mon vélo couché carréné.
07:52 C'est comme une Formule 1, vraiment. Donc il n'y a rien qui dépasse.
07:56 Nous, on est vraiment enfoncé dans les coques. On a juste le regard qui dépasse pour voir à peu près ce qui se passe.
08:02 Mais c'est vraiment de la très haute performance.
08:08 Et donc là, cette fois, vous n'allez pas être tout seul, puisque vous nous avez expliqué que c'est 4 coureurs cyclistes
08:14 qui vont apporter de l'énergie pour faire avancer le bateau, c'est ça ?
08:19 Voilà, c'est ça. Alors sur le bateau, on est une équipe de 4 cyclistes et de 4 marins.
08:25 Mais il y a aussi 4 autres cyclistes qui vont attendre sur un autre bateau derrière,
08:31 qui suit un Zodiac, qui suit le bateau de compétition, pour faire des changements.
08:37 Et puis on a aussi sur le bateau qui nous suit, on appelle ça un "chase boat".
08:41 Donc sur ce bateau-là, il y a aussi une équipe d'ingénieurs en cas d'avaries,
08:46 pour rebrancher un flexible, pour les batteries ou des choses comme ça,
08:50 ou pour tout simplement changer de cycliste.
08:54 Donc en tout, on est 8 cyclistes, 4 sur le bateau de compétition et 4 sur un autre bateau
09:01 qui suit le bateau de compétition, pour faire des changements.
09:04 D'accord. OK. Et donc là, bateau livraison en mai 2024 ?
09:11 Oui.
09:12 Qualification pour l'AmeriCas Cup en août 2024, c'est ça ?
09:18 Voilà, la compétition commence en août 2024.
09:22 Et ensuite, ce sont des duels où on va affronter plusieurs fois les autres nations.
09:26 Et puis on va marquer des points, et puis on va gravir les échelons avec les demi-finales.
09:31 Et puis on espère aller en finale. Et voilà, aller challenger les favoris.
09:38 Et c'est qui les favoris du coup ?
09:41 Les favoris pour l'AmeriCas Cup, ça a souvent été les Néo-Zélandais.
09:49 Mais après, on espère bien créer la surprise.
09:54 François, confidence pour confidence, elle vient d'où cette idée-là ?
09:59 Ça sort d'où en fait ?
10:02 On est venu le démarcher. L'équipe avait besoin de cyclistes très puissants.
10:10 Donc moi, on a su que j'étais très ouvert d'esprit.
10:17 J'ai fait les Jeux paralympiques en tandem. J'ai fait mon deux ans de vélo couché carréné.
10:23 Donc je suis toujours en activité. Je suis capable de développer beaucoup de watts.
10:27 Donc ça, c'est ce qui était très intéressant pour la team.
10:31 Et ensuite, sur le podium, mes coéquipiers, c'est des rameurs.
10:38 Des gars qui ont fait de l'aviron. Et puis il y a aussi un crossfitter.
10:45 C'est des golgottes les gars.
10:49 Moi à côté, j'ai des grosses cuisses, mais je suis quasiment le plus petit.
10:53 On a des solides.
10:55 Donc là, c'est un an d'aventure qui s'annonce devant vous.
11:01 Parce qu'on est fin septembre et puis le grand rendez-vous c'est octobre 2024, c'est ça ?
11:06 Oui, voilà, c'est ça. Pendant un an, nous on commence vraiment à se préparer spécifiquement.
11:12 Parce que là, en gros, dans un duel, dans une manche, on fait des sprints.
11:22 On pédale 45 secondes, une minute, peut-être aussi 10 secondes.
11:27 Ça dépend de ce qu'a besoin le marin, de ce qu'il va nous demander de faire.
11:31 Parce que les manœuvres sont plus ou moins longues.
11:33 Donc il faut plus ou moins pédaler longtemps pour lui apporter de l'énergie.
11:37 Nous, on va préparer notre plan d'entraînement sur un an pour être performant sur ce genre d'épreuve
11:43 et sur ce genre d'effort à répéter.
11:45 Parce qu'on va répéter plusieurs sprints ou plusieurs grands coups de vis pendant de longues secondes.
11:53 Et ça pendant 20 minutes.
11:55 Donc en gros, le cardio, ça va aller sur chez Eau.
11:59 Et on va se faire violence pendant 20 minutes.
12:05 Donc il faut préparer tout ça.
12:07 Donc si on résume François, et si on a tout compris, enfin si j'ai tout compris,
12:11 François Pervis, en 2024, va faire l'America's Cup pour essayer de détrôner les fameux Néo-Zélandais
12:20 qui sont à chaque fois les grands favoris de cette fameuse America's Cup
12:24 puisque tout le monde connaît cette fameuse course en équipage où il faut passer des mouilles.
12:29 C'est ça ?
12:30 Oui, voilà exactement, c'est ça.
12:32 Je continue à être cycliste.
12:34 Je vais retrouver un petit peu mes premiers amours du sprint.
12:39 Parce que j'avais un petit peu mis ça de côté pour mon record du monde en vélo-courserie carénée
12:44 qui dure 5 minutes.
12:46 Donc là, je suis retrouvé du sprint et mes premiers amours comme je le disais.
12:52 Et ça va être surtout de découvrir un nouveau monde, un nouveau sport.
12:56 Parce que même si ça reste du vélo, je suis au contact d'autres sportifs, des marins aussi.
13:02 Les marins c'est vraiment des sportifs à part entière.
13:05 Et une nouvelle aventure commence.
13:09 Et ça voilà, rien que de le dire, j'en ai la chair de poule.
13:12 38 ans, un an de défis qui s'annonce.
13:15 C'est le dernier ou il y a autre chose qui est déjà dans la tête ?
13:19 Non, non, non, je pense que c'est le dernier.
13:21 Je vais avoir 40 ans au fond de la finale.
13:23 Donc voilà, j'espère m'offrir à l'équipe et à mes collègues un très beau cadeau d'anniversaire pour ma part.
13:31 Et non, non, je pense qu'après il va falloir que je pense vraiment sérieusement à m'occuper de ma famille.
13:36 Et aussi à faire avancer ma famille.
13:39 Parce que pour l'instant, ça fait 25 ans que je suis obnubilé par ma performance et par le sport.
13:45 Et à un moment donné, ça ne peut pas durer toute la vie.
13:48 Et j'ai aussi une famille à prendre soin.
13:53 Donc on vous souhaite la bonne chance. Bon vent, comme on dirait l'autre ?
13:57 Voilà, exactement. Bon vent, oui, on en a besoin.
14:00 Mais il faut surtout beaucoup de watts aussi.
14:02 Donc voilà, c'est beaucoup de grosses performances physiques.
14:06 Merci François.
14:07 Et puis j'espère que vous donnerez de vos nouvelles et des avancées de votre défi,
14:11 ce fameux défi auprès de nos lecteurs de cyclisme actuel.
14:14 Voilà.
14:15 Avec grand plaisir. Merci à vous.
14:17 Merci.