"Michel Sardou confidentiel": 60 ans de tubes et de polémiques

  • l’année dernière
60 ans de tubes et de polémiques. À la veille du début de sa dernière tournée dont 100.000 places se sont arrachées en huit heures, BFMTV retrace le parcours d’un artiste parfois incompris. "Michel Sardou, confidentiel", un reportage de Caroline Mier, Étienne Grelet, Benoît Chevalier et Julie Beaurain.

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Transcript
00:00 ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est pas un portrait classique.
00:02 Ce documentaire, en fait, il parle de la matrice Sardou.
00:05 Comment fonctionne Sardou ? Quels sont ses moteurs ?
00:08 Comment, en fait, il a réussi à s'imposer pendant autant de temps
00:11 alors que c'est un provocateur,
00:13 alors que le gars n'est pas du tout dans le moule ?
00:15 On l'a encore vu chez nous la semaine dernière.
00:17 Et en fait, comprendre comment Sardou fonctionne,
00:19 c'est avoir en filigrane un peu un portrait de la France.
00:22 Et là, je sais que Christophe est d'accord avec moi.
00:24 On va regarder un extrait
00:26 pour montrer à quel point il vit ses chansons.
00:27 Exemple avec la chanson "Le France".
00:29 Cette chanson qui remange au Pâques-Beaufrance,
00:31 autrefois fierté nationale,
00:33 désormais, à ce moment-là, à quai depuis un an,
00:35 quasiment inutile.
00:37 Le 1er novembre 1975, il la chante pour la première fois,
00:39 la chanson, sur TF1.
00:40 Et d'un coup, il devient le bateau.
00:43 Extrait du documentaire de Caroline Mier,
00:45 Benoît Chevalier, Étienne Grelais et Julie Bourin.
00:48 -Ne m'appelez plus jamais France
00:54 La France, elle m'a laissé tomber
00:59 -Souvent, il le chante, il y croit.
01:01 "Ne m'appelez plus jamais France, la France, elle m'a laissé tomber."
01:04 Il dit pas ça comme s'il allait pas entendre chanter le botin.
01:07 Il y croit. Il y croit vraiment.
01:09 -La voix de Michel, tout d'un coup, on entend, on est pris,
01:11 et ça passe.
01:12 Il y a quelque chose qu'il a qui est rare.
01:15 -Sardou est le bateau,
01:19 jusqu'à l'incarner à la 1re personne.
01:21 -J'étais un bateau gigantesque
01:25 ...
01:28 Capable de croiser mille ans
01:31 -Il fait partie des gens qui disent toujours "je".
01:34 -J'étais un géant
01:36 J'étais presque, presque aussi fort que l'océan
01:40 -Vous avez vu ce regard caméra.
01:42 L'acteur, il vit sa chanson.
01:44 -Un vrai interprète.
01:45 -Ca donne des frissons.
01:47 Dernier mot sous-sacré de la chanson française,
01:49 "clivant".
01:51 -Sardou, depuis 60 ans, il donne son avis sur tout,
01:54 sur la France coloniale, sur l'homosexualité,
01:56 la peine de mort.
01:58 Cette chanson, "Je suis pour", en 1976,
02:00 c'est une chanson coup de gueule suite à l'assassinat
02:02 d'un petit garçon.
02:04 Sardou chante cette chanson, "Je suis pour",
02:06 ça veut dire "je suis pour la peine de mort",
02:09 à un moment où le sujet est en plein débat.
02:12 Il y a des comités anti-Sardou qui se forment.
02:15 En 1976, pendant la tournée, Sardou vit carrément sous protection.
02:19 ...
02:20 -Rien à faire !
02:21 -C'est la police !
02:23 -C'est la police !
02:24 -Partout, en France et en Belgique,
02:27 se créent des comités anti-Sardou.
02:29 Ils accompagnent le chanteur dans chacun de ses déplacements.
02:33 ...
02:36 Michel Sardou est placé sous protection.
02:38 Les concerts se déroulent sous haute surveillance.
02:41 ...
02:43 -Ca a pris des proportions au-delà de simplement
02:46 d'un sifflet dans la salle ou d'une tomate sur la tête.
02:49 Ca a pris des émeutes, il y avait les flics, les chevaux,
02:52 parce qu'en Belgique, la police montait,
02:54 c'est quelque chose d'assez spectaculaire.
02:57 On a tiré dans la voiture,
02:59 je passais mes tournées entre deux gendarmes,
03:02 c'était quand même pas très agréable, j'avais très peur.
03:06 ...
03:07 -La violence culmine à Bruxelles.
03:09 Une bombe est retrouvée dans la chaufferie
03:12 de la salle de concert Forêt Nationale.
03:14 ...
03:16 -Ca a été affreux, la période affreuse,
03:19 où on a arrêté la tournée.
03:21 ...
03:22 -C'est une violence qui l'a beaucoup marquée,
03:25 Michel Sardou, et étonnamment, c'est dans les années 80,
03:28 sous François Mitterrand, qui va abandonner ses chansons
03:32 un peu rebelles, il va revenir avec des tubes plus neutres,
03:35 comme "La Java de Broadway", "Je vais t'aimer",
03:37 il va être plus... J'ai envie de dire "lisse",
03:40 mais c'est pas un mot qui va bien à Michel Sardou.
03:43 En tout cas, qu'on aime ou pas, je mets au défi les téléspectateurs
03:46 de pas chanter devant le documentaire,
03:49 parce qu'on connaît les paroles, il y a un côté interactif,
03:52 limite karaoké.
03:54 - Bien oui!
03:55 - C'est sûr, donc!
03:56 - C'est sûr, 24/50!

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