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Anthony Delon revient sur l'affaire qui oppose sa famille à Hiromi Rollin, qui se présente comme la compagne d'Alain Delon.

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00:00 plaisir d'accueillir Anthony Delon. Bonjour. - Bonjour Bruce. - Et merci beaucoup d'accepter
00:04 de répondre à mes questions. Si vous permettez, tout de suite la première question que j'ai
00:09 envie de vous poser. Comment va votre père Alain Delon ? - Ça va. - Comment a-t-il passé l'été ?
00:16 - En pente raide. - L'été en pente douce, l'été en pente raide. - Voilà c'est ça. Un jeune mot.
00:27 Écoutez, il a passé l'été plutôt pas mal. - Plutôt pas mal. Avec ses enfants ? - Oui,
00:35 naturellement. - C'est ça en fait la grande nouveauté par rapport à ce qui s'est passé avant
00:40 et on va y revenir, c'est que vous avez la possibilité de passer plus de temps à ses côtés ?
00:47 - Oui, effectivement. Là, on l'a beaucoup entouré cet été. Donc on était tous présents,
00:54 on s'est aussi relayés, voilà parce qu'on a aussi tous notre vie. Donc on a fait en sorte
01:01 qu'il soit jamais seul. - Anushka, Alain-Fabien et vous, bien sûr, à ses côtés. Est-ce que vous
01:08 parlez ensemble d'ailleurs de ce qui s'est passé ? - Non. - Non. - Mais alors pas du tout. - Pourquoi ?
01:14 - Parce que, écoutez, parce qu'il ne ressent pas le besoin d'en parler. Alors naturellement,
01:23 il y a eu une enquête de gendarmerie. Ils sont venus à deux, trois reprises, mais il n'a jamais
01:31 demandé après elle ou jamais demandé ses nouvelles. Bien au contraire, Alain, la phrase qu'il a répétée
01:39 à, je dirais, à quelques reprises, c'est "j'espère qu'elle reviendra plus". - Carrément. Donc vous
01:47 diriez presque qu'il est soulagé de son départ, de celle qui a été présentée comme sa dame de
01:55 compagnie, Iromi Rollin. Je la cite évidemment puisque c'est par elle que... - Il dit aussi, pardon, pour reprendre les mots de sa bouche, il dit "je veux plus la voir".
02:04 Ça c'est ses mots. Exact. - Est-ce que vous me permettez de vous demander quelques précisions sur son état de santé ?
02:12 Tout le monde sait, toute la France sait qu'il a eu cet accident vasculaire qu'il a diminué. - 2019.
02:19 - Est-ce que vous diriez qu'il a du mal à se remettre de cet accident ou bien qu'il va mieux, qu'il va moins bien ?
02:29 - Je crois qu'on l'a vu à la télévision, il a fait quand même une ou deux émissions. Ça date un peu.
02:37 Je veux dire après, le temps fait aussi son effet. C'est-à-dire qu'on vieillit. Donc il a 87 ans.
02:48 - Il a vécu l'AVC et puis ensuite chaque jour qui passe est un jour de gagné mais en même temps chaque jour qui passe c'est un jour de plus.
02:55 - On peut dire aujourd'hui qu'il est autonome ou c'est compliqué pour lui d'être seul par exemple ?
03:02 - Non, il ne peut pas être seul. - Il ne peut pas être seul. Revenons donc à vos relations évidemment avec votre père et à ce qui s'est passé.
03:13 Bien sûr c'était début juillet, votre plainte, celle de toute la fratrie d'ailleurs, contre Iromi Rollin.
03:21 Alors elle a pris la parole dans le Parisien et elle s'explique, elle dit tout ce qu'elle estime qu'il s'est passé de son côté.
03:32 Vous souhaitez du coup lui répondre en quelque sorte parce qu'elle met en cause très sévèrement votre version des faits.
03:42 - Notre version à nous trois vous voulez dire ? - Oui.
03:45 - Elle complète. - Oui mais écoutez... - Complètement. On nous raconte deux histoires finalement. - Totalement différentes.
03:51 - C'est ça qui est fou dans cette histoire. - Oui, c'est un peu normal. C'est un peu la réponse du berger à la berger.
03:59 C'est-à-dire que si tout d'un coup on vous dit "vous avez fait ça" et que vous n'avez pas envie d'admettre que vous avez fait ça, vous dire pas du tout.
04:06 Après tout le monde peut raconter n'importe quoi. Moi je suis John Lennon. Je peux le dire aussi si j'ai envie.
04:12 - Avant d'aller plus loin dans ce qui s'est passé, est-ce que vous avez été auditionné par les enquêteurs ?
04:18 Parce qu'on sait qu'il y a une enquête qui est en cours. Est-ce que vous avez eu l'occasion de dire votre vérité ?
04:24 - Bien sûr. - Donc vous avez été auditionné. Votre père aussi ? - Oui, on a tous été auditionné.
04:29 - Votre père aussi ? - Bien sûr. Mais ce qui est important c'est que dans tout ce qu'elle peut dire, sa réponse, elle parle de nous trois.
04:38 Mais en fait, il y a beaucoup de gens autour. Il y a eu beaucoup d'auditions. Il y a des gens qui travaillaient à doucher.
04:46 Le jardinier, le régisseur, la femme de ménage. Il y a des gens qui ont été témoins, qui ont vu des choses à des moments précis.
04:55 Donc en fait, là tout est recentré sur nous. Les enfants disent n'importe quoi. Mais aujourd'hui, il y a une procédure qui est en cours.
05:02 Et tous ces gens ont été entendus. Donc si vous voulez, moi je suis très serein par rapport à tout ce qui s'est passé.
05:08 - Alors, elle dit, Héromé Rolin, que c'est un coup monté. Et même une instrumentalisation de la justice.
05:14 Elle vous accuse, vous-même directement, Anthony, de manipuler votre père. Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
05:21 - Oui, directement, nous trois, vous voulez dire. - Mais aussi, d'une certaine façon, vous... - Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
05:28 Écoutez, comment vous dire ? En ce qui me concerne, moi, personnellement, mon père et moi, on a eu des bas dans notre vie.
05:41 Des hauts et des bas. On a eu des rapports un peu rugueux. Il y a de l'amour, naturellement, mais je me vois pas aujourd'hui...
05:52 Déjà, pour ce qu'on est, manipuler mon père... Vous savez, j'allais vous dire, on n'a pas le langage. C'est-à-dire que je saurais pas comment faire.
06:08 Parce que c'est pas dans ma nature, d'abord. Et on n'a pas les dialogues.
06:15 - Mais pour bien comprendre, vous, votre objectif, votre but, c'est de protéger votre père. On parle bien de ça.
06:24 - Mon père nous a appelés au secours. Voilà. La réalité, elle est là. Vous savez, il y a des enregistrements. Il y a beaucoup de pièces, quand même.
06:37 Évidemment, en tant que décence... - De quel type d'enregistrement parlez-vous ? Sonore, vidéo ? - Sonore, absolument. Beaucoup. Il y a des pièces.
06:47 - Qui a enregistré cela ? - Nous tous. - Des conversations ? - Oui, à des moments donnés, des conversations, bien sûr.
06:55 Parce qu'on a été surpris de certains de ses comportements, aussi. Et donc on a demandé des explications.
07:08 - Donc vous aviez un tel soupçon dans un déjà que vous avez envisagé. Et vous avez même pratiqué ces enregistrements pour... Voilà. Au cas où...
07:16 - Mais vous savez, c'est comme quand on a fait reconduire cette personne à la porte de la propriété. - Parlons-en. - On l'a filmée. C'est mon frère qui a filmé avec son téléphone.
07:29 - Et pourquoi vous l'avez filmée ? Parce que vous sentiez que ça allait mal se passer ? - Non, mais parce que... Alors moi, écoutez, j'ai été...
07:36 Il y a eu 2 plaintes. Il y a eu celle que mon père a déposée avec ma sœur et son avocat, que mon frère et moi avons co-signé, et puis il y a la mienne que j'ai faite tout seul.
07:48 - Absolument. - Bon. Il y a eu un phénomène déclencheur dont elle parle, dont j'ai parlé. Bon, bref. La police m'a toujours dit le jour où vous faites quelque chose, filmez tout.
08:02 Parce que si elle se met un coup de tête dans un arbre... - Pour avoir une preuve, donc. - Elle va dire que c'est vous qui l'avez frappée.
08:07 - Et donc ce jour-là, il y a eu une preuve de ce que vous dénoncez ? Le jour où elle s'en va, le jour où vous la... - Le jour où on l'a reconduit.
08:15 - Ouais. Vous l'expulsez. - Ah non. Non, non, on l'a pas expu... Ouais, enfin... - On s'en lit. - Si vous voulez. Non. On a fermé les portes.
08:23 Elle a escaladé le portail. Elle a escaladé le grillage, pardon. Et là, effectivement, on l'a vue rentrer, donc on l'a expulsée. - OK.
08:33 - Avec la sécurité. On a un film de 27 minutes. - Qui montre ce qui se passe dans ce endroit-là. - Zéro violence. - Zéro violence. - Zéro violence.
08:40 - Mais à la décharge... - Elle dit qu'elle a été blessée. - Attendez. - Par un agent de sécurité. - Non mais... On est sereins.
08:47 - À la décharge de la partie adverse, puisque l'avocat a déposé plainte contre nous, comme on est dans une enquête préliminaire, il a pas les pièces du dossier.
08:56 Donc le film en question, il l'a pas vu. Moi, je peux vous dire une chose. C'est qu'il y a pas eu de violence du gardien de sécurité.
09:06 Il y a pas eu de violence de la part des gendarmes. Ils l'ont même pas touchée. Elle est sortie. C'est une femme gendarme qui est venue.
09:15 Elles sont parties, elles ont parlé. Elle s'est rendue compte qu'elle était sans doute... Elle s'est sans doute rendue compte, je vais être précis,
09:21 qu'elle était agitée, je dirais. Donc ils ont fait venir les pompiers. Et les pompiers l'ont emmenée. Eux, ils ont attaqué le service de sécurité,
09:30 les gendarmes et les pompiers, qui sont quand même censés vous sauver la vie avec ou contre votre gré, mais vous sauvez la vie quand même.
09:37 Ce gendarme, d'ailleurs, elle dit qu'on lui a pas rendu ses affaires. Elle dit qu'elle vous accuse de ne pas avoir voulu y restituer.
09:45 – On lui a restitué ses affaires. – Vous lui avez tout restitué. Est-ce qu'il y avait, je ne sais pas, des biens de valeur, des bijoux, de l'argent ?
09:53 Est-ce que ce sont des choses qui étaient présentes dans cette maison et que vous avez restituées ?
09:57 – Alors, effectivement, il y avait une somme d'argent puisqu'ils l'ont dit dans le Parisien, je crois. Il y avait une somme d'argent
10:05 qui a été récupérée par les gendarmes. – Une somme importante. – Très importante.
10:13 – 100 000 € ? – 110 000 € en liquide, cachés en haut dans un placard de sa salle de bain.
10:20 – Et ça, ça sort d'où, ça ? – Je vois sourire un peu.
10:22 – C'est-à-dire que je connais peu de gens qui ont 100 000 € dans leur salle de bain.
10:28 – Moi non plus. – Ça vous a surpris ? – Un peu.
10:31 – Voir choqué ? – Ça m'a surpris. – Oui, parce que vous vous dites d'où ça vient, quoi.
10:36 – Bah voilà, il va falloir qu'elle est justifiée, c'est tout. – Honnêtement, vous vous êtes dit quoi quand vous avez vu cet argent ?
10:43 Quel est le régime ? C'est votre père qui a donné cet argent ?
10:48 – Écoutez, il y a plusieurs choses. D'abord... Alors encore une fois, c'est factuel, ce que je vais dire.
10:58 Les 4 derniers mois, ça représente pas la somme qu'on a trouvée.
11:04 Les 4 derniers mois, il y a eu 900 €, 900-950, il me semble, qui ont été tirés toutes les semaines sur la carte de crédit.
11:13 L'avocat en avait parlé. On n'a pas déposé de plainte pour ça. L'avocat en avait parlé. Les choses se sont calmées.
11:21 Mais il y a 950 € qui ont été tirés toutes les semaines. Bon.
11:25 Soi-disant pour s'occuper de Douchy. Nous, ça fait 3 mois qu'on vit à Douchy.
11:30 Quand on est arrivé dans cette maison, tout était pourri, il y avait quasiment rien à bouffer.
11:34 Donc il faut m'expliquer comment on va tirer 950 € par semaine.
11:39 Parce que nous, depuis 3 mois, on est là-bas. Mon père, il mange comme un oiseau.
11:42 – C'est pas votre père qui est allé chercher cet argent, donc c'est elle. – Non, mon père, il peut pas.
11:46 Mon père, il peut pas se lever. Il peut pas conduire.
11:49 – Donc si c'est pas votre père... – Oui, mais elle le dit pour...
11:52 Je sais pas quoi, pour s'occuper de Douchy, mais pour s'occuper de quoi ?
11:55 Bon, bref. Ça, c'est une chose. Après, si vous voulez, j'ai été...
12:03 Peut-être parce que je suis l'aîné, désigné par les gendarmes pour...
12:07 Quand on a trouvé l'argent, pour assister au comptage de l'argent.
12:12 Donc j'étais là, moi, quand on a trouvé l'argent. Enfin, quand les gendarmes sont venus le récupérer.
12:19 Il y a 110 000 €. Alors c'est vrai, il y a 6,5 millions d'yens.
12:24 6,5 millions d'yens qui correspondent aujourd'hui au taux de change,
12:27 dit que c'est une légende, normalement, ils ont fait leur truc, à 37 000 € cash.
12:32 Plus le reste, c'est-à-dire puisqu'il y a 110 000, plus 63 000 € en cash.
12:43 D'après ce que j'ai lu, elle dit qu'elle avait des yens, que c'était des héritages,
12:46 1, 2, je sais pas, qu'elle a changé les euros en yens, mais il restait quand même 6,5 millions.
12:51 Alors il va falloir qu'elle le justifie. C'est ce qu'on dit les gendarmes.
12:56 Est-ce qu'elle a eu un virement pour ces 6,5 millions d'yens ou 8 millions,
12:59 puisqu'elle a changé en euros, ou est-ce qu'elle les a amenés dans une valise du Japon ?
13:03 - Donc vous dites aujourd'hui d'où vient cet argent ? C'est ça ? Est-ce qu'il y a eu des tournements ?
13:09 - On dit... Le procureur ou le juge va déterminer.
13:15 - Il va falloir justifier ce pognon. - Bien, alors...
13:18 Moi, j'aimerais comprendre avec vous, si vous voulez bien,
13:22 la relation que cette femme entretenait avec votre père.
13:26 Parce que vous, vous dites que c'est une dame de compagnie, mais elle dit "j'étais la compagnie".
13:33 - Elle fait 33 ans. - La femme, presque.
13:35 - Ça fait 33 ans, elle a dit. - Ouais.
13:37 - Moi, je suis un peu choqué par ça. Le chiffre 33 me choque un petit peu.
13:43 Je vais vous dire pourquoi. Parce que d'abord, mon petit frère, il a 29 ans. Ma sœur, elle en a 32.
13:49 Il a 33 ans, mon père, il en avait 54. Il était plus jeune que moi aujourd'hui. Il était beau comme un dieu.
13:56 Il a rencontré cette femme qui devait avoir... La mère des petits, qui devait avoir 23 ans, à l'époque.
14:01 Qui était belle, mannequin, sublime. Ils sont tombés amoureux.
14:05 Ils ont vécu entre Douchy, la Suisse, et la Hollande. Les enfants sont nés à Douchy.
14:14 Et puis ensuite, ils ont été à l'école en Suisse, en Hollande, enfin bon. Donc...
14:19 Pour moi, il y a un problème d'équation. C'est-à-dire que... - Chronologiquement, ça tient pas, selon vous.
14:24 - Non, mais... Elle était où ? - Ouais.
14:26 - C'est-à-dire que 33 ans, c'était avant la naissance de ma sœur.
14:30 - Est-ce que vous le sous-ditez la première fois où vous avez rencontré cette femme ?
14:33 - Les gendarmes m'ont posé exactement la même question.
14:36 Moi, je... Si vous voulez, je l'ai vue une des premières fois... En tout cas, la première fois dont je me souvienne,
14:47 c'était en 2019, après l'AVC de mon père, à l'hôpital. Parce que... Alors moi, j'allais pas très souvent à Douchy, mais je voyais souvent mon père à Paris.
14:59 - Oui. - Mais moi, j'ai jamais vu à Paris.
15:03 - Elle dit qu'elle vivait avec lui depuis 2006. - Elle a été salariée jusqu'en 2014.
15:08 - OK. - Et ensuite, elle a été licenciée en 2014. Il y a une lettre de licenciement. Tout a été remis au procureur, naturellement.
15:18 Mais elle a effectivement, comme je l'ai dit, sauf que je crois que j'avais dit 2016... Elle a été salariée jusqu'en 2014 et puis licenciée en 2014.
15:27 Après, si vous voulez, elle était revenue, repartie, travaillait à la maison, repartie. Moi, en tout cas, dans mon souvenir,
15:36 et je crois que ça va concorder avec ce que j'ai dit aux gendarmes, c'est en 2019. Parce que je l'ai croisée une fois à Douchy où je serais venu par hasard comme ça.
15:46 J'ai pas le souvenir. - Vous dites que vous avez des enregistrements vocaux qui prouvent qu'elle n'était pas... Qu'elle n'est pas la compagne de votre père.
15:57 - Je dirais pas dans ce sens. C'est-à-dire que, par exemple, il y a eu une émission qui a été faite pour TV5 Monde. Et il dit "Ma compagne".
16:14 - Oui. - Il y a eu une couverture de match "Ma compagne". Donc effectivement, il y a un enregistrement qu'on a remis au procureur où on dit à mon père "Mais pourquoi t'as dit ça ?"
16:29 Et il répond en texto. Il dit "Pour qu'elle me foute la paix". Je dis "Mais pourquoi, pour qu'elle te foute la paix ?" Je lui dis "T'étais obligé de le dire ?" "Oui !" Voilà.
16:41 Donc après, ça, c'est l'enregistrement tel quel. - Il était sous emprise ? C'est ce que vous voulez dire ? - Naturellement. Pour moi, oui.
16:49 Maintenant, si vous voulez, encore une fois, il y a les enfants, il y a les autres témoins, mais il y a... Je veux dire... On a remis plein de pièces au procureur.
17:00 Moi, j'ai des textos qui m'ont été envoyées, des réponses qui m'ont été envoyées par mon père qui n'étaient pas écrites par lui. Et je lui dis "Mais c'est toi qui m'as répondu ?" Non.
17:11 - Donc... - Mais comment tu laisses faire une chose pareille ? Comment... Tout ça, c'est enregistré. Donc si vous voulez... Après, c'est imparable.
17:22 Elle peut dire ce qu'elle veut. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent. C'est imparable. C'est mon père qui parle. T'es-tu au courant ? Non.
17:28 - Donc votre père était sous emprise. En fait, le mot est très fort. - Oui. - Il avait peur d'elle, presque, au point de dire contre son gré que c'est sa compagne,
17:42 au point de ne pas répondre lui-même au téléphone. C'est terrible. - J'aime pas le mot "peur d'une personne", mais je pense que c'est... Je pense que c'est un amalgame de peur.
17:57 - Quand on dit "de long", est-ce qu'elle a battu... Est-ce qu'il lui est arrivé de battre votre père ? - Non. Je pense pas.
18:05 - Mais vous n'êtes pas sûr. - Non, je rigole. Parce que... Non, je pense pas. - Parce qu'il se serait pas laissé faire, vous voulez dire ?
18:14 - Non, parce que j'arrive pas... - Parce que ça va rester un an de long. - Non, non. Je veux dire... Non. - Non. Vous voulez pas y croire.
18:23 - Non. Non, mais rien ne laisse dire ça. - Bon, alors attendez. Revenons quand même à la relation entre cette femme et votre père.
18:30 Elle, elle parle de mariage qui était programmé. - Non mais moi, je pense... Regardez, attendez. Moi, je pense qu'elle... Là, déjà, l'histoire des 33 ans, c'est-à-dire que...
18:43 Je vois pas où est sa place. Je pense qu'elle s'est rêvée une vie avec mon père. J'ai vu un peu l'interview de ce matin.
18:51 À un moment, elle parle. On dirait que le mec... On dirait que mon père, il est représentant de commerce. Vous voyez, il parle le lundi, revient le jeudi.
18:58 Je l'attends à la maison, je fais à manger, etc. - C'est ça. C'est exactement ce qu'elle décrit. - Non mais c'est un truc de fou. C'est un lundi long.
19:05 Donc si vous voulez, quand je dis... Je pense que s'il y avait pas des choses plus graves qui étaient à l'œuvre, ce dont on parle,
19:16 je veux dire l'habit de faiblesse, le harcèlement moral, toutes ces choses-là, cette interview, moi, elle me ferait marrer, parce que c'est absurde.
19:26 - Alors attention, dans cette interview, elle attaque aussi. - Oui, mais... - Elle semble dire, d'ailleurs, qu'au fond, si vous-même, vous vous êtes interposé,
19:37 c'est pour d'autres raisons, pas seulement pour l'amour de votre père ou pour l'ampleur de votre... - Vous parlez de vous-même, vous parlez de moi.
19:41 - Oui, vous et votre frère et votre sœur, peut-être pour des raisons financières, d'héritage. Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
19:51 - Je dirais que c'est... Je pense qu'on prend des barres et au lieu de les lever, on les rabaisse. Mais ça, si vous voulez, c'est toucher le diable, la peur,
20:05 le diable dans l'opinion publique. C'est-à-dire que c'est la réponse évidente. Pourquoi tu fais ça ? Bah pour le pognon. C'est évident.
20:13 Vous voyez ce que je veux dire ? Elle va pas dire qu'ils font ça parce qu'ils aiment leur père. Elle va pas dire qu'ils ont fait ça parce que leur père les a appelés au secours.
20:21 Mon père, il a quand même signé une lettre. J'ai fait un peu... J'ai potassé un peu avant de venir chez vous, mais il a quand même signé une lettre le 27 juin,
20:28 où il demande expressément à son avocat de la foutre dehors, qu'il ne voulait plus qu'elle travaille pour lui, qu'il ne voulait plus qu'elle vive à Douchy.
20:38 Et puis ensuite, il a co-signé cette plainte. Alors évidemment, je veux dire, elle est là, les chats, je sais pas quoi, toute l'histoire. Mais quelque part, ça me choque pas, ce qu'elle dit.
20:51 C'est normal. Qu'est-ce que vous voulez dire d'autre ? — Qu'est-ce qui s'est passé à la fin du printemps pour que d'un seul coup, vous preniez cette initiative forte ?
21:00 Quel a été l'élément qui a tout fait basculer ? — Je vais vous expliquer. En fait, si vous voulez... Donc il y a cette lettre que mon père a rédigée.
21:11 Il y a cette plainte qu'il a déposée une semaine plus tard, qu'il a signée avec son avocat, ma sœur, et que mon frère et moi avons co-signée.
21:18 Et puis il y a quelque chose, cet épisode, qui 2 ans auparavant m'a mis la puce à l'oreille. Alors elle peut dire... Il invente... Enfin il rajoute... Je sais pas quoi.
21:31 Dire que je voulais lui voler la mort de son père. Enfin bon, bref. Mais je vais pas attaquer pour ça. Moi, c'est ça qui m'a mis la puce à l'oreille.
21:40 Donc à partir de là, j'ai commencé à regarder, j'ai commencé à co-signer avec la police, pas avec les gendarmes. Vous savez, elle raconte que mon père est tombé,
21:48 qu'elle a appelé le SAMU, qui est venu en 15 minutes, qui rigolait avec les pompiers. Enfin avec les gens du SAMU, on l'a amené à l'hôpital.
21:55 Mais moi, j'avais des photos. Il avait 7 ou 8 points de suture. Ici, la chair était retournée. Il était sous anti-plaquette. Il a perdu beaucoup de sang de ses mots.
22:09 J'ai cru qu'il allait mourir. J'ai appelé le SAMU. Ils sont venus. Ils l'ont recousu. Ils ont décidé de le garder en observation.
22:16 Quand on lit ce qu'elle dit, elle dit qu'elle a plaisanté avec les infirmiers. Il est arrivé là-bas. Il voulait rentrer chez lui. Ça, je veux bien le croire
22:24 parce qu'il déteste l'hôpital. Une fois qu'il était recousu, même s'il était mal, il allait dire « Je veux rentrer ».
22:29 — En tout cas, vous êtes en train de nous dire que ce jour-là, vous n'êtes pas sûr vraiment de ce qui s'est passé. Vous avez un doute ?
22:35 — Mais il y avait personne. On parle de la même chose. — Absolument. — Ah, d'accord. Donc ce jour-là, si vous voulez, ils ont gardé mon père à l'hôpital.
22:45 Elle n'a appelé personne. Alors elle dit qu'elle a appelé ma sœur. C'est faux. Et à midi, ma sœur appelle. Elle dit pas « comme tous les jours »,
22:54 parce que ma sœur appelle son père tous les jours. À midi, elle appelle. « Papa, comment ça va ? Je suis à l'hôpital ». « Mais pourquoi tu es à l'hôpital ? ».
23:00 Voilà ce qui m'est arrivé. Et moi, quand on me raconte ça, je dis « Ça va pas ». — Donc cette personne n'est pas digne de confiance, en gros. C'est ça ?
23:09 — C'est pas une question digne de confiance. Pour moi, il y a quelque chose qui va pas. C'est-à-dire qu'il y a 3 enfants. Tu tiens dans tes bras 15 minutes.
23:21 Il est enceint par terre. T'appelles le SAMU. On l'emmène à l'hôpital. Il est sous anti-plaquette, sous anti-coagulant. C'est la même chose.
23:27 On décide de le garder. T'appelles ses gosses. Alors Anouchka est en Suisse. Mais moi, je suis à Paris. Je suis à 1h30.
23:33 — Mais vous pouvez arriver. — Mais bien sûr. — Il était en danger avec elle ? — Il était en danger psychologique. Pour moi, hein. Pour nous, d'ailleurs.
23:51 — Physique... Non. — Pardon ? — Physiquement, il était en danger aussi. — Écoutez, si vous m'avez demandé tout à l'heure si elle l'avait battue,
24:01 je pense pas naturellement. Mais il y a d'autres dangers physiques. Vous savez, il y a des... Un jour, mon frère est rentré en appelant les jardiniers
24:12 parce qu'elles partaient à Paris une ou deux fois par semaine. Elles laissaient mon père à doucher. Un jour, mon frère est rentré les derniers mois.
24:22 Et il a trouvé mon père seul dans la cuisine. Il pouvait pas se lever. Il pouvait pas se lever. À la clinique en Suisse, les médecins ont été très précis.
24:38 Ils ont dit « Votre père a besoin d'une assistance médicalisée. Quand vous partez à Paris, quand vous le laissez, il doit être avec quelqu'un ».
24:48 Elle n'a eu de cesse d'abord de le couper de tous ses proches. Il y a eu une altercation, d'ailleurs, devant les médecins suisses et j'espère qu'ils vont témoigner.
24:57 Les gendarmes vont les appeler. Là, les médecins ont dit « Il faut... Il ne peut pas rester seul ». Voilà. Elle a dit « Je m'en occupe ».
25:04 Donc elle s'est engagée. Elle l'a pas fait. Donc il restait seul de 9 h du matin à 18 h, 19 h, 20 h, parfois le soir, assis.
25:15 Et mon frère est rentré un jour. Il l'a pris en photo. Et ça, c'était après la bagarre de chiens qui a déclenché la violence sur l'animal.
25:25 – Parce que là, il y a une... – Mais ces photos, le procureur les a...
25:28 – Il y a un soupçon de maltraitance sur les chiens aussi. On le sait. Ça, c'est quelque chose qui a été raconté.
25:34 – Qu'est-ce qui s'est passé ? – On sait l'amour de votre père pour ses chiens.
25:38 Mon père a un chien, c'est Loubo. Elle, elle en a un autre qui est un berger blanc. Je sais plus comment il s'appelle.
25:45 C'est deux mâles qui ont habité ensemble. Et un jour, bagarre de chiens sous la table de la cuisine.
25:56 Mon père veut s'interposer. Il est mordu. Au bras, à la main... Non, à la main et aux genoux.
26:03 Elle essaie de s'interposer. Elle est mordue. Je sais plus où. Il me semble à la jambe, à la cuisse, il me semble, ou à l'avant-bras.
26:11 Finalement, bon, ils arrivent à séparer les chiens avec un seau d'eau.
26:17 Et c'est à partir de ce moment-là où les choses ont basculé pour Loubo. Alors encore une fois, moi, j'étais pas là.
26:27 - Elle s'est mise à détester ce chien, vous voulez dire ? - Mais si vous voulez, ça...
26:34 Mon père nous l'a dit à ma sœur et à moi expressément à la clinique des Chénolis en Suisse.
26:43 Elle frappe le chien, elle le bat avec le taser. Et ensuite, la femme de ménage nous a dit qu'elle battait le chien.
26:53 Elle l'a dit aux gendarmes. Et elle a raconté aussi qu'elle a même appelé la pharmacie de Douchy, Dixit, la pharmacienne,
27:05 puisque tout le monde se connaît, c'est un petit village, pour obtenir des cachets pour euthanasier les animaux.
27:11 Et la pharmacienne lui a répondu : « Nous, on vend pas ce genre de choses. Si vous voulez euthanasier votre animal, vous allez chez le vétérinaire ».
27:16 Mais les gendarmes prévoient une expertise psychologique du chien. C'est normal.
27:23 - Anthony Delon, tout le monde sait que les rapports entre votre père et vous ont pas toujours été simples.
27:30 - Ils ont pas toujours été simples. Ils ont souvent été conflictuels, mais il y a une chose... Et rugueux.
27:35 Mais il y a une chose, si vous voulez, c'est que j'ai toujours dit... C'est-à-dire qu'on s'est jamais fait de cadeaux, quelque part.
27:44 J'ai toujours dit ce que je pensais quand j'étais pas d'accord avec lui. Il a toujours dit ce qu'il pensait quand il était pas d'accord avec moi
27:50 ou quand je prenais la parole sur certaines choses, certaines positions. Voilà. Ça a toujours été fait sans filtre.
27:55 - Bon, il a 87 ans. Le chemin... On le sait, il a fait beaucoup de chemin. Et voilà.
28:05 C'est important pour vous d'être là dans ce moment-là, à l'hiver de sa vie, en quelque sorte ?
28:11 - Vous savez, quand ma mère est partie, il m'a dit... Il m'a appelé un jour. Il a été très choqué par sa disparition.
28:20 - Ouais. - Parce que quelque part, après Mireille, il est resté ma mère. Et quand elle est partie, elle sait plus personne.
28:28 Et ça... Il a eu peur. Et pendant une semaine, il m'a appelé tous les jours, 3-4 fois par jour.
28:35 Il m'a appelé mon poussin, mon petit, mon tout-petit. Et en fait, au début, je me suis dit... Putain, c'est gentil.
28:42 Ah là, il veut me réconforter. Alors c'est vrai, il me demandait comment tu vas. Mais en fait, au bout d'une semaine, il m'a dit...
28:51 Il m'appelle un jour et il me dit... Dis-moi, je te demande, s'il m'arrivait un truc comme avec maman, etc., tu t'occuperais de moi
28:58 comme tu t'occupais d'elle. Et je lui ai dit... Bah, si tu me le demandes, je le ferai. Et en fait, j'ai compris qu'il était inquiet pour lui.
29:07 Oui, il s'est dit mon fils, sauf parce qu'il a perdu sa mère, mais il pensait beaucoup à lui, je pense, parce qu'il a eu vraiment peur.
29:14 Mireille n'étant plus là, ma mère n'étant plus là, il a eu peur. Et il s'est dit... Putain, est-ce qu'un jour, je vais me retrouver tout seul ?
29:19 Et je lui ai dit... Si tu me le demandes, je serai là. Et en l'occurrence, pour ce qui s'est passé là, il nous l'a demandé.
29:24 -Ca veut dire qu'à un moment, on devient presque le père de son père ? -Oui. C'est dans la nature des choses.
29:34 -Pour conclure, Anthony Delon, bon... Comment dire ? Y a pas beaucoup de superlatifs pour qualifier votre père, parce que Alain Delon, c'est tout...
29:45 C'est une icône. Est-ce que vous pensez que pour lui, d'ailleurs, voir que finalement, aujourd'hui, on parle plus de sa vie privée, de son intimité
29:57 que de ses immenses succès au cinéma, de ce qu'il a pu représenter, est-ce que c'est quelque chose de douloureux ?
30:06 -Certainement. Mais vous savez, ce que vous dites là, c'est aussi la cause. Parce qu'on m'a posé la question. On m'a dit mais pourquoi...
30:14 Alors y a ce que j'ai vu ce mi-novembre, et puis y a ce qui s'est passé ensuite. Et à un moment, y a un cas de conscience. C'est-à-dire que c'est Alain Delon.
30:30 Et on voit ce qui se passe. Et si on dépose une plainte, comme on l'a fait un moment, parce qu'on pouvait plus faire autrement, ça va se savoir.
30:43 Et quelque part, c'est Alain Delon. Alain Delon, c'est le samouraï, c'est le clan des Siciliens, c'est Rocco, c'est Mélodie en sous-sol, c'est la veuve Coudère,
30:54 c'est les grandes voix, enfin bon bref, on va pas refaire toute sa filmo. Et là, tout d'un coup, vous dites mais... Il est sous l'emprise et on attaque quelqu'un pour harcèlement moral,
31:05 abus de faiblesse, violence. Et lui, comment il va se sentir par rapport à ça ? Et c'est ça qui a fait que ça a pris plus de temps.
31:17 Parce que c'est vrai que si ça ne tenait qu'à moi, ça se serait fait il y a déjà un an. Il y a eu une chose, deux choses, trois choses, il reste à suffire un pran.
31:25 -On peut lui adresser un message, là ? Vous pensez qu'il regardera, d'ailleurs, cette interview ? -Je lui dirais.
31:31 -À quoi ressemble son quotidien, d'ailleurs, à Douchy ? Il s'occupe de ses chiens. Il fait quoi ? -Il reste un chien, Loubo.
31:42 Il est entouré. On est là et il est assis dans sa cuisine. Et il regarde tout ce qui se passe. C'est ça. C'est ça.
31:54 "C'est quoi, cette voiture ? Déplace-moi ça." -Merci beaucoup, Anthony Delon. Merci d'avoir répondu à toutes mes questions.
32:00 -De rien. -Merci infiniment.

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