Hélène Ségara presque aveugle se confie sur sa maladie

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 - C'est une femme pour qui j'ai une admiration sans borne.

00:02 Parce que pendant des années, elle a souffert.

00:04 Et sur les plateaux, ça lui faisait un mal de chien.

00:06 Elle a jamais dénoncé un contrat.

00:08 Elle a toujours tout assumé.

00:10 Et vraiment, c'était d'une douleur inouïe pour elle.

00:13 Vous ne pouvez pas savoir comment elle a été charcutée.

00:15 C'est à elle de le dire, pas à moi.

00:17 Mais j'ai quand même suivi ça de loin.

00:19 C'est vraiment quelqu'un que j'aime profondément.

00:21 Et elle s'est fait chier dessus.

00:23 Sur les réseaux.

00:25 Mais qui disaient... Parce qu'elle a de la cortisone à haute dose.

00:27 - Oui, c'est horrible.

00:28 - Parce qu'on ne peut pas faire autrement.

00:29 Et sur les réseaux, c'était "arrête le botox, grosse pouffe".

00:32 "Mais tire-toi, mais arrête, mais..."

00:34 Vous ne pouvez pas savoir.

00:35 Et il y a une spéciale qu'elle avait enregistrée pour M6.

00:37 Où elle venait d'être opérée.

00:39 Et pour ne pas faire faux bon à ses obligations.

00:41 Elle a mis une mèche devant l'oeil.

00:44 Et bien ça a été "tu te prends pour la nana de Roger Rabbit".

00:46 "Mais t'as vu, t'es qu'une grosse pute".

00:48 Mais ça a été horrible.

00:50 Et un jour, c'est une telle souffrance pour son entourage et tout.

00:52 Que là, elle a commencé à dire "mais ne jugez pas sans savoir".

00:56 Et en plus, avec une vraie douceur comportementale.

00:59 Moi j'ai une profonde affection et une profonde admiration pour cette fille.

01:02 Ce qu'on lui a fait subir, c'est dégueulasse.

01:04 Pas sur le plan chirurgical.

01:06 Sur le plan humain, ce qu'on lui a fait subir, c'est dégueulasse.

01:08 - Les réseaux sociaux, effectivement.

01:10 La violence des réseaux sociaux.

01:12 - Oui, mais à un moment donné, il faut savoir que c'est un défouloir.

01:14 Et quand vous êtes en situation d'être public, vous méprisez.

01:17 - C'est impossible.

01:19 - C'est impossible.

01:21 - Quand tu es aveugle d'un oeil.

01:23 Dans certains cas, à passer un certain seuil.

01:25 C'est trop facile à dire.

01:27 - C'est une abstraction au-delà d'un certain seuil.

01:29 - Je ne suis pas sûr.

01:31 Si tu regardes pas, si tu es inquiet, si tu regardes...

01:33 - Elle ne le regarde pas, on ne lui en parlait.

01:35 Elle ne regardait rien, on ne lui en parlait.

01:37 Et moi je ne regardais rien, on m'en a parlé.

01:39 Si elle et moi le savons, c'est qu'on nous l'a dit.

01:41 Il arrive un moment, tu ne peux plus l'ignorer.

01:43 - Pas deux, trois messages comme ça, un déferlement d'aile.

01:45 - Oui, parce qu'il y a des milliers de messages.

01:47 - Et même si tu crois être fort, ça t'atteint au plus haut point.

01:49 Surtout quand tu es en situation comme ça difficile.

01:51 - C'est vrai que c'est une femme extraordinaire.

01:53 Ça ne peut que te toucher.

01:55 C'est difficile à vivre en fait.

01:57 Le seul moyen c'est de se justifier justement.

01:59 C'est de dire la vérité.

02:01 Comme ça tu fais taire, tu le dis.

02:03 Et d'ailleurs c'est ce qu'elle fait.

02:05 Tu es obligé d'être honnête pour que personne ne t'interprète.

02:07 - C'est sa vie privée, peut-être qu'elle n'avait pas envie de le communiquer.

02:09 Je ne sais pas Isabelle, vous avez choisi.

02:11 - Oui justement parce qu'elle est pudique.

02:13 Ça ne fait pas partie de ses influenceuses

02:15 qui dit qu'elles ont un peu de travail ce film.

02:17 - Mais ce que vous nous dites c'est qu'elle est sortie du bois.

02:19 - Elle a avoué, elle a parlé de sa maladie à cause des réseaux.

02:21 A cause des réseaux sociaux.

02:23 - Oui oui au début elle vivait sa maladie le moins douloureusement possible.

02:29 Dans le secret, ce n'est pas quelqu'un qui se raconte.

02:33 C'est quelqu'un qui vit.

02:35 C'est une vraie femme de vraie chair de la vraie vie.

02:37 - Mais mis à part ces cons

02:39 qui lui ont dû donner des explications,

02:41 je trouve aussi que c'est important d'en parler

02:43 pour tous les gens qui la suivent, qui la soutiennent etc.

02:45 et qui s'inquiétaient pendant quand même un bon moment.

02:47 - Tout à fait.

02:49 - On s'est tous demandé ce qui se passait, qu'est-ce qu'elle avait etc.

02:51 et maintenant qu'elle nous dit ce qu'elle a,

02:53 on n'est pas "rassuré" mais au moins

02:55 elle a une réponse aux questions auxquelles on se posait.

02:57 Comme Céline Dion, quand on l'a vue disparaître du jour au lendemain,

02:59 personne n'a compris, elle a dû nous expliquer ce qu'elle avait

03:01 et maintenant on comprend mieux.

03:03 - C'est vrai qu'on est vraiment dans une tendance

03:05 et est-ce que les personnalités ont raison de le faire ?

03:07 Moi je pense que oui.

03:09 On pense à toutes ces personnalités qui ont parlé de leur maladie

03:12 ouvertement, Bernard Tapie, Jean-Pierre Pernaut,

03:15 pour ne citer qu'eux, il y en a une multitude.

03:17 Est-ce que ça permet effectivement de véhiculer

03:21 peut-être des messages, d'aider ceux qui regardent

03:25 et qui sont concernés aussi par cette maladie ?

03:27 Est-ce que c'est bien de le faire, de communiquer en disant

03:29 "je suis comme tout le monde, moi aussi, je suis atteint par telle ou telle maladie" ?

03:32 - Moi je pense que c'est bien parce qu'effectivement

03:34 déjà c'est faire preuve de transparence et d'honnêteté

03:37 et envers ceux aussi qui te suivent

03:39 ou en tout cas qui peuvent se reconnaître

03:41 et effectivement c'est dans un élément de solidarité.

03:43 Moi je trouve ça généreux, c'est difficile sans doute de le faire,

03:46 enfin j'en doute pas une seule seconde.

03:48 - Je suis pas d'accord.

03:49 - Mais en tout cas chacun est libre de le faire ou pas.

03:51 - Je suis pas d'accord.

03:52 - Je déteste la généralité.

03:53 - Moi je pense que ça protège ces personnes-là

03:56 parce que justement ça évite qu'ils se fassent découvrir

03:58 et qu'on dise d'autres histoires que la vraie histoire,

04:01 ce qui est arrivé dans le passé.

04:02 Donc ça c'est bien.

04:04 Mais sur le reste, je suis pas sûr.

04:05 [Musique]

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