PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
Du lundi au vendredi à 17h50 sur C8.
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00:00 Je crois que c'est un trait de ma personnalité.
00:02 J'ai toujours été comme ça, je m'en cache pas.
00:04 Je vis avec et j'assume.
00:06 - C'est-à-dire, dans une journée type, avec Stéphanie ?
00:10 - Ben, quand j'allume la télé le soir, il faut pas de lumière.
00:14 Je vais dans une pièce, si je vais uniquement dans une pièce,
00:19 j'allume la lumière en cas de nécessité.
00:21 Je vais pas allumer toutes les lumières pour...
00:25 Et le chauffage, j'en mets pas dans ma chambre.
00:28 Pour moi, la couette, ça me suffit.
00:30 - D'accord. Pas de chauffage. Vous limitez le chauffage chez vous ?
00:32 Vous avez des enfants, Stéphanie ? - Oui, j'ai deux garçons.
00:34 - Qui vivent avec vous, ils disent quoi ?
00:36 - Ben, ils sont... adaptés, en fait.
00:40 - Oui, ils poussent pas de...
00:42 - Après, si je peux me permettre, il faut toujours peser le pour et le contre.
00:44 C'est-à-dire que si vous n'allumez pas le chauffage,
00:46 mais que derrière, vous attrapez un rhume et que vous en avez pour 50 balles de médicament...
00:49 (Rires)
00:51 Donc moi, du coup, j'allume le chauffage.
00:53 - Après, dans ma chambre, ils y vont pas.
00:55 - Donc mes enfants, je veux dire, par rapport à ça,
00:58 je sais faire quand même abstraction.
01:01 Mais pour moi, comme par exemple pour ma mère,
01:05 elle m'a demandé un portable pour Noël, je refuse.
01:08 - Oui. Parce que non, mais c'est cher, un portable aussi.
01:10 - C'est cher, oui. - Attendez.
01:12 - Entre Damien qui fait des cadeaux à 10 euros à ses parents,
01:14 et votre maman qui demande un portable...
01:16 - Un portable à 100 et quelques euros, c'est faisable, encore aujourd'hui, en 2023.
01:19 - Oui. Mais la radinerie, Stéphanie, chez vous,
01:22 c'est une question de moyens ou c'est vraiment une question d'état d'esprit ?
01:25 Parce que parfois, on ne peut pas, ça n'a rien à voir.
01:27 - C'est un état d'esprit. - On ne parle pas, effectivement...
01:29 - En colonie, quand j'étais petite, je revenais toujours avec l'argent de poche.
01:33 Je ne le dépensais pas. - Ah oui, c'est vrai ?
01:35 - Je ne le dépensais pas. Non, je ne le dépensais pas.
01:37 C'était horrible pour moi de le dépenser. C'était horrible.
01:39 - D'accord. Et vous le gardiez pour vous ? - Bien sûr.
01:41 - D'accord. Et après, vous en faites quoi de votre argent, alors ?
01:43 Parce que vous devez être très riche, comme Damien.
01:45 - Non, non, pourtant, je ne suis pas si tant que ça.
01:47 Mais voilà, je crois que quand on est radin, on se fait plaisir à nous-mêmes.
01:53 - D'accord. Le fait de garder l'argent, ça vous...
01:56 - Ça nous enrichit nous-mêmes, en fait. - Ah, ça vous enrichit vous-mêmes.
01:58 - Bien sûr. - C'est vrai ? Damien, tu dis que...
02:00 - Moi, personnellement, je ne dépense pas tant que ça, en fait.
02:02 Je ne suis pas du tout... Je n'ai pas l'argent qui me brûle les doigts.
02:04 C'est-à-dire que je garde sur mon compte. - On l'a bien compris.
02:06 - J'aime bien voir les chiffres. - On l'a bien compris.
02:08 - J'aime bien voir les chiffres. - C'est ça, donc la satisfaction.
02:11 - Oui, oui, mais je comprends. - Il y a une espèce de satisfaction,
02:13 de l'argent qui s'accumule sur le compte sans y toucher.
02:15 - Bien sûr, exactement. - Même si ce n'est pas pour nous.
02:17 C'est assez cool. - Mais est-ce que ça vous pourrit, la vie ?
02:19 La radinerie, Stéphane ? - Du coup, je vis avec très bien.
02:22 - Ah bon ? - Mes parents, mes amis, ma famille sont adaptés, en fait.
02:27 - Ah bon ? - Ils s'adaptent. Ils n'ont pas le choix.
02:29 J'en fais pas le choix. - Ah oui ? Et quand vous allez dîner,
02:31 je ne sais pas, chez des amis, vous avez évidemment les mains vides.
02:34 Quand ils viennent chez vous, vous faites quoi ?
02:36 - Je ne reçois jamais chez moi. - Ah, vous ne recevez jamais chez vous ?
02:39 - Non, non, non, non, non, non, non. Il est hors de question que je reçoive chez moi.
02:43 Pour qu'il mange à ma table, non ? - Bien sûr.
02:46 - Ah non, non, d'accord, OK. - Bien sûr.
02:48 - Même un plat de coquillettes ? - Bien sûr.
02:49 - Quand tu dis bien sûr aussi. - Évidemment, vous avez bien raison.
02:51 - Oui, mais attendez, ça va qu'il pruche. - On est d'accord.
02:54 - Ça s'en plie pas tout seul. - Ben voilà.
02:57 - Ah oui, donc vous n'habitez jamais chez vous, mais même votre mère ?
03:00 - Ni ma mère. - Ah bon ?
03:01 - Non, je ne veux pas la voir. Je ne veux pas la voir.
03:03 - Ah bon ? - Non. Par téléphone, c'est très bien.
03:05 Déjà, le téléphone, ça coûte cher. - Ah bon ? Mais d'habitude, où est votre maman ?
03:08 - À Paris. - Ah d'accord. Et vous, où vous habitez ?
03:10 - À Miens. - À Miens.
03:11 - Oui, ce n'est pas à côté. Ça coûte cher, les voyages.
03:14 Vous ne voyez pas votre famille, donc vous préférez rester seul,
03:16 pas voir vos amis, plutôt que... - C'est un train de vie...
03:20 - Oui, c'est... - Mais c'est triste !
03:22 - Mais non, ce n'est pas triste. - Ah bon ?
03:24 - Après, il y en a qui aiment être solitaires. - Oui.
03:27 - Et moi, je le suis. - Oui, d'accord.
03:29 - Donc, c'est un choix. - D'accord, vous êtes solitaire.
03:31 - Après, c'est triste pour les gens qui payent pour nous, généralement.
03:33 Parce que quand vous prenez un taxi, par exemple, et que vous ne réglez jamais la note,
03:36 en fait, à un moment donné, les amis, ils s'en vont.
03:38 C'est un peu triste. - Oui, c'est ça.
03:39 - Mais oui, ça vous isole, en fait, la radinerie. - Un petit peu, oui, c'est vrai.
03:42 - Vous sentez... - Moi, je ne me sens pas isolé,
03:44 puisque j'aime être solitaire et je suis comme ça.
03:46 C'est un trait de caractère. - D'accord.
03:48 - À partir du moment où vous avez un trait de caractère bien défini, non.
03:51 - Oui. D'accord. Sacha ?
03:53 - Moi, j'ai une petite question, Stéphanie. Alors, je vous respecte beaucoup,
03:56 mais il y a les fêtes de Noël qui arrivent. Comment vous allez faire ?
03:58 Vous n'allez faire aucun cadeau à vos proches ?
04:00 - Mes enfants. Parce que Noël, c'est pour les enfants.
04:03 Moi, je dis que c'est pour les enfants. - Oui.
04:05 - Ce n'est pas la famille. Je ne les vois pas. - Le reste de la famille, oui.
04:08 - Donc, non. - Les amis, non plus ?
04:10 - Non plus. - D'accord.
04:11 - Aucun cadeau à Noël, à part pour les enfants. - Oui.
04:13 - Il y a une technique. C'est-à-dire que lorsqu'on te dit
04:15 "Mais tu ne m'as pas offert de cadeau aujourd'hui",
04:17 je dis "Non, ce n'est pas arrivé. J'ai commandé ça trop tard.
04:19 La livraison n'est pas arrivée chez moi." Et généralement, comme les gens sont polis,
04:21 ils ne vont pas vous demander si le cadeau est arrivé.
04:24 - C'est nul ! Mais c'est nul ! Franchement !
04:27 - Je suis sympa, je vous donne des techniques.
04:29 - Non, mais toi, tu me fais ma journée.
04:31 Si c'est gênant, tu me redonnes le sourire.
04:33 - La seule recette pour qu'un homme comme ça soit en couple
04:37 et puisse avoir des amis, c'est qu'il faut que les gens qui t'entourent
04:40 soient extrêmement généreux. Parce que moi, tu me fais ça, je suis ta femme,
04:43 tu me dis "Le cadeau, il n'est pas arrivé", je m'en vais.
04:46 - Mais qui est cette sainte qui supporte toutes ces fentes ?
04:49 Tu vas lui faire quoi ? Tu vas lui dire quoi ?
04:51 Tu es bien obligé de dépenser un moment.
04:53 - Pas forcément. Par exemple, à Saint-Valentin, en l'occurrence,
04:55 il existe des fleurs éternelles. Donc tu en achètes une.
04:58 - Non ! Moi, je ne me sens pas bien.
05:01 - La rose éternelle, elle a 6 ans chez moi. 6 ans !
05:04 Bon, alors, je vais payer 8 euros.
05:06 - Non, arrête ! Tu me fais n'importe quoi.
05:09 On rigole, Marine, mais c'est vrai que ça peut être un handicap.
05:12 Alors Stéphanie le vit bien, Damien l'assume totalement.
05:15 Mais parfois, ça peut pourrir la vie.
05:18 - Il faut séparer ce qui est pathologique et non pathologique.
05:21 Là, on a deux radins, mais c'est des traits de personnalité.
05:24 Ça veut dire qu'ils n'en souffrent pas.
05:26 Ça fait partie de leur fonctionnement.
05:28 Je ne sais pas si leur famille en souffre. Apparemment non.
05:30 En tout cas, ils sont adaptés.
05:32 Par contre, il y a des gens qui en souffrent.
05:34 Ça veut dire que ça crée des dysfonctionnements.
05:36 Ça va les isoler socialement.
05:38 - Mais ils s'en rendent compte ?
05:40 - Ils s'en rendent compte. Il y a une plainte.
05:42 Et dans ce cas-là, on arrive dans un trouble de personnalité.
05:44 Les radins avec trouble de personnalité,
05:46 c'est des personnalités qu'on appelle obsessionnelles.
05:48 Ça veut dire que ce sont des gens qui vont
05:50 vraiment focaliser sur l'argent,
05:52 mais pas tellement sur l'accumulation,
05:54 mais sur le contrôle.
05:56 Ils ne vont pas réussir à lâcher prise sur le contrôle de l'argent.
05:59 Ils vont sans arrêt dans un mouvement
06:01 d'amasser le plus possible
06:03 et d'essayer d'éviter que ça sorte.
06:05 Donc vraiment, la question, ce n'est pas l'accumulation,
06:08 c'est le fait de ne pas pouvoir lâcher prise au niveau du contrôle.
06:11 - D'accord. Et ça, ça se soigne ?
06:13 D'abord, ça vient d'où, cette peur ?
06:15 - Alors, il y a un trait de personnalité
06:18 qui est souvent présent lorsqu'on est radin.
06:21 C'est le perfectionnisme.
06:23 Ça veut dire que ce sont des gens qui vont jusqu'au bout.
06:25 - Tu es perfectionniste, Damien. Bravo.
06:27 - Et qui ne lâchent rien. Jamais.
06:29 - Oui, mais il y en a d'autres qui n'ont jamais rien,
06:32 mais qui acceptent, mais qui sont généreux.
06:34 Non, qui aiment le partage, en tout cas.
06:36 - C'est une construction.
06:38 Ça peut être une construction qui vient de l'enfance.
06:40 Par exemple, si on a eu des modèles radins dans la famille,
06:42 ça peut venir aussi de certaines périodes de la vie
06:45 où ils ont dû mettre en place ces systèmes-là,
06:48 parce qu'ils n'avaient pas beaucoup d'argent,
06:50 et ils ont gardé ce mode de fonctionnement,
06:52 mais qui, à un moment, devient ce qu'on appelle dysfonctionnel,
06:54 parce que ça les fait souffrir.
06:56 - Vous avez été élevée comme ça, Stéphanie,
06:58 avec une maman, en l'occurrence, économe, très économe.
07:00 Est-ce qu'elle était radin, aussi ?
07:02 - Elle aimait... La valeur de l'argent, pour elle, était très importante.
07:06 Elle aimait se faire plaisir.
07:10 Et du coup, je voyais quand même qu'on était une grande famille,
07:14 avec beaucoup d'enfants.
07:16 Donc c'est vrai qu'elle comptait quand même son argent.
07:19 Et moi, je la voyais faire de loin.
07:21 Et je me disais, mais en fait, c'est une rapielle !
07:24 - Mais ce n'était pas une rapielle, en fait.
07:26 - En fait, je suis un seul !
07:28 - Elle ne comptait pas son argent.
07:30 - Elle faisait attention pour ses enfants, pour la famille.
07:32 - Parce que vous étiez non droit à la maison.
07:34 - Sauf que moi, je trouvais ça limite normal, en fait.
07:39 - Oui, vous avez été élevé là-dedans.
07:41 Quand vous allez faire les courses au supermarché,
07:43 racontez-nous comment ça se passe, Stéphanie.
07:45 - Je vois un soda, je me dis que ça a le même goût du soda.
07:48 - Mais vous achetez du soda, parce que vous pourriez dire
07:51 "ah non, le soda c'est trop cher, moi je bois que de l'eau".
07:53 - Non, non, j'aime le soda.
07:55 Donc je vais acheter du soda, mais par contre, je vais prendre le Sédiscount.
07:58 - D'accord. Parce que ça a le même goût ?
08:00 - Le même goût, pour moi, ça a le même goût.
08:02 - D'accord. Bon.
08:04 - Non, mais c'est vrai que pour un radin,
08:07 ça prend du temps de faire des courses,
08:09 parce que vous allez comparer toutes les marques.
08:12 Vous voyez les grands rayons de pattes, par exemple.
08:14 Alors ça, c'est pareil. Vous avez des pattes de toutes les marques.
08:17 Vous allez comparer les prix au kilo, les prix à l'unité,
08:19 et à la fin, franchement, vous pouvez y passer une après-midi entière.
08:22 - Moi, je voudrais savoir juste comment on se soigne, du coup.
08:25 - Oui.
08:27 - Elle n'a pas envie de se soigner, Stéphanie !
08:29 Stéphanie n'a pas du tout envie de se soigner !
08:32 - Mais non, mais non !
08:34 - Foutez-lui la paix, Stéphanie !
08:36 - Non, mais il est bien !
08:38 - Damien, il n'a pas envie de se soigner du tout ! Il est bien, Damien !
08:40 - Il y a des gens, par contre, qui veulent se soigner de ça,
08:42 parce que ça les fait souffrir, et il y a des moyens,
08:44 notamment en thérapie cognitive,
08:46 où on va travailler justement sur ces obsessions,
08:48 on va travailler sur ces pensées au niveau de l'argent,
08:51 et petit à petit, on va être un peu plus flexibles,
08:53 et on va apprendre à dépenser.
08:55 On va y aller mollo avec les radins,
08:57 on ne va pas faire une grosse dépense au début.
08:59 Mais on va apprendre à se lâcher prise.
09:01 Et petit à petit, le but, c'est de normaliser la situation.
09:04 Les gens vont garder des traits,
09:06 ce ne sera jamais des grands dépensiers,
09:08 mais au moins, ils vont moins souffrir.
09:10 - Ça va bien se passer.
09:12 - Stéphanie, comment vous vous faites plaisir, alors ?
09:14 Vous vous faites plaisir quand même dans la vie,
09:16 même si vous êtes solitaire ?
09:18 - Oui, oui, oui, mais pour moi.
09:20 - Oui, pour vous, j'ai bien compris, mais vous faites quoi, alors,
09:22 quand vous vous faites plaisir ? Vous achetez quoi, par exemple ?
09:24 Il y a des limites que vous ne dépassez pas ?
09:26 - Oui.
09:28 - Ah, lesquelles ?
09:30 - Je pense que sur la nourriture, je me restreins quand même.
09:32 Je ne mange pas de pâtes toute l'année, je vais manger des pâtes toute l'année.
09:34 - D'accord. Donc ça, ce n'est pas un plaisir.
09:36 Et quand vous vous faites un plaisir, c'est quoi,
09:38 faire un plaisir chez Stéphanie ?
09:40 - C'est aller chez le coiffeur,
09:42 mettre de l'argent pour les vêtements.
09:46 Je suis très coquette comme dana.
09:48 - D'accord.
09:50 Donc là, vous acceptez volontiers...
09:52 - J'accepte les dépenses, ça.
09:54 - Vous acceptez les dépenses.
09:56 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]