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00:00 Bonjour Julien.
00:01 Bonjour.
00:02 Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:04 Je sais que ça n'était pas évident pour vous de prendre la parole ce matin,
00:08 mais vous vouliez nous témoigner votre amitié
00:11 parce que vous perdez avant tout un ami ce matin, un frère.
00:14 Je le fais pour vous parce que c'est Europe.
00:17 Oui.
00:19 On vous en remercie vraiment.
00:21 L'Europe pour Jean-Pierre.
00:23 C'était le but.
00:27 C'était sa vie.
00:30 Il n'était jamais aussi heureux que le matin dans son studio.
00:34 Quand on allait le voir, excusez-moi,
00:37 on arrivait pour l'interview, vous étiez là avec son écharpe,
00:41 son éternel écharpe de Stabilo.
00:43 Ça fait bréviter.
00:44 Et puis on partait.
00:47 Et puis après l'interview, on revenait et on parlait.
00:52 Nous avons plaisir parce que c'était quelqu'un que je connaissais depuis 30 ans,
00:56 qui m'avait accompagné.
00:57 C'était un grand frère.
00:58 Le plaisir après, c'était de regarder tous les livres qu'il recevait dans son bureau.
01:02 Et puis mon cartable était plein à chaque fois quand je repartais.
01:05 Mais Jean-Pierre, c'était une énorme humanité.
01:11 Quand il aimait, il aimait totalement.
01:15 Il était là, il ne comptait pas cette affection qu'il portait pour ceux qu'il aimait.
01:20 Et c'est vrai qu'Europe, c'était sa deuxième maison.
01:24 C'est là où il a été, je pense, le plus heureux.
01:27 Est-ce qu'il vous donnait des conseils, Julien Drey, pour votre carrière politique ?
01:31 C'était bon.
01:33 Quand on était en studio, c'était sans concession.
01:37 Il était d'une exigence totale.
01:39 Alors souvent, il m'appelait la nuit avant parce qu'il voulait que ça soit parfait.
01:44 Et quand je n'avais pas assez bossé, je me disais on va gueuler.
01:46 Quand j'avais une formule qui n'était pas prête, pas ciselée, il me disait tu n'as pas assez travaillé.
01:51 Vous répétiez ensemble les interviews ?
01:55 Non, on ne répétait pas.
01:57 Jean-Pierre vérifiait toujours, d'abord que vous seriez là le lendemain matin,
02:00 parce qu'il savait que des fois je pouvais avoir une panne.
02:02 Il vérifiait que j'avais travaillé l'interview, que je n'arrivais pas à la flore au fusil,
02:06 et que ça n'allait pas être un interview.
02:08 Mais il n'y avait pas de répétition.
02:10 Parce que quand le gong sonnait, je peux vous dire que ce n'était pas du copinage.
02:15 Vous ne saviez pas le roi la faute.
02:19 Et si après vous lui disiez "mais purée", c'était du professionnalisme jusqu'au bout.
02:26 Qu'est-ce qu'il a apporté pour vous au journalisme français,
02:29 qui n'existait pas peut-être avant son arrivée ?
02:32 C'était un bosseur Jean-Pierre.
02:35 Il était tout le temps curieux.
02:38 Sans arriver à passer son temps à me demander "qu'est-ce que tu as lu ?"
02:42 "Qu'est-ce que tu as lu ?" "Qu'est-ce que tu lis ?"
02:44 Ou l'autre question c'est "tu as écrit ça ?" "Tu as noté ça quelque part ?"
02:48 "Tu as gardé un souvenir de ce moment ?"
02:50 Il était toujours en recherche, toujours en questionnement.
02:56 Il était hypochondriaque, comme c'est pas permis. Pire que moi.
03:00 Une curiosité insatiable et on va en parler ce matin.