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00:00 J'ai quatre enfants, enfin deux grossesses, deux fois des jumeaux.
00:02 J'essaie de me prendre de moins en moins la tête,
00:04 de moins culpabiliser aussi,
00:06 d'arrêter avec les injonctions de la société,
00:09 le fait d'avoir à faire des choses comme il faudrait les faire
00:11 pour faire bien aux yeux des autres.
00:13 J'essaie de penser égoïstement aussi à moi
00:15 pour être meilleure en tant que mère.
00:17 Je me suis plutôt bien arrangée
00:19 à savoir que je passe pour la maman cool
00:21 et que j'ai refilé l'autorité à mon mec.
00:24 Donc ça m'arrange parce que du coup je suis plutôt maman copine,
00:28 mais parce que naturellement en fait j'ai ce besoin qui se confie à moi.
00:31 Parce qu'on fait peut-être partie des générations de transition
00:35 avec nos parents où il n'y avait pas trop de communication,
00:38 où il y avait des sujets tabous, des non-dits,
00:40 des secrets de famille, des trucs,
00:42 et que tout ça ressurgit à un moment ou à un autre.
00:45 Du coup de pouvoir avec eux tous les jours débriefer de la journée,
00:48 d'avoir toujours une oreille,
00:49 même quand je suis crevée au bord de la crise de nerfs
00:51 avec ma fille, elle vient me voir pour Pascal, un sujet,
00:54 elle veut me parler d'un truc.
00:55 Je trouve que c'est essentiel
00:58 et je ne joue pas à la copine,
00:59 mais naturellement je suis plutôt très cool.
01:02 Ouais, très cool avec eux parce que je leur fais confiance.
01:04 La période de l'adolescence, elle est un peu compliquée.
01:06 Je trouve que tu passes...
01:08 Enfin, les émotions varient énormément,
01:10 parfois même d'un jour à l'autre,
01:12 et le relationnel aussi.
01:13 Je ne m'étais absolument pas préparée à l'adolescence,
01:16 mais de façon générale, je ne me prépare à rien.
01:19 C'est-à-dire que je...
01:21 Je ne me prépare à rien,
01:22 mais en fait c'est la réalité,
01:23 c'est-à-dire que je vis vraiment ancrée dans le présent.
01:26 On voudrait pouvoir les protéger de tout,
01:28 et on ne peut pas.
01:30 Donc c'est simplement d'être là
01:31 et de les aider à se relever quand ils tombent,
01:34 et d'être là pour les écouter
01:37 quand eux ont décidé de parler,
01:38 qu'ils ont besoin de parler.
01:40 D'avoir les bras grands ouverts
01:41 quand ils ont besoin d'un câlin,
01:43 mais quand toi tu veux les prendre dans tes bras,
01:44 ben là, eux, ce n'est pas le moment,
01:46 ils n'ont pas envie.
01:47 Donc c'est d'accepter
01:50 que tes enfants deviennent adultes,
01:51 et c'est difficile.
01:53 Donc ça me demande un lâcher prise
01:55 sur lequel je travaille,
01:56 mais là, ce n'est pas gagné encore.
01:58 Non, ce n'est pas ça.
01:59 Voilà.
02:00 Au moment de l'adolescence,
02:01 de toute façon, ils sont forcément sur les réseaux.
02:04 Je veux dire, aujourd'hui, entre potes,
02:05 ils ne communiquent que sur Snap ou WhatsApp.
02:07 Ils ne s'appellent pas.
02:08 Il ne faut pas leur interdire
02:09 parce que c'est eux,
02:10 ils grandissent comme ça socialement aujourd'hui.
02:13 J'ai cette chance de connaître un peu les réseaux sociaux,
02:15 donc d'avoir fait un peu de prévention.
02:17 L'image d'un certain physique,
02:19 d'un certain standard,
02:20 ou de certaines formes de...
02:23 j'allais dire de ressources
02:24 via le métier d'influenceur
02:26 ou la télé-réalité, etc.
02:28 Oui, notamment le harcèlement.
02:30 De faire gaffe aux rumeurs, aux nudes.
02:32 De faire attention aussi
02:33 qu'eux ne deviennent pas harceleurs.
02:36 Donc déjà, c'est d'avoir cette vision globale
02:38 sans dire "mon fils, c'est le meilleur",
02:40 "toutes les capacités", etc.
02:42 "Jamais il ne serait capable".
02:43 C'est de faire attention.
02:44 Et c'est vrai que je leur en ai parlé peut-être en amont,
02:46 c'était peut-être plus facile aussi.
02:48 Ouais.
02:48 Et je crois qu'il n'y a que ça, en fait.
02:49 C'est de pouvoir en parler,
02:51 et puis de leur dire qu'il y a des outils qui existent,
02:53 et puis parfois d'être intransigeante sur...
02:56 "Bon, ben là, il va falloir arrêter,
02:58 il y a un temps de veille,
02:59 je suis désolée, mais la supervision parentale existe,
03:02 et moi, je veux contrôler,
03:03 tu ne postes rien si je n'ai pas vu."
03:05 Tout ça, je pense en étant assez sympa,
03:08 mais je le dis quand même,
03:09 et je fais super attention.
03:10 Mais c'est hyper chaud de parler de pornographie
03:13 et de l'historique de l'ordi avec ton gamin.
03:15 Ça, c'est clair, on ne va pas se mentir.
03:16 Nous, on l'a dit très vite,
03:17 et à chaque fois, ça allait génial, en disant
03:18 "Oh non, mais c'est bon, mais c'est dégoûtant,
03:20 on ne veut pas parler de ça, etc."
03:21 Mais par exemple, tout de suite de dire
03:24 que l'amour et la relation sexuelle,
03:26 ça n'avait rien à voir avec ce qu'on pouvait voir
03:29 dans le champ pornographique en général.
03:32 Sur certains sujets, mère-fille ou père-fils,
03:34 c'est encore différent relationnel.
03:36 Moi, j'avoue que sur certains sujets,
03:37 c'est compliqué aussi de l'évoquer avec mon fils.
03:40 Je pense que la facilité,
03:42 c'est d'avoir toujours des personnes extérieures,
03:43 que ce soit une aide professionnelle,
03:45 ou alors d'être entourée,
03:46 d'avoir une marraine, un parrain,
03:48 d'avoir quelqu'un, un pote dans l'entourage,
03:50 un confident, d'avoir quelqu'un qui ne soit ni un parent
03:53 où il n'y a plus du tout ce regard,
03:54 à qui tu peux parler librement.
03:56 Et c'est vrai que moi, j'ai très peu de tabous,
03:57 donc ça ne me dérange pas,
03:59 mais c'est de toujours trouver les mots différents
04:01 en fonction de l'âge des enfants.
04:02 Moi, je sais aussi que je ne leur ai jamais menti,
04:05 mais je n'ai pas toujours dit toute la vérité.
04:07 La notoriété, en tout cas, a un impact sur mes enfants.
04:09 Il y a forcément des côtés négatifs parfois
04:11 sur les a priori, sur le côté
04:13 "Ah bah, elle est connue, elle est milliardaire", tu vois.
04:15 Sur le côté aussi de ramener les choses terre à terre,
04:17 sur entre l'image et la réalité de ton métier.
04:20 Ou quand on lui dit "C'est pas un vrai métier,
04:21 elle va à la radio rigoler avec des copains".
04:23 Bah non, tous les soirs, elle prépare son émission,
04:26 tout est un travail, elle se lève à 4h du mat'.
04:28 Donc il y a malgré tout, malgré l'image,
04:30 la volonté de leur transmettre la valeur du travail.
04:32 C'était essentiel pour moi.
04:34 J'espère qu'ils en ont conscience
04:36 que tous les métiers demandent beaucoup de sacrifices et de travail.