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00:00 - Juste pour rappeler les faits, Eric Dupond-Moretti, vous êtes soupçonné d'avoir profité de votre fonction pour lancer des enquêtes administratives contre des magistrats avec lesquels vous aviez eu maille à partir quand vous étiez avocat.
00:10 Vous contestez tout conflit d'intérêts. Maintenant, la question que l'on vous pose, c'est est-ce qu'on peut être ministre de la justice et en même temps comparaitre un procès ?
00:19 C'est-à-dire que comment vous ferez, par exemple, quand les audiences seront en plein conseil des ministres ou pendant des séances de questions au gouvernement ?
00:25 Est-ce que vous vous déporterez sur certains dossiers ? Est-ce que vous vous ferez remplacer à certains moments ?
00:29 - Mais nous verrons. Et vous verrez. Moi, je veux travailler jusqu'à la dernière minute. Je travaillerai encore ensuite, évidemment.
00:39 Je travaillerai encore ensuite, évidemment, parce qu'il y a des choses que vous ne pouvez pas laisser tomber. Je vous dis que mon but, évidemment, c'est que le ministère de la justice puisse continuer.
00:52 Et pardon pour cette familiarité et pour ce verbe, à tourner. Voilà. C'est clair, c'est net et c'est précis.
00:58 - Mais donc vous pourriez ponctuellement être remplacé par la première ministre ou par votre cabinet ?
01:02 - Vous allez me poser 50 fois la question ?
01:04 - Non. Est-ce que si vous êtes condamné, Eric Dupond-Moretti, vous démissionnerez ?
01:07 - Mais madame, c'est extraordinaire comme vous voulez aller plus vite que la musique. D'abord, le résumé que vous faites...
01:17 - C'est un résumé ?
01:18 - Oui, c'est un résumé d'un résumé. Bon. Vous me permettrez de dire un certain nombre de choses, de m'exprimer, de me défendre. Voilà. On va arrêter là.
01:27 Et ensuite, vous verrez. Vous verrez. N'allons pas plus vite que la musique. Ce procès ne doit pas prendre toute la place.
01:34 Là, je suis venu vous dire qu'il y a une réforme historique, que la justice bouge, que je veux l'entraîner avec moi dans un certain nombre de modifications
01:43 au bénéfice de nos compatriotes, que depuis que le président de la République est là, on a augmenté le budget de 50%, qui sera augmenté au total de 60%.
01:51 Est-ce qu'on peut, deux minutes, s'arrêter sur ces nouvelles qui sont, pardon de le dire, excellentes.
01:57 - Et on a même commencé par ça. Et d'ailleurs, ça concerne aussi la justice, Eric Dupond-Moretti. Il se trouve que vous êtes renvoyé devant la Cour de justice.
02:04 Et c'est une cour qui est composée notamment de 6 députés et 6 sénateurs. Est-ce que c'est normal d'être jugé par ces pairs ?
02:11 Emmanuel Macron, par exemple, voulait supprimer cette Cour de justice de la République.
02:15 - Madame, c'est la loi. On va arrêter avec ce sujet. Patientez un peu. Est-ce que je puis me permettre de vous le suggérer ?
02:21 Il m'est impossible de vous donner des ordres comme je ne peux pas en donner au procureur de la République.
02:25 - Mais vous nous permettez de vous poser des questions, madame, sur ce sujet.
02:27 - Comme je ne peux pas en donner au procureur de la République. Et c'est très bien comme ça. Madame, attendez un peu. Suivez-le, le procès.
02:31 - Mais là, c'est une question sur le fonctionnement de la justice.
02:33 - Non, mais j'attends que ceux qui ont écrit, dit, raconté un tas de choses soient présents et suivent ce procès.
02:39 Attendez. Patientez. Ça arrive dans un mois. Moi, je patiente. Vous aussi.
02:43 - Mais Eric Di Pomeretti, vous comprenez que c'est assez inédit de toute façon qu'un ministre de la justice soit...
02:47 - Monsieur, passons à autre chose, si vous le voulez bien. Je pense avoir été clair. Je pense vous avoir répondu.
02:51 - Vous comprenez que pour le devoir d'exemplarité, dont Emmanuel Macron a beaucoup parlé, vous comprenez que ça puisse faire tâche.
02:57 - Monsieur, faire tâche ? - Auprès des Français.
02:59 - Monsieur, d'abord, je voudrais vous dire que je suis présumé innocent, comme vous le seriez si vous le disiez.
03:03 - Bien sûr. Bien sûr. - Voilà. Premièrement.
03:05 - Premièrement, monsieur, plutôt que d'en parler comme ça, venez au procès. Venez. Venez. Il sera public.

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