Anthony Dupray L'année people (2009), hommage à Filip Nikolic
Transcript
00:00 Nicolas, regardez.
00:02 Philippe Nicolique
00:06 16 septembre 2009, l'annonce fait l'effet d'une bombe, le corps de Philippe Nicolique est retrouvé sans vie dans son lit, 15 jours seulement après son 35e anniversaire.
00:15 Chanteur mais aussi gymnaste, danseur et comédien, il était considéré par beaucoup comme un véritable sex-symbole au masculin.
00:22 C'est dans la ville de Longjumeau que grandit Philippe, c'est là aussi sur les bancs du lycée qu'il rencontre ses deux amis Adèle et Franck avec lesquels il va créer le fameux groupe 2bix3.
00:32 Philippe en est le leader, c'est lui qui écrit les textes des chansons et qui manage le groupe.
00:36 Leur premier single "Partir un jour" est un énorme succès et reste 34 semaines dans les charts français.
00:42 Les petites filles et leur maman adultes, le groupe "Partir un jour" est sur toutes les lèvres et s'arrache à plus de 800 000 exemplaires.
00:49 Pour Philippe, alors âgé de seulement 22 ans, c'est un rêve.
00:52 Son seul but c'est vrai que c'était d'être connu, c'était sûrement quelque chose au fond de lui, une douleur intérieure qui a fait qu'il a eu envie d'exister.
01:00 Il existait peut-être pas assez aux yeux de son petit monstre, de sa famille. Il a eu envie d'exister ce gamin.
01:05 Les albums se succèdent et 2bix3 entre même au musée Grévin. En 2001, le succès de leur musique ne fait plus recette mais Philippe se découvre une autre passion, la comédie.
01:15 On le retrouve dans 3 films dont le premier, "Simon 16", mais c'est surtout sur le petit écran qu'il s'épanouit dans la série "Navarro" et sur les planches dans 2 pièces de théâtre.
01:24 Mais dans l'intimité, les critiques sont dures envers cet homme qui est au fond très sensible.
01:28 Sa vie privée est marquée début 2009 par une rupture douloureuse avec sa femme. On parle même de dépression.
01:34 Lui qui était si proche de sa fille, la petite Sacha.
01:37 Il avait un peu perdu toutes ses racines et donc je pense qu'il a oublié qu'il avait une fille. Il a oublié beaucoup de choses mais sa vie privée n'était pas au beau fixe.
01:46 Pour s'endormir, Philippe Nicolic avait recours au somnifère et c'est finalement une surdose médicamenteuse accidentelle qui provoquera chez lui un arrêt cardiaque.
01:55 Le 16 septembre, il ne se réveille pas.
01:57 Ça n'a pas surpris, même si ça a choqué parce que c'est vrai qu'un garçon à son âge, avec une telle forme, une telle santé, qu'on retrouve mort un matin, ça a quelque chose de dur, de violent.
02:09 Les fans sont sous le choc. Le jour de son enterrement, ils étaient tous là. Adèle et Franck bien sûr, son ex-compagne, le producteur Gérard Louvain ou encore l'acteur Roger Hanin.
02:18 Il sera inhumé dans le caveau familial de Longjumeau où il a passé son enfance.
02:22 Une ville qui lui rend aujourd'hui hommage en rebaptisant la salle de sport municipale à son nom.
02:26 On se rend compte souvent que des gens comme Philippe, s'ils font beaucoup de sport, s'ils se blindent, c'est parce qu'il y a une fragilité à blinder.
02:33 On sentait qu'il avait de vraies fêlures et en ça, moi, c'est quelqu'un qui m'avait touché à chaque fois que je l'ai reçu. Et voilà, on sentait un garçon fragile malgré tout.
02:42 Beau, jeune, riche et célèbre, Philippe Nicolic avait encore des projets plein la tête.
02:46 Il préparait notamment un comeback musical avec un album qui restera inachevé et un single dont le titre prend aujourd'hui une toute autre signification.
02:54 Qui prendra ta place ?
02:56 C'est pas possible. Donc, on a vérifié quatre fois l'information avant de la donner parce que je trouvais vraiment qu'il y avait une forme d'injustice pour qu'un garçon meure comme ça aussi jeune.
03:13 Voilà, Philippe Nicolic, une disparition qui a suscité énormément d'émotions et nous avons la chance de recevoir sur le plateau Anthony Dupré.
03:18 Bonjour Anthony. Merci de vous rendre disponible. Vous n'avez pas beaucoup parlé, évidemment, dans ces circonstances, on ne parle pas beaucoup. C'est gentil de venir sur le plateau.
03:31 Évidemment, ça a été un choc. On a entendu des gens dans le reportage dire qu'on n'était pas surpris. Pour vous, c'était un choc total ?
03:38 Oui, pour moi, oui. Les personnes qui disent ça ne le connaissaient pas.
03:43 Vous le connaissiez bien, vous avez joué avec lui dans Brigade Navarro.
03:46 On a tourné cinq ans ensemble.
03:47 Cinq ans, c'est long. Comment il était sur les plateaux ?
03:50 Marrant, drôle. C'était un garçon entier, généreux. J'ai passé des moments assez extraordinaires avec lui.
03:58 Vous l'avez appris comment cette nouvelle ?
04:00 On m'a appelé le matin pour me dire. Je n'y croyais pas trop, bien sûr. Et puis, je suis allé chez lui. Malheureusement...
04:08 Vous l'aviez vu quelques jours auparavant ou pas ?
04:10 Je l'ai vu quatre jours avant.
04:12 Et vous vous assemblez comment à ce moment-là ?
04:14 Ça allait. Sans plus, on va dire. C'est comme tout le monde. On a des hauts, des bas. Il était plutôt dans une période basse.
04:22 Très touché par cette rupture qui avait eu lieu ?
04:24 Oui, il était séparé de sa petite-fille. Donc, c'était assez dur pour lui parce qu'il l'aimait très très fort.
04:29 C'est ce qu'on a beaucoup entendu. Il était très très proche de sa fille, de sa petite Sacha, qui a quatre ans, je crois.
04:35 Si un jour, quand elle grandit, elle vous demande comment il était mon papa, vous lui diriez quoi ?
04:39 Fabuleux. C'était un mec bien. Très très bien.
04:43 Quel est le souvenir que vous avez de lui ? Un souvenir spécifique, une anecdote, quelque chose ?
04:48 Des anecdotes, c'était tout le temps. C'était surtout sur le plateau. Il adorait faire des blagues à Roger, à Nain.
04:58 Je me rappelle quand on était sur le plateau, il l'appelait, il se faisait passer pour un journaliste.
05:02 On avait Roger pas loin. Et lui, il se faisait passer pour un journaliste.
05:06 Il commençait à faire monter la sauce et Roger, quand on le voyait, s'énervait.
05:11 Après, il disait "non, c'est moi, c'est Philippe". Il n'arrêtait pas, il faisait le con tout le temps.
05:15 On a vu des images de la terrible cérémonie. On a entendu aussi ces cris. Ce ne sont pas des images faciles à oublier.
05:22 Surtout que vous y étiez. Comment est-ce que la famille a vécu l'intrusion de la presse People ?
05:29 À ce moment-là, quand quelque chose comme ça se passe, qu'est-ce qu'on ressent ?
05:32 On ne la voit pas. On ne voit pas la presse. Dans ces moments-là, on voit surtout moi, mon pote et leur fils dans un cercueil.
05:42 C'est terrible parce qu'il avait 35 ans, donc c'est jeune.
05:46 Pendant l'été de Michael Jackson, on disait "50 piges, c'est tôt, c'est jeune pour mourir".
05:54 Lui, il en avait 35.
05:56 Si vous deviez résumer Philippe en trois mots ?
06:00 Bon vivant, chien fou, sensible et entier. Généreux, très généreux.
06:07 J'ai eu le bonheur de le connaître avant même qu'il chante.
06:11 Il venait même à la maison chez moi répéter avec Adèle et Franck. C'était assez marrant.
06:16 Et effectivement, ce que tu dis est tout à fait juste. C'est un chien fou. J'adorais sa folie quelque part, cet enthousiasme.
06:22 Il faisait le con tout le temps.
06:23 Tout le temps le con, oui.
06:24 Tout le temps, il avait envie de flaguer. Il voulait plaire. C'était quelqu'un qui aimait plaire aux gens.
06:29 Il avait envie de réussir parce qu'il aimait ce métier. Il voulait vraiment être comédien.
06:34 Il avait besoin de crédibilité et on ne lui a pas toujours donné. C'est dommage.
06:39 Parce que c'était un bon, vraiment. Il avait une gueule, il avait du talent, il était instinctif sur le plateau.
06:45 Il avait un côté animal.
06:48 Il est parti.
06:49 Il est parti.
06:50 Extrêmement attachant, un garçon extrêmement attachant.
06:52 Merci en tout cas, Anthony. On ne vous voit très peu en télévision.
06:54 Merci à vous.
06:55 On est très heureux de vous avoir reçu.
06:56 Merci.
06:57 Et d'avoir rendu hommage à Philippe aujourd'hui.
06:59 Tout de suite, Emilie, on reprend la suite de notre classement.
07:01 Oui, avec en quatrième position un réalisateur qui continue de défrayer la chronique.
07:06 Regardez.
07:07 Merci.