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La médecin Hélène Rossinot sur l'annonce de la création d'ici à 2027 de 6 000 places de répit supplémentaires pour les aidants en France

#Aidants #Solidarité #Santé
Transcription
00:00 Soyons honnêtes, plutôt qu'une stratégie, je trouve que ça ressemble plutôt à un amas de petites mesures qu'il fallait sortir un 6 octobre
00:05 parce que c'est la journée nationale et qu'il fallait bien dire quelque chose,
00:08 plutôt qu'à un plan réfléchi et basé sur le terrain.
00:12 Parce que soyons très clairs, quand on déclare qu'aujourd'hui les aidants en France ne se sentent plus isolés,
00:16 c'est qu'on n'a pas vu le terrain depuis très longtemps.
00:18 Ça c'est ce qu'a dit la ministre des Solidarités, Aurore Berger, ce matin dans l'interview à Ouest France.
00:23 En effet, les aidants, ils se sentent isolés encore aujourd'hui beaucoup.
00:27 Et 6000 places de répit, est-ce que c'est suffisant ?
00:30 Suffisant, non. On va dire que c'est toujours mieux que rien.
00:33 Mais dans ce domaine, malheureusement, on passe notre temps à dire "c'est mieux que rien, c'est un premier pas, c'est un pas en plus".
00:39 Mais ce serait bien d'avoir quelque chose de tangible qui fonctionne quand même.
00:43 Et puis il faut être clair, ce type de répit ne s'applique pas à tout le monde.
00:46 Il s'applique en particulier aux personnes qui accompagnent une personne handicapée ou une personne vieillissante.
00:50 Mais vous accompagnez quelqu'un qui a une maladie chronique qui n'est ni vraiment handicapée,
00:54 en tout cas pas assez, ni vieillissante, en tout cas qui n'a pas plus de 60 ans,
00:58 pardon pour les plus de 60 ans, parce qu'honnêtement pour moi, 60 ans on n'est pas vieux, mais bon, bref, ça c'est autre chose.
01:02 Et bien il n'y a rien pour vous, vous n'allez pas mettre votre conjoint atteint d'une maladie chronique
01:07 dans un EHPAD pour le week-end pour aller vous reposer, ça ne marchera pas.
01:11 Et puis si vous habitez au fin fond de la campagne, vous n'avez pas forcément non plus des instituts
01:15 ou des places d'accueil de jour qui seront disponibles.
01:18 Donc c'est une raquette qui est encore plus le trop qu'une raquette de tennis.
01:21 On vous sent en colère, Hélène Rossinot.
01:24 - Ah c'est que j'en ai un peu marre de répéter la même chose chaque année,
01:26 j'en ai un peu marre qu'on nous dise "oui oui, on les prend en compte".
01:29 En 2019, il y avait déjà un plan pour les aidants qui lui avait été réfléchi
01:33 et qui était honnêtement pas mal du tout, mais il y a un quart de ce plan qui a été suivi,
01:37 le reste, on l'attend toujours.
01:40 Donc c'est vrai que j'ai du mal à y croire, que 11 millions c'est quand même énorme,
01:45 que je reçois des messages tous les jours de gens qui sont épuisés,
01:48 qui ne savent plus vers qui se tourner, qui ont besoin de parler,
01:50 qui ont besoin qu'on les accompagne, qu'on les aide.
01:52 En particulier ce matin, je peux vous dire que l'interview a fait beaucoup réagir.
01:56 - Vous dites que ce rôle d'aidant, c'est un rôle qui arrange tout le monde ?
02:00 - Ah bah oui, ça arrange la société de manière générale,
02:03 ça arrange le système de santé, il n'y a pas de système de santé s'il n'y a pas d'aidant.
02:06 Il n'y a pas de domicile, il n'y a pas d'ambulatoire s'il n'y a pas d'aidant.
02:10 S'il fallait s'en occuper sans les proches, qui s'occuperait des patients ?
02:15 On n'a déjà pas assez d'infirmières, on n'a pas assez d'auxiliaires de vie,
02:18 on n'a pas assez de médecins, on en ferait quoi des patients globalement ?
02:22 Ça arrange donc aussi les patients. En fait ça arrange tout le monde sauf les aidants.

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