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C'est un marronnier de l'automne : en raison des inégalités salariales persistantes, les femmes travaillent gratuitement à partir de novembre. Dit autrement, elles gagnent environ 16% de moins que les hommes. Pire encore, si l'analyse se concentre sur le seul secteur privé, c'est 24%. Les femmes seraient moins payées à travail égal et bloquées dans leur accession aux postes les plus rémunérateurs. En effet, elles ne forment qu'un tiers des effectifs percevant un salaire au niveau du 9ème décile et 17% au niveau du dernier centile. Mais attribuer les différences de rémunération hommes-femmes uniquement au sexisme en entreprise, c'est non seulement erroné mais aussi réducteur. Cela évite de considérer d'autres facteurs déterminants. Différences de formations, de choix de carrières ou de choix de vie, qu'ils soient imposés par les normes sociales ou par la distinction entre masculin et féminin, sont à la racine de cette sous-représentation au sommet de l'échelle salariale. Ces raisons dévoilent une complexité de conditionnements et de discriminations qui dépasse largement le cadre de l'entreprise. [...]

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00:00 [Générique]
00:09 C'est un marronnier de l'automne.
00:11 Du fait des inégalités salariales persistantes, les femmes travaillent gratuitement à partir du mois de novembre.
00:18 Dit autrement, elles gagnent 16% de moins environ que les hommes.
00:22 Pire encore, si l'analyse se resserre sur le seul secteur privé, c'est 24%.
00:27 Les femmes seraient moins payées à travail égal et bloquées dans leur accession aux postes les plus rémunérateurs.
00:33 Il est vrai qu'elles ne forment qu'un tiers des effectifs percevants en salaire au niveau du neuvième décile et 17% au niveau du dernier centile.
00:43 Mais expliquer les différences de rémunération hommes-femmes par le sexisme ambiant en entreprise,
00:49 c'est non seulement faux mais idiot car cela évite de regarder là où le bas blesse.
00:54 Différences de formation, de choix de carrière, de choix de vie, qu'ils soient imposés par les normes sociales ou questions taboues,
01:01 par le particularisme entre masculin et féminin, sont les racines de cette sous-représentation en haut de l'échelle salariale
01:08 et engagent un enchevêtrement de conditionnements de discrimination qui vont bien au-delà du périmètre de l'entreprise.
01:15 L'éducation-formation en premier lieu.
01:18 Meilleurs élèves que les garçons, les filles les surpassent dans la filière générale du bac, la plus électiste.
01:24 De fait, parmi les générations des 25-34 ans, la part des jeunes femmes détenant un diplôme supérieur à bac +2 dépasse 41%,
01:33 un niveau nettement plus élevé que celui des garçons.
01:36 Mais excepté dans le médical, les femmes restent minoritaires dans les cursus à la fois scientifiques et sélectifs,
01:44 qui débouchent sur les professions les mieux rémunérées.
01:47 Ces différences traduisent bien la persistance de stéréotypes intériorisés sur les présumés domaines de compétences respectifs entre filles et garçons.
01:56 La première discrimination est là, et ce ne sont pas les entreprises qui l'apportent, mais les parents et le système éducatif.
02:04 Second élément central, le temps de travail.
02:06 Il est plus important côté masculin d'environ 16%, un écart relativement stable dans le temps.
02:12 Cette différence a une cause principale, voire unique, la maternité, dont les effets en cascade sont quasiment systématiquement supportés par les mères.
02:21 L'évolution du temps partiel l'illustre parfaitement.
02:24 Son recours augmente pour les femmes avec le nombre d'enfants à charge, pas pour les hommes.
02:30 Au contraire, tout se passe comme si pour préserver le revenu familial, ils travaillaient davantage.
02:35 Et même si des données n'existent pas, il est probable que les demandes de changement de poste,
02:40 bien compris comme une demande de moindre responsabilité compte tenu de la charge familiale, se multiplient elles aussi.
02:46 Bref, les retraits temporaires d'activité ou le temps partiel liés aux enfants, c'est pour les mères, pas pour les pères.
02:53 Cette supposée vocation parentale des femmes, qu'elle soit choisie au lieu là aussi à des stéréotypes intériorisés, a des conséquences directes sur leur rémunération.
03:02 À l'instant T, mais aussi tout au long de la carrière.
03:05 L'expérience accumulée est ainsi beaucoup plus rapide côté masculin.
03:09 Or, c'est un élément clé pour accéder au poste de direction, c'est-à-dire là où se situent les plus hauts salaires.
03:15 Mais ce n'est pas tout.
03:16 Après la naissance des enfants, les mères travaillent de plus en plus souvent à proximité de leur domicile pour concilier vie professionnelle et vie familiale.
03:25 Car ce sont encore elles qui consacrent le plus de temps aux travaux domestiques et aux activités parentales,
03:30 au prix le plus souvent d'une dégradation du contenu de leur poste, donc de leur rémunération.
03:36 Fustiger les entreprises pour expliquer les écarts de salaires hommes-femmes, c'est politiquement très correct.
03:42 Mais c'est oublier de se poser des bonnes questions en amont concernant 1) la valeur des politiques de parité si les femmes sont absentes de certaines formations,
03:51 et 2) la persistance de stéréotypes sur la prétendue vocation parentale des femmes.
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