"Je suis convaincu que ma carrière va s’arrêter là" : Le désespoir de Jérémy Ferrari lors de son premier passage dans On n'demande qu'à en rire
"Je suis convaincu que ma carrière va s’arrêter là" : Le désespoir de Jérémy Ferrari lors de son premier passage dans On n'demande qu'à en rire
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00:00 - Ça m'a amusé de voir que dès votre premier sketch, Laurent Ruquier vous défend.
00:04 Déjà, il précise, c'est de l'humour noir, ça ne plaît pas à tout le monde.
00:06 Et puis, il vous met une très bonne note.
00:08 Là, c'était quand même un sketch, c'était votre premier sketch.
00:10 C'était sur une femme privée de crémation pour cause d'obésité.
00:14 - Qui est un sujet d'actualité.
00:15 - C'est important de le rappeler, ce n'est pas sorti de ma tête.
00:17 C'était un sujet imposé.
00:19 - Vous commenciez très, très fort et c'est passé.
00:22 - Écoutez, de toute façon, je vais vous dire un truc.
00:23 À ce moment-là de ma vie, j'ai 25 ans,
00:27 j'ai des gros problèmes d'argent.
00:30 Mes parents, qui avaient...
00:31 On vient d'une famille assez modeste.
00:32 Mes parents, ils avaient un petit commerce d'alimentation dans un quartier populaire.
00:35 Le magasin vient de couler, donc eux, ils n'ont plus rien.
00:37 Ils n'avaient déjà pas grand-chose, mais ils n'ont plus rien du tout.
00:38 Moi, ils pouvaient m'aider un tout petit peu,
00:40 ils ne peuvent plus m'aider.
00:42 Donc là, je suis dans une situation financière, si vous voulez, qui est catastrophique.
00:47 Je dors avec des puces que je ne peux pas chauffer l'appart.
00:49 C'est vraiment une cata.
00:50 Et d'un point de vue professionnel, c'est un néant total.
00:53 C'est-à-dire qu'à 25 ans, ça fait déjà...
00:55 Je suis arrivé à Paris, j'avais 16 ans et demi, 17 ans environ.
00:57 J'ai toqué à toutes les ports, j'ai fait tous les castings.
00:59 Il n'y a rien, rien, rien, rien, rien qui se passe.
01:02 Je loue des théâtres.
01:04 Donc, je cumule plusieurs jobs pour louer des petits théâtres.
01:06 Je joue devant quatre personnes qui ne rient pas.
01:09 Donc, il n'y a vraiment aucune lueur d'espoir.
01:11 Et il y a cette émission qui arrive.
01:12 Au début, je ne veux pas trop la faire.
01:13 Et puis, j'ai trop...
01:14 Et puis, Laurent Ruquier entend parler de moi.
01:17 Et Laurent, il se dit quand même, il y a un manque d'humour noir dans cette émission.
01:20 Laurent est fan de Pierre Doris et tout.
01:22 Et il fait dire à des gens qu'on a en commun, des journalistes, etc.
01:25 "Viens dans l'émission."
01:26 Donc, j'y vais.
01:28 Honnêtement, je me dis, c'est la dernière chance.
01:31 Je suis convaincu que je vais me faire buzzer.
01:32 Je suis convaincu que personne ne va rire.
01:34 Et je suis convaincu que ma carrière va s'arrêter là.
01:36 Et donc, j'y vais avec une décontraction déconcertante.
01:39 Ce qui fait que les premières minutes du sketch,
01:40 si vous le regardez sur Internet, vous allez voir, les gens ne rient pas.
01:42 Parce que les gens se disent juste, mais il est complètement fou.
01:44 - Doucement, ça va tellement loin.
01:45 - Il se demande aussi qui est cette personne.
01:46 - Et en fait, je suis tellement décontracté parce que...
01:50 Parce que de toute façon, pour moi, c'est terminé.
01:52 Que les gens se mettent à rire en disant, mais il est complètement fou, en fait.
01:54 Et du coup, les gens se mettent à rire.
01:56 Et là, Laurent va vraiment changer ma vie.
01:59 Parce qu'effectivement, en plus de me mettre des bonnes notes
02:03 et de me soutenir et de me laisser une totale liberté d'expression,
02:04 il va expliquer aux gens que c'est de la dénonciation.