La bande de Gaza assiégée : "Il n'y a plus de fuel, plus de gaz, plus d'électricité"

  • l’année dernière

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#
Transcript
00:00 Voilà l'enclave palestinienne où l'on s'inquiète aujourd'hui du sort de dizaines de milliers de civils.
00:05 Selon l'ONU qui communique aujourd'hui, on déplore sur place plus de 187 500 déplacés
00:13 sous le coup de puissière d'un blocus total des territoires palestiniens et des armées privées d'eau,
00:18 d'électricité, de gaz, un siège totalement interdit au regard du droit international humanitaire,
00:24 déplorait tout à l'heure l'ONU.
00:26 On en parle avec vous Eman Jaroucha, bonjour et merci de nous accorder quelques minutes.
00:31 Vous êtes coordinateur adjoint de Médecins sans frontières à Gaza.
00:34 La première question qu'on a envie de vous poser c'est,
00:37 quelle est la situation trois jours après cette incursion du Hamas en territoire palestinien ?
00:42 La situation s'il vous plaît, elle est terrible ici à Gaza,
00:46 des bombardements en un jour et demi et donc tous sont pleins de blessés.
00:51 Et voilà, ça ne s'arrête pas, ça continue, on ne sait pas jusqu'à quand.
00:56 Et donc la situation, elle est vraiment catastrophique.
00:59 On a vu des infrastructures notamment médicales touchées par ces bombardements.
01:06 Avez-vous aujourd'hui encore des moyens de prendre en charge des victimes,
01:11 des blessés, ces civils qu'on aperçoit sur ces images aujourd'hui ?
01:15 Nous essayons via notre staff international et national de venir en aide aux différentes structures médicales.
01:23 MSF est présente depuis plusieurs années et donc on a commencé cette fois-ci avec une grande donation de médicaments
01:32 pour venir en support pour les différents départements,
01:36 que ce soit les départements des urgences ou bien des blocs opératoires.
01:41 La situation était déjà très fragile.
01:44 Nous souhaitons qu'avec cette aide et ce premier pas qu'on a déjà fait,
01:50 de venir en support aux nombreux blessés qui sont dans les différents hôpitaux de Gaza.
01:55 Les derniers bilans communiqués en ce début d'après-midi font état de plus de 770 morts,
02:00 évidemment de centaines de blessés côté palestinien également.
02:04 Comment Médecins Sans Frontières appréhende-t-elle ces annonces de suspension de l'aide humanitaire et territoire palestinien ?
02:12 On était il y a quelques instants sur cette réunion d'urgence organisée par les ministres européens des Affaires étrangères,
02:19 qui sont censés statuer et parler d'une même voix.
02:22 Comment appréhendez-vous ces annonces qui ont été formulées hier ?
02:26 Certainement c'est négatif.
02:29 La situation était, comme je l'ai déjà dit, elle était déjà fragile.
02:33 Et s'il y aura encore coupure d'aide, ou bien surtout sur le banc médical ou économique,
02:40 ça va se retraiter d'une façon négative sur la société, sur les Gazaouis.
02:44 Et là, cette situation sera vraiment terrible.
02:49 Donc c'est la dernière chose à laquelle il faut penser.
02:53 Au contraire, c'est d'aider et de venir en aide à tous les Gazaouis,
03:01 premièrement, mais aussi en particulier à tous les blessés, à tous ceux qui sont dans les hôpitaux, à attendre à être soignés.
03:10 Les témoignages depuis l'enclave palestinienne sont rares.
03:13 Évidemment, d'où ces nombreuses questions. Merci de rester avec nous.
03:17 Parlez-nous peut-être de ce blocus total qui est imposé aux territoires palestiniens depuis hier,
03:23 annoncé en tout cas comme tel par l'État hébreu.
03:26 Plus d'eau, plus d'électricité, plus de gaz.
03:28 Comment se traduit-il concrètement ?
03:32 Nous essayons de suivre ça avec le ministère de la Santé ici à Gaza.
03:38 Il n'y a plus de gaz qui rentre à Gaza, plus d'électricité.
03:45 En premier lieu, ce sont les hôpitaux qui sont en train de recevoir des dizaines,
03:50 si ce n'est pas des centaines de blessés, qui veulent continuer à offrir leur service.
03:55 Et donc là, ils tournent sur les générateurs pour produire l'électricité et pouvoir continuer leurs activités.
04:03 Donc dans quelques jours, il y aura une cunnulie, ou bien ils n'auront pas de quoi tourner les générateurs.
04:12 Donc ce sera encore plus terrible et la situation va devenir réellement très grave.
04:17 Vous disposez déjà, il faut le rappeler pour ceux qui nous regardent aujourd'hui,
04:21 de courts créneaux où l'électricité a été livrée aux territoires.
04:26 De quelle marge de manœuvre disposez-vous aujourd'hui ?
04:29 Vous nous expliquez que vous tournez actuellement sur des générateurs d'urgence.
04:33 Vous pouvez tenir encore combien de temps comme ça ?
04:36 On ne sait pas parce que peut-être on a les générateurs,
04:41 on a quelques petites quantités de fioul qui pourront nous aider sur quelques jours, peut-être quelques semaines.
04:49 Mais ça, c'est pour nous MSF. Là, tout le monde tourne sur des générateurs qu'ils ont.
04:58 La seule power plant qui existe à Gaza, elle ne produit pas beaucoup d'électricité pour suffire à tout le territoire à Gaza.
05:10 Donc vous pouvez imaginer comment sera la situation dans quelques jours.
05:14 S'il n'y aura pas de fioul qui rentre à Gaza, il n'y aura pas ça. Donc c'est vraiment catastrophique.
05:21 Un mot peut-être de l'état d'esprit des Palestiniens aujourd'hui, trois jours après cette incursion du Hamas.
05:28 On nous parle aujourd'hui de 187 000 déplacés à l'intérieur de la bande de Gaza.
05:35 Quel est l'état d'esprit qui règne aujourd'hui auprès de ces civils ?
05:39 La situation est très difficile à Gaza. En suivant un petit peu les mouvements des gens à Gaza,
05:48 je peux vous dire ce qu'on a vu hier avant-hier.
05:51 Les gens ne savent plus où ils pourront prendre refuge. Comme vous le dites, le nombre est très grand.
05:58 Au début, ils ont commencé à aller vers les « United Nations schools » pour prendre refuge parce que c'est considéré comme des shelters.
06:08 Et donc là, ces écoles sont pleines. Il y a encore des écoles gouvernementales. Donc la situation est vraiment terrible.
06:26 Merci beaucoup, Eman Djaroucha, pour l'aspect humanitaire. Vous êtes coordinateur adjoint de MES 500 Frontières à Gaza.
06:33 Merci pour ce témoignage.

Recommandée