Marc Guillaume, préfet de la région d'Ile-de-France était l'invité de France Bleu Paris mercredi 11 octobre
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00:00 - Bonjour Marc Guillaume. - Bonjour.
00:01 - Hier matin, vos services ont mis à l'abri ou évacué, selon le point de vue d'un camp de migrants du boulevard de la Villette à Paris.
00:08 Quasiment 400 personnes prises en charge, une majorité d'Afghans.
00:11 Ce type d'opération est habituel en Ile-de-France.
00:14 Mais pourquoi les distributions alimentaires, en plus dans le quartier, sont interdites pour un mois ?
00:18 Ça, c'est assez nouveau.
00:19 - Vous avez raison de souligner que l'action de l'État est continue pour permettre de mettre à l'abri les personnes qui sont sur la voie publique.
00:26 Chaque soir, en Ile-de-France, nous hébergeons 120 000 personnes.
00:30 Nous les hébergeons pour qu'elles vivent dans des conditions décentes.
00:33 Et chaque année, nous avons à peu près 20 ou 30 opérations de cette nature qui sont faites pour mettre à l'abri plus de 7 000 personnes.
00:39 Sur le secteur de Stalingrad dont vous parlez, nous avons fait 10 opérations en 2022 et 2023 pour plus de 4 000 personnes.
00:47 Et nous en avons fait 4 depuis le mois de juin.
00:49 - Oui, ça s'accélère, disent les associations.
00:51 - À chaque fois, notre priorité, c'est de faire en sorte que ces personnes ne soient plus à la rue.
00:57 Au cas d'espèces, où vous soulignez en outre que pour une durée très limitée d'un mois,
01:02 sur un périmètre très restreint autour de Stalingrad et du métro Jaurès,
01:05 le préfet de police a estimé que ces distributions alimentaires n'allaient pas permettre de continuer à faire dans de bonnes conditions cet accueil des intéressés
01:15 puisqu'il y avait parfois des échofourés, parfois des attroupements sur la voie publique.
01:21 Mais encore une fois, cette interdiction est limitée dans le temps et dans l'espace et bien sûr d'autres distributions existent.
01:30 Oui, et puis même dans le quartier, des épiceries solidaires ou des distributions d'autres natures.
01:36 - C'est temporaire, mais il faut faire place nette, disent les associations d'aide aux migrants.
01:40 Je vous laisse écouter la réaction d'Yann Manzik, au fondateur du Topia 56, il y a quelques minutes en direct sur France Bleu Paris.
01:45 - Nous, c'est ce qu'on constate, la préparation des JO et cet arrêté fait partie bien sûr de ce travail.
01:51 On fait place nette, on veut rendre Paris ville olympique, ce qui paraît logique, et une belle ville.
01:57 Et bien, pour le faire, on évacue ces pauvres et on les cache.
02:01 - On les cache, l'image de la ville, c'est un des gros dossiers avant les JO ?
02:05 - Ce que dit la personne que vous avez citée est juste faux.
02:09 - Au fondateur de l'association Topia 56 ?
02:11 - Oui, oui, nous le connaissons bien, c'est juste faux.
02:13 - Faux ?
02:13 - C'est faux.
02:14 - Pourquoi ?
02:14 - Parce que ça fait de nombreuses années que nous menons à bien ces opérations de mise à l'abri,
02:18 non pas du tout pour faire place nette, mais pour faire en sorte que les intéressés ne soient pas à la rue.
02:23 Donc il ne faut pas confondre le fait que depuis des années, ce travail est fait, et le fait que bien entendu, il se poursuit.
02:29 Et évidemment, il se poursuit alors que les JO, dans le même temps, doivent être organisées.
02:33 Mais ces deux questions n'ont pas de rapport, de même que ça n'a pas de rapport avec le fait que nous essayons de faire jouer,
02:39 comme le gouvernement l'a décidé, la solidarité nationale,
02:42 pour faire en sorte qu'un certain nombre de ces personnes puissent trouver des hébergements dans l'ensemble de la France.
02:46 - Il se poursuit ce travail de mise à l'abri un peu plus vite que d'habitude disent les associations, encore une fois.
02:51 - Ceci, à nouveau, c'est inexact.
02:53 Nous avons fait 7700 personnes en 2021, plus de 7000 en 2022, et nous ferons le même travail en 2023.
03:00 - J'insiste, l'image de la ville, c'est vraiment votre gros dossier sur votre bureau,
03:05 vous en avez beaucoup avant les JO de Paris 2024.
03:08 Quelle marge de manœuvre vous avez, par exemple, face aux punaises de lit, qui nous donnent mauvaise réputation à l'international, à quelques mois des JO ?
03:16 - Les punaises de lit sont un phénomène mondial, ce n'est pas un phénomène français,
03:20 mais pour autant, il faut évidemment le traiter, c'est un sujet important.
03:23 Et donc, avec la directrice générale de l'ARS, nous devons ensemble faire en sorte que nous soyons mobilisés
03:29 pour que le plan interministériel qu'a décidé le gouvernement en 2022
03:33 soit mis en œuvre de manière coordonnée en Ile-de-France, à la fois des actions de sensibilisation...
03:38 - Oui, ça veut dire quoi exactement ? Sensibilisation ?
03:40 - Sensibilisation, ça veut dire par exemple que le site internet qui existe en la matière doit être mieux développé,
03:47 ça veut dire qu'il faut aller vers les professionnels de santé pour leur permettre de faire leur travail dans de bonnes conditions,
03:52 ça veut dire aussi parfois qu'il faut que la DGCCRF travaille sur les entreprises du secteur pour vérifier qu'il n'y a pas d'abus...
03:59 - La direction de la concurrence pour éviter les arnaqueurs, d'accord.
04:02 - Donc ça veut dire que l'ensemble des services de l'État doivent être mobilisés pour faire en sorte
04:07 que ce qui touche beaucoup de nos compatriotes soit traité de la meilleure manière dans les mois à venir.
04:12 - On va réussir à s'en débarrasser de ces punaises avant les Jeux Olympiques ?
04:14 - Je crois qu'il en restera dans le monde entier, mais la bonne nouvelle quand même dans les études médicales,
04:19 c'est de montrer qu'elles ne sont pas porteuses de maladies.
04:21 - Non, mais elles atteignent beaucoup la santé mentale des victimes.
04:25 Autre dossier sur votre bureau, on le disait, il y en a beaucoup,
04:27 mais vous supervisez l'organisation de la cérémonie d'ouverture pour les Jeux Olympiques le 26 juillet.
04:33 On en est où du choix des quelques 100 bateaux qui défileront, des contrôles des capitaines, etc. ?
04:39 - Alors vous avez raison de dire que la préfecture de la région travaille main dans la main avec le COJO
04:44 pour l'organisation de la cérémonie d'ouverture, donc sur la Seine,
04:46 qui va évidemment être absolument unique par rapport aux cérémonies d'ouverture dans des stades bunkerisés
04:51 qui avaient lieu jusqu'à présent.
04:53 200 bateaux vont circuler du pont d'Austerlitz au pont du Trocadéro.
04:57 Il va falloir amener dans 250 bus les 10 000 athlètes sur 3 km de ponton à l'est de Paris,
05:04 les faire monter dans cette flotte de 94 bateaux qui, comme vous le demandez,
05:09 sont tous identifiés et contractualisés pour amener les intéressés jusqu'au pont du Trocadéro,
05:15 les faire débarquer et avoir la deuxième partie du spectacle à Schneyhove au Trocadéro.
05:20 Ce qu'on peut dire à vos auditeurs, c'est que ça va évidemment être une cérémonie extraordinaire.
05:25 - Extraordinaire, on espère. Il y aura d'autres répétitions, il y en a déjà eu cet été.
05:29 Quel est le programme et le calendrier ?
05:30 - Il y a eu une répétition parcelle le 17 juillet.
05:32 Il faut faire d'autres répétitions parcelles avec tous les bateaux qui n'ont pas encore participé à celle-ci,
05:35 puis faire des répétitions générales.
05:38 Elles s'échelonneront en 2024, mais il y en aura sûrement quelques jours avant le 26 juillet 2024.
05:44 - Les bateaux péniches ou loges, certains parisiens, qui gêneraient sur le parcours de la cérémonie,
05:51 vous en faites quoi ? On en est où de ce problème-là ?
05:53 - La quasi-totalité des bateaux qui sont sur la scène ne bougeront pas.
05:56 On aura une vingtaine de bateaux qui sont sur le site du Trocadéro,
06:00 qui vont bouger pour permettre d'accoster et de débarquer les 10 000 athlètes.
06:05 Mais nous avons travaillé avec chacun des occupants de ces bateaux
06:08 pour qu'en bonne intelligence avec eux et sans qu'il n'y ait aucun frais,
06:12 ils puissent être déplacés un petit peu plus en aval du côté de Boulogne.
06:15 - Boulogne, d'accord. Restons sur la scène ou plutôt dedans.
06:18 Quelles leçons ont été tirées des deux test-events ratés cet été ?
06:23 Le triathlon, l'épreuve de natation, pour les JO, les épreuves ?
06:29 Sans revenir sur le pourquoi du comment, c'était le gros épisode de pluie,
06:32 et puis un clapet d'égout mal refermé qui ont dégradé la qualité de l'eau.
06:37 Mais qu'est-ce qu'on retient quand même de tout ça ?
06:39 - Deux choses différentes. La première chose, c'est que la qualité de l'eau de la scène
06:44 va permettre de tenir les épreuves du triathlon et de marathon l'année prochaine pour les JO.
06:51 C'est donc une immense évolution qui figurait dès le début dans le dossier de candidature
06:57 porté par Tony Estanguet et Nidal Goh et que le gouvernement a voulu financer de manière très importante
07:03 puisque c'est un plan d'un milliard quatre qui est sur la table avec 700 millions financés par l'État.
07:07 Nous serons au rendez-vous, l'eau sera aux normes pour non seulement faire les épreuves en 2024,
07:13 mais qu'il y ait des sites de milliards de pérennes à côté de 2025.
07:15 Et on a une autre question que vous nous avez posée, c'est est-ce qu'il y a des incidents,
07:21 comme celui de cet été, qui peuvent dégrader subitement cette qualité de l'eau ?
07:24 Et donc il faut qu'on double, voilà c'est l'enseignement de tout test,
07:27 il faut qu'on double ce travail sur la qualité de l'eau,
07:30 un travail de résilience pour que des incidents inopinés, comme tout incident,
07:35 ne puissent pas venir troubler cette fête.
07:37 - Vous avez pensé à tout, tout, tout, tout, il n'y aura pas de surprise.
07:39 - Je pense jamais à tout, mais en tout cas de cet épisode,
07:43 nous avons fait un énorme travail avec le Cojo, avec la Ville, avec tous les acteurs,
07:46 VNF, AROPA, pour essayer de penser à tous les autres incidents qui pourraient se produire.
07:50 - Les lieux de baignade qui resteront, vous en avez un petit peu parlé,
07:52 vous avez choisi, ils seront où ?
07:55 - Peut-être un mot plus générique sur l'héritage, avant de vous répondre sur les lieux de baignade.
07:58 - Et après on va au standard parce qu'il y a beaucoup de questions.
08:00 - D'accord, et bien écoutez, l'héritage, les Jeux Olympiques,
08:03 ça va pas seulement être les JO en 2024, ça va être trois natures de choses après,
08:07 des équipements, par exemple cinq piscines supplémentaires en Seine-Saint-Denis,
08:11 410 km de pistes vélo, bon, ça va être aussi une qualité de vie différente,
08:16 bien sûr on vient de le dire pour l'eau de baignade,
08:18 et puis ça va être des comportements, le sport à l'école bien sûr,
08:21 mais si vous regardez l'immense fête qu'on a eu dimanche pour le handisport,
08:25 on peut penser que notre regard sera différent demain.
08:28 - Les lieux de baignade ?
08:29 - Les lieux de baignade, c'est chaque élu qui va nous proposer à nos états des lieux de baignade
08:33 et pour lesquels on travaillera avec eux,
08:34 Madame Hidalgo en a proposé trois sur Paris,
08:36 et on verra pour d'autres communes, notamment en amont de Paris.
08:39 - Où ça, dans Paris ?
08:40 - Ecoutez, là vraiment, je crois qu'il faut laisser à la mer le soin de nous en parler,
08:43 mais évidemment, nous traiterons ces dossiers pour faire en sorte que les Parisiens puissent se baigner.
08:48 - À la mer MAIRE pour se baigner.
08:50 0142 30 10 10, allez on ploge en standard parce que vous êtes nombreux à réagir.
08:53 Il y a David au Blanc-Mesnil qui est avec nous.
08:55 Bonjour David !
08:57 - Bonjour !
08:58 David, vous voulez partir carrément de Paris cet été-là ?
09:02 - Oui, carrément, parce que moi j'habite en face d'une construction du village des médias,
09:07 je pense que ça va parler à votre invité.
09:09 Et déjà, c'est le bazar,
09:12 et surtout ce que je remarque, c'est qu'il y a eu beaucoup de choses faites pour...
09:15 Bon ok, c'est bien pour un pays dont on a joué aux Olympiques,
09:19 mais on a d'autres pays dont on n'a plus besoin de mettre une vitrine comme ça.
09:22 Et donc je vois déjà, rien qu'avec la Coupe du monde du rugby,
09:26 le bazar que ça fait dans Paris.
09:28 Donc je me dis qu'il vaut mieux fuir, courage, fuir, quoi.
09:32 Donc je ne me prends jamais mes vacances en été,
09:34 mais là j'ai prévenu ma boîte un an à l'avance que ce sera le cas cette année.
09:39 - Ça va être le bazar, nous dit David.
09:41 Marc-Guillaume, c'est en effet un sujet qui inquiète pas mal les locaux,
09:43 notamment les transports, les travaux jusque-là.
09:46 Mais sur le coup, les transports, qu'est-ce que vous pouvez leur dire pour les rassurer ?
09:50 - La France, Paris 2024, a fait le choix de JO sans voiture.
09:55 Ce sont des JO dans lesquelles les spectateurs vont se rendre sur les sites d'épreuve en transport en commun et en vélo.
10:00 Voilà, c'est un choix moderne.
10:02 Donc nous l'assumons pour faire en sorte que, effectivement,
10:07 ça ne soit pas des flots de voitures qui emmènent les spectateurs sur les sites.
10:10 Mais peut-être un élément pour essayer de garder notre auditeur sur l'île de France.
10:15 Dans toute l'île de France, on va avoir des zones de célébration,
10:18 beaucoup dans le 93, le parc Georges Valbon, des fêtes,
10:21 des centres de préparation aux jeux sportifs et culturels,
10:25 des centres de préparation aux jeux agro-gastronomiques.
10:28 Le but, c'est que tout ça soit une fête pour tout le monde aussi.
10:30 Donc non, je crois que ça serait mieux de rester quelques jours pour bénéficier de l'ambiance des JO et faire la fête avec tout le monde.
10:36 - Bon, David, vous avez entendu le préfet de région.
10:38 Vous posez vos vacances, mais vous restez en région parisienne. C'est son conseil.
10:40 - Restez, ça va être la fête.
10:42 - Vous êtes d'accord, David ? Vous partez pas, vous restez.
10:46 - Bon, enfin, j'ai envie de dire aussi que ça bouleverse certaines vies.
10:49 Moi, j'habite pas à 10 kilomètres de mon travail.
10:52 Et le lieu où on était depuis 50 ans, bon, moi, j'y étais pas encore,
10:54 a été exproprié pour le village des médias.
10:57 Je trouve que c'est beaucoup de choses quand même qu'ont un petit peu bouleversé certains Français qui est assez important.
11:02 - Justement, ce que vous dites là, c'est totalement en lien avec ce que pense Francis à Saint-Germain-sur-Morin.
11:07 Bonjour, Francis. - Bonjour, Francis.
11:08 - Oui, bonjour, France Bleu. Bonjour, monsieur le préfet de région.
11:12 - Vous, Francis, vous dites que les décisions sont certes nécessaires, mais il faut pas que ce soit fait qu'au moment des JO.
11:18 - Non, alors c'est bien ce que je dis.
11:20 Et dans ce domaine qui est un peu quand même sensible quand on aborde les migrants.
11:25 Et monsieur le préfet doit penser comme moi.
11:28 Je pense que toutes les actions que le gouvernement met en place n'a d'intérêt que si elles sont pérennes.
11:37 Et pour les rendre pérennes, il faut se donner les moyens, se donner les moyens financiers,
11:43 administratifs, matériels pour continuer ces actions dans le temps.
11:48 Et c'est vrai que si ces actions sont de courte durée, elles n'apporteront que des critiques.
11:54 La preuve, l'invité de 56 qui commençait ses critiques par les migrants, ce sont des solutions de courte durée.
12:06 Non, il faut apporter des solutions à long terme. Voilà.
12:10 Et c'est vrai que toutes décisions prises pour... qui concernent les migrants sont des décisions qui sont jamais consensuelles, faut le savoir.
12:19 Il y aura toujours des oppositions. J'ai lu dans le journal récemment que Médecins du Monde faisait des comparaisons avec les famellas du Brésil.
12:31 J'ai trouvé ça complètement insensé. Je me demande s'il avait déjà mis les pieds au Brésil d'ailleurs.
12:36 – Merci en tout cas. Merci Francis Delahaye.
12:39 – Je dis bravo aux Jeux olympiques. Je sais, ça dérange certaines personnes.
12:44 Mais c'est quand même la France et ça fait briller la France. Voilà.
12:47 – On a les pour et contre qui arrivent. – On est d'accord avec Francis.
12:50 – Ah bah oui, normal que vous soyez d'accord.
12:52 – Peut-être qu'on peut lui donner un autre argument sur non pas le village des médias mais le village olympique
12:56 qui va être transformé en logement demain. Tout a été conçu dès l'origine pour qu'on ait aussi des crèches,
13:03 des écoles qui soient transformées sur la base des locaux olympiques.
13:07 Et donc on va avoir un formidable développement de cet endroit de la Seine-Saint-Denis.
13:11 – Et héritage donc de ces JO qui vont transformer l'île de France.
13:16 On vous laisse entamer votre tour d'île de France, des départements pour voir si tout est prêt
13:20 avant ces JO marguillaume, préfet de Paris, d'île de France. Merci beaucoup.
13:23 – Merci beaucoup de venir avec nous. – On sera prêt.
13:26 – 289 jours. Vous avez le même décompte que nous sur le bureau.
13:29 – Ça, ça tombe plutôt bien. – C'est pas si mal qu'on ait la même date.
13:32 Merci d'avoir été là. – Merci à vous.