Augustin Trapenard reçoit Amin Maalouf qui vient d'être élu secrétaire perpétuel de l'Académie française pour "Le labyrinthe des égarés
L'Occident et ses adversaires" paru aux éditions Grasset. Il nous livre une réflexion sur les oppositions entre les grandes puissances de ce monde et tente de nous expliquer ce qui nous a mené vers une telle situation et ce que nous pouvons faire pour tenter de sortir de cette dynamique à une heure où les conflits nous déchirent.
Son constat c'est que nous sommes entrain de rentrer dans une nouvelle phase de l'histoire et nous ne savons pas comment nous en sommes arrivés là, ni où nous allons. Il a tenté de nous livrer des clés de compréhension en étudiant le parcours de quatre pays : Le Japon, la Russie, la Chine et les États-Unis. Son livre témoigne d'une grande inquiétude et d'une passion pour l'histoire qui peut nous enseigner quelque chose sur des erreurs sans cesse reproduites. Le point commun de ces trois premiers pays c'est qu'ils ont tous tenté de s'opposer à l'occident. Les États Unis quant à eux, ont pour particularité de s'être imposé comme "chef de file" de ce bloc occidental.
L'Occident et ses adversaires" paru aux éditions Grasset. Il nous livre une réflexion sur les oppositions entre les grandes puissances de ce monde et tente de nous expliquer ce qui nous a mené vers une telle situation et ce que nous pouvons faire pour tenter de sortir de cette dynamique à une heure où les conflits nous déchirent.
Son constat c'est que nous sommes entrain de rentrer dans une nouvelle phase de l'histoire et nous ne savons pas comment nous en sommes arrivés là, ni où nous allons. Il a tenté de nous livrer des clés de compréhension en étudiant le parcours de quatre pays : Le Japon, la Russie, la Chine et les États-Unis. Son livre témoigne d'une grande inquiétude et d'une passion pour l'histoire qui peut nous enseigner quelque chose sur des erreurs sans cesse reproduites. Le point commun de ces trois premiers pays c'est qu'ils ont tous tenté de s'opposer à l'occident. Les États Unis quant à eux, ont pour particularité de s'être imposé comme "chef de file" de ce bloc occidental.
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TVTranscription
00:00 À quel moment est-ce qu'on s'est égaré ?
00:02 -Le constat, c'est que nous sommes en train d'entrer
00:07 dans une nouvelle phase de l'histoire.
00:09 Nous avons pris l'habitude, déjà, de l'appeler
00:12 la nouvelle guerre froide.
00:14 Et alors que, pour la première, nous avons un peu les repères,
00:18 nous avons fini par connaître exactement les puissances,
00:22 les idéologies qui étaient en place,
00:25 là, nous sommes un peu perdus.
00:27 Nous ne savons pas ce que c'est, nous ne savons pas comment
00:30 on en est arrivé là, nous ne savons pas où nous allons.
00:33 Et j'essaie de comprendre
00:36 en étudiant le parcours de quatre pays.
00:39 -Le Japon, la Russie, la Chine et les Etats-Unis.
00:46 -C'est un texte qui témoigne d'une grande inquiétude,
00:49 évidemment, mais aussi d'une passion,
00:51 d'une passion pour l'histoire,
00:53 qui peut toujours nous enseigner quelque chose,
00:56 sur des erreurs sans cesse reproduites.
00:58 Quelles seraient-elles, ces erreurs, Amine Malouf ?
01:01 -Je dirais que chacun des quatre pays
01:03 a commis ses propres erreurs.
01:06 Le choix de ces pays est déterminé par le fait
01:11 que les trois premiers,
01:14 le Japon de l'ère Meiji,
01:16 la Russie soviétique
01:19 et la Chine d'aujourd'hui,
01:21 sont les trois grands pays qui ont défié, à un moment donné,
01:26 la supermacie de l'Occident
01:29 et ont voulu la supplanter.
01:32 Et le quatrième, c'est le pays occidental,
01:36 qui est devenu...
01:38 qui a d'abord fait face aux trois défis,
01:41 successivement, et qui est devenu, d'une guerre à l'autre,
01:46 la première puissance globale
01:49 et, évidemment, le chef de file de l'Occident.
01:52 Donc, ce livre raconte
01:55 les quatre pays. Ce n'est pas un livre
01:57 sur la philosophie de l'histoire, c'est un livre
02:00 qui raconte quatre parcours qui me paraissent édifiants.
02:03 -C'est un livre que vous avez dédié à votre mère, Amine Malouf.
02:08 -Ma mère est née en Egypte en 1921
02:11 et est décédée en France en 2021,
02:14 un peu avant son centième anniversaire.
02:17 Et elle est restée lucide
02:21 et heureuse, j'allais dire,
02:24 pratiquement jusqu'aux dernières semaines de sa vie.
02:28 Et je pense que...
02:30 J'avais l'habitude de lui porter chaque livre dès qu'il sortait.
02:33 Celui-ci, je ne pourrais pas le lui porter,
02:36 mais je l'ai dédié.
02:38 -On lui envoie, en tout cas, dans la grande librairie.
02:41 Vous avez pensé à elle quand vous avez été élu secrétaire perpétuel
02:44 de l'Académie française ? -Oui, elle était venue
02:47 au moment de ma réception à l'Académie.
02:49 Elle était présente souvent dans tous les grands événements
02:53 de ma vie. Je vois sa photo derrière vous.
02:56 Elle m'a toujours parlé du pays où elle est née,
02:59 où elle a grandi, qui est l'Egypte.
03:01 Et jusqu'à la fin,
03:03 elle a considéré que c'était un âge d'or
03:07 dans sa vie.
03:08 Donc moi, je suis né au Liban, j'ai beaucoup d'amour pour le Liban,
03:12 mais j'ai aussi, dans mon enfance,
03:16 un amour particulier pour l'Egypte de ma mère.
03:18 -Dans quelle mesure vous a-t-elle transmis le goût pour la langue,
03:22 et en particulier pour la langue française ?
03:24 -Dans ma famille, il y avait deux...
03:26 Deux traditions.
03:29 Du côté paternel, c'était une tradition anglo-saxonne,
03:33 et du côté de ma mère, une tradition française.
03:36 -Donc vous lui devez tout. -Donc...
03:38 Mon père a fait toutes ses études
03:42 chez les Américains,
03:44 et normalement, je serais allé dans les écoles américaines,
03:48 sauf que ma mère, dans sa famille,
03:51 les garçons allaient chez les Pères Jésuites
03:54 et les filles, chez les Sœurs de Besançon.
03:56 Donc il n'était pas question pour elle de transiger.
03:59 Je suis allé dans l'école que souhaitait ma mère,
04:02 et donc je me retrouve en train d'écrire en français
04:05 plutôt qu'en anglais.
04:07 -Secrétaire perpétuel de l'Académie française.