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00:00 Une semaine après le début du conflit sanglant au Proche-Orient, votre invité, Laila Meshchaoury, c'est le président du Consistoire Israélite de Nantes.
00:07 - Bonjour René Gambin. - Bonjour.
00:10 - Vous organisiez hier soir un rassemblement à la synagogue de Nantes, à la mémoire des victimes des atrocités commises ces derniers jours en Israël.
00:18 Quel message avez-vous délivré ?
00:21 - Déjà un message fort de soutien parce que, évidemment, ça peut paraître dérisoire, un rassemblement comme ça à Nantes, dans un lieu tranquille, si je puis dire, par rapport aux atrocités qui se sont passées en Israël.
00:37 Mais c'était important de réunir un maximum de personnes, tant des politiques que des anonymes, pour montrer qu'au fond, ils ne pardonnent pas l'impardonnable.
00:51 - Vous avez rassemblé des personnes au-delà de votre communauté. Vous parliez de politiques, d'anonymes. Vous vous êtes sentie soutenue au-delà de la communauté juive ?
01:02 - Complètement. Il y avait hier, je dirais, beaucoup plus d'anonymes que de membres de notre communauté.
01:11 En plus, toute la semaine, j'étais assaillie par des coups de fil d'anonymes qui apportaient leur soutien à Israël, qui voulaient faire des dons, qui pleuraient au téléphone.
01:22 C'était vraiment quelque chose d'extraordinaire, et que j'essayais de relayer auprès des personnes touchées par ce qui s'est passé.
01:34 - Pourquoi est-ce qu'on ne voit pas à Nantes, comme dans d'autres grandes villes de France, des marches ou de rassemblements en soutien aux Israéliens ?
01:45 - Alors, pourquoi pas de marche, pourquoi pas de rassemblement ? Parce qu'au départ, quand vous organisez quelque chose comme ça, vous ne savez pas le nombre de personnes, pour commencer.
01:58 Et ensuite, j'ai préféré faire ça dans un lieu sécurisé, avec la protection de la police, parce que ce type de rassemblement peut dégénérer s'il y a des personnes qui sont contre, et il y en a un certain nombre.
02:14 Donc j'ai préféré faire ça dans un lieu sécurisé et solennel.
02:18 - Est-ce que vous ressentez une peur aujourd'hui parmi les membres de votre communauté, de la communauté juive à Nantes ? Est-ce qu'il y a un sentiment de peur ?
02:29 - Alors, il y a en tout cas un sentiment de peur, je ne sais pas, mais un sentiment de crainte, de méfiance, oui.
02:36 Parce qu'on sait que là, nous avons été soutenus par bon nombre de personnes, mais j'imagine que lorsque Israël va rentrer dans la bande de Gaza, s'il rentre dans la bande de Gaza, mais ça semble se confirmer,
02:49 il y aura forcément parmi la population palestinienne des morts.
02:54 Et là, je crains que l'opinion se retourne et du coup accuse Israël d'un tas de crimes, etc.
03:02 Et comme à chaque fois, ce sont les communautés juives en France qui sont touchées par des actes antisémites.
03:08 Il y a déjà eu à Paris plus de 70 actes antisémites.
03:11 - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui interdit les manifestations pro-palestiniennes, c'est nécessaire ça ?
03:18 - Je pense que ça l'est parce que leurs mots d'ordre ne sont pas clairs.
03:24 Je ne suis pas sûr que ça soit en soutien au peuple palestinien.
03:28 Je pense qu'ils mélangent tout entre le rabat et le peuple palestinien.
03:33 Et dans ce cas-là, faire l'apologie du terrorisme et le soutien du terrorisme, Gérald Darmanin a raison d'interdire ces manifestations.
03:41 - Et vous, vous la faites cette nuance ?
03:42 - Absolument, absolument. Je pense que par les informations que je peux avoir, qui sont malheureusement rarement diffusées,
03:50 le peuple palestinien est soumis, le peuple palestinien est raquetté par le Hamas.
03:56 Le peuple palestinien n'est pas libre.
03:58 Il y a quelques semaines, il y a eu des manifestations à Gaza du peuple palestinien contre le Hamas,
04:05 qui ont été réprimées dans le sang.
04:08 Ça veut dire que le peuple palestinien souffre déjà du joug du Hamas.
04:13 Donc je fais effectivement une différence entre le peuple palestinien et les terroristes du Hamas.
04:18 - Emmanuel Macron s'est exprimé hier soir.
04:21 Le président a appelé à rester uni face au déchaînement de la cruauté en Israël.
04:28 Qu'est-ce que vous avez pensé de son allocution ? Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui de la France ?
04:36 - Alors son allocution était très bien.
04:41 Ce que j'attends c'est des actes.
04:44 - Quels actes ?
04:45 - Des actes. Il y a parmi les otages qui ont été enlevés par le Hamas un certain nombre de Français.
04:52 Je n'ai plus le nombre en tête, mais un certain nombre de Français.
04:55 Que va faire le gouvernement pour ces otages ?
04:58 Quelle décision il va prendre ?
05:00 Dire qu'il faut rester uni, je suis entièrement d'accord avec le président,
05:04 mais ça va se traduire comment ?
05:07 Et encore une fois, quel type d'intervention la France peut faire ?
05:11 A quoi la France peut participer pour ces otages ?
05:15 Parce que ce qui nous importe, c'est que ces otages reviennent vivants en Israël.
05:20 - Et on va s'arrêter là René Gambin, président de l'association culturelle israélite de Nantes.
05:26 Merci à vous d'être venu vous exprimer ce matin sur France Bleu Loire-Océan.
05:31 - Merci à vous.