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00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission de la rédaction de Nice Matin en partenariat avec Radio Emotions.
00:21 Une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Morisse, c'est le chef de l'édition Nice Métropole de Nice Matin.
00:27 Bonjour Frédéric.
00:28 Bonjour Denis.
00:29 Notre invité aujourd'hui, Dominique Estrosi-Sassone, vous êtes sénatrice Les Républicains des Alpes-Maritimes.
00:35 Bonjour Dominique Estrosi-Sassone.
00:37 Bonjour.
00:38 Dominique Estrosi-Sassone, Emmanuel Macron s'est adressé aux Français hier soir pour évoquer la situation en Israël.
00:45 Il a appelé notamment à l'unité républicaine. Est-ce qu'il a eu les mots justes Emmanuel Macron ?
00:50 Il a eu des mots justes et des mots clairs, mais je voudrais dire aussi qu'il était temps qu'il intervienne.
00:55 Son intervention était attendue, elle était urgente et elle était nécessaire.
01:00 Il aurait dû le faire plus tôt.
01:01 Je pense. Rappelez-vous, au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, il avait réagi juste quelques heures après ce déclenchement.
01:09 Et puis on sait aussi que le président de la République n'est jamais avare de ses interventions médiatiques.
01:14 Donc je pense que cinq jours après les massacres terroristes du Hamas en Israël, il était nécessaire qu'il intervienne.
01:22 Il a trouvé les mots clairs. Il s'est positionné en garant de l'unité nationale.
01:26 Et l'unité nationale, c'est possible ?
01:28 Je l'espère. Malheureusement, depuis le début de ces massacres, on voit combien dans notre pays, de nouveau, la classe politique a été pour le moins fracturée.
01:41 Fracturée avec un parti, qui est celui des Insoumis. Et je déplore cette complicité des Insoumis au regard du Hamas.
01:51 Il nous déshonore. Et je dis qu'aujourd'hui, le fait qu'il n'arrive pas à qualifier le Hamas d'organisation terroriste est particulièrement grave.
02:01 Et je pense qu'ils se sont de fait placés en dehors des valeurs de la République.
02:06 Frédéric.
02:07 Éric Ciotti demande de couper tout financement public en direction de la Palestine.
02:11 Une injonction à laquelle Dominique de Villepin a très violemment réagi jeudi au micro de France Inter. On écoute l'ancien Premier ministre.
02:18 Éric Ciotti demande d'arrêter de suspendre l'aide européenne aux Palestiniens. C'est une mauvaise idée ?
02:23 Mais tout ce qui, dans la politique politicienne, peut conduire à essayer de tirer profit politiquement de cette situation me dégoûte.
02:34 Je le dis comme je le pense. Je crois qu'il faut avoir un sens de l'humanité, de la justice et de l'honneur en politique.
02:43 On ne peut pas jouer avec tout. Sur ces sujets, nous ne sommes pas là pour essayer de tirer avantage sur telle et telle communauté, sur tel et tel segment de la population à des fins électorales.
02:54 Est-ce que cette proposition du président de République vous dégoûte aussi ?
02:58 Non, elle ne me dégoûte pas. Je trouve Dominique de Villepin particulièrement sévère et de faire cet amalgame avec de la politique politicienne.
03:06 Nous-mêmes au Sénat, lors des dernières questions d'actualité qui ont lieu mercredi, un bon nombre de groupes parlementaires,
03:12 et je cite le président du groupe centriste lui-même, qui est quand même une personnalité modérée.
03:18 Claude Maluret ?
03:19 Non, c'était Havé Marseille, le président du groupe centriste, qui a pris la parole dans une question d'actualité pour dire aussi qu'il fallait aujourd'hui arrêter les aides à la Palestine.
03:27 Tant que bien évidemment les otages n'auront pas tous été libérés, mais aussi tant que l'autorité palestinienne n'aura pas reconnu les massacres qui ont été perpétrés par le Hamas.
03:42 Et puis on peut aussi aujourd'hui s'interroger, ces aides européennes à l'endroit de la Palestine, c'est vrai que c'est difficile de savoir qui est derrière.
03:51 C'est vrai que c'est difficile aussi de savoir si elles sont acheminées à destination des populations gazaouies, qui bien évidemment, de façon humanitaire, en ont besoin.
04:00 Mais pour autant, dans le cadre de la gravité de ce conflit, je pense qu'effectivement, il est plus sain de pouvoir arrêter les aides pour peser, pour faire pression,
04:11 de façon à ce que plus rapidement, en tout cas on le souhaite, les otages puissent être libérés.
04:16 On va revenir sur l'élection du 24 septembre, qui a renouvelé la moitié de l'Assemblée.
04:25 Le groupe que préside Bruno Retailleau a perdu 12 sénateurs à cette occasion.
04:29 Est-ce que c'est vraiment un succès, comme Les Républicains l'avaient beaucoup dit au moment de l'élection ?
04:34 Alors moi-même, j'ai été sur des plateaux de télévision le soir même des élections sénatoriales, je n'ai jamais parlé de succès.
04:41 J'ai dit que le pôle était resté un pôle stable au niveau des Républicains et au niveau de la majorité sénatoriale.
04:47 Parce qu'encore une fois, ce qui compte au Sénat, c'est cette majorité sénatoriale que forme le groupe Les Républicains avec nos amis centristes.
04:55 Et de ce point de vue-là, nous sommes restés stables et donc nous continuons à conforter autour du président Larcher cette majorité sénatoriale.
05:02 Après, il est vrai que nous avons eu quelques déceptions dans certains départements, où nous pensions que nous pourrions faire un peu plus de sièges.
05:10 Mais on l'a vu, là aussi, le corps des grands électeurs a nettement évolué, y compris depuis trois ans.
05:16 Et c'est vrai que cela s'est traduit aussi dans les urnes, ne serait-ce qu'à travers l'entrée au Sénat de trois nouveaux sénateurs Rassemblement National.
05:25 Ça ne veut pas dire qu'avant, il n'y en avait pas. Il n'y en avait que deux. Un était parti, c'était David Racheline, qui était parti pour garder sa mairie de Fréjus.
05:32 Il ne restait plus que Stéphane Ravier, qui est passé chez Reconquête. Mais on a vu arriver de nouveau trois sénateurs RN.
05:38 Le groupe Horizon, présidé cette fois-ci par Claude Malluret, ce groupe a gagné des sièges. Comment situez-vous ces sénateurs par rapport à votre majorité ?
05:51 Aujourd'hui, au niveau du Sénat, ces sénateurs sont dans l'opposition à la majorité sénatoriale, de fait.
05:58 Alors c'est vrai qu'au Sénat, on est capable très souvent de trouver des majorités de projets qui dépassent largement les rangs de la majorité sénatoriale
06:06 pour voter des projets de loi, lorsque une grande partie des sénateurs, quel que soit l'endroit où ils siègent, considèrent que ça va dans le bon sens.
06:14 Je pense plus particulièrement à tout ce qui touche au fonctionnement des collectivités territoriales, où très souvent des majorités de projets se dégagent.
06:21 Et puis il y a aussi d'autres sujets. Donc que je sache, aujourd'hui ils sont néanmoins dans la majorité présidentielle relative à l'Assemblée nationale et minoritaire au Sénat.
06:33 Donc pour nous, ils font partie de l'opposition. Mais rien ne nous empêche, s'ils souhaitent travailler avec nous, s'ils considèrent que les textes que nous amendons et que nous enrichissons vont dans le bon sens, qu'ils puissent les voter à nos côtés.
06:45 Alors on reste sur le sujet du Sénat. Une Nissoise rencontrée par Tristan Gasparro de Radio Emotion, notre partenaire, a une question à vous soumettre.
06:54 Bonjour Madame, je m'appelle Sofia, j'ai 20 ans et je me suis toujours posée la question, quel était le rôle d'une sénatrice ou d'un sénateur ?
07:00 Alors ça sert à quoi une sénatrice ?
07:03 Alors ça sert à faire la loi et ça sert à contrôler l'action du gouvernement.
07:08 Ce sont les deux missions qui incombent à un parlementaire d'une façon générale et en l'occurrence un sénateur ou une sénatrice.
07:15 Après c'est vrai que notre mode de scrutin est un suffrage universel indirect, que de fait nous n'avons pas à, si j'ose dire, rendre des comptes directement au grand public, à nos concitoyens, puisque ce sont les grands électeurs qui nous élisent.
07:29 Et donc ça permet aussi de prendre plus de recul, cela permet de travailler peut-être plus sur le fond et je crois que de plus en plus le Sénat est reconnu comme cette assemblée qui travaille de façon apaisée.
07:41 On dirait qu'il n'y a pas beaucoup de difficultés quand on voit ce qui se passe à l'Assemblée Nationale.
07:45 Et à produire des rapports, des textes de grande qualité qui ensuite font très souvent référence dans les médias, mais aussi servent de départ pour que l'exécutif propose aussi des projets de loi.
07:59 Donc c'est tout cela que doit faire un sénateur et puis dans sa circonscription d'élection, c'est de représenter les grands électeurs, donc représenter d'abord et avant tout bien sûr les communes, mais l'ensemble des collectivités territoriales.
08:11 Ce que je fais avec bonheur dans le département des Alpes-Maritimes.
08:14 Donc le Sénat, ça reste une chambre importante au fonctionnement de la démocratie parce qu'on entend dire souvent que c'est une assemblée de notables qui coûte cher à l'État.
08:24 Vous avez dit notamment que Gérard Larcher avait vraiment renforcé le rôle du Sénat, cela vous paraît indispensable aujourd'hui ?
08:30 Regardez, toutes les grandes démocraties, elles fonctionnent avec un bicamérisme.
08:34 Il y a une chambre haute et une chambre basse.
08:37 Et donc il ne me semble plus que normal et légitime de continuer à faire en sorte que le bicamérisme existe.
08:44 Et aujourd'hui, on entend beaucoup moins de personnes, de grands publics qui disent "le Sénat ne sert à rien".
08:51 Le Sénat, depuis que Gérard Larcher a repris la présidence du Sénat, puisqu'il y avait eu un intermède entre 2011 et 2014, il a grandement redoré l'image du Sénat.
09:02 Il en a fait un contre-pouvoir, mais un contre-pouvoir dans le bon sens du terme.
09:07 C'est-à-dire qu'il a pour habitude de dire "on n'est jamais dans l'opposition systématique, mais on n'est jamais non plus dans l'adhésion automatique".
09:15 Et puis, le Sénat est aujourd'hui le seul pôle de stabilité institutionnel.
09:19 Et je pense que dans le pays tel que nous le connaissons aujourd'hui, qui est quand même extrêmement fracturé, économiquement, socialement, politiquement, territorialement,
09:29 c'est important aussi que le Sénat reste ce pôle de stabilité institutionnel.
09:33 Alors, vous venez d'être élue à la tête de la Commission des affaires économiques du Sénat.
09:38 Vous êtes d'ailleurs la seule femme à la tête d'une commission. En quoi consiste votre rôle ?
09:43 Alors, oui, je suis honorée et fière d'avoir été portée par mes pères à la présidence de la Commission des affaires économiques,
09:51 qui est une des sept commissions permanentes, qui sont chargées à la fois de faire le travail législatif et de contrôler l'action parlementaire, et plus particulièrement l'action du gouvernement.
10:02 Alors, c'est vrai que la Commission des affaires économiques, elle a un champ d'investigation, un champ de compétences qui est particulièrement large.
10:08 On y traite des sujets touchants à l'industrie, à l'énergie, au logement, à la politique de la ville, à l'agriculture, à l'économie, bien sûr, au numérique, au commerce, à l'artisanat.
10:19 Donc c'est vraiment un champ de compétences qui aujourd'hui touche la vie économique de notre pays, bien évidemment, mais qui touche aussi la vie de nos concitoyens, je dirais, au quotidien.
10:31 Et ça, c'est extrêmement à la fois intéressant, mais important aussi, parce qu'il va nous appartenir, avec les 51 membres, 51 commissaires, de pouvoir relever des défis,
10:43 des défis économiques qui se posent à notre pays. Je pense en particulier à celui de la reconquête de notre souveraineté, souveraineté alimentaire, souveraineté énergétique,
10:53 souveraineté économique, souveraineté industrielle, et puis parler des sujets de l'agriculture, l'adaptation de l'agriculture au changement climatique, l'industrie.
11:03 Comment est-ce qu'on arrive à décarboner notre industrie ? La question de demain, l'avenir de la filière automobile, la crise du logement,
11:11 qui est aujourd'hui l'une des priorités majeures, et bien de tout cela, nous aurons à travailler tout au long de ces trois années à venir.
11:19 Moi, j'entends faire de la Commission, bien sûr, une force de proposition, mais aussi un interlocuteur exigeant vis-à-vis du gouvernement.
11:27 Et puis, nous avons la chance d'auditionner des grandes personnalités, bien sûr, tous les ministres, qui ont leur département ministériel dans le champ de compétences de la Commission,
11:35 mais des grandes personnalités du monde de l'économie. Avant-hier, nous auditionnons le président de Saint-Gobain.
11:43 Nous auditionnerons la semaine prochaine toute la filière bio, qui connaît une grave crise, et prochainement le PDG de Total Énergie, d'EDF.
11:52 Enfin, voilà, autant de grandes personnalités qui font la vie économique dans notre pays.
11:56 Un mot sur les maires. Durant les émeutes de cet été, de nombreux élus ont été pris pour cible.
12:01 On écoute Vincent Jambrin. C'est le maire de L'Eile-et-Rose, dont la famille a été violemment agressée.
12:06 Ma femme, mes enfants ont été extrêmement choqués. Ma femme a payé de sa personne pour sauver nos enfants.
12:12 Et elle a fait en ça un acte de bravoure extraordinaire. Dans une période où on n'aurait jamais imaginé...
12:19 Moi, je suis maire. C'est mon deuxième mandat. J'étais élu maire à 29 ans dans la ville qui m'a vu grandir.
12:24 Jamais j'aurais imaginé mettre en danger ma femme, mes enfants, parce que j'étais engagé au service des habitants.
12:32 Ce témoignage est extrêmement fort. Le Sénat a adopté cette semaine une proposition de loi renforçant la protection des maires.
12:39 Que prévoit ce texte ?
12:41 Alors, ça fait longtemps que le Sénat s'intéresse au sujet, bien sûr, du statut de l'élu d'une façon générale.
12:47 Mais au vu des agressions qui n'ont cessé d'augmenter dans notre pays à l'endroit des forces de sécurité, mais aussi des élus locaux.
12:55 Agressions physiques, agressions verbales qui se sont malheureusement parfois terminées par la mort du maire de Signe,
13:02 qui avait déclenché un petit peu cette mobilisation de l'ensemble des sénateurs pour travailler sur ce sujet.
13:07 Effectivement, on a voulu tout de suite marquer le coup. Reprise des travaux parlementaires, on a discuté de deux propositions de loi.
13:12 L'une, on y reviendra peut-être sur l'attribution des logements sociaux et l'autre sur le statut des élus.
13:17 Et comment est-ce qu'on peut renforcer la protection des maires ?
13:20 Parce que bien évidemment, c'est d'abord et avant tout du ressort du Sénat que de pouvoir apporter des solutions aux maires.
13:26 Parce qu'on constate que depuis le dernier mandat municipal de 2020, on n'a jamais vu autant de démissions de maires,
13:33 mais encore plus, je dirais, d'adjoints et de conseillers municipaux.
13:37 Et qu'on se dit que dans trois ans, notre démocratie locale, cette démocratie de proximité, elle peut être gravement en danger.
13:44 Et principalement, ce qu'on a préconisé dans cette proposition de loi, c'est effectivement de renforcer les sanctions
13:51 à l'endroit de ceux qui se comportent de façon qui n'est pas digne de la République, qui portent des agressions physiques et verbales.
13:59 Ce qu'il faut, c'est qu'il y ait une véritable, encore une fois, sanction pénale,
14:03 mais surtout que la sanction soit réactive et soit immédiate.
14:08 Et qu'elle soit immédiate surtout.
14:12 Et il faut encore donner plus de moyens d'investigation, bien sûr, à la justice.
14:17 Parce qu'aujourd'hui, on s'aperçoit que très souvent, les élus locaux ne rechignent pas à aller déposer plainte,
14:23 bien au contraire, mais que très souvent, malheureusement, les plaintes sont classées sans suite.
14:27 Mercredi, vous avez fait référence, le Sénat a adopté une proposition de loi élargissant le rôle des maires dans l'attribution des logements sociaux
14:37 en accordant d'office désormais la présidence des commissions d'attribution pour ces logements sociaux.
14:43 Est-ce que ça va changer les choses et en quoi ?
14:46 Ah oui, je l'espère. En tout cas, dans cette proposition de loi dont nous avons débattu cette semaine,
14:52 qui a été adoptée quand même à une très large majorité, on a voulu renforcer le rôle des maires dans l'attribution des logements sociaux.
15:00 Quelque part, on a pris aussi au mot le président de la République.
15:03 Parce que cette proposition de loi, elle a été largement co-signée, elle a été présentée, donc enregistrée au mois d'avril.
15:09 Et puis, il y a eu les émeutes. Et lorsqu'il y a eu les émeutes, le président de la République a réuni 220 maires.
15:14 Et qu'est-ce qu'il a dit dans son discours ? Entre autres, qu'il fallait renforcer le rôle des maires dans les attributions de logements sociaux,
15:22 pour leur donner plus de marge de manœuvre et pour leur donner une meilleure maîtrise du peuplement.
15:27 C'est ce que nous avons fait dans cette proposition de loi.
15:30 Parce qu'aujourd'hui, les maires ont un rôle central dans le développement des logements sociaux.
15:35 Ce sont eux qui délivrent les permis de construire. Ce sont eux qui apportent des terrains quand il y en a.
15:41 Et puis, ils ont l'obligation de le faire. Ils ont l'obligation de le faire, qui apportent très souvent des financements, des garanties d'emprunts.
15:46 Mais ils ont un sentiment de dépossession lorsque les logements sortent de terre, parce qu'ils ont très peu de pouvoir en matière d'attribution de logements sociaux.
15:56 C'est toute la teneur de cette proposition de loi, où effectivement, vous l'avez rappelé, le maire, dorénavant, sera président de la commission attribution.
16:04 Lorsqu'il y a une commission attribution au niveau intercommunal, ce sera le président de l'intercommunalité.
16:10 Le maire aura un droit de veto, c'est-à-dire le droit de s'opposer à ce qu'un dossier que l'on propose ne soit pas retenu pour l'attribution d'un logement,
16:21 mais pour des raisons qui sont dûment motivées. C'est-à-dire que ça ne va pas être une décision arbitraire du maire.
16:27 Ça peut être la composition familiale, ça peut être la question du revenu du ménage.
16:31 Ça peut être aussi, tout simplement, une famille en difficulté, que vous allez proposer sur une résidence qui, elle-même, est déjà en difficulté.
16:39 Le maire peut s'y opposer parce qu'il considère que ça va malheureusement continuer à faire en sorte que la résidence se paupérise
16:48 et qu'il y ait encore plus d'atteintes à la tranquillité publique.
16:52 Et troisième point, ce qui est important aussi, c'est que dans toute attribution de résidence, de logements sociaux dans des résidences neuves,
17:00 le quota qui dépend de l'État sera systématiquement donné au maire.
17:07 Et ça veut dire que sur toute résidence neuve, le maire aura au moins la moitié des logements sociaux à attribuer.
17:14 Et ça permettra aussi, le maire qui connaît bien l'environnement dans lequel cette résidence va être implantée,
17:21 de pouvoir tout de suite mieux en maîtriser le peuplement.
17:24 Il n'y a pas un risque quand même qu'on se refile les populations dont on ne veut pas ?
17:28 Parce que, évidemment, on choisira des habitants qui posent le moins de risques, donc plutôt des actifs, comme on dit sur la côte d'Azur.
17:38 Est-ce qu'il n'y a pas ce risque-là ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque clientéliste aussi par rapport à ça ?
17:41 Alors, c'est des arguments qui ont été mis en avant dans le débat, en particulier du côté de la gauche de l'hémicycle.
17:48 Non, aujourd'hui, je pense que ces mots de clientélisme, ils sont derrière nous.
17:51 Il faut arrêter de jeter l'anathème sur les maires, il faut leur faire confiance.
17:55 Vous savez, un maire, il connaît sa population.
17:58 Il sait que dans sa population, il a forcément des personnes qui ont été reconnues d'allô droit aux logements opposables,
18:03 qu'il y a des personnes qui sont en situation de fragilité, et qu'il vaut mieux que ce soit le maire qui puisse leur proposer des logements adaptés.
18:11 Mais nous, ce qu'on a voulu faire, c'est surtout que le maire, d'abord, puisse apporter des réponses aux attentes et aux besoins de sa propre population.
18:19 Avant même que des personnes venant de l'extérieur, sans renier le fait qu'elles aient besoin d'un logement,
18:24 viennent peut-être dans une commune, alors qu'elles ne connaissent pas directement l'environnement, et qu'elles-mêmes auront beaucoup du mal à s'y intégrer.
18:31 Alors, on va prolonger ce sujet avec une question de Razak, au micro de Tristan Gasparro, de Radio Emotions.
18:38 Ma question, ce serait, c'est pourquoi on a la construction de nouveaux bâtiments ou de nouveaux logements,
18:44 que ce soit sociaux ou autres, parce qu'on en manque énormément en ce moment-ci ?
18:48 Alors, comment on fait face à la pénurie de logements ?
18:51 Alors, je ne peux donner raison qu'à notre interlocuteur. Bien évidemment, on connaît aujourd'hui dans notre pays une crise du logement sans précédent.
18:59 Et ce n'est que le début, malheureusement. Tous les acteurs qui interviennent dans la chaîne du logement ne cessent de dire 2024.
19:05 Ça va être gravissime, même 2025. Et on voit bien qu'aujourd'hui, on a des chiffres en matière de construction de neuves qui n'ont jamais été aussi bas,
19:14 mais qu'en même temps, il y a un grand chantier qui s'ouvre à nous, qui est celui de la rénovation énergétique des logements,
19:19 et que les acteurs du domaine du logement veulent intervenir sur les deux piliers.
19:23 Une politique du logement, c'est aussi bien de la construction d'oeuvres, on en manque, on manque de logements sociaux,
19:29 on manque de logements en accession à la propriété pour que le parcours résidentiel puisse de nouveau fonctionner,
19:35 on manque de logements intermédiaires et on manque de logements libres.
19:39 Et puis, il y a le chantier de la rénovation énergétique des logements. Si on veut être aujourd'hui en capacité de tenir les objectifs que la France s'est fixé,
19:47 c'est-à-dire la stratégie nationale bas carbone en 2050, bien évidemment, il faut rénover les logements, que ce soit dans le parc privé, dans le parc social,
19:54 sauf qu'il faut avoir des moyens financiers et des moyens humains. Et ces moyens financiers, je déplore qu'ils ne soient pas à la hauteur de ce qu'ils doivent être
20:02 pour emporter une massification énergétique. Ensuite, moi je déplore, et je n'ai cessé de déplorer depuis 2017, que pour le président de la République,
20:11 le logement n'est vraiment pas une priorité. On l'a vu, il n'a cessé d'avoir des mesures qui ont été des mesures qui ont malheureusement été contre-productives.
20:20 Il ne voit le logement que comme une rente, alors que le logement est aussi aujourd'hui économiquement important.
20:27 Et ça coûte, c'est une politique publique qui coûte, mais c'est une politique publique qui rapporte. Elle coûte environ 30 milliards d'euros, elle en remporte 80 milliards.
20:34 Et si demain on a des faillites, bien évidemment de promoteurs, on a derrière tout un tissu économique de la fédération du bâtiment et des travaux publics qui va s'écrouler.
20:44 Ils sont déjà très inquiets, parce qu'ils voient aussi des pertes d'emplois aujourd'hui.
20:48 C'est social avant tout le logement, on a tous besoin d'un toit pour pouvoir vivre.
20:51 Le logement c'est la dignité même de toute personne humaine. Et moi vous savez aussi le combat que j'ai porté dans ce département pour défendre le logement et plus particulièrement le logement social.
21:00 Mais moi ce que je veux c'est qu'effectivement il y ait de nouveau un parcours résidentiel qui fonctionne et que quand on rentre dans le logement social, on se dise qu'à un moment on peut en sortir.
21:08 Aujourd'hui malheureusement on est bloqué dans le logement social. Il y a un taux de rotation qui est extrêmement faible parce que la marche elle est trop importante à gravir.
21:16 Pour aller dans du logement libre avec la cherté des loyers et pour accéder à la propriété.
21:22 Alors toujours sur le logement, une autre question, une question de Mathilde au micro de Radio Emotion.
21:27 Bonjour Madame, je suis étudiante en première année dans une école de mode et de marketing de luxe.
21:32 Et je me demandais pourquoi est-ce aussi compliqué de se loger en tant qu'étudiant sur Nice ?
21:37 La question du logement étudiant spécifiquement.
21:40 Alors sur Nice c'est compliqué de se loger sur l'ensemble du département des Alpes-Maritimes.
21:44 Parce que bien évidemment c'est un département qui est situé en zone tendue, qui est très attractif et qui a un prix du foncier extrêmement cher et les prix de l'immobilier extrêmement élevés.
21:55 Au niveau du logement étudiant, c'est un constat qui est fait au niveau national.
21:59 Alors bien sûr ça a des répercussions sur la ville de Nice qui développe son activité universitaire, ce qui est très bien, qui accueille de nouveaux étudiants.
22:07 Mais malheureusement, on le voit aussi, le logement étudiant n'est pas à la hauteur des besoins.
22:12 Je pense que bien évidemment il faut continuer à développer la construction de logements étudiants, mais il faut aussi imaginer d'autres logements.
22:18 Et moi je crois beaucoup au logement intergénérationnel, à la colocation.
22:22 Je crois que c'est votre quotidien qui avait fait un reportage sur une personne âgée qui accueillait deux étudiantes.
22:29 Et en même temps ça crée du lien, ça crée de la solidarité.
22:33 Alors bien sûr c'est un petit peu changer de paradigme, mais ça fait partie aussi des nouvelles pistes qu'il faut explorer pour répondre plus largement aux besoins de nos jeunes étudiants qui entendent continuer à étudier dans de bonnes conditions d'habitants.
22:49 Évidemment. Quelle est la mesure urgente à mettre en œuvre pour essayer de détendre le marché de l'immobilier, cette crise de l'immobilier ?
22:55 On va voir le PLF là, on va avoir l'occasion d'en discuter.
22:59 Je pense qu'une des erreurs qui a été annoncée là, et d'ailleurs le gouvernement ne cesse de faire des rétro-pédalages, c'est le recentrage du prêt à taux zéro.
23:07 Parce que le PTZ, recentré aujourd'hui uniquement dans les zones tendues, uniquement dans le neuf et uniquement dans le collectif, c'est dramatique.
23:15 Ça exclut un grand nombre de nos concitoyens de l'accession à la propriété.
23:20 Ça exclut un bon nombre de nos concitoyens qui habitent à la périphérie des grands centres urbains, qui habitent en ruralité, qui vont se trouver assignés en résidence.
23:30 Et puis le PTZ derrière, c'est énormément d'emplois pour le bâtiment.
23:34 Donc je crois que véritablement, la première mesure, parce qu'elle a été annoncée que c'est une erreur fondamentale, c'est de remettre le PTZ,
23:41 peut-être qu'il existait jusqu'alors, et ne pas le recentrer comme le gouvernement a voulu le faire.
23:46 Aujourd'hui, ils disent "ah mince, on a fait une erreur". Ils se prennent un peu les pieds dans le tapis parce que tous les ministres ne sont pas d'accord.
23:52 Mais je pense qu'il faut vraiment agir tout de suite parce que c'est une mesure qui aura des effets immédiats.
23:57 Sur un autre sujet, la loi immigration arrive au Sénat début novembre. Dans quel état d'esprit abordez-vous l'examen de ce texte ?
24:05 C'est clair. La majorité sénatoriale, en tout cas notre groupe Les Républicains, a déjà examiné le texte en commission des lois.
24:12 Et puis le texte a été stoppé. Donc ce texte qui a été voté en commission des lois, c'est pour nous le texte sur lequel nous proposons aux ministres de l'intérieur de travailler.
24:21 En tout cas, ils savent qu'à travers ce texte, il contient l'ensemble des propositions que nous formulons.
24:27 Bien sûr, plus de fermeté à l'égard de l'immigration irrégulière, et là nous serons intraitables.
24:34 Et puis il y a un point d'achoppement aujourd'hui parce que le ministre Darmanin, sur ces sujets, a l'air assez d'accord avec ce que nous proposons,
24:42 les Républicains et le groupe Les Républicains au Sénat. Il y a deux articles qui aujourd'hui, pour nous, sont impossibles pour que nous puissions voter le texte de loi.
24:52 De l'Union Rouge.
24:53 De l'Union Rouge. Ce sont les articles 3 et 4 qui concernent la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers en tension.
25:01 Pourquoi nous disons non ? Parce que nous pensons que ça va créer un immense appel d'air pour l'ensemble des personnes qui se trouvent en situation irrégulière.
25:10 Et parce que même si nous avons bien conscience qu'il y a aujourd'hui des métiers en tension qui ne trouvent plus de main d'œuvre,
25:17 et dans notre région on en a fait la mer constat tout au long de cet été, pour autant nous avons un grand nombre de nos concitoyens qui sont aujourd'hui encore et toujours au chômage.
25:27 Il y a aussi des étrangers en situation régulière qui sont eux aussi au chômage.
25:33 Et nous disons, nous pensons que c'est vers eux que ces métiers en tension doivent pouvoir se tourner et en tout cas aussi améliorer la formation.
25:41 Mais priorité d'abord à nos concitoyens qui sont au chômage et y compris aux étrangers en situation régulière qui ne travaillent pas encore dans notre pays.
25:50 Partagez-vous les virulentes critiques que martèle Eric Ciotti régulièrement contre la gestion de la ville de Nice.
25:57 C'est une ville dangereuse, une ville mal gérée, une ville où on en est fait n'importe quoi.
26:01 Vous êtes conseillère municipale de cette ville et en même temps vous êtes un membre éminent des Républicains dont il est le président.
26:08 Donc est-ce que ça veut dire que vous êtes schizophrène ?
26:10 Non, je ne suis pas schizophrène. Je suis conforme à ce que j'ai toujours été.
26:14 Je ne mélange pas la politique nationale et la politique locale.
26:19 Je suis restée dans ma famille politique d'abord parce que c'est celle qui correspond le mieux aux valeurs que je défends depuis mon engagement en politique.
26:27 Ensuite parce que j'ai le souci de la loyauté et qu'au niveau des Républicains, même si notre parti est encore malade,
26:35 je considère en tout cas que les combats qu'ils mènent sont des combats qui vont dans le bon sens.
26:41 Et puis j'avais pris un engagement aux dernières élections sénatoriales où toute la liste que je conduisais a été élue.
26:48 J'avais pris un engagement vis-à-vis des maires que je resterai chez les Républicains.
26:52 Après c'est vrai que je fais partie d'une majorité municipale qui est assez éclectique.
26:57 Je reste la seule, les Républicains, dans cette majorité municipale.
27:02 Je n'entends pas quitter mon parti ou alors il faudra qu'on me mette dehors de la majorité municipale si tel était le cas.
27:08 Mais je fais partie de cette majorité municipale parce qu'aujourd'hui elle a été élue.
27:12 Elle a reçu la confiance des Niçois et des Niçois en 2020.
27:15 Le programme qui était annoncé a été validé par les Niçois et par les Niçois.
27:20 Et que je sache aujourd'hui, Christian Estrosi et l'ensemble de son équipe municipale le mettent en œuvre.
27:25 Après sur la dangerosité de la ville de Nice, la ville de Nice n'est pas plus dangereuse qu'une autre grande ville.
27:31 Et je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont faites en matière de sécurité pour lutter contre la délinquance,
27:36 pour lutter contre l'économie souterraine, contre les trafics de drogue.
27:39 Mais vous en conviendrez, bon nombre de ces mesures ne dépendent pas d'une politique municipale
27:44 mais d'une politique régalienne qui est portée au niveau de l'État.
27:47 Éric Ciotti c'est un bon président pour les Républicains.
27:50 Éric Ciotti, je ne l'ai pas soutenu, il le sait, vous le savez.
27:54 J'ai soutenu mon président de groupe Bruno Retailleau.
27:56 Mais pour autant il a pris le costume de la présidence qu'il occupe.
28:01 Il a une mission qui n'est pas facile.
28:03 Il a une mission qu'il doit conduire pour continuer à rassembler notre famille politique
28:08 et pour faire entendre que le discours que nous portons, si j'ose dire, soit mieux entendu par nos concitoyens.
28:15 Donc c'est difficile, c'est difficile.
28:17 Mais j'ose espérer en tout cas que pour les trois années qui viennent,
28:21 nous puissions nous préparer face à l'élection présidentielle
28:24 qui reste l'élection reine pour porter un président de la République
28:28 qui portera les couleurs des Républicains mais aussi du centre.
28:32 En tout cas c'est ce que je souhaite pour notre pays.
28:34 Alors avant la présidentielle il y aura les Européennes Frédéric.
28:37 Et oui, et qui pour présider, pour conduire la liste des Républicains aux Européennes ?
28:43 Qui et quelles lignes politiques surtout ?
28:45 Alors je ne suis pas dans le secret des dieux.
28:47 J'ai entendu comme vous aujourd'hui quelques personnalités qui tenaient la corde.
28:51 On parle de François-Xavier Bellamy, on parle de Michel Barnier.
28:54 Il appartiendra au président de notre famille politique de décider qui va conduire cette liste.
28:59 Je ne vous cache pas que les élections européennes sont des élections dangereuses pour notre parti
29:04 parce qu'on le voit bien, les élections européennes sont des élections qui sont encore plus aujourd'hui
29:09 malheureusement que toutes les autres élections, des élections des fouloirs.
29:12 Et que l'on va véritablement exprimer sa mauvaise humeur en votant peut-être pour des partis politiques
29:19 qui ne sont pas ceux qui correspondent aux valeurs que vous défendez.
29:22 Donc c'est vrai que ça sera difficile de se frayer un chemin.
29:26 Il faudra être particulièrement attentif à la composition de cette liste,
29:31 à ne pas faire trop de recyclage si j'ose dire.
29:34 – Mais pas Bellamy alors qui est sortant, pas de recyclage selon vous ?
29:38 – Non, mais je pense pas forcément à François-Xavier Bellamy.
29:41 Je pense à d'autres personnes qui sont sortantes et qui sont là depuis beaucoup plus longtemps.
29:45 Et je crois que nos électeurs aspirent aussi à trouver de la nouveauté, à avoir de nouveaux visages.
29:51 Après il faudra trouver la ligne de conduite bien évidemment entre d'un côté le Rassemblement national.
29:57 Vous connaissez mes positions sur le Rassemblement national.
30:00 Je suis absolument opposée à toute porosité avec le Rassemblement national.
30:04 Et je ne soutiendrai jamais dans ma famille politique un positionnement qui soit différent de celui-ci.
30:10 Mais il faudra aussi parler de souveraineté parce qu'aujourd'hui on a besoin dans notre pays,
30:15 que notre pays reconquiert, je vous le disais au début de ce propos, une souveraineté.
30:19 Une souveraineté pour continuer à être cette grande puissance mondiale
30:23 qui puisse faire en sorte qu'elle soit respectée de par le monde.
30:26 La semaine dernière sur ce même plateau, Christian Estrosi a appelé, je cite,
30:30 "les gens de l'Assemblée et à entrer dans une culture du dépassement
30:35 pour qu'on vote de manière accélérée un certain nombre de dispositions dont notre pays a besoin".
30:40 Est-ce que les Républicains doivent répondre à cet appel ?
30:44 Les Républicains, en tout cas je parlerai du groupe Les Républicains, de la façon dont nous travaillons.
30:50 Nous avons toujours été dans une position qui est très claire.
30:53 Nous recherchons avant tout l'intérêt général, l'intérêt de nos concitoyens, l'intérêt de notre pays.
31:00 Et nous l'avons montré quand des textes de loi arrivent du gouvernement
31:04 qui nous semblent aller dans le bon sens.
31:06 Nous n'hésitons pas à les voter.
31:08 Cette semaine j'ai présenté les conclusions de la commission mixte paritaire
31:12 sur le projet de loi Industrie verte.
31:14 Nous avons voté ce projet de loi Industrie verte, bien sûr nous l'avons amendé,
31:18 bien sûr nous l'avons enrichi, bien sûr nous avons renforcé
31:21 le rôle des collectivités territoriales lorsqu'elles sont demandeurs
31:25 de pouvoir implanter des grands projets d'intérêt national au niveau industriel sur leur territoire,
31:30 ce qui me semble bien être la moindre des choses.
31:32 Donc nous le montrons, je dirais au quotidien ce que nous faisons.
31:35 Nous n'avons pas d'ostracisme, mais nous avons aussi des valeurs,
31:39 nous avons aussi une ligne de conduite.
31:41 Et quand effectivement des textes ne semblent pas aller dans le bon sens,
31:45 soit nous les enrichissons, et c'est la version du Sénat qui sort alors
31:50 et qui va à l'Assemblée nationale, soit nous refusons de le voter,
31:54 et principalement c'est souvent sur les sujets qui touchent au sujet régalien.
31:58 Vous ne soutenez pas clairement Emmanuel Macron, c'est le cas de...
32:02 Non, pas clairement du tout.
32:04 C'est le cas de Christian Estrosi, est-ce que vous le comprenez d'une certaine manière,
32:08 ou est-ce qu'il s'est fourvoyé ?
32:10 Je le laisse simplement, voilà, s'il a choisi de soutenir Emmanuel Macron,
32:16 il est libre de le faire, c'est son choix.
32:18 Moi j'ai toujours dit que je ne considérais que la politique menée par Emmanuel Macron
32:22 depuis 2017, mais encore plus depuis 2020, n'était pas une politique qui était bonne pour notre pays.
32:28 Et puis je considère qu'elle a montré toutes ses limites, parce que les limites duent en même temps.
32:33 Et aujourd'hui je crois encore une fois que le clivage entre la droite et la gauche,
32:38 il est sain pour notre démocratie.
32:40 Ça ne veut pas dire qu'à un moment donné nous ne puissions pas nous rassembler sur certains sujets,
32:44 mais on l'a vu sur la réforme des retraites, eh bien on n'avait pas du tout les mêmes positionnements au Sénat,
32:50 et on a vu combien il était important de continuer à porter de véritables valeurs de droite,
32:55 et je pense qu'on le verra à partir du début du mois de novembre sur le projet de loi immigration.
32:59 Là en même temps, ça ne vous guette pas quand même, quand vous essayez de rassembler et le centre,
33:03 et en frayant quand même très souvent, je ne parle pas de vous,
33:06 mais quand même des gens chez vous qui frayent très très souvent avec l'extrême droite,
33:09 avec le Rassemblement National, est-ce qu'on n'est pas dans un en même temps ?
33:13 Alors à droite certes, mais quand même un grand écart qui est de plus en plus intenable.
33:18 Alors je pense que chez nous, il n'y a pas de gens qui frayent avec le Rassemblement National.
33:22 Les propos sont quand même très très proches.
33:24 Ils peuvent porter des lignes qui sont très à droite,
33:27 mais qui restent dans le constat de la droite telle que nous l'entendons,
33:31 et puis la droite, elle a toujours été faite d'une diversité.
33:34 Moi j'appartiens à cette droite sociale, à cette droite gaulliste, je le revendique,
33:39 je ne me situe pas dans cette droite qui est pro-régalienne,
33:42 même si je considère que les sujets régaliens sont absolument importants
33:45 pour assurer la sécurité de nos concitoyens,
33:47 et puis le centre a toujours été à nos côtés.
33:50 De toute façon, on ne pourra gagner aujourd'hui que si nous rassemblons largement,
33:55 à partir d'un centre gauche jusqu'à une droite, mais qui reste dans une droite républicaine.
34:00 Et on voit aussi que dans ma famille politique, on s'aperçoit
34:04 que peut-être avoir eu un discours qui est trop souvent à droite,
34:08 on s'est coupé d'une partie de l'électorat qui est allé directement voter chez Emmanuel Macron.
34:13 Et si demain, nous voulons de nouveau pouvoir exercer des responsabilités
34:17 au plus haut niveau de l'État, je pense qu'il nous faut d'abord et avant tout
34:21 reconquérir cet électorat qui est parti chez Emmanuel Macron.
34:25 Le RN, ce n'est pas une droite républicaine ?
34:27 Le RN fait partie de l'arc républicain, je ne le conteste pas,
34:31 mais pour moi, il porte aujourd'hui des valeurs, un discours,
34:35 et encore plus je dirais un discours économique qui est particulièrement mortifère pour notre pays.
34:40 Quel regard portez-vous sur la trajectoire de David Lysnard
34:43 qui se positionne assez clairement pour 2027 ?
34:47 Qu'est-ce que vous en pensez ?
34:49 D'abord, je veux dire que je porte une grande estime à David Lysnard,
34:54 que j'apprécie la personnalité qu'il est, le discours qu'il tient.
34:58 Il met sur la table des idées qui sont des idées novatrices, innovantes.
35:02 Je suis promis à avoir parlé quand même de cette bureaucratie galopante,
35:05 de cette technocratie qui nous empêche d'agir.
35:08 Et de ce point de vue-là, je pense qu'il apporte de la fraîcheur
35:12 et une hauteur intellectuelle qui est importante,
35:15 et qui est importante pour notre pays, pour notre département aussi,
35:18 et pour notre famille politique.
35:20 Après, c'est à lui de se positionner,
35:22 c'est à lui de voir comment il entend mettre à profit ces trois années
35:25 qui nous amèneront à 2027.
35:29 Et puis, ce n'est pas moi qui aurai à régler le dilemme
35:33 du choix du candidat qui portera les couleurs des Républicains.
35:37 Il serait un bon candidat pour les Européennes, David Lysnard,
35:39 ce qu'on lui a proposé apparemment à la tête de liste ?
35:41 Je pense qu'il aurait été un bon candidat.
35:43 Il l'a refusé, je crois, pour garder sa ville de Cannes.
35:46 Mais je pense qu'il aurait été un candidat de valeur,
35:49 apportant à la fois de l'innovation, un nouveau visage,
35:53 et puis des idées qui, à mon avis aussi, au niveau européen,
35:57 doivent continuer à grandir parce que cette bureaucratie,
36:00 elle est également présente au niveau européen
36:03 quand on voit la question de la surtransposition européenne
36:06 qui véritablement bloque bon nombre des textes de loi
36:09 que pourtant nous votons au niveau national.
36:11 Alors, on passe à la question perso.
36:13 On parle beaucoup d'Eric Ciotti ou d'Antony Boré
36:24 pour succéder à Christian Estrosi et pourquoi pas de vous ?
36:27 Joker. Joker.
36:31 On m'a très souvent aussi demandé, effectivement,
36:33 en me disant "Oui, mais pourquoi pas la mairie de Nice ?"
36:36 Vous savez, quand Christian Estrosi a démissionné
36:40 de son poste de maire pour partir à la région,
36:43 ce que je ne conteste absolument pas parce qu'il était nécessaire
36:45 qu'il le fasse après les élections régionales,
36:48 c'est déjà poser la question "Qui pour prendre la suite en interne ?"
36:51 Mais c'est vrai que j'avais entendu des personnes
36:54 qui me disaient "Pourquoi pas toi ?"
36:56 Non, j'ai pensé que c'était Philippe Radal et puis...
36:59 J'ai pensé ou c'est eux qui ont pensé que c'était Philippe Radal ?
37:01 Peu importe. Mais je sais qu'on m'en parle de temps en temps,
37:05 je reste extrêmement sereine en la matière.
37:07 Aujourd'hui, j'ai un mandat qui me comble absolument,
37:10 qui est le mandat de sénateur, qui me permet à la fois
37:13 d'aborder des questions au niveau national,
37:15 de pouvoir être en contact direct, bien évidemment,
37:18 avec les membres du gouvernement, avec des personnalités politiques.
37:22 Et puis, je garde cet ancrage qui est fort territorialement,
37:26 dans ma ville de Nice bien sûr, parce que je suis d'abord et avant tout
37:29 originaire de cette ville de Nice, par mon parcours politique,
37:32 par mon parcours personnel, par mon parcours familial,
37:35 parce que j'aime cette ville de Nice.
37:37 Et puis, j'ai beaucoup de plaisir à représenter l'entièreté
37:39 de mon département, qui est un département merveilleux.
37:42 Je crois que je le fais en y travaillant,
37:44 en véritablement étant présent dans cette proximité
37:47 qui a toujours été ma ligne de conduite,
37:49 connaître bien mes dossiers et être dans la proximité
37:52 au plus près de nos concitoyens.
37:54 Et c'est ce que je continuerai à faire dans mon engagement politique.
37:57 Donc, ça n'est pas non.
37:58 Si, si, il y a non. J'ai une joker.
38:00 Mais aujourd'hui, c'est une question qui ne se pose pas.
38:03 Merci beaucoup, Dominique Astrozy-Sasson.
38:06 Merci Frédéric Maurice. Merci à tous de nous avoir suivis.
38:09 Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny
38:12 pour la réalisation de cette émission,
38:14 à Christelle Benjamin pour sa préparation.
38:16 On se retrouve la semaine prochaine
38:18 pour une nouvelle édition de l'Interview à la UDE.
38:20 Bonne journée et bon week-end à tous.
38:22 [Musique]
38:28 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]