Jean-Sébastien Ferjou : «Nous n’avons pas digéré le choc de la Seconde Guerre mondiale»

  • l’année dernière
Le directeur d’Atlantico, Jean-Sébastien Ferjou, revient sur l’assassinat d’un professeur à Arras : «Nous n’avons pas digéré le choc de la Seconde Guerre mondiale».
Transcript
00:00 -Mais fraude aussi, parce que je pense que nous avons une responsabilité consternante.
00:03 Je comprends ce que disait Elisabeth tout à l'heure en disant "mais qu'est-ce qui a changé ?"
00:06 Oui, peut-être la prise de conscience, mais concrètement, qu'est-ce qui a changé ?
00:10 Malheureusement, et je le disais tout à l'heure, le paradoxe,
00:13 l'énorme paradoxe, c'est que jamais dans le monde, ni même dans l'histoire de l'humanité,
00:17 nous n'avons connu des sociétés aussi ouvertes à la diversité, aussi ouvertes aux libertés.
00:22 Et le récit que nous entendons en permanence, y compris parfois dans l'éducation nationale,
00:27 va à l'inverse, sur la culpabilisation absolue des Occidentaux.
00:31 Donc ça n'enlève rien aux considérations sécuritaires.
00:33 Moi, je trouve que ce que disait Sandra Buisson était très intéressant à l'instant,
00:36 parce que ça montre bien l'illusion, d'ailleurs, qui a été pour partie celle des Israéliens aussi,
00:40 que la technologie peut nous protéger, ou le traitement de data.
00:44 Vous savez, on a voté des tas de lois antiterroristes pour pouvoir faire des écoutes, machin, etc.
00:48 Quand vous ne savez pas gérer l'information, vous ne savez pas la gérer.
00:51 Donc il y a des questions qui sont autres, qui renvoient plutôt à celles que vous posiez, vous, Eliott.
00:54 -Sur l'inscription. -Voilà.
00:56 -Sur ce qu'il faisait encore sur le sol. -Y a-t-il des gens...
00:58 -C'est-à-dire qu'il n'y a eu aucune faille, si vous voulez, administrative.
01:03 -C'est la loi que vous avez vu. -C'est la loi.
01:05 C'est notre loi aujourd'hui qui nous impose d'avoir cet homme sur le sol.
01:08 -Et comment est-il possible que nous vivions dans un pays, hier, sur la place de la République,
01:10 sur la statue de la République, pendant les manifestations pro-palestiniennes ?
01:14 Moi, je ne crois pas à l'interdiction.
01:15 Enfin, je comprends le trouble à l'ordre public sur une journée comme aujourd'hui, de manière générale.
01:18 Mais il y avait des gens qui faisaient le salut nazi.
01:22 Le pays dans lequel nous vivons, c'est ça.
01:24 Et dans le même pays, on nous tient un discours sur nous-mêmes,
01:27 disant que nous sommes islamophobes, disant que nous sommes des fascistes,
01:30 que nous sommes un pays qui est attentatoire aux droits des individus.
01:34 Déjà, s'il n'y a pas une révolution mentale, c'est ce que je disais six décennies, six décennies,
01:38 parce que c'est la déconstruction.
01:39 Je pense que nous n'avons jamais digéré le choc de la Deuxième Guerre mondiale
01:42 et que nous ne savons pas quoi faire de ce traumatisme.
01:44 Le continent des Lumières est aussi celui de la Shoah
01:47 et que nous n'avons pas, d'un point de vue civilisationnel, quoi en faire.
01:50 Il faudra pourtant y apporter une réponse
01:52 parce que si longtemps que nous ne l'apporterons pas,
01:53 rien ne changera sur le droit, rien ne changera sur les décisions
01:56 et pour le coup, il ne faut pas qu'on jette la démocratie avec l'eau du bain.
01:59 [Musique]
02:03 [SILENCE]

Recommandée