180 Minutes Info (Émission du 16/10/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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Transcript
00:00:00 (Propos inaudibles)
00:00:03 (...)
00:00:14 Mesdames et messieurs,
00:00:16 il y a 3 ans, jour pour jour, ici même,
00:00:21 le terrorisme islamiste frappait sauvagement.
00:00:27 Il faisait une victime, Samuel Paty,
00:00:31 il touchait tout un pays.
00:00:34 Il emportait une vie, mais c'est notre école,
00:00:39 c'est la liberté d'enseigner, de penser, de débattre,
00:00:45 c'est l'éducation de notre jeunesse,
00:00:48 c'est la République qu'il visait.
00:00:52 3 ans plus tard, la douleur est toujours là.
00:00:57 3 ans plus tard, la barbarie et l'obscurantisme
00:01:02 ont à nouveau frappé.
00:01:06 Vendredi dernier, à Arras, Dominique Bernard,
00:01:11 professeur de lettres au lycée Gambetta,
00:01:15 a été tué lors d'une attaque odieuse
00:01:19 alors qu'il s'interposait pour protéger les élèves,
00:01:24 l'école, pour protéger la transmission,
00:01:29 le savoir, la République.
00:01:33 Aujourd'hui, toutes nos pensées vont vers sa famille,
00:01:38 ses proches, ses collègues.
00:01:41 Elles vont vers l'enseignant et les 2 agents
00:01:45 blessés lors de cette attaque.
00:01:48 Elles vont vers tous les professeurs
00:01:51 et les personnels de l'Education nationale,
00:01:55 vers tous les élèves et les parents choqués et inquiets.
00:02:01 Je le redis, avec mon gouvernement,
00:02:04 nous mettons tout en oeuvre pour les protéger.
00:02:10 Jamais la barbarie ne l'emportera face au savoir.
00:02:16 Jamais la République ne pliera face au terrorisme.
00:02:21 En ce jour de deuil et de recueillement,
00:02:24 je vous propose d'observer une minute de silence.
00:02:28 ...
00:02:58 ...
00:03:26 Merci.
00:03:27 ...
00:03:47 -Les motions en France et ce temps suspendu,
00:03:51 bien sûr en hommage à nos professeurs disparus,
00:03:53 victimes d'attaques terroristes.
00:03:56 Toutes les écoles de France viennent d'observer
00:03:58 cette minute de silence en mémoire des victimes
00:04:01 des attentats commis contre notre école.
00:04:03 C'était le vœu de l'exécutif.
00:04:06 On ira à Arras d'ici quelques minutes,
00:04:08 où on est toujours dans la douleur et le choc,
00:04:10 3 jours après la mort de Dominique Bernard,
00:04:12 qui viennent nous rappeler qu'il y a beaucoup de travail
00:04:15 aussi après l'assassinat de Samuel Paty,
00:04:18 il y a 3 ans, jour pour jour.
00:04:19 Et d'ailleurs, ces images nous proviennent
00:04:21 du collège de Boisdaulne, à Conflans-Saint-Honoré.
00:04:24 Vous avez vu Elisabeth Born et Gabriel Attal.
00:04:28 Impossible de se mettre à la place de ces élèves,
00:04:30 de ces professeurs, aujourd'hui.
00:04:32 On comprend cette douleur, cette angoisse aussi,
00:04:35 qui les saisit sans doute en ce moment,
00:04:37 au moment pour beaucoup de reprendre le chemin des classes.
00:04:42 Je vais vous présenter les invités qui vont m'accompagner
00:04:45 pour décrypter cette 1re heure de "180 minutes Info".
00:04:48 Bonjour, Yves-Henri Haufolle. Merci d'être là.
00:04:50 Bonjour, maître Muriel Wakinid-Melki.
00:04:52 Je rappelle que vous êtes avocate pénaliste
00:04:54 et vous présidez également l'organisation juive européenne.
00:04:58 Et puis, à vos côtés, Elodie Huchard, du service politique.
00:05:00 Elodie, peut-être un mot en guise de commentaire
00:05:04 sur ce propos préliminaire d'Elisabeth Born
00:05:08 avant de lancer cette minute de silence.
00:05:10 Avec cette fermeté affichée, ça fait plusieurs jours maintenant
00:05:13 que cette fermeté s'affiche et s'exerce
00:05:15 dans les prises de parole de nos gouvernants,
00:05:17 jamais la République ne pliera face aux terroristes.
00:05:21 La barbarie contre le savoir.
00:05:24 Ces mots n'avaient de mémoire jamais été prononcés
00:05:26 aussi fortement par nos gouvernants
00:05:29 depuis même à l'époque de Samuel Paty.
00:05:31 On sent que maintenant, il y a quelque chose
00:05:33 qui a changé de l'ordre de l'électrochoc.
00:05:35 L'Elysée le dit assez clairement.
00:05:37 Ils veulent montrer un état totalement impitoyable.
00:05:40 Chaque prise de parole des ministres,
00:05:42 que ce soit le ministre de l'Education,
00:05:43 Gabriel Attal, qui s'est exprimé régulièrement depuis Arras,
00:05:47 le ministre de l'Intérieur, systématiquement,
00:05:49 on voit des mots formes, fermes, et à chaque fois aussi une volonté,
00:05:53 quels que soient les domaines de chaque ministre,
00:05:55 de montrer ce qui a déjà été mis en place
00:05:57 depuis qu'Emmanuel Macron a été élu.
00:05:59 Tout à l'heure, Gérald Darmanin a fait un descriptif très précis
00:06:01 où on en est des expulsions des étrangers, très chiffrés.
00:06:03 C'est des choses que souvent l'opposition réclame,
00:06:06 cette transparence, et qui aujourd'hui est mise en place.
00:06:09 Et on voit aussi, c'est important pour Elisabeth Borne
00:06:11 et pour Gabriel Attal d'avoir été présents,
00:06:13 puisque malheureusement, cette journée de commémoration
00:06:15 prend une symbolique encore plus importante et dramatique.
00:06:18 Maître, parlons d'Arras aussi,
00:06:20 dans un contexte d'évacuation ce matin, du lycée Gambetta,
00:06:24 parce qu'il y a eu une alerte à la bombe,
00:06:25 entre-temps, il y a eu une levée de doute,
00:06:27 mais bon, voilà, tout cela participe aussi du stress qui est bien présent.
00:06:30 Alors, à Arras, il y a une cellule psychologique
00:06:33 à l'adresse des élèves, aujourd'hui.
00:06:36 Ils ne reprendront, et c'est bien normal, le chemin des cours que demain.
00:06:40 Mais néanmoins, voilà, que ce soient les élèves, les parents,
00:06:42 les professeurs de ce lycée qui sont en peine
00:06:45 et qui sont en train d'observer le deuil de leurs collègues disparus,
00:06:48 ça doit être très, très compliqué.
00:06:51 Alors, bien sûr, l'État se veut ferme et dit qu'il est à leur côté,
00:06:55 mais ça n'enlève rien au fait qu'on parle le matin avec la boule au ventre,
00:06:58 qu'il en soit, quelle que soit la casquette qu'on revête, en fait.
00:07:02 - C'est exactement ça.
00:07:04 C'est exactement ça, c'est l'angoisse pour les enfants
00:07:08 qui partent à l'école le matin,
00:07:10 c'est l'angoisse pour les enfants qui, tout le week-end,
00:07:12 ont posé des questions,
00:07:14 c'est l'angoisse pour les parents qui laissent partir leurs enfants
00:07:17 en se demandant s'ils le reverront en fin de journée.
00:07:20 Mais c'est également très, très dur à vivre pour les professeurs
00:07:23 qui enseignent dans ces établissements
00:07:25 et dont on pourra avoir les propos les plus fermes
00:07:30 qu'il soit possible de tenir.
00:07:31 Et c'est très bien qu'il y ait enfin cette fermeté qui était vraiment attendue.
00:07:35 Et c'est très bien que des mesures de sécurité soient prises
00:07:37 et c'est très bien que le plan Vigipirate ait enfin été déclenché.
00:07:41 Mais tout cela ne permet pas de mettre une personne
00:07:43 derrière chaque personne susceptible de passer à l'acte.
00:07:46 Et donc l'angoisse est présente.
00:07:49 Maintenant, c'est aussi l'objectif poursuivi par les terroristes,
00:07:54 de semer la terreur, de semer l'angoisse,
00:07:56 de créer un climat anxiogène et de faire monter ainsi la pression
00:07:59 pour pouvoir mieux exercer cette terreur
00:08:01 et pour pouvoir mieux faire passer ces messages.
00:08:03 Donc il faut arriver à trouver le juste milieu.
00:08:05 Les cellules psychologiques qui sont mises en place
00:08:08 dans les établissements scolaires fonctionnent.
00:08:10 Moi, j'ai des retours d'enfants qui vont consulter
00:08:13 lorsque ces cellules psychologiques sont mises en place.
00:08:15 Donc il y a des enfants qui sont demandeurs et qui ont accès.
00:08:17 Et ça, je veux dire, c'est un progrès fantastique
00:08:21 pour l'accompagnement de notre jeunesse.
00:08:24 Ensuite, nous verrons dans les jours qui viennent,
00:08:27 et c'est malheureusement tout le temps la même chose,
00:08:30 c'est jour après jour, on franchit des étapes, on franchit des capes
00:08:33 et on essaye d'accompagner au mieux.
00:08:35 - Et puis j'aimerais insister sur cette colère des enseignants
00:08:38 parce qu'au-delà de l'émotion, ils manifestent déjà,
00:08:40 ils vont une forme de défiance quand même, ces enseignants.
00:08:44 Ils disent en substance à qui le tour ?
00:08:46 Trois ans après, qu'a-t-on fait ? Qu'a-t-on appris ?
00:08:49 Alors on reviendra après sur les demandes qui sont l'élère,
00:08:51 notamment en vue d'un vrai plan laïcité,
00:08:54 sans qu'on sache exactement ce que ça comporte.
00:08:57 Mais pour l'instant, on sent qu'ils réclament des comptes quand même
00:09:01 à l'État qui n'a pas su protéger adéquatement trois ans après.
00:09:04 - Est-ce de la colère ou est-ce de la peur ?
00:09:06 Je préférerais en effet que ce soit de la colère
00:09:08 parce que la colère ici serait bonne conseillère.
00:09:10 Mais est-ce que tous les enseignants avaient bien pris la mesure
00:09:13 de leur adversaire ? Je n'en suis pas si sûr.
00:09:16 Je pense qu'il y a eu au cœur même du monde enseignant
00:09:19 une sorte de bienveillance précisément pour ceux qui les attaquaient
00:09:23 parce qu'ils ne voulaient voir chez eux que des minorités.
00:09:26 Vous savez, Samuel Paty n'avait pas été défendu par ses collègues,
00:09:30 il faut se souvenir de cela.
00:09:33 Monsieur Le Maire, qui est professeur, avait annoncé,
00:09:35 avait rappelé cette lâcheté collective d'une partie du corps enseignant
00:09:39 face précisément à cet islam radical.
00:09:42 Aujourd'hui, je me réjouis qu'en effet, une partie du corps enseignant
00:09:46 se rédit et se rend compte effectivement qu'il y a un ennemi intérieur.
00:09:50 Souvenez-vous, en 2015, le ministre de la Défense de l'époque
00:09:53 nous avait dit "il n'y a pas d'ennemi intérieur".
00:09:55 Bien sûr que si, il y a un ennemi intérieur.
00:09:57 Il est bien de le désigner par son nom.
00:09:59 C'est un islamisme radical, un totalitarisme antisémite,
00:10:02 bien sûr, il faut le dire.
00:10:04 Mais simplement, on a perdu énormément de temps.
00:10:06 Aujourd'hui, je me réjouis de voir en effet que le discours politique
00:10:09 se rédisse, que la France rejoint dans le fond Israël
00:10:13 dans sa résistance à cet islam totalitaire.
00:10:16 Il y a deux pays qui résistent à l'islam totalitaire pour l'instant.
00:10:20 C'est Israël d'une manière exemplaire et la France avec ses moyens,
00:10:24 malgré tout, quand elle interdit la baïa, quand elle interdit le voile,
00:10:26 quand elle impose la laïcité.
00:10:28 Donc, il faut être fier d'avoir rejoint ce camp des résistants
00:10:32 à ce totalitarisme-là.
00:10:33 Mais j'aimerais aujourd'hui que ce camp des résistants
00:10:36 soit en France concrétisé par des actes.
00:10:38 Pour l'instant, il y a des mots, c'est très bien,
00:10:40 j'applaudis les mots, mais les actes manquent encore.
00:10:43 On en viendra à tout ce qui comporte effectivement
00:10:45 des mesures en matière d'expulsion.
00:10:47 Mais j'aimerais quand même qu'on s'arrête, Elodie Huchard,
00:10:50 sur ce qui ne se conforme pas pour cette minute de silence à l'école.
00:10:55 On parlait de fermeté, Gabriel Attal a été assez clair.
00:10:57 Il a dit qu'il n'y aura aucune contestation,
00:10:59 qu'il n'y a aucune provocation qui sera tolérée.
00:11:02 On rappelle quand même que l'an dernier,
00:11:03 il y a eu 800 perturbations, rien que pour l'an dernier.
00:11:06 C'est-à-dire qu'on est déjà deux ans après l'assassinat de Samuel Paty.
00:11:09 800 perturbations signalées,
00:11:11 même à l'échelle des milliers d'établissements,
00:11:14 ça commence à faire beaucoup.
00:11:16 Et donc, le ministre, il veut renforcer la sécurité
00:11:18 au sein même des établissements,
00:11:20 au-delà, bien sûr, des patrouilles de forces de police,
00:11:22 d'opérations sentinelles, de tout cela.
00:11:24 Et il veut aussi changer la manière dont on entre
00:11:26 et on sort de l'établissement.
00:11:27 Donc maintenant, les élèves aussi devront changer leur manière
00:11:32 d'entrer et sortir de l'établissement.
00:11:33 Ça, c'est un fait nouveau.
00:11:35 - Oui, c'est un fait nouveau, et c'est surtout quelque chose
00:11:36 qui avait été rarement mis en place,
00:11:38 parce que souvent, on a, après ces actes-là,
00:11:40 une volonté de plus de sécurité
00:11:42 avec toutes les mesures qu'on peut mettre en place.
00:11:43 Et très rapidement, vous avez des enseignants,
00:11:45 des syndicats d'enseignants qui vous disent que non,
00:11:48 l'école, le collège, le lycée, c'est un endroit où on est libre
00:11:50 et donc on n'a pas à être contrôlé davantage,
00:11:53 de ne pas être trop contrôlé à l'entrée.
00:11:55 Et là, pour le ministre de l'Éducation,
00:11:56 ça va être compliqué, parce que sous le coup, entre guillemets,
00:11:58 de l'émotion qui est légitime, on a ces demandes.
00:12:01 Mais quand vous discutez déjà, dès maintenant,
00:12:03 avec certains syndicats de profs, on vous dit "Plus de sécurité, oui,
00:12:06 mais la police, la gendarmerie devant les écoles,
00:12:09 ça peut être aussi angoissant, ça peut être anxiogène."
00:12:12 Les élèves qui, par exemple, s'ils n'ont pas leur carte
00:12:13 un jour pour rentrer, qu'est-ce qu'on en fait ?
00:12:15 Il va y avoir toutes ces questions à régler.
00:12:17 Et au-delà de l'effet d'annonce, et où on a l'impression
00:12:19 qu'il y a une union pour l'instant entre les professeurs
00:12:22 et le ministère là-dessus, c'est pas si sûr
00:12:25 que ce soit facilement mis en place, parce que jusqu'à présent,
00:12:27 tous les ministres de l'Éducation nationale se sont un peu heurtés
00:12:31 au fait d'avoir face à eux des syndicats qui disaient
00:12:33 que l'école est un lieu ouvert, qui n'a pas à devenir
00:12:35 une "prison" pour ceux qui doivent rentrer et sortir.
00:12:37 - Alors justement, je vous propose d'écouter Gabriel Attal
00:12:39 lorsqu'il évoquait hier soir, invité d'un 20h,
00:12:43 le fait que l'école devait rester un sanctuaire.
00:12:47 - L'école, ça doit rester un sanctuaire.
00:12:50 Ça veut dire qu'on doit toujours être plus en sécurité
00:12:53 à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'école.
00:12:55 La semaine prochaine, je réunirai l'ensemble
00:12:57 des collectivités locales qui sont, vous le savez,
00:12:59 compétentes pour les établissements scolaires
00:13:01 et leur sécurité.
00:13:02 Il n'y a aucun tabou sur le sujet, le seul tabou,
00:13:05 c'est de ne pas avancer.
00:13:06 Et donc, on avancera avec les collectivités locales
00:13:08 sur ces questions.
00:13:09 - On demande à tous une extrême vigilance.
00:13:13 Mais ça veut dire quand même, pour rebondir sur ce que disait
00:13:15 Lodi Huchard, mettre, changer les habitudes,
00:13:17 il y a des contrôles à l'entrée, c'est-à-dire qu'on va demander
00:13:19 les cahiers de correspondance, on va demander aux élèves
00:13:22 d'éviter de former des petits attroupements,
00:13:24 comme c'est souvent le cas quand on entre ou quand on sort de cours,
00:13:28 on a envie de discuter, débriefer la journée,
00:13:30 enfin, on attend les parents.
00:13:31 Là, il y a une dispersion, une espèce de fluidité
00:13:33 qui est exigée de tous.
00:13:34 Pardon, mais ça participe aussi d'un climat anxiogène.
00:13:37 Ça veut dire que ce sera dans toutes les têtes, tous les jours.
00:13:39 - Oui, je pense que c'est nécessaire.
00:13:42 Je pense que c'est vraiment nécessaire.
00:13:44 Ce ne sera pas forcément le cas dans les années à venir,
00:13:48 mais en cette période, c'est nécessaire.
00:13:50 Ça fait partie des choses qui sont prioritaires.
00:13:52 Faire en sorte que nos enfants puissent être protégés
00:13:54 lorsqu'ils étudient, qu'on préserve au maximum
00:13:57 l'éducation de notre jeunesse, c'est une priorité.
00:14:00 Et je tiens ici à préciser à vos auditeurs, à vos téléspectateurs,
00:14:05 que c'est le cas déjà dans les écoles juives.
00:14:07 Dans toutes les écoles juives, depuis maintenant près de 15 ans,
00:14:10 les enfants rentrent en montrant deux documents,
00:14:14 leur carnet de correspondance et une pièce
00:14:17 qui permet d'attester leur identité.
00:14:19 C'est ainsi.
00:14:20 Ça n'en fait pas des enfants plus traumatisés que les autres.
00:14:22 Ça fait des enfants qui sont peut-être un peu plus lucides,
00:14:23 un peu plus vigilants, qui ont certains codes
00:14:26 et qui ont des capacités à repérer des comportements anormaux.
00:14:29 C'est ainsi, de cette manière, que certains événements dramatiques
00:14:32 ont pu être évités.
00:14:33 Et encore une fois, je crois, il y a une semaine de cela,
00:14:35 quelques jours de cela, dans le 19e arrondissement, dans une école.
00:14:38 - Et d'une certaine manière, ça forme aussi les adultes de demain.
00:14:40 - Ça forme les adultes de demain.
00:14:41 C'est inéluctable. C'est triste.
00:14:43 C'est triste, mais c'est nécessaire.
00:14:45 Il faut s'adapter.
00:14:46 - Je vous propose de revenir à Conflans-Saint-Honorin,
00:14:48 avec une de nos équipes qui a assisté à cet hommage,
00:14:51 à cette minute de silence.
00:14:52 Bonjour, Mikaël Dos Santos.
00:14:54 Il y avait donc Gabriel Attal et, bien sûr, Elisabeth Borne.
00:14:58 Ils sont arrivés avec quelques minutes de retard
00:15:00 par rapport à l'hommage qui, lui, débutait au plan national.
00:15:03 Ça a été un petit peu en décalé, mais voilà.
00:15:05 Les mots d'Elisabeth Borne, en particulier,
00:15:07 étaient assez forts en préambule de cette minute respectée.
00:15:14 - Effectivement, Elisabeth Borne et Gabriel Attal
00:15:16 sont arrivés à 13h59, précisément, quelques secondes seulement,
00:15:20 avant cette minute de silence dédiée à Dominique Bernard,
00:15:23 mais aussi, forcément, à Samuel Paty,
00:15:26 ici, dans ce collège où il enseignait.
00:15:29 Quelques minutes avant ce moment de deuil et de recueillement,
00:15:32 la Première ministre a eu des mots forts.
00:15:35 Elle a affirmé sa volonté de protéger le savoir,
00:15:38 la transmission, la République,
00:15:40 alors que la barbarie et l'obscurantisme
00:15:43 ont encore frappé.
00:15:44 La Première ministre a également eu une pensée
00:15:46 pour les familles des victimes blessées à Arras.
00:15:50 Des collègues, aussi.
00:15:52 Elle a pensé aux collègues de Dominique Bernard,
00:15:54 mais aussi, de manière générale,
00:15:55 à tout le personnel éducatif d'Arras.
00:15:59 Tout cela, bien sûr, devant des élus et des élèves,
00:16:01 aux mines sérieuses,
00:16:03 des élèves avec qui elle a pu échanger
00:16:05 à la fin de cette minute de silence.
00:16:07 Elle a questionné ces élèves
00:16:09 en leur demandant s'ils étaient inquiets.
00:16:11 L'une des jeunes filles qui était présente a avoué l'être,
00:16:15 ce à quoi la Première ministre a répondu,
00:16:17 que le gouvernement mettait en place des mesures
00:16:20 pour faire face à cette barbarie.
00:16:23 Suite à cette minute de silence,
00:16:24 Elisabeth Borne va également échanger
00:16:26 avec le personnel éducatif du collège du Bois d'Aulne,
00:16:29 ici, à Conflans-Saint-Honorin.
00:16:31 -Justement, puisque vous avez vu ces élèves,
00:16:32 Mikaël, comment vivent-ils cette journée si particulière ?
00:16:37 Alors, bien sûr, là, on est dans le collège de Samuel Baptiste,
00:16:40 encore autre chose que l'émotion immédiate
00:16:43 et le choc, l'assidération de ceux d'Arras,
00:16:45 mais néanmoins, ça reste un moment douloureux, année après année.
00:16:49 -Effectivement, pour les collégiens ici, sur place,
00:16:55 c'est une journée assez inhabituelle, il faut le savoir.
00:16:58 Avant d'entrer dans l'établissement,
00:17:00 leurs sacs sont fouillés par les forces de l'ordre
00:17:02 qui sont présentes ici.
00:17:04 Ils le voient, les médias sont nombreux,
00:17:06 donc forcément, c'est une journée peu commune
00:17:09 pour des collégiens,
00:17:11 des collégiens qui, pour la plupart, n'ont pas connu Samuel Paty,
00:17:14 puisqu'ils sont arrivés 3 ans après ce drame,
00:17:17 mais ils ont vécu ce drame d'une certaine manière
00:17:20 à travers leurs grands frères, leurs grandes sœurs,
00:17:23 qui leur ont raconté qui était Samuel Paty,
00:17:26 ce qu'il enseignait et ce qui s'était passé ici.
00:17:30 On a pu échanger avec de nombreux élèves
00:17:33 et, à vrai dire, la plupart n'ont connu ou ont pris connaissance
00:17:37 des événements d'Arras que ce week-end.
00:17:40 Pour eux, cette minute de silence est dédiée à Samuel Paty
00:17:44 et à Dominique Bernard,
00:17:46 mais c'est vrai que les faits d'Arras sont très récents
00:17:48 et certains d'entre eux les ont découverts dimanche soir.
00:17:52 - Merci beaucoup, Michael Dos Santos, en direct des Yvelines,
00:17:55 où s'est tenu l'hommage conjoint, bien sûr,
00:17:59 à Dominique Bernard et Samuel Paty,
00:18:01 mais bon, c'était, vous l'aurez compris,
00:18:03 le collège où enseignait Samuel Paty.
00:18:05 Un dernier mot en guise de conclusion,
00:18:06 peut-être sur cette première partie, Yvan ?
00:18:08 - Non, rappelons malgré tout que la peur
00:18:11 et quand même ce sentiment qui envahit encore toutes les attitudes,
00:18:14 dans la mesure où il y a eu très peu de collèges ou de lycées
00:18:17 qui ont accepté de prendre le nom de Samuel Paty,
00:18:20 précisément pour éviter des vagues et pour éviter d'être une cible.
00:18:24 Et donc, il faut s'interroger naturellement
00:18:26 sur cette permanence d'un danger.
00:18:28 Et d'autre part, le danger n'est pas seulement à l'extérieur de l'école,
00:18:30 il est dans l'école.
00:18:31 C'est-à-dire que vous avez des professeurs aujourd'hui
00:18:33 qui craignent leurs élèves.
00:18:34 Vous avez 57 % des professeurs...
00:18:36 - Ou des parents d'élèves.
00:18:37 - Ou des parents d'élèves, bien sûr.
00:18:38 Vous avez 57 % des enseignants qui se censurent
00:18:42 sur un certain nombre de transmissions.
00:18:44 Alors, j'entends que la Première ministre dit
00:18:46 que c'est effectivement la République à travers l'école
00:18:48 qui a été attaquée dans ce qu'elle a à transmettre par l'école,
00:18:51 bien entendu, mais simplement, vous avez des professeurs aujourd'hui
00:18:53 qui sont tétanisés à tel point qu'ils ont renoncé à transmettre
00:18:58 une partie de ce qu'ils devaient porter à travers les Lumières, notamment.
00:19:03 Et on verra si la demande émise par certains
00:19:06 de renommer le lycée Gambetta lycée Dominique Bernard,
00:19:10 elle aboutit.
00:19:11 En effet, jusqu'ici, ça a échoué à propos de la démocratie.
00:19:15 - Si la minute de silence qui a eu lieu il y a quelques instants
00:19:17 a été respectée partout, on peut...
00:19:19 - On aura un bilan, j'imagine, en fin de journée.
00:19:21 On aura des remontées d'ici là.
00:19:22 Je vous propose de marquer une courte pause.
00:19:23 Merci, Lodiv.
00:19:25 On reviendra évidemment pour parler de ce que l'État compte entreprendre
00:19:27 en matière de sécurité également,
00:19:29 au sens de l'expulsion des étrangers en situation irrégulière
00:19:33 qui sont connus pour radicalisation.
00:19:35 Là aussi, il y a une demande très forte d'Emmanuel Macron
00:19:38 à l'adresse des préfets pour une sorte de revue, un peu,
00:19:41 de passer au peigne fin, je crois que c'est l'expression
00:19:43 qui a été employée, et analyser les profils.
00:19:46 Mais on reviendra aussi à la situation au Proche-Orient,
00:19:49 avec toujours, vous le savez, l'attente de cette riposte multifronts
00:19:53 d'Israël contre le Hamas.
00:19:55 A tout de suite.
00:19:56 (Générique)
00:19:59 -180 minutes d'info de retour avec le journal de Vincent Flandes.
00:20:03 J'ai Vincent à la une, ce 16 octobre.
00:20:06 Une minute de silence bien sûr observée
00:20:08 dans toutes les écoles de France.
00:20:09 C'était à 14 heures précises pour Dominique Bernard
00:20:12 et bien sûr pour Samuel Paty.
00:20:13 -Et le symbole est fort, car ce moment de recueillement
00:20:16 coïncide avec la date de l'attentat contre Samuel Paty,
00:20:19 le 16 octobre 2020.
00:20:21 Écoutez Gabriel Attal à ce sujet.
00:20:25 -Nous sommes le 16 octobre, c'est une journée évidemment particulière.
00:20:28 Il y a 3 ans, Samuel Paty a été assassiné parce qu'il enseignait.
00:20:32 Dominique Bernard a été assassiné parce qu'il enseignait.
00:20:35 Cette journée, c'est une journée absolument majeure.
00:20:40 Où l'école se tient debout, je l'ai dit.
00:20:43 C'est une journée d'action, d'action pour nos enseignants.
00:20:46 J'ai décidé de réaménager l'emploi du temps de la journée
00:20:48 pour leur permettre de se retrouver ce matin
00:20:51 et d'échanger avant le retour des élèves.
00:20:53 Ils m'ont indiqué que ça avait été utile pour eux.
00:20:56 Et je le dis, après avoir échangé avec une classe de 3e,
00:21:00 on peut être fiers de nos élèves.
00:21:02 À la fois de leur résilience, mais aussi...
00:21:05 de leur très grande capacité d'indignation
00:21:09 face à ce qui a pu se passer.
00:21:11 -Sandra Buisson nous a rejoints sur ce plateau.
00:21:13 Bonjour, Sandra.
00:21:14 Revenons aussi à l'enquête qui avance d'ores et déjà
00:21:17 du côté d'Arras en ce lundi. Où en est-on ?
00:21:19 -Actuellement, il y a encore 11 personnes en garde à vue.
00:21:23 Le maximum des gardes à vue concernant notamment l'assaillant,
00:21:26 ce sera jusqu'à demain matin, vers 11h.
00:21:29 Il y a 3 personnes dans l'environnement de cet homme
00:21:31 qui intéressent particulièrement les enquêteurs,
00:21:33 qui cherchent à savoir si ces personnes ont pu avoir un rôle
00:21:36 dans le passage à l'acte,
00:21:37 les pousser, cet homme, à commettre cet attentat
00:21:40 ou savoir ce qu'il préparait.
00:21:42 Il y a le père, Fiché S.,
00:21:44 déjà au moment de la tentative d'expulsion en 2014,
00:21:47 acquis à l'islam radical.
00:21:49 Alors, il n'est pas en garde à vue, puisqu'il se trouve,
00:21:51 selon nos informations, probablement
00:21:53 en Géorgie, mais on sait qu'il avait une forte influence
00:21:55 rigoriste sur son fils et que, dernièrement,
00:21:58 il échangeait régulièrement avec lui.
00:22:00 Le frère aîné du suspect, lui aussi, intéresse les enquêteurs.
00:22:03 Il a été condamné 2 fois cette année,
00:22:05 une fois pour apologie du terrorisme
00:22:07 et pour le projet d'attentat contre des policiers
00:22:10 aux abords de l'Elysée. Enfin, dernière personne
00:22:13 qui intéresse au plus haut point les enquêteurs,
00:22:14 un détenu d'une prison de l'Allier.
00:22:16 Il est actuellement en garde à vue.
00:22:18 Lui-même, il a été condamné dans une affaire terroriste
00:22:20 et on sait qu'il a, dans le passé, déjà tenté de pousser
00:22:24 des individus à commettre des attentats.
00:22:26 En ce qui concerne l'attentat contre Israël,
00:22:29 Mohamed Mogouchkov en a discuté, effectivement,
00:22:31 avec certains de ses contacts,
00:22:33 mais ça ne semblait pas être son sujet,
00:22:35 m'a dit une source proche du dossier.
00:22:36 On me dit de rester très prudent sur le lien éventuel
00:22:39 entre l'attentat en Israël
00:22:42 et le déclenchement du passage à l'acte du suspect.
00:22:44 -Merci, dansez, déjà, pour ces premières précisions.
00:22:47 Dans le reste de l'actualité, évidemment,
00:22:49 on a appris ce nouveau chiffre.
00:22:50 Elles ont été transmises par les autorités israéliennes.
00:22:53 199 personnes ont été prises en otage par le Hamas
00:22:56 lors de l'attaque du 7 octobre, Vincent.
00:22:58 -C'est un nouveau bilan actualisé par l'armée israélienne.
00:23:00 Les efforts concernant les otages sont une priorité nationale,
00:23:03 a déclaré un port-parole de Tsaïl.
00:23:06 L'assaut a tué plus de 1 400 personnes en Israël.
00:23:09 La riposte sur Gaza a, elle fait, plus de 2 750 victimes.
00:23:13 -En Israël, ou près de la frontière, justement, avec Gaza,
00:23:16 les habitants, depuis, vivent dans la terreur.
00:23:19 -Vous allez voir, notre équipe a rencontré une famille française.
00:23:21 Ils vivent au rythme des attaques,
00:23:23 enfermés tous ensemble dans leur maison
00:23:26 de la banlieue sud d'Ashton.
00:23:28 -Solomé appelle son mari.
00:23:29 -Témoignage de Fabrice Lecinaire et Antoine Esteve.
00:23:31 -2 fois depuis les attaques du 7 octobre.
00:23:34 -Ca va, chérie ?
00:23:35 -Ca va, et toi ?
00:23:38 -Ca va. Je suis un peu folle, aujourd'hui.
00:23:40 De rester encore enfermée comme ça encore une semaine,
00:23:44 je crois pas que je pourrais tout dire.
00:23:47 -Fais attention à toi, mon beau-fils.
00:23:49 -Va très fort, en courant.
00:23:51 -OK, chérie.
00:23:52 -Si je réponds au téléphone, t'appelles la caissière.
00:23:54 -OK, bon, je vais voir.
00:23:56 -Depuis 10 jours, cette famille est enfermée
00:23:58 dans l'appartement des parents, au sud d'Ashdod.
00:24:00 Solomé, l'aîné, a quitté sa maison d'Ashkelon,
00:24:03 trop proche des zones de combat.
00:24:04 Les enfants vivent au rythme des alertes
00:24:06 et des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza.
00:24:09 -Toute la nuit, on a...
00:24:11 On voit les missiles voler à droite, à gauche,
00:24:16 et on voit le dôme de fer intervenir. Voilà.
00:24:19 -L'appartement de Laurent est équipé d'une pièce bunker
00:24:21 qui permet de se réfugier pendant les explosions.
00:24:24 -On a tout, les jeux pour les enfants,
00:24:26 la nourriture qui dure longtemps, des chips,
00:24:29 premiers secours, des bouteilles d'eau.
00:24:32 -A la nuit tombée, David, le fils de la famille,
00:24:36 doit aller chercher sa femme, qui travaille à moins d'un kilomètre.
00:24:39 -Chéri, je suis rentré dans la voiture, là.
00:24:41 Tu descends, tu me dis où ils viennent te chercher.
00:24:43 Devant l'immeuble ou vers le parking ?
00:24:46 -Il sait qu'il prend des risques, car les attaques de roquettes
00:24:49 sont encore plus nombreuses le soir.
00:24:51 -Faut pas rester deux heures le plus.
00:24:54 Parce que plus tu es dehors, plus tu te mets en danger
00:24:57 et plus t'as un risque de se faire attraper
00:25:00 dans une alarme pour les roquettes.
00:25:02 Tiens, donne-moi ça.
00:25:04 On monte par là, je mets dans l'autre côté les sacs.
00:25:06 Là, on clare.
00:25:07 -C'est très stressant d'être dehors.
00:25:12 J'ai déjà eu une alerte plusieurs fois dehors
00:25:15 et j'ai été obligée de s'allonger par terre
00:25:17 si on ne trouve pas un endroit où se protéger.
00:25:19 -Comme une majorité des habitants du sud d'Israël,
00:25:21 cette famille française immigrée perd peu à peu l'espoir
00:25:24 de retrouver une vie normale.
00:25:26 -Le chef de l'Etat a mis en garde le président iranien
00:25:29 contre toute escalade ou extension du conflit.
00:25:32 -L'Iran a une responsabilité et doit tout mettre en oeuvre
00:25:36 pour éviter tout embrasement régional.
00:25:38 Selon Emmanuel Macron, 19 Français ont été tués
00:25:42 lors de l'attaque du Hamas.
00:25:44 13 sont toujours portés disparus.
00:25:45 -Merci beaucoup, Vincent, pour ce 1er point sur l'actualité
00:25:49 au Proche-Orient.
00:25:50 On continue d'en parler, d'ailleurs,
00:25:51 juste après cette courte pause avec nos invités,
00:25:54 Yvan Réaufoll, Mme Wagnin Melki et Harold Eman,
00:25:58 pour le Service international, tout de suite.
00:26:00 La suite de notre émission
00:26:04 et qui va nous emmener au Proche-Orient à présent.
00:26:07 Vous le savez, Israël a annoncé entre-temps
00:26:09 que 99 personnes étaient donc retenues aux mains du Hamas.
00:26:14 L'assaut multifronts par voie de terre, désert et par la mer
00:26:18 est décalé dans le temps,
00:26:20 mais toujours, évidemment, en intense préparation.
00:26:22 On y reviendra dans le courant de cette émission.
00:26:24 Mais on va prendre aussi la mesure.
00:26:26 On parlait du stress, de la peur des habitants
00:26:28 autour de la bande de Gaza.
00:26:29 Cette zone assaillie de toutes parts, vous le savez,
00:26:31 elle porte encore les stigmates de cet assaut du Hamas.
00:26:35 Bonjour, Régine Delfort.
00:26:36 Vous êtes l'une de nos envoyées spéciales en Israël.
00:26:39 À Sderot, cette petite localité dont beaucoup sont partis
00:26:42 entre-temps justement par peur de ces tirs de roquettes.
00:26:45 Oui, j'en ai dit absolument.
00:26:50 C'est désormais une ville fantôme.
00:26:52 Il y a vraiment très peu de personnes.
00:26:54 Une grande partie avait déjà évacué après le 7 octobre,
00:26:58 puisqu'il y avait près de plusieurs dizaines de terroristes
00:27:00 qui étaient venus à Sderot,
00:27:02 qui avaient semé la terreur dans cette ville.
00:27:05 D'autres sont partis dès hier.
00:27:08 Et il reste encore quelques habitants qui ne veulent pas partir.
00:27:12 Mais bientôt, l'armée va les déloger de leur habitation,
00:27:15 parce que ça devient extrêmement dangereux.
00:27:17 Vous l'avez dit, Sderot est une ville...
00:27:19 On est à une dizaine de kilomètres de Gaza,
00:27:21 et à moins de 3 kilomètres de la bande de Gaza.
00:27:25 Et regardez, vous voyez en fait ces voitures.
00:27:28 Ce sont les signes de ces attaques du 7 octobre,
00:27:32 criblées de balles.
00:27:34 On ne peut pas vous montrer certaines choses à l'intérieur,
00:27:36 puisqu'il y avait des passagers,
00:27:38 et il y a encore des traces de leur exécution.
00:27:41 Et donc ici, c'est un sentiment extrêmement étrange, Nelly,
00:27:46 d'être dans une ville comme celle-ci,
00:27:49 puisqu'il n'y a évidemment personne dans les rues.
00:27:54 Quelques voitures passent, tout le monde scrute,
00:27:56 il y a énormément de journalistes, donc tout le monde regarde,
00:27:58 puisque tout le monde est un petit peu suspicieux,
00:28:00 puisque dernièrement, on parlait encore de terroristes
00:28:02 qui étaient dans la ville.
00:28:04 On a parlé ce matin d'un cessez-le-feu,
00:28:06 mais il n'y a absolument pas de cessez-le-feu.
00:28:07 Un missile est passé au-dessus de nous
00:28:09 il n'y a même pas une demi-heure,
00:28:11 donc tout le monde était dans les abris.
00:28:13 Il y a ce sentiment quand même de terreur ici à Asderod,
00:28:15 et comme dans tout le sud du pays.
00:28:19 - Merci beaucoup, chère Régine.
00:28:21 Muriel Wachnin-Melki, c'est vrai que c'est une sensation étrange.
00:28:24 Elle le décrit bien, Régine Delfour,
00:28:26 ces villes entières, ou ces kiboutz, qui sont figées,
00:28:30 figées dans le temps, comme suspendues,
00:28:32 comme si c'était un village à l'état de glace.
00:28:36 Tout est resté tel quel,
00:28:38 certainement pour les besoins de l'enquête aussi,
00:28:40 parce qu'il va y avoir le recueil aussi d'éléments,
00:28:44 et puis surtout parce que ces familles ont dû fuir en catastrophe.
00:28:48 Personne ne sait si certaines reviendront même un jour chercher,
00:28:52 ne serait-ce que leurs affaires personnelles,
00:28:53 tellement c'est une scène traumatique aujourd'hui.
00:28:57 - C'est une scène extrêmement traumatique,
00:28:59 et Zderot, je le dis pour vous informer aussi sur ce point,
00:29:04 est une ville qui est habitée par de nombreux francophones.
00:29:08 Il y a une forte présence de la communauté française dans cette ville-là,
00:29:12 et donc on a eu beaucoup d'échos de ce qui s'est passé,
00:29:14 beaucoup d'échos sur la manière dont les gens ont dû fuir,
00:29:16 ont dû quitter cette ville, ce qui a été très compliqué.
00:29:19 C'est pareil, ce sont des familles avec enfants qui s'en vont,
00:29:22 qui laissent tout derrière,
00:29:24 la vie étant suspende depuis une semaine maintenant
00:29:26 pour Zderot et pour d'autres villes.
00:29:29 Et ça signifie en clair que ces personnes doivent être logées dans l'urgence,
00:29:33 et doivent de nouveau essayer de retrouver un semblant de vie
00:29:37 pour celles qui ont eu la chance de ne pas être blessées,
00:29:40 et de reprendre une vie, on ne peut pas dire vraiment normale,
00:29:44 puisque le pays est encore frappé par les roquettes qui continuent de tomber,
00:29:48 mais d'essayer d'aller de l'avant.
00:29:50 Et c'est très très difficile.
00:29:51 Je ne sais pas si vous l'avez montré sur votre antenne,
00:29:54 mais moi j'ai vu des images de ces gens qui quittaient leur maison,
00:29:58 qui quittaient leur foyer sans avoir plus de véhicule pour se mobiliser.
00:30:04 Alors c'est vrai qu'Israël a frêté des cars pour transporter certains d'entre eux,
00:30:09 mais toujours avec cette même crainte au moment de monter dans le bus,
00:30:11 de savoir si le bus allait être pris et visé par des terroristes
00:30:14 qui étaient encore infiltrés sur le sol israélien.
00:30:17 - Oui, parce qu'on est toujours à portée de tir en Israël.
00:30:19 - On est toujours à portée de tir en Israël,
00:30:20 Zderot encore plus que certaines autres villes,
00:30:23 et on l'a vu, les terroristes sont capables de frapper un peu partout.
00:30:27 Donc il y a toujours cette angoisse dans la fuite, dans l'exil,
00:30:31 et la difficulté pour ces personnes de retrouver une vie presque normale.
00:30:36 - On a beaucoup de reportages d'ailleurs à vous montrer tout au long de l'après-midi
00:30:40 sur cette vie qui s'est arrêtée pour beaucoup de ces résidents,
00:30:43 mais j'aimerais qu'on glisse quand même dans tout cela un mot de diplomatie,
00:30:46 diplomatie de guerre on va dire, cher Harold Iman.
00:30:50 On a entendu tout à l'heure Emmanuel Macron faire cette mise en garde
00:30:55 contre l'Iran, l'Iran dont on aperçoit toujours l'ombre
00:31:00 derrière ce conflit qui s'est engagé.
00:31:04 À propos de l'extension du conflit, il semblerait que les Iraniens,
00:31:08 lors d'échanges récents, n'aient pas tout à fait compris
00:31:11 ou interprété les choses de la même manière.
00:31:12 - Ah oui, c'est drôle.
00:31:14 Pour ainsi dire, le président Macron fait publier un communiqué
00:31:19 sur la teneur de sa conversation avec son homologue iranien Ebrahim Raisi,
00:31:24 lequel fait exactement la même chose dans l'autre sens,
00:31:27 et vous avez l'impression que les deux sont sur une planète différente.
00:31:31 Donc pour Ebrahim Raisi, le seul crime de guerre,
00:31:37 c'est celui commis par l'armée israélienne à Gaza,
00:31:41 et le problème avec la France, c'est qu'elle interdit les manifestations,
00:31:47 les rassemblements, je dis, de soutien au peuple palestinien.
00:31:51 Et il a appelé Emmanuel Macron à ne pas permettre
00:31:57 que le nom de la France soit mentionné dans l'histoire
00:32:00 comme un pays qui soutient le régime sioniste tueur d'enfants.
00:32:03 - C'est un dialogue de sourds, quoi.
00:32:06 - Complet. Mais cela veut dire que derrière,
00:32:09 ils se disent des choses sérieuses, parce que pour se téléphoner
00:32:12 et s'envoyer des choses comme ça, à la figure,
00:32:15 ce n'était pas la peine de le publier.
00:32:17 Ils ont en réalité parlé d'autres choses, je ne peux pas la prouver,
00:32:21 mais l'histoire démontrera, et c'est toujours ainsi.
00:32:23 Derrière, ils ont parlé de lignes rouges,
00:32:26 parce qu'on sait qu'il y a des gardes révolutionnaires iraniens en Syrie,
00:32:32 sans doute quelques-uns au Liban, question, quelques-uns à Gaza,
00:32:38 c'est une question.
00:32:39 Certaines personnes ont entendu des tueurs qui parlaient farci
00:32:45 pendant les 2-3 jours d'attaque.
00:32:49 Les gens de Gaza ne parlent pas farci, la langue de l'Iran.
00:32:52 Donc, on a dû se dire, qu'est-ce que vous faites
00:32:56 à envoyer vos gardes révolutionnaires à Gaza ?
00:33:00 C'est assez compliqué comme ça.
00:33:02 - C'est très intéressant de voir qu'en fait,
00:33:06 personne n'attaque frontalement l'Iran,
00:33:08 pour des raisons un peu évidentes, les Américains mettent des injonctions,
00:33:12 mais voilà, il y a quand même cette main de l'Iran
00:33:15 derrière ce qui s'est passé il y a 8 jours maintenant,
00:33:18 9 jours, elle est bel et bien présente, l'Iran est au front.
00:33:22 - Le monde redoute une déflagration mondiale, naturellement,
00:33:25 si l'Iran venait à être impliqué par des preuves.
00:33:28 Ce que j'observe, c'est qu'en dépit de la distance
00:33:32 qui sépare la France d'Israël, 3000 km,
00:33:34 nous avons une étonnante proximité, dans la mesure où nous vivons
00:33:38 une sorte de destin commun, c'est-à-dire qu'Israël
00:33:41 est devenu aussi vulnérable, peut-être un peu moins,
00:33:44 que la France également, dans la mesure où ces deux pays
00:33:46 partagent le même ennemi.
00:33:47 C'est ce que j'en ai dit tout à l'heure, ce même ennemi
00:33:49 étant le totalitarisme islamique.
00:33:51 Et la France est amenée à connaître, dans le fond,
00:33:53 ce que connaît déjà Israël.
00:33:55 D'ailleurs, la France connaît déjà ce que connaît Israël
00:33:57 à travers des intifadas, peut-être à travers demain, des pogroms,
00:34:01 déjà à travers ce nouvel antisémitisme
00:34:03 qui se cache derrière l'antisionisme.
00:34:05 Il y a tout de même une sorte de convergence, dans le fond,
00:34:08 qui fait se rapprocher ces deux pays-là,
00:34:11 qui, naturellement, en dépit des grandes différences qui demeurent
00:34:15 et en dépit du fait qu'Israël est bien plus menacée
00:34:18 pour l'instant existentiellement que ne l'est la France,
00:34:20 mais Israël, me semble-t-il, est plus forte dans sa résistance
00:34:23 que pourrait l'être la France si la France avait à subir
00:34:26 frontalement cette guerre qui a été déclarée
00:34:29 à toutes les démocraties et singulièrement à la démocratie israélienne
00:34:32 dans cet îlot qu'elle représente au sein du monde arabe.
00:34:34 C'est aussi parce qu'Israël, depuis 70 ans maintenant,
00:34:37 intègre cette menace, guerre après guerre,
00:34:40 il y a des remises en question et une sorte de réflexe
00:34:43 de se mettre en mode autoprotection dès lors qu'il y a une alerte,
00:34:47 évidemment jamais au degré de ce qui s'est passé samedi dernier,
00:34:50 mais néanmoins, voilà, c'est un peu dans l'ADN des Israéliens
00:34:53 de vivre ainsi, maître.
00:34:55 Oui, c'est la réalité, malheureusement, en Israël,
00:34:58 depuis le début de son existence.
00:35:00 C'est un pays qui est frappé systématiquement
00:35:02 par des requêtes, des attaques, des attentats.
00:35:06 Donc, oui, Israël a appris à se défendre toutes ces années.
00:35:08 L'autre différence de taille que je vois avec Israël...
00:35:11 - Et la France. - ...Israël et la France,
00:35:13 c'est le fait qu'en Israël, il y a une armée.
00:35:16 Une armée de citoyens, c'est de ça, avec, on le sait...
00:35:20 Je crois que quand tous les réservés sont mobilisés,
00:35:22 j'ai vu ça ce week-end, le ratio, ça veut dire que c'est 5 %
00:35:25 de la population qui se met en branle-bas de combat.
00:35:29 Ce n'est pas rien du tout. Et d'ailleurs, ça peut aussi avoir
00:35:32 des implications économiques à moyen terme.
00:35:34 Tout à fait. Et ça a fait l'objet de manifestations,
00:35:36 on le sait, malheureusement, ces derniers temps,
00:35:38 ce qui aussi, peut-être, permet de comprendre
00:35:41 ce qui s'est aussi passé le 7 octobre,
00:35:43 mais on fera un débat là-dessus dans quelques semaines
00:35:45 ou dans quelques mois.
00:35:46 Mais en tout cas, pour la France, je pense que l'une
00:35:50 des difficultés, c'est effectivement l'armée
00:35:53 et le manque d'implication de nos jeunes
00:35:56 dans ce service militaire qui est devenu un service civique,
00:35:59 que certains peuvent faire.
00:36:00 Et effectivement, il y a peut-être une réflexion,
00:36:02 il est peut-être temps d'avoir cette réflexion.
00:36:03 - Vous pensez que ça peut rebattre un peu les cartes ?
00:36:04 - Je pense que ça peut... - Parce que là,
00:36:06 pour beaucoup, c'est quelque chose d'acquis,
00:36:08 c'est difficile de relancer en l'envers.
00:36:09 - Je pense que ça devrait rebattre, c'est mon opinion personnelle,
00:36:12 elle n'engage que moi et je ne suis pas spécialiste
00:36:14 en la matière, mais ce que je peux dire,
00:36:16 c'est qu'il y a en Israël cette volonté ferme
00:36:19 chez les jeunes de défendre leur pays.
00:36:21 Et c'est une vraie réalité et elle est importante.
00:36:25 Elle permet à Israël d'avoir cette force
00:36:27 et ce que vous voyez, les scènes de solidarité vis-à-vis
00:36:30 des soldats qui partent et tous les civils qui se mobilisent
00:36:33 pour leur envoyer des colis, pour leur envoyer de l'aide,
00:36:36 pour leur envoyer des repas, tout cela permet de comprendre
00:36:39 l'importance d'une armée remplie de jeunes.
00:36:42 - Merci beaucoup, merci Yvon d'être passé chez nous.
00:36:45 On se reverra bien sûr cette semaine.
00:36:47 Je vous propose de marquer une courte pause
00:36:48 et on revient avec le journal de Vincent Fandèche,
00:36:50 bien sûr marqué par ses hommages, ses minutes de silence
00:36:54 qui ont été observées un petit peu partout en France.
00:36:57 Il était précisément 14h, on vous fait revivre tout cela.
00:37:04 - Il est 15h et on vous retrouve dans 180 minutes info
00:37:07 avec le journal de Vincent Fandèche.
00:37:09 Vincent, bien sûr l'actualité de cet après-midi,
00:37:11 c'est cette minute de silence qui a été observée
00:37:13 il y a pile une heure dans toutes les écoles de France
00:37:15 à la mémoire de Dominique Bernard et de Samuel Paty.
00:37:18 - Et le symbole est fort car ce moment de recueillement
00:37:20 coïncide avec la date de l'attentat contre Samuel Paty,
00:37:23 le 16 octobre 2020.
00:37:25 Écoutez Gabriel Attal à ce sujet.
00:37:27 - Nous sommes le 16 octobre, c'est une journée évidemment
00:37:31 particulière, il y a trois ans Samuel Paty
00:37:34 a été assassiné parce qu'il enseignait.
00:37:36 Dominique Bernard a été assassiné parce qu'il enseignait.
00:37:39 Cette journée, c'est une journée absolument majeure
00:37:44 où l'école se tient debout, je l'ai dit.
00:37:46 C'est une journée d'action, d'action pour nos enseignants.
00:37:49 J'ai décidé de réaménager l'emploi du temps de la journée
00:37:52 pour leur permettre de se retrouver ce matin
00:37:55 et d'échanger avant le retour des élèves.
00:37:57 Ils m'ont indiqué que ça avait été utile pour eux
00:38:00 et je le dis, après avoir échangé avec une classe de 3e,
00:38:04 on peut être fiers de nos élèves,
00:38:06 à la fois de leur résilience,
00:38:08 mais aussi de leur très grande capacité d'indignation
00:38:13 face à ce qui a pu se passer.
00:38:15 - Et également sur ce plateau, Sandra Buisson,
00:38:17 on en sait plus sur le terroriste à Arras
00:38:21 et notamment sur les procédures d'expulsion
00:38:23 qui n'ont jamais abouti.
00:38:25 Expliquez-nous.
00:38:26 - Elles n'ont jamais abouti et elles ont visé
00:38:28 différents membres de cette famille.
00:38:30 Toute la famille doit être expulsée.
00:38:32 L'interpellation a lieu.
00:38:33 La famille est placée en centre de rétention administrative
00:38:36 mais la procédure contrevient à la circulaire Valls.
00:38:39 Il n'y aura pas d'expulsion.
00:38:40 Quand le suspect de l'attentat d'Arras devient majeur,
00:38:43 il demande l'asile.
00:38:44 L'OFPRA refuse.
00:38:45 Le recours qu'il a formulé est rejeté lui aussi en 2022.
00:38:49 Il est donc en situation irrégulière
00:38:51 mais il ne peut pas être expulsé
00:38:53 parce qu'il est arrivé en France avant 13 ans.
00:38:56 La seule exception qui aurait permis son expulsion,
00:38:59 c'est de lui présenter un danger
00:39:00 pour les intérêts fondamentaux de la nation.
00:39:02 Mais à cette époque, il ne représentait pas de danger,
00:39:05 il n'avait pas de casier, pas suivi par la DGSI encore.
00:39:07 Il n'était pas encore fiché au FSPRT pour radicalisation.
00:39:11 En revanche, le père de famille, lui,
00:39:13 a pu être expulsé en 2018.
00:39:15 Le frère aîné du suspect, lui, a été interpellé
00:39:18 quand la DGSI a fait un signalement.
00:39:20 Article 40 au procureur pour apologie de terrorisme.
00:39:23 Ce frère est actuellement en prison.
00:39:25 Et puis, les services ont tenté d'expulser
00:39:27 la mère de famille en 2021.
00:39:29 Mais la Russie n'a pas délivré de laissé-passer consulat.
00:39:31 - Et bien sûr, on en parlera dans le débat à suivre
00:39:34 sur notre antenne avec des invités qui vont nous rejoindre.
00:39:36 Le reste de l'actualité à présent,
00:39:38 ce sont ces 199 personnes prises en otage par le Hamas
00:39:42 lors de l'attaque du 7 octobre, Vincent.
00:39:44 - C'est effectivement un nouveau bilan actualisé
00:39:46 par l'armée israélienne.
00:39:48 Les efforts concernant les otages sont une priorité nationale.
00:39:51 A déclaré un porte-parole de Tsaïal,
00:39:53 l'assaut a tué plus de 1 400 personnes en Israël
00:39:57 et la riposte sur Gaza a, elle, fait plus de 2 750 victimes.
00:40:01 - Et puis, partons désormais à Sderot,
00:40:03 c'est à une dizaine de kilomètres de la bande de Gaza.
00:40:05 - Les habitants de cette ville ont reçu l'ordre d'évacuer
00:40:09 car l'assaut terrestre de Tsaïal est imminent.
00:40:12 Sur place, nos envahis spéciaux, Régine Delfour et Thibault Marcheteau.
00:40:15 - Sderot, la ville fantôme dans le nord-est de la bande de Gaza.
00:40:18 Près de 400 roquettes ont été tirées.
00:40:22 160 sont tombées ici.
00:40:25 Regardez ce commissariat où il ne reste absolument plus rien.
00:40:28 Il faut savoir que le 7 octobre,
00:40:30 une dizaine de terroristes se sont infiltrés dans ce commissariat.
00:40:35 Des combats ont eu lieu pendant plusieurs heures,
00:40:38 au moins 4 heures avant que l'armée n'intervienne.
00:40:42 Ensuite, l'armée a préféré raser entièrement ce commissariat
00:40:45 puisqu'il y avait un risque qu'il y ait des explosifs à l'intérieur.
00:40:49 La population a été évacuée hier
00:40:53 puisque nous sommes à une dizaine de kilomètres de la bande de Gaza.
00:40:57 Comme la contre-offensive de l'armée israélienne ne devrait pas tarder,
00:41:01 il faut mettre à l'abri cette population.
00:41:04 - On va vous montrer ces images de l'attaque du Hamas
00:41:07 qui ont été publiées ces dernières heures par l'armée israélienne.
00:41:10 - Le 7 octobre dernier, les soldats du Hamas,
00:41:13 certains portaient des caméras embarquées.
00:41:15 Sur les images que vous allez voir,
00:41:17 on y voit le commando prendre d'assaut,
00:41:19 le kibout de Soufa près de la bande de Gaza.
00:41:22 Elles sont commentées par Augustin Donadu.
00:41:24 - Nous sommes au petit matin du 7 octobre.
00:41:28 Ces terroristes du Hamas prennent d'assaut le kibout de Soufa
00:41:31 à 3 kilomètres de la frontière sud de la bande de Gaza.
00:41:35 Après un premier échange de tir avec des gardiens,
00:41:38 les hommes pénètrent dans le village
00:41:41 en prenant le soin de crever les pneus de cette ambulance
00:41:45 pour qu'elle ne puisse pas permettre de sauver des vies.
00:41:50 La traque des habitants se poursuit.
00:41:52 Cet homme, dont on aperçoit la silhouette,
00:41:55 n'échappera pas aux balles des terroristes.
00:41:58 Les membres du Hamas continuent leur progression.
00:42:02 Probablement attirés par la sonnerie du téléphone
00:42:05 qui émane de cette maison,
00:42:07 ils pénètrent à l'intérieur et inspectent chaque pièce méthodiquement
00:42:13 à la recherche du moindre signe de vie.
00:42:16 Mais dès qu'un doute survient,
00:42:19 comme dans cette cage d'escalier,
00:42:20 ils tirent.
00:42:22 Ce croyant en terrain conquis,
00:42:26 l'assaillant qui porte la caméra avance à découvert.
00:42:29 Le chef de sécurité du village vient de neutraliser le terroriste
00:42:37 mettant ainsi fin à sa macabre mise en scène.
00:42:42 - Et puis notez que le chef de l'État a mis en garde
00:42:47 les moyens contre toute escalade ou extension du conflit régional.
00:42:50 - L'Iran a une responsabilité
00:42:52 et doit tout mettre en oeuvre
00:42:54 pour éviter tout embrasement régional, selon Emmanuel Macron.
00:42:58 Sachez que 19 Français ont été tués lors de l'attaque du Hamas.
00:43:02 13 Français sont toujours portés disparus.
00:43:05 - Merci beaucoup.
00:43:07 On se retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actu.
00:43:11 On va continuer de débattre des mesures
00:43:15 et de parler de ce qu'il faut faire en matière d'expulsion
00:43:18 des étrangers en situation irrégulière radicalisée.
00:43:22 Tout cela avec nos équipes et nos invités.
00:43:25 On marque une courte pause et on se retrouve.
00:43:28 De retour avec vous dans "180 minutes info".
00:43:31 De nouveaux invités pour m'accompagner.
00:43:34 Maître Wakhne-Melki est resté.
00:43:36 Merci. Je rappelle que vous êtes avocate pénaliste
00:43:39 et également présidente de l'Organisation juive européenne.
00:43:44 Bonjour. Vous êtes députée Renaissance de Français
00:43:47 établie hors de France.
00:43:49 Votre circonscription très large regroupe tous les pays
00:43:53 d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud.
00:43:56 Jean-Claude Dassier est là également.
00:43:59 Outre Elodie Huchard pour mes polices sur toutes les questions
00:44:03 liées aux décisions du gouvernement, c'est Lina Hervieux,
00:44:07 conseiller RPS de Paris.
00:44:09 On va revenir à cette émotion qui s'est emparée de la France entière.
00:44:13 Lorsque nous avons observé une minute de silence
00:44:16 à la mémoire de ces professeurs tombés aux mains
00:44:19 de terroristes islamistes, à Arras notamment,
00:44:23 où on rend hommage à Dominique Bernard.
00:44:26 On est toujours dans la douleur, dans le choc,
00:44:29 3 jours seulement après sa mort.
00:44:31 Bonjour, Raphaël Lazarek. Vous êtes l'un de nos envoyés spéciaux.
00:44:34 Quelle était l'atmosphère qui régnait sur place ?
00:44:37 Pour le préciser, les cours n'ont pas encore repris.
00:44:40 Les élèves retrouveront le chemin des classes demain.
00:44:43 - La minute de silence qui s'est terminée il y a plus d'une heure.
00:44:49 Beaucoup de lycéens sont venus déposer des fleurs
00:44:52 en hommage à leurs professeurs disparus.
00:44:55 Le fleuriste qui se trouve juste à côté du lycée
00:44:58 a été bondé de monde par des personnes qui sont venues
00:45:01 acheter des fleurs et des bouquets avant de venir les déposer.
00:45:04 Derrière moi, devant l'établissement, nous avons vu de nombreux élèves
00:45:07 et des parents rentrer dans le lycée pour rendre hommage
00:45:10 et participer à cette minute de silence.
00:45:12 Des élèves qui n'avaient pas cours aujourd'hui exceptionnellement
00:45:15 mais qui tenaient à être présents aujourd'hui.
00:45:17 Nous avons pu discuter avec des élèves et leurs parents
00:45:20 à la sortie de cette minute de silence.
00:45:22 L'émotion est encore clairement présente en ce début d'après-midi.
00:45:27 Je rends hommage à un noble honorable.
00:45:30 Voilà les mots du proviseur prononcé avant d'effectuer
00:45:33 cette minute de silence ici au lycée Gambetta-Arras.
00:45:36 - Merci beaucoup, Raphaël Lazarek, en direct d'Arras
00:45:39 pour CNews cet après-midi.
00:45:41 L'émotion, bien normal, il y a un temps pour tout,
00:45:44 mais également d'ores et déjà l'affichage d'une volonté
00:45:48 de faire montre de fermeté.
00:45:50 On l'a senti tout au long du week-end, en réalité,
00:45:53 à travers les mots de Gabriel Attal, principalement, et Lodi Houchard.
00:45:56 Mais ce matin encore, Elisabeth Borne, qui a parlé de barbarie,
00:46:00 qui a dit que la République ne plierait pas face aux terroristes.
00:46:03 Évidemment, il faudrait que tout cela soit suivi des faits.
00:46:05 C'est trop tôt pour dévoiler les plans qui sont à l'étude.
00:46:07 Mais voilà, cette fois, il y a une espèce d'électrochoc,
00:46:09 y compris au sein de l'exécutif.
00:46:11 - Une volonté de fermeté, une volonté de faire savoir aussi
00:46:14 ce qui est fait.
00:46:15 Par exemple, on a beaucoup d'entourages de ministres
00:46:17 qui expliquent au fur et à mesure ce que le gouvernement met en place.
00:46:20 Après, vous le disiez, il faudra voir les effets, évidemment.
00:46:22 Hier, l'Elysée, par exemple, nous informait
00:46:24 que le président de la République demandait un Etat impitoyable,
00:46:27 demandait beaucoup, notamment à son ministre de l'Intérieur.
00:46:30 On sait désormais que demain, dans tous les départements,
00:46:32 il y aura une réunion avec les autorités compétentes.
00:46:34 Ils vont passer en revue département par département
00:46:37 toutes les personnes qui sont fichées dans ce fameux fichier FSPRQ
00:46:41 pour regarder où ils en sont,
00:46:43 est-ce qu'il y a bien une surveillance qui est active,
00:46:45 voir s'il y en a qui sont expulsables, qui ne le sont pas encore,
00:46:48 et accélérer, par exemple, sur les fameux laissés-passer consulaires.
00:46:51 Parfois, on nous explique que ça prend beaucoup de temps,
00:46:53 et bien finalement, de retenter de mettre un petit coup d'accélérateur.
00:46:56 Et puis, on a vu encore à la mi-journée, Gérald Darmanin
00:46:58 qui fait véritablement le bilan de tout ce qui a été mis en place
00:47:01 par Emmanuel Macron depuis 2017,
00:47:03 tout ce qui a été mis en place aussi depuis vendredi dernier,
00:47:06 et surtout qui fait des détails, maintenant extrêmement chiffrés,
00:47:09 sur les personnes présentes de manière irrégulière ou régulière,
00:47:12 et ce que le gouvernement veut mettre en place.
00:47:14 C'est une transparence et une volonté de transparence comme ça,
00:47:18 régulière, qui est assez rare pour être soulignée.
00:47:20 - Maître... Pardon, maître, on s'est déjà parlé tout à l'heure,
00:47:23 mais on va revenir vers vous.
00:47:25 Évidemment, je me tourne naturellement vers vous,
00:47:27 Eleonore Carrois, députée Renaissance.
00:47:29 En effet, Emmanuel Macron demande de passer au peigne fin
00:47:33 ce fichier des radicalisés expulsables.
00:47:36 Il ne faut pas d'oubli dans les procédures.
00:47:38 On a appris qu'il y en avait 193 en attente d'expulsion.
00:47:42 D'accord, mais on a presque envie de dire
00:47:45 pourquoi ça n'a pas été fait avant.
00:47:47 Puisque déjà, il va falloir que dans les faits,
00:47:49 il soit expulsé.
00:47:51 Expulsable, c'est une chose, mais expulsé, c'en est une autre,
00:47:53 on le sait bien.
00:47:55 Mais pourquoi ne l'a-t-on pas fait avant ?
00:47:57 Il faut qu'il y ait combien de professeurs qui meurent
00:47:59 pour qu'on se dise que quelque chose qui est là,
00:48:01 dans l'arsenal législatif, soit mis en oeuvre ?
00:48:04 - Alors, je ne pense pas qu'il fallait qu'il y ait des professeurs qui meurent.
00:48:07 Effectivement, il y a une réaction à cet acte qui est terrible
00:48:10 et qui nous affecte tous.
00:48:12 Et vous l'avez rappelé, nous sommes dans l'émotion
00:48:14 et nous sommes aussi dans la colère,
00:48:17 dans la colère légitime et aussi, on fait bloc
00:48:21 en tant que Républicain, en tant que toutes les forces confondues
00:48:25 pour dire que ce n'est pas possible,
00:48:27 qu'il ne faut pas qu'on s'attaque davantage à nos institutions
00:48:30 pour pouvoir réagir.
00:48:32 En revanche, ce que Darmanin a rappelé,
00:48:34 vous venez de le dire, ce que le ministre a rappelé
00:48:36 c'est ce qui est déjà en place, ce qui a déjà été fait.
00:48:39 Moi, ce qui m'a choqué, c'est quand même ce chiffre
00:48:41 de 43 attentats déjoués depuis 2017,
00:48:43 donc un tous les deux mois, ce qui semble quand même énorme
00:48:46 et ce que les Français ne savaient pas, je pense que c'est important
00:48:48 qu'on le sache et aussi ce qui vient,
00:48:50 est-ce qu'on n'a pas attendu d'avoir ce nouvel attentat pour faire,
00:48:54 c'est-à-dire ce projet de loi immigration
00:48:56 qui va nous être présenté, dont on espère,
00:48:58 vous avez entendu les propos de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:49:00 on espère qu'on va pouvoir en débattre très rapidement,
00:49:03 qui a ce volet aussi pour permettre d'expulser davantage
00:49:07 de personnes qui sont radicalisées,
00:49:09 c'est-à-dire une énorme fermeté envers les personnes
00:49:12 qui portent atteinte à nos valeurs communes.
00:49:15 - Alors pardon, mais oui, 43 déjoués peut-être,
00:49:18 mais j'ai eu l'occasion de consulter ce week-end
00:49:20 la liste des Français qui sont morts
00:49:23 aux mains de terroristes, islamistes ou pas,
00:49:27 depuis 2017, rien que depuis 2017,
00:49:30 c'est-à-dire qu'on nommait toute la période 2015-2016
00:49:33 qui a été une période noire évidemment pour notre pays,
00:49:34 il y en a eu entre 20 et 30 quand même,
00:49:37 qui sont morts dans des...
00:49:38 Donc voilà, ça fait déjà beaucoup trop.
00:49:40 Maître, qu'est-ce qu'il peut faire le gouvernement
00:49:42 pour mettre en œuvre des mesures suffisamment fortes
00:49:45 et qui convainquent tout le monde ?
00:49:47 L'expulsion, comme le disait et comme le rappelait juste titre,
00:49:49 c'est très bien, mais s'il n'y a pas de laissé-passer consulaire,
00:49:53 on les met où ces 193 là, en l'espèce ?
00:49:56 - Je pense qu'il faut être dans une fermeté exemplaire.
00:50:01 On n'a plus le choix aujourd'hui,
00:50:02 donc il faut que ces procédures d'expulsion aillent à leur terme
00:50:05 et que ces personnes soient effectivement expulsées.
00:50:07 Il faut aussi arriver à passer outre les pressions
00:50:10 des différentes associations qui, à chaque fois,
00:50:12 ont mis des bâtons dans les roues dans les procédures
00:50:14 qui ont été diligentées pour expulser ces personnes.
00:50:17 Et on sait, en l'occurrence, pour ce Dominique Bernard
00:50:22 qui a trouvé la mort il y a quelques jours,
00:50:25 on sait que ça n'a pas été le cas.
00:50:27 Et au-delà de ça, nous, ce que nous attendons
00:50:30 à l'Organisation juive européenne, ce que nous dénonçons
00:50:31 et ce que nous faisons depuis des années,
00:50:32 depuis près de 10 ans,
00:50:33 nous déposons des plaintes pour apologie du terrorisme.
00:50:36 Nous déposons des plaintes pour provocation à la haine
00:50:38 parce que nous savons que, avant de commettre des passages
00:50:41 à l'acte criminel, avant de commettre des attentats,
00:50:43 systématiquement, tous ces terroristes dont on a étudié
00:50:46 les téléphones portables, dont on a étudié les ordinateurs,
00:50:49 on sait qu'ils commettent ce type de délit.
00:50:51 Les provocations à la haine, les apologies de terrorisme,
00:50:55 tout cela, on le sait, donc nous déposons des plaintes.
00:50:58 Nous attendons, effectivement, que la justice nous embraye le pas
00:51:02 et qu'il y ait des condamnations qui soient exemplaires.
00:51:04 Je rappelle que pour l'apologie de terrorisme,
00:51:06 c'est 5 à 7 ans la prévention.
00:51:08 Nous n'obtenons jamais ces peines.
00:51:09 - Céline Hervieux, il y a deux choses, quand même, à signaler.
00:51:12 Certes, ce n'est pas votre famille politique,
00:51:14 mais il a fallu du temps à des membres de la France insoumise,
00:51:18 notamment, avant de reconnaître qu'il y avait un terrorisme islamiste.
00:51:22 Je crois que c'est Clémentine Autain qui, en tweetant,
00:51:25 pour la première fois, a collé à "terroriste" l'adjectif d'islamiste.
00:51:29 C'était quand même une grande première.
00:51:31 Donc, ça participe aussi de cette prise de conscience
00:51:33 qui monte en puissance, à la fois dans l'exécutif,
00:51:36 mais y compris, maintenant, dans l'opposition.
00:51:39 Mais, pardon, moi, je vous interpelle sur cette affaire Léonarda,
00:51:42 tout par-delà.
00:51:43 Vous êtes socialiste, à l'époque, vous n'étiez pas, évidemment,
00:51:45 associé ni à François Hollande, vous étiez trop jeune,
00:51:49 ni à Manuel Valls, mais quand même, il y a eu un raté monumental
00:51:52 au moment de la circulaire Valls.
00:51:54 Est-ce qu'il faut supprimer, comme certains le préconisent,
00:51:56 cette circulaire ou est-ce qu'il faut raisonner,
00:51:58 au cas par cas, encore une fois ?
00:52:00 - Alors, je pense qu'il faut toujours avoir en tête, quand même,
00:52:03 l'état de droit en tant que politique, représentant politique.
00:52:05 C'est vraiment notre boussole.
00:52:07 Comme vous l'avez très bien dit tout à l'heure,
00:52:09 moi, je pense qu'au-delà de parler, d'évoquer, là, à ce stade,
00:52:11 aujourd'hui, un jour de deuil national, quand même,
00:52:14 on a fait encore la minute de silence, là, à 14h,
00:52:16 j'étais moi-même présente en mairie, à Paris,
00:52:19 pour avoir ce moment de recueillement
00:52:21 et ce moment d'union nationale qui, je pense,
00:52:23 est très important.
00:52:25 Dans un second temps, évidemment, on peut se poser la question
00:52:27 de l'évolution législative.
00:52:28 Vous l'avez dit très bien vous-même, Nelly, les lois, elles existent.
00:52:31 Donc, je pense qu'il est déjà...
00:52:33 La question, c'est comment on les fait appliquer, déjà,
00:52:35 ces directives qui sont en place,
00:52:37 avant de parler du projet de loi immigration.
00:52:39 Et je pense qu'il faut faire vraiment très attention,
00:52:41 dans ces moments qui sont émotionnellement très durs,
00:52:44 très denses, pour tout le monde, à ne pas faire de confusion
00:52:47 qui viendrait, finalement, à mon avis, obscurcir un petit peu le débat
00:52:51 et, encore une fois, notre boussole qui doit être
00:52:53 au respect de l'Etat de droit.
00:52:55 Parce que c'est ça, justement, notre outil,
00:52:57 face à l'obscurantisme, face au fanatisme,
00:53:00 c'est de faire en sorte que la République ne vacille pas
00:53:03 et qu'elle ne tombe pas, comme les terroristes le souhaiteraient,
00:53:06 dans une perspective de désunion totale,
00:53:08 où on va stigmatiser, pointer du doigt,
00:53:10 évidemment qu'il faut faire du cas par cas.
00:53:12 En l'occurrence, pour ces personnes qui ont été identifiées,
00:53:15 bien sûr qu'il faut procéder à l'expulsion le plus rapidement possible
00:53:18 dans le cadre de la loi.
00:53:19 Et je pense que ce sera fait quand on entend, effectivement,
00:53:21 les discours de l'exécutif.
00:53:23 Pour le coup, moi, en tant que socialiste,
00:53:25 je les rejoins complètement, ces discours de fermeté,
00:53:28 d'autorité, d'exigence sur ces nécessités d'expulsion.
00:53:32 Mais je pense qu'il faut savoir raison garder,
00:53:34 faire attention à toute évolution législative
00:53:36 qui serait faite sous le coup de l'émotion
00:53:38 et qui, finalement, ne réglerait pas le problème en substance.
00:53:41 - Jean-Claude Assier, Céline qui s'énerve et qui fait à l'instant
00:53:44 référence, évidemment, à la loisir et à l'immigration,
00:53:47 elle va prendre, on ne va pas se le cacher,
00:53:49 dans les événements récents, une toute autre teneur.
00:53:51 C'est-à-dire qu'on ne va sans doute pas plus avoir
00:53:54 tout à fait le même débat que celui qui avait été anticipé,
00:53:57 ne serait-ce qu'il y a encore un mois ou deux.
00:53:59 - Je crois qu'on va faire évoluer, justement, l'état de droit.
00:54:02 Et plus on avance dans la connaissance de cette famille
00:54:06 qui a abouti à cette tragédie insupportable,
00:54:09 on se rend compte à quel point l'état de droit, justement,
00:54:13 a été soumis à des pressions qui sont étranges, inattendues,
00:54:18 surprenantes pour certaines, qui fait que le père part et revient,
00:54:22 que le fils est né à les difficultés qu'on connaît
00:54:26 et que le fils cadet a hélas commis la tragédie
00:54:31 dont nous souffrons tous aujourd'hui.
00:54:34 Je pense que, et c'est peut-être le seul point, je dirais,
00:54:39 positif de cette tragédie, c'est que, enfin,
00:54:43 mieux vaut tard que jamais, me direz-vous,
00:54:45 mieux vaut tard que jamais, enfin, les pouvoirs publics,
00:54:48 le gouvernement dans son ensemble,
00:54:50 semblent enfin vouloir durcir son attitude,
00:54:54 être plus exigeants sur un certain nombre de choses
00:54:57 qui sont incompréhensibles.
00:54:59 Le fait, par exemple, que vous entrez,
00:55:01 vous avez moins de 13 ans sur le territoire national,
00:55:03 à 25 ans, vous êtes totalement radicalisés,
00:55:06 mais ça n'a pas d'importance, on ne peut pas vous exclure.
00:55:09 Ça n'a ni queue ni tête et ça ne ressemble à rien.
00:55:12 Donc, petit à petit, je pense que, et j'espère,
00:55:16 qu'on va vers un accord, le débat sur la loi immigration,
00:55:19 dont il faut qu'on ait quand même une articulation forte,
00:55:23 enfin, va démarrer le 6 novembre au Sénat.
00:55:27 J'espère qu'il y aura un accord entre Renaissance,
00:55:30 un certain nombre de députés de la majorité
00:55:33 et les Républicains, j'en suis pas encore tout à fait certain,
00:55:36 ce pays a un impératif besoin, à l'évidence,
00:55:39 de se doter d'une loi sur l'immigration
00:55:42 qui soit sévère, claire à comprendre,
00:55:45 claire à appliquer et qu'on en termine
00:55:48 avec les coups de téléphone du directeur de cabinet
00:55:51 de Pierre, Paul ou Jacques, qui fait que ce que décide la loi,
00:55:54 on ne la respecte pas. Ça suffit, maintenant.
00:55:57 - Élodie, hélas, je vous ai vu un peu réagir
00:55:59 au mot prononcé par Jean-Claude Dassier.
00:56:02 Le problème, c'est que, d'ici là, la politique, on le sait,
00:56:05 va reprendre ses droits, mais quand même un mot
00:56:07 sur ce que le gouvernement a dans sa manche,
00:56:09 on l'espère, comme gage d'efficacité, maintenant.
00:56:12 - Oui, parce que Gérald Darmanin a dit quelque chose de très juste.
00:56:14 Là, la loi immigration, je crois qu'on en a 7 ou 8 reports.
00:56:17 Si la loi immigration avait été déjà votée,
00:56:19 il aurait été possible d'expulser cet assaillant de race.
00:56:22 C'est dans la loi, il n'y a pas besoin de la modifier
00:56:24 dans le texte tel qu'il est aujourd'hui.
00:56:25 Ça permet d'assouplir les règles d'expulsion,
00:56:27 c'est-à-dire que même si vous êtes arrivé avant 13 ans,
00:56:29 même si vous avez un conjoint, vous êtes mari en France,
00:56:32 même si vous avez eu des enfants en France,
00:56:34 il sera désormais possible d'expulser plus facilement
00:56:36 et les motifs pour expulser ces personnes-là
00:56:38 vont être élargis à la délinquance
00:56:40 ou le non-respect des valeurs de la République.
00:56:42 Donc ça, c'est dans le texte.
00:56:43 - Oui, mais il aurait été expulsable, pas forcément expulsé.
00:56:45 - C'est toujours la même histoire.
00:56:46 - Il y a le texte, en l'occurrence, il y a là.
00:56:47 Donc ça fait maintenant 7 fois qu'on retarde.
00:56:49 Vous le disiez, ça va arriver début novembre au Sénat.
00:56:52 Au Sénat, ça devrait plutôt bien se passer.
00:56:54 Les sénateurs sont en train de viler avec Gérald Darmanin
00:56:56 depuis des mois.
00:56:57 À l'Assemblée, ça va être plus compliqué.
00:56:58 Qu'est-ce qu'on entend déjà du côté des Républicains
00:57:00 ou du Rassemblement national ?
00:57:02 C'est, certes, il y a des bonnes choses dans la loi,
00:57:04 mais elle ne va pas assez loin, donc on ne la votera pas.
00:57:06 Donc on est aujourd'hui face à une opposition
00:57:08 qui se dit quand même clairement, oui, c'est mieux que rien,
00:57:11 parce qu'il y a quand même des choses qui vont pour durcir
00:57:14 notre lutte contre l'immigration illégale,
00:57:16 mais on ne la votera pas quand même.
00:57:17 Donc, finalement, statu quo,
00:57:18 nous n'avons pas besoin de renforcer cette loi.
00:57:20 C'est ça aussi qui est compliqué.
00:57:21 On va revenir à la politique politicienne
00:57:23 et on voit dans les déclarations des uns et des autres
00:57:24 que c'est déjà le cas.
00:57:25 - Et Léonore Caroy, convenez avec moi
00:57:26 qu'il y a quand même quelque chose d'ubuesque
00:57:28 dans ce que vient nous décrire, et très justement,
00:57:30 malheureusement, Elodie Huchard.
00:57:31 On en est là quand même.
00:57:32 C'est-à-dire que la politique, parfois,
00:57:34 va à l'encontre de l'intérêt du national, malheureusement.
00:57:38 - Moi, j'ai confiance et je pense que le moment
00:57:40 est tellement grave aujourd'hui et on en convient tous
00:57:43 et que chacun va prendre ses responsabilités.
00:57:45 - Mais regardez, déjà, c'est reporté 7 ou 8 fois
00:57:46 alors qu'on aurait pu déjà la mettre en oeuvre.
00:57:48 - Ça a été reporté parce qu'il y a évidemment
00:57:50 des accords qui sont faits parce que l'idée,
00:57:51 c'est que cette loi puisse être votée
00:57:53 et absolument pas qu'elle passe ou qu'elle soit perçue
00:57:55 ou qu'elle soit imposée ou qu'elle passe par un 49-3.
00:57:58 Je pense que ça, déjà, il faut quand même se le rappeler.
00:58:00 L'idée, c'est vraiment qu'on puisse voter cette loi
00:58:02 et pour pouvoir voter cette loi, ça a été rappelé aussi.
00:58:04 Pour l'instant, l'opposition n'a pas été très responsable
00:58:06 dans ses prises de position.
00:58:07 Je pense qu'on dit qu'on veut une loi sur l'immigration
00:58:10 mais de dire que ça ne nous convient pas
00:58:12 alors que quand même beaucoup de choses sont faites
00:58:14 dans le sens de durcir davantage les conditions de maintien
00:58:18 sur le territoire national, il y a une contradiction
00:58:20 que vous avez soulevée de la part des Républicains
00:58:22 et de l'extrême droite.
00:58:23 Je pense aujourd'hui qu'il faut aussi regarder cette loi
00:58:25 comme une loi équilibrée, une loi qui permet aussi
00:58:27 d'intégrer des immigrés qui travaillent,
00:58:31 des immigrés qui sont justement intégrés dans notre République,
00:58:33 qui partagent nos valeurs, parce qu'il y en a.
00:58:35 Et en ça, je rejoins ce que vous disiez, madame,
00:58:37 sur le fait de ne pas faire d'amalgame
00:58:38 et surtout de ne pas associer systématiquement
00:58:41 et toujours terrorisme avec immigrés.
00:58:43 Je pense que c'est important de le dire.
00:58:45 On le dit peut-être pas assez, mais qu'il faut,
00:58:47 quand c'est le cas, comme cela a été vendredi,
00:58:50 rappeler qu'il y a des personnes qui sont sur notre territoire
00:58:53 qui ne devraient pas pouvoir y être
00:58:55 qui, aujourd'hui, le sont parce que notre loi doit être modifiée
00:58:58 et maintenant, vraiment, que chacun prenne ses responsabilités.
00:59:00 - Dans un instant, on va entendre Gabriel Attal,
00:59:03 qui s'est exprimé après la minute de silence
00:59:05 sur ce qu'il compte aussi mettre en oeuvre
00:59:06 et les messages forts qu'il veut porter.
00:59:08 Mais j'aimerais quand même avoir votre avis,
00:59:09 maître, sur tout ce débat autour des expulsions
00:59:12 et de la loi et de l'appareil législatif.
00:59:14 Est-ce que, même si ce n'est pas particulièrement
00:59:16 votre domaine, la politique,
00:59:17 vous trouvez qu'il y a trop de pergiversations en France
00:59:19 par rapport à d'autres pays, peut-être,
00:59:21 sur la manière de réagir ?
00:59:24 On veut toujours être un peu à contre-tempo,
00:59:26 ne jamais sur-réagir en mode sursaut.
00:59:29 C'est un peu un travers français, quand même.
00:59:32 - C'est un travers français, je vous le confirme.
00:59:33 Il y a des pays qui sont nettement plus réactifs.
00:59:35 Mais je voudrais rebondir sur ce que vous disiez à l'instant.
00:59:37 Évidemment qu'il n'y a pas d'amalgame à faire
00:59:39 entre les immigrés, d'une manière générale,
00:59:41 et les terroristes.
00:59:42 Personne ne fait cet amalgame, que les choses soient très claires.
00:59:45 On est très au carré là-dessus à l'organisation juive européenne.
00:59:49 C'est deux choses totalement différentes.
00:59:50 On connaît par cœur les profils des personnes qui passent à l'acte
00:59:53 et on connaît aussi les immigrés qu'on croise au quotidien,
00:59:56 dans notre vie, tous les jours,
00:59:58 avec lesquels on n'a aucun problème.
00:59:59 Et cet amalgame, les immigrés non plus n'en veulent pas.
01:00:02 Donc une fois ceci posé, ceci dit,
01:00:04 moi ce que je souhaite vous dire, c'est que le laxisme,
01:00:07 les tergiversations dont vous parlez,
01:00:09 nous les avons, nous aussi, lorsque nous allons en justice,
01:00:12 lorsque nous déposons nos plaintes.
01:00:13 Et je le disais, je crois, sur votre antenne, il y a quelques jours,
01:00:15 et je le rappelle parce que c'est à propos aujourd'hui,
01:00:17 dans l'affaire Samuel Paty,
01:00:19 nous avions déposé une plainte
01:00:21 pour des faits de provocation à la haine,
01:00:23 contre le comité Cher Yacine, son président,
01:00:24 que cette plainte avait été suivie par le parquet.
01:00:26 Donc nous sommes partis à l'audience avec des éléments très concrets
01:00:30 que nous avons mis sous les yeux des magistrats de la chambre
01:00:33 qui présidait la 17ème à l'époque,
01:00:36 la 17ème chambre correctionnelle,
01:00:38 et cette chambre-là a prononcé une relax.
01:00:40 Je ne commande pas la décision de justice
01:00:41 parce que je n'ai pas la possibilité de le faire,
01:00:43 mais c'est aussi ça la difficulté.
01:00:44 - Malgré des preuves ?
01:00:46 - Oui, mais cette personne-là, cette personne-là,
01:00:48 aujourd'hui, est placée en détention
01:00:49 dans le cadre de l'affaire Samuel Paty
01:00:52 pour avoir instillé ses idées de haine
01:00:53 à la personne qui est passée à l'acte.
01:00:54 Donc on sait exactement, et c'est ce que je vous disais,
01:00:57 on sait comment faire les plaintes, on les dépose,
01:00:58 on en dépose à tour de bras,
01:00:59 on en est à la 30ème ou la 40ème,
01:01:01 là, aujourd'hui, à l'Organisation juive européenne,
01:01:03 pour les apologies de terrorisme.
01:01:04 Donc on fait le travail.
01:01:05 Mais derrière, il faut qu'on ait des personnes qui sont...
01:01:07 - Là, ça ne coince pas sur le plan législatif, mais sur le plan...
01:01:09 - Non, sur le plan de l'application.
01:01:10 - Non, mais sur le plan de la justice,
01:01:11 c'est l'éternel problème aussi.
01:01:13 - Oui, bien sûr, bien sûr.
01:01:15 - La loi, elle est bien faite, elle permet de faire plein de choses.
01:01:16 Elle nous permet, à nous, citoyens, d'agir, de déposer des plaintes.
01:01:19 Très bien. Il faut que ça suive après.
01:01:20 - On en revient à la réponse pénale.
01:01:21 - Oui.
01:01:22 - Juste un mot, j'ai entendu les réserves,
01:01:25 pour ne pas dire davantage de ma voisine Elodie,
01:01:27 qui connaît mieux l'Assemblée nationale que moi.
01:01:29 Je ne suis pas certain, en effet, qu'il y ait un accord,
01:01:31 demain ou après-demain, entre les Républicains,
01:01:34 entre autres, et la majorité, nous verrons.
01:01:37 Simplement, je vous demande d'imaginer, une seconde,
01:01:40 à quoi ressemblera ce pays,
01:01:44 et l'Assemblée nationale qui est censée le représenter,
01:01:46 si, sur l'immigration, après la double tragédie
01:01:50 que nous avons connue, il n'y a pas un accord possible
01:01:54 pour durcir la loi et la rendre enfin efficace.
01:01:58 Si, véritablement, l'Assemblée nationale n'est pas fichue,
01:02:02 j'ai envie de dire un autre mot,
01:02:04 de se mettre d'accord sur une loi, enfin,
01:02:07 qui dise les choses en matière d'immigration,
01:02:10 et Dieu sait ce qu'il y a à dire,
01:02:13 alors, je ne sais pas comment, en effet, la politique se termine.
01:02:15 Déjà que la politique ne rencontre plus un énorme succès en France,
01:02:19 je vous laisse imaginer la suite.
01:02:22 Je vous parlais de Gabriel Attal tout à l'heure,
01:02:24 qui, à l'issue de la minute de silence,
01:02:26 il était à Confluence-Saint-Honorin, au Collège du Bois-d'Aune,
01:02:28 avec Elisabeth Borne.
01:02:30 C'est là qu'il a observé une minute de silence.
01:02:32 Il a répondu ensuite à quelques questions de journalistes.
01:02:34 On a retenu cet extrait où il parle des islamistes
01:02:37 qui n'aiment pas la République.
01:02:42 -On a un modèle qui nous est envié dans beaucoup de pays du monde.
01:02:45 On a une école qui est laïque, qui est mixte,
01:02:48 et qui est pour tous.
01:02:50 Et c'est précisément ce modèle
01:02:52 que les terroristes, que l'islamisme cherchent à atteindre.
01:02:56 Les islamistes n'aiment pas la laïcité qu'on a dans nos écoles.
01:03:00 Ils veulent nous soumettre à une loi religieuse.
01:03:03 Ils n'aiment pas la mixité, ils veulent soumettre les femmes.
01:03:06 Ils n'aiment pas l'école pour tous.
01:03:09 Ils veulent que le plus grand nombre reste
01:03:11 dans une forme d'obscurantisme
01:03:13 pour qu'ils puissent imposer leurs lois.
01:03:15 Oui, on doit défendre notre modèle.
01:03:17 Et je dois le dire, j'ai été très ému d'entendre des élèves
01:03:21 défendre et revendiquer ce modèle de l'école à la française.
01:03:24 -Alors, les profs demandent, ces interviews,
01:03:28 un meilleur accompagnement sur le plan de la laïcité.
01:03:31 J'ai vu que certains d'entre eux réclamaient carrément
01:03:34 un plan laïcité.
01:03:37 Je ne sais pas trop ce que ça comporte pour l'instant.
01:03:39 Par exemple, Delphine Girard.
01:03:41 Je vais vous la citer.
01:03:43 Elle travaille à Vigilance Collège-Lycée.
01:03:45 Elle nous dit que la laïcité doit devenir une priorité pédagogique.
01:03:49 Elle exige une culture que les élèves...
01:03:52 Jusque-là, pourquoi pas ?
01:03:54 Mais elle rajoute que les profs n'ont pas toujours...
01:03:57 C'est-à-dire que des profs qui ont été formés dans les UFM,
01:04:00 dans l'école de la République,
01:04:02 ils n'ont pas la culture de la laïcité.
01:04:05 À quel moment on a laissé partir tout ça en vrille ?
01:04:07 -Je ne sais pas si on peut aller jusqu'à dire
01:04:09 que les profs n'ont pas la culture de la laïcité.
01:04:12 Ca laisserait entendre qu'ils portent une forme de responsabilité.
01:04:15 Il y a évidemment un défaut d'accompagnement.
01:04:17 Il suffit d'écouter les profs, les enseignants autour de nous
01:04:20 pour savoir que depuis l'affaire Samuel Paty,
01:04:22 mais même avant, avec le fameux mouvement Pas de Vague,
01:04:25 dès qu'il y a des difficultés,
01:04:27 il y a assez peu de liens et de communication
01:04:29 entre les enseignants et leur administration, l'Education nationale,
01:04:33 parce que tous ces sujets sont extrêmement sensibles
01:04:35 et que quelque part, on voit que finalement,
01:04:37 c'est ce qui est terrible.
01:04:39 -Ca va commencer encore. 57 % s'autocensurent
01:04:41 dans le fait de prodiguer des cours d'éducation civique.
01:04:43 -Mais oui, parce qu'en fait, c'est la peur qui règne.
01:04:46 Et on entend de plus en plus d'enseignants, malheureusement.
01:04:48 Et suite à ce drame, je pense que ça va augmenter,
01:04:51 cette idée de dire que finalement,
01:04:53 on n'ose même plus aborder ces questions de laïcité
01:04:56 dans le cadre de la classe
01:04:58 parce qu'on est victime de menaces, d'harcèlement,
01:05:02 et donc tout cela est effectivement dramatique.
01:05:04 Et moi, vraiment, j'ai une énorme pensée
01:05:06 pour la communauté éducative aujourd'hui et au-delà,
01:05:09 qui est touchée vraiment en son coeur.
01:05:11 Et là, j'espère, les grands discours
01:05:13 du ministre de l'Education nationale,
01:05:15 on en a eu, on en aura encore,
01:05:17 mais en attendant, ce qu'on attend,
01:05:19 c'est que sur le terrain, les choses évoluent.
01:05:21 Alors peut-être qu'il faut effectivement un accompagnement
01:05:23 plus spécifique sur cette question de la laïcité.
01:05:25 Moi, c'est ce que je pense.
01:05:27 Ce matin, il y a eu un temps d'échange entre 8h et 10h
01:05:29 avec des espaces de parole
01:05:31 où on a pu échanger et que les élèves aussi
01:05:33 puissent avoir leur place.
01:05:35 Est-ce qu'on ne pourrait pas aussi réfléchir
01:05:37 à la façon dont on peut intégrer les élèves aussi
01:05:39 à ces réflexions de comment aborder finalement les sujets ?
01:05:42 La chose n'est pas simple.
01:05:44 Je ne dis pas que c'est facile et que ça va se régler en quelques semaines.
01:05:46 -Tous les élèves ou des représentants d'élèves qui viendraient ?
01:05:48 -Ça peut être des représentants d'élèves éventuellement.
01:05:50 En tout cas, il faut qu'on crée des espaces de parole
01:05:53 en plus de l'accompagnement spécifique des enseignants
01:05:56 pour essayer d'élaborer sur ces questions, justement,
01:06:00 de la citoyenneté, de la laïcité, de ce que c'est que la République,
01:06:03 de ce que c'est que faire communauté.
01:06:05 Je termine en parlant de l'expérience
01:06:07 d'une de vos consoeurs journalistes
01:06:10 qui a suivi pendant des mois, qui a intégré le collège de Samuel Paty
01:06:14 après le drame et qui a essayé de comprendre, de filmer
01:06:18 la façon dont finalement on travaille sur la question de la résilience.
01:06:21 Elle expliquait que c'est très intéressant
01:06:23 que ce qui permet d'aller de l'avant au-delà de la barbarie,
01:06:26 c'est la construction de commun.
01:06:28 C'est justement cette question de l'identité.
01:06:30 Ce n'est pas alors ne rien céder au terrorisme, c'est ça.
01:06:33 C'est justement réfléchir sur ce qui nous rassemble.
01:06:35 Et ces questions républicaines de laïcité, c'est notre identité.
01:06:38 Il faut le défendre.
01:06:39 Et je suis plutôt d'accord avec ce que disait le ministre de l'Éducation.
01:06:42 - Le Honneur Caroyal.
01:06:43 Ceci dit, un plan laïcité, un nouveau plan.
01:06:46 Dès qu'il y a un problème dans notre pays,
01:06:48 on s'attelle à un plan.
01:06:50 C'est le mot un peu magique, le plan.
01:06:52 Ça va changer quoi ? Un plan laïcité.
01:06:54 S'il y a toujours de la défiance de la part de parents d'élèves
01:06:57 qui viennent menacer les profs,
01:06:59 sur l'impossibilité de nommer un seul établissement
01:07:02 du nom de Samuel Paty,
01:07:03 il a été suggéré de le faire pour Arras avec Dominique Bernard.
01:07:06 On verra d'ailleurs si ça prend
01:07:08 et si on va vraiment au bout de la logique.
01:07:12 Après, il n'est pas question d'accuser qui que ce soit.
01:07:14 On peut comprendre aussi que certains collèges
01:07:16 se sentent plus visés que d'autres du fait de leur appellation.
01:07:19 Mais quand même, un plan laïcité.
01:07:21 Franchement, qu'est-ce que ça change ?
01:07:24 - Moi, je pense que vous avez raison sur la question du plan.
01:07:26 Ce n'est pas la question.
01:07:27 La question, c'est qu'est-ce qu'on fait ?
01:07:29 On a un problème qui existe, qui avait déjà été identifié
01:07:32 par le ministre de l'Éducation nationale,
01:07:34 notamment lorsqu'à sa rentrée, il s'était attaqué à la question des abayas.
01:07:37 Il avait été très critiqué, notamment par une partie gauche de l'hémicycle,
01:07:41 qui disait que ce n'était pas le sujet.
01:07:42 Moi, je pense que c'est exactement le sujet.
01:07:44 Ce n'est peut-être pas le seul sujet, mais ça fait partie.
01:07:46 Le sujet de la laïcité, c'est un sujet qui est là
01:07:48 et auquel il faut s'attaquer.
01:07:50 Il y a le sujet de l'éducation civique,
01:07:52 qui, à mon sens, est beaucoup plus important.
01:07:54 Après, on peut faire un plan, on peut faire tout ce que vous voulez.
01:07:56 Mais le fait est qu'aujourd'hui,
01:07:57 si les professeurs ne se sentent pas légitimes ou en sécurité
01:08:01 pour pouvoir parler des choses qui sont les plus essentielles,
01:08:03 qui sont faire nation, qu'est-ce qui nous définit, nous, Français,
01:08:06 qu'est-ce qui fait que nous avons des valeurs communes,
01:08:10 nous faisons partie d'une culture, d'une unité républicaine,
01:08:15 on a un véritable problème.
01:08:17 Ce problème, on n'a pas attendu cette tragédie de vendredi,
01:08:20 ni Samuel Paty pour en parler.
01:08:23 Je pense qu'aujourd'hui, évidemment, c'est un accélérateur
01:08:26 et forcément, il y a eu une réaction à ce qui s'est passé.
01:08:29 Mais ce qui l'importe, c'est de continuer.
01:08:31 Et d'ailleurs, dans le programme de rentrée du ministre de l'Éducation,
01:08:34 il y avait un accent qui était mis sur l'éducation civique,
01:08:37 sur la laïcité et sur nos valeurs.
01:08:40 D'ailleurs, nos valeurs, ce qui fait que nous faisons société,
01:08:43 c'est aussi dans le programme du gouvernement, dans son ensemble.
01:08:46 Et je pense qu'il est important de rappeler ce qu'a dit la Première ministre ce matin.
01:08:49 Je pense qu'il ne faut pas faiblir.
01:08:51 Évidemment, nous sommes dans l'émotion, il y a la colère, il y a la peur,
01:08:54 ça a été rappelé.
01:08:55 Mais il faut surtout que nous soyons tous fermes et unis
01:08:58 pour répondre efficacement face à cette menace
01:09:00 qui est une menace qui nous concerne tous, finalement.
01:09:03 - J'aimerais qu'on comprenne aussi quelques minutes
01:09:06 pour voir ce qui se passe du côté du Proche-Orient,
01:09:09 puisque, vous le savez, dans le contexte dans lequel on vit
01:09:12 et ce climat anxiogène, il est aussi alimenté
01:09:15 par ces événements récents en Israël.
01:09:18 Israël qui annonce aujourd'hui qu'il n'y a pas, non pas 120 ou 130 personnes
01:09:24 qui sont en fait retenues otages par le Hamas, mais 199.
01:09:28 C'est-à-dire qu'on a établi une fois qu'on a compté, malheureusement,
01:09:31 les morts qui entre-temps ont tous été retrouvées sur les lieux de massacre
01:09:35 et que les familles qui se sont signalées avec leurs enfants qui ne sont pas rentrés,
01:09:39 ils sont bel et bien quasiment 200, donc retenus otages.
01:09:43 L'assaut, lui, il prend un petit peu plus de temps que prévu.
01:09:45 Il y a des questions de préparation et stratégiques réelles qui sont en jeu.
01:09:50 J'aimerais qu'on en vienne aussi à la peur.
01:09:53 Il y a une peur du côté des établissements français.
01:09:56 Il y a une peur aussi des Français qui résident en Israël.
01:10:01 Aujourd'hui, on a tourné ce reportage dans une banlieue d'Ajdod,
01:10:04 la banlieue sud, où les enfants ont fui les zones de combat
01:10:08 pour venir s'installer chez leurs parents pendant la guerre.
01:10:11 Je vous propose de regarder ce reportage de Fabrice Elsner avec Antoine Estève.
01:10:16 Tous les soirs, Salomé appelle son mari, policier engagé dans la traque des terroristes.
01:10:22 Il l'a vu deux fois depuis les attaques du 7 octobre.
01:10:25 - Ça va, chérie ? - Ça va, et toi ?
01:10:28 - Ça va, je suis un peu folle aujourd'hui.
01:10:32 De rester encore enfermée comme ça encore une semaine,
01:10:35 je ne crois pas que je pourrais tout dire.
01:10:37 - Tu manques très fort. - Fais attention à toi, mon beau-fils.
01:10:40 - Tu manques très fort, tu es un courant.
01:10:42 - OK, je vais. - Si je ne réponds à mon téléphone,
01:10:44 tu n'appelles pas la caissière, OK ? - OK, bon, je m'en vais.
01:10:46 Depuis 10 jours, cette famille est enfermée dans l'appartement des parents,
01:10:49 au sud d'Ajdod.
01:10:51 Salomé, l'aîné, a quitté sa maison d'Achkelon,
01:10:53 trop proche des zones de combat.
01:10:55 Les enfants vivent au rythme des alertes
01:10:57 et des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza.
01:10:59 - Toute la nuit, on a...
01:11:02 On voit les missiles voler à droite, à gauche,
01:11:07 et on voit le dôme de fer intervenir, voilà.
01:11:10 L'appartement de Laurent est équipé d'une pièce bunker
01:11:12 qui permet de se réfugier pendant les explosions.
01:11:15 - On a tout, les jeux pour les enfants,
01:11:17 la nourriture qui dure longtemps,
01:11:19 les chips, premiers secours,
01:11:22 des bouteilles d'eau.
01:11:24 - À la nuit tombée, David, le fils de la famille,
01:11:27 doit aller chercher sa femme qui travaille à moins d'un kilomètre.
01:11:30 - Chéri, je suis rentré dans la voiture, là.
01:11:32 Tu descends, tu me dis où je viens te chercher.
01:11:34 Devant l'immeuble ou vers le parking ?
01:11:37 - Il sait qu'il prend des risques car les attaques de roquettes
01:11:41 sont encore plus nombreuses le soir.
01:11:43 - Faut pas rester 2 heures le plus.
01:11:46 Parce que plus tu es 2 heures, le plus tu te mets en danger
01:11:48 et plus tu as un risque de te faire attraper
01:11:51 dans une alarme pour les roquettes.
01:11:54 - Donne-moi ça. Je mets les sacs de l'autre côté.
01:11:57 - Non, Laurent, c'est là.
01:11:59 - C'est très stressant d'être dehors.
01:12:04 J'ai déjà eu une alerte plusieurs fois dehors
01:12:06 et on est obligés de s'allonger par terre
01:12:08 si on ne trouve pas un endroit où se protéger.
01:12:10 - Comme une majorité des habitants du sud d'Israël,
01:12:12 cette famille française immigrée perd peu à peu l'espoir
01:12:15 de retrouver une vie normale.
01:12:17 Maître Welkin-Melki, c'est le quotidien, ça, des Israéliens.
01:12:22 C'est fini, mais c'est pas fini. En fait, c'est jamais fini.
01:12:25 C'est ça qu'il faut se dire.
01:12:27 - Non, c'est jamais fini.
01:12:29 Je veux dire aujourd'hui que c'est une guerre qui est juste
01:12:31 qu'Israël mène. Je le redis, c'est une guerre qui est juste,
01:12:35 c'est une guerre qu'elle mène pour l'humanité,
01:12:37 contre le terrorisme.
01:12:39 Et cela, il faut bien l'avoir en tête.
01:12:41 Lorsque Israël va rentrer dans Gaza,
01:12:44 il y aura inéluctablement des victimes des 2 côtés.
01:12:47 C'est le prix à payer pour Israël aussi que de perdre ses soldats,
01:12:50 que de perdre sa jeunesse dans ce combat.
01:12:53 Et ce prix à payer, elle sera seule en Israël à le payer.
01:12:59 Je m'explique. Désolée, je suis émue par les images qu'on vient de voir.
01:13:04 Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a aucun pays qui accepterait,
01:13:07 aucun pays n'accepterait d'avoir 5000 roquettes qui tombent sur son sol,
01:13:10 aucun pays n'accepterait d'avoir autant de blessés,
01:13:13 aucun pays n'accepterait d'avoir près de 200 otages,
01:13:16 des femmes, des enfants, des bébés, des personnes âgées.
01:13:20 Aucun pays n'accepterait ça.
01:13:22 Alors oui, bien sûr que la situation en Israël est dramatique,
01:13:25 bien sûr que la situation à Gaza est dramatique aussi,
01:13:28 mais la guerre qu'Israël mène pour se libérer de tout cela
01:13:31 est une guerre juste.
01:13:32 Et encore une fois, c'est un service qu'elle rend à l'humanité tout entière,
01:13:35 je le dis et je le redis.
01:13:36 La lutte contre le terrorisme doit être internationale
01:13:38 et doit être de concert.
01:13:40 Et effectivement, la France a été durement touchée il y a quelques jours.
01:13:44 On voit bien que le terrorisme frappe partout dans le monde.
01:13:48 Et ce terrorisme, qu'il soit en France, en Israël, aux Etats-Unis,
01:13:52 ailleurs dans le monde, c'est le même, c'est exactement le même,
01:13:56 c'est le même mode opératoire
01:13:57 et c'est cette même idéologie islamiste mortifère qui est au manœuvre.
01:14:02 Un mot de diplomatie qui s'active, évidemment,
01:14:06 Catherine Colonna qui est allée sur place ce week-end.
01:14:10 Harold, il y a eu des entretiens entre Emmanuel Macron
01:14:14 on le sait, et notamment les dirigeants iraniens.
01:14:17 On a l'impression qu'il ne parle pas tout à fait le même langage
01:14:20 mais s'est voulu peut-être de détourner un petit peu l'attention
01:14:24 sur des sujets périphériques.
01:14:27 On se dit quand même les choses clairement avec l'Iran aujourd'hui.
01:14:30 Si il y a conversation téléphonique entre le président de la République française
01:14:36 et le président de la République islamique d'Iran,
01:14:40 c'est que vraiment on a des choses à se dire.
01:14:43 Donc les communiqués qui sont publiés ne nous donnent pas la teneur.
01:14:47 Ils nous disent des choses un peu protocolaires, si vous voulez.
01:14:51 Emmanuel Macron qui dénonce le fait que Ibrahim Raisi
01:14:57 n'ait pas qualifié l'attaque d'Amas de terrorisme.
01:15:00 Il n'y a même pas fait allusion,
01:15:02 sauf en le décrivant comme résistance légitime.
01:15:06 Et dans l'autre sens, Ibrahim Raisi dit de la France
01:15:11 que vous devriez permettre les rassemblements
01:15:13 en faveur du peuple palestinien dans votre pays
01:15:18 car c'est la cause juste.
01:15:20 De fait, ils ont été interdits mais ils ont quand même eu lieu.
01:15:23 Parce que la République, il y avait 3000 personnes.
01:15:25 Ça c'est vrai.
01:15:26 Donc derrière ce qu'ils peuvent vraiment se dire,
01:15:29 derrière cet affichage de communiqué et communiqué que j'ai lu,
01:15:32 officiel tous les deux,
01:15:34 c'est qu'on parle du rôle de l'Iran
01:15:40 dans ce conflit-ci.
01:15:41 L'Iran a des troupes en Syrie,
01:15:43 la brigade des gardes révolutionnaires dites Al-Quds.
01:15:47 Jérusalem.
01:15:49 Jérusalem en arabe et en persan.
01:15:52 Ils sont présents comme conseillers au Liban
01:15:57 mais on semble croire qu'ils sont présents
01:16:01 dans les rangs du Hamas.
01:16:04 Y compris lors de l'attaque perpétrée samedi.
01:16:07 Des Israéliens ont entendu des soldats qui échangaient en farcie.
01:16:11 Il y a donc une participation active en fait.
01:16:14 Et pas simplement un soutien financier ou un alarmement.
01:16:17 Ça reste un fait nouveau quand même
01:16:19 et qu'on aura sans doute l'occasion de commenter à nouveau.
01:16:22 J'aimerais juste parler aussi des répercussions de ce conflit en France
01:16:25 et du fait qu'il y a des personnalités qui prennent fait et cause
01:16:28 pour l'une ou l'autre partie.
01:16:30 Ça a été le cas avec ce tweet
01:16:32 diversement interprété de Karim Benzema,
01:16:36 le footballeur qui aujourd'hui évolue en Arabie Saoudite.
01:16:39 J'aimerais qu'on le voit ce tweet de Karim Benzema
01:16:43 et puis après on entendra la réaction que ça a suscité
01:16:45 chez un certain nombre de personnalités politiques
01:16:47 notamment invitées sur notre antenne.
01:16:49 Je ne sais pas si on peut l'apercevoir, si on m'entend en régie.
01:16:52 Bon, c'est pas grave.
01:16:53 Voilà, Karim Benzema qui dit
01:16:54 "Toutes nos prières pour les habitants de Gaza
01:16:55 victimes une fois de plus de ces bombardements injustes
01:16:57 qui n'épanouissent ni femmes ni enfants."
01:16:59 Écoutez la réaction de Nadine Morano.
01:17:05 Alors, il y a un petit souci, on l'entendra un petit peu plus tard.
01:17:08 Nadine Morano, elle nous dit en substance,
01:17:10 je vais la paraphraser, c'est énerveux,
01:17:13 "C'est un élément de propagande du Hamas."
01:17:16 Pour elle, ça va aussi loin.
01:17:18 Bon, est-ce qu'il aurait dû dire quelque chose la semaine dernière
01:17:21 à minima pour que ce tweet aujourd'hui soit entendable ?
01:17:24 C'était ma question, parce que j'ai peu suivi les déclarations
01:17:27 du Haut-Politique de Karim Benzema.
01:17:29 En tout cas, sur Instagram, il n'a rien dit.
01:17:31 Mais je sais que c'est important, je sais qu'en tout cas,
01:17:33 c'est attendu par une partie de l'opinion publique
01:17:35 et des réactions des personnages publics connus
01:17:38 sur le plan sportif, culturel, artistique.
01:17:40 -Il n'y en a pas eu des masses, on va dire la vérité.
01:17:42 -Non, mais parce qu'en fait, le problème, c'est que si vous voulez,
01:17:44 dès que vous dites quelque chose, enfin, c'est aussi la preuve,
01:17:46 dès que vous dites quelque chose,
01:17:48 vous êtes finalement dans un camp contre un autre
01:17:50 et donc il n'y a aucune espèce de place pour la nuance
01:17:52 qu'il puisse y avoir sur des applications comme X
01:17:54 où finalement, on doit résumer notre pensée en quelques caractères.
01:17:57 Donc, ça, je pense que c'est quand même très compliqué.
01:18:01 Après, sur les propos de Nadine Morano,
01:18:04 je pense que là, on est encore une fois dans l'excès.
01:18:07 Voilà, moi, je pense que les gens sont libres d'exprimer leur opinion.
01:18:11 On voit bien qu'effectivement, vous parlez de l'importation
01:18:13 sur le territoire français, c'est très compliqué.
01:18:15 Par rapport à ce que disait madame, effectivement,
01:18:17 il faut affirmer, et c'est indubitable,
01:18:20 le fait qu'Israël a le droit de se défendre.
01:18:23 C'est extrêmement clair, vraiment, pour tout le monde.
01:18:26 Mais ça ne répond pas à la question
01:18:28 de la finalité d'une invasion terrestre telle qu'elle est prévue.
01:18:31 Et moi, je pense, à titre personnel,
01:18:34 que c'est une opération qui est mal organisée,
01:18:37 mal communiquée aussi à la population d'Israël
01:18:39 et qui ne fait pas de distinction entre les militants et les civils
01:18:42 parce que ce n'est pas possible en l'état.
01:18:44 Je crains qu'en fait, ça n'ait pas les conséquences attendues
01:18:47 et qu'on soit là, en fait, à la veille de l'avènement
01:18:51 d'une nouvelle génération qui sont blessées dans leur chair,
01:18:54 des deux côtés, d'ailleurs, et qu'on repart, en fait.
01:18:58 C'est sans fin, justement, vous disiez, c'est sans fin.
01:19:01 Je me suis demandé si finalement, la paix,
01:19:04 la question de la prise en compte du droit humanitaire international,
01:19:07 est-ce que ce n'est pas ça, justement, la limite et le cadre
01:19:10 qui permettraient qu'on puisse sortir, en fait, d'un cycle de l'horreur.
01:19:14 En gros, ce qu'elle nous dit, c'est, juste en deux mots,
01:19:16 est-ce que ce triposte nous éloigne encore un peu plus de la paix
01:19:20 et d'une paix dans la région ?
01:19:21 De fait, non, mais on n'a pas le choix.
01:19:23 Israël n'a pas le choix, aujourd'hui.
01:19:24 Il faut bien comprendre cela.
01:19:25 Si la même chose se produisait sur le sol français
01:19:28 et que vous aviez 200 otages français
01:19:30 qui seraient pris quelque part dans une cité
01:19:33 qu'on appelle "territoire perdu de la République",
01:19:35 sans en désigner une seule,
01:19:37 si c'était le cas, vous ne seriez pas en train de réfléchir
01:19:40 pour savoir si oui ou sinon il faudrait faire
01:19:42 une invasion terrestre dans ces territoires perdus.
01:19:44 - Je pense que si, dans les conditions.
01:19:45 - Je ne pense pas que vous poseriez une demi-seconde cette question.
01:19:49 Pour revenir sur le poste de Karim Benzéna,
01:19:51 en quelques secondes, évidemment que c'est un élément de propagande du Hama,
01:19:55 ça ne peut être que compris comme cela,
01:19:57 puisqu'il ne s'est pas exprimé la semaine dernière.
01:19:59 Karim Benzéna, c'est une figure,
01:20:01 ça draine énormément de haine sur les réseaux sociaux,
01:20:05 le poste qu'il a mis,
01:20:06 et il encourage, par ses propos,
01:20:08 à tenir encore plus de propos haineux sur les réseaux sociaux.
01:20:12 Donc oui, c'est un argument de propagande,
01:20:15 il le sait bien,
01:20:16 et lorsqu'il le fait, je pense qu'il en a totalement conscience.
01:20:19 - Merci à ceux qui nous ont rejoints pour cette heure d'émission.
01:20:22 Merci beaucoup, Eleonore Caroy, et à très bientôt, on l'espère.
01:20:24 Merci Céline Hervieux et Maître, bien sûr, de vous avoir accompagnés.
01:20:27 On marque une courte pause.
01:20:28 Jean-Claude, vous restez.
01:20:29 On parlera aussi de ce qui se dit sur le terrain
01:20:34 à l'issue des prises de parole d'Elisabeth Borne et Gabriel Attal,
01:20:37 un petit peu plus tôt ce matin.
01:20:38 Nous serons d'ailleurs en lien avec un syndicat d'enseignants
01:20:41 pour voir comment ils attendent l'exécutif sur ce terrain aujourd'hui.
01:20:46 A tout de suite.
01:20:47 Avant de retrouver Vincent Ferrandèche pour le JT de 16h,
01:20:53 un mot évidemment de cet hommage qui sera rendu aussi à Samuel Paty,
01:20:58 ce soir à 18h30, puisqu'il y a trois ans, jour pour jour,
01:21:02 il était assassiné à quelques mètres de son collège de Conflans-Saint-Honorin.
01:21:06 Le professeur d'histoire-géographie égorgé après avoir montré
01:21:10 des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.
01:21:15 L'hommage sera rendu à 18h30, Célia Barotte, un peu partout en France,
01:21:20 il faut le dire, à l'appel des collectivités.
01:21:24 Il va y avoir vraiment, au-delà des établissements scolaires,
01:21:28 toutes les collectivités territoriales ont décidé de jouer le jeu.
01:21:31 Mais vous, vous êtes à Conflans-Saint-Honorin,
01:21:33 où évidemment, y compris la minute de silence tout à l'heure,
01:21:36 avait une portée, une saveur particulière.
01:21:38 Oui, effectivement, et c'est à partir de 18h30, ici, place de la liberté,
01:21:46 que la ville de Conflans-Saint-Honorin va rendre hommage à l'enseignant décédé.
01:21:51 La commémoration municipale doit commencer avec l'allocution du maire Laurent Brosse,
01:21:57 où une minute de silence sera respectée.
01:22:00 Et enfin, près de ces monuments, près de ce livre,
01:22:03 comme vous pouvez le voir derrière moi, un livre d'expression,
01:22:06 il y aura des gerbes de fleurs déposées par les officiels,
01:22:10 par les représentants de la commune.
01:22:12 Il y a aussi les conseils municipaux des jeunes ou encore des enfants
01:22:16 qui vont être présents à ce moment de recueillement,
01:22:19 un moment de recueillement animé par les musiciens du Conservatoire.
01:22:23 La Marseillaise sera bien sûr chantée, jouée par les officiels, par les musiciens.
01:22:29 Les habitants de Conflans-Saint-Honorin seront ensuite invités
01:22:33 à participer à l'expression de ce mur de liberté,
01:22:38 un mur qui va accueillir de nombreux messages en hommage à Samuel Paty.
01:22:42 De nombreux réverins sont attendus ce soir, dès 18h30, sur cette place de la liberté.
01:22:46 Merci beaucoup, chère Célia.
01:22:48 On vous retrouvera bien évidemment tout au long de la soirée.
01:22:51 Pour l'instant, notez qu'on en parlera bien sûr avec des représentants du corps enseignant.
01:22:56 Et puis sur ce plateau, outre Jean-Claude Dacier et Lodi Huchard,
01:22:59 j'accueillerai Jean-Pierre Saccoun, qui est fondateur et président de l'association Unité Laïque.
01:23:04 Il a sans doute beaucoup de choses à nous dire sur la tournure que doivent prendre les événements,
01:23:09 y compris l'enseignement de l'éducation civique dans nos écoles,
01:23:12 à la lumière de ces deux drames à trois ans d'écart.
01:23:16 Mais pour l'heure, c'est le journal avec vous, Vincent.
01:23:18 On va parler du reste de l'actualité, et notamment de ces 199 personnes
01:23:21 qui ont été prises en otage par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre.
01:23:24 Ça a été confirmé.
01:23:25 C'est un nouveau bilan, effectivement, actualisé par l'armée israélienne.
01:23:28 Les efforts concernant les otages sont une priorité nationale,
01:23:31 a déclaré un porte-parole de Tsaïl.
01:23:33 Sachez que l'assaut a tué plus de 1 400 personnes en Israël.
01:23:36 La riposte sur Gaza a, elle, fait plus de 2 750 victimes.
01:23:41 Et justement, on va se rendre sur place, rejoindre Antoine et Steph avec Fabrice Elsner.
01:23:45 Bonjour à tous les deux.
01:23:46 Vous êtes à la frontière entre l'Égypte et Gaza.
01:23:49 On sait que la population de Gaza a été appelée à évacuer vers cette zone.
01:23:52 Quelle est la situation sur place ?
01:23:54 Oui, effectivement, nous sommes ici en Israël,
01:23:59 au confins des trois frontières, en fait.
01:24:01 Vous avez la frontière avec l'Égypte, qui se trouve sur la gauche de cette route frontalière.
01:24:05 Vous avez la frontière avec Gaza, qui se trouve juste au bout là-bas.
01:24:08 C'est le poste frontière de Rafah, c'est la grande ville du sud de la bande de Gaza.
01:24:11 Vous entendez les avions qui bombardent en ce moment, d'ailleurs, cette partie de la bande de Gaza.
01:24:15 Et ici, nous sommes en Israël.
01:24:17 Alors, c'est une zone où l'artillerie israélienne est beaucoup plus discrète que dans le nord.
01:24:21 Vous savez, vous avez vu certainement ces images autour de Jderot,
01:24:24 de ces énormes points de regroupement d'artillerie lourde
01:24:27 et de chars israéliens qui sont prêts là-bas à entrer dans la bande de Gaza.
01:24:31 Ici, l'armée est beaucoup plus discrète.
01:24:33 On a vu avec Fabrice Elsner, dans les dunes, dans le désert qui se trouve autour de nous,
01:24:36 des chars, des positions d'artillerie beaucoup plus cachées,
01:24:39 qui étaient effectivement peu prises à partie directement
01:24:42 par les combattants qui se trouvent de l'autre côté de la frontière.
01:24:44 En revanche, cette route sur laquelle on se trouve,
01:24:46 eh bien tous les matins, elle est prise pour cible par des tireurs
01:24:49 qui se trouvent de l'autre côté sur la bande de Gaza.
01:24:51 Donc, c'est une route qui est considérée comme très dangereuse par les soldats qui sont ici.
01:24:55 Vous le disiez tout à l'heure, ici, tout le monde ne parle que des otages
01:24:58 et du nombre de victimes des attentats du week-end dernier.
01:25:01 Ces otages, justement, qui semblent faire reculer d'un pas l'invasion terrestre
01:25:05 décidée par le gouvernement, si elle a lieu dans les prochains jours.
01:25:08 En tout cas, ils prennent beaucoup soin de communiquer autour de cette invasion
01:25:12 en disant que pour le moment, elle est en stand-by.
01:25:14 En direct, donc, de pratiquement la ligne de front de l'Israël.
01:25:18 Merci à vous et merci à Fabrice Elzener qui vous accompagne.
01:25:21 On en vient à présent à ces images de l'attaque du Hamas
01:25:24 qui ont été publiées par l'armée israélienne.
01:25:26 Et je préfère vous prévenir, attention, peut-être qu'elles ne sont pas accessibles
01:25:30 aux âmes les plus sensibles parmi vous.
01:25:32 Le 7 octobre dernier, les soldats du Hamas portaient effectivement
01:25:35 des caméras embarquées.
01:25:37 Sur les images que vous allez voir, on y voit le commando prendre d'assaut
01:25:40 le kiboutz de Soufa près de la bande de Gaza.
01:25:42 Certaines images, certaines parties de ce reportage peuvent effectivement choquer.
01:25:46 Elles sont commentées par Augustin Donadieu.
01:25:48 Nous sommes au petit matin du 7 octobre.
01:25:52 Ces terroristes du Hamas prennent d'assaut le kiboutz de Soufa
01:25:56 à 3 km de la frontière sud de la bande de Gaza.
01:25:59 Après un premier échange de tir avec des gardiens,
01:26:02 les hommes pénètrent dans le village
01:26:05 en prenant le soin de crever les pneus de cette ambulance.
01:26:10 Pour qu'elle ne puisse pas permettre de sauver des vies.
01:26:13 La traque des habitants se poursuit.
01:26:16 Cet homme, dont on aperçoit la silhouette,
01:26:20 n'échappera pas aux balles des terroristes.
01:26:23 Les membres du Hamas continuent leur progression.
01:26:26 Probablement attirés par la sonnerie du téléphone qui émane de cette maison,
01:26:31 ils pénètrent à l'intérieur et inspectent chaque pièce méthodiquement
01:26:38 à la recherche du moindre signe de vie.
01:26:40 Mais dès qu'un doute survient, comme dans cette cage d'escalier,
01:26:44 ils tirent.
01:26:46 Ce croyant en terrain conquis,
01:26:50 l'assaillant qui porte la caméra avance à découvert.
01:26:54 Le chef de sécurité du village vient de neutraliser le terroriste
01:27:01 mettant ainsi fin à sa macabre mise en scène.
01:27:08 Le président de la République a mis en garde le chef de l'Etat iranien
01:27:11 contre toute escalade ou extension du conflit dans la région.
01:27:16 L'Iran a une responsabilité et doit tout mettre en oeuvre
01:27:19 pour éviter tout embrasement régional.
01:27:21 Selon Emmanuel Macron, 19 Français ont été tués lors de cette attaque du Hamas.
01:27:26 13 sont toujours portés disparus.
01:27:28 Dans le reste de l'actualité, le frère de Mohamed Lamine à Bérouz
01:27:32 est jugé aujourd'hui pour menace de mort contre un avocat.
01:27:36 Charaf Dine Aberrouz aurait menacé de s'en prendre à Thibault de Montbrial
01:27:40 alors qu'il défendait la famille de la policière tuée dans l'attentat de Madiaville.
01:27:44 Tanguy Hamon, vous êtes au tribunal judiciaire de Paris.
01:27:47 Que lui reproche-t-on exactement ?
01:27:49 Ce qu'on lui reproche, c'est qu'au cours du procès de son frère,
01:27:54 le procès de l'attentat de Madiaville,
01:27:56 Charaf Dine Aberrouz aurait menacé de mort l'avocat Thibault de Montbrial.
01:27:59 Il aurait profité d'une interruption de séance
01:28:01 pour s'approcher du box des accusés où se trouvait son frère.
01:28:05 Il aurait mimé un geste d'égorgement
01:28:07 en désignant la place où s'asseyait habituellement l'avocat Thibault de Montbrial.
01:28:11 Il aurait également déclaré ses propos.
01:28:13 T'inquiète, lui, il est mort en parlant donc de l'avocat.
01:28:16 Ses propos ont été depuis rapportés par un gendarme.
01:28:19 Il faut savoir que quelques instants auparavant,
01:28:21 lors du procès, l'avocat Thibault de Montbrial
01:28:23 s'était interrogé sur de possibles pressions exercées par Charaf Dine Aberrouz
01:28:27 sur des témoins du procès de son frère.
01:28:29 Alors, lors de l'audience aujourd'hui,
01:28:31 on en a appris un peu plus sur le profil de Charaf Dine Aberrouz.
01:28:34 On a appris qu'il avait déjà été condamné au début de l'année
01:28:37 pour des menaces de mort sur un agent de la DGSI.
01:28:39 Il nous a également été confirmé qu'il avait été condamné à 50 prisons
01:28:43 pour avoir tenté de rejoindre un camp d'entraînement djihadiste d'Al Qaïda.
01:28:46 C'était en 2011.
01:28:48 Lors de l'audience, les deux parties du côté de Charaf Dine Aberrouz
01:28:51 et l'avocat de Thibault de Montbrial ont demandé le renvoi du procès.
01:28:55 Reste désormais à savoir dans quelles conditions
01:28:57 Charaf Dine Aberrouz va patienter jusqu'à ce procès.
01:29:02 Sera-t-il placé en détention provisoire
01:29:04 ou alors est-ce qu'il sera laissé sous contrôle judiciaire, c'est-à-dire libre ?
01:29:07 La réponse devrait être apportée d'ici quelques instants.
01:29:10 Tanguy Hamon, merci à vous.
01:29:13 Sachez également que Thibault de Montbrial sera l'invité
01:29:16 de Laurence Ferrari à 18h30, donc dans Punchline, ce soir.
01:29:19 Bien sûr, on recueillera son état d'esprit à ce moment-là.
01:29:23 Merci beaucoup, cher Vincent.
01:29:25 On se retrouve tout à l'heure pour un dernier point tour de 16h30.
01:29:27 Nos invités, donc je rappelle Jean-Pierre Saccoun,
01:29:30 qui est fondateur et président de l'association Unité Laïque.
01:29:32 Merci, on va évidemment consacrer une large partie de cette émission
01:29:35 aux hommages qui ont été rendus à la fois à Dominique Bernard
01:29:38 et donc à Samuel Paty.
01:29:40 Une minute de silence, une de plus, hélas, j'ai envie de dire,
01:29:44 de celle que désormais beaucoup d'enseignants redoutent,
01:29:47 année après année.
01:29:49 On va prendre la teneur de ce qui traverse vraiment le cœur
01:29:53 et l'esprit de ces profs qui sont en première ligne désormais
01:29:56 avec Audrey Chanona, qui est avec nous à distance.
01:29:59 Bonjour, merci de nous rejoindre.
01:30:00 Vous êtes secrétaire nationale du Syndicat national des enseignants
01:30:03 de direction de l'éducation nationale et vous êtes, en outre,
01:30:06 je crois que c'est important aussi de le signaler aujourd'hui,
01:30:09 principale de collège à Cognac, qui se trouve en Charente.
01:30:13 Un mot, bien sûr, sur l'émotion, sur les retrouvailles
01:30:17 que vous avez eues avec vos collègues, sans doute ce matin,
01:30:20 puisqu'il y avait ce temps de 8 à 10h qui était consacré
01:30:24 à une forme de recueillement et d'échange au sein du corps enseignant.
01:30:28 Quelle était la teneur de vos échanges ?
01:30:29 Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
01:30:31 Racontez-nous, si vous allez dans le détail, bien sûr,
01:30:34 de vos échanges parfois intimes, mais c'était quoi l'état d'esprit
01:30:38 qui régnait ce matin pendant ces deux heures cruciales ?
01:30:41 Beaucoup d'émotion dans un premier temps, on l'imagine bien,
01:30:45 parce que ce genre d'événement fait que la communauté enseignante,
01:30:49 la communauté éducative dans sa totalité est évidemment très touchée
01:30:53 par ce qui s'est passé.
01:30:56 Notre temps de ce matin a commencé par un moment d'expression
01:30:59 des sentiments de tous, avec aussi un peu de désarroi,
01:31:03 parce qu'en fait on n'est pas du tout préparés, évidemment,
01:31:05 à vivre de tels drames, et même nous, en tant que chefs d'établissement,
01:31:09 à accompagner de tels drames.
01:31:11 Donc d'abord un moment d'émotion, et puis ensuite un moment de réflexion
01:31:16 sur la manière d'accueillir les élèves, sur ce que nous avons choisi
01:31:20 de leur dire ensemble, et puis l'organisation aussi
01:31:24 dans l'endommage de l'après-midi, des explications à donner aux élèves,
01:31:27 quels mots employer, quelles réponses à leur faire
01:31:31 sur des situations particulières.
01:31:33 Pourquoi, pourquoi ça s'est passé comme ça ?
01:31:35 Pourquoi, pourquoi cet homme a-t-il fait ça ?
01:31:37 Voilà, donc on a pris le temps de se rassembler,
01:31:40 je crois que le bon mot c'est celui-ci, se rassembler.
01:31:42 Alors, parlons quand même des sujets maintenant
01:31:45 qui sont directement liés à l'actualité,
01:31:47 la sécurisation aussitôt ordonnée par l'exécutif,
01:31:52 la sécurisation des lieux, ces patrouilles aussi de force de l'ordre
01:31:54 qui vont venir régulièrement, c'est quelque chose déjà
01:31:57 que vous avez observé pour vous-même ce matin,
01:31:59 et puis d'une manière générale, est-ce que vous avez l'impression
01:32:01 que vous êtes en sécurité, que le gouvernement a pris la mesure
01:32:04 des problèmes auxquels vous étiez confrontés ?
01:32:06 Alors, plusieurs points dans votre question,
01:32:11 je pense que là, évidemment la sécurisation des établissements
01:32:14 c'est un sujet qui est capital, quand on est chef d'établissement
01:32:16 évidemment, mais également quand on est parent d'élève,
01:32:20 donc évidemment qu'on prend la mesure de la situation,
01:32:23 je tiens à dire aussi quand même que beaucoup d'établissements
01:32:26 ont été largement sécurisés ces dernières années,
01:32:29 je pense que les collectivités territoriales ont eu bien conscience
01:32:32 de leur responsabilité, il reste encore à faire, on le sait,
01:32:35 mais malgré tout les lieux ont été largement sécurisés
01:32:38 depuis 5 à 10 ans. Le souci que nous, nous avons
01:32:41 en tant que chef d'établissement, c'est d'assurer la sécurité
01:32:43 de tout le monde, tout en faisant en sorte que les établissements
01:32:46 scolaires ne trahissent pas leur vocation, c'est-à-dire
01:32:49 accueillir du public, accueillir les élèves dans la plus grande
01:32:52 sécurité possible, donc c'est un équilibre à trouver.
01:32:55 En tout cas, moi ce matin, dans mon établissement,
01:32:58 j'ai été contactée par mon référent police qui m'a assuré
01:33:01 d'une multiplication des patrouilles, qui m'a demandé
01:33:05 quels étaient mes besoins en termes de sécurisation
01:33:07 de mon établissement et qui s'est dit prêt à m'accompagner
01:33:11 à chacune de mes demandes. J'ai bien expliqué aux élèves
01:33:14 et aux enseignants quelles seraient les mesures supplémentaires
01:33:18 qui seraient prises dans les prochains jours pour assurer
01:33:20 la sécurité de tous.
01:33:22 On va revenir vers vous dans un instant, effectivement,
01:33:24 c'est ce dont il est question aussi, il l'a dit Huchard,
01:33:26 cette extrême vigilance qui est réclamée, y compris jusqu'aux élèves
01:33:30 dans leur manière d'entrer et de sortir, c'est-à-dire que eux aussi,
01:33:34 il faut qu'ils revoient leur logiciel quand ils se rendent à l'école.
01:33:37 Oui, le but c'est de se dire que la sécurité c'est à la fois
01:33:40 contrôler tout le monde et appeler aussi à la vigilance de tout le monde,
01:33:43 donc forcément les professeurs qui sont en demande de plus de sécurité,
01:33:47 mais aussi que les élèves se prêtent plus facilement à montrer
01:33:49 un cas de correspondance, une carte d'étudiant, d'ouvrir son sac,
01:33:52 des petits réflexes effectivement qu'il va peut-être falloir prendre,
01:33:56 avec, on l'entendait à l'instant avec votre invité,
01:33:58 c'est aujourd'hui on entend tous les établissements pour demander
01:34:01 s'ils ont besoin de plus de patrouilles, etc.
01:34:03 Ça c'est des choses qu'il faut vérifier dans le temps long
01:34:05 parce que les forces de l'ordre sont toujours limitées,
01:34:07 qu'elles sont mobilisées sur malheureusement de plus en plus de choses,
01:34:10 de manière de plus en plus régulière et permanente,
01:34:13 et qu'il y a un moment donné où on le sait et on le dit,
01:34:16 et on peut être pessimiste mais réel, on ne peut pas mettre des patrouilles
01:34:19 devant tous les établissements et encore moins sur une longue période.
01:34:22 Et puis il y a aussi la question d'un plan laïcité
01:34:25 et comment lutter contre l'autocensure,
01:34:27 et là bien sûr Jean-Pierre Sacou, vous allez nous être précieux,
01:34:29 beaucoup de profs, l'appel de leur vœu,
01:34:31 on reviendra bien sûr vers la principale de collège après,
01:34:34 mais vous avez beaucoup réfléchi à ces questions,
01:34:36 ce serait quoi un plan laïcité,
01:34:38 et surtout qu'est-ce que ça devrait être aujourd'hui, en 2023,
01:34:42 un plan laïcité qui tienne la route selon vous ?
01:34:46 Bonjour, tout d'abord c'est un plan de longue durée,
01:34:49 c'est-à-dire que les choses ne changeront pas en quelques jours,
01:34:52 en quelques semaines ou en quelques mois.
01:34:54 Nous avons passé pratiquement 30 ans,
01:34:57 35 ans, 34 ans depuis la première manifestation
01:35:00 de ce refus de la laïcité qui a été le port du hijab au collège de Creil,
01:35:05 à perdre la laïcité et à perdre ce substrat commun
01:35:10 qui faisait que la liberté régnait dans nos établissements d'enseignement,
01:35:14 et la sûreté, l'un des premiers droits du citoyen,
01:35:19 régnait dans nos établissements.
01:35:21 Nous ne reviendrons pas sur ces reculs,
01:35:24 sur cet effrétement en quelques semaines ou en quelques mois,
01:35:27 il faudra des années.
01:35:29 - Alors il faudra des années, par manque de courage, par manque de quoi ?
01:35:33 - Par manque de rien, simplement parce que ça prend du temps,
01:35:36 parce que la première question, la question fondamentale,
01:35:39 c'est celle de la formation des enseignants.
01:35:43 Il faut reformer des enseignants laïcs.
01:35:46 Ça ne veut pas dire des enseignants qui vont être en permanence
01:35:49 en train d'enseigner la laïcité,
01:35:51 mais qui vont enseigner l'ensemble de leur matière d'une manière laïque.
01:35:57 On peut enseigner l'histoire d'une manière laïque, la littérature,
01:36:00 même les mathématiques d'une certaine manière.
01:36:02 C'est-à-dire que la question est celle du fait de donner aux élèves
01:36:09 les moyens de leur émancipation et de leur liberté de conscience.
01:36:12 Alors il y a des tas de mesures qu'on peut prendre instantanément,
01:36:14 comme celles que vous avez citées,
01:36:17 parce qu'il est essentiel de réagir immédiatement à la menace qui est là.
01:36:21 Mais le plan laïcité, c'est un plan de reconstruction de l'éducation nationale
01:36:26 sur les bases de la fabrication du citoyen républicain.
01:36:30 Et ça, on en est très loin.
01:36:32 - On a raté, Audrey Chanonat, en réaction à notre invité plateau,
01:36:35 le train de la laïcité.
01:36:37 On a des profs qui ne sont pas formés assez à être laïcs aujourd'hui.
01:36:41 C'est un constat, malheureusement, qu'on peut faire ?
01:36:43 - Alors, il y a eu des choses qui ont été mises en place
01:36:47 depuis l'assassinat de M. Paty, très clairement.
01:36:50 À ce jour, presque 50% des enseignants ont été formés aux valeurs de la République.
01:36:57 Pour autant, je ne peux être que d'accord avec votre invité,
01:37:00 on a des enjeux démocratiques extrêmement importants,
01:37:04 on a des enjeux de valeurs républicaines qui sont devant nous,
01:37:09 il va falloir une réaction du collectif éducation nationale qui soit forte.
01:37:13 Je pense que les mesures qui ont été mises en place jusqu'à présent
01:37:16 ne sont, je ne sais pas comment le dire,
01:37:19 mais ne sont plus à la hauteur des enjeux.
01:37:21 Je suis d'accord.
01:37:23 Je pense qu'il nous faut revoir les programmes,
01:37:25 il nous faut travailler encore bien davantage pour former les enseignants.
01:37:29 Il est très clair qu'en plus, en fonction des générations des enseignants,
01:37:32 la formation initiale n'a pas du tout été la même, très clairement.
01:37:37 Ce sont des efforts collectifs sur le long terme.
01:37:40 Je pense que ce que vous avez dit tout à l'heure est extrêmement important.
01:37:43 Pas uniquement une réaction à un épisode dramatique,
01:37:46 mais comment faire en sorte que ces valeurs républicaines
01:37:49 vivent dans les établissements, qu'elles soient appliquées.
01:37:52 Tout à l'heure, devant mes élèves, je parlais du fait que l'éducation nationale
01:37:57 a la responsabilité de fabriquer des citoyens émancipés et libres.
01:38:02 C'est pour ça d'ailleurs qu'on n'a pas le droit de toucher à un enseignant.
01:38:06 Ce n'est pas vraiment une démission qui va être les nôtres dans les prochaines années.
01:38:08 Il y a un enjeu capital, je suis d'accord avec votre invité.
01:38:11 Alors, on a prêté le flanc quand même, c'est aussi le constat qu'elle fait,
01:38:14 cette principale de collège.
01:38:16 Ça veut dire qu'il y a une forme de renoncement,
01:38:18 puisque dans la formation, on n'accompagnait plus les profs
01:38:20 à prodiguer des concepts de laïcité, comme on le faisait au début du siècle dernier.
01:38:25 Il y a eu une forme de renoncement,
01:38:27 et ce renoncement a été partagé d'ailleurs par la gauche et par la droite.
01:38:30 Ce renoncement s'est fait sur la base de quelque chose
01:38:33 qui est tout à fait unique dans l'administration française.
01:38:35 Toutes les administrations en France forment leur cadre,
01:38:38 sauf l'Éducation nationale, qui a délégué la formation de ces cadres à l'université,
01:38:43 c'est-à-dire de ses enseignants.
01:38:45 On a renoncé aux écoles normales,
01:38:47 on a renoncé à ce qu'auraient pu être des écoles normales du XXIème siècle.
01:38:50 Il y a des instituts de formation des maîtres quand même.
01:38:52 Mais ces instituts de formation des maîtres ne sont plus aux mains de l'Éducation nationale,
01:38:57 elles sont aux mains de l'université.
01:39:00 C'est-à-dire que ça se passe en dehors de l'Éducation nationale,
01:39:04 et ça se passe dans un domaine et dans un milieu
01:39:06 qui est celui des techniques d'enseignement, de la pédagogie,
01:39:12 j'oserais même parler du pédagogisme,
01:39:14 mais en tout cas pas de la formation dans un objectif bien précis
01:39:19 qui est celui de la formation du citoyen.
01:39:21 Donc en fait il faut revenir à la base, tout simplement.
01:39:24 Arrêter de manier les concepts.
01:39:26 Oui, au fondamentaux comme on dit.
01:39:28 Jean-Claude Dassier, on le voit ce glissement qui est intervenu.
01:39:32 On a un collègue à l'université alors qu'on forme des proches pour l'école.
01:39:34 Qu'on soit obligé de réinventer en France en 2023 un plan
01:39:39 pour relancer la laïcité dans ce pays, ça me surprend.
01:39:42 Mais on aime bien les plans en France, vous savez.
01:39:44 Oui, je sais qu'on aime ça, mais ça prouve quand même qu'on a laissé,
01:39:48 je ne veux pas être critique pour le plaisir de l'être,
01:39:51 mais dériver l'institution scolaire à tous égards.
01:39:54 Il n'y a pas seulement que les programmes qui laissent à penser
01:39:57 qu'on pourrait faire des progrès, on s'est beaucoup trompé.
01:40:01 Et j'espère que l'éducation nationale a besoin d'un vrai plan Marshall,
01:40:05 mais qui est très compliqué parce qu'il n'y a pas que des problèmes d'argent,
01:40:08 vous l'avez dit très explicitement.
01:40:11 Mais ça tombe à un moment, vos propositions vont s'inscrire
01:40:15 sur le moyen et long terme, à juste raison.
01:40:18 En même temps, il y a urgence, cher monsieur.
01:40:20 Il y a urgence parce que la situation d'après ce qu'on nous rapporte
01:40:23 dans les classes est extrêmement, comment dire, difficile pour certains,
01:40:29 complexe pour la majorité d'entre eux, et impossible pour certains
01:40:32 dans certains quartiers.
01:40:34 Ça va être extraordinairement compliqué.
01:40:36 En même temps, vous avez raison, cher Elodie,
01:40:38 on ne peut pas transformer nos écoles en bunkers,
01:40:40 comme dans les aéroports, ce n'est pas possible.
01:40:45 Ou dans les écoles américaines.
01:40:47 Les écoles américaines sont ce qu'elles sont.
01:40:49 Bref, il y a un travail gigantesque à faire au sein de l'éducation nationale,
01:40:52 il faut s'y mettre.
01:40:54 Merci beaucoup pour ce raisonnement.
01:40:57 On sent qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, bien évidemment et heureusement.
01:40:59 Merci Audrey Chanonat d'avoir répondu à toutes nos questions.
01:41:01 On vous souhaite de retrouver un peu de force et de courage,
01:41:05 parce que ce sont des heures pénibles, sans doute, pour vous tous.
01:41:09 On n'aimerait évidemment pas être à votre place,
01:41:11 à quelques jours des vacances de Toussaint.
01:41:14 Mais on se retrouve dans quelques instants,
01:41:16 on va continuer de parler de laïcité, je pense que c'est important
01:41:18 qu'on comprenne de quoi il retourne aujourd'hui.
01:41:20 Courte pause, et puis on rejoindra Vincent Farnage pour le journal.
01:41:24 A tout de suite.
01:41:27 Nous sommes de retour pour évoquer cette journée de tristesse et de colère,
01:41:32 parfois, pour de nombreux enseignants en France
01:41:35 qui ont rendu hommage à Samuel Paty et à Dominique Bernard ce matin.
01:41:39 Des hommages qui vont se multiplier dans la soirée,
01:41:41 évidemment, ce jour anniversaire de la mort de Samuel Paty, il y a trois ans.
01:41:45 Ce sera aux alentours de 18h30,
01:41:47 et on va évidemment beaucoup en parler avec vous Jean-Pierre Saccoun,
01:41:49 puisque vous allez participer à un de ces hommages de premier plan,
01:41:52 y compris avec sa famille, de ce que je comprends,
01:41:55 je pourrais peut-être nous en dire un petit mot.
01:41:56 Mais avant cela, je vous propose d'écouter Gabriel Attal,
01:41:59 qui semble avoir pris la mesure du désarroi de ses profs,
01:42:02 de l'école jusqu'au lycée.
01:42:04 Écoutez le ministre de l'Éducation qui nous dit "je vais me battre".
01:42:09 Moi, ma conviction, c'est qu'à chaque fois qu'il y a un drame comme celui-ci,
01:42:13 ça nous montre qu'on doit réinterroger un certain nombre de choses,
01:42:16 et aller plus loin.
01:42:18 Et en disant ça, je suis très humble,
01:42:20 parce que je sais ce que se disent beaucoup de Français
01:42:22 qui sont en train de nous regarder.
01:42:24 Et on n'y croit plus.
01:42:25 Mais je vais me battre avec mon collègue ministre de l'Intérieur,
01:42:27 avec détermination, qui est la détermination du président de la République,
01:42:30 à aller plus loin sur ces questions-là.
01:42:32 D'accord, d'accord Jean-Pierre Saccoun, il va se battre.
01:42:35 Mais en 2023, on parle de Samuel Paty précisément,
01:42:39 il y a combien d'établissements aujourd'hui qui portent son nom ?
01:42:42 Ça n'a pas été faute d'avoir été suggéré.
01:42:44 Combien qui ont renoncé à lui donner le nom ?
01:42:46 Combien de Dominique Bernard ?
01:42:48 On verra, le temps va nous le dire assez vite,
01:42:52 si on arrive à renommer des établissements Dominique Bernard
01:42:55 dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.
01:42:57 Ça vous inquiète ?
01:42:59 Ça me donne envie de me battre, de combattre.
01:43:02 Nous l'avons fait d'ailleurs avec la soeur,
01:43:05 l'une des soeurs de Samuel Paty, Mikaël Paty.
01:43:08 Nous avons lancé une initiative au mois de juin,
01:43:11 qui a été annoncée par une conférence de presse au Sénat,
01:43:14 qui s'appelle "Honore Samuel Paty, honore la République".
01:43:17 Et nous avons écrit, nous écrivons à tous les maires de France,
01:43:21 à tous les présidents de conseils départementaux et de conseils régional,
01:43:24 pour leur demander de nommer des rues, des établissements,
01:43:28 pas obligatoirement des établissements scolaires d'ailleurs,
01:43:31 du nom de Samuel Paty.
01:43:33 Nous avons obtenu le soutien officiel du président de l'association des maires de France,
01:43:36 qui d'ailleurs en a, l'un des premiers,
01:43:39 nommé le parvis devant le lycée de sa ville, Samuel Paty.
01:43:43 En même temps, celui du maire de Toulouse,
01:43:45 ce qui démontre que ça n'est absolument pas partisan,
01:43:47 que c'est bien la République tout entière,
01:43:50 mais c'est la droite qui est concernée.
01:43:51 Et nous travaillons.
01:43:53 Alors nous ressentons effectivement parfois une certaine lâcheté,
01:43:57 il faut appeler les choses par leur nom,
01:43:59 dans certaines municipalités que je ne citerai pas,
01:44:02 quelle que soit leur orientation politique.
01:44:05 Il s'agit de gens qui ont peur.
01:44:09 Je citerai une municipalité dans laquelle le maire a dit
01:44:15 "il faut d'abord que je demande à l'imam".
01:44:18 - Ah oui, ça c'est terrible.
01:44:19 - Donc là, on prend conscience de la pression.
01:44:22 Et ça, je veux insister là-dessus.
01:44:24 Les islamistes n'ont pas besoin de faire des centaines d'attentats.
01:44:30 Simplement par la pression psychologique qu'ils font régner sur la société,
01:44:35 ils sont en train d'empêcher la liberté de conscience de s'exprimer
01:44:39 et la liberté d'expression, évidemment.
01:44:41 - Vous allez participer à un hommage tout à fait personnel,
01:44:44 personnalisé tout à l'heure pour Samuel Paty,
01:44:47 parce que je le disais, vous êtes en lien assez étroit avec la famille de ce dernier.
01:44:51 Vous pouvez nous en dire un petit mot de la manière dont va s'organiser cet hommage ?
01:44:54 - Oui, je suis en lien étroit avec l'une des sœurs de Samuel,
01:44:57 Michaëlle Paty, qui est celle qui mène le combat, justement,
01:45:02 contre non seulement l'oubli, mais pour que l'assassinat atroce de Samuel Paty
01:45:10 ne soit pas qu'une commémoration, qu'il soit le moteur, justement,
01:45:15 d'un changement, en particulier dans l'école et dans toute la société.
01:45:19 Alors, aujourd'hui, il y a plusieurs commémorations à Paris
01:45:22 qui ne sont pas concurrentes, qui sont toutes recevables.
01:45:26 Celle qui se passe à la mairie du 5ème arrondissement,
01:45:28 celle qui se passe au 16 rue Cadet au Grand Orient de France,
01:45:31 et puis celle que nous organisons au Théâtre de l'Oeuvre 55 rue de Clichy,
01:45:35 commémoration en collaboration avec Marianne et avec Stéphane Simon,
01:45:42 l'auteur du dernier ouvrage, la dernière enquête sur Samuel Paty.
01:45:46 Et cette commémoration va prendre trois étapes.
01:45:51 D'une part, quelques discours liminaires très brefs
01:45:55 de, je crois, Sonia Mabrouk, de moi-même et de deux ou trois autres personnes.
01:46:00 Ensuite, une table ronde de spécialistes de l'éducation nationale,
01:46:05 dont Jean-Pierre Robin, le fameux rédacteur du rapport de 2002
01:46:10 et puis des nombreux rapports depuis.
01:46:12 Et puis ensuite, c'est Mickaël qui prendra la parole
01:46:15 et qui, en particulier, va se proposer de refaire le cours de Samuel.
01:46:21 À partir de ces notes, qui ont été mises en forme
01:46:24 par une professeure d'histoire-géographie de 3ème,
01:46:27 que je remercie de son travail.
01:46:29 Et voilà en quoi va consister la soirée.
01:46:31 - Merci beaucoup d'être revenu parmi nous.
01:46:33 On vous souhaite évidemment une belle soirée,
01:46:35 à parler de tout cela avec vos invités.
01:46:39 Merci encore d'être venu parmi nous.
01:46:40 C'est l'heure du jour avec vous, Vincent.
01:46:43 Et donc, cette minute de silence, on y revient, bien sûr.
01:46:46 Elle a été observée à peu près dans tous les établissements de France.
01:46:49 À 14h, un hommage à la fois à Dominique Bernard et donc à Samuel Paty.
01:46:54 - Un symbole fort, vous l'aurez compris, car ce moment de recueillement
01:46:56 coïncide avec la date de l'attentat contre Samuel Paty, le 16 octobre 2020.
01:47:01 On écoute Gabriel Attal.
01:47:03 - L'école, ça doit rester un sanctuaire.
01:47:06 Ça veut dire qu'on doit toujours être plus en sécurité à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'école.
01:47:10 La semaine prochaine, je réunirai l'ensemble des collectivités locales
01:47:13 qui sont, vous le savez, compétentes pour les établissements scolaires et leur sécurité.
01:47:17 Il n'y a aucun tabou sur le sujet.
01:47:19 Le seul tabou, c'est de ne pas avancer.
01:47:21 Et donc, on avancera avec les collectivités locales sur ces questions.
01:47:24 - Enfin, depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier,
01:47:27 102 personnes ont été interpellées en France
01:47:30 pour des actes antisémites ou pour apologie du terrorisme.
01:47:35 On l'a dit au conseil général d'Armanin à l'issue d'un conseil de défense ce matin.
01:47:37 Il a également précisé vouloir accélérer l'expulsion de 193 personnes étrangères radicalisées
01:47:43 en situation irrégulière sur le territoire.
01:47:46 - Depuis le 7 octobre, depuis le déclenchement des attaques terroristes contre Israël,
01:47:52 désormais les missiles intérieurs comptent 102 interpellations
01:47:56 en lien direct avec des actes antisémites ou d'apologie du terrorisme,
01:48:02 dont 27 étrangers. 11 de ces étrangers sont actuellement en centre de rétention administratif ou en prison.
01:48:08 Et j'ai donc demandé le retrait systématique des titres de séjour
01:48:12 pour ceux qui étaient régués sur le territoire national.
01:48:15 Nous avons eu également 2 839 signalements à la plateforme Pharos,
01:48:19 237 transmissions à la justice, ce qui vient effectivement à démontrer
01:48:24 que les difficultés, pour ne pas dire les passages à l'acte potentiel,
01:48:30 sont repérées, traquées et les personnes interpellées,
01:48:33 je voudrais souligner que 102 interpellations en une semaine
01:48:36 par les policiers, par les gendarmes dans ce cadre là, est tout à fait exceptionnel.
01:48:40 - Et puis retour dans un reportage à présent à Zéroth, situé à une dizaine de kilomètres de la bande de Gaza.
01:48:46 - Les habitants de cette ville du sud d'Israël ont reçu l'ordre d'évacuer car l'assaut terrestre de Tsaïl est imminent.
01:48:52 Vous voyez les précisions de nos envoyés spéciaux sur place, Régine Delfour et Thibault Marcheton.
01:48:57 - Zéroth, la ville fantôme dans le nord-est de la bande de Gaza,
01:49:00 près de 400 roquettes ont été tirées, 160 sont tombées ici,
01:49:06 et regardez ce commissariat où il ne reste absolument plus rien.
01:49:10 Il faut savoir que le 7 octobre, une dizaine de terroristes se sont infiltrés dans ce commissariat,
01:49:17 des combats ont eu lieu pendant plusieurs heures, au moins 4 heures avant que l'armée n'intervienne,
01:49:24 et ensuite l'armée a préféré raser entièrement ce commissariat puisqu'il y avait un risque qu'il y ait des explosifs à l'intérieur.
01:49:31 La population a été évacuée hier, puisque nous sommes à une dizaine de kilomètres de la bande de Gaza,
01:49:38 et comme la contre-offensive de l'armée israélienne ne devrait pas tarder, il faut mettre à l'abri cette population.
01:49:45 - Et puis en Israël, près de la frontière avec Gaza, les habitants continuent de vivre dans la terreur.
01:49:52 On a rencontré une famille française, elle vit au rythme des attaques, enfermée.
01:49:55 Tous les membres de cette famille sont enfermés ensemble dans cette maison de la banlieue sud d'Ashdod.
01:50:01 Le témoignage est recueilli par Fabrice Elsner, Antoine Esteve et le récit de Mathis Jansman.
01:50:06 Tous les soirs, Salomé appelle son mari, policier engagé dans la traque des terroristes.
01:50:11 Elle l'a vu deux fois depuis les attaques du 7 octobre.
01:50:14 - Ça va chérie ?
01:50:16 - Ça va et toi ?
01:50:18 - Ça va, je suis un peu folle aujourd'hui.
01:50:21 De rester encore enfermée comme ça encore une semaine, je ne crois pas que je pourrais tout tenir.
01:50:26 - Tu me manques très fort.
01:50:28 - Fais attention à toi mon beau-fils.
01:50:29 - Tu es très fort, tu es un courant.
01:50:31 - Ok chérie.
01:50:33 - Si c'est possible, je vais parler au téléphone, t'appelles la caissière par courriel.
01:50:35 - Ok, bon allô.
01:50:36 Depuis dix jours, cette famille est enfermée dans l'appartement des parents, au sud d'Ashdod.
01:50:40 Salomé, l'aîné, a quitté sa maison d'Ashkelon, trop proche des zones de combat.
01:50:44 Les enfants vivent au rythme des alertes et des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza.
01:50:50 - La nuit, on voit les missiles voler à droite, à gauche, et on voit le dôme de fer intervenir.
01:50:59 L'appartement de Laurent est équipé d'une pièce bunker qui permet de se réfugier pendant les explosions.
01:51:04 - On a tout, les jeux pour les enfants, la nourriture qui dure longtemps, des chips, premiers secours, des bouteilles d'eau.
01:51:13 A la nuit tombée, David, le fils de la famille, doit aller chercher sa femme qui travaille à moins d'un kilomètre.
01:51:19 - Chéri, je suis rentré dans la voiture, tu me dis où je dois te chercher.
01:51:23 - Devant l'immeuble ou vers le parking ?
01:51:26 Il sait qu'il prend des risques car les attaques de roquettes sont encore plus nombreuses le soir.
01:51:32 - Il ne faut pas rester deux heures le plus, parce que plus tu es dehors, plus tu es en danger, plus tu as un risque de te faire attraper dans une alarme pour les roquettes.
01:51:43 - Donne-moi ça, on va par là, je vais mettre les sacs de l'autre côté.
01:51:47 - Je te renclares.
01:51:49 - C'est très stressant d'être dehors, j'ai déjà eu une alerte plusieurs fois dehors, on est obligé de s'allonger par terre si on ne trouve pas un endroit où se protéger.
01:51:58 Comme une majorité des habitants du sud d'Israël, cette famille française immigrée perd peu à peu l'espoir de retrouver une vie normale.
01:52:06 - Merci cher Vincent, je vous dis à demain pour de nouveaux rendez-vous de l'actualité.
01:52:12 On va parler de cette journée d'hommage et des réactions de l'exécutif en la matière après la mort de Dominique Bernard, ce professeur au lycée Gambetta d'Arras.
01:52:22 Et au vu de l'individu interpellé, de son profil, Emmanuel Macron demande désormais au préfet de passer au peigne fin le fichier des radicalisés expulsables.
01:52:33 Il ne doit pas y avoir d'oubli, dit-on, dans les procédures.
01:52:38 - Expulser de façon systématique les étrangers dangereux, c'est aussi la promesse de Gérald Darmanin, mais est-ce vraiment applicable ?
01:52:44 Regardons ce qu'il en est avec Célia Gruyère.
01:52:47 Lorsqu'une OQTF ou une expulsion est prononcée, certains cas peuvent poser problème.
01:52:53 Par exemple, il n'est pas possible d'expulser un mineur si la personne réside en France depuis l'âge de 13 ans ou moins,
01:52:59 si elle est mariée depuis 3 ans avec un ou une française ou si elle est mère ou père d'un français mineur, c'est aussi plus compliqué.
01:53:06 Le droit la protège encore si elle est victime d'un accident du travail, d'une maladie professionnelle ou si son état de santé nécessite des soins en France.
01:53:14 Et c'est sans compter les recours possibles qui ralentissent la procédure.
01:53:17 Seule solution, changer le droit, mais les obstacles sont nombreux.
01:53:21 - Darmanin nous dit qu'il faut faire passer une loi à l'Assemblée nationale.
01:53:25 Sauf que maintenant, si vraiment on veut aller dans le détail, 1) cette loi trouvera-t-elle une majorité politique ?
01:53:32 2) si cette loi passe, il y a de fortes chances pour que le Conseil constitutionnel émette des réserves qui pourraient amener à priver ou à diminuer l'effet de cette loi.
01:53:43 Et 3) nous serons sans doute condamnés par la CEDH.
01:53:48 En attendant la loi immigration, les expulsions sont toujours examinées au cas par cas.
01:53:53 Alors, Elodie Huchard du sein de politique est restée avec nous.
01:53:57 - Il y a une approche spécialisée pour les jeunes hommes originaires du Caucase âgés de 16 à 25 ans.
01:54:03 C'est-à-dire qu'on commence à apprendre des leçons du passé parce que par deux fois, il s'agit d'individus tchétchènes qui s'en prennent,
01:54:08 ou en tout cas d'origine de cette partie du Caucase, qui s'en prennent à un professeur.
01:54:14 193, on a un chiffre affiné maintenant, 193 étrangers sont en attente d'expulsion désormais.
01:54:19 - Oui, et donc maintenant il y a deux choses à faire.
01:54:21 D'abord pour ceux qui sont en situation irrégulière.
01:54:25 C'est pour ça que tous les préfets passent tout le monde en revue,
01:54:27 voir si ces personnes-là, quel est leur niveau de dangerosité,
01:54:30 voir quand il y a par exemple des attentes de laissés-passés consulaires qui sont en cours.
01:54:33 Est-ce qu'on ne peut pas accélérer un petit peu les choses ?
01:54:36 Par exemple aussi avec la Russie, entre le Covid et la guerre sur place,
01:54:40 on n'envoyait plus, on n'expulsait plus vers la Russie.
01:54:42 Le gouvernement français espère faire en sorte que cela soit désormais possible.
01:54:46 On rappelle que pour les laissés-passés consulaires, ça ne dépend pas que de la volonté du gouvernement français,
01:54:50 mais bien des pays d'accueil.
01:54:53 Et puis il va y avoir une partie qui sera aussi assez compliquée,
01:54:55 parce qu'ils veulent rendre aussi possible le fait d'expulser des personnes qui sont en situation régulière,
01:55:00 c'est-à-dire qui ont un titre de séjour ou qui ont eu le statut de demandeur d'asile.
01:55:04 Dans ces cas-là, il suffit entre guillemets de supprimer ce titre de séjour ou de supprimer l'asile.
01:55:10 Mais là, en revanche, c'est là où le Conseil constitutionnel ou les institutions européennes ou supranationales
01:55:15 peuvent dire "Attention, vous avez accepté d'accueillir telle ou telle personne
01:55:18 parce qu'on a estimé qu'il pouvait séjourner en France parce que dans son pays il était en danger,
01:55:22 comment on justifie en retour qu'on puisse le renvoyer ? C'est plus complexe."
01:55:25 C'est un problème, ça, Jean-Claude Dassier, ces entités supranationales qui viennent retoquer des décisions.
01:55:31 C'est même au débat chez un certain nombre de candidats à la prochaine présidentielle ou autre,
01:55:36 je pense qu'il faut se payer s'il le faut une crise européenne.
01:55:39 Je pense qu'on ne peut pas dire "Ah ben, c'est pas possible, on ne peut rien faire
01:55:44 parce que notre loi, notre durcissement annoncé va être recalé par les instances européennes."
01:55:51 Donc, je pense qu'il ne faut pas avoir peur.
01:55:53 Le général De Gaulle en son temps, ça concernait le France si j'ai bonne mémoire,
01:55:57 n'avait pas hésité à dire "C'est comme ça et c'est pas autrement."
01:56:00 Je pense que la situation est suffisamment grave dans ce pays.
01:56:03 Nous avons des milliers d'islamistes suspects, 5 ou 6 000, dit-on.
01:56:08 Nous en avons 193 qui sont sur le chemin, semble-t-il, de l'expulsion.
01:56:12 Nous verrons. Je pense qu'il faut désormais que la loi qui est annoncée pour le début novembre,
01:56:20 d'abord au Sénat, ensuite à l'Assemblée nationale,
01:56:22 j'espère qu'elle saura réunir une majorité pour la voter,
01:56:26 j'espère qu'elle comportera un certain nombre de dispositions.
01:56:29 On a vu tout à l'heure la liste des faits qui s'opposent à toute expulsion,
01:56:34 maladie professionnelle, état de santé défaillant et bien d'autres choses.
01:56:39 Tout ça doit sauter. Il faut impérativement...
01:56:42 Et si on doit aller un peu plus loin, et même beaucoup plus loin,
01:56:45 je pense qu'il faut qu'on reprenne le contrôle de nos frontières
01:56:49 et qu'on n'hésite pas à prononcer au moins pour deux ans
01:56:51 la suspension de toute immigration étudiant mis à part.
01:56:54 Je pense qu'on est tellement loin d'avoir réglé toutes les questions qui nous assaillent
01:56:59 parce qu'ils sont trop nombreux, parce que l'administration n'y arrive plus.
01:57:04 Je pense qu'il faut qu'on n'hésite pas à prendre des décisions assez radicales.
01:57:09 Le gouvernement est traumatisé par ce qui s'est passé.
01:57:12 Il était temps, mieux vaut tard que jamais. On va voir ce qui va se passer.
01:57:16 Je suis peut-être un peu naïf, mais je pense que l'heure à la fermeté
01:57:19 et au durcissement de la loi Immigration à venir est aujourd'hui arrivée.
01:57:23 - Alors, on va s'intéresser aussi, parce que vous évoquiez la Cour européenne des droits de l'homme,
01:57:29 enfin toutes les entités qui pourraient revenir sur des décisions qui sont prises en matière de justice.
01:57:36 Mais on va voir que le cas de cette famille Mougouchkov, c'est presque un cas emblématique
01:57:40 de tout ce qu'il ne faut pas faire. Il y a eu un raté monumental évident autour de cette famille
01:57:45 parce que ce qu'a fait l'un des garçons de cette famille, c'est symptomatique
01:57:49 de ce que ses frères et son père auraient pu faire avant lui et autour de lui.
01:57:54 Les associations aussi ont un rôle important à jouer, on l'a vu.
01:57:58 Le MRAP est au centre des critiques aujourd'hui. En février 2014, donc il n'y a même pas dix ans,
01:58:05 ce collectif s'était opposé à l'expulsion du territoire de cette famille de manière assez retentissante.
01:58:10 Ça avait été complètement médiatisé. Sandra Tchambour.
01:58:14 Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples est une association française non gouvernementale.
01:58:21 Créée en 1949, elle est née d'une alliance entre d'anciens résistants et déportés.
01:58:26 Agréée comme Association Nationale d'Éducation Populaire, le MRAP est doté du statut consultatif auprès de l'ONU.
01:58:33 Il est également membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme.
01:58:38 Composé essentiellement de comités locaux, son action s'exerce en partie en faveur des immigrés, de Français d'origine étrangère ou encore d'homosexuels.
01:58:46 Selon les statuts du MRAP, les recettes annuelles de l'association nationale se composent en partie
01:58:51 des ressources créées à titre exceptionnel, des cotisations et souscriptions de ses membres, des subventions de l'État, des régions, des départements, des communes et des établissements publics
01:59:02 ou encore du produit des rétributions perçues pour services rendus.
01:59:06 Et puis vous allez voir quand même, et là on va y revenir largement avec vous, que tout part de l'affaire Léonarda et de cette fameuse circulaire valse.
01:59:13 Alors, il se trouve que François Hollande était invité ce matin sur les ondes pour s'en expliquer et il revient sur le fait qu'à l'époque, cette famille n'était pas expulsable.
01:59:23 Cette famille est rentrée en 2008 de Tchétchénie. Elle venait de Tchétchénie. C'est-à-dire la Tchétchénie c'est en Russie.
01:59:32 Elle a été accueillie pendant 5 ans. 5 ans sans qu'il ne se passe rien du tout.
01:59:38 Et puis Manuel Valls avait fait une circulaire qui permettait effectivement à des familles, pas celle-là, à toutes les familles installées depuis plus de 5 ans en France
01:59:49 et qui avaient des enfants scolarisés, il y en avait 4, de pouvoir être régularisées.
01:59:54 Régulariser ça ne veut pas dire pouvoir s'installer sans contrôle ni sans surveillance. C'est ce qui s'est produit.
02:00:01 Élodie Huchard, est-ce qu'il se défend un peu piteusement ? On a l'impression qu'il y avait beaucoup de trous dans la raquette quand même et qu'à chaque fois on trouve des justifications a posteriori.
02:00:08 Oui, parce qu'en l'occurrence, il dit voilà pendant 5 années il ne s'est rien passé, etc.
02:00:13 Certes, mais c'est quand même avec, il le dit justement, une circulaire qui permettait de protéger, de pouvoir accueillir.
02:00:20 Il le disait par exemple quand on a été pendant 5 ans en France avec une enfance scolarisée, pour les personnes salariées quand vous aviez travaillé un certain temps,
02:00:27 suivant votre cas, votre possibilité de travailler ou pas, beaucoup de choses qui vous permettaient de rester en France.
02:00:33 Et surtout sur 2014, ce qui est important, on parle de la responsabilité des associations qui se sont opposées au fait que cette famille soit expulsée.
02:00:41 Mais ce que certains oublient de dire, c'est qu'ensuite la décision a été politique. On peut pointer du doigt la responsabilité des associations.
02:00:47 Les associations ne décident pas. C'est qu'ensuite, et le ministre de la Justice le disait assez justement hier, c'était une période aussi électorale.
02:00:55 Les mairies, certains ont préféré se dire "est-ce qu'on se paye la volonté d'expulser cette famille ? On risque d'avoir des mauvais retours médiatiques, on n'en fait pas, on cède à ces associations".
02:01:03 Mais là aussi, il y a une responsabilité du politique. On ne peut pas dire que les associations soient responsables de tout.
02:01:08 On peut déplorer qu'elles aient défendu la famille, c'est pas elles qui les ont maintenues en France.
02:01:11 Comment, on pourrait parler de l'effet papillon, comment cette séquence électorale nous a amené à cette situation aujourd'hui ? C'est terrible à dire.
02:01:20 Le président Macron, remarquable commentateur de sa propre action politique, il fait ce qu'il peut pour, comment dire, couvrir ce qui apparaît aujourd'hui comme une erreur lourde, la circulaire de M. Valls.
02:01:31 Ils ne sont pas les seuls, tous les deux, il faut être honnête, ils ne sont pas tous les seuls, ils ne sont pas seuls tous les deux à être responsables de la situation que nous connaissons.
02:01:40 Maintenant, le pouvoir est entre les mains de M. Macron et de M. Darmanin. Nous allons voir, je pense que l'un et l'autre, surtout M. Darmanin, c'est, je pense, à analyser le ras-le-bol des Français.
02:01:55 Le fait qu'il va falloir prendre des décisions aujourd'hui qui soient importantes, sinon radicales, et qui changent la nature des choses.
02:02:05 J'espère que le président de la République est sur cette même ligne, nous allons voir ce qui va se passer.
02:02:11 Et j'espère encore une fois que la majorité et les républicains seront capables de s'entendre sur un texte commun.
02:02:17 Il faut que l'on durcisse les conditions de l'immigration dans ce pays, sinon je ne sais pas comment l'aventure va se terminer. Mal sans doute.
02:02:23 A chaque fois on nous dit "on va renverser la table", enfin il y a une grande déclaration d'intention.
02:02:29 Est-ce que vous sentez, vous qui les connaissez bien maintenant, pour les suivre dans leurs déplacements, que là il y a quand même quelque chose de concret à la clé et à l'étude ?
02:02:37 Ou on va un peu saupoudrer ça de ci, de ça, de plan, laïcité, enfin tous ces jolis mots qui résonnent certes, mais qui ne servent pas à grand chose, in fine.
02:02:46 Concret, il faudra vérifier. En tout cas on voit bien, depuis la mort de ce professeur, à quel point il y a une mobilisation de l'exécutif.
02:02:54 Ce week-end on a eu beaucoup de sorties d'Elisabeth Borne, de Gérald Darmanin, de Gabriel Attal, l'Elysée qui a tenu à nous expliquer cette circulaire.
02:03:01 On voit qu'il y a une volonté d'expliquer et de dire que les choses vont changer.
02:03:06 Après, ce qui est de, vous le disiez justement, Gérald Darmanin, c'est quelqu'un qui a toujours été du côté de l'ordre, c'est toujours quelqu'un qui a voulu faire en sorte que les choses bougent.
02:03:14 Alors parfois on déplore qu'il soit un peu seul, on dit souvent, y compris sur ces plateaux, qu'on a l'impression qu'on a d'un côté Gérald Darmanin qui veut de l'ordre,
02:03:21 et de l'autre, Elisabeth Borne, Emmanuel Macron, qui mettrait un peu le pied sur le frein.
02:03:24 Là on a l'impression que pour le coup, tout le monde est dans le même bateau.
02:03:28 D'ailleurs Gabriel Attal disait quelque chose de très juste, il me semble que c'était à la Sorbonne samedi, il disait, voilà ce sont les mots, on sait que les mots s'envolent, les actes restent.
02:03:35 Maintenant il faut des actes, alors voilà, on en est encore à cette étape là, mais on voit un gouvernement et des ministres qui tentent de répéter cette volonté de fermeté,
02:03:44 et ils ont intérêt forcément à le faire parce que sinon c'est la porte ouverte pour que l'opposition s'engouffre et que les Français cette fois soient un peu désespérés.
02:03:50 - Je pense que le gouvernement joue sa crédibilité sur cette affaire.
02:03:52 - Ils sont attendus sur la situation, elle va disparaître ou pas ?
02:03:56 - Elle va être grandement modifiée, on ne peut pas s'engager sur ce que va donner à la fin la loi de migration,
02:04:01 mais la loi de migration en fait justement fait sauter tous ces verrous et ces verrous qu'on voyait tout à l'heure dans le sujet,
02:04:07 donc elle sera de toute façon diluée dans cette nouvelle loi de migration.
02:04:12 - Là c'était l'hommage sur ces images évidemment à Samuel Paty à la Sorbonne auxquelles vous faisiez référence,
02:04:19 et puis on vous précise d'ores et déjà qu'à 18h30 il y aura un nouvel hommage qui lui sera rendu,
02:04:25 hommage un peu partout en France, pas seulement dans les établissements scolaires d'ailleurs,
02:04:29 mais dans les collectivités, à l'appel des mairies, à l'appel des conseillers départementaux et régionaux,
02:04:34 ce sera donc quelque chose d'assez fort, en plus de la minute de silence qui a été observée à 14h à la fois pour lui et pour Dominique Berlin,
02:04:42 et nous y serons bien évidemment avec toutes nos équipes.
02:04:45 - Elodie, merci Jean-Claude Dacile de m'avoir aidée à commenter l'actualité cet après-midi,
02:04:49 dans un instant bien sûr vous retrouverez Laurence Ferrari pour le début de Punchline,
02:04:54 Laurence Ferrari qui recevra Thibaut de Montbréal, notez-le, à 18h30,
02:04:59 interview importante puisqu'il a fait l'objet de menaces,
02:05:03 et son assaillant, enfin présumé, ou en tout cas le menaçant présumé doit être jugé.
02:05:10 Excellente fin d'après-midi sur notre antenne et on se retrouve demain dès 14h
02:05:14 pour une nouvelle édition de 180 minutes d'infos.
02:05:16 - Au revoir.
02:05:17 ♪ ♪ ♪

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