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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue chez nous cet après-midi 180 minutes info.
00:00:04 Votre édition du vendredi, c'est à suivre avec le JT de Vincent Farandège
00:00:08 et bien sûr tout le décryptage de l'actualité.
00:00:10 Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:13 A tout de suite.
00:00:13 Chers amis, bonjour.
00:00:22 Nous souhaitons aujourd'hui une bonne fête à tous les Bruneaux,
00:00:25 dont le Saint-Patron est le fondateur de l'ordre des Chartreux.
00:00:29 Il naît vers 1030 à Cologne,
00:00:31 puis on le retrouve à Paris, à Reims et à Tours.
00:00:35 C'est un étudiant brillant qui devient chanoine à l'âge de 20 ans.
00:00:39 Alors qu'il est en poste à Reims, il se heurte à l'archevêque,
00:00:42 qui est un homme malhonnête.
00:00:44 C'est un simoniac, c'est-à-dire qu'il vend des sacrements religieux,
00:00:48 ce qui est bien sûr interdit.
00:00:50 Bruno décide de se retirer dans le silence et dans la prière.
00:00:53 Il part alors s'installer avec quelques compagnons au-dessus de la ville de Grenoble,
00:00:58 dans le massif de la Chartreuse.
00:01:00 Les premiers compagnons de Bruno vivent dans une grande austérité
00:01:04 et dans un silence absolu.
00:01:06 Ils sont tout entiers consacrés à la prière.
00:01:09 Mais Bruno est appelé à de nouvelles tâches à Rome,
00:01:12 à la demande du pape Urbain II, qui en fait son conseiller.
00:01:17 Lors de son séjour en Italie, il va fonder un deuxième ermitage,
00:01:20 en Calabre, où il va mourir en 1101.
00:01:24 L'ordre des Chartreux, on dit l'ordre cartusien, existe toujours.
00:01:29 Sa devise est superbe.
00:01:31 Le monde tourne, la croix demeure.
00:01:35 Et voici notre dicton du jour.
00:01:37 Quand on sème à la Saint-Bruno, la rouille s'y mettra bientôt.
00:01:42 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:43 À demain, chers amis. Ciao !
00:01:47 - Allez, on ne va pas rouiller plus.
00:01:48 C'est parti pour le journal avec Vincent Ferrandagé.
00:01:50 À la une, Vincent.
00:01:51 Les habitants et les élus du nord de Paris,
00:01:54 constatent de nombreuses arrivées de migrants ces dernières semaines.
00:01:57 - C'est le cas notamment au Jardin des Halles,
00:01:59 dans le 18e arrondissement de Paris, selon les riverains.
00:02:01 Il s'agit de personnes en provenance de l'île de Lampedusa.
00:02:04 Le reportage est signé Fabrice Elsner avec Miquel Dos Santos et Marine Sabourin.
00:02:09 - Entre les nouveaux migrants installés au nord de la capitale
00:02:12 et les habitants, la cohabitation est difficile.
00:02:16 - Je me bats très, il fait des problèmes.
00:02:18 Très souvent, quand je sors, ou j'entre, il me fait peur.
00:02:21 J'imagine par exemple une dame, une petite fille qui rentre de son sport,
00:02:28 ça ne doit pas être un sentiment.
00:02:30 En tout cas, on ne se sent pas en sécurité.
00:02:34 C'est tout à fait normal.
00:02:36 Un constat partagé par Pierre Lissiat, conseiller régional d'Île-de-France.
00:02:40 - On constate effectivement, depuis l'arrivée massive de migrants à Lampedusa,
00:02:44 qu'il y a aujourd'hui des arrivées à Paris.
00:02:49 C'est d'autant plus une situation qu'on pouvait anticiper.
00:02:52 Il y a énormément de problèmes de toxicomanie.
00:02:54 Je crois que c'est criminel de laisser s'installer sciemment des migrants,
00:02:59 donc des populations dans un état de détresse humanitaire,
00:03:03 au milieu de consommateurs et surtout de trafiquants de crack.
00:03:07 - A la mairie de Paris, cet élu de l'opposition réclame des mesures fortes.
00:03:11 - J'appelle de mes voeux un grand plan d'urgence pour le nord-est de Paris,
00:03:14 pour sortir les personnes migrantes de la rue.
00:03:16 C'est la dignité qu'on leur doit, et ainsi régler le problème des riverains
00:03:20 qui en première ligne subissent des nuisances et des désagréments.
00:03:23 - Pour cet élu, la solution passe également par l'Europe.
00:03:26 En ce moment, les 27 pays membres échangent sur une réforme de la politique migratoire.
00:03:32 - On en vient à la suite du procès de l'attentat de Magnanville.
00:03:36 - Et justement, on va rejoindre Célia Barotte et Mylène Loustallot
00:03:38 en duplex du Palais de Justice de Paris.
00:03:41 Célia, bonjour.
00:03:42 Le complice présumé du terroriste est entendu à la barre aujourd'hui.
00:03:47 - Effectivement, Vincent.
00:03:50 Depuis le début de cette affaire, on cherche le coupable idéal,
00:03:53 l'auteur de l'attaque, on le connaît.
00:03:55 Il est décédé et il ne peut plus répondre de ses actes.
00:03:58 C'est ce qu'a déclaré Mohamed Lamine à Bérouze, devant la cour d'assises.
00:04:01 À l'époque, Ami de Larossi, à Bala, l'accusé a déclaré qu'à aucun moment,
00:04:05 le terroriste ne lui avait partagé son projet d'attentat
00:04:08 et que lors de cette soirée de 2016, il était à la mosquée.
00:04:12 Mohamed Lamine à Bérouze s'est également défendu de toute accusation
00:04:15 de repérage du domicile du couple de policiers
00:04:18 puisque lors de ces heures de conduite, comme la cour l'a rappelé,
00:04:22 l'un de ses instructeurs auto-école avait été arrêté quelques mois avant les faits
00:04:26 par des policiers dont Jean-Baptiste Salvin.
00:04:29 Mohamed Lamine à Bérouze s'est à nouveau décrit comme un observateur des conflits,
00:04:34 notamment en Syrie ou en Irak.
00:04:36 Et selon lui, même si des imams instrumentalisent la religion,
00:04:40 il ne suit personne bêtement.
00:04:42 L'interrogatoire de Mohamed Lamine à Bérouze va se poursuivre cet après-midi
00:04:46 devant une salle comble dont la présence des proches de l'accusé et du couple de policiers.
00:04:51 Merci beaucoup Célia Barotte, accompagnée de Milan Lussallo
00:04:53 depuis le palais de justice de Paris à Noté.
00:04:56 À présent, cette erreur étonnante au procès de Redouane Fahyde.
00:04:59 Le visage d'un repenti du grand banditisme est apparu ce matin.
00:05:02 Cet accusé qui comparaît libre témoignait jusque là derrière un paravent.
00:05:07 Son image a même été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:05:10 Noémie Choul, cet incident a provoqué la suspension du procès ce matin.
00:05:14 Oui, c'est une énorme bourde, vous l'avez dit, qui s'est déroulée hier.
00:05:18 Un des hommes qui est donc jugé comparaît caché.
00:05:21 Pourquoi ? Eh bien parce que cet homme qu'on va appeler Marc a changé de vie,
00:05:25 sa femme et ses enfants aussi.
00:05:26 C'est ce qu'on appelle un repenti, car il a balancé en 2017
00:05:30 des figures du grand banditisme corse, dont Jacques Mariani,
00:05:33 qui comparaît d'ailleurs dans le procès de l'évasion,
00:05:36 mais qui est également soupçonné dans une autre affaire,
00:05:38 un double assassinat à l'aéroport de Bastia.
00:05:40 Cet homme est donc en permanence caché derrière des paravents
00:05:44 pour que le public ne puisse pas voir son visage.
00:05:47 Hier, il était appelé à témoigner.
00:05:49 Et c'est à ce moment-là que pendant quelques minutes,
00:05:50 deux ou trois d'après mes confrères journalistes qui étaient dans la salle,
00:05:53 eh bien son visage est apparu sur les écrans vidéos de la salle.
00:05:57 Les magistrats et les avocats ne s'en sont pas rendus compte tout de suite.
00:06:01 Mais il y a eu des réactions sur les bancs du public,
00:06:02 notamment des réactions de satisfaction du côté des proches
00:06:06 et des partisans de Jacques Mariani,
00:06:08 qui se réjouissaient de voir apparaître ce visage.
00:06:11 Quand l'avocate de Marx s'en est rendue compte,
00:06:14 elle a essayé de le cacher derrière une veste.
00:06:16 L'audience a été suspendue dans la foulée.
00:06:18 Et à la reprise, la présidente a indiqué qu'effectivement,
00:06:21 une photo avait été prise de cet homme.
00:06:24 C'est évidemment strictement interdit et que cette photo avait été diffusée
00:06:26 sur les réseaux sociaux ce matin.
00:06:28 Donc le procès n'a pas pu reprendre correctement.
00:06:30 Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête pénale.
00:06:34 Et cette incroyable bourde pourrait avoir des conséquences,
00:06:36 puisque certains avocats émettent la possibilité
00:06:39 de demander un renvoi définitif du procès
00:06:42 en raison d'une forme de manipulation
00:06:44 que cette affaire pourrait avoir sur les jurés,
00:06:46 puisqu'on rappelle que c'est un jury populaire qui va juger ces accusés.
00:06:50 Terrible erreur, en effet.
00:06:51 Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
00:06:53 Le reste de l'actualité à présent, Vincent, avec cette question.
00:06:56 La baignade dans les eaux de la Marne sera-t-elle possible
00:06:59 d'ici aux J.O. de Paris l'an prochain ?
00:07:01 Assainir la Marne, affluent de la Seine,
00:07:03 justement pour assainir le fleuve qui traverse Paris.
00:07:06 C'est effectivement le Paris ambitieux du Grand Paris Est,
00:07:09 un projet particulièrement coûteux
00:07:12 qui devra être en partie financé par les propriétaires
00:07:14 de certaines villes d'Île-de-France.
00:07:16 Reportage de Juliette Sadate avec Laurence Sellerier.
00:07:18 Le Paris est ambitieux.
00:07:22 En bord de Marne, ce sont pas moins de 8 700 habitations
00:07:25 dont les eaux usées se jettent actuellement dans les eaux pluviales,
00:07:28 causant une pollution du fleuve très importante.
00:07:31 Le plan Marne propre est donc lancé.
00:07:33 27 km de réseau d'eaux usées devraient être mis en place.
00:07:37 Une fois les travaux effectués,
00:07:39 les propriétaires sont invités à s'y raccorder à leurs frais.
00:07:43 Alors pour convaincre, les arguments sont avant tout financiers.
00:07:46 Le Grand Paris-Grand Est va également aider les particuliers.
00:07:49 Tantôt en effet pour donner les informations
00:07:52 concernant la mise en conformité,
00:07:54 mais derrière cela, également pour le compte des propriétaires,
00:07:58 faire réaliser les travaux.
00:08:00 Et les propriétaires n'auront plus qu'un reste à charge
00:08:03 qu'ils leur seront à régler.
00:08:06 Coût des travaux estimé à 7 800 euros par foyer.
00:08:10 En cas de non-conformité,
00:08:11 les pénalités s'élèveront à près de 500 euros chaque année.
00:08:15 Une grande opération nettoyage à moins d'un an des Jeux Olympiques.
00:08:18 Un délai un peu court pour les professionnels des bords de Marne.
00:08:22 Les actions de sensibilisation,
00:08:24 les actions pour préserver justement ce cours d'eau,
00:08:28 il faut partir sur le principe, c'est des années et des années en fait.
00:08:31 Au-delà des épreuves olympiques de nage en eau libre et de triathlon
00:08:34 à l'été 2024, c'est une vingtaine de sites de baignade
00:08:38 dont pourront profiter les franciliens dans les années qui suivront.
00:08:43 Merci beaucoup, cher Vincent, à tout à l'heure.
00:08:45 Dans un instant, on accueille Christian Proutot, fondateur du GIGN.
00:08:47 Bonjour Christian, merci d'être là ce vendredi.
00:08:50 On vous fera commenter notamment cette violence,
00:08:52 cette ultra-violence qui vient jusque dans les enceintes de lycées
00:08:55 avec une expédition punitive.
00:08:57 Vous allez voir qu'il y a eu lieu à Épernay dans la Marne.
00:09:00 Ça a donné lieu aussi à des gardes à vue et à une enquête étouverte.
00:09:02 Regardez, c'est d'ailleurs l'objet de la question aujourd'hui.
00:09:05 À propos des violences dans les lycées, êtes-vous inquiet ?
00:09:09 Vous avez quelques secondes pour nous soumettre vos vidéos
00:09:11 et on les diffusera dans le courant de l'émission.
00:09:13 On marque une très courte pause et on revient notamment pour aborder ce sujet.
00:09:16 [Musique]
00:09:22 De retour sur 80 minutes info.
00:09:23 Bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant, cet après-midi sur CNews.
00:09:26 On va parler, pour commencer cette émission,
00:09:28 de la violence qui s'invite jusque dans les lycées.
00:09:31 Alors, ce n'est pas un fait tout à fait nouveau,
00:09:34 mais on en a une nouvelle illustration avec une expédition punitive
00:09:36 qui a eu lieu à Épernay, qui se trouve dans la Marne.
00:09:40 Bonjour Tanguy Hamon, vous allez nous raconter cette histoire assez incroyable
00:09:44 de plusieurs jeunes qui se sont introduits sur place
00:09:47 pour s'en prendre à un élève de 15 ans, c'est-à-dire qu'ils avaient une cible précise,
00:09:51 mais au passage, ils ont aussi agressé le proviseur.
00:09:54 Oui, sept individus, pour être précis,
00:09:56 se sont introduits dans le lycée Stéphané, c'était donc mercredi.
00:10:01 Ils poursuivaient, vous l'avez dit, un jeune de 15 ans qui s'y était réfugié,
00:10:05 puisque quelques instants auparavant, une rixe avait éclaté aux abords du lycée.
00:10:10 Donc le jeune garçon de 15 ans s'était réfugié dans le lycée pour échapper à ses agresseurs.
00:10:17 Ceux-ci ont continué à le suivre, ils ont passé les grilles du lycée
00:10:22 et on le voit notamment sur les images, ce sont eux qui sont habillés tout de noir
00:10:26 et qui ont le visage dissimulé sous une capuche.
00:10:30 Et dans le lycée, on a appris que l'un d'eux aurait même sorti un couteau,
00:10:33 nous indiquait une source proche du dossier.
00:10:36 Heureusement, il ne s'en est pas servi.
00:10:39 Ensuite, les agresseurs sont ressortis du lycée en escaladant les barrières
00:10:43 qui avaient été fermées entre temps.
00:10:45 Ils ont pris la fuite, comme on le voit sur les images,
00:10:47 sur deux voitures différentes qui les attendaient devant le lycée.
00:10:51 Alors, heureusement, aucun élève du lycée qui se trouvait là à ce moment n'a été blessé.
00:10:55 La victime, elle, a été légèrement blessée, nous a indiqué une source policière.
00:10:59 Les policiers et les enquêteurs ont fait leur travail depuis.
00:11:02 Ils ont interpellé cinq individus.
00:11:05 L'un d'entre eux est même assez jeune, puisqu'il est âgé de 15 ans seulement,
00:11:09 comme la victime, justement.
00:11:10 Et désormais, le but pour les enquêteurs,
00:11:12 c'est de comprendre ce qui a déclenché tout ça.
00:11:15 Alors, je vous propose d'écouter la réaction d'un représentant syndical
00:11:18 d'une unité SGP régionale.
00:11:21 Et puis, Christian, évidemment, je vous demanderai votre avis.
00:11:25 Ce qui nous préoccupe le plus au niveau du commissariat des Pernets,
00:11:29 notamment, c'est le manque d'effectifs et les solutions qu'il faudra apporter
00:11:35 à court et moyen terme pour que ça ne se reproduise plus,
00:11:38 parce qu'il y a beaucoup d'inquiétudes de la part,
00:11:40 d'une part, de la population sparnassienne,
00:11:43 mais également dans le milieu de l'éducation nationale.
00:11:46 Merci Tanguy.
00:11:47 Bon, vous restez avec nous si vous avez des précisions, évidemment, à nous apporter.
00:11:49 Christian Proutot, de la difficulté, évidemment, de mettre un policier
00:11:52 ou des policiers devant chaque établissement,
00:11:56 même en admettant que certains soient à risque,
00:11:59 ce n'est pas possible, enfin, je veux dire,
00:12:01 et c'est traumatisant pour les élèves qui se trouvent là,
00:12:03 parce qu'eux n'ont rien, évidemment, à voir avec cela.
00:12:05 On rappelle qu'au lycée, parfois, on a 14 ans pour certains en seconde.
00:12:09 Donc, on imagine aussi l'impact que ça a sur ces jeunes
00:12:13 qui sont imprégnés de cette violence quotidienne.
00:12:15 Oui, tout à fait, parce que, bien évidemment, c'est dévastateur, ce genre de fait.
00:12:20 Et ce qu'il faut noter, c'est qu'ils sont complètement désinhibés,
00:12:24 c'est-à-dire la violence, rien ne les arrête.
00:12:27 Ils poursuivent leur objectif, c'est-à-dire tabasser pour des raisons X,
00:12:32 ce qui est caractéristique du phénomène de bande,
00:12:35 sûrement appuyé par des adultes puisqu'il y a des véhicules en cause.
00:12:40 Alors, ce que j'espère, c'est qu'à travers les arrestations,
00:12:44 la justice aura la main lourde, parce que là, c'est quand même systématique,
00:12:49 c'est quelque chose qui nous donne vraiment une image détestable,
00:12:55 alors qu'on pourrait espérer que, de temps en temps,
00:12:58 ce que l'on dit sur les arrestations et tout,
00:13:00 on s'aperçoit qu'il n'y a aucun effet sur les risques encourus par de tels événements.
00:13:06 Rien ne les arrête.
00:13:07 – Et ce qui est terrible, c'est que ce jeune, donc,
00:13:09 croyait trouver refuge dans l'enceinte du lycée,
00:13:11 donc c'est ça qui est ironique, en fait.
00:13:12 Il n'y a plus de lieu protégé ou sans-chef.
00:13:15 – Là, c'est encore plus triste et dramatique.
00:13:18 Moi, ce que je voudrais souligner, c'est ce que nous disait
00:13:22 le monsieur du syndicat, je sais, SGP…
00:13:25 – De police, unité SGP.
00:13:27 – C'est toujours pareil, on en revient à la même chose,
00:13:30 c'est-à-dire que pour les bandes, pour les maîtriser,
00:13:33 pour savoir qui fait quoi, qui risque quoi,
00:13:35 il y a deux choses, c'est le renseignement, mais les effectifs aussi.
00:13:39 Et apparemment, Épernay, sont comme de nombreux commissariats en France,
00:13:44 et ce n'est pas simplement l'exemple de l'agent Amory
00:13:46 qui récupère quelques brigades après en avoir perdu beaucoup,
00:13:50 qui échange pour le moment la donne en matière de protection des citoyens
00:13:56 et de présence de l'autorité de police sur le terrain.
00:13:59 – Merci, vous restez avec nous, on a encore beaucoup de thèmes
00:14:01 à vous soumettre tout au long de cette heure.
00:14:02 Tout de suite, c'est le rappel des titres avec Vincent.
00:14:04 [Musique]
00:14:07 – À l'œil de l'actualité, l'ultime au revoir à Jean-Pierre Elkabach.
00:14:10 Le journaliste sera inhumé à 16h, cet après-midi,
00:14:13 au cimetière du Montparnasse à Paris.
00:14:14 Jean-Pierre Elkabach, qui faisait partie de la famille CNews,
00:14:17 nous a quitté mardi dernier à l'âge de 86 ans.
00:14:21 Le gouvernement dévoile son nouveau plan pour les aidants.
00:14:23 Aurore Berger a annoncé la création de 6000 places supplémentaires de répit.
00:14:27 La ministre des Solidarités a précisé vouloir tenir la promesse faite
00:14:31 pendant la campagne présidentielle, à savoir avoir un minimum
00:14:34 à 15 jours de répit par an pour souffler.
00:14:37 Et puis le prix Nobel de la paix attribué à l'Iranienne Narges Mohammadi.
00:14:40 L'Iranienne de 51 ans est actuellement en prison à Téhéran pour son activisme.
00:14:44 Ce prix lui a été remis pour son combat contre l'oppression des femmes en Iran
00:14:48 et pour la promotion des droits humains et de la liberté pour tous.
00:14:53 Et tout ça sur la chronique ECHO.
00:14:57 Retrouvez votre programme avec Discount Plomberie,
00:14:59 expert en matériel de plomberie sur Internet.
00:15:01 Discount Plomberie, la différence c'est que c'est pas le même prix.
00:15:05 [Musique]
00:15:08 Votre programme avec Lesia, assureur d'intérêt général.
00:15:13 - Bonjour Éric Drie, de Matten. - Bonjour Nélie.
00:15:15 - Où l'on reparle de fraude sociale.
00:15:17 Tiens, tiens, mais alors cette fois ce sont les actes fictifs
00:15:19 et donc les médecins sans scrupules qui sont épinglés par Bercy.
00:15:24 Mais alors que se passe-t-il ?
00:15:25 La fraude est-elle devenue à ce point, si j'ose dire, un sport national ?
00:15:29 - En tout cas c'est une fraude à répétition.
00:15:31 Il y en a pour 150 millions d'euros au premier semestre par rapport à l'an dernier.
00:15:35 Ça progresse de 30% et ce n'est que la fraude qui est détectée,
00:15:38 nous dit le ministère des Affaires sociales.
00:15:40 Alors selon le directeur général de l'assurance maladie,
00:15:43 c'est la fraude sur Internet qui s'accélère avec les téléconsultations.
00:15:46 Il y a aussi des demandes de faux actes qui sont demandés par les assurés.
00:15:50 Il y a des faux arrêts de travail, ça on en a beaucoup parlé.
00:15:53 On délivre par exemple des ordonnances pour accéder à des médicaments
00:15:56 qui seront remboursés et vendus sur le marché parallèle.
00:15:59 L'assurance maladie a constaté qu'il y avait 8 millions de fraudes sur des prothèses auditives.
00:16:04 Vous vous rendez compte ? Des prothèses auditives.
00:16:05 Après enquête, ils se sont rendu compte que c'était souvent des jeunes de 25 ans
00:16:09 qui demandaient ces prothèses.
00:16:10 D'ailleurs la CPAM le dit, ça n'est pas moi,
00:16:13 montre du doigt le département de la Seine-Saint-Denis qui représenterait selon elle
00:16:16 17% des factures frauduleuses.
00:16:19 Il y a même deux entreprises fournisseurs qui ont été identifiées
00:16:22 et c'est pourquoi cette chasse à la fraude va être amplifiée.
00:16:24 Alors, ce n'est pas tout à fait nouveau,
00:16:26 donc on se demande pourquoi la caisse maladie n'a pas bougé, n'est pas intervenue jusqu'ici.
00:16:30 Écoutez, on a posé la question dix fois pendant longtemps
00:16:32 quand on évoquait les fraudes à la sécurité sociale,
00:16:34 les fraudes aux fausses cartes maladie, aux pensions retraite,
00:16:37 vous savez, versées à des retraités morts depuis longtemps.
00:16:40 Eh bien, la Cour des comptes, il y frappe, mettait en avant ces abus.
00:16:43 Il le disait, à chaque fois on nous répondait
00:16:46 "non non, c'est une goutte d'eau, on regarde le déficit de l'assurance maladie,
00:16:49 vous savez la dette est énorme dans cet organisme,
00:16:52 donc qu'est-ce que c'est que 150 millions d'euros voire plus".
00:16:54 Bon, aujourd'hui ça commence à bouger parce qu'il faut reconnaître
00:16:57 que c'est Gabriel Attal quand il était ministre des comptes publics
00:17:00 qui avait dit "on va doubler l'offensive, on va multiplier par deux les moyens"
00:17:04 et ça commence, c'est vrai, par exemple sur Snapchat, sur les réseaux sociaux,
00:17:08 on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus d'arrêts de travail,
00:17:10 de faux arrêts de travail qui sont revendus.
00:17:12 Des amendes qui ont été délivrées, 8 millions en 2021,
00:17:15 18 millions d'amendes en 2022.
00:17:18 Bon, maintenant, reste à savoir si l'argent va être recouvré
00:17:20 parce que, comme le disait Bruno Le Maire,
00:17:22 il n'y a que 30% des PV en France qui sont payés.
00:17:24 Voilà, donc je termine par un point,
00:17:26 la fraude, d'une manière générale, concernant la santé,
00:17:28 c'est entre 3,8 milliards et 4 milliards, 3,8 milliards et 4 milliards et demi
00:17:32 et comme le titre aujourd'hui du journal Le Monde,
00:17:35 nos confrères du journal Le Monde,
00:17:36 voici venir les escrocs en blouse blanche.
00:17:39 Merci beaucoup, c'était la chronique éclairée d'Hégéry Mathêne.
00:17:41 On s'interrompt quelques secondes et on revient pour traiter
00:18:01 de l'affaire Abdeslam avec la justice belge
00:18:04 qui continue de bloquer son retour en France.
00:18:07 Noémie Schultz revient évidemment pour nous sur cette affaire.
00:18:10 A tout de suite.
00:18:11 De retour avec vous et on va aborder cette décision
00:18:18 qui a provoqué, vous le savez, un intense émoi
00:18:20 chez les familles de victimes du 13 novembre.
00:18:22 Bonjour Noémie Schultz.
00:18:23 Bonjour Nelly.
00:18:23 On rappelle que la justice belge bloque le retour en France
00:18:27 de Salah Abdeslam pour purger sa peine ici.
00:18:31 On va peut-être rappeler le contexte de cette décision.
00:18:34 Salah Abdeslam a été "prêté" à la Belgique
00:18:37 pendant plus d'un an pour qu'il puisse assister
00:18:40 au procès des attentats de mars 2016.
00:18:42 Donc effectivement, il avait quitté la France
00:18:44 après le procès des attentats du 13 novembre pour la Belgique
00:18:47 et il aurait dû réintégrer une prison française
00:18:49 dans le courant du mois d'octobre.
00:18:51 Mais la justice belge a interdit ce retour.
00:18:55 Pourquoi ? Parce qu'elle a été saisie par les avocats de Salah Abdeslam
00:18:59 qui, dans le cadre d'une procédure d'urgence, un référé,
00:19:02 ont demandé à ce qu'il reste en Belgique.
00:19:04 D'abord, ils ont plaidé le fait qu'il avait toutes ses attaches familiales
00:19:08 en Belgique, c'est là qu'il a grandi et que donc,
00:19:11 il préférait être incarcéré près de ses proches.
00:19:14 Ça, c'est un point qui peut être pris en compte dans certains cas.
00:19:19 Mais surtout, ces avocats, ils ont invoqué le fait
00:19:21 que la perpétuité incompréhensible à laquelle Salah Abdeslam
00:19:23 a été condamné en France est assimilable à un traitement inhumain
00:19:27 et dégradant car elle interdirait tout espoir de libération et de réinsertion.
00:19:32 Ce qu'il faut comprendre, c'est que Salah Abdeslam a été condamné
00:19:34 à la peine la plus lourde qui existe en droit français,
00:19:36 la réclusion criminelle à perpétuité incompréhensible.
00:19:40 Ça veut dire que pendant 30 ans, il ne peut faire aucune demande
00:19:44 de remise en liberté et puis il pourra faire une demande.
00:19:47 Mais pour que cette demande ne soit que, ne serait-ce examinée,
00:19:51 il faut remplir tout un tas de conditions qui rend la possibilité
00:19:54 de sortir un jour vraiment infime, quasiment nulle.
00:19:57 Et c'est en ça que la justice belge estime qu'il pourrait y avoir
00:20:02 un traitement inhumain et dégradant, le fait qu'il n'y ait pas de perspective
00:20:05 de pouvoir espérer sortir.
00:20:07 Encore une fois, on ne dit pas qu'il faut que Salah Abdeslam puisse sortir demain,
00:20:10 mais il faut qu'il puisse avoir l'espoir de pouvoir sortir un jour.
00:20:13 Donc cette décision a été rendue.
00:20:15 Ça bloque son retour en France pour le moment.
00:20:18 On précise que c'est une décision provisoire,
00:20:20 que la tribunale de Bruxelles va à nouveau examiner cette affaire au fond.
00:20:25 Ce sera sans doute pas avant plusieurs mois.
00:20:27 Et en tout état de cause, on a beaucoup dit, oui,
00:20:31 ça veut dire que Salah Abdeslam pourra sortir dans 15 ans.
00:20:35 Je crois que c'est important de dire que ce n'est pas ça que ça veut dire exactement.
00:20:38 Ça veut juste dire effectivement qu'en Belgique,
00:20:40 il n'y a pas de perpétuité incompréhensible.
00:20:42 Je crois que c'est 15 ans de période de sûreté.
00:20:45 Et à partir de là, il pourra peut-être, s'il devait rester en Belgique,
00:20:48 il pourra déposer des demandes.
00:20:50 Ça ne veut pas dire qu'elles seront acceptées.
00:20:52 Il a aussi été reconnu coupable pour son implication dans les attentats de mars 2016.
00:20:57 Mais bon, ce qu'on comprend, c'est que ce n'est pas fini,
00:20:58 parce qu'il y aura donc une décision au fond, comme vous le dites.
00:21:01 Et puis, il y a aussi l'État belge qui peut retoquer sa propre justice.
00:21:05 On a déjà vu, c'est déjà arrivé que l'État belge ne suive pas
00:21:08 effectivement une décision judiciaire et renvoie,
00:21:10 je crois que c'était vers les États-Unis,
00:21:12 un détenu qui souhaitait rester en Belgique et qui avait été renvoyé vers les États-Unis.
00:21:17 Donc effectivement, on ne sait pas.
00:21:18 Mais quand on sollicite le ministère de la Justice,
00:21:21 on ne répond pas, on botte un peu en touche.
00:21:23 On insiste en tout cas sur le caractère provisoire de cette décision.
00:21:27 Alors, Christian Potho, on peut éventuellement voir se profiler aussi
00:21:31 une sorte de bras de fer diplomatique quand même sur cette question,
00:21:34 parce qu'on rappelle qu'il y a quand même des familles de 131 victimes
00:21:38 qui vont se sentir sans doute flouées et qui,
00:21:41 on a beaucoup entendu des réactions de colère jusqu'ici,
00:21:44 qui ne comprennent pas ce qu'elles vivent elles comme une injustice au fond.
00:21:47 Oui, tout à fait. On peut comprendre tout à fait l'émotion.
00:21:50 Mais il ne faut pas oublier que malgré tout,
00:21:53 chaque pays est souverain en matière de justice.
00:21:57 Et que là, pour le moment, les avocats ont fait leur travail.
00:22:01 Ça ne fait pas plaisir à tout le monde.
00:22:03 Mais c'est la question, il fallait se la poser avant.
00:22:06 C'est bien joué de la part des avocats d'Abdéslam.
00:22:08 Et la France a fauté d'une certaine manière en le laissant partir.
00:22:12 On savait très bien que la notion d'incompréhensibilité
00:22:16 est quelque chose qui n'est pas accepté.
00:22:18 On ne peut pas ne pas le savoir.
00:22:20 Maintenant, on le sait.
00:22:22 Si à ce niveau-là, ils ne le savent pas.
00:22:23 Ils n'en ont pas tenu compte visiblement.
00:22:26 Ils n'en ont pas tenu compte.
00:22:27 Dans le cadre de la coopération judiciaire,
00:22:30 ils ont accepté qu'effectivement, ils puissent effectuer leur procès,
00:22:35 eux, avec la présence d'un témoin au démarreur important,
00:22:41 puisqu'il a quand même, je ne sais pas, sous votre contrôle...
00:22:44 - C'est le dernier membre du commando en vie ?
00:22:45 - Oui, mais il a pris 20 ans.
00:22:47 - Ça date d'Abdéslam ?
00:22:49 - Je ne sais pas.
00:22:50 - Chez nous, il a pris sa perpétuité.
00:22:51 - Non, je ne parle pas chez nous, mais en Belgique.
00:22:53 - Ah, en Belgique, il a eu...
00:22:55 - Oui, en Belgique, mais en Belgique, c'est un peu différent.
00:22:56 Ils ont considéré que les peines auxquelles il avait déjà été condamné,
00:22:59 c'est-à-dire 20 ans pour la fusillade et la réclusion à perpétuité en France,
00:23:04 suffisaient et donc ils n'ont pas donné...
00:23:06 Il a été condamné dans le procès des attentats de mars 2016,
00:23:08 mais ils n'ont pas donné de peine en estimant qu'il avait déjà été condamné à des peines.
00:23:11 - Oui, c'est le problème de la chose jugée.
00:23:15 Et en particulier, la Belgique l'a appliqué en l'occurrence.
00:23:18 Mais ça me semble très compliqué, alors effectivement...
00:23:21 - En tout cas, c'est un dossier qu'on va suivre attentivement.
00:23:23 On n'a pas de calendrier encore pour la décision, au fond ?
00:23:27 - On n'a pas de calendrier et c'est vrai que ce qui choque beaucoup les familles de victimes,
00:23:31 c'est le sentiment qu'on les dépossède d'un verdict
00:23:34 qui a été rendu par une cour d'assise au nom du peuple français
00:23:38 et que quelque part, la Belgique s'immisce dans cette décision de justice
00:23:41 et toute la difficulté des conventions européennes qui disent des choses
00:23:46 et qu'il faut appliquer.
00:23:48 - Merci beaucoup Noémie de nous avoir raconté cette histoire
00:23:50 et bien sûr, vous reviendrez pour la suite, pour l'évolution du dossier.
00:23:54 On marque une courte pause, la météo notamment,
00:23:56 et puis on revient avec le journal de Vincent, à tout de suite.
00:24:02 - De retour avec le journal de Vincent Farandagé.
00:24:04 À la une, les professeurs d'un lycée parisien exercent leurs droits de retrait
00:24:09 car l'établissement est infesté de punaise de lit.
00:24:12 - Il n'y a pas de risque majeur à ce stade selon le rectorat
00:24:15 qui précise tout de même que seules 6 classes sont concernées sur les 14 que compte le lycée.
00:24:20 Les professeurs maintiennent néanmoins leurs droits de retrait
00:24:23 alors que le traitement devrait commencer prochainement.
00:24:26 Sur place, Mathilde Dibanez avec Florent Féraud.
00:24:31 Dès l'ouverture de l'établissement, rares sont les professeurs ou élèves à avoir franchi les portes.
00:24:36 Pourtant présents devant le lycée, ils sont venus manifester leur inquiétude
00:24:40 suite à l'infection de plusieurs salles de classe par des punaises de lit.
00:24:43 - On a dit hier qu'on était ouverts à tout pour travailler.
00:24:46 Par contre, on n'est pas ouverts à avoir des punaises de lit chez nous
00:24:48 et à payer 2 000 euros à nos frais.
00:24:49 Donc on n'est pas du tout ouverts à l'idée de rentrer et de se mettre en danger
00:24:54 alors qu'on sait qu'il y a au moins 14 salles qui sont infestées.
00:24:57 Lors du nouvel Assemblée Générale, les professeurs ont décidé de faire valoir leurs droits de retrait.
00:25:02 Mais pour le rectorat, la situation ne se justifie pas.
00:25:05 Le lycée reste ouvert aujourd'hui.
00:25:07 - On sait précisément quels lieux sont infestés dans l'établissement.
00:25:12 Ça représente quelques salles.
00:25:14 En réalité, si on prend les salles de cours, ça doit représenter 6 salles de cours.
00:25:18 Ça signifie qu'on a ce matin 60 salles de cours qui peuvent accueillir les élèves normalement
00:25:23 et dont on est sûr de l'étanchéité sanitaire.
00:25:26 Les salles infectées ont été barricadées et interdites d'accès.
00:25:29 Comme ici, dans le CDI où le signalement a débuté mercredi soir.
00:25:33 Ce lycée n'est pas le seul infecté.
00:25:35 Plusieurs autres établissements ont eux été fermés ces derniers jours
00:25:38 après la découverte de punaise de lits.
00:25:42 - Le retour des rodeux urbains, mais cette fois la lutte s'intensifie en région parisienne, Vincent.
00:25:46 - Le nombre de verbalisations a plus que doublé en un mois seulement
00:25:49 et la confiscation des véhicules augmente également.
00:25:52 Les détails avec Maxime Legay.
00:25:55 - Il y a eu des décès de contrôle et des verbalisations de plus en plus nombreuses.
00:25:59 La préfecture de police de Paris a communiqué sur les dernières opérations
00:26:02 menées pour endiguer le fléau des rodeaux urbains.
00:26:05 Des chiffres particulièrement élevés.
00:26:07 En septembre, les forces de l'ordre comptent plus de 1400 verbalisations
00:26:11 contre 638 en août, 85 interpellations au lieu de 64.
00:26:16 Enfin, le nombre de véhicules saisis a lui aussi augmenté, passant de 13 à 18.
00:26:21 Des chiffres en augmentation et qui s'accompagnent d'un sentiment d'impuissance grandissant.
00:26:26 - C'est l'actualité dans un quotidien d'un fonctionnaire de police,
00:26:29 ça c'est une certitude, les fonctionnaires le subissent tous les jours
00:26:33 et malheureusement sont démunis pour faire cesser ces infractions-là.
00:26:36 Pour lutter contre ce phénomène, Gérald Darmanin a fait de la lutte
00:26:40 contre les rodeaux urbains une priorité.
00:26:42 Mais pour les syndicats de police, les moyens alloués sont encore insuffisants.
00:26:46 - Les fonctionnaires de police demandent des moyens supplémentaires avec les divas,
00:26:50 donc ce sont des barrières cloutées pour bloquer les véhicules,
00:26:55 que ce soit motorisés, peu importe qu'ils soient deux roues, quatre roues.
00:26:58 Derrière ça, il y a une demande plus profonde, à savoir une législation plus stricte.
00:27:04 En France, la pratique du rodeo urbain est punie jusqu'à un an d'emprisonnement
00:27:08 et 15 000 euros d'amende.
00:27:11 - On parle beaucoup de l'inflation en ce moment et la frite aussi est touchée de plein fouet.
00:27:16 Car le prix des pommes de terre a largement augmenté, Charnelie.
00:27:19 Résultat, les friteries dans le nord de la France sont particulièrement impactées.
00:27:23 Au reportage de Fabrice Elsner avec Maxime Legay.
00:27:26 Avec l'inflation et l'augmentation du prix de la pomme de terre,
00:27:31 les friteries accusent le coup.
00:27:33 Ici, dans cette petite enseigne, les clients se font de plus en plus rares.
00:27:37 - Il y a des midis où on n'a que 5-6 clients.
00:27:40 Malheureusement, on est obligés de faire avec.
00:27:42 Pourtant, à première vue dans cet autre établissement, véritable institution à Calais,
00:27:47 les habitués sont toujours au rendez-vous.
00:27:50 Mais le comportement des consommateurs a changé.
00:27:52 - Une, deux fois dans le mois, alors qu'avant, on va venir vraiment 4-5 fois.
00:27:56 C'était vraiment plus souvent.
00:27:58 Mais on essaie toujours de venir et de se faire plaisir.
00:28:01 - Ça sent le vin !
00:28:02 Une inflation qui touche aussi le propriétaire des lieux.
00:28:05 Pour ce gérant de la friterie, l'augmentation du coût des matières premières est considérable.
00:28:10 - Les pommes de terre, l'huile, la viande, le pain, les fromages, tout.
00:28:16 Tout a augmenté en fait entre 10 et 25%.
00:28:21 Une augmentation qui se traduit par une hausse des prix des sandwiches et boissons.
00:28:24 Mais pas sur le prix des frites.
00:28:26 Un choix délibéré pour satisfaire la clientèle.
00:28:28 - Les clients sont contents, ils ont toujours les frites au même prix.
00:28:32 Nous, on les moins forcément, puisque notre marge a fortement diminué.
00:28:35 En moyenne, depuis le début de l'année, le prix de la pomme de terre a augmenté de 42,8%.
00:28:43 - Les ventes de pompes à chaleur explosent en ce moment, Vincent.
00:28:46 - Le gouvernement a mis en place des aides pour remplacer les traditionnelles chaudières à gaz
00:28:51 par des pompes à chaleur plus écologiques.
00:28:53 Un coup de pouce qui séduit autant les particuliers que les industriels.
00:28:56 Goderic Bey.
00:28:58 Adieu la chaudière au fioul, bonjour la pompe à chaleur.
00:29:06 De plus en plus de particuliers décident de franchir le pas et d'opter pour des énergies propres.
00:29:11 Un choix à la fois écologique et économique.
00:29:13 - On aurait pu mettre des radiateurs électriques aussi.
00:29:16 Comme l'électricité augmente aussi, je pense que la pompe est quand même plus rentable.
00:29:23 Et ce client est loin d'être le seul à faire ce constat.
00:29:26 Une aubaine pour les entreprises qui constatent une nette évolution des ventes.
00:29:29 - D'année en année, ça prend une ampleur de plus en plus importante.
00:29:33 On voit, si on peut parler un petit peu de chiffres, de 15 à 20% de plus par an.
00:29:40 On voit bien que l'État a fait tout pour pousser à la pause de pompe à chaleur
00:29:44 et remplacer ces énergies fossiles vers des énergies propres.
00:29:48 Le gouvernement propose des subventions à ceux qui souhaitent cette rénovation thermique.
00:29:53 Et pour 2027, l'État veut tripler le nombre de pompes à chaleur
00:29:57 produites sur le sol français, soit 1 million d'unités par an.
00:30:00 Un objectif qui risque de se heurter au manque de main-d'œuvre.
00:30:04 Les fabricants ont déjà du mal à recruter du personnel qualifié.
00:30:08 - A tout à l'heure, cher Vassant. Petite pause et puis on reparlera évidemment de ces migrants
00:30:12 dont on dit qu'ils viennent, pour certains, de Lampedusa et qui sont déjà dans les rues de Paris.
00:30:18 Réaction avec un conseiller de Paris dans un instant.
00:30:21 A tout de suite.
00:30:22 Nous sommes de retour et on va partir dans le nord de Paris
00:30:28 où les migrants sont devenus légion, vous le savez, depuis une dizaine d'années maintenant.
00:30:32 Et ces dernières semaines, à la fois les habitants mais les élus ont constaté
00:30:36 certains arrivant de Lampedusa. Vous le savez, c'était il y a quelques semaines.
00:30:40 Ils ont eu le temps visiblement de faire le trajet jusqu'à Paris.
00:30:43 Regardez ce reportage de Fabrice Elsner avec Miquel Dos Santos et Marine Sabourin.
00:30:47 - Entre les nouveaux migrants installés au nord de la capitale et les habitants,
00:30:52 la cohabitation est difficile.
00:30:55 - Ils se battent, ils font des problèmes.
00:30:57 Très souvent quand je sors, quand je rentre, il me fait peur.
00:31:00 J'imagine par exemple une dame, une petite fille qui rentre de son sport.
00:31:08 Ça ne doit pas être un sentiment. En tout cas, on ne se sent pas en sécurité.
00:31:13 C'est tout à fait normal.
00:31:15 Un constat partagé par Pierre Lissiat, conseiller régional d'Ile-de-France.
00:31:19 - On constate effectivement depuis l'arrivée massive de migrants à Lampedusa
00:31:23 qu'il y a aujourd'hui des arrivées à Paris.
00:31:28 C'est d'autant plus une situation qu'on pouvait anticiper.
00:31:31 Il y a énormément de problèmes de toxicomanie.
00:31:33 Je crois que c'est criminel de laisser s'installer sciemment des migrants,
00:31:38 donc des populations dans un état de détresse humanitaire,
00:31:42 au milieu de consommateurs et surtout de trafiquants de crack.
00:31:46 - A la mairie de Paris, cet élu de l'opposition réclame des mesures fortes.
00:31:50 - J'appelle de mes voeux un grand plan d'urgence pour le nord-est de Paris
00:31:53 pour sortir les personnes migrantes de la rue.
00:31:56 C'est la dignité qu'on leur doit et ainsi régler le problème des riverains
00:31:59 qui en première ligne subissent des nuisances et des désagréments.
00:32:02 - Pour cet élu, la solution passe également par l'Europe.
00:32:05 En ce moment, les 27 pays membres échangent sur une réforme de la politique migratoire.
00:32:11 - Bonjour Pierre-Yves Bournazel, merci d'être en direct avec nous.
00:32:14 Vous êtes conseiller horizon de Paris.
00:32:16 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:32:18 Gérald Darmanin avait dit, il n'y a pas si longtemps,
00:32:21 que nous n'accueillerions pas de migrants en provenance de l'Empedouza.
00:32:28 Force est de constater que ce flux-là n'est pas maîtrisé
00:32:31 ou alors on s'est un petit peu avancé trop vite du côté de la place Beauvau selon vous ?
00:32:37 - Écoutez, la situation est difficile.
00:32:39 Vous savez, depuis de nombreuses années, dans le quartier du nord-est de Paris,
00:32:43 nous avons régulièrement l'afflux de personnes migrantes.
00:32:47 Et je crois que la priorité absolue doit être de sortir ces personnes de la rue.
00:32:50 D'abord pour elles-mêmes, pour leur dignité,
00:32:52 pour des questions humaines évidentes, de sécurité, de salubrité,
00:32:57 des questions d'hygiène.
00:32:58 Et je crois qu'il faut que l'État, la région, la ville,
00:33:01 travaillent avec les associations pour que vraiment on puisse
00:33:03 sortir ces personnes migrantes de la rue et s'occuper d'elles dignement.
00:33:07 Et puis en même temps, il faut régler les problèmes des riverains
00:33:10 qui en première ligne subissent de nombreuses nuisances.
00:33:12 Il y a eu plusieurs témoignages dans votre reportage
00:33:14 qui montrent évidemment que pour des questions de tranquillité, de sécurité,
00:33:18 ces personnes livrées à elles-mêmes peuvent être prises en main
00:33:22 par parfois des réseaux et exploitées.
00:33:25 Et tout ça peut avoir des conséquences évidemment importantes et graves
00:33:28 dans les quartiers.
00:33:29 Donc il est urgent d'avoir un vrai plan pour le nord-est de Paris.
00:33:32 On accepte dans le nord-est de Paris ce qu'on n'accepterait probablement pas ailleurs.
00:33:36 Et donc là aussi, avec l'arrivée de nouveaux migrants,
00:33:41 il faut qu'on puisse en amont agir.
00:33:43 Voilà. Il faut s'occuper de ces personnes pour leur dignité
00:33:46 et en même temps pour assurer la tranquillité et la sécurité des riverains.
00:33:49 Est-ce que ce grand plan que vous appelez de vos voeux
00:33:52 ne va pas se transformer finalement en redistribution territoriale, régionale,
00:33:56 comme l'avait amorcé un certain Emmanuel Macron ?
00:34:00 Parce que finalement, à force de diluer le problème,
00:34:04 on a l'impression qu'il n'y en a plus vraiment.
00:34:06 C'est-à-dire que c'est comme ça qu'on procède à chaque fois ?
00:34:08 Je crois qu'effectivement, vous avez raison.
00:34:10 Il faut une réponse européenne.
00:34:12 On voit bien que ce n'est pas avec nos petits bras musclés
00:34:14 qu'on va résoudre ces problèmes majeurs de déplacement des populations
00:34:17 qui viennent notamment d'Afrique, qui fuient des problèmes,
00:34:20 et notamment la misère et parfois des conditions,
00:34:23 alors soit climatiques ou des conflits.
00:34:26 Et donc, il faut absolument travailler à l'échelle européenne
00:34:29 pour qu'il y ait des coopérations avec les pays d'origine,
00:34:31 pour maintenir au maximum les populations dans leurs pays d'origine quand c'est possible.
00:34:35 Et ensuite, il faut être en capacité d'avoir une réponse européenne
00:34:39 en termes de sécurité, en termes d'acceptation
00:34:43 pour venir sur le sol européen ou de retour dans le pays d'origine.
00:34:46 Madame Mélanie en est la démonstration,
00:34:49 puisque Mme Mélanie, lorsqu'elle était en opposition en Italie,
00:34:51 disait qu'elle avait tout réglé.
00:34:52 Et maintenant qu'elle est aux responsabilités, elle appelle au secours l'Europe,
00:34:55 parce qu'on voit bien que c'est à cette échelle-là
00:34:57 qu'on peut construire des solutions intelligentes.
00:34:59 Merci beaucoup Pierre-Yves Bournazel d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
00:35:03 On verra en effet ce que donne la réforme migratoire au niveau des 27.
00:35:06 Petit rappel des titres en compagnie de Vincent Farandège.
00:35:10 À la rue de l'actualité, plusieurs personnes ont fait irruption
00:35:14 ce mercredi dans un lycée d'Épernay pour s'en prendre un élève.
00:35:19 Les forces de l'ordre sont intervenues rapidement, il n'y a eu aucun blessé.
00:35:22 Certains des agresseurs ont été placés en garde à vue,
00:35:25 une enquête a également été ouverte.
00:35:28 L'assurance maladie a détecté et stoppé 150 millions d'euros de fraude
00:35:32 sur les six premiers mois de l'année.
00:35:33 C'est 30% de plus que l'année dernière, à la même période.
00:35:36 Des résultats qui sont le fruit de la nouvelle stratégie anti-fraude
00:35:40 adoptée par l'assurance maladie l'an dernier.
00:35:43 Et puis enfin, trois personnes dont un enfant sont morts
00:35:45 après avoir contracté la dingue en Martinique avec la Guadeloupe.
00:35:48 Ces deux îles sont depuis la mi-août en phase épidémique.
00:35:52 Le seuil symbolique des 1 000 cas par semaine a été franchi la semaine dernière.
00:35:58 Florian Tardif nous a rejoint pour la chronique politique du jour.
00:36:00 Salut Florian.
00:36:01 On va parler de Dursula von der Leyen parce qu'elle est l'invitée du campus de Renaissance ce week-end.
00:36:05 C'est un campus censé lancer la pré-campagne européenne.
00:36:09 Alors elle est très critiquée, on le sait, sur son silence
00:36:13 après l'offensive de l'Azerbaïdjan, offensive victorieuse menée contre le Haut-Karabakh.
00:36:17 Et puis on rappelle, il y a un peu plus d'un an,
00:36:19 elle a signé un accord majeur sur le gaz avec le président azeri,
00:36:23 ce qui signifie qu'aujourd'hui, elle est dans une position assez délicate.
00:36:26 Délicate pour ne pas dire périlleuse, disons-le très concrètement Nelly.
00:36:30 Et les archives sont toujours malheureuses.
00:36:31 Vous le savez, pour les politiques, on en a ressorti une.
00:36:34 Cette image qu'on va vous montrer, où elle sert effectivement la main du président azerbaïdjan.
00:36:38 Pourquoi ? Car à l'époque, un accord avait été trouvé,
00:36:40 vous en avez fait référence à l'instant, avec Bakou pour substituer la dépendance du gaz russe,
00:36:46 une dépendance au gaz azerbaïdjanais.
00:36:48 Décision critiquée à l'époque et qui l'est toujours aujourd'hui, Nelly,
00:36:52 d'où le silence assourdissant, disons-le, vous l'avez compris,
00:36:55 de la principale intéressée par rapport à ce qui se passe en ce moment dans le pays.
00:36:59 Et forcément, cette invitation, elle est très, très mal vécue par la diaspora arménienne,
00:37:04 qui crie à la trahison.
00:37:05 Oui, on va voir une réaction ensemble du conseil de coordination
00:37:09 des organisations arméniennes de France, qui dénonce avec la plus grande fermeté,
00:37:12 vous le voyez, la décision de Renaissance d'inviter ce week-end à Bordeaux Ursula von der Leyen
00:37:18 dans le cadre du lancement de cette pré-campagne.
00:37:20 Tout est accompagné, vous le voyez, d'un communiqué avec des mots très forts.
00:37:24 La présidente de la Commission européenne porte en effet une lourde part de responsabilité
00:37:28 dans l'entreprise de nettoyage ethnique réalisé contre les Arméniens du Haut-Karabakh.
00:37:33 L'accord gazier qu'elle a signé avec le dictateur azerbaïdjani,
00:37:36 qualifié à cette occasion de partenaire digne de confiance,
00:37:38 a non seulement fourni à l'Azerbaïdjan les moyens financiers de son effort de guerre,
00:37:42 mais a également servi de caution politique et morale à ses agissements criminels.
00:37:47 Et là où le bal blesse, c'est que le gaz qu'on achète à l'Azerbaïdjan
00:37:50 proviendrait, selon les Arméniens, directement de la Russie.
00:37:54 Alors, est-ce exact ou non ?
00:37:56 Quoi qu'il en soit, comment décider de couper, comme on l'a fait,
00:37:59 l'approvisionnement en gaz russe pour ne pas financer la guerre en Ukraine,
00:38:04 ce qui était logique, vous l'avez compris, à l'époque,
00:38:06 et ne pas le faire ici avec l'Azerbaïdjan,
00:38:09 lorsque l'on voit ce qui se passe dans le Haut-Karabakh,
00:38:11 cette région peuplée, je le rappelle, d'Arméniens ?
00:38:12 La question, aujourd'hui, vous l'avez compris, Nelly, se pose,
00:38:15 d'autant plus que ce gaz ne représente que 2%,
00:38:18 et c'est important de le souligner, de nos importations, selon les experts,
00:38:21 l'UE pourrait donc tout à fait se passer de ce pays.
00:38:23 Et donc la conséquence, quand même, c'est qu'on voit désormais
00:38:26 les députés Renaissance qui commencent à prendre leur distance
00:38:29 avec Ursula von der Leyen.
00:38:31 Tout à fait, et on pouvait s'y attendre, Nelly, dans les colonnes du Figaro,
00:38:34 6 députés ont ainsi décidé, ce matin, de signer une tribune ouverte
00:38:37 dans laquelle ils enjoignent la présidente de la Commission européenne
00:38:41 à prendre des mesures d'urgence en faveur, vous l'avez compris, des Arméniens.
00:38:44 Lorsque la Russie a attaqué l'Ukraine d'Istis,
00:38:47 l'institution que vous dirigez y a été fidèle.
00:38:49 Nous nous sommes alors réjouis de sa réaction, sans ambiguïté,
00:38:52 puissante et coordonnée.
00:38:54 Celle-ci contraste amèrement avec la faiblesse de la réponse
00:38:56 aux exactions asérées au Carabaïs depuis plusieurs mois.
00:38:59 C'est peu dire.
00:39:00 Ainsi, ces députés se posent la question de dénoncer cet accord sur le gaz,
00:39:04 d'y mettre un terme.
00:39:06 Pour cela, il faudrait une décision au niveau des États européens.
00:39:10 Et toute la question aujourd'hui, c'est est-ce que cette question
00:39:12 posée ici par les députés Renaissance sera posée directement
00:39:17 à la présidente de la Commission européenne ?
00:39:20 Intéressant de voir cela demain.
00:39:21 On va suivre ça attentivement.
00:39:23 Merci beaucoup, cher Florian.
00:39:25 Christian, vous restez avec nous.
00:39:26 On sera dans un instant, bien sûr, dans la partie débat de notre émission.
00:39:29 Mais avant cela, je vous confie au bon soin d'Anne Fulda.
00:39:32 Votre rendez-vous de l'heure des livres, c'est maintenant.
00:39:35 De retour avec vous dans 180 minutes,
00:39:41 info bienvenue si vous nous rejoignez sur l'antenne en ce moment.
00:39:45 Christian Proutot, Éric Revelle et Raphaël Stainville
00:39:47 seront mes invités d'ici quelques instants pour honorer la mémoire,
00:39:50 vous le savez, de Jean-Pierre Elkabach,
00:39:52 dont les obsèques ont lieu cet après-midi.
00:39:54 Nous serons évidemment du côté du cimetière du Montparnasse
00:39:57 en compagnie de toutes nos équipes.
00:39:59 Et c'est précisément à la une de votre journal,
00:40:01 cher Vincent Farandège,
00:40:02 cet ultime au revoir rendu à Jean-Pierre.
00:40:04 Le journaliste sera inhumé à 16h cet après-midi
00:40:07 au cimetière du Montparnasse à Paris.
00:40:09 Jean-Pierre Elkabach, qui faisait partie de la famille CNews,
00:40:12 nous a quitté, vous le savez, mardi dernier à l'âge de 86 ans.
00:40:15 Dans l'actualité de ce vendredi,
00:40:17 habitants et élus du nord de Paris
00:40:19 constatent de nombreuses arrivées de migrants ces dernières semaines.
00:40:22 C'est le cas notamment au Jardin des Halles,
00:40:24 dans le 18e arrondissement de Paris.
00:40:26 Selon les autorités, les riverains, il ne s'agit de personne.
00:40:29 En provenance de l'île de Lampedusa en Italie,
00:40:31 au reportage de Fabrice Elsner avec le récit de Miquel Dos Santos
00:40:34 et Marine Sabourin.
00:40:36 Entre les nouveaux migrants installés au nord de la capitale
00:40:40 et les habitants, la cohabitation est difficile.
00:40:44 C'est battre, il fait des problèmes.
00:40:46 Très souvent, quand je sors ou j'entre, il me fait peur.
00:40:50 J'imagine par exemple une dame,
00:40:52 une petite fille qui rentre de son sport,
00:40:57 je ne sais pas, ça ne doit pas être un sentiment.
00:40:59 En tout cas, on ne se sent pas en sécurité,
00:41:02 c'est tout à fait normal.
00:41:04 Un constat partagé par Pierre Lissiat,
00:41:06 conseiller régional de l'Île-de-France.
00:41:08 On constate effectivement, depuis l'arrivée massive de migrants
00:41:11 à Lampedusa, qu'il y a effectivement aujourd'hui
00:41:14 des arrivées à Paris.
00:41:17 On le constate et c'est d'autant plus une situation
00:41:19 qu'on pouvait anticiper.
00:41:20 Il y a énormément de problèmes de toxicomanie
00:41:23 et je crois que c'est criminel de laisser s'installer
00:41:26 sciemment des migrants, donc des populations,
00:41:29 dans un état de détresse humanitaire,
00:41:31 au milieu de consommateurs et surtout de trafiquants de crack.
00:41:35 À la mairie de Paris, cet élu de l'opposition
00:41:37 réclame des mesures fortes.
00:41:39 J'appelle de mes voeux un grand plan d'urgence
00:41:41 pour le nord-est de Paris,
00:41:42 pour sortir les personnes migrantes de la rue.
00:41:45 C'est la dignité qu'on leur doit et ainsi régler le problème
00:41:48 des riverains qui en première ligne subissent
00:41:50 des nuisances et des désagréments.
00:41:51 Pour cet élu, la solution passe également par l'Europe.
00:41:55 En ce moment, les 27 pays membres échangent
00:41:57 sur une réforme de la politique migratoire.
00:42:01 On en vient à l'actualité judiciaire marquée
00:42:02 par la suite du procédé de l'attentat de Manihanville.
00:42:06 Et on rejoint tout de suite Célia Barotte
00:42:07 avec Milan Noustalo dans Duplex du Palais de Justice de Paris.
00:42:11 Célia, le complice présumé du terroriste
00:42:13 est entendu à la barre aujourd'hui.
00:42:15 Effectivement, Vincent, et il a déclaré devant la cour d'assises,
00:42:22 depuis le début de cette affaire,
00:42:23 on cherche le coupable idéal, l'auteur de l'attaque,
00:42:26 on le connaît, il est décédé
00:42:27 et il ne peut plus répondre de ses actes.
00:42:29 À l'époque, ami de la Rossie, Abala, l'accusé, a déclaré
00:42:33 qu'à aucun moment le terroriste ne lui avait partagé
00:42:35 son projet d'attentat et que lors de cette soirée de juin 2016,
00:42:39 il était à la mosquée.
00:42:40 Mohamed Lamina Berouss est également défendu
00:42:42 de toute accusation de repérage du domicile
00:42:44 du couple Salvin-Schneider
00:42:46 lors de ses heures de conduite à Manihanville.
00:42:49 La cour a rappelé que l'un de ses instructeurs auto-école
00:42:52 avait été arrêté quelques mois avant les faits
00:42:55 par des policiers, dont Jean-Baptiste Salvin.
00:42:58 Mohamed Lamina Berouss est à nouveau décrit
00:42:59 comme un observateur des conflits mondiaux,
00:43:02 comme en Syrie ou encore en Irak.
00:43:04 Et selon lui, même si des imams instrumentalisent la religion,
00:43:07 il ne suit personne bêtement.
00:43:09 L'interrogatoire de Mohamed Lamina Berouss
00:43:12 va se poursuivre cet après-midi.
00:43:14 La salle commence à se remplir à nouveau.
00:43:17 Il y a la présence de nombreux policiers,
00:43:18 des anciens collègues du couple de policiers
00:43:20 et aussi les frères de Mohamed Lamina Berouss.
00:43:23 Merci à vous et merci donc à Mylène Loussallot
00:43:25 qu'on retrouvera en début de soirée pour suivre ce procès.
00:43:29 A noter aussi toujours au chapitre justice
00:43:31 cette incroyable erreur,
00:43:32 et cette fois c'est au procès de Redouane Fahid.
00:43:35 Le visage d'un repenti du grand banditisme est apparu
00:43:37 ce matin. Cette accusée qui comparait libre
00:43:40 témoignait jusque là-derrière.
00:43:41 Paravant, son image a même été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:43:45 Les détails avec Noémie Schultz.
00:43:48 Oui, c'est une énorme bourde, vous l'avez dit,
00:43:50 qui s'est déroulée hier.
00:43:52 Un des hommes qui est donc jugé, compare est caché.
00:43:55 Pourquoi ? Et bien parce que cet homme qu'on va appeler Marc
00:43:58 a changé de vie, sa femme et ses enfants aussi.
00:44:00 C'est ce qu'on appelle un repenti,
00:44:02 car il a balancé en 2017 des figures du grand banditisme corse,
00:44:06 dont Jacques Mariani, qui comparait d'ailleurs
00:44:08 dans le procès de l'évasion,
00:44:10 mais qui est également soupçonné dans une autre affaire,
00:44:12 un double assassinat à l'aéroport de Bastia.
00:44:15 Cet homme est donc en permanence caché derrière des paravents
00:44:18 pour que le public ne puisse pas voir son visage.
00:44:21 Hier, il était appelé à témoigner,
00:44:23 et c'est à ce moment-là que pendant quelques minutes,
00:44:24 deux ou trois d'après mes confrères journalistes
00:44:26 qui étaient dans la salle,
00:44:28 son visage est apparu sur les écrans vidéo de la salle.
00:44:31 Les magistrats et les avocats ne s'en sont pas rendus compte
00:44:33 tout de suite,
00:44:34 mais il y a eu des réactions sur les bancs du public,
00:44:36 notamment des réactions de satisfaction
00:44:39 du côté des proches et des partisans de Jacques Mariani,
00:44:42 qui se réjouissaient de voir apparaître ce visage.
00:44:45 Quand l'avocate de Marx en est rendue compte,
00:44:48 elle a essayé de le cacher derrière une veste.
00:44:51 L'audience a été suspendue dans la foulée,
00:44:52 et à la reprise, la présidente a indiqué
00:44:55 qu'effectivement une photo avait été prise de cet homme.
00:44:58 C'est évidemment strictement interdit,
00:44:59 et que cette photo avait été diffusée
00:45:01 sur les réseaux sociaux ce matin.
00:45:02 Donc le procès n'a pas pu reprendre correctement.
00:45:04 Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête pénale,
00:45:08 et cette incroyable bourde pourrait avoir des conséquences,
00:45:11 puisque certains avocats émettent la possibilité
00:45:13 de demander un renvoi définitif du procès
00:45:16 en raison d'une forme de manipulation
00:45:18 que cette affaire pourrait avoir sur les jurés,
00:45:20 puisqu'on rappelle que c'est un jury populaire
00:45:23 qui va juger ces accusés.
00:45:25 Enfin, à retenir également dans l'actualité de ce vendredi,
00:45:27 des professeurs d'un lycée parisien
00:45:28 qui ont décidé d'exercer leur droit de retrait.
00:45:31 Pourquoi ? Parce que leur établissement est infesté de punaises de lit.
00:45:34 Il n'y a pas de risque majeur à ce stade,
00:45:36 selon le rectorat, qui précise que seules 6 classes
00:45:39 sont concernées sur les 14 que compte le lycée.
00:45:41 Les professeurs maintiennent néanmoins leur droit de retrait,
00:45:44 alors que le traitement devrait commencer prochainement.
00:45:47 Je vous propose d'écouter ce professeur de français
00:45:49 que Mathilde Libanese et Florent Ferrault ont rencontré ce matin.
00:45:53 On a dit hier qu'on était ouvert à tout pour travailler.
00:45:56 Par contre, on n'est pas ouvert à avoir des punaises de lit chez nous
00:45:58 et à payer 2 000 euros à nos frais.
00:45:59 Donc on n'est pas du tout ouvert à l'idée de rentrer
00:46:01 et de se mettre en danger,
00:46:04 alors qu'on sait qu'il y a au moins 14 salles qui sont infestées,
00:46:07 plus plein de lieux dans ce lycée.
00:46:09 Hier, on nous a demandé de rentrer dans ce lycée.
00:46:11 Et si on les avait écoutées, aujourd'hui, on serait déjà infestés.
00:46:16 Donc heureusement qu'on ne les a pas écoutées hier.
00:46:17 Et la conclusion, c'est qu'on ne leur fait pas confiance
00:46:20 et que donc on ne rentrera pas aujourd'hui,
00:46:21 tant qu'on n'aura pas la garantie que l'ensemble du lycée
00:46:25 ne présente aucun risque d'infestation.
00:46:27 On saurait finir cette édition sans quelques bonnes nouvelles
00:46:30 prodiguées par Isabelle Piboulot.
00:46:33 Et oui, on en a besoin.
00:46:34 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:46:37 Avec l'inflation, c'est la crise dans le secteur des pommes de terre.
00:46:40 Mais un agriculteur a fait preuve d'une initiative remarquable.
00:46:43 En Charente, Jean-Jacques Gaselin a décidé d'offrir une partie de sa production,
00:46:48 5 tonnes de pommes de terre,
00:46:49 au plus modeste, à la banque alimentaire,
00:46:52 le 14 septembre dernier,
00:46:54 accompagnée de bénéficiaires des équipes de l'association.
00:46:56 On se sent donc rendu dans les champs de l'agriculteur
00:46:59 pour récupérer le précieux sésame.
00:47:01 Un geste fraternel selon le donateur,
00:47:04 qui tombe à pic,
00:47:04 puisque l'hiver s'annonce rude pour la banque alimentaire.
00:47:08 Si vous n'avez rien de prévu ce dimanche,
00:47:11 et que vous êtes à Paris,
00:47:13 la journée paralympique se tiendra à Place de la République.
00:47:16 Un événement gratuit de 11h à 19h,
00:47:19 de quoi vous faire patienter en attendant 2024.
00:47:22 L'occasion surtout de découvrir des démonstrations sportives exceptionnelles
00:47:25 et d'échanger avec de grands athlètes.
00:47:28 Une journée rythmée par des animations,
00:47:30 et même un DJ set.
00:47:31 Et puis peut-être une chance de remporter des billets
00:47:34 pour les Jeux paralympiques,
00:47:35 dont la mise en vente débute lundi.
00:47:38 Enfin, elle persistait, signe, ce soir,
00:47:41 la victoire sera bleue
00:47:42 pour accéder aux quart de finale du mondial de rugby.
00:47:45 La France affronte à Lyon l'Italie,
00:47:47 et la girafe Obano,
00:47:49 pronostiqueuse du parc animalier de Brontféri,
00:47:51 dont le Morbihan,
00:47:52 a encore choisi la France comme vainqueur en dégustant
00:47:55 sa barboutine côté bleu blanc rouge.
00:47:58 Elle ne s'était pas trompée pour annoncer le score de France-Namibie.
00:48:01 Il s'agit de la quatrième fois en quatre pronostics
00:48:04 qu'Obano choisit de manger ce mélange
00:48:06 de soja et de flocons d'avoine du côté du drapeau français.
00:48:10 Alors plus qu'un mot à dire,
00:48:12 allez les bleus bien sûr !
00:48:13 Bien sûr !
00:48:14 Voilà quelle bonne augure pour le début de la soirée.
00:48:16 Ils sont aussi en bleu.
00:48:17 Allez les bleus !
00:48:18 Allez nos bleus !
00:48:19 Nos bleus !
00:48:20 Nos bleus !
00:48:21 Et tout de suite le journal du sport avec Vincent.
00:48:25 *Clap*
00:48:26 *Clap*
00:48:27 *Clap*
00:48:28 *Retrouvez votre programme de choix avec Autosphère,
00:48:31 premier distributeur automobile en France.*
00:48:33 *Retrouvez votre programme de choix avec Autosphère,
00:48:34 premier distributeur automobile en France.*
00:48:35 Allez-y, je vous attends.
00:48:36 Je vous attends avec la question.
00:48:37 Justement, non, non, j'ai pas de questions
00:48:38 pour vous poser aujourd'hui.
00:48:39 C'est vendredi, je sais que vous êtes un petit peu fatigués.
00:48:41 Ce sera pour lundi, vous inquiétez pas.
00:48:42 Les bleus, nos bleus justement,
00:48:44 eh bien ils accueillent les Italiens ce soir à Lyon.
00:48:47 C'est la Coupe du monde de rugby évidemment.
00:48:48 Une victoire et c'est un ticket pour les quart de finale.
00:48:50 On reste là avec Pierre-Robin.
00:48:53 Pression maximale sur le 15 de France.
00:48:56 Faut pas se louper, on est concentrés, on est prêts,
00:48:58 on se prépare depuis 4 ans à ça, donc j'espère que ça fonctionnera.
00:49:01 On est là où on voulait être, voilà.
00:49:04 Maintenant, c'est le terrain qui va démontrer ou pas
00:49:08 la forme du moment.
00:49:11 Une défaite contre l'Italie et les bleus
00:49:13 pourraient quitter la Coupe du monde.
00:49:15 Il convient donc de rester sérieux
00:49:17 malgré un statut d'immense favori.
00:49:20 Ça a été chaque fois un combat très âpre
00:49:23 avec une équipe italienne en constante progression.
00:49:26 Contre eux, on a été beaucoup mis en difficulté,
00:49:29 notamment le dernier match.
00:49:31 On a beaucoup travaillé dessus.
00:49:33 C'est une équipe qui tient beaucoup le ballon,
00:49:35 donc forcément elle met les adversaires à la faute.
00:49:37 Respecter les transalpins balayés par la Nouvelle-Zélande
00:49:41 la semaine dernière, mais ne pas en avoir peur.
00:49:44 On ne maîtrisera pas forcément la remise en question chez eux,
00:49:48 leur façon dont ils ont pu aborder cette semaine
00:49:52 après ce qu'ils ont vécu face à la Nouvelle-Zélande.
00:49:54 Ça, en fait, ça leur appartient.
00:49:56 En revanche, nous, on a besoin d'être forts
00:50:00 sur ce que l'on sait faire.
00:50:02 Objectif, gagner avec la manière
00:50:05 pour terminer premier du groupe
00:50:07 et faire le plein de confiance avant l'écart.
00:50:09 C'était le journal des sports de ce vendredi.
00:50:17 Vous avez profité de votre programme de choix
00:50:19 avec Autosphère, premier distributeur automobile en France.
00:50:22 Dans un instant, nous revenons avec nos invités.
00:50:26 Avant d'entamer la partie débat à proprement parler,
00:50:29 on ira bien sûr du côté du cimetière du Montparnasse
00:50:31 où l'on va se réunir dans l'heure qui vient
00:50:34 pour dire un dernier au revoir à Jean-Pierre Elkabache
00:50:37 qui nous a quitté cette semaine à l'âge de 86 ans.
00:50:40 On saluera évidemment l'immense professionnel
00:50:43 que ça a été, une carrière jalonnée de nombreux événements,
00:50:46 de nombreuses rencontres avec des personnalités de premier plan
00:50:49 commencées par le général de Gaulle.
00:50:51 A tout à l'heure.
00:50:52 De retour pour la partie débat de notre émission
00:50:57 et j'accueille sur ce plateau Christian Proutot, fondateur du GIGN.
00:51:01 Bonjour Christian, merci d'être là à vos côtés.
00:51:03 Raphaël Stainville, journaliste au Journal du Dimanche
00:51:06 et puis Éric Revelle est là également.
00:51:08 Bonjour Éric, je rappelle que vous avez dirigé la rédaction de LCI.
00:51:11 On va évidemment revenir aux obsèques de Jean-Pierre Elkabache
00:51:15 d'ici quelques minutes en attendant l'arrivée des personnes
00:51:18 qui ont décidé, à l'invitation de la famille, d'aller lui rendre hommage.
00:51:22 Je vous rappelle qu'il a disparu cette semaine à l'âge de 86 ans.
00:51:25 Ce sera l'occasion aussi de revenir largement sur cette très riche et dense carrière.
00:51:30 Mais avant cela, quelques thèmes de l'actualité que j'aimerais vous soumettre.
00:51:33 A commencer par cette violence dont on voit qu'elle s'invite jusque dans les lycées
00:51:37 avec une nouvelle illustration.
00:51:39 Ça s'est passé du côté d'Epernay dans la Marne, une expédition punitive.
00:51:43 Plusieurs jeunes se sont introduits, voués sur ces images,
00:51:47 pour s'en prendre à un autre jeune âgé, lui de 15 ans, qui tentait de leur échapper.
00:51:52 Ils ont agressé au passage le proviseur de cet établissement.
00:51:55 Alors entre-temps, on a appris qu'une enquête avait été ouverte,
00:51:58 que des gardes à vue ont débuté.
00:52:00 On parle d'individus qui seraient âgés de 15 à 20 ans.
00:52:03 15 ans pour le plus jeune.
00:52:05 Je vous propose d'écouter la réaction de ce représentant syndical policier.
00:52:09 Ce qui nous préoccupe le plus au niveau du commissariat d'Epernay,
00:52:14 notamment, c'est le manque d'effectifs et les solutions qu'il faudra apporter
00:52:19 à court et moyen terme pour que ça ne se reproduise plus, surtout.
00:52:22 Parce qu'il y a beaucoup d'inquiétudes d'une part de la population sparnassienne,
00:52:27 mais également dans le milieu de l'éducation nationale.
00:52:30 Raphaël Stainville.
00:52:31 Alors il n'est pas question de mettre des policiers postés devant chaque établissement,
00:52:35 mais ça traduit quand même le malaise qui règne aux abords des établissements.
00:52:39 On pourrait aussi citer ce qui se passe du côté de Marseille,
00:52:41 avec cette fac d'économie qui aurait dû fermer un temps en raison du trafic de drogue
00:52:48 qui prolifère aux abords de ce...
00:52:50 C'est traumatisant quand même pour des élèves de se retrouver confrontés
00:52:53 à ce genre d'hyperviolence.
00:52:55 Déjà qu'ils en sont nourris au quotidien à travers les échanges sur les réseaux sociaux,
00:52:59 le visionnage de vidéos.
00:53:01 Là, ils baignent dedans en permanence.
00:53:02 Oui, vous avez raison, mais c'est traumatisant.
00:53:05 Il faut dire et je pense souligner qu'on a échappé à un drame.
00:53:09 C'est-à-dire qu'à ce jour, on commande des images qui sont scandaleuses,
00:53:14 qu'on ne pensait pas devoir commenter et qu'on aurait pu assister à un drame
00:53:21 avec à défaut peut-être de la mort en tout cas un gamin
00:53:25 qui aurait été molesté par ses poursuivants.
00:53:27 Et ça, c'est vrai que c'est quelque chose de nouveau.
00:53:30 Alors, on s'habitue à cette violence, mais à chaque fois,
00:53:34 on a l'impression quand même qu'on franchit un stade supplémentaire,
00:53:37 de voir des bandes cagoulées débarquer, sautant au-dessus des palissades
00:53:42 pour chasser un élève et pour quel motif, on n'en sait rien.
00:53:47 Mais dans tous les cas de figure, c'est scandaleux
00:53:49 et on ne sait pas où ça va s'arrêter.
00:53:52 Éric Revelle, on se dit surtout qu'il n'y a plus de sanctuaires aujourd'hui
00:53:56 et qu'au fond, la présence d'agents de sécurité, si tentés, de vigiles,
00:54:01 n'y aurait pas changé grand-chose.
00:54:03 Quand on veut s'introduire quelque part, visiblement,
00:54:05 aujourd'hui, on y parvient toujours.
00:54:06 Bien sûr, mais j'ai encore en mémoire ce qui s'est passé il y a quelques jours.
00:54:09 Ces individus qui ont tiré au mortier, pétard mortier, sur une façade
00:54:15 et sur un proviseur, vous vous souvenez aussi de cette affaire-là ?
00:54:17 Donc oui, Raphaël a raison.
00:54:18 En fait, ce qui est le plus inquiétant, c'est que chaque jour,
00:54:21 sur ces news, plus qu'ailleurs, parce que moi, j'ai toujours considéré
00:54:24 qu'il ne s'agissait pas de faits divers, mais vraiment de faits de société,
00:54:27 ils éclairent ce qui est en train de venir à la société.
00:54:29 Chaque jour, on a l'impression qu'on passe une nouvelle étape
00:54:33 dans cette violence.
00:54:35 Oui, vous avez raison Nelly, normalement, un lycée, un établissement public,
00:54:39 c'est un sanctuaire.
00:54:41 Mais là, qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:54:43 Le jour où ces gens arrivent armés et ouvrent le feu dans une cour de récréation,
00:54:47 qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:54:48 C'est extrêmement inquiétant.
00:54:50 Et moi, ce qui me frappe le plus, c'est ça, c'est de jour en jour,
00:54:54 on commande des choses qui me semblent aller crescendo.
00:54:58 Vous vous souvenez de Jean-Pierre Chevènement, il y a très très longtemps,
00:55:01 qui parlait de sauvageons.
00:55:04 Une partie de la gauche avait montré du doigt en disant
00:55:07 "vous stigmatisez ces jeunes, vous en faites exactement".
00:55:10 On est vraiment passé à autre chose.
00:55:12 Vous voyez, dans "sauvageons", il y a une espèce de romantisme.
00:55:14 Dans le mot "sauvageons", aujourd'hui, on a affaire à des racailles,
00:55:17 à des gens qui sont prêts à tout et qui n'ont aucune limite.
00:55:20 Mais il y a déjà la racine dans "sauvagements" quand même.
00:55:22 Oui, mais ce sont les mêmes.
00:55:24 Vous savez, on a commenté aussi cette pauvre jeune fille
00:55:27 qui est morte d'une balle dans la tête,
00:55:28 elle faisait de l'ordinateur chez elle dans une cité à Marseille.
00:55:32 Ce sont des petites frappes qui aujourd'hui ont des kalachnikovs entre les mains,
00:55:36 qui ont 16-17 ans et qui tirent comme dans les jeux vidéo.
00:55:39 On en est là.
00:55:41 Christian Proutaud, c'est vrai qu'il y a une concentration ces derniers jours.
00:55:44 Jusqu'ici, on avait l'impression quand même que les rixes,
00:55:47 parce que les phénomènes de bandes, on le rappelle à chaque fois,
00:55:50 ont toujours existé, malheureusement.
00:55:53 C'est ces espèces de rites de passage,
00:55:55 de règlements de comptes entre bandes rivales de quartiers.
00:55:58 Mais il y en a eu de plus en plus par cercles concentriques,
00:56:01 si j'ose dire, aux abords des établissements.
00:56:03 On a même vu ça aux abords de collèges en région francilienne.
00:56:08 Et puis, on a aussi parlé cette semaine de ces alertes à la bombe
00:56:11 qui a été multipliée à Grenoble.
00:56:14 Plusieurs établissements, entre-temps, on a interpellé l'élève responsable.
00:56:18 Il y a une concentration maintenant d'événements de ce type
00:56:22 autour des établissements scolaires français.
00:56:24 Qu'est-ce qu'on fait pour les sécuriser concrètement ?
00:56:26 D'abord, il faudrait rappeler qu'on est à Hipernée.
00:56:30 Ce n'est pas les quartiers Nord,
00:56:33 ce sont des endroits qui ont déjà leurs problèmes.
00:56:37 Et on ne pense pas que dans des endroits comme à Hipernée,
00:56:41 il puisse se passer ce que l'on voit ailleurs.
00:56:43 Donc, c'est cette généralisation d'un comportement sauvage.
00:56:48 Puisque c'est sauvage.
00:56:51 Et ce phénomène de bande est un phénomène que l'on connaît bien.
00:56:55 On a un peu oublié, il y a deux ans, je crois,
00:56:57 il y avait cette histoire de Dalles où un gamin s'était fait rouer de coups...
00:57:01 - À Beaugrenelle, dans le 15e. - Voilà, à Beaugrenelle.
00:57:03 - Ah oui, sur le parvis. - Sur le parvis.
00:57:05 Et ce phénomène de bande, on l'a à ce moment-là remis en premier plan.
00:57:11 On a dit qu'un plan allait être mis en place,
00:57:14 que des personnels allaient être formés pour surveiller ces bandes.
00:57:20 On s'aperçoit qu'à force de dire "la priorité c'est ça, la priorité c'est ça",
00:57:25 eh bien c'est la peau de chagrin.
00:57:27 On ne peut pas mettre tout le monde...
00:57:28 - On n'affecte pas de personnel. - Absolument.
00:57:30 On fait une politique actuellement qui correspond à une situation
00:57:34 qui malheureusement dure depuis longtemps,
00:57:36 et le responsable du syndicat SGPL rappelait,
00:57:41 c'est-à-dire un problème d'effectifs qui est général dans la fonction publique
00:57:46 et en particulier au niveau de la police,
00:57:49 et en particulier dans des zones où on a plutôt tendance à penser qu'il ne se passera rien.
00:57:53 Alors si on n'a pas d'effectifs, il ne faut pas s'étonner qu'on n'ait pas de renseignements
00:57:58 et qu'on ne sache pas ce qui se passe.
00:58:00 Heureusement, la PJ apparemment a bien travaillé,
00:58:03 puisque je crois qu'il y a cinq interpellations,
00:58:05 et j'espère que la main de la justice sera ferme.
00:58:08 - Alors c'est toujours la même chose, Raphaël Stainville,
00:58:11 c'est quelle réponse pénale derrière ?
00:58:13 C'est souvent là que le babelais, c'est qu'après les velléités de recommencer sont là,
00:58:18 parce que la justice n'est peut-être pas suffisamment sévère.
00:58:20 On a beaucoup aussi d'ailleurs parlé cette semaine de ce sondage,
00:58:22 vous l'avez peut-être aperçu sur notre antenne,
00:58:24 sur la levée de l'excuse de minorité, mais dans certains cas très précises.
00:58:27 C'est-à-dire que la question qu'on avait posée, en somme portée sur la levée de cette excuse
00:58:32 dans les affaires de trafic de drogue.
00:58:34 Mais enfin voilà, la question est quand même posée,
00:58:36 à un moment donné il va falloir réfléchir à faire en sorte qu'ils ne recommencent pas.
00:58:40 Parce que s'ils règnent en toute impunité,
00:58:42 forcément qui va les empêcher de recommencer ou de transmettre ça aux petits frères,
00:58:46 aux générations d'après ?
00:58:47 - Mais d'abord, vous l'avez dit, le premier problème c'est qu'il s'agit,
00:58:51 si on est bien informé, de mineurs qui ont agressé d'autres mineurs.
00:58:55 Et donc on rentre dans la justice des mineurs,
00:58:58 avec tous les particularismes de la chose.
00:59:02 Effectivement il y a la question de l'excuse de minorité,
00:59:05 mais même avant de poser cette question de l'excuse de minorité,
00:59:08 si seulement les textes tels qu'ils étaient prévus pour la justice des mineurs
00:59:13 et les condamnations fermes étaient prononcés,
00:59:19 exécutés de manière forte, implacable,
00:59:23 déjà ça serait un signal.
00:59:25 Et puis après il y a toute la question de l'enseignement spécialisé.
00:59:28 Je pense qu'il manque un certain nombre d'établissements
00:59:34 pour ces gamins difficiles, intenables,
00:59:37 qui n'ont probablement pas leur place en prison,
00:59:39 mais en revanche qui ont besoin d'un cadre extrêmement ferme
00:59:43 pour qu'on parvienne à les remettre sur le droit chemin.
00:59:46 - Un dernier mot peut-être sur la réponse pénale ?
00:59:48 Je ne sais pas si Eric voulait compléter le propos ?
00:59:50 - L'excuse de minorité, c'est du bon sens.
00:59:55 Ce qui était valable il y a quelques décennies
00:59:58 avec des textes très précis sur l'excuse de minorité
01:00:00 ne peut plus l'être aujourd'hui.
01:00:02 Pour une raison très simple, c'est que la jeunesse aujourd'hui
01:00:06 est dans une violence qui est plus forte, plus systématique.
01:00:10 - Une maturité intellectuelle ou émotive plus forte ?
01:00:14 - Des réseaux sociaux ultra présents sur lesquels on veut jouer le cacou,
01:00:18 on veut montrer sa vidéo, on a défié, on a sauté une barrière d'un lycée, etc.
01:00:23 Donc ça me semble la moindre des choses que d'examiner cette excuse de minorité.
01:00:28 Un jeune de 15 ans aujourd'hui, ce n'est pas un jeune de 15 ans d'il y a 20 ou 30 ans.
01:00:32 Ça n'a rien à voir.
01:00:33 - Bien sûr. Je vous propose de partir quelques instants,
01:00:36 parce qu'à 16h les obsèques de Jean-Pierre Elkermèche débuteront
01:00:39 au cimetière du Montparnasse.
01:00:41 On a déjà une image de quelques personnalités
01:00:43 qui sont d'ores et déjà arrivées sur place pour lui dire au revoir.
01:00:46 On reconnaîtra...
01:00:48 - André Valigny, Michel Drucker...
01:00:51 - Il me semble que c'est Pascal Praud qu'on voit de dos.
01:00:54 - Oui.
01:00:55 - Pascal Praud et en face de lui, Michel Drucker, vous le voyez.
01:00:58 Jean-Pierre Elkermèche qui nous a quittés à l'âge de 86 ans.
01:01:00 Il vit passer devant la caméra, derrière les micros, reporter,
01:01:04 présentateur, patron de télé, de radio, intervieweur politique.
01:01:07 On se demande ce qu'il n'a pas fait dans sa carrière, Jean-Pierre Elkermèche.
01:01:11 C'est pour toutes ces raisons que beaucoup ont tenu à venir saluer
01:01:15 l'homme qu'il était et le grand professionnel qu'il était.
01:01:17 Bonjour Olivier Benkaymoun, vous êtes sur place également.
01:01:20 Beaucoup de monde pour venir lui dire au revoir.
01:01:23 Des patrons de presse, des journalistes, mais pas que.
01:01:26 - Non, c'est vrai, il n'y a pas que des journalistes.
01:01:33 Il y en aura beaucoup cet après-midi parce que Jean-Pierre Elkermèche
01:01:36 évidemment a marqué l'histoire de la presse, de la télévision, de la radio.
01:01:40 Il y a aussi des hommes et des femmes politiques.
01:01:43 Brigitte Macron notamment est attendue, ainsi que Gabrielle Attal.
01:01:47 La première dame devrait arriver d'ici quelques minutes.
01:01:50 Je me demande si son convoi n'est pas juste derrière nous.
01:01:54 C'est parmi ceux qui prendront la parole tout à l'heure,
01:01:58 Haïm Corsat, le grand rabbin de France, dira quelques mots.
01:02:03 Quelques chaises ont été installées dans cette allée du cimetière de Montparnasse.
01:02:08 Une très jolie photo qui a été placée.
01:02:12 On entendra sans doute tout à l'heure la fameuse voix de Jean-Pierre Elkermèche
01:02:17 raconter, dire. C'est un enregistrement qui a été choisi par les équipes d'Europe 1.
01:02:22 Évidemment, chaîne où il a officié, chaîne qui l'a présidé,
01:02:26 où il a fait énormément d'interviews.
01:02:28 Donc voilà, comme vous le disiez, d'abord il y a beaucoup de ceux et celles.
01:02:34 Merci beaucoup Olivier. On reviendra vers vous d'ici quelques minutes
01:02:38 lorsque les obsèques débutent. Je vous propose de partir à Paris
01:02:40 où Laurent Nunez est en train de faire un point presse sur le trafic de stupéfiants.
01:02:44 Pour faire un maximum de contrôle. Le but c'est d'appréhender d'abord des consommateurs de stupes
01:02:49 et éventuellement des trafiquants de stupes.
01:02:52 Donc notre but c'est d'être présent partout.
01:02:54 On est présent de manière massive, comme nous l'a demandé le ministre,
01:02:57 évidemment dans les quartiers où on lance des opérations de police judiciaire d'envergure,
01:03:01 des opérations d'occupation de la voie publique d'envergure pour éradiquer le trafic de stupes.
01:03:08 Mais il nous semblait aussi important de travailler dans les centres urbains,
01:03:12 là où on a des consommateurs et là où les trafiquants viennent les chercher.
01:03:15 Donc c'est le but de l'opération qui est menée ici aujourd'hui au HAL.
01:03:18 Il y en aura d'ailleurs d'autres dans les jours qui viennent,
01:03:20 qui sont des opérations massives. On veut vraiment saturer le terrain,
01:03:23 faire des contrôles, une centaine d'effectifs, et notamment avec des chiens stupes
01:03:26 qui sont mobilisés pour évidemment déceler la détention de stupéfiants.
01:03:31 Là pour l'instant l'opération vient de démarrer.
01:03:34 Nous avons déjà quatre AFD, quatre amendes forfaitaires délictuelles,
01:03:37 et deux personnes interpellées pour détention dont l'une est fortement suspectée,
01:03:41 compte tenu des quantités trouvées sur elle, d'être en réalité un trafiquant.
01:03:44 Voilà, donc ces opérations, on va les poursuivre de manière systématique, renforcées.
01:03:48 Ça me paraît important aussi de faire comprendre aussi aux consommateurs que nous sommes partout.
01:03:54 Nous pouvons aller partout sur les lieux de consommation,
01:03:56 et qu'ils sont aussi répréhensibles, et donc des AFD sont notifiés dans ce cas.
01:04:02 Évidemment, j'insiste, tout ça se fait en parallèle des opérations massives
01:04:06 que nous avons menées à la demande du ministre de l'Intérieur
01:04:09 pour cibler des quartiers où le trafic de stupéfiants est très enraciné.
01:04:14 Et nous en avons mené ici sur l'agglomération au cours de la semaine écoulée,
01:04:18 cinq, à Villepinte, à Bagnolet, Bagnolet hier encore, à Colombes,
01:04:23 la semaine dernière à Boulogne, et puis dans le 13e aussi.
01:04:26 Donc des opérations de démantèlement de réseaux massifs,
01:04:29 suivies d'une occupation de l'espace public pour éradiquer les trafics.
01:04:33 Et quand nous lançons ces opérations, comme nous l'a demandé le ministre,
01:04:37 nous travaillons évidemment en judiciaire, en parfaite harmonie avec les parquets,
01:04:41 et nous travaillons sur plusieurs objectifs, sur plusieurs thématiques.
01:04:44 Il n'y a pas que le trafic de stup'.
01:04:46 Nous saturons l'espace d'investigation judiciaire, si j'ose dire,
01:04:49 comme l'a souhaité le ministre de l'Intérieur. Voilà.
01:04:51 — Sur la première personne contrôlée, une dizaine de barrettes de...
01:04:55 — Je n'ai pas le détail exact, mais il y avait un nombre de barrettes
01:04:58 qui ne correspondaient pas à une consommation normale
01:05:00 et qui laissent à penser que cette personne pouvait être un trafiquant.
01:05:03 Mais tout ça, c'est... Voilà. La procédure est ouverte,
01:05:05 et tout ça sera confirmé par l'enquête.
01:05:07 Mais évidemment, en quelques minutes, voilà, le bilan est déjà très positif,
01:05:10 et l'opération, évidemment, est loin d'être terminée.
01:05:13 — On parle beaucoup de ce qui se passe à Marseille.
01:05:15 Est-ce que la région parisienne a à subir la même violence
01:05:21 dans les règlements de comptes sur ce genre de trafic de stupéfiants,
01:05:23 ou est-ce que la région parisienne est encore préservée ?
01:05:25 Vous diriez qu'il y a...
01:05:27 — En région parisienne, on connaît moins ce phénomène de règlements de comptes
01:05:32 – j'ouvre les guillemets – à la marseillaise.
01:05:34 Mais les trafics sont là quand même.
01:05:36 Et donc nous luttons efficacement.
01:05:38 Tous les services de police, la direction régionale de la police judiciaire,
01:05:41 la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne
01:05:46 font un travail remarquable de démantèlement des réseaux en permanence, en permanence.
01:05:49 Et comme nous l'a demandé le ministre, nous avons uni les forces des services judiciaires
01:05:53 pour mieux « taper » sur les points de deal qui nous posent de réels problèmes,
01:05:59 pour investir en profondeur et surtout occuper le terrain ensuite,
01:06:02 rester présents dans la durée.
01:06:04 C'est l'objectif qu'on s'est fixé.
01:06:05 On l'a fait sur 5 territoires en début de semaine et la semaine dernière.
01:06:09 Et on va poursuivre cette action de manière résolue et déterminée.
01:06:12 – Est-ce que vous aurez le bénéfice, en de l'autre côté,
01:06:15 de la nouvelle unité nationale qui doit changer
01:06:17 entre une unité d'urgence en indemnification et une unité d'assurance ?
01:06:21 – En zone de préfecture de police, nous organisons la procès.
01:06:24 La préfecture de police est très intégrée.
01:06:26 Donc la direction régionale de la police judiciaire et la DESPAP,
01:06:31 la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne
01:06:34 qui travaille ensemble sur le même territoire, sont très intégrées.
01:06:37 Et donc nous avons constitué, comme nous l'a demandé le ministre,
01:06:40 des poules d'enquêteurs qui puissent être projetés
01:06:43 sur des territoires sensibles pour mener une multitude d'investigations judiciaires.
01:06:47 Généralement, le point d'entrée principale, c'est évidemment du trafic de stupes.
01:06:50 Mais en même temps, nous ciblons tous les objectifs connus
01:06:53 pour pouvoir mener des investigations judiciaires renforcées,
01:06:56 en profondeur et avec des effectifs qui viennent et qui sont dédiés à renfort.
01:06:59 Donc c'est notre unité, comme l'a souhaité le ministre de l'Intérieur,
01:07:02 qui est mise en place.
01:07:04 Voilà.
01:07:05 Merci beaucoup.
01:07:06 Merci à vous.
01:07:07 Voilà, à l'instant, le préfet de police de Paris,
01:07:13 qui faisait au fond la promotion de ses opérations coup de poing,
01:07:15 dont on a bien compris qu'elles ciblaient aussi le consommateur
01:07:18 et qu'elles étaient censées renforcer des actions
01:07:21 qui, elles, s'enracinent dans les quartiers.
01:07:24 On le commentera un petit peu plus tard.
01:07:26 J'aimerais qu'on revienne quand même du côté du cimetière du Montparnasse,
01:07:29 parce que d'ici une vingtaine de minutes auront lieu les obsèques de Jean-Pierre Elkabache,
01:07:33 que vous avez tous, les uns et les autres, connus à des degrés divers.
01:07:37 Éric Revel, vous me parliez, vous faites d'ailleurs une très bonne imitation, je dois dire, de Jean-Pierre.
01:07:43 Vous me parliez, effectivement, de cette manière qu'il avait de toujours peaufiner ses interventions
01:07:48 jusqu'à la dernière minute, et puis de négocier pied à pied tout ce qui était de l'ordre des co-diffusions
01:07:54 lorsque vous en aviez, à l'époque où vous dirigez la rédaction de LCI.
01:07:58 Je dirigeais LCI, même.
01:07:59 Vous dirigez, pardon, LCI.
01:08:00 Oui, oui, moi j'ai plein de, beaucoup d'anecdotes avec Jean-Pierre Elkabache,
01:08:04 mais j'en ai une parce que ça mêle Ropin à ça.
01:08:07 On avait, vous savez, ce qu'on appelle des soirées électorales communes.
01:08:10 Donc les médias s'associent pour couvrir une soirée électorale.
01:08:14 Donc on avait dealé avec Ropin et LCI la possibilité de faire cette, voilà.
01:08:19 Et donc Jean-Pierre Elkabache représentait Ropin,
01:08:22 et Michel Filde représentait le littoral du côté de LCI,
01:08:26 puisqu'à l'époque il faisait 18h sur LCI.
01:08:28 Et je me souviens parce que Jean-Pierre Elkabache,
01:08:30 bon d'abord il est venu, il voulait effectivement vérifier un certain nombre de choses,
01:08:35 se mettre bien dans le cadrage des émissions qu'on allait faire en direct.
01:08:39 Et alors ce qui m'avait le plus frappé, c'est qu'il m'avait dit,
01:08:41 "Mais Éric, n'oubliez pas une chose, c'est que c'est un partenariat,
01:08:44 donc on doit voir la bonnette d'Europe 1, on doit voir la bonnette d'Europe 1."
01:08:48 Mais j'ai dit, mais Jean-Pierre évidemment qu'on verra la bonnette d'Europe 1.
01:08:51 "Non parce que je sais comment vous faites les cadrages, et moi comme c'est un partenariat..."
01:08:54 Voilà, il allait jusque dans ce...
01:08:55 - Il voulait pas être lésé. - C'est un homme de contenu aussi.
01:08:58 Il avait des idées absolument incroyables.
01:09:00 Il faisait des coups, ce qu'on appelle des coups journalistiques,
01:09:02 il en a fait d'innombrables dans sa carrière.
01:09:05 Et sur LCI, pendant la campagne présidentielle qui a opposé François Hollande à Nicolas Sarkozy,
01:09:10 j'avais inventé un concept où j'avais demandé à deux anciens premiers ministres,
01:09:14 Jean-Pierre Raffarin et Lionel Jospin, qui pourtant avait juré qu'il ne ferait plus de politique,
01:09:18 de venir tous les jours pendant 4 minutes faire un ito,
01:09:21 l'un sur la campagne de Sarkozy, l'autre sur la campagne de Hollande,
01:09:24 et El Khabache, Jean-Pierre, m'avait appelé un jour au téléphone,
01:09:28 en me disant "Bien vu, bien joué, ça c'est du contenu, ça c'est du contenu".
01:09:32 C'était ça aussi Jean-Pierre El Khabache, et c'était aussi un homme de pouvoir et d'influence.
01:09:36 Derrière l'extraordinaire journaliste qu'il a été,
01:09:38 c'était aussi quelqu'un qui connaissait tout le monde, qui avait une multitude de réseaux.
01:09:44 C'était très important, c'était ça aussi Jean-Pierre El Khabache,
01:09:47 mais on peut dire qu'il appartient à l'histoire politique de la Ve République.
01:09:50 Oui, j'allais dire, c'est aussi le refus de l'époque où la politique s'entremêlait
01:09:55 beaucoup plus encore avec les médias.
01:09:58 Raphaël Stainville, je ne suis pas sûre que vous l'ayez croisé particulièrement
01:10:02 dans votre carrière journalistique, mais néanmoins, on l'a tous vu évoluer.
01:10:07 J'ai compté le nombre de médias ou de grandes maisons pour lesquelles
01:10:11 il a travaillé dans sa carrière, ça tourne un peu la tête.
01:10:15 Évidemment, on rappelle qu'il a débuté sur Radio-Alger, puis France Inter,
01:10:19 Radio France, enfin il a tout fait.
01:10:21 Europe 1, évidemment, La 5, France 2, France 3 à l'époque,
01:10:26 donc Public Sénat, évidemment, et puis on n'oublie pas C News sur les dernières années.
01:10:32 Donc en fait, on est bien en peine de trouver des journalistes
01:10:35 qui ne l'ont pas croisé quand même à un moment ou à un autre de leur carrière, Raphaël.
01:10:38 Oui, vous avez raison, moi je l'ai d'abord beaucoup entendu lorsque j'étais plus jeune
01:10:42 lors de la matinale d'Europe 1, mais j'ai une anecdote sur Jean-Pierre El Khabache.
01:10:48 Il se trouve que lorsque j'ai commencé à travailler, j'étais journaliste politique pour le Fierro magazine
01:10:52 et j'ai co-écrit le livre de mémoire du garde du corps de Jean-Marie Le Pen.
01:10:58 Et il se trouve qu'au sortir d'une interview du matin avec Jean-Marie Le Pen,
01:11:02 les deux se targant d'être plus sportifs l'un que l'autre,
01:11:07 ils se sont lancés le défi d'un concours de pompe dans le bureau de Jean-Pierre El Khabache.
01:11:11 Donc j'ai l'impression que Jean-Pierre El Khabache en fait était aussi exigeant
01:11:15 vers lui-même dans la manière dont il savait construire, préparer ses interviews,
01:11:20 dans la manière dont il se nourrissait de lire, mais aussi pour lui-même,
01:11:25 je crois qu'il pratiquait une heure de sport par jour.
01:11:27 Bref, il était exigeant, extrêmement exigeant, de tous les deux points de vue.
01:11:31 Alors, regardez cette image, on l'a aperçue s'installant pour cette cérémonie Pascal Pro,
01:11:38 aux côtés, il me semble, de Michel Drucker.
01:11:41 On voit les deux hommes ici au premier plan en train de deviser,
01:11:44 alors que les invités arrivent les uns après les autres.
01:11:47 Xavier Bertrand, il a également beaucoup de politique.
01:11:50 Christian Proutot, vous avez beaucoup travaillé pour François Mitterrand à l'époque,
01:11:56 on sait que ce n'était pas un grand ami de Jean-Pierre El Khabache,
01:12:00 néanmoins, est-ce que vous l'avez croisé dans le courant de sa carrière ?
01:12:02 Oui, je l'ai croisé plusieurs fois, suffisamment pour pouvoir donner une ou deux anecdotes,
01:12:09 mais je voudrais dire quand même qu'à un moment où il était, après l'arrivée de la gauche,
01:12:16 où il était vraiment mis à l'écart, il doit quand même un peu, Mitterrand, d'être un peu revenu, il me semble.
01:12:23 Ça c'est juste pour remettre les choses en perspective,
01:12:28 parce que, bien sûr, il avait sa manière de se rétablir,
01:12:33 quand il a changé plusieurs fois de situation journalistique ou de média,
01:12:41 et je l'avais croisé en particulier à une période où il avait été un peu embêté
01:12:46 après ce que disait Canal+ sur les histoires de patates,
01:12:50 quand il y avait les affaires qu'il avait eues malheureusement...
01:12:54 - Les guignols qui se moquaient de lui. - Pardon ?
01:12:56 - Les guignols. - C'est ça, par les guignols.
01:12:58 - Avec les producteurs de France Télévisions. - C'est ça.
01:13:01 Et il était très meurtrier, on avait échangé ensemble là-dessus,
01:13:06 et j'étais touché par le fait que ça l'ait marqué autant que ça,
01:13:11 alors que plutôt, il aurait pu, avec l'histoire qu'il avait,
01:13:17 avec l'entrejamb qu'il avait, prendre un peu de distance,
01:13:20 mais il avait été très touché par les guignols,
01:13:25 et par la manière dont il est... Il est un peu le gimmick,
01:13:28 comme ça se faisait souvent aux guignols, quand il se passait quelque chose.
01:13:32 - Et puis on a aperçu ici, Claude Chirac,
01:13:35 qui s'est installé aussi au premier plan, au premier rang des invités,
01:13:40 beaucoup de... Jean-Marie Le Guêne, voilà.
01:13:43 Beaucoup de politiques, on le disait, de droite, de gauche,
01:13:46 qui sont venus aujourd'hui pour lui rendre hommage.
01:13:49 Il avait aussi ce côté évidemment très accrocheur dans les interviews politiques,
01:13:54 Eric Revelle, je crois que c'est ça qui le caractérise peut-être le plus,
01:13:58 c'est cette manière qu'il avait de toujours poser en préambule d'une interview
01:14:03 des questions-chocs, pour soit déstabiliser,
01:14:06 soit lancer de plein pied l'interview qu'il comptait mener derrière.
01:14:10 Ça, c'était sa pâte à lui.
01:14:12 - Oui, c'était sa pâte à lui. Alors moi, j'ai toujours utilisé une métaphore
01:14:16 pour décrire la stratégie d'interviewer de Jean-Pierre Elkabach.
01:14:20 C'était un boxeur, c'est-à-dire qu'en fait, remarquez bien,
01:14:25 c'est souvent la même chose. Il commence par une question terrible,
01:14:28 on n'appelait pas ça des punchlines à l'époque,
01:14:31 mais c'est un premier coup porté à l'interviewé,
01:14:34 et en fait, ces questions ramenaient l'interviewé dans le coin du ring,
01:14:38 et il était percutant, et en fait, il décochait un dernier uppercut,
01:14:42 et il était uppercutant en ce moment-là, et il y a plein d'histoires célèbres.
01:14:46 On a aperçu André Valigny sur ces images, l'histoire du mur, vous vous en souvenez,
01:14:51 où il voulait faire une réforme, il était secrétaire d'État, je ne sais plus trop quoi,
01:14:55 monsieur Valigny, et Elkabach lui dit "Vous allez vous prendre le mur,
01:15:00 quel mur ? Bah le mur du fait que vous n'allez rien pouvoir faire."
01:15:03 - On peut parler de la honte de Marine Le Pen aussi.
01:15:05 - Voilà, la honte. Non mais il avait ce talent.
01:15:08 Alors il faut dire aussi une chose, c'est que Jean-Pierre Elkabach avait une notoriété telle,
01:15:12 puisqu'il était là depuis 50 ans, il était craint, à la fois les hommes politiques
01:15:16 et les femmes politiques voulaient être interviewés par Jean-Pierre Elkabach,
01:15:19 mais il y avait une crainte énorme, mais sa notoriété faisait qu'en fait,
01:15:22 c'est l'un des seuls journalistes, à mon avis, sur la durée,
01:15:25 à avoir inversé le rapport de force, c'est-à-dire qu'un journaliste,
01:15:28 quand il a un homme politique, quand il a un ministre,
01:15:31 quand il a un président de la République ou un Premier ministre,
01:15:34 le rapport de force n'est pas tout à fait les mêmes,
01:15:36 il y en a un qui a un statut, et l'autre qui est un journaliste,
01:15:39 très respectable, mais qui n'est que journaliste.
01:15:41 Jean-Pierre Elkabach, il avait totalement, et depuis longtemps,
01:15:43 grâce à sa notoriété, à son style, à son professionnisme,
01:15:46 inversé la charge de la preuve, et c'est lui, en fait,
01:15:49 qui, lorsqu'il arrivait sur un plateau, mettait d'entrée en difficulté
01:15:52 celui qu'il allait interviewer.
01:15:53 - Mais sa simple présence devenait déjà déstabilisante,
01:15:56 parce qu'on savait déjà à quoi s'attendre, plus ou moins,
01:15:58 avant que l'interview ne débute.
01:16:00 Vous voyez donc les personnalités qui continuent d'affluer
01:16:02 au cimetière du Montparnasse, Louis Sreynumet,
01:16:04 on a plusieurs personnes aussi ici, Frédéric Dhabi,
01:16:06 le journaliste Michael Darmon, Neumichou,
01:16:09 qui était là pour parler d'un tout autre sujet,
01:16:11 mais bon, puisqu'on commente aussi ses images.
01:16:13 Je disais que tous les journalistes, ou presque,
01:16:15 l'ont croisé à un moment de leur carrière.
01:16:17 Ça a été votre cas aussi, quand vous avez débuté sur Europe 1.
01:16:20 - Oui, moi, je suis arrivée à Europe 1 en juin 2006.
01:16:24 Je suis rentrée par la Bourse Loga,
01:16:26 qui est un concours ouvert aux étudiants d'école de journalisme.
01:16:30 Et à l'époque, Jean-Pierre Elkabach était le président d'Europe 1,
01:16:33 donc je lui dois...
01:16:34 Lui, il n'était pas dans le juré de la Bourse Loga,
01:16:36 mais à l'issue, quand quelques mois plus tard,
01:16:38 on m'a proposé un contrat, puis un CDI,
01:16:41 c'est Jean-Pierre Elkabach, effectivement, qui m'a recrutée.
01:16:44 C'était quelqu'un qui était aussi dans la...
01:16:48 Très exigeant, et qui était aussi dans la transmission
01:16:50 avec les jeunes.
01:16:51 Je me souviens qu'il y avait un petit mot sur la porte de son bureau,
01:16:54 il y avait écrit "rentrée sans frapper",
01:16:55 ce que, bien sûr, personne ne faisait.
01:16:57 En tout cas, moi, je ne faisais pas ça,
01:16:58 mais il y avait cette idée qu'on pouvait aller le voir,
01:17:01 le déranger à n'importe quel moment.
01:17:03 Et avant d'être spécialiste des questions de poésie-justice,
01:17:06 j'ai été spécialiste de l'éducation pendant 5 ans,
01:17:09 et quand Jean-Pierre Elkabach recevait un ministre,
01:17:13 ou un homme politique, qui venait parler de ces thématiques-là,
01:17:17 il nous conviait toujours à l'échange informel
01:17:21 qui avait lieu dans son bureau avec l'interviewé,
01:17:25 et même les jeunes journalistes débutants
01:17:28 pouvaient entrer dans ce bureau,
01:17:30 où il y avait des livres partout.
01:17:32 C'était assez impressionnant.
01:17:34 Mais il avait aussi cette capacité à s'intéresser à tout le monde,
01:17:38 y compris aux débutants.
01:17:40 - Et puis il avait l'éthique aussi,
01:17:42 sa manière de tout surligner.
01:17:45 On a beaucoup évoqué sa manière de stabiloter.
01:17:47 C'est quelqu'un qui, on cessera de le répéter maintenant,
01:17:51 qui doutait tout le temps.
01:17:52 C'est incroyable de se dire qu'avec une telle carrière,
01:17:54 et arrivé à l'âge de 86 ans, il ne travaillait plus vraiment,
01:17:58 enfin je veux dire un âge très avancé,
01:18:00 ces dernières années il évoluait sur notre chaîne,
01:18:03 il était encore en point au doute.
01:18:05 Et ça c'est quand même assez incroyable,
01:18:07 quand on voit aujourd'hui des générations de jeunes journalistes
01:18:09 qui ne doutent de rien à 25 ou 30 ans,
01:18:12 lui se remettait sans cesse en question à Valls-en-Ville.
01:18:14 Et ça c'est une belle leçon d'humilité aussi.
01:18:18 - Oui, surtout un bel exemple pour tous.
01:18:21 D'abord par son travail, son exigence, je l'évoquais tout à l'heure.
01:18:25 Effectivement, il stabilotait tout avec une méthode qui lui appartenait.
01:18:31 C'est-à-dire qu'il y avait pas mal de choses qui étaient obscures
01:18:34 à ceux qu'il connaissait et qu'il fréquentait,
01:18:36 lorsqu'il stabilitait en orange, en vert, en gris,
01:18:40 et quand ceux qui lui posaient la question de savoir
01:18:43 à quelle couleur correspondait tel passage,
01:18:46 il était bien incapable de livrer ses secrets.
01:18:49 Mais il avait sa méthodologie, son travail très consciencieux,
01:18:54 et ce qui lui a permis de faire la carrière que l'on connaît.
01:18:57 60 ans, je crois, quasiment au sommet, avec quelques petits trous par-ci par-là.
01:19:03 Mais il a vraiment marqué, ça a été une figure politico-médiatique.
01:19:08 - Tandis qu'on voit là François Baroin, Claude Guéant à ses côtés,
01:19:11 on a même aperçu Romain Desarbre, il me semble, au lointain,
01:19:15 parmi les invités qui ont décidé de se rendre à ses obsèques aujourd'hui.
01:19:22 Et puis il y avait aussi ce beau duo qu'il a longtemps formé
01:19:27 pour "Carte sur table" avec Alain Duhamel,
01:19:31 et ça forcément ça a marqué, on imagine qu'Alain Duhamel sera là aujourd'hui.
01:19:35 Il y avait déjà quelque chose de l'ordre du "good cop, bad cop"
01:19:39 en plateau pour poser les questions,
01:19:41 lui étant effectivement le boxeur qui mettait le coup fatal,
01:19:45 et Alain Duhamel qui sans doute a beaucoup de trésors,
01:19:48 de souvenirs à partager aujourd'hui.
01:19:52 - Est-ce que, Christian Poteau, vous aviez des anecdotes à nous raconter ?
01:19:55 - Non, il y a quelque chose que je voudrais mettre en avant,
01:19:58 c'est cette interview qu'il a faite de François Mitterrand
01:20:00 après la sortie du livre de Pierre Péan, "Une jeunesse française",
01:20:05 qui n'était sûrement pas l'interview la plus facile qu'il y ait pu faire,
01:20:11 et qui également, pour François Mitterrand, compte tenu de ce livre,
01:20:16 a été du fait de François Mitterrand.
01:20:19 C'est François Mitterrand qui avait accepté de répondre,
01:20:23 après la sortie de ce livre, à un journaliste qui était Jean-Pierre Elkamache.
01:20:29 Quand on sait les problèmes qu'il a eus au début de l'arrivée de la gauche,
01:20:33 c'est un clin d'œil que je trouve assez intéressant de se dire
01:20:36 qu'il avait pu amener par sa qualité de journaliste,
01:20:40 en faire en sorte que certains de ses pires détracteurs
01:20:43 puissent accepter de l'avoir pour être interviewés sur un livre
01:20:46 qui n'était pas vraiment à la faveur de François Mitterrand.
01:20:50 - Et puis quand on regarde un peu le parcours peut-être plus personnel, plus intime,
01:20:54 la motivation sous-jacente du journaliste qu'il est devenu,
01:20:58 je crois que c'était beaucoup lié à la figure paternelle.
01:21:00 Son père, qui n'a pas connu, qui est mort quand il était jeune, il avait 11 ans.
01:21:04 - Il est dans une synagogue.
01:21:06 - Donc il s'était juré de faire perdurer le nom, de le rendre célèbre.
01:21:10 Il ne s'en doutait pas que ce serait à ce point.
01:21:14 Mais il y a beaucoup de carrières comme ça qui sont liées,
01:21:18 Éric Revelle a l'envie de satisfaire ou de rendre hommage,
01:21:22 on parlait de transmission, à la mémoire et à la figure paternelle.
01:21:25 Ça a été le cas très nettement pour Jean-Pierre Leclerc-Bas.
01:21:28 - Je ne veux pas faire de la psychologie à quatre sous,
01:21:30 mais vous avez raison, on est le fruit de son enfance,
01:21:32 on est le fruit de ses blessures, de ses fractures, de ses origines.
01:21:36 Et quand on veut s'extraire et avoir de l'ambition, c'est un devoir.
01:21:42 Plus on arrive de loin, plus si la victoire est éclatante, elle est marquante.
01:21:49 J'ai découvert l'histoire de Jean-Pierre Leclerc-Bas à l'occasion de sa disparition,
01:21:55 mais c'est tout à fait exact, vous avez raison.
01:21:58 Si on cherchait à connaître les raisons psychologiques,
01:22:05 la destinée de certaines personnalités médiatiques, littéraires ou politiques,
01:22:12 on s'apercevrait que souvent, il y a, je ne vais pas dire des revanches à prendre,
01:22:17 mais il y a une volonté d'être ou de ne pas oublier ceux à qui vous avez fait des promesses.
01:22:22 Et Jean-Pierre faisait partie de cela avec son père.
01:22:25 Et vous avez des tas de destins qui sont éclairés par leur enfance.
01:22:28 - Ou tout simplement donner un sens à sa vie quand il semble qu'elle n'en ait plus assez.
01:22:32 - Alors puisqu'on parle d'Algérie, on pourrait citer Albert Camus qui disait
01:22:35 "Donner un but et avoir un sens, ce n'est pas la même chose".
01:22:37 Vous avez raison, donner un sens à sa vie, c'est absolument déterminant.
01:22:43 Vous savez, Boris Cyrulnik, le grand pédopsychiatre, a conceptualisé l'idée de résilience.
01:22:50 Vous avez des enfants qui sont dans des milieux difficiles,
01:22:53 qui vivent des drames personnels, c'était le cas pour Jean-Pierre.
01:22:57 Il y a des gens qui sont résilients et d'autres qui ne le sont pas.
01:23:01 Vous savez, c'est un peu comme une canette de soda sur laquelle vous appuyez,
01:23:05 elle est fracturée, et certaines canettes reviennent.
01:23:08 - Certains vont sombrer dans les délinquances, d'autres vont s'en occuper.
01:23:11 - Bien sûr, vous avez raison.
01:23:13 Moi, puisqu'on cherchait un trait commun à ces années passées avec Jean-Pierre Elkamach,
01:23:18 c'était l'énergie qu'il avait.
01:23:19 Quand je vous parlais de ce rendez-vous pour ces soirées électorales Europe 1 LCI,
01:23:23 il venait dans mon bureau comme s'il débutait sa carrière politique.
01:23:28 Pas seulement sur l'affaire des bonnettes, mais aussi parce qu'il voulait savoir
01:23:31 à quel moment il pourrait rentrer dans le débat, poser cette question,
01:23:35 où il allait s'installer, ce que Michel Field allait dire.
01:23:38 - C'est un perfectionniste en deux mots.
01:23:41 - Oui, mais vous pouvez être perfectionniste une partie de votre carrière.
01:23:44 Moi, je l'ai vécu comme ça, c'était il y a dix ans peut-être.
01:23:48 Et ça m'a frappé, l'énergie de la perfection.
01:23:51 - Et ce côté "micro-management", comme on dit,
01:23:55 c'est-à-dire s'assurer que chaque détail, que toute la machine
01:24:00 sera bien huilée jusqu'au moindre détail.
01:24:02 Regardez l'arrivée aussi de Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale,
01:24:07 qui lui aussi est venu.
01:24:09 On sait que Brigitte Macron aussi a répondu à l'invitation de la famille
01:24:12 pour ses obsèques.
01:24:15 Raphaël Stendhil, c'est vrai que cette perfection jusque dans le moindre détail,
01:24:21 j'imagine que ça ne lui a pas causé que des amitiés.
01:24:24 C'était un patron de presse dur aussi.
01:24:27 Enfin, je veux dire, il a dû aussi se séparer de certains...
01:24:29 Comme tous les patrons de presse, ça a dû être votre cas aussi, Éric Revelle.
01:24:31 Il fallait faire des sacrifices.
01:24:33 Parfois, il faut tailler dans l'effectif, il faut renvoyer des gens.
01:24:36 Ce n'est pas un rôle facile d'être patron.
01:24:37 Et ce n'est pas pareil que des journalistes.
01:24:39 - Il l'a fait peut-être d'autant plus volontiers d'abord
01:24:41 parce qu'il était exigeant envers lui-même.
01:24:43 - Brigitte Macron arrive sur place.
01:24:44 - Il pouvait l'être à travers les autres.
01:24:46 Et puis, parce que sa carrière a été ponctuée de haut et de bas,
01:24:50 il a parfois connu des périodes, des traversées du désert.
01:24:54 On évoquait l'arrivée de François Mitterrand.
01:24:57 Il a pointé à Pôle emploi à l'époque.
01:24:59 Ça ne s'appelait pas comme ça, mais il a connu ces périodes-là.
01:25:06 Mais pour en revenir peut-être à l'enfance de Jean-Pierre Elkabache,
01:25:09 il y a quelque chose qui m'a marqué.
01:25:11 C'est qu'effectivement, il est né en Algérie.
01:25:13 Il a grandi à Oran.
01:25:15 C'est un fils d'Algérie.
01:25:17 Et on connaît les drames, la tragédie même de la guerre d'Algérie.
01:25:22 Et lorsqu'il a connu l'Exode, il a choisi la France.
01:25:27 Jusqu'à son nom, on évoquait son père, mais il a choisi son nom de famille.
01:25:30 C'est Elkabache en deux mots.
01:25:32 Et il l'a synthétisé, il l'a francisé d'une certaine manière.
01:25:35 C'était devenu un personnage français absolument.
01:25:38 - Tandis que Brigitte Macron salue à l'instant Pascal Praud,
01:25:41 après avoir salué Michel Drucker et bien avant,
01:25:45 on l'a aperçu aussi en brassant Nicolas Vril, la femme de Jean-Pierre Elkabache.
01:25:51 - Et Alain Duhamel.
01:25:52 - Alain Duhamel est là également, vous voyez.
01:25:54 Et la fille de Jean-Pierre Elkabache, qui sont donc au premier rang
01:25:57 pour assister à ces obsèques qui doivent débuter d'ici 5 minutes maintenant.
01:26:03 Ce qui a été frappant d'ailleurs, puisqu'on parle de la présidence de la République,
01:26:07 c'est que alors que les tweets s'enchaînaient le soir de sa disparition,
01:26:11 on les a vus tomber les uns après les autres,
01:26:13 on a longtemps attendu celui d'Emmanuel Macron.
01:26:16 Il est venu via un très long communiqué, ce qu'il ne fait pas systématiquement,
01:26:21 d'ailleurs le chef de l'État, c'est dire à quel point c'était un monument
01:26:24 quand même du journalisme français.
01:26:26 Emmanuel Macron a fait un long communiqué de l'Élysée,
01:26:29 retraçant les grandes lignes de la carrière et ce en quoi finalement,
01:26:33 Jean-Pierre Elkabache lui était apparu essentiel dans son professionnalisme
01:26:38 pour traverser toute l'histoire de la Ve.
01:26:40 Et on me rappelle quand même que Jean-Pierre Elkabache, jeune reporter,
01:26:42 il suivait le général de Gaulle sur le terrain.
01:26:44 Donc il n'y a plus beaucoup de ses contemporains qui peuvent raconter de telles histoires aujourd'hui, Éric Revelle.
01:26:49 Ah bah oui, vous avez raison.
01:26:50 Avec son nagra sur l'épaule.
01:26:52 Avec son fameux nagra.
01:26:53 Ce qui n'existe plus aujourd'hui.
01:26:54 Les plus jeunes journalistes ne sauront pas de quoi on parle.
01:26:56 Ça existe, il est juste là.
01:26:58 Il n'est plus au Cébu.
01:27:00 Il n'est plus à Bordeaux.
01:27:02 On a appris à l'utiliser, nous, à l'école.
01:27:04 Il n'est plus dans le domino, le qui se paradera bleu.
01:27:07 Ah, c'est très bien.
01:27:08 Il est beaucoup plus petit, mais il n'y a plus les bandes.
01:27:10 Il n'y a plus le petit morceau de scotch bleu quand on faisait les montages.
01:27:14 Non mais c'est pour ça qu'en fait, oui, il a une carrière rare.
01:27:18 Dans le sens où on peut dire, comme il était un journaliste politique,
01:27:21 parmi les plus célèbres, qu'en fait il a marqué l'histoire politique de la Ve.
01:27:25 Je pense que ce n'est pas grandiloquent de le dire, en fait.
01:27:27 Il a tellement traversé, là on ne parle que de la politique française,
01:27:30 mais regardez le nombre d'interviews internationales qu'il a faites.
01:27:33 C'est absolument incroyable.
01:27:34 Oui, c'est vrai.
01:27:35 Il a parlé des Kennedy, des Bush, des Poutine.
01:27:38 Avec un visionnaire face à Poutine, parce que c'est juste en 2014, je pense.
01:27:46 Avant la Crimée.
01:27:47 Avant la Crimée.
01:27:48 Et il a dit à Poutine, qui n'était pas très content semble-t-il,
01:27:52 puisque l'interview est repassée, en gros que lui, il voyait très bien ce qu'il cherchait,
01:27:59 c'est-à-dire l'Ukraine.
01:28:00 Et il le dit carrément, à tel point que Poutine demande qu'il s'est…
01:28:03 En gros, il voulait savoir qui était ce journaliste…
01:28:06 Qui a l'autre cuidance de lui poser ce genre de questions.
01:28:11 Sur ce terrain, oui, effectivement.
01:28:13 Et puis on rappelle, outre les interviews politiques,
01:28:15 moi j'ai revu dans les vidéos de sa carrière, l'annonce de l'élection de François Mitterrand.
01:28:22 C'est lui et Étienne Mougeot à ses côtés qui l'annoncent de concert,
01:28:26 lorsque vous savez le visage pixelisé apparaît sur l'écran.
01:28:30 On peut penser que c'est le sommet du crâne de Giscard de Giscard.
01:28:33 On maintenait le suspense jusqu'au bout à l'époque.
01:28:36 Je dois dire que maintenant on a une image qui apparaît plein pot,
01:28:39 comme on dit dans le jargon journalistique, c'était loin d'être le cas.
01:28:43 Voilà, ces obsèques qui vont se dérouler au cimetière du Montparnasse,
01:28:47 avec sans doute une cérémonie religieuse à suivre avant l'animation,
01:28:51 sous un beau soleil parisien, ça mérite quand même d'être souligné,
01:28:56 en ce 6 octobre, avec la présence de Brigitte Macron,
01:29:00 de tout ce que la politique compte, de personnalités qui ont compté,
01:29:04 qui comptent, qui sont toujours dans le paysage.
01:29:06 On a aperçu aussi Arnaud Montebourg tout à l'heure,
01:29:08 je ne sais pas si vous l'avez vu parmi les personnalités présentes.
01:29:11 Et puis bien sûr, celui qui se tient un petit peu en retrait sur la droite,
01:29:14 c'est celui qui est sans doute peut-être le mieux connu, on va dire,
01:29:17 parmi ceux qui restent aujourd'hui, c'est-à-dire Alain Duhamel,
01:29:21 qui doit être évidemment très triste de perdre son camarade de télévision
01:29:25 et son camarade d'interview.
01:29:27 On verra si tout à l'heure on peut retourner effectivement avec nos équipes,
01:29:31 voir Olivier Benkemoun et nous dire quelques mots sur les réactions qu'il y a eues à l'arrivée,
01:29:37 tandis que les convives de ces obstacles continuent d'arriver.
01:29:42 Léa Salamé, que vous apercevez ici,
01:29:45 Alexandre Bompard à côté, président d'Europa aujourd'hui.
01:29:51 Beaucoup de monde qui salue d'ailleurs Olivier Benkemoun, qu'on voit aussi à l'écran.
01:29:57 Et donc, à 86 ans, Jean-Pierre Acabache laisse donc une veuve, Nicole Avril,
01:30:04 et sa fille, Emmanuelle Bach, qui sont là au premier rang des invités qui ont pris place.
01:30:11 On voit ici notre directeur de l'information également, Thomas Bauder,
01:30:16 qui est sur place pour ces obstacles.
01:30:19 Et donc Alain Duhamel, qui salue la famille en ce moment même,
01:30:22 juste avant le début de la cérémonie.
01:30:25 On tentera évidemment d'avoir quelques mots avec Pascal Praud,
01:30:28 peut-être d'ici la fin de cette cérémonie, sur notre antenne.
01:30:31 Je vous propose de marquer une courte pause.
01:30:34 Et puis, alors on va rester quelques instants sur place.
01:30:38 Alors on continue d'évoquer la carrière de Jean-Pierre Acabache.
01:30:43 Ces dernières années, il était à CNews.
01:30:47 Il avait trouvé ses marques, je dois dire.
01:30:50 Il était très content dans cette émission "Repères", le dimanche.
01:30:54 On a beaucoup de jeunes journalistes qui ont travaillé avec lui.
01:30:58 Et c'est quelqu'un qui, jusqu'au bout aussi, on parlait de perfectionnisme.
01:31:02 Il voulait toujours savoir, moi c'est l'anecdote qui m'avait été rapportée,
01:31:05 il voulait toujours savoir quel est le temps, non pas qu'il lui restait,
01:31:08 mais combien de temps il avait pour faire une interview.
01:31:13 Il aimait bien avoir des chronos.
01:31:15 C'est très important quand on fait de la télé ou de la radio,
01:31:17 d'avoir exactement le temps qui vous est imparti.
01:31:20 Et lui insistait beaucoup sur cet aspect des choses.
01:31:23 Vous voyez, c'était quand même quelqu'un qui était ultra perfectionniste jusqu'au bout.
01:31:28 Raphaël St-Ville, un mot peut-être de votre souvenir ?
01:31:31 Oui, mais je pense qu'il ne visageait pas sa vie autrement qu'en faisant son métier de journaliste.
01:31:35 Et c'est peut-être aussi ce qui précipite après la fin, lorsque l'on s'arrête.
01:31:40 Il avait la crainte, la peur de devoir s'arrêter.
01:31:44 Et s'il n'avait pas été empêché par la maladie, il aurait probablement continué jusqu'au bout.
01:31:50 C'est ça qui est assez fascinant dans cette génération, cet amour pour leur travail.
01:31:56 Je me souviens que pendant les débats sur la retraite,
01:31:59 de voir tous ces cheveux gris qui continuent à travailler jusqu'au bout
01:32:05 alors que les jeunes réclament la retraite à 60 ans,
01:32:09 il y avait quelque chose d'assez fascinant et de paradoxal.
01:32:12 Et puis là, on voit tout ce que le monde de la presse compte
01:32:16 de patrons, de journalistes, de toutes générations confondues.
01:32:20 Là, on aperçoit Alain Duhamel, que j'évoquais tout à l'heure, qui n'a pas changé.
01:32:27 Il est toujours bon pied, bon oeil, Éric Trebel.
01:32:30 Ce qui est amusant, c'est que les deux étaient associés à la télévision,
01:32:32 mais ils étaient aussi frontalement en concurrence,
01:32:35 l'un sur RTL et l'autre sur Europe 1, au moment de l'interview du matin.
01:32:39 Leurs carrières ont pris ensuite des trajectoires un petit peu différentes.
01:32:42 On le voit ici, saluant Brigitte Macron au premier rang des invités de ces obsèques.
01:32:49 Il y a beaucoup de monde, évidemment, de CNews,
01:32:51 parce que c'est chez nous qu'il évoluait avant de prendre sa retraite.
01:32:56 Il était un petit peu fatigué ces derniers temps, c'est vrai.
01:33:00 Mais bon, voilà, Léa Salamé, qui a beaucoup travaillé aussi avec lui,
01:33:04 Public Sénat, Sonia Mabrouk, qui a commencé avec lui.
01:33:07 Sonia Mabrouk également. On imagine que Sonia n'est pas bien loin non plus.
01:33:12 Et on voit donc, dans le lointain, on reviendra peut-être sur cette image dans un instant,
01:33:16 le cercueil arrivé. Il me semble avoir aperçu passer rapidement François Hollande.
01:33:22 Je ne vais pas trop m'avancer, mais il me semble que c'est lui qu'on a aperçu au premier plan furtivement.
01:33:26 Et voici donc le cercueil de Jean-Pierre Elkabache,
01:33:29 qui s'avance dans cette allée du cimetière du Montparnasse, dans le 14ème, à Paris.
01:33:35 (Propos inaudibles)
01:33:38 (...)
01:34:07 (...)
01:34:15 -C'est les frères-lui.
01:34:17 (Propos inaudibles)
01:34:45 -Voilà cet hommage religieux qui va lui être rendu, évidemment,
01:34:49 avant l'enterrement de Jean-Pierre Elkabache.
01:34:54 Il nous a quittés en début de semaine. Il était âgé de 86 ans.
01:34:58 Il avait interrompu ses activités journalistiques il y a quelques mois, bien sûr,
01:35:02 en raison de son état de santé.
01:35:06 Et la fameuse écharpe dont il était souvent vêtu,
01:35:11 qui, effectivement, ça a complètement marqué sa carrière.
01:35:16 -Toujours une écharpe, et puis aussi souvent une petite doudoune sans manche
01:35:19 lors de ses interviews matinales sur Europe 1.
01:35:22 -Ça, ça vous avait marqué ? -Non.
01:35:24 Sur les images, on a revu beaucoup d'images.
01:35:26 C'est vrai que c'était tôt le matin.
01:35:29 Il arrivait tôt, en tout cas, à la rédaction d'Europe 1
01:35:31 pour terminer de préparer son interview.
01:35:33 Et donc, pour ne pas attraper froid, il avait toujours très élégant.
01:35:37 -Il mettait par-dessus cette petite doudoune.
01:35:42 -Avec cette décoration aussi.
01:35:46 Et la Légion d'honneur pour orner ce cercueil.
01:35:50 Et donc, la cérémonie religieuse qui commence.
01:36:04 -Voilà pour l'hommage à Jean-Pierre Ecabat.
01:36:07 Je ne sais pas si on reste quelques instants sur l'image
01:36:09 ou si on part sur toute autre chose.
01:36:12 Merci de me le dire.
01:36:14 Allez, on reste sur l'image pendant cette cérémonie religieuse qui se déroule.
01:36:18 Donc, finalement, on pensait que ça aurait lieu à huis clos complètement.
01:36:23 Et donc, les caméras ont eu accès à cette cérémonie.
01:36:29 Il y a beaucoup de monde.
01:36:31 Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy, qu'on n'a pas aperçu, avait prévu de faire le déplacement.
01:36:36 Mais en tout cas, ce qui est sûr et avéré, c'est que François Hollande est sur place
01:36:41 pour les obsèques de Jean-Pierre Ecabat.
01:36:44 Olivier Benkemoune est là également.
01:36:46 Bonjour, Olivier.
01:36:47 Vous les avez vus arriver, les uns et les autres, à ces obsèques.
01:36:50 Vous êtes dans les allées, juste à côté, j'imagine, de cette cérémonie.
01:36:54 On se posait la question de savoir si Nicolas Sarkozy était sur place parmi les...
01:36:58 Il sort de quatre jours un peu intenses d'interrogatoire.
01:37:01 D'accord. On peut se poser la question.
01:37:03 On a vu Brigitte Macron, François Hollande, ancien Premier ministre, on l'imagine.
01:37:07 Dites-nous un petit peu qui a fait le déplacement aujourd'hui.
01:37:10 Vous les avez vus, vous avez suivi nos images en direct.
01:37:15 Xavier Bertrand, François Hollande a été le dernier à arriver.
01:37:19 Juste avant, d'ailleurs, l'arrivée du cercle, vous avez suivi ça.
01:37:23 Gabriel Attal pour le gouvernement, ainsi que Sébastien Lecornu.
01:37:29 Il y a aussi Brigitte Macron.
01:37:31 Alors Brigitte Macron, elle est venue aujourd'hui, mais le président Emmanuel Macron
01:37:35 sera lundi à France Télévisions pour inaugurer un bâtiment
01:37:39 qui portera le nom de Jean-Pierre Elkabbach, celui qui l'avait mis en chantier.
01:37:45 Donc le président Macron sera là pour inaugurer ce...
01:37:49 Pardonnez-moi, j'ai un retour dans l'oreille, c'est un peu compliqué.
01:37:53 Alors pour vous dire qu'effectivement, toute la...
01:37:55 Il y a une grande partie de la classe politique qui est là,
01:37:57 parce que ça a été un adversaire, un allié, un combattant sur le terrain de l'interview, évidemment.
01:38:06 Il y a aussi un certain nombre de personnalités des médias, évidemment.
01:38:11 Vous avez aperçu Aléa Salamé, il y a tous les patrons de chaîne.
01:38:15 Et notamment Maxime Saada, que j'ai vu tout à l'heure arriver,
01:38:20 qui est le patron de Canal+, Pascal Praud, Michel Drucker, enfin...
01:38:23 Voilà, des grands noms qui ont côtoyé Jean-Pierre Elkabbach,
01:38:27 qui a été une immense, une icône de ce métier, qu'on a côtoyé aussi à CNews,
01:38:34 ça vous le savez, puisqu'il a travaillé avec nous, puis il a transmis aussi beaucoup de choses.
01:38:39 Catherine Ney est là pour Repain, Repain évidemment est très présent.
01:38:43 Et d'ailleurs, tout à l'heure, on entendra, je pense, quelques mots de Jean-Pierre Elkabbach, sa voix.
01:38:49 Il y a une très jolie photo qui a été placée juste à l'endroit où il sera enterré.
01:38:54 Je pense qu'Alain Duhamel devrait prendre la parole, ainsi que le grand rabbin de France.
01:39:00 - Merci beaucoup Olivier, et bien sûr, on compte sur vous pour avoir quelques réactions,
01:39:04 peut-être à la sortie de cette cérémonie d'obstacle de Jean-Pierre Elkabbach,
01:39:07 qui est donc en cours au cimetière du Montparnasse.
01:39:09 Retour en plateau avec nos invités qui sont restés en notre compagnie.
01:39:13 Merci Eric Revelle d'être là, Raphaël Stainville, Christian Proutot, Noémie Schultz, on est vers vous dans un instant,
01:39:19 et Amine Elbaï qui nous a retrouvés également.
01:39:22 Noémie, on va donc évoquer cette décision qui a provoqué un intense émoi chez les familles de victimes du 13 novembre,
01:39:28 puisque la justice belge bloque le retour en France de Salah Abdeslam pour purger sa peine.
01:39:33 On rappelle que la justice en Belgique ne reconnaît pas la perpétuité incompressible.
01:39:37 C'est là-dessus que ça s'est joué.
01:39:39 Oui, Salah Abdeslam était en Belgique depuis plus d'un an.
01:39:42 Il avait été "prêté" par la France pour qu'il puisse assister au procès des attentats de mars 2016.
01:39:50 Et normalement, il aurait dû rejoindre, réintégrer une prison française dans le courant du mois d'octobre.
01:39:55 Mais ses avocats ont déposé une procédure d'urgence en référé pour demander l'interdiction de ce retour,
01:40:03 de ce transferment en France, pour deux raisons.
01:40:06 Ils ont évoqué d'abord le fait qu'il a toute sa famille, ses proches qui habitent à Bruxelles, en Belgique,
01:40:12 et donc qu'il souhaite pouvoir purger sa peine à proximité de ses proches.
01:40:16 Mais surtout, ses avocats ont invoqué le fait que la perpétuité incompréhensible qui a été prononcée en France
01:40:21 est assimilable à un traitement inhumain et dégradant, car elle interdirait tout espoir de libération et de réinsertion.
01:40:27 On précise effectivement que Salah Abdeslam a été condamné à la peine la plus lourde en droit français,
01:40:32 la réclusion criminelle à perpétuité incompressible.
01:40:36 Ça laisse une infime possibilité de sortir un jour, puisque la prison à vie n'existe pas,
01:40:45 mais les conditions pour pouvoir faire une demande, pour pouvoir même avoir la possibilité de faire une demande
01:40:51 de remise en liberté au bout de 30 ans, sont extrêmement pointues.
01:40:56 Et donc, ça sera extrêmement compliqué pour Salah Abdeslam d'espérer pouvoir un jour faire la demande d'être remis en liberté.
01:41:03 Et ça, les juges belges ont estimé que cela pouvait s'apparenter à un traitement inhumain et dégradant.
01:41:11 Alors, c'est une décision provisoire qui sera réexaminée au fond par le tribunal de Bruxelles,
01:41:17 mais en attendant, effectivement, Salah Abdeslam reste en Belgique et il ne réintègre pas une prison française.
01:41:23 Amine Elbahi, un mot. Est-ce que déjà, c'est bien joué évidemment de la part de ces avocats qui profitent
01:41:29 et qui voient toutes les possibilités qui leur sont offertes de garder leur client en Belgique,
01:41:35 mais est-ce qu'il n'y a pas une forme de naïveté de la part de la France de l'avoir envoyé là-bas en toute bonne foi ?
01:41:40 Il y a une double forme de naïveté. D'abord, je vous rappelle que dans l'affaire Abdeslam,
01:41:45 parce que justement, monsieur Abdeslam a été condamné à la peine à perpétuité en France,
01:41:51 eh bien en Belgique, il a bénéficié d'une dispense de peine.
01:41:55 La cour n'a pas prononcé de peine à l'encontre de Salah Abdeslam,
01:42:02 compte tenu du fait qu'il est déjà condamné à perpétuité en France.
01:42:05 Et à 20 ans en Belgique aussi pour une autre affaire.
01:42:08 Et à 20 ans en Belgique. Il y a quand même un principe, effectivement, en droit pénal,
01:42:12 c'est le principe de confusion des peines, ce qui veut dire qu'en toutes circonstances, il doit purger sa peine,
01:42:17 mais la double peine pour les Français et surtout pour les victimes,
01:42:21 moi je m'adresse d'abord en premier lieu et je pense aux victimes des attentats.
01:42:25 La double peine est la suivante, c'est que non seulement Salah Abdeslam ne va pas purger sa peine en France,
01:42:32 il ne va pas la purger à l'isolement, puisque rappelons quand même qu'en France, il était à l'isolement,
01:42:36 il avait un régime carcéral extrêmement lourd, un régime d'isolement,
01:42:41 un régime effectivement de systématisation des fouilles à nu,
01:42:44 et il était surveillé 24h/24 par une caméra de vidéosurveillance.
01:42:48 Et la troisième peine pour les victimes, c'est qu'il pourra espérer un jour...
01:42:52 - Mais pardon, on va expliquer pourquoi il était à l'isolement.
01:42:54 Il était à l'isolement parce qu'on voulait que Salah Abdeslam arrive en vie au procès des attentats.
01:42:58 - Alors, c'est pour éviter effectivement les troubles à l'ordre public.
01:43:00 Mais la troisième peine pour les victimes... - Pour éviter qu'il ne se suicide.
01:43:04 - Oui, pour éviter éventuellement qu'il se suicide, enfin.
01:43:07 Mais la troisième peine pour les victimes, c'est qu'il pourra un jour sortir de prison en Belgique.
01:43:13 Et c'est ça aujourd'hui qui est choquant.
01:43:15 C'est ça qui choque aujourd'hui toutes les familles victimes du terrorisme.
01:43:19 Il pourra sortir de prison.
01:43:21 - Il pourra enfin la demande en tout cas.
01:43:23 - Si vous regardez le parcours de l'ensemble des terroristes belges
01:43:28 qui ont effectué une peine de prison en Belgique, aucun n'a été au bout de sa peine.
01:43:33 Aucun n'a été au bout de sa peine.
01:43:36 Et si vous voulez aller plus loin sur cette réflexion,
01:43:38 il suffit de lire le livre de Laura Passoni, qui est une jeune candidate belge qui est partie en Syrie,
01:43:44 qui a écrit un livre, et qui avait été condamnée effectivement en Belgique,
01:43:47 et qui le dit elle-même.
01:43:49 Au bout de deux ans, elle n'a connu que deux ans à la prison après être partie en Syrie,
01:43:52 après être revenue en Belgique.
01:43:54 Elle a très rapidement été libérée en Belgique.
01:43:57 Il est là aujourd'hui le risque pour les familles des victimes du terrorisme.
01:44:00 - Alors, ceci dit, ce n'est pas fini cette histoire.
01:44:02 Raphaëlle Stainville, la justice belge va encore juger ça au fond,
01:44:08 d'ici quelques semaines, quelques mois, on ne sait pas trop, on n'a pas de calendrier exact.
01:44:11 Donc on n'est pas évidemment à l'abri d'une surprise,
01:44:14 le fait qu'elle renonce finalement à le maintenir.
01:44:17 - Au premier instant, ils ont autorisé le transfertement,
01:44:20 et c'est la cour d'appel qui l'a refusé.
01:44:22 Donc effectivement, on verra ce que dit déjà la justice au fond.
01:44:24 - Raphaël, toute réaction ?
01:44:26 - Oui, moi je suis très partagé.
01:44:29 Très partagé parce que, en fait, que Salah Abdeslam ne soit pas en France
01:44:33 et ne soit pas dans nos prisons, non pas que ça me rassure absolument,
01:44:36 mais en fait, c'est le contriable français qui va jusqu'à la fin de sa peine
01:44:42 et probablement jusqu'à la fin de ses jours,
01:44:44 financer le maintien en détention de Salah Abdeslam.
01:44:51 Donc, de sa manière, je suis toujours très partagé.
01:44:54 - Vous êtes partagé sur ce sujet ?
01:44:55 - Oui, je suis partagé.
01:44:56 Non, mais ce que je trouve insupportable, c'est cette espèce de benchmark
01:44:59 du système judiciaire européen,
01:45:02 où en fonction de la manière dont on sera traité,
01:45:05 des terroristes qui ont semé la mort,
01:45:07 qui ont fait des victimes, notamment en France,
01:45:12 parviennent finalement à choisir les conditions au mieux de leurs intérêts.
01:45:17 C'est ça qui est insupportable.
01:45:18 Après le reste, je pense que tout le monde n'a qu'une seule idée en tête,
01:45:22 c'est qu'il soit maintenu en détention jusqu'au bout, jusqu'à son terme, on l'espère,
01:45:29 avec le risque qui a été évoqué par Amine, que la justice soit plus clémente.
01:45:35 Ça, je l'entends très bien, mais je ne suis pas un spécialiste du système judiciaire belge
01:45:40 pour pouvoir étayer ce que...
01:45:42 - Force est de constater que la Belgique couvre bien les islamistes.
01:45:45 Iqbisen, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen,
01:45:48 ils ne l'ont pas remis à la France.
01:45:50 Abdeslam, on ne le remet pas à la France,
01:45:52 alors que volontiers, nous l'avons quand même transféré provisoirement le temps du procès,
01:45:56 et on ne l'a pas fait pour la justice.
01:45:58 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, l'État français l'a fait par respect
01:46:02 pour les familles victimes du terrorisme.
01:46:06 Et une fois de plus, on a l'impression dans cette affaire
01:46:10 que ce blocage nuit encore une fois de plus aux familles victimes du terrorisme.
01:46:14 J'entendais hier une avocate qui défendait ses familles victimes du terrorisme,
01:46:18 mais à travers son cri d'alarme, on sent aussi la douleur qui entache ces familles.
01:46:24 Je le dis de l'autre côté, vous savez, c'est d'autant plus surprenant que moi-même,
01:46:29 vous connaissez je crois mon histoire, je me suis battu face au dyadisme,
01:46:32 j'ai ma propre sœur qui s'est un jour radicalisée, qui est partie en Syrie,
01:46:35 je regarde cette douleur de l'autre côté de la barre, si je peux dire,
01:46:38 avec toutes les subtilités, avec aussi le fait que les islamistes vont épuiser jusqu'au bout
01:46:45 quand ça leur arrange toute la générosité, toutes les subtilités du système juridique.
01:46:50 Je crois en fait que nous sommes victimes de la générosité du système juridique français.
01:46:55 – Alors vous parliez des victimes, justement nous sommes en ligne avec Olivier Fischer
01:46:59 qui est une victime du 13 novembre 2015.
01:47:03 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:47:06 Est-ce que vous nourrissez vous aussi ce sentiment de colère ?
01:47:09 Est-ce que quand vous avez appris cela, vous vous êtes senti submergé par cette sensation d'injustice
01:47:17 ou alors vous vous êtes dit "la justice française s'est fait berner" ?
01:47:21 – Oui, merci de m'accueillir.
01:47:23 D'abord, effectivement oui, un sentiment de colère,
01:47:26 mais au-delà du sentiment de colère, c'est un véritable scandale.
01:47:29 C'est-à-dire que pour nous, ça résonne, enfin en tout cas pour moi, je parle en mon nom,
01:47:33 ça résonne comme un véritable scandale de la part de la justice belge
01:47:39 qui vient aujourd'hui cracher au visage des victimes.
01:47:43 Enfin en tout cas, moi je le ressens comme ça.
01:47:46 Et je ressens ça comme un véritable déni d'application de la justice
01:47:51 où les belges finalement soustraient Salah Abdeslam à l'application d'une peine
01:47:58 qui a été prononcée dans un tribunal au nom du peuple français.
01:48:01 Ça je trouve ça absolument scandaleux.
01:48:03 – Après, c'est pas fini, vous le savez, l'État belge peut retoquer la décision
01:48:07 de la justice belge, puisque Noemi nous rappelait tout à l'heure
01:48:10 que ça s'est déjà vu dans le passé.
01:48:12 Et puis l'État français, on l'imagine, va aussi mettre la pression sur l'État belge.
01:48:17 Est-ce que vous appelez de vos voeux une forme de pression diplomatique intense
01:48:22 à partir de maintenant ? On rappelle 131 morts quand même.
01:48:26 – Oui, oui absolument, mais moi ce que j'observe aujourd'hui,
01:48:29 c'est que pour le moment, de la part des responsables politiques du gouvernement,
01:48:34 on n'a aucune réaction, c'est le calme plat, le silence total.
01:48:39 Et ça c'est absolument scandaleux, c'est le deuxième scandale de cette affaire.
01:48:44 C'est qu'on a gentiment, si je puis dire, rétrocéder, envoyé Salah Abdeslam en Belgique
01:48:52 pour subir un deuxième procès.
01:48:55 Et aujourd'hui les Belges, si je puis dire, nous la font à l'envers
01:49:00 en donnant des gages à des avocats islamo-gauchistes,
01:49:05 puisque les avocats d'Abdeslam sont des avocats islamo-gauchistes,
01:49:09 c'est des militants qui considèrent que la France traite Salah Abdeslam
01:49:13 de manière inhumaine parce que Salah Abdeslam n'aurait pas d'activité en prison en France.
01:49:19 C'est purement scandaleux.
01:49:21 – Bon après c'est pas fini, elle doit encore juger au fond,
01:49:24 on n'est pas du tout à l'abri qu'elle se dédise et qu'elle change d'avis.
01:49:30 – C'est en tout cas ce que j'espère, mais bon, dans ces affaires-là,
01:49:35 ce qui est un peu dramatique c'est qu'il faut très souvent du point de vue des victimes
01:49:41 attendre 3, 4, 5 ans qu'une décision de justice revienne
01:49:44 sur une décision de justice préalable, temporaire, etc.
01:49:49 Et ça, moi je suis désolé mais Salah Abdeslam est très ennuyé en France,
01:49:54 il faut absolument qu'il tire de sa peine en France.
01:49:57 Il n'a rien à faire en Belgique, il n'a rien à faire dans une prison belge
01:50:01 là où il va peut-être trouver des aménagements, des solidarités, etc.
01:50:06 Moi je suis désolé mais je pense qu'il faut qu'il revienne en France
01:50:10 le plus rapidement possible pour purger sa peine de réclusion à perpétuité réelle.
01:50:16 – Merci beaucoup en tout cas de nous avoir donné votre sentiment,
01:50:19 Olivier Fischer en direct sur l'antenne de CNews cet après-midi.
01:50:22 Raphaël Stainville ou Amine Elbahi, c'est vrai que c'est d'autant plus surprenant
01:50:27 que ça a été un procès quand même à grand retentissement.
01:50:30 On a dit que c'était le procès du siècle, ça a été une organisation incroyable.
01:50:35 Noémie, vous êtes bien placée pour le savoir,
01:50:37 vous étiez quasiment chaque jour à l'audience,
01:50:40 vous l'avez beaucoup suivi ce procès, vous allez peut-être réagir.
01:50:43 Il y a un côté un peu, comment dire, les américains disent "anti-climatic",
01:50:49 c'est-à-dire que ça redescend complètement,
01:50:51 là où c'est quelque chose qu'on a porté complètement
01:50:54 au summum de l'organisation et du symbole.
01:50:56 On a voulu ériger ce procès en réel symbole, ça dégonfle complètement le truc aujourd'hui.
01:51:01 – La justice est passée, Salah Adeslam a été condamné,
01:51:03 il a été mené à la peine la plus lourde,
01:51:05 et il n'a pas fait appel de sa condamnation,
01:51:07 donc il est définitivement condamné en France.
01:51:10 Après, effectivement, la difficulté, c'est qu'il est allé en Belgique pour son procès,
01:51:14 en son cas, Salah Adeslam avait pris la fuite,
01:51:16 il avait été arrêté à Bruxelles, et qu'immédiatement,
01:51:18 la Belgique a envoyé Salah Adeslam en France,
01:51:21 puisqu'il était le dernier membre encore en vie des commandos,
01:51:25 pour qu'il puisse être présenté à la justice française.
01:51:28 Donc il y a une coopération qui marche dans les deux sens.
01:51:30 Après, effectivement, on peut se poser la question de savoir
01:51:33 si les autorités françaises pouvaient anticiper ce qui allait se passer,
01:51:39 puisqu'effectivement, en Belgique, cette perpétuité incompressible réelle n'existe pas,
01:51:44 et donc il y a une difficulté de ce point de vue-là.
01:51:47 Mais le fait que la France ait laissé Salah Adeslam assister au procès des attentats de mars 2016
01:51:52 paraissait relativement logique.
01:51:53 Il y a plein d'autres d'ailleurs, il y a Mohamed Abrini, Oussama Krayen,
01:51:58 il y a plein d'accusés du procès du 13 novembre
01:52:00 qui sont retournés ensuite en Belgique pour ce procès-là.
01:52:04 Merci beaucoup Noémie d'être venue nous raconter cette histoire,
01:52:09 et on suit bien sûr le dossier, parce qu'il est sans doute amené à évoluer.
01:52:12 Je vous propose de partir à Marseille, où cette semaine,
01:52:15 la fac d'économie d'Aix-Marseille a été prise en étau par les trafiquants de drogue.
01:52:21 Alors ça fait des mois que ça dure.
01:52:22 On parlait de fermeture temporaire, finalement, il semblerait qu'il n'en soit rien.
01:52:26 Regardons ce qui se passe sur place avec L'Orpara pour commencer.
01:52:30 Depuis hier midi, la patrouille de police est déployée devant l'entrée de la faculté.
01:52:34 Fixe avec ce véhicule qui stationne sur l'esplanade, mobile,
01:52:38 avec des policiers qui circulent autour et dans les rues adjacentes.
01:52:41 Aujourd'hui, ils sont arrivés à 8h, quitteront les lieux à 21h.
01:52:45 L'ambiance sur le site a radicalement changé.
01:52:48 Avant, il y avait une grosse concentration de dealers ou de personnes
01:52:53 qui faisaient un peu n'importe quoi.
01:52:54 Et c'est vrai que depuis la présence de la police, ça fait un bon ménage.
01:52:58 Et c'est vrai que maintenant on peut sortir, on peut même rester, attendre nos amis,
01:53:01 alors qu'avant, ça craignait un peu, on va dire.
01:53:03 Les étudiants également soulagés de ne pas avoir à suivre de cours en distanciel.
01:53:08 Oui, quand même, pour certains élèves, c'était très important de rester en présentiel,
01:53:12 parce que, enfin, chez eux, ils se sentaient...
01:53:15 Enfin, pour la compréhension surtout des cours, c'est mieux en présentiel parfois qu'à distanciel.
01:53:21 Le service public ne reculera jamais face aux dealers, a déclaré la préfète de police.
01:53:25 La faculté, c'est le second site sous surveillance policière après l'école,
01:53:30 dans le quartier de la Caillolle, situé face à un point de deal dans les quartiers sud de la ville.
01:53:35 Et nous sommes en ligne avec Kaouter Ben-Mohamed, qui est fondatrice de Marseille en colère.
01:53:41 Alors, on va la rejoindre dans un petit instant.
01:53:43 Les élèves qui témoignent et qui disent, voilà, au fond, nous, on est un peu sacrifiés.
01:53:48 Les cours, on ne sait pas jusqu'à quelle date on pourra les avoir.
01:53:53 C'est quand même, Christian Proutot, la moindre des choses que de sécuriser les lieux.
01:53:57 Alors, on ne comprend pas très bien ce qu'a voulu dire le doyen.
01:53:59 Le doyen, il a dit, on va assurer les cours.
01:54:03 Finalement, on va les retarder d'une semaine et les faire en distanciel.
01:54:06 Ce n'est pas très clair, ce qui se passe à Marseille aujourd'hui.
01:54:08 En fait, le doyen, à partir du moment où il a pris cette décision,
01:54:12 est-ce que ce n'était pas pour un peu forcer la main du côté des forces de l'ordre ?
01:54:16 Puisqu'apparemment, les cours auraient repris avec un dispositif
01:54:21 qui aurait été mis en place pour éviter que les dealers s'installent.
01:54:25 C'est un dispositif à temps.
01:54:27 Et puis, on ne peut pas me faire croire qu'on a découvert tout d'un coup
01:54:31 qu'il y avait du deal à un endroit qui était face à l'université
01:54:38 et qui prouvait que peut-être il y avait des gens, des clients.
01:54:42 Parce que ce n'est pas le meilleur endroit pour faire du deal.
01:54:46 Donc, s'ils étaient là, c'est parce qu'il y avait des clients, je suppose.
01:54:49 Donc, vous pensez que c'est lié ? Parce que les clients étaient sur place,
01:54:52 voire même peut-être des étudiants ?
01:54:54 Je pense que ce n'est pas le meilleur endroit pour dealer.
01:54:57 Amine Elbaye ?
01:54:58 Oui, il y a un principe de base sur lequel la France et les Français ne reculeront jamais.
01:55:03 C'est le principe de continuité du service public.
01:55:06 Et le service public doit continuer de fonctionner en toutes circonstances.
01:55:11 L'histoire a démontré que même en temps de guerre,
01:55:13 le service public fonctionne et doit fonctionner.
01:55:17 À Marseille, la situation sécuritaire est une situation d'urgence.
01:55:22 Une situation sécuritaire, bien sûr, avec l'explosion de la délinquance.
01:55:27 Et aujourd'hui, la banalisation de la violence à Marseille,
01:55:31 la banalisation de l'explosion des trafics de drogue,
01:55:35 mais aussi la surreprésentation de l'immigration dans la délinquance à Marseille
01:55:40 doit aujourd'hui attirer l'œil et l'attention de nos responsables politiques.
01:55:44 Vous savez Nelly, à Marseille, 55% des délinquants interpellés par les forces de l'ordre sont étrangers.
01:55:51 Ce ne sont pas des Français issus d'immigration, je dis bien des étrangers.
01:55:54 C'est-à-dire des personnes à qui on a donné un titre de séjour au nom de la fraternité française
01:56:01 ou d'autres personnes qui n'ont pas de titre de séjour,
01:56:03 qui sont venues en France irrégulièrement et dont la France n'arrive toujours pas à expulser.
01:56:09 Il va falloir prendre le sujet à bras-le-corps, pas seulement sur le plan sécuritaire,
01:56:14 mais aussi sur le plan social.
01:56:16 Parce que comprenez que ces trafics de drogue et ces petites mains,
01:56:20 c'est aussi des personnes qu'on entretient.
01:56:22 On les entretient en leur donnant des logements sociaux.
01:56:24 On les entretient aujourd'hui en leur donnant toute la solidarité nationale,
01:56:29 toute la solidarité de la République.
01:56:31 On entretient aujourd'hui cette misère, cette misère humaine et cette misère sociale.
01:56:35 Il est temps aujourd'hui d'agir très fermement et pas seulement jeter l'opprobre,
01:56:40 ce serait beaucoup trop facile sur les étudiants,
01:56:42 et dire que oui, mais c'est parce que s'il y a de la drogue,
01:56:44 c'est parce que ce sont évidemment les étudiants qui sont consommateurs.
01:56:46 C'est beaucoup trop simpliste.
01:56:48 À Marseille, il est temps de prendre le sujet à bras-le-corps
01:56:51 et de reconnaître le lien entre l'explosion de la délinquance
01:56:54 et la hausse de l'immigration incontrôlée.
01:56:56 Raphaël Stainville, j'imagine que vous allez abonder dans son sens.
01:56:59 Mais sur la question du service public, c'est intéressant.
01:57:01 Pour vous, il faut absolument ne jamais interrompre le service public,
01:57:04 quelles que soient les circonstances sécuritaires.
01:57:07 En fait, je comprends.
01:57:09 En soi, je souscris absolument à tout ce qu'Abine a pu dire.
01:57:13 Après, lorsque le problème sécuritaire se fait si criant,
01:57:18 il est de la responsabilité des autorités compétentes
01:57:23 de parfois, malheureusement, prendre des mesures au moins surcitaires
01:57:28 et de faire en sorte que tant que le problème n'est pas résolu
01:57:32 et tant qu'on peut assurer par d'autres biais,
01:57:34 et notamment par le biais de vidéoconférence,
01:57:39 le maintien de ces cours à distance, faut de mieux.
01:57:43 Mais c'est vrai que la situation à Marseille est incroyable.
01:57:47 C'est aujourd'hui une narcocité où, jusqu'à présent,
01:57:52 on se contentait de décrire la manière dont les quartiers nord sombraient.
01:57:56 Aujourd'hui, c'est tout Marseille qui est frappé par les mêmes problèmes.
01:58:02 Je vous propose de retrouver Kaouter Benmohamed,
01:58:05 qui est la fondatrice de Marseille en colère.
01:58:08 Bonjour madame, merci de nous rejoindre.
01:58:11 On est un petit peu en peine d'expliquer ce qui se passe du côté de cette fac
01:58:15 des Codex Marseille.
01:58:16 Que se passe-t-il dans ce quartier, on l'a dit ?
01:58:18 On va fermer temporairement, finalement ?
01:58:20 On ne ferme pas ?
01:58:21 Les élèves évoluent-ils dans de bonnes conditions ?
01:58:23 Et à votre connaissance, pourquoi ce trafic de drogue prospère à cet endroit précis ?
01:58:28 Ce trafic de drogue prospère comme tous les trafics de drogue à Marseille et ailleurs.
01:58:33 Il prospère parce qu'il y a une demande et qu'il y a des consommateurs.
01:58:36 Tout simplement, c'est un point stratégique qui se trouve en plein cœur du centre-ville,
01:58:40 à une encadre de la Médie Centrale.
01:58:43 C'est un site qui est protégé, avec les Alpugés, qui sont un site protégé au départ.
01:58:47 Aujourd'hui, ce n'est pas que les étudiants qui n'ont pas de bonnes conditions d'éducation
01:58:51 et d'accès à l'éducation et à l'enseignement,
01:58:53 c'est les Marseillais qui ne sont plus malheureusement en capacité de vivre en sécurité
01:58:57 dans leur quartier, qu'il soit situé au centre-ville, dans les quartiers nord ou dans les quartiers est.
01:59:01 On a malheureusement vu plusieurs fusillades dans le quartier de la Pomme,
01:59:03 qui est un quartier résidentiel.
01:59:05 La petite Socaïna qui est morte à Saint-Is, qui est une cité très calme des quartiers est de la ville.
01:59:09 Aujourd'hui, il n'y a plus aucun territoire.
01:59:11 Et ce n'est pas que parce qu'il n'y a pas assez de police,
01:59:14 c'est aussi la conséquence de 30 ans de politiques publiques,
01:59:16 notamment de politiques de la ville, qui ont mal été menées,
01:59:18 voire pas menées du tout, par les élus qui sont succédés à la tête de notre ville, tout simplement.
01:59:22 - Quasiment 50 règlements de comptes.
01:59:24 On voit maintenant que c'est...
01:59:26 Avant, on parlait des quartiers nord, des quartiers nord,
01:59:28 comme si c'était quelque chose de complètement séparé.
01:59:30 Maintenant, on l'a bien vu ces derniers jours,
01:59:32 il y a des règlements de comptes en plein Marseille.
01:59:34 Le trafic de drogue aux abords de la fac.
01:59:37 Qu'est-ce que vous vous dites ?
01:59:39 Le fameux plan Marseille, qui a été insufflé par le président de la République,
01:59:42 c'est quelque chose qui tient la route, selon vous ?
01:59:45 Ou c'est encore de la poudre aux yeux
01:59:47 qui passe à côté d'une vraie politique de la ville ?
01:59:49 - Écoutez, moi, pour l'instant, je vois qu'on passe malheureusement
01:59:53 à côté d'une vraie politique de la ville.
01:59:54 Tout d'abord parce que, comme depuis 50 ans,
01:59:56 avec tous les plans qui nous ont été annoncés,
01:59:58 les acteurs principaux, des gens comme moi,
02:00:00 qui font tenir la ville et qui la tiennent à bout de bras
02:00:02 et qui font en sorte que cette cocotte minute
02:00:04 ne nous explose pas en pleine tête,
02:00:06 malgré ces règlements de comptes, malgré ces assassinats,
02:00:08 parce que nous, on n'a pas de pouvoir, on n'a pas d'argent, on n'est pas élu,
02:00:10 ne sont pas associés, parce que nous,
02:00:12 nous avons ce qu'on appelle une expertise de terrain,
02:00:14 une expertise d'usage, une expertise de travailleurs sociaux,
02:00:16 de personnes engagées, de citoyens qui vivent dans cette ville
02:00:19 et non pas qui sont apparus pour donner des ordres.
02:00:21 Et tant qu'on ne s'affûra pas sur les possibles solutions
02:00:24 que nous, nous avons expérimentées et qui marchent,
02:00:26 on ne règlera rien.
02:00:28 Et aussi, je tiens à dire, moi, je tiens à saluer le travail
02:00:30 de la préfète de police, madame Camilleri,
02:00:32 de Yanis Mouzar, le sous-préfet, et de toute la police de manière générale,
02:00:34 mais aujourd'hui, il faut avoir le courage de dire
02:00:36 que c'est un problème qui dépasse largement
02:00:38 les effectifs de police.
02:00:40 C'est aujourd'hui vraiment un problème de politique de la ville
02:00:42 et de politique de ville qui font venir à bras-le-corps.
02:00:44 Donc ce plan Marseille, c'est bien,
02:00:46 mais c'est qu'une auguste dose.
02:00:48 - Alors, il n'est pas d'accord avec vous, Amine Elbaï,
02:00:50 qui est juriste et qui est sur notre plateau,
02:00:52 la politique de la ville, j'ai l'impression que ça ne vous parle pas trop.
02:00:54 Ce n'est pas la bonne justification pour vous ?
02:00:56 - Non, non, je crois qu'il faut arrêter
02:00:58 que ce discours digne des années 1980.
02:01:00 Moi, comme madame qui vient d'intervenir,
02:01:02 je suis issu d'un quartier populaire,
02:01:04 je viens de Roubaix,
02:01:06 la deuxième ville la plus pauvre de France,
02:01:08 après Denain. Vous savez, madame,
02:01:10 on a mis 90 milliards d'euros
02:01:12 au titre de la politique de la ville depuis les années 1990.
02:01:14 On a fait de certains élus locaux
02:01:16 des rentiers,
02:01:18 des rentiers de la vie politique avec cette politique de la ville.
02:01:20 On a mis des milliards d'euros,
02:01:22 on a arrosé des associations,
02:01:24 on leur a donné des travailleurs sociaux,
02:01:26 on leur a donné des logements sociaux,
02:01:28 on leur a donné des droits sociaux,
02:01:30 on leur a donné des allocations. Et pendant ce temps, madame,
02:01:32 les Français qui travaillent,
02:01:34 les Français qui habitent dans la Creuse, dans le Cantal,
02:01:36 dans les campagnes de l'Aveyron,
02:01:38 là-bas, il n'y a pas de service public.
02:01:40 Ou là-bas, les Français n'ont pas d'argent.
02:01:42 Ou là-bas, les Français vous demandent
02:01:44 peut-être 10% de ce que l'État investit
02:01:46 déjà depuis 30 ans dans les quartiers populaires
02:01:48 et se disent peut-être qu'un jour, si vous nous donnez
02:01:50 ces 10%, on vivra peut-être mieux.
02:01:52 Il faut arrêter avec ce discours de "on n'a pas assez d'argent".
02:01:54 On a engraissé ces quartiers
02:01:56 d'argent public. Ça suffit aujourd'hui.
02:01:58 - Monsieur,
02:02:00 excusez-moi, mais comparer Roubaix
02:02:02 à la deuxième ville de France est assez
02:02:04 rigolo pour ne pas dire assez ubué.
02:02:06 C'est la ville la plus pauvre de France, madame.
02:02:08 - Mais monsieur, on a un quartier
02:02:10 à Marseille qui s'appelle la Belle de Mais.
02:02:12 C'est juste un quartier où il y a 40 000 habitants.
02:02:14 Il n'y a ni poste, ni police,
02:02:16 ni commissariat, ni bibliothèque, ni rien du tout
02:02:18 à part les écoles qui sont dénuées de tout.
02:02:20 Donc moi, je veux bien que vous ayez un fantasme
02:02:22 de Marseille, mais excusez-moi, c'est pas un gars
02:02:24 de Roubaix qui vient m'apprendre ma vie.
02:02:26 - Mais vous êtes en déni, madame.
02:02:28 - Non, je suis pas dans le déni. Non, monsieur,
02:02:30 moi, je viendrai pas vous expliquer ce qu'est Roubaix.
02:02:32 Je veux avoir une idée, mais je peux pas vous l'expliquer.
02:02:34 Donc ne venez pas essayer sur ce plateau,
02:02:36 me donner des leçons de ce qu'est ma ville, monsieur.
02:02:38 - Mais non, vous avez une idée, c'est pas de vous affronter.
02:02:40 - Mais c'est pas de nous affronter, mais après, vous savez,
02:02:42 Marseille, c'est pas un pays étranger en France,
02:02:44 c'est une ville française. On va tous à Marseille.
02:02:46 - Là où je suis d'accord avec vous, monsieur,
02:02:48 c'est que vous avez dit que nos élus
02:02:50 de collectivités locales sont devenus des rentiers.
02:02:52 Vous m'avez mal compris ou mal entendu,
02:02:54 parce que moi, ce que j'ai dit, c'est qu'il y avait
02:02:56 30 ans de politiques qui ont mal été menées
02:02:58 et pas avec les bons acteurs.
02:03:00 Et effectivement, là où je vous rejoins,
02:03:02 c'est qu'il y a des élus qui se sont engraissés financièrement,
02:03:04 qui ont pris des marchés aux copains de leur copains
02:03:06 et qui n'ont pas travaillé pour les cités,
02:03:08 qui n'ont pas travaillé pour les quartiers populaires,
02:03:10 et je vous l'apprends peut-être,
02:03:12 mais à Marseille, dans ces cités,
02:03:14 et notamment celle d'Airbelle, où j'ai vécu longtemps,
02:03:16 où j'ai travaillé social, il y a 9000 habitants,
02:03:18 donc c'est une ville, les gens travaillent, monsieur.
02:03:20 Ils ne sont pas tous issus...
02:03:22 - Mais évidemment. Nous sommes d'accord sur le dernier point.
02:03:24 - J'ai une dernière question.
02:03:26 Est-ce qu'il ne faut pas frapper aussi un moment le consommateur ?
02:03:28 Vous disiez, s'ils sont là, c'est parce que ça consomme.
02:03:30 - Avec quoi vous parlez ?
02:03:32 - A quel moment on se soucie du consommateur ?
02:03:34 - Madame, moi je le dis depuis le départ,
02:03:36 c'est un problème aussi de santé publique.
02:03:38 J'ai remis une lettre à monsieur Darmanin
02:03:40 sur une chaîne de vos confrères il y a quelques semaines,
02:03:42 il m'a reçue, parce que je compte aussi
02:03:44 la responsabilité de tous les élus.
02:03:46 Je dis qu'il faut un plan,
02:03:48 qu'il faut une délégation interministérielle qui s'occupe de ce problème,
02:03:50 où il faut mettre tout le monde autour de la table,
02:03:52 du ministère bien sûr de l'Intérieur, celui de la Justice,
02:03:54 la culture, l'éducation, le logement,
02:03:56 parce qu'il faut désenclaver ces cités et ces quartiers,
02:03:58 mais il faut aussi parler de santé publique,
02:04:00 il y a des gens qui sont dépendants de ça,
02:04:02 donc il faut faire des cures de désintoxication.
02:04:04 Et pour les consommateurs,
02:04:06 je les considère co-complices de ces assassinats,
02:04:08 et pas de ces règlements de comptes,
02:04:10 parce qu'ils savent aujourd'hui
02:04:12 qu'à chaque fois qu'ils vont se fournir,
02:04:14 il va y avoir des assassinats.
02:04:16 On a eu aujourd'hui plus de 46 morts dans notre ville,
02:04:18 dont des victimes collatérales,
02:04:20 une personne qui est morte chez elle,
02:04:22 et il y a une forme d'une blessée, madame.
02:04:24 Donc excusez-moi de le dire,
02:04:26 et je voudrais qu'on considère aujourd'hui
02:04:28 les consommateurs comme des complices,
02:04:30 et que je dis que la main de forfaitaire ne suffit pas,
02:04:32 et qu'il faut qu'ils aient aussi des peines de prison
02:04:34 lorsqu'ils sont récidives.
02:04:36 Merci beaucoup, merci pour votre témoignage,
02:04:38 on sent que c'est un sujet qui vous tient à cœur,
02:04:40 et bravo de vous atteler
02:04:42 à toutes ces questions associatives,
02:04:44 ça ne doit pas être simple,
02:04:46 voire même peut-être désespérant au quotidien.
02:04:48 Raphaël Saint-Ville juste, d'un mot,
02:04:50 il faudrait peut-être avoir une politique sanitaire
02:04:52 digne de ce nom, à un moment donné,
02:04:54 si on ne prend pas le mal à la racine,
02:04:56 on ne va pas s'en sortir.
02:04:58 Oui, une politique sanitaire,
02:05:00 mais surtout une politique qui soit claire.
02:05:02 Aujourd'hui, et ça a été largement dit ici,
02:05:04 le consommateur,
02:05:06 lorsque l'on décrit l'usage
02:05:08 qu'il fait de la drogue,
02:05:10 c'est récréatif, c'est festif,
02:05:12 mais à aucun moment on ne fait de lui
02:05:14 un acteur de ce système,
02:05:16 un complice de ceux qui tiennent les kalachnikovs,
02:05:18 et tant qu'on n'aura pas
02:05:20 un discours clair qui relie
02:05:22 les uns aux autres et qui culpabilise
02:05:24 ceux qui continuent
02:05:26 à consommer de la drogue,
02:05:28 on n'en sortira pas.
02:05:30 Je vous propose de changer de thème. Ce matin,
02:05:32 la ministre des Solidarités,
02:05:34 Aurore Berger, était l'invité de l'antenne.
02:05:36 Elle a voulu revenir
02:05:38 sur la difficile mission éducative
02:05:40 qui est remplie par des mères de famille
02:05:42 qui évoluent seules,
02:05:44 de nombreuses mères séparées,
02:05:46 et elle a voulu placer davantage
02:05:48 les pères défaillants devant
02:05:50 leur responsabilité. Écoutez l'extrait
02:05:52 qu'on a retenu de son intervention ce matin.
02:05:54 Réfléchir
02:05:56 réellement au rôle
02:05:58 et à la mission que les pères doivent avoir dans notre société.
02:06:00 Aujourd'hui, l'État est venu... - Mettre les pères devant
02:06:02 leur responsabilité. - Oui, parce qu'aujourd'hui, l'État est venu
02:06:04 souvent se substituer, pour de bonnes raisons.
02:06:06 Quand la pension alimentaire n'est pas payée,
02:06:08 on ne va pas faire payer à la mère et à l'enfant
02:06:10 le fait que le père soit défaillant.
02:06:12 On a besoin, évidemment, d'accompagner cette famille
02:06:14 et d'accompagner la mère et les enfants.
02:06:16 Mais je crois qu'encore une fois, on a une responsabilité
02:06:18 politique, une responsabilité
02:06:20 morale dans notre pays, de se dire qu'à un moment,
02:06:22 on a des parents, et que c'est
02:06:24 les deux parents qui doivent être placés
02:06:26 devant leur responsabilité et qui doivent
02:06:28 accompagner leurs enfants tout au long de leur vie.
02:06:30 - Bonjour, Raymond Debord. Merci d'être avec nous.
02:06:32 Vous êtes docteur en sciences humaines et en
02:06:34 humanité. Alors, on vous a
02:06:36 beaucoup sollicité pour parler des questions notamment
02:06:38 liées à la démographie.
02:06:40 L'État ne peut pas tout
02:06:42 en matière familiale, c'est-à-dire que
02:06:44 être père, aujourd'hui, ça va
02:06:46 au-delà, ce n'est pas quelque chose
02:06:48 uniquement de l'ordre du financier.
02:06:50 On pourra peut-être y revenir, mais
02:06:52 être père, c'est aussi agir en responsabilité.
02:06:54 Est-ce qu'il y a
02:06:56 une recrudescence de ce genre
02:06:58 de famille qui explose et où le père se soustrait
02:07:00 complètement à ses obligations ?
02:07:02 - Oui, malheureusement.
02:07:04 Malheureusement,
02:07:06 effectivement, l'État n'a pas
02:07:08 fonction à remplacer les pères.
02:07:10 L'État a pour fonction
02:07:12 de suppléer
02:07:14 et de soutenir la famille
02:07:16 quand celle-ci se trouve en difficulté.
02:07:18 Alors, effectivement, ceci posait
02:07:20 le phénomène des
02:07:22 foyers monoparentaux
02:07:24 et particulièrement
02:07:26 inquiétant dans le sens où le nombre
02:07:28 croît année après
02:07:30 année, le pourcentage
02:07:32 total de la population,
02:07:34 et que c'est lié aussi à des phénomènes
02:07:36 de précarisation.
02:07:38 - S'impliquer dans l'éducation
02:07:40 pour faire aussi des adultes
02:07:42 équilibrés,
02:07:44 c'est important parce que
02:07:46 quand un parent vous abandonne,
02:07:48 on connaît les dommages que ça entraîne derrière.
02:07:50 Donc, en fait, après, il y a tout un
02:07:52 système qui s'enclenche où
02:07:54 on va créer des adultes qui sont en situation
02:07:56 eux-mêmes de grandes difficultés.
02:07:58 Il faut sensibiliser les familles
02:08:00 ou les contraindre, dès le plus jeune âge ?
02:08:02 - Vous parlez
02:08:04 des familles monoparentales ou des familles en général ?
02:08:06 - Des familles en général pour ne pas que le père
02:08:08 s'en aille parce que malheureusement c'est souvent ça qu'on observe.
02:08:10 - Je ne sais pas
02:08:12 ce qu'il est possible
02:08:14 d'exercer une contrainte étatique
02:08:16 qui donnerait des injonctions
02:08:18 finalement aux gens sur la manière
02:08:20 de se comporter. Alors, je sais qu'il existe
02:08:22 des associations qui
02:08:24 essayent de prévenir
02:08:26 les ruptures familiales.
02:08:28 Je pense qu'elles jouent
02:08:30 un rôle tout à fait positif.
02:08:32 Par contre, j'ai un
02:08:34 doute sur le fait
02:08:36 que statistiquement,
02:08:38 c'est l'inverse des phénomènes
02:08:40 aussi massifs que
02:08:42 ceux auxquels on a affaire et dont,
02:08:44 à mon avis, les raisons profondes sont
02:08:46 plutôt d'ordre socio-économique.
02:08:48 Il y a des éléments de décomposition sociale
02:08:50 derrière ça, me semble-t-il.
02:08:52 - Donc, en fait, vous le justifiez
02:08:54 par quoi ? Par le chômage ?
02:08:56 Par la paupérisation ?
02:08:58 Pourquoi les familles aujourd'hui ?
02:09:00 - Oui, je le justifie par le chômage
02:09:02 et par la paupérisation.
02:09:04 Alors, ça peut être une conséquence
02:09:06 des situations de rupture familiale,
02:09:08 mais je pense aussi que c'est
02:09:10 une cause.
02:09:12 Et j'en prouverai
02:09:14 pour preuve le fait qu'on ait
02:09:16 un nombre considérable de familles
02:09:18 monoparentales, très supérieures à la moyenne nationale,
02:09:20 dans les quartiers ou dans les villes
02:09:22 les plus en difficulté. Si vous prenez
02:09:24 l'exemple de la ville de Saint-Denis, par exemple,
02:09:26 vous avez 36 %
02:09:28 de foyers
02:09:30 monoparentaux
02:09:32 contre plus de 10 % en moins dans la moyenne
02:09:34 nationale. Donc, on voit
02:09:36 là qu'il y a des difficultés.
02:09:38 Si je prends le cas des familles étrangères,
02:09:40 par exemple,
02:09:42 dont on aurait pu
02:09:44 penser de manière un peu naïve qu'elles étaient
02:09:46 porteuses de modèles familiaux plus
02:09:48 stables, en fait, on s'aperçoit
02:09:50 que, passée une génération,
02:09:52 non seulement elles adoptent
02:09:54 les comportements de la population
02:09:56 majoritaire, mais qu'en plus,
02:09:58 elles sont davantage dans des situations
02:10:00 de monoparentalité,
02:10:02 par exemple. Ce qui ne correspond pas, d'ailleurs,
02:10:04 à leur représentation du monde. Donc, on voit bien que c'est quelque chose
02:10:06 de subi.
02:10:08 Merci beaucoup, Raymond Debord, d'avoir répondu
02:10:10 à nos questions.
02:10:12 Amine Elbaïe, la pauvreté justifie-t-elle
02:10:14 qu'on abandonne ses enfants ?
02:10:16 Je ne dis pas qu'il le justifie comme ça, notre invité,
02:10:18 mais beaucoup se retranchent
02:10:20 finalement derrière la précarisation
02:10:22 et le fait de, soit de ne pas avoir
02:10:24 de travail, soit de tomber,
02:10:26 je ne sais pas, moi, dans une forme de délinquance
02:10:28 pour certains, ou trafic de drogue pour d'autres,
02:10:30 je ne sais pas, ceci étant lié.
02:10:32 Est-ce que ça
02:10:34 justifie qu'on abandonne ses enfants ? Après, c'est une question
02:10:36 de caractère, d'éducation.
02:10:38 On n'abandonne pas ses enfants, quoi qu'il arrive.
02:10:40 La France n'a pas de politique
02:10:42 familiale. Le taux de fécondité par
02:10:44 femme était de 2 enfants
02:10:46 par femme
02:10:48 en 2012. Il est de
02:10:50 1,8 enfants par femme
02:10:52 depuis Emmanuel Macron.
02:10:54 Il ne faut pas s'étonner aujourd'hui
02:10:56 si ce sont des familles étrangères
02:10:58 qui font plus d'enfants
02:11:00 que la population française. Vous savez que
02:11:02 d'ici à 50 ans, le Nigeria
02:11:04 lui seul fera autant d'enfants
02:11:06 que l'Europe réunie.
02:11:08 C'est la raison pour laquelle la pauvreté
02:11:10 est effectivement une conséquence directe de la
02:11:12 monoparentalité.
02:11:14 Et je vais vous le dire sans tabou.
02:11:16 Je suis le fils
02:11:18 d'une famille de 6 enfants.
02:11:20 On a grandi dans une famille monoparentale.
02:11:22 Et il n'y a pas de secret
02:11:24 à voir. Ma maman ne sait
02:11:26 pas lire, elle ne sait pas écrire.
02:11:28 Toute sa vie, elle était femme de ménage et elle nous a aidés
02:11:30 et elle a fait en sorte que ces enfants
02:11:32 puissent faire des études,
02:11:34 s'intégrer, s'assimiler par l'éducation.
02:11:36 Mais il ne faut pas
02:11:38 se mentir aujourd'hui.
02:11:40 Le système de solidarité nationale
02:11:42 est en panne.
02:11:44 Il est complètement paralysé à la population
02:11:46 des années 1980.
02:11:48 Aujourd'hui, dans certains
02:11:50 quartiers populaires, il y a,
02:11:52 il faut le dire, et je suis
02:11:54 prêt à assumer toutes les critiques
02:11:56 des associations féministes, je n'ai pas de problème
02:11:58 là-dessus. Vous avez aujourd'hui,
02:12:00 parce qu'on entretient ce système de la
02:12:02 pauvreté, des familles monoparentales
02:12:04 qui peuvent gagner plus d'argent grâce
02:12:06 à la solidarité nationale, parce que la solidarité
02:12:08 nationale, et notamment les allocations
02:12:10 familiales et le RSA, sont majorées
02:12:12 pour les familles monoparentales. Et vous avez des
02:12:14 mamans, malheureusement, qui ne peuvent pas
02:12:16 prétendre à d'autres choses que cette solidarité,
02:12:18 parce que le travail ne paiera jamais autant
02:12:20 que la solidarité nationale.
02:12:22 - Et comment les blâmer ?
02:12:24 - Ne pas les blâmer. Je crois qu'il faut évidemment
02:12:26 accompagner ces familles.
02:12:28 À Denain, à Roubaix,
02:12:30 à Sevran, à Saint-Denis, si vous avez
02:12:32 des familles aussi pauvres, c'est
02:12:34 justement parce que la France, aujourd'hui,
02:12:36 paye 30 ans d'assistanat.
02:12:38 Et vraiment, je m'étonne
02:12:40 aujourd'hui que nous n'ayons pas cette vision
02:12:42 collective pour sortir ces familles
02:12:44 de la pauvreté. On entretient cette misère
02:12:46 humaine dans le parc locatif social.
02:12:48 Les logements sociaux, aujourd'hui, se
02:12:50 transmettent de génération en génération.
02:12:52 On n'aide pas les enfants issus des quartiers
02:12:54 populaires et des familles monoparentales
02:12:56 à s'élever socialement, à
02:12:58 s'en sortir par l'acquisition de leur propriété,
02:13:00 par la culture, par le travail. Et donc
02:13:02 ce sont ces valeurs qu'il faut réinstaurer dans la société.
02:13:04 - La vraie question, c'est par où on commence ?
02:13:06 - Ah bah évidemment. - Parce que là, c'est un chantier. Raphaël Stainville ?
02:13:08 - Moi, ce que je trouve à la fois
02:13:10 intéressant et
02:13:12 navrant dans la situation que l'on vit,
02:13:14 c'est qu'on a une ministre des Solidarités
02:13:16 au Ror berger,
02:13:18 qui voudrait réparer quelque chose
02:13:20 que l'État, les politiques
02:13:22 ont très largement contribué
02:13:24 à mettre en place. À commencer
02:13:26 par une chose toute simple,
02:13:28 c'est le divorce. C'est-à-dire qu'on a fait
02:13:30 que faciliter toujours davantage
02:13:32 la possibilité des
02:13:34 femmes ou des hommes de se quitter,
02:13:36 sans consentement mutuel, et tout ça. Et donc, on arrive
02:13:38 à une situation où, aujourd'hui,
02:13:40 on demande des comptes aux hommes
02:13:42 alors que les hommes ont été
02:13:44 les grands blessés
02:13:46 de ces dernières années.
02:13:48 C'est compliqué de s'exprimer
02:13:50 comme ça, parce que par ailleurs, il y a des femmes
02:13:52 qui ont payé
02:13:54 un lourd tribut de la violence des hommes.
02:13:56 Mais on a tellement
02:13:58 maltraité le modèle
02:14:00 patriarcal, l'image
02:14:02 du père, qu'aujourd'hui, on voudrait
02:14:04 leur demander des comptes, mais
02:14:06 on a tout fait pour détruire le modèle de la famille,
02:14:08 sans que, par ailleurs, une politique féminile
02:14:10 soit véritablement mise sur pied.
02:14:12 - Christian Proutot, c'est une question de génération aussi ?
02:14:14 - Ah oui, le monde
02:14:16 a changé, mais le monde a changé
02:14:18 pour le bien, puisque, effectivement,
02:14:20 par rapport aux valeurs
02:14:22 qui viennent d'être évoquées
02:14:24 sur ce que la famille
02:14:26 pouvait représenter, et ce que l'on dit
02:14:28 lorsqu'on marie
02:14:30 des gens, et que le maire
02:14:32 explique ce que le Code civil
02:14:34 prévoit, on en est très loin.
02:14:36 Et je comprends ce que
02:14:38 dit la ministre, mais je lui souhaite bonne chance.
02:14:40 Si les
02:14:42 pères sont partis,
02:14:44 c'est pas en essayant d'aller les chercher
02:14:46 qu'on va remplacer le manque
02:14:48 qu'il y a d'avoir, dans l'équilibre
02:14:50 d'une famille, d'avoir
02:14:52 un couple avec un père qui fait
02:14:54 partie de l'autorité, et qui surtout,
02:14:56 et c'est le plus important,
02:14:58 participe à l'éducation
02:15:00 au moins financièrement,
02:15:02 et le soutien de la personne
02:15:04 qui se retrouve seule. Et il faut rendre
02:15:06 hommage à toutes ces femmes seules,
02:15:08 dont beaucoup, effectivement,
02:15:10 font des boulots difficiles, vont nettoyer
02:15:12 la nuit dans des
02:15:14 grandes sociétés,
02:15:16 sont souvent la matière
02:15:18 première du service
02:15:20 à la personne, et tout
02:15:22 d'un coup, les accabler
02:15:24 serait vraiment indécent.
02:15:28 Il faut remarquer
02:15:30 ce qu'elles font, et je souhaite, je le redis,
02:15:32 bonne chance à madame la ministre,
02:15:34 pour trouver les pères responsables
02:15:36 qui sont partis.
02:15:38 - Je vous propose, il nous reste quelques minutes pour aborder
02:15:40 ce vaste chantier de la fraude sociale.
02:15:42 On ne le sait qu'en parler depuis
02:15:44 plusieurs semaines, avec des contrôles
02:15:46 qui vont aussi se multiplier, on voit aussi que ça touche
02:15:48 les bouses blanches, on l'a évoqué
02:15:50 tout à l'heure sur notre plateau.
02:15:52 L'assurance maladie a décidé de prendre
02:15:54 le taureau par les cornes,
02:15:56 et elle a présenté un bilan de lutte
02:15:58 contre la fraude.
02:16:00 Hier, elle est cime être parvenue
02:16:02 à détecter et à stopper 150 millions
02:16:04 d'euros de fraude au premier semestre,
02:16:06 contre 315 millions l'année passée.
02:16:08 C'est donc assez conséquent.
02:16:10 Et vous allez le voir dans ce reportage,
02:16:12 elle est loin de lésiner sur les moyens
02:16:14 pour traquer les fraudeurs.
02:16:16 Marie-Victoire Diodonné, avec Tony Pitaro.
02:16:18 - L'assurance maladie
02:16:20 avait dû lever le pied pendant la crise
02:16:22 sanitaire, mais elle entend désormais
02:16:24 redoubler d'efforts pour identifier
02:16:26 et lutter contre les fraudeurs.
02:16:28 Et les résultats sont encourageants.
02:16:30 Au premier semestre de l'année,
02:16:32 elle estime avoir stoppé 150 millions
02:16:34 d'euros de fraude. Un fait marquant,
02:16:36 deux tiers des montants de fraude
02:16:38 concernent des professionnels de santé.
02:16:40 Des chiffres en baisse qui restent
02:16:42 insuffisants pour cet ancien magistrat.
02:16:44 - Je rappelle que nous sommes sur
02:16:46 plusieurs centaines de milliards
02:16:48 d'euros de dépenses annuelles
02:16:50 d'assurance maladie, et que donc
02:16:52 si on prend un taux de fraude
02:16:54 qui est assez classique de 5%,
02:16:56 150 millions d'euros de fraude
02:16:58 c'est très très en deçà de la réalité
02:17:00 de la fraude en France à l'assurance maladie.
02:17:02 - Alors comment mieux lutter
02:17:04 contre la fraude ?
02:17:06 - La solution prioritaire c'est de traiter
02:17:08 ce problème du surnombre d'assurés sociaux
02:17:10 pris en charge en France
02:17:12 par l'assurance maladie, mais qui concerne
02:17:14 d'ailleurs après toutes les branches de la sécurité sociale,
02:17:16 pas simplement les problèmes de maladie.
02:17:18 C'est d'ailleurs ce que disent les deux inspections,
02:17:20 l'IGF et l'IGAS, c'est ce que je répète
02:17:22 depuis des années et des années, et c'est
02:17:24 ce que le gouvernement manifestement
02:17:26 n'a pas mis en œuvre.
02:17:28 - Pour mener la guerre aux fraudeurs, l'assurance maladie
02:17:30 a annoncé se doter de 60 cyber enquêteurs
02:17:32 et promet d'accompagner les professionnels
02:17:34 pour éviter les erreurs de facturation.
02:17:36 - Bonjour Pascal Delima,
02:17:38 vous êtes économiste, merci d'être
02:17:40 avec nous, j'imagine que vous êtes beaucoup penché
02:17:42 sur la question, on le voit
02:17:44 dans ce reportage, au fond pour vous la priorité
02:17:46 c'est quoi aujourd'hui ? C'est d'aller traquer
02:17:48 ces assurés sociaux qui n'existent pas ?
02:17:50 Déjà on récupérait pas mal, on parle de 75 millions
02:17:52 d'assurés quand même, pour une population
02:17:54 qui en compte 68 millions
02:17:56 maintenant en France, ça fait quand même
02:17:58 un sacré, enfin
02:18:00 une sacrée dépense qui n'est pas justifiée,
02:18:02 c'est au moins 7 millions d'assurés.
02:18:04 - 12 millions de cartes sur le numéro 1.
02:18:06 - Bien sûr, et puis en plus on n'a pas les chiffres
02:18:08 définitifs, puisqu'effectivement ce qui est avancé
02:18:10 ce sont les fraudes détectées, donc
02:18:12 on ne sait pas jusqu'où va, ira le
02:18:14 plafond en tout cas, alors certes
02:18:16 il y a eu à peu près 220 millions
02:18:18 d'euros de fraudes détectées en 2021,
02:18:20 et on est aujourd'hui, on sera
02:18:22 certainement sur 2023 autour
02:18:24 de 340 millions,
02:18:26 bon effectivement il faut aussi le
02:18:28 rapporter je dirais aux
02:18:30 240 milliards de dépenses,
02:18:32 donc ça ne fait que 0,1%
02:18:34 pour l'instant, mais encore une fois
02:18:36 je répète, on ne sait pas jusqu'où est le plafond, donc bon.
02:18:38 En tout cas ce qui est sûr c'est qu'il y a
02:18:40 un enjeu d'équilibre des comptes, bien évidemment,
02:18:42 qui est très déficitaire,
02:18:44 et puis il y a aussi le fait que la
02:18:46 France est encore un peu au-dessus de
02:18:48 l'Union Européenne, avec derrière
02:18:50 l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche,
02:18:52 en matière de dépenses
02:18:54 de frais de santé,
02:18:56 dont certaines sont évidemment, Dieu merci,
02:18:58 évidemment
02:19:00 nécessaires, mais donc
02:19:02 il faut aussi rationaliser un petit peu,
02:19:04 comme tous les autres secteurs d'activité finalement, en termes de public.
02:19:06 Juste un mot, on nous parle
02:19:08 de 66 enquêteurs supplémentaires
02:19:10 pour venir grossir les effectifs,
02:19:12 franchement ça paraît dérisoire quand on l'entend.
02:19:14 C'est dérisoire, il y en a déjà 9000,
02:19:16 qui font des contrôles effectivement
02:19:18 sur des dossiers bien ciblés,
02:19:20 on parle beaucoup des audioprothésistes,
02:19:22 qui sont
02:19:24 une des cibles aujourd'hui très très fortes,
02:19:26 parce qu'on considère que 70%
02:19:28 en fait, je dirais,
02:19:30 de cette fraude viendraient
02:19:32 au conditionnel, évidemment ce sont des études
02:19:34 qui sont faites, donc il faut aussi
02:19:36 le mettre au conditionnel,
02:19:38 il peut y avoir des contre-études, etc.
02:19:40 Mais en tout cas les audioprothésistes
02:19:42 qui sont une profession qui a explosé
02:19:44 au cours de ces deux dernières années,
02:19:46 sont un petit peu la cible numéro une,
02:19:48 et puis on a aussi
02:19:50 tout ce qui est profession infirmière libérale,
02:19:52 tout ce qui est
02:19:54 les ophthalmos aussi,
02:19:56 on en parle beaucoup,
02:19:58 bon voilà un petit peu les…
02:20:00 Donc il faut mieux cibler en fait,
02:20:02 il faut mieux cibler ceux qui posent problème.
02:20:04 Bien sûr, il faut mieux cibler
02:20:06 ceux qui posent problème, il y a plein de façons
02:20:08 de le faire, il y a des sanctions, alors on est dans
02:20:10 le cadre pénal dans tous les pays européens, en France aussi,
02:20:12 dans ce cadre-là, c'est une fraude,
02:20:14 c'est un agissement de manière tout à fait
02:20:16 malhonnête,
02:20:18 volontaire, donc il faut
02:20:20 sanctionner, mais il y a aussi les technologies,
02:20:22 bien évidemment, les technologies qui vont améliorer
02:20:24 la traçabilité, je pense notamment
02:20:26 à l'intelligence artificielle, qui est un élément
02:20:28 tout à fait efficace
02:20:30 pour ce genre de… et qu'on sait très bien
02:20:32 faire pour ce genre de problème.
02:20:34 Merci beaucoup Pascal Delima d'être resté avec nous,
02:20:36 vous pouvez évidemment assister à la fin,
02:20:38 il reste quelques minutes sur ce plateau, réaction
02:20:40 Amine Elbani, sur les contrôleurs par exemple.
02:20:42 Sur les contrôleurs, c'est insuffisant,
02:20:44 nous avons aujourd'hui 75 millions d'assurés sociaux,
02:20:46 pour 67 millions
02:20:48 de français. Et on embauche 66 personnes.
02:20:50 Et on embauche 66 personnes, c'est insuffisant,
02:20:52 nous avons… la France a signé
02:20:54 des conventions internationales
02:20:56 de réciprocité en matière de sécurité sociale,
02:20:58 avec des pays d'Asie et surtout d'Afrique,
02:21:00 et à l'étranger, vous avez aujourd'hui des étrangers
02:21:02 qui peuvent profiter de notre système
02:21:04 social, et qui eux ne sont pas contrôlés.
02:21:06 La chasse aux français,
02:21:08 je crois que la chasse aux français n'est pas la meilleure
02:21:10 solution. Il faudrait plutôt, pour les français,
02:21:12 lutter contre le non-recours
02:21:14 aux droits sociaux. 30% des français
02:21:16 ne connaissent pas toute ou partie de leurs droits.
02:21:18 Mais, pour un certain nombre d'étrangers
02:21:20 qui fraudent les cartes vitales,
02:21:22 pour un certain nombre d'étrangers qui profitent
02:21:24 de notre système de solidarité nationale,
02:21:26 c'est Charles Prats. - Alors maintenant, il n'y a plus de virements sur les comptes
02:21:28 à l'étranger. - Mais ça, c'est les allocations familiales.
02:21:30 - Oui, mais enfin, ça fait déjà partie de la lutte.
02:21:32 - Ça n'entre pas dans la branche maladie, et sur la branche maladie,
02:21:34 vous avez aujourd'hui des fraudes,
02:21:36 qui sont extrêmement importants, il faut saluer les travaux
02:21:38 de Charles Prats, magistrat
02:21:40 qui a écrit un superbe livre,
02:21:42 "Le cartel des fraudes", le tome 1 et le tome 2,
02:21:44 qui est vraiment incroyable,
02:21:46 et qui démontre aujourd'hui la réalité que nos politiques
02:21:48 ne veulent pas entendre. - Les chiffres tournent la tête, en effet.
02:21:50 Allez, dernier dégagement, on va mettre en quelques secondes
02:21:52 Christian, puis Raphaël. - Non, mais moi,
02:21:54 les bras me tombent que dans un pays
02:21:56 où on ne peut pas
02:21:58 échapper à l'impôt,
02:22:00 on soit capable d'avoir plus d'assurés
02:22:02 sociaux... - Pour les contrôleurs
02:22:04 du fisc, eux, ils savent venir nous trouver. - Absolument,
02:22:06 qu'on devrait avoir.
02:22:08 Donc, il me semble qu'en croisant les fichiers,
02:22:10 en faisant en sorte que la fonction
02:22:12 publique travaille contre
02:22:14 la fraude d'une manière unique,
02:22:16 avec un système central
02:22:18 pour contrer la fraude,
02:22:20 on aurait un peu
02:22:22 plus de 66 agents
02:22:24 qui seraient en place.
02:22:26 - Raphaël, quelques secondes. - On pourrait ajouter les
02:22:28 milliers de centenaires retraités en Algérie
02:22:30 qui continuent à percevoir leur
02:22:32 retraite française, et sans
02:22:34 qu'il n'y ait absolument aucun
02:22:36 contrôle. Oui, tout ça
02:22:38 fait qu'on est très loin du compte et que
02:22:40 les centaines de milliers d'euros détectés,
02:22:42 c'est peanuts par rapport à...
02:22:44 - Bien sûr, à ce qu'on pourrait, à l'étendue
02:22:46 de l'iceberg. Merci à tous les trois
02:22:48 d'être venus sur ce plateau cet après-midi.
02:22:50 À suivre, Paul Schlein avec
02:22:52 Olivier de Caire en flaque en ce vendredi. Je vous retrouve
02:22:54 après un week-end
02:22:56 bien reposant pour beaucoup d'entre nous,
02:22:58 je l'espère, dès lundi. A très vite.
02:23:00 - Merci à vous.
02:23:02 ♪ ♪ ♪