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00:00 Notre invité ce matin dans l'écho d'ici vient de recevoir le prix Jeunes Talents France pour les femmes et la science
00:05 remis notamment par l'UNESCO et la fondation L'Oréal.
00:07 Il vise à promouvoir la place des femmes dans la science. Thomas Coignac en fait le point ce matin.
00:12 Bonjour Célia Pelluet.
00:13 Bonjour.
00:13 Vous êtes doctorante en physique quantique à l'université de Bordeaux.
00:16 Déjà est-ce qu'on peut expliquer aux gens comme nous qui ne sommes pas doctorants en physique quantique, quelles sont vos recherches ?
00:22 Alors moi je travaille sur un principe en physique qui s'appelle l'universalité de la chute libre.
00:27 Donc c'est quelque chose qui dit que dans le vide si on fait tomber un marteau et une plume, ils tombent en même temps sur le sol.
00:33 Voilà c'est assez contre intuitif mais on a la nécessité de le tester expérimentalement très très précisément.
00:38 Donc c'est pour ça que je fais de la physique quantique. Je teste ce principe avec des atomes.
00:42 La physique quantique c'est la physique des atomes, celle des infiniment petits.
00:45 Et pour tester ce principe très précisément on veut le faire depuis l'espace dans un satellite.
00:50 Donc le sujet de ma thèse c'est de rendre une expérience de physique quantique transportable dans un satellite.
00:56 Et donc pour faire ça on fait des tests à bord de l'avion Zero G qui décolle de Mérignac.
01:00 Un avion qui en faisant des paraboles dans le ciel reproduit l'état d'empesanteur qu'on a dans les satellites.
01:05 Et c'est donc pour ces recherches que vous avez été distingué la semaine dernière.
01:09 Une dotation de 15 000 euros avec ce prix c'est un gros coup de pouce ça dans les recherches scientifiques ?
01:14 Exactement c'est un coup de pouce. Alors financièrement parce que ça nous permet par exemple de financer des conférences qui sont très importantes pour le métier.
01:21 Mais aussi c'est une reconnaissance très grande scientifiquement puisque c'est remis par l'académie des sciences.
01:28 Le jury c'est l'académie des sciences donc c'est reconnu dans notre milieu donc c'est d'autant plus motivant.
01:33 Et destiné donc à promouvoir la place des femmes dans la recherche scientifique 29% de femmes seulement dans ce domaine, 20% même en physique.
01:41 Comment vous l'expliquez ce petit nombre ?
01:43 Bah une des raisons c'est le manque de représentation. Globalement quand on s'imagine un chercheur on imagine un homme.
01:49 Et du coup les petites filles, les jeunes filles qui voudraient se lancer dans ces carrières n'ont pas forcément d'inspiration, de rôle modèle.
01:55 Et statistiquement c'est montré qu'elles se dirigent moins vers ces carrières là.
01:59 Donc finalement le prix vise aussi à augmenter la représentation des femmes dans l'espace médiatique.
02:04 Et ça devient vous un peu ce modèle avec ce prix qui vous a été décerné ?
02:08 C'est vrai que c'est un peu comme ça que c'est présenté. On nous amène à aller beaucoup voir les scolaires.
02:13 On a rencontré des lycéennes à la cité des sciences la semaine dernière.
02:17 Donc c'est nous mais c'est aussi toutes nos autres collègues féminines qu'on encourage à intervenir auprès des jeunes.
02:24 Célia Pelluy a notre invitée ce matin, doctorante en physique quantique à l'université de Bordeaux
02:28 qui vient de recevoir le prix Jeunes Talents France pour les femmes et la science.
02:31 Est-ce que vous vous avez été confrontée Célia Pelluy à des situations plus difficiles qu'un homme dans vos recherches ?
02:37 Déjà le fait d'être la seule femme souvent dans les conférences etc. C'est quand même assez particulier.
02:43 Les situations de sexisme ordinaire qu'on vit dans beaucoup de milieux très masculins.
02:47 Et ensuite il y a des doutes réguliers sur la projection qu'on peut avoir de notre carrière
02:52 parce qu'on n'a pas vraiment de modèle féminin dans les postes importants en recherche.
02:56 Donc ça n'aide pas à se projeter.
02:58 Et il faut aller l'expliquer dès le plus jeune âge finalement parce qu'on avait vu même au lycée
03:03 quand il y avait eu cette réforme des mathématiques, de moins en moins de filles prenaient les matières scientifiques en terminale.
03:09 Ça commence là, même peut-être avant, même peut-être à l'école ?
03:12 Oui ça commence très très jeune. C'est toujours cette question de où est-ce qu'on se projette en tant qu'adulte plus tard.
03:17 Et effectivement si on n'a pas d'image de femme scientifique, on a du mal à se projeter.
03:22 Célia Pelluy, vous faites passer aussi ce message sur scène.
03:25 Vous faites du stand-up dans les Comédie Club à Bordeaux.
03:28 C'est un autre moyen de sensibiliser les gens à cette cause ?
03:32 Exactement. Alors j'essaye de parler un peu de mon quotidien du fait que
03:35 effectivement je me retrouve à être une des seules filles dans mon laboratoire.
03:38 Souvent aussi une des seules filles sur les plateaux de stand-up cela dit.
03:41 Et j'essaye de parler un peu de physique pour que les gens en aient moins peur finalement.
03:45 En faisant quelques blagues, je pense que ça peut un peu casser la distance et la peur qu'on a de ces milieux-là.
03:50 Stand-up, vous êtes aussi chanteuse dans un groupe de rock, doctorante, vous dormez un peu de temps en temps ?
03:55 Ce que je dis souvent c'est qu'il y a des gens qui font du sport intensif en plus de leur métier,
04:00 des gens qui ont des vies de famille intensives en plus de leur métier.
04:04 Moi j'ai décidé de faire des activités artistiques, c'est comme ça que je suis heureuse.
04:09 Merci d'être venue nous parler ce matin de toutes vos nombreuses carrières.
04:12 Célia Pelluet, doctorante en physique quantique à l'Université de Bordeaux.
04:15 Bonne journée à vous !