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00:00 Il est 7h46, continuez d'avancer à l'école après le drame d'Arras.
00:03 Comment parler de cette actualité pesante aux élèves ?
00:05 On se pose la question avec l'invité du 6/9 France Bleu Belfort Montbéliard, Alexandre Leperre.
00:09 Oui, parce qu'il faut continuer d'avancer.
00:11 Bonjour Frédéric Clerc, proviseur du lycée professionnel Les Huys-Sleys à Montbéliard.
00:15 Merci de participer avec nous à cette discussion en compagnie des auditeurs sur cette question centrale.
00:19 Donc, comment parler des attentats dans les écoles aux élèves et à nos enfants ?
00:23 Avant de vous entendre justement, je vous propose d'écouter ces questions
00:26 que se sont posées les élèves hier lors de la minute de silence.
00:29 C'est quoi le mot terroriste pour vous ? Ça veut dire quoi ? Et c'est qui les terroristes ?
00:32 Comment vous vous protégez les professeurs ?
00:34 Est-ce qu'en plus du plan Vigée Pirate, il y a d'autres choses de prévues ?
00:37 Minute de silence, donc ça c'était hier au lycée Raoul Follereau de Belfort,
00:40 mais un peu partout, notamment dans votre établissement.
00:43 Est-ce que ce sont des questions qui se sont aussi posées chez vous au lycée Les Huys-Sleys ?
00:48 Oui, effectivement c'est des élèves qui s'interrogent beaucoup
00:51 et puis surtout ils s'interrogent, gérés face à l'émotion visible et très intense
00:58 des professeurs, des agents d'établissement, parce que lors de la minute de silence,
01:02 c'est des moments où les élèves peuvent constater en fait
01:07 la difficulté des professeurs, l'émotion qui est palpable.
01:10 La compassion un peu, vous avez ressenti de la compassion des élèves ?
01:13 Bien sûr, de la compassion et puis des interrogations.
01:17 Et puis cette question effectivement de mettre encore plus en sécurité les établissements
01:22 et ça les interroge grandement, c'est vrai que c'est des questions qui se sont posées.
01:26 Donc une discussion active avec des solutions, c'est donc nécessaire de parler de cette actualité
01:31 aux élèves en classe, il ne faut pas se "cacher" à Frédéric Leir ?
01:35 Alors je pense que nous en tant qu'adultes, on peut avoir peut-être le besoin d'en parler.
01:42 Il faut aussi peut-être accepter que certains élèves qui vont dans les établissements scolaires
01:47 ne souhaitent pas en parler, parce que c'est trop frais peut-être pour eux,
01:50 parce qu'ils en parlent aussi à la maison.
01:52 Et puis le silence permet aussi peut-être de formuler de manière plus précise les questions
01:58 et puis d'y répondre de manière aussi plus précisément.
02:02 Voilà, tous les élèves n'ont pas forcément envie d'en parler.
02:06 C'est forcément différent.
02:08 Oui c'est différent.
02:09 Vous les sentez touchés, malgré le fait que Haras finalement est à plus de 500 km de Belleforme,
02:13 il y a vraiment un contexte de proximité avec le fait de se dire
02:16 "ça peut nous arriver aussi chez nous, c'est ce que vous avez ressenti hier".
02:19 Oui, et puis les réseaux sociaux qui ont permis aussi de voir de manière très précise
02:26 ce qui s'est passé à l'intérieur de l'établissement,
02:28 donc ça rend encore plus réel ce qui s'est passé.
02:32 Il est 7h48, comment parler des attentats dans les écoles ?
02:35 Dites-le franchement avec l'invité du 6/9 France Bleu Belleforme-Oliard,
02:38 Frédéric Clair, 03/84, 22/82, 82, vous avez la parole.
02:42 On vous invite à réagir en effet comme Élise, par exemple, une mère de famille
02:46 qui a forcément se poser la question hier, comment parler de cette actualité,
02:49 attentats à ses enfants, elle est professeure des écoles à Belleforme et mère de trois enfants.
02:54 Avec les deux plus jeunes, on a entendu à la radio,
02:58 du coup j'en ai tout de suite parlé avec eux,
03:02 de manière assez simple, sans trop rentrer dans les détails,
03:06 voilà, avant tout pour les rassurer.
03:08 J'emploie quand même le mot "terroriste"
03:10 parce qu'il me semble que c'est important de mettre les mots qu'il faut.
03:14 J'essaye en revanche qu'ils ne voient pas d'image
03:17 parce que je trouve qu'ils ont besoin d'être un peu protégés quand même.
03:21 Sur l'exposition aux images, ce qui est intéressant dans le témoignage d'Élise,
03:25 est-ce que selon vous Frédéric Clair, il faut qu'il y ait une sorte de censure sur les images ?
03:30 Vous avez passé un message dans ce sens hier,
03:32 ou vous laissez ça à la charge des parents finalement dans le cadre privé ?
03:37 Alors, les images, le problème c'est que les réseaux sociaux font bien leur "travail"
03:42 et ont donc l'accès à l'image instantané de manière presque continue.
03:47 Effectivement, ça permet aussi de travailler avec les élèves
03:50 sur toute cette appropriation de ces nouveaux environnements numériques au niveau des élèves.
03:56 Ce qui est important quand même de préciser,
03:59 et je pense que ça peut permettre de rassurer à la fois les élèves et les professeurs,
04:02 c'est qu'il y a eu des actions, en tout cas de la part de nos autorités,
04:06 au niveau du rectorat, de notre inspection académique,
04:10 un soutien très rapide dès le vendredi, le samedi avec des numéros d'écoute
04:16 pour essayer de nous accompagner à la fois les professeurs
04:19 et puis aussi les chefs d'établissement pour tout ce qui est
04:22 mise en place de réglementations plus strictes au niveau de la sécurité.
04:26 Donc on s'est sentis extrêmement accompagnés par nos institutions,
04:30 en tout cas sur cet accueil des professeurs,
04:33 ce qui a permis d'apaiser et de construire de manière globale
04:37 la mise encore plus en sécurité et en sûreté des établissements.
04:42 - Ce dispositif d'accompagnement est nouveau,
04:43 on va plus loin par rapport à ce qui s'est passé il y a trois ans
04:45 dans le cadre de l'assassinat de Samuel Paty ?
04:48 - On est accompagnés par l'inspecteur d'académie,
04:52 par madame la rectrice, par les services compétents,
04:56 on a des équipes mobiles de sécurité qui peuvent venir aussi accompagner
05:00 les chefs d'établissement pour essayer d'être encore plus,
05:03 comment dire, attentifs à des zones qui pourraient être un peu plus,
05:10 comment dire, dangereuses.
05:12 Mais en tout cas, on est vraiment accompagnés
05:16 et je pense que les services sont prêts à venir effectivement
05:20 dans les établissements pour accompagner les équipes
05:22 et faire de ce point-là un point de vigilance très très important.
05:26 - Un accompagnement qui aura lieu encore aujourd'hui,
05:28 est-ce que des choses particulières sont prévues dans l'emploi du temps des élèves
05:31 ou est-ce que les élèves vont reprendre les cours normalement
05:33 puisqu'il faut aussi reprendre la vie normale ?
05:35 - Bien sûr, et je pense que d'ailleurs si certains élèves se taisent,
05:38 c'est qu'ils estiment qu'à l'école on est là aussi pour apprendre et pour travailler
05:43 et qu'il faut respecter aussi ce moment-là de reprise du travail.
05:48 Et d'ailleurs je suis assez finalement satisfaite
05:52 d'avoir pu avoir ce temps d'échange avec les enseignants
05:55 mais qu'en fait les cours ont repris
05:58 et je pense que pour les élèves c'était extrêmement important de reprendre les cours.
06:02 - Un temps d'échange peut-être à renouveler dans les prochaines semaines
06:05 pour refaire un point, voir comment ça évoluera ?
06:07 - Oui et puis les élèves savent qu'on est aussi à leur écoute
06:10 pour pouvoir échanger et créer des moments peut-être décalés dans le temps
06:15 parce qu'il faut aussi qu'ils acceptent et puis finalement
06:17 qu'ils comprennent un petit peu encore plus ce qui s'est passé.
06:20 - Dans ce contexte, finissons quand même avec une note d'espoir.
06:23 Frédéric Clerc, à quel point avez-vous envie de continuer de vous impliquer
06:26 dans votre mission pour l'éducation des élèves ?
06:28 - L'école c'est le cœur de la vie,
06:30 c'est nos futurs citoyens avec lesquels on travaille,
06:34 des projets professionnels en particulier au lycée Les Huyselets.
06:37 On se lève tous les matins avec l'envie de les faire progresser
06:41 et de les faire croire que l'école dans notre République elle est essentielle.
06:45 - On va continuer d'avancer tous ensemble.
06:47 Merci beaucoup Frédéric Clerc d'être venu jusqu'à nous pour parler du sujet.
06:49 Je rappelle que vous êtes proviseur au lycée professionnel Les Huyselets de Montbéliard.
06:53 Merci à vous d'être intervenu dans notre rubrique, dites-le franchement.
06:56 Merci. - Merci.
06:57 Et retrouvez cet entretien sur l'application Ici par France Bleu et France 3
07:00 à télécharger sur smartphone, à tablette ou sur francebleu.fr.