Témoins de l'actu : Caroline Janvier

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Témoins de l'actu : Caroline Janvier

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00:00 Nous attendons vos appels 02 38 53 25 25.
00:04 Rejoignez-nous parce que ce matin on voudrait savoir comment on peut faire en sorte que
00:07 les écoles restent un sanctuaire et un rempart contre l'obscurantisme Camille.
00:12 C'est ce qu'a déclaré le président de la République hier alors que la France rendait
00:15 hommage à Samuel Paty, professeur d'histoire géo tué il y a trois ans et à Dominique
00:19 Bernard assassiné lui il y a quatre jours dans son lycée d'Arras où il a tenté de
00:23 s'interposer face à l'assaillant, un jeune radicalisé.
00:27 Bonjour Caroline Janvier.
00:28 Bonjour.
00:29 Vous êtes députée Renaissance du Loiret, une première question sur cette actualité
00:33 en Belgique, cet attentat, deux Suédois ont été tués hier soir, faut-il s'inquiéter
00:37 en Europe d'un risque attentat qui deviendrait plus important ?
00:40 Alors ce risque existe, il existe dans l'ensemble des pays européens donc il faut prendre des
00:48 mesures, des mesures de fermeté, des mesures de protection, il faut sécuriser l'espace
00:54 public mais il ne faut pas tomber non plus dans l'effroi et dans la panique parce que
00:59 c'est bien le climat que veulent créer ces terroristes islamiques, c'est bien cela qu'ils
01:06 veulent nous conduire donc je crois qu'il faut garder son sang froid et prendre les
01:09 mesures nécessaires tout en continuant à vivre normalement.
01:14 Dominique Bernard, professeur de français mort vendredi à Arras, tué à coups de couteau
01:19 par un jeune radicalisé âgé de 20 ans et qui était un ancien élève de cet établissement
01:24 peut-on dire qu'il y a eu des ratés dans le signalement de cette personne ou dans son
01:27 suivi puisqu'il était fiché S ? Alors l'enquête le dira parce que comme
01:33 vous le savez il y a trop de fichés S pour pouvoir avoir un suivi, avoir un policier
01:39 derrière chaque fiché S donc ce qu'il faudra voir c'est à quel moment, s'il y a eu des
01:46 moments où en effet la surveillance de cet individu a failli mais je crois que ce qu'il
01:53 faut surtout, comment dire, ce contre quoi nous devons nous prémunir c'est l'importation
02:01 du conflit israélo-palestinien sur notre territoire.
02:05 Vous voyez un lien entre cet attentat en particulier et ce contexte international qui c'est vrai
02:12 est de plus en plus complexe parce qu'on a d'abord eu la guerre en Ukraine et puis maintenant
02:16 on a ce conflit entre Israël et le mouvement terroriste le Hamas, vous sentez un lien avec
02:21 cet attentat à Arras ? Tout à fait.
02:23 Entre cet attentat précisément, nous le verrons en tout cas sur la montée des tensions,
02:30 sur l'élévation d'ailleurs du risque attentat dans l'Union Européenne très clairement
02:36 et c'est pour ça que je crois que la France doit retrouver la voix forte qu'elle a toujours
02:40 eue sur ces situations et en particulier au Proche-Orient et nous devons travailler avec
02:48 l'ensemble des démocraties occidentales à une résolution de ce conflit.
02:53 Au niveau local, passé au peigne fin, le fichier des personnes radicalisées est expulsable,
02:58 c'est ce qui est demandé aujourd'hui par le président de la République, par le ministère
03:02 de l'Intérieur au préfet, ça veut dire qu'il pourrait y avoir des expulsions prochainement ?
03:07 Oui et la loi immigration dont nous parlons depuis des mois et que nous devrions examiner
03:16 dans les semaines, dans les mois qui vont venir devrait aussi nous y aider.
03:21 Oui il faut évidemment passer au peigne fin et surveiller les individus qui sont radicalisés
03:27 ou qui commettent des actes qui ne respectent pas nos valeurs mais je crois qu'il faut
03:35 aussi travailler encore une fois à la résolution de ce conflit.
03:39 Nous voyons combien quand la communauté internationale ferme les yeux sur ce qui se passe à d'autres
03:46 endroits du globe, cela produit, cela nourrit le terrorisme islamique, cela nourrit finalement
03:54 Daesh, l'état islamique et on voit bien aujourd'hui que nous sommes dans une impasse
04:00 au Proche-Orient qui a un risque de régionalisation de ce conflit et que les tensions sont palpables
04:11 dans nos territoires.
04:13 L'école restera un sanctuaire, un rempart, c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron, mais
04:18 comment faire en sorte justement que cette école reste un sanctuaire, déjà très concrètement,
04:22 de manière très physique, comment empêche-t-on des intrusions dans les établissements scolaires ?
04:26 Alors c'est déjà, les lycées et les collèges sont déjà protégés des intrusions dans
04:33 le sens où d'autres adultes extérieurs au corps enseignant, les parents ne peuvent
04:39 pas pénétrer dans ces établissements.
04:40 C'est plus compliqué pour les écoles, pourquoi ? Et bien parce que vous avez des parents
04:45 qui peuvent pénétrer dans la cour de récréation pour aller chercher leurs enfants, pour les
04:49 emmener à une séance par exemple d'orthophonistes lorsqu'il y a un suivi spécifique ou pour
04:54 d'autres raisons.
04:55 Donc tout l'enjeu c'est de préserver un équilibre entre la sécurisation de ces établissements
05:01 scolaires mais la possibilité aussi pour les parents, notamment pour les parents de
05:07 petits, d'entrer dans les écoles.
05:10 Il ne faut pas les transformer en établissements fermés ou en bunker comme le disait le recteur
05:18 de l'académie d'Orléans-Tours hier.
05:19 Hier à votre place, Caroline Janvier, on recevait une professeure de français, également
05:23 secrétaire du SNES-FSU, elle nous disait "donnez-nous des moyens, donnez-nous du personnel
05:28 pour encadrer, pour surveiller et aussi faites-nous confiance, l'institution doit nous aider
05:33 quand on est menacé, notamment sur les réseaux sociaux".
05:36 On ne prend pas assez au sérieux ce type de menace envers les enseignants ?
05:39 Sans doute et l'assassinat de Samuel Paty malheureusement l'a montré.
05:46 Les enseignants qui se sentent en danger, qui sont en danger, doivent bénéficier de
05:51 protections plus importantes, ça c'est une réalité.
05:56 Ils doivent bénéficier aussi d'un soutien puisque l'on voit qu'un enseignant sur deux
06:01 dit se censurer dans les cours qu'il donne et ça c'est un enjeu grave parce que l'école,
06:11 le savoir, l'éducation sont les meilleurs remparts contre l'obscurantisme, sont les
06:16 meilleurs remparts contre le fanatisme, la folie, l'idéologie meurtrière de l'islamisme
06:23 radical et donc nous devons protéger nos professeurs, protéger nos établissements
06:28 car c'est la meilleure réponse en réalité à cette folie.
06:32 Il est rassuré aussi parce que s'ils refusent d'aborder certains sujets avec leurs élèves
06:36 c'est parce qu'ils ont peur ces enseignants ?
06:38 Tout à fait, tout à fait, qu'ils intègrent un risque, une menace et effectivement l'exemple
06:46 de Samuel Paty est malheureusement encore très présent dans nos mémoires et oui ils
06:53 intègrent cette menace là et cela veut dire que déjà aujourd'hui l'éducation est limitée,
07:03 la transmission de nos valeurs est censurée par cette crainte donc oui il faut sécuriser
07:07 les enseignants.
07:08 Il y a cette peur, on manque déjà de professeurs dans de nombreux établissements, c'était
07:12 la problématique des deux dernières rentrées notamment, l'actualité ne va sûrement pas
07:15 arranger les choses ni pousser des personnes vers ce métier, est-ce qu'il ne faudrait
07:19 pas revaloriser ce métier à la fois dans le salaire et dans l'estime aussi qu'on porte
07:23 aux enseignants ?
07:24 Alors c'est un autre sujet, il y a la question de la sécurité, il y a la question de la
07:30 reconnaissance salariale et avec d'autres moyens il y a tout un tas de choses, des revalorisations
07:37 qui ont été actées, il y a le pacte enseignant qui est mis en place et qui se développe
07:41 donc oui il faut faire ça mais là je crois qu'on a affaire à un autre problème qui
07:45 est vraiment celui de la sécurité et le fait d'assurer nos professeurs, nos enseignants
07:51 que oui la République les protège et elle doit le faire mieux, c'est-à-dire qu'elle
07:55 doit effectivement mieux prendre en compte des signes, des signos faibles, des inquiétudes
08:01 qu'ils peuvent relayer auprès de l'institution.
08:03 Merci Caroline Janvier, la sécurité dans les établissements, on y revient bien sûr
08:06 tout au long de cette matinale Marc.

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