Pascal Praud et vous - Attentat de Bruxelles : Mohammed raconte la traque du suspect le soir de la fusillade

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Transcript
00:00 en direct de Bruxelles avec Mohamed. Bonjour Mohamed. - Bonjour. - Je voulais que vous interveniez très vite, que vous soyez notre premier auditeur parce que vous-même
00:07 hier soir avez mené la traque pour
00:11 neutraliser ce tour. Comment avez-vous fait ?
00:16 - En fait on était plusieurs, on a des groupes de discussion sur les réseaux et sur WhatsApp, on s'échange un maximum d'informations.
00:23 Comme j'ai toujours, vous savez Bruxelles c'est la capitale de la Belgique mais c'est un grand village, tout le monde connaît tout le monde et on est en contact
00:29 entre communes et on a décidé tous ensemble de prendre nos véhicules et de tourner, de patrouiller tout simplement. On était en
00:35 voiture et on restait vigilant. L'objectif c'était pas de neutraliser bien évidemment mais c'était de repérer surtout le
00:41 tireur et d'alerter vite les autorités quitte à le suivre, quitte à le
00:45 courser comme on dit, il n'y a pas de problème mais on était tous prêts
00:49 tous prêts à faire quelque chose en tout cas. - Est-ce que vous pouvez nous expliquer précisément comment ça s'est passé entre le moment où
00:56 vous apprenez qu'un homme a tiré sur deux supporters
01:00 suédois, il est quelle heure à ce moment là ?
01:03 - En fait moi j'apprends ça au moment où je sors de mon entraînement, donc je sors il est plus ou moins 20h15
01:08 - Vous faites un entraînement de sport ? - Oui, entraînement de boxe. Donc je sors de la salle de boxe et je reçois plein plein de messages
01:17 avec des vidéos de ce qui s'est passé et des messages vocaux surtout
01:22 qui nous alertent et qui nous disent "les gars s'il vous plaît prévenez un maximum de monde que tout le monde rentre chez soi tout de
01:28 suite" donc partagez à fond via whatsapp, c'était principalement via whatsapp,
01:32 partagez à fond les gars s'il vous plaît, si vous avez de la famille dans les rues
01:35 demandez leur de rentrer, si vous avez des gens qui tiennent des commerces demandez leur de fermer immédiatement
01:39 et c'est ce qu'on a fait directement, moi je ne suis même pas rentré chez moi, en sortant de la maison j'ai directement appuyé ma voiture
01:44 j'ai commencé à contacter un maximum de personnes, à partager un maximum sur les réseaux sociaux
01:49 avec ce qu'on a, on a essayé de faire en sorte que ça bouge.
01:53 - Et combien de temps vous avez mis en place cette surveillance ?
01:58 - Je suis rentré chez moi, il était vers les coups de minuit, donc de 24 heures jusqu'à minuit on tournait en rond.
02:04 - Et à minuit vous avez
02:07 arrêté évidemment cette surveillance et vous étiez à l'écoute
02:10 évidemment de ce qui se passait dans le pays, il n'avait pas encore été à ce moment là
02:14 signalé, on ne savait pas précisément où il était.
02:19 - Non en fait à ce moment là on était chez nous, on communiquait encore via les réseaux
02:24 "est-ce que quelqu'un a des informations" ou quoi que ce soit, on était tous devant la télé et je pense que la télé nationale belge
02:29 avait annoncé en direct vers 1h du matin qu'ils rendaient l'antenne
02:34 et ils ont clairement demandé à tout le monde d'aller se coucher et de faire confiance aux autorités et on a appris ce matin
02:40 son arrêtation et puis ça mord. - Et puis évidemment Bruxelles était
02:43 hier une ville quasiment morte, j'imagine qu'il n'y avait personne dans les rues puisque les gens étaient terrorisés au sens premier.
02:50 - Ouais c'était incroyable, c'était incroyable, des quartiers qui étaient hyper animés à la base étaient vides de chez vides vraiment, c'était une ambiance assez
02:58 ouais c'était assez particulier parce qu'il y avait une espèce de tension mais à la fois c'était très paisible
03:03 on voyait des fois, je me baladais en voiture et vous savez les espèces de tunnels de café
03:09 les cafés étaient fermés et en dessous des tunnels je voyais des policiers cagoulés armés mais lourdement armés tout en noir et ils bougeaient pas
03:16 mais tapis dans l'ombre ils ne bougeaient pas ils attendaient, ils étaient au taquet et c'était assez électrique, c'était particulier comme ambiance.

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