• il y a 2 ans
Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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Transcription
00:00 Dans The Creator, les humains et les intelligences artificielles se livrent une guerre sans merci.
00:06 Gareth Edwards, à qui l'on doit le film Rogue One, nous fait-il son Matrix version de chaque JPT ?
00:11 Alors il y a tellement d'antagonismes maniqués et trop de bugs dans la narration qu'on serait tenté de croire que oui.
00:17 Mais je dois quand même dire que le point fort de ce space opéra un peu étouffe chrétien,
00:22 qui revisite autant le mythe de Frankenstein que les grands thèmes bibliques habituels,
00:27 c'est qu'il est visuellement très emballant.
00:30 Ce n'est pas de la soupe Marvel pasteurisée, le réalisme est peaufiné.
00:33 Le réalisateur tenait à tourner non pas en studio mais dans des décors en dur.
00:37 Donc il est parti avec toutes ses équipes et tout leur barda en Indonésie, au Japon, au Vietnam, au Népal.
00:44 Les décors sont monumentaux, les costumes sont beaux, les effets spéciaux en jettent.
00:48 Il y a plein de clins d'œil très sympatoches au cinéma, aux films de science-fiction des années 80-90.
00:54 Et puis il y a un personnage qui m'intéresse, qui est le personnage de Joshua, joué par John David Washington.
00:58 Pas seulement je vous vois venir parce qu'il est sexy comme un dieu, mais aussi parce que c'est un néo-orphée.
01:05 C'est un type qui a perdu sa femme et qui va pactiser avec les forces spéciales américaines Kukou Hades pour retrouver sa bien-aimée.
01:14 Et pour cela, il doit leur livrer l'intelligence artificielle, des intelligences artificielles.
01:19 Et justement, j'ai la séquence de leur rencontre.
01:22 Et vous allez voir, on est quelque part entre Star Wars, Blade Runner et Apocalypse Now. Je vous laisse voir et écouter.
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02:02 La figure de l'enfant en joue-démon, c'est une vieille recette de films de science-fiction, mais aussi de films d'horreur.
02:17 Elle est tout de même assez efficace, cette recette.
02:20 Et puis on pense beaucoup à AI, intelligence artificielle, évidemment de Spielberg.
02:24 On ne peut pas trop y penser parce que c'est un peu écrasant.
02:26 Mais franchement, moi j'allais voir ça absolument sans rien en attendre et j'ai passé plutôt un bon moment pop-corn.
02:31 Et je me dis, ça ne m'arrive plus si souvent avec le cinéma américain de passer un bon petit moment pop-corn.
02:37 Parce que c'est quand même pas un reboot, pas un remake, pas une suite.
02:41 Évidemment, c'est une histoire originale qui aurait emprunté tellement à Terminator, Blade Runner, qui serait une sorte de collage.
02:47 Sauf que visuellement, ce côté film du Vietnam, qui est un genre en soi aux États-Unis, m'a assez passionnée visuellement.
02:57 C'est-à-dire que je peux rester un bon moment à regarder ces vaisseaux, à regarder ces androïdes.
03:05 Et par ailleurs, le film qui sort dans une époque où vraiment, il faut dire, l'intelligence artificielle c'est mal.
03:14 On va tous en foutre, en pâtir, etc.
03:17 Et le film là-dessus, on suit une piste plutôt...
03:22 C'est pas manichéen.
03:24 C'est manichéen, mais c'est inversé.
03:26 Non mais ça suit une piste très sentimentale.
03:29 Mais voilà, c'est ça.
03:30 Très sentimentale.
03:31 C'est ce socle-ci qui m'intéresse.
03:33 Il y a une patte visuelle, c'est vrai.
03:35 D'ailleurs, c'est quelqu'un qui dit toujours que quand il fait des films comme ça, il cherche à filmer toujours à hauteur d'homme.
03:40 Et justement, on ne va pas avoir de grands plans de drones tout le temps.
03:42 On ne va pas avoir des espèces de plans d'ensemble.
03:44 Il n'y en a, mais il n'y a pas que ça.
03:45 Il n'y a pas que ça.
03:46 On va souvent être avec les personnages.
03:47 Moi, je suis d'accord.
03:48 Je suis d'accord sur...
03:49 Il faut vraiment enlever les bagarres, en fait.
03:51 Oui.
03:52 Le problème du film...
03:53 Donc, il faut enlever le programme de blockbuster.
03:55 Non, c'est que je trouve un peu mal raconté, ce film.
03:57 C'est-à-dire qu'en fait, les enjeux arrivent un peu trop vite.
04:00 Après, on ne sait plus très bien quels sont les enjeux, où ça se situe, quel est le regard un petit peu sur tout ça.
04:05 On a l'impression qu'on est à l'intérieur d'un tableau dont on déploierait de peu à peu l'univers complet, le tableau général.
04:11 Et on se dit que cet univers a l'air extraordinaire comme terrain de jeu et qu'en fait, on ne s'amuse pas tellement.
04:16 Il a grillé toutes ces cartouches dès le début.
04:19 Moi, je vais faire une prenure.
04:20 Moi, je me suis quand même embêté.
04:21 Je me suis quand même embêté parce que je trouve que le film se dévitalise au fur et à mesure.
04:25 Évidemment, il y a une beauté.
04:27 Mais je veux dire, la beauté, je ne mange pas en salade.
04:29 Et je veux dire, le film fait 2 heures.
04:30 Et au bout de 20 minutes...
04:31 On ne mange pas en salade.
04:32 Pourquoi pas ?
04:33 Au bout de 20 minutes, on en a ras le bol.
04:35 Je veux dire, ça manque de merde.
04:37 Il y a une splendeur architecturelle, Kevin.
04:38 Là où Marie a raison, c'est que là où ça change des soupes Marvel, en tout cas, images, sauf Black Panther,
04:43 c'est que quand on sort du film, quand on emmène ses parents, ses enfants, pardon, voir ce film,
04:47 ça peut ensuite être amené à certaines réflexions sur la télévision artificielle, etc.
04:51 C'est un film qu'on n'oublie pas comme ça, comme les Marvel.
04:54 Donc, c'est un moment popcorn, mais un moment popcorn cinéma.
04:56 Il ne s'agit pas de faire ici du Oppenheimer, etc.
04:59 Mais cependant, on peut dire au moment...
05:00 Je voulais le provoquer un petit peu en lui disant que c'était moins embêtant qu'Oppenheimer,
05:03 mais il n'a pas réagi.
05:04 Et puis, visuellement parlant...
05:06 C'est faux.
05:07 C'est absolument faux.
05:08 Justement, il ira parce qu'on réussit Villeneuve.
05:11 Je ne suis pas d'accord.
05:12 C'est un autre genre, mais visuellement parlant, il faut aller le voir en salle,
05:14 parce que comme Villeneuve, l'étude des arrière-plans, etc.
05:16 Et puis, cette actrice que j'étais tellement content de revoir,
05:18 qui joue la Secrétaire d'État à la Maison Blanche, qui joue ici le Villain,
05:23 elle est exceptionnelle.
05:24 Ça fait du bien de la voir au cinéma aussi.
05:26 - Vous dites, ce n'est pas comme du Villeneuve,
05:28 mais on est quand même dans le même genre de film.
05:30 - Le même genre, mais il y en a un qui est mis en scène et raconté,
05:33 l'autre, passe et tout.
05:34 - Il y en a un qui est mis en scène mais mal raconté.
05:36 - Je te trouve dur sur le récit, parce qu'en fait,
05:38 le programme est archi-classique et linéaire.
05:42 - Il est trop vite, il va à tous ses quarts.
05:44 - Mais non, mais tu as dit la clé, la clé s'est en refait.
05:47 Donc, qu'on sache dès le début qu'en fait, c'est l'histoire d'un type
05:51 qui va retourner chercher sa femme.
05:53 Ce petit aspect sentimental ne m'a pas plu.
05:56 - Oui, mais dans ça, il faut le filmer comme une tragédie,
05:58 il faut le filmer en fait.
05:59 - Voilà, c'était un socle logique.
06:00 - Il ne faut pas avoir l'air de déferrage.
06:02 - 99% des films, il aurait fallu que tu les montes et que tu me resserres tout ça.
06:04 Qu'est-ce que tu fais ?
06:05 - Nous proposons nos services.
06:07 - Oui, exactement.
06:08 - Tu es dure sur la storytelling quand même,
06:10 parce qu'il aurait pu faire comme Spielberg avait fait dans Intiges d'artificel.
06:12 Or, il prend un chemin, ou Kubrick d'ailleurs, un chemin très différent.
06:16 - Non, mais le principe du space opéra, c'est que de toute façon, ça feuilletonne.
06:19 - Autant revoir Spielberg-Kubrick.
06:21 - Ça vous a plu, vous voyez.
06:23 - Merci.
06:24 [SILENCE]

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