Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a accusé le footballeur Karim Benzema d'être "en lien notoire avec les Frères musulmans". Des allégations démenties par l'avocat de l'ancien international français qui envisage de porter plainte.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 de soutien à Karim Benzema.
00:01 Bonjour M. Benzema, je ne vous connais pas et je ne sais rien du foot,
00:04 mais le gouvernement et ses amis ont choisi de vous diaboliser.
00:06 Ils vous traitent de français de papier.
00:08 Avec de tels ennemis qui parlent avec de tels mots,
00:10 vous devez être une personne remarquable, sans haine ethnique ou religieuse.
00:13 Petit-fils de gens traités eux aussi de français de papier
00:15 par les pétainistes qui retiraient leur papier
00:17 à ceux qui étaient français depuis moins de dix ans.
00:19 Je sais que la France appartient à tous ceux qui la choisissent.
00:22 Ceux qui nous insultent ne la méritent pas.
00:25 - C'est ce qu'on peut penser de Jean-Luc Mélenchon désormais
00:28 pour les gens qui avaient besoin de nouvelles preuves.
00:29 - C'est-à-dire ?
00:30 - Ça paraît clair quand même.
00:32 Si on était en train de pinailler, en train de se dire
00:34 "ouais, peut-être que c'est un silence, on va commenter un silence,
00:37 on a le droit de pleurer qui l'on veut, etc."
00:39 Là, c'est un soutien qui vaut très précisément une grille de lecture.
00:42 C'est une grille de lecture qui dit "oui d'accord,
00:44 défendez le peuple palestinien et le Hamas"
00:45 et puis effectivement les Juifs l'ont bien mérité.
00:47 - Il n'a pas défendu le Hamas.
00:48 - Les Juifs l'ont bien mérité.
00:49 Jean-Luc Mélenchon ne dit pas "les Juifs l'ont bien mérité".
00:51 - Non, vous dites n'importe quoi.
00:53 - Simplement, si vous n'êtes pas capable de lire entre les lignes,
00:55 il faut vous y mettre.
00:56 Mais simplement, il n'y a pas que les phrases.
00:57 Il y a les choses qui sont dites quand même.
00:59 - Les gestes qui partent n'importe où, ça veut aussi dire...
01:01 Moi aussi je peux lire entre les lignes et dire
01:03 "bon ben voilà, Michel Onfray a dit c'était un fasciste".
01:05 Entre les lignes, c'est un fasciste.
01:06 - Ça, vous n'arrêtez pas de le dire.
01:07 - Non, je n'ai pas dit.
01:08 - Ça va vous gêner beaucoup de le dire ce soir.
01:09 Ça fait des années que vos copains le disent.
01:11 Donc, c'est pas une nouvelle ça.
01:12 Donc, vous le faites et vous n'allez même pas chercher entre les lignes.
01:15 Vous l'allez chercher au-delà.
01:16 Vous êtes capable de faire des procès d'intention.
01:18 On n'est pas tenu avec votre famille.
01:20 - Donc, c'est un procès d'intention.
01:21 - Si vous attendez que je finisse ma phrase,
01:22 vous êtes capable de faire des procès d'intention.
01:24 Là, on est juste capable de dire que
01:26 l'ami de son ami est son ami dans cette aventure.
01:29 Et que, effectivement, quand ils nous disent ces choses-là,
01:31 Mélenchon, depuis un certain nombre de jours,
01:33 on commence à comprendre,
01:34 pour les gens qui ont l'esprit un peu ouvert,
01:36 ou du moins qui avaient besoin de comprendre,
01:37 ça fait à peu près 15 jours, 3 semaines,
01:39 qu'on comprend qui il est ce M. Mélenchon.
01:40 Et là, d'un seul coup, il dit
01:41 "Au cas où vous n'auriez pas compris, je vous en remets une couche."
01:43 Et je vous en remets une couche en disant
01:44 "Oui, on a le droit de choisir qui l'on pleure,
01:47 comme vous le dites, et on va pleurer.
01:49 Les gens qui soutiennent le Hamas,
01:50 ce ne sont sûrement pas les Juifs."
01:51 Oui, je dis ça, parce qu'effectivement,
01:52 si on est capable de comprendre...
01:53 - Non, le peuple palestinien,
01:54 enfin, vraiment, c'est important.
01:55 - Oui, vous avez bien raison de distinguer tout ça.
01:57 Effectivement, il n'y a aucun problème.
01:59 - Il y a une légitimation française.
02:00 - Le Hamas n'existe pas,
02:01 il y a juste un peuple palestinien.
02:02 - Non, le Hamas existe, et ils sont terroristes.
02:05 En revanche, c'est distinct du peuple palestinien.
02:08 - Non, mais on comprend bien l'artifice rhétorique.
02:10 - Je vous en apporte dans un instant, Périco.
02:12 Le problème, je vous ai lu,
02:13 notamment aujourd'hui dans le Figaro,
02:15 Michel Onfray,
02:16 c'est que vous dites que l'islamo-gauchisme,
02:17 dans lequel vous mettez Jean-Luc Mélenchon,
02:19 est un fascisme.
02:20 À partir du moment où vous traitez
02:21 votre adversaire politique de fasciste,
02:23 ça s'arrête là, en fait.
02:24 - Mais c'est juste...
02:25 - À la discussion, tout s'arrête là.
02:27 - Mais on l'a traité de fasciste,
02:28 alors il ne fait pas l'erreur.
02:29 - Mais tout de suite, à ce point-là, c'est terminé.
02:30 - Non, l'a traité de fasciste, il a dit.
02:31 - Mais c'est ce que vous avez dit.
02:32 - Je confirme.
02:33 - Non, bah oui, régulièrement, depuis des années.
02:35 Moi, je suis de ceux qui disent que
02:37 on ne va pas arrêter le totalitarisme
02:38 à Adolf Hitler et à Staline.
02:40 Il y a un totalitarisme aujourd'hui.
02:42 Je dis également, avec le fascisme,
02:43 que ce n'est pas une essence platonicienne.
02:45 Ce n'est pas une essence platonicienne
02:46 en disant qu'il y a un F majuscule,
02:47 il y a écrit fasciste,
02:48 et un fasciste, c'est quelqu'un
02:49 qui a eu sa carte au parti nazi,
02:51 ou qui a soutenu Mussolini, ou Vichy, ou etc.
02:54 Je fais un travail de philosophe,
02:55 j'ai fait deux livres là-dessus,
02:56 sur la question du totalitarisme, par exemple,
02:58 "1984" d'Orwell, ça s'appelle "Les théories de la dictature",
03:01 où je dis, mais arrêtez de croire
03:02 que parce qu'on parle de totalitarisme aujourd'hui,
03:04 il faudrait qu'on soit dans la logique stalinienne
03:06 ou dans une logique maoïste, ou je ne sais quoi.
03:09 Le fascisme n'est pas à essentialiser.
03:12 Le fascisme ne croit pas à la démocratie,
03:13 il ne croit pas à la République,
03:14 il ne croit pas aux élections.
03:16 Il croit à la violence,
03:17 que Mélenchon appelle la conflictualisation.
03:19 Il est antisémite.
03:20 Et effectivement, j'ai raconté que l'antisémitisme de Voltaire…
03:23 – Il y a beaucoup de choses là, il y a beaucoup de choses.
03:25 On va s'arrêter sur ce dernier mot.
03:26 Pour vous, Jean-Luc Mélenchon est antisémite.
03:28 Où avez-vous vu une déclaration de Jean-Luc Mélenchon, antisémite ?
03:31 – Si vous avez lu la totalité du texte,
03:32 vous verrez que j'ai fait savoir qu'après Auschwitz,
03:34 on ne pouvait plus être antisémite,
03:35 comme on l'était précédemment sous Drummond.
03:37 – Oui, c'est ce que vous dites absolument dans le Figaro.
03:39 – Voilà, d'ailleurs, je le dis depuis des années…
03:41 – Mais vous dites que ça se cache derrière l'antisionisme.
03:43 – Je fais savoir qu'aujourd'hui, plus personne ne peut dire,
03:45 comme on le disait à l'époque de Drummond,
03:47 que les Juifs ont les doigts accrochus,
03:50 que ça ne se dit plus, c'est plus possible, c'est plus tenable,
03:52 y compris chez les antisémites.
03:54 Ils vont vous expliquer que les Juifs, c'est l'argent,
03:56 les États-Unis, le capital, etc.
03:59 L'antisionisme est de fait la forme que prend aujourd'hui l'antisémitisme.
04:02 – Mais à quel moment avez-vous vu, par exemple, Jean-Luc Mélenchon,
04:05 parler des Juifs en ces termes-là ?
04:07 En expliquant que les Juifs, c'est l'argent, etc.
04:09 – Je vous parle de l'État sioniste, je vous parle du capital,
04:12 du capitalisme, je vous parle de cette idée que quand ce sont des Juifs…
04:16 – Vous ne pouvez pas être anticapitaliste ?
04:18 – Je le suis, on a le droit d'être anticapitaliste sans être fasciste,
04:21 sans être stalinien, sans être… – Sans être antisémite non plus.
04:23 – Ça peut le faire aussi, je vous le concède,
04:25 simplement ce n'est pas toujours le cas chez vous.
04:27 Et donc quand je donne des citations, je donne des citations sur Jaurès,
04:31 je ne me contente pas de le dire, je donne des citations…
04:33 – Je suis d'accord, quand je regarde ce que vous dites sur Jaurès,
04:36 très bien il y a des citations, mais non, non, pas ça,
04:38 il y a les citations quand vous arrivez sur Jean-Luc Mélenchon,
04:40 où sont les citations ?
04:41 – Sur Sartre, sur… on m'a demandé de faire un texte avec je ne sais plus
04:45 combien de signes et à un moment donné j'aurais pu faire un texte entier sur Mélenchon.
04:48 Je fais un texte en expliquant sur 20 siècles d'antisémitisme,
04:51 comment les choses fonctionnent, donc évidemment,
04:53 j'aurais très bien pu vous trouver, tout le monde le dit,
04:55 sur les plateaux de télévision, le rapport à Corbyn,
04:57 l'espèce de complaisance à l'endroit du Hamas en estimant qu'il est résistant.
05:00 – Corbyn est l'heure travailliste en Angleterre.
05:02 – Non mais si vous estimez que le Hamas est résistant
05:04 alors qu'il y a eu un massacre qui relève des crimes de guerre,
05:08 d'un génocide ou d'un crime contre l'humanité,
05:11 vous dites qu'à un moment donné, vous voulez quoi comme démonstration
05:14 qu'il ait dit qu'il en avait marre des juifs, je ne sais quoi, ça ne se dit plus.
05:16 Les gens sont assez malins, c'est interdit par la loi et c'est fort heureux
05:19 et je défends la loi Guesso, je dis simplement que c'est plus subtil aujourd'hui
05:22 et que lire entre les lignes, encore ce que vous appelez l'exégèse,
05:24 vous avez parlé de l'exégèse de cette manière-là,
05:26 heureusement que quelques-uns en feront encore de l'exégèse.