David Desclos : "J'ai écrit ma première blague en prison" | Première fois

  • l’année dernière
L'humoriste David Desclos nous raconte tout sur son passé d'ex-braqueur !
David Desclos jouera son nouveau spectacle « Hold Up » le 24 novembre sur la scène de l’Alhambra à Paris. Pour cela, il sera rejoint sur scène par des artistes comme Stomy Bugsy, Passi, Les Écoliers ou encore Arsenik !

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Amusant
Transcription
00:00 Moi, je ne faisais pas des braquages, mais des cambriolages.
00:02 Quelle est la différence entre braquage et cambriolage ?
00:04 C'est que ce n'est pas beaucoup mieux.
00:05 Je ne fais pas l'apologie de quoi que ce soit,
00:07 mais braquage, c'est avec arme.
00:09 Cambriolage, c'est sans arme et sans violence.
00:11 Je suis David Declos, ancien bandit, maintenant humoriste,
00:14 à la Fils du Jamel Comédie Club à Paris.
00:16 Mon premier cambriolage, j'avais 12 ans et demi.
00:19 C'était en colonie de vacances et on s'est attaqué à une bijouterie.
00:22 On était jeunes, mais on avait l'habitude de la liave, de la turoive.
00:25 Et on a fait le plan avec les potes.
00:26 On a fabriqué des gants avec nos chaussettes.
00:28 On a traversé en pleine nuit la forêt.
00:30 Après, il fallait traverser un lac.
00:31 On a pété la chaîne d'une barque.
00:34 On arrive dans la ville, on place les guetteurs et tout.
00:36 C'était la première fois que je m'attaquais à une porte de bijouterie.
00:39 Moi, j'ai pris le truc, j'avais ce truc, je ne sais pas.
00:42 On est rentré dedans, on avait les sacs comme ça, avec nos chaussettes.
00:47 Les choses de la colonie de vacances, ils ont fini à la gendarmerie
00:50 parce qu'on s'est fait balancer.
00:51 Là, tu commences à prendre conscience.
00:53 Les gendarmes, ils n'en revenaient pas.
00:54 Tu voyais quatre petites têtes comme ça.
00:56 C'était mon premier casse.
00:58 À la fois, on a rigolé, mais à la fois, ce n'était pas marrant
01:00 parce qu'on est parti après sur un chemin qui, on va le voir tout à l'heure,
01:03 était assez chelou.
01:04 Ma première blague que j'ai écrite, j'étais dans mon lit à la prison.
01:07 Et on entend par derrière le mur...
01:09 "Potez-en, tu m'entends, je t'aime !"
01:11 Là, ça a été un silence total.
01:12 Ils se sont dit, une femme qui vient derrière le mur voir son mari,
01:14 ça a apporté un côté triste.
01:17 Et là, le mec, il se met à la fenêtre.
01:19 "Ouais, je t'entends, écoute, on n'a plus beaucoup de temps.
01:21 Vends le chien et envoie-moi 200 balles !"
01:23 Et là, je me promenais dans la prison et dès que je voyais des trucs
01:26 qui paraissaient... Je disais, tournant en humour.
01:28 L'un des premiers jobs où là, j'étais guéri.
01:31 Dès le jour même où je suis sorti, j'ai été sur Internet, j'ai regardé
01:33 et j'ai trouvé "assureur" en bas de chez moi.
01:35 Mais "assureur", j'ai un casse judiciaire, je ne pouvais pas normalement.
01:38 Mais j'ai fait l'entretien d'embauche quand même.
01:39 Il me dit, "mais quel est votre défaut ?"
01:40 Donc, j'ai levé mon pied, j'ai montré, j'ai le bracelet électronique.
01:43 Il me dit, "oh, pfff !"
01:44 Et là, je raconte ma vie, je raconte un peu mon histoire.
01:46 Il me dit, "mais monsieur, monsieur Desclos, vous avez un casse judiciaire quand même.
01:49 Vous ne pouvez pas aller en clientèle."
01:51 Il me dit, "par contre, j'ai une solution.
01:52 Vous m'avez convaincu, vous commencez demain, mais vendeur par téléphone."
01:55 Là, j'ai le droit.
01:55 Il n'arrêtait pas de me dire, le meilleur vendeur, il fait 25 000 de chiffres.
01:59 Et moi, j'attaque.
02:00 Premier mois, 28 000 de chiffres.
02:02 J'ai travaillé pendant quatre ans là-bas.
02:03 J'ai fait à chaque fois minimum 90 000 de chiffres.
02:07 Ils n'en revenaient pas.
02:08 Je fais la maison d'arrêt de camp.
02:10 J'arrive à la prison.
02:11 On sonne avec moi.
02:12 En plus, il y a un peu de presse et tout ça avec nous.
02:14 Et le surveillant qui ouvre, je l'ai connu.
02:16 Jeune surveillant.
02:17 Il nous accompagne jusqu'à la chapelle où je dois faire le spectacle et tout.
02:21 Et j'ai envie de pisser.
02:22 Et dans la chapelle, il n'y a pas de toilette.
02:23 Je me rappellerai toujours, il a ouvert une de mes anciennes cellules.
02:25 Donc, je suis dans cette cellule en train de me laver les mains,
02:27 tout me préparer pour mon spectacle.
02:28 Et je me dis, mais ce n'est pas banal quand même.
02:30 Ça m'a fait super drôle.
02:32 En me regardant dans ce miroir où je me suis tellement regardé en tant que détenu.
02:36 Mais là, c'est pour jouer un spectacle.
02:37 Je me suis dit, j'espère qu'il va rouvrir la porte.
02:39 La première chose que je changerais dans le milieu carcéral,
02:42 les parloirs, les conditions de parloir et être seul en cellule.
02:45 Je suis David Declos.
02:46 Mon spectacle s'appelle "Écrouer de rire".
02:48 Je suis actuellement à l'affiche du Jamel Comedy Club à Paris.
02:50 Et bien sûr, mon spectacle est dédié à ma femme Nora.
02:53 Et je suis aussi en tournée dans toutes les prisons de France
02:55 et les quartiers de France.
02:56 J'ai aussi mon livre aux éditions Flammarion,
02:58 "David Declos, une histoire vraie".
02:59 Merci à Topito en tout cas.
03:01 Abonnez-vous à Topito.
03:02 [Musique]

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