LES ÉCLAIREURS - Crier "Allah Akbar" est-il considéré comme une infraction?

  • l’année dernière
Ce jeudi soir, "Allah Akbar" a été crié par des centaines de personnes place de la République à Paris lors d'une manifestation pro-palestinienne, relançant le questionnement sur l'utilisation de cette expression religieuse. 

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Transcription
00:00 Lisa, est-ce que c'est un délit qui nécessite une interpellation ou une garde à vue ? Que dit la loi à ce sujet ?
00:06 Alors non, ce n'est pas un délit. "Allah akbar" ça veut dire "Dieu est le plus grand" en arabe.
00:11 C'est aussi une expression religieuse que les personnes de confession musulmane prononcent à chaque début de prière.
00:17 A elle seule, l'expression "Allah akbar" n'a aucun lien avec une quelconque déviance, ni religieuse, ni terroriste.
00:23 Donc, elle ne justifie pas à elle seule d'une interpellation ou d'une garde à vue.
00:27 Selon des magistrats, c'est le contexte dans lequel c'est prononcé qui rend l'expression pénalement répréhensible.
00:33 Quand des personnes sont sanctionnées pour avoir "skandé Allah akbar" pour apologie du terrorisme,
00:38 c'est selon les magistrats parce qu'un acte terroriste ou une organisation terroriste est présentée sous un jour favorable.
00:44 Est-ce qu'on a des exemples concrets là-dessus ?
00:46 Oui, des allusions terroristes par exemple. Autrement dit, si un homme crie "Allah akbar" et "Allah gloire de Daesh",
00:51 c'est une apologie du terrorisme et de toute façon justifiée d'une action ou "skandé Allah gloire de Daesh",
00:55 c'est une apologie du terrorisme qu'on dise "Allah akbar" ou non.
00:58 Si l'expression "Allah akbar" est aussi accompagnée de menaces de mort ou de menaces avec une arme,
01:03 là aussi des poursuites sont envisageables.
01:05 C'est pour la théorie simple, la formule a l'air simple et à l'air de s'appliquer à toutes les situations.
01:10 En pratique, la justice est bien plus nuancée.
01:13 Des cas de conscience peuvent parfois se poser en fonction du contexte.
01:17 Justement, prenons un cas très concret.
01:18 En 2020, un homme qui a crié "Allah akbar" à cinq reprises a écopé de quatre mois de prison.
01:23 Ses avocats ont fait appel et la cour de cassation s'est finalement prononcée.
01:27 Ses mots, prononcés dans le contexte où ils ont été tenus, étaient susceptibles de plusieurs significations
01:33 et ne caractérisaient pas à eux seuls une incitation apportée sur un acte terroriste.
01:38 La garde à vue reste un cadre légal qui peut permettre de connaître la personnalité de l'interpellé,
01:43 mais c'est évidemment la justice qui tranche après l'analyse du contexte.
01:47 Merci beaucoup Lisa.

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