Le Meilleur de l'info (Émission du 24/10/2023)

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Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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Transcript
00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info.
00:04 Dans un instant, on va revenir sur la visite d'Emmanuel Macron.
00:06 Ce soir, il était en Cisjordanie avec Marbouna Bass.
00:10 Et vous voyez ces images, c'est la première image d'ailleurs
00:12 qu'on a retenue avec l'équipe du Meilleur de l'Info.
00:15 C'est cette manifestation contre Emmanuel Macron, contre la France,
00:20 où des portraits du chef de l'État ont été brûlés,
00:24 signent aussi qu'il y a une hostilité,
00:25 même lorsqu'on veut tendre la main,
00:27 et on en reparlera longuement tout à l'heure avec Yoann Usaï.
00:31 Vous êtes journaliste politique.
00:33 Bonsoir Olivier.
00:34 Seigneuse, vous allez nous accompagner.
00:35 Il y a eu pas mal de choses à l'Assemblée.
00:37 Jacques-Algiers Taïeb, vous êtes vice-président du CRIF.
00:39 Vous revenez tout juste d'Israël.
00:41 Vous avez eu des choses terribles,
00:43 parce que vous étiez il y a quelques heures encore à la morgue.
00:48 On tente de...
00:50 C'est un immense puzzle en réalité, terrible, abominable.
00:54 Il y a tous les récits du 7 octobre.
00:56 Tout nous ramène en réalité au 7 octobre, à la barbarie.
01:00 Et peut-être, on va revenir là-dessus,
01:02 peut-être la séquence la plus terrible de cette journée,
01:04 c'est un extrait d'interrogatoire fourni par l'armée israélienne.
01:08 Un terroriste raconte l'horreur, sans demander pardon, sans sourciller.
01:12 Il raconte les meurtres auxquels il a participé.
01:14 Séquence absolument glaçante.
01:17 Il y avait une femme par terre.
01:23 Elle avait reçu deux ou trois balles dans la tête.
01:26 Une dans la poitrine et je lui en ai tiré une dans le dos.
01:29 Combien de balles avez-vous tirées ?
01:34 Une balle l'a touchée dans la jambe droite.
01:36 J'étais énervé.
01:37 Je me suis dit que je ne raterais pas mes balles.
01:39 Je ne manquerais pas mes cibles.
01:41 Vous étiez contrarié parce que vous avez raté vos tirs ?
01:45 Oui.
01:46 Qu'est-ce que tu voulais ?
01:47 Utiliser tes balles contre des civils ?
01:50 Pour tuer des civils, oui.
01:52 Ils ont fermé la porte, ils sont sortis de la pièce.
01:55 Puis ils ont commencé à dire qu'il y avait un juif à l'intérieur.
01:57 Il portait un voile.
01:59 Ils lui ont demandé d'ouvrir la porte.
02:01 Il a alors ouvert la fenêtre.
02:03 Les habitants avaient peur.
02:05 Ils ont alors apporté un paillasson et l'ont mis sur la fenêtre.
02:08 Et là, la fenêtre a explosé.
02:10 Un petit incendie s'est déclaré.
02:13 Quelqu'un s'est approché et a allumé un petit morceau de tissu.
02:17 Il y avait de la fumée à l'intérieur.
02:19 La jeune fille dans la maison a eu peur et a ouvert la fenêtre.
02:22 Puis quelqu'un est venu sur le côté.
02:23 Je ne connais pas son nom.
02:25 Ils ont commencé à tuer les femmes et les enfants.
02:28 Ils les ont tués.
02:30 Ils les ont tués ?
02:32 Oui.
02:33 Ils leur ont tiré une dizaine de balles.
02:35 Ils ont abattu l'enfant et la femme ?
02:38 La fille avait 18 ans, lui 21 ans, ainsi que sa mère et son père.
02:42 Et le petit chien ?
02:44 Le chien a été tué ?
02:45 Oui.
02:46 Combien de coups de feu ont été tirés ?
02:48 Je ne sais pas.
02:49 Peut-être une dizaine de tirs sur chacun d'eux.
02:51 Puis deux ou trois coups de feu.
02:53 C'est abominable, Gilles Taillet.
02:56 La question que je me suis posée en voyant ça, d'abord,
02:59 c'est pourquoi Israël avait besoin, pourquoi l'armée avait besoin
03:01 de faire écouter, de montrer ce témoignage ?
03:05 Je pense parce que dans l'histoire,
03:08 rares sont les moments où on a des images aussi dramatiques,
03:14 un assassinat aussi monstrueux.
03:17 Vous savez, comme vous l'avez dit, je reviens d'Israël.
03:20 Et notre intention, avec le CRIF et l'ensemble de ceux qui nous accompagnaient,
03:26 c'était de mettre des images sur des récits.
03:33 Et on voulait ressentir les choses plus profondément.
03:37 Parce qu'il arrive souvent que les gens prennent une certaine distance
03:40 et on parle de quelque chose, et ça devient une anecdote
03:44 ou on rappelle une histoire, non ?
03:46 Là, on est allé à Choura, qui est ce cimetière géant.
03:51 – C'est une base militaire ? – Oui, c'est une base militaire à l'origine.
03:55 – Elle a été transformée en morgue.
03:57 – Oui, vous avez là-bas 15 conteneurs.
04:01 Dans ces conteneurs, il y a les restes des cadavres.
04:06 Un de ceux qui était sur place nous disait que la veille encore,
04:12 il avait ramené une tête et qu'il y avait des gens qu'on ne pouvait pas reconnaître encore.
04:17 Et vous assistez comme ça à l'ouverture de ces conteneurs,
04:21 et là, vous êtes saisi par l'horreur, vous êtes saisi par l'odeur.
04:26 Et pour moi, ça a évoqué quelque chose, c'est que jusqu'à présent,
04:29 comme beaucoup de nos concitoyens, on avait des images de la Shoah.
04:33 On avait des images, on avait des récits.
04:35 Mais là, je n'ai pas vu l'image, j'ai vu le réel.
04:39 On a assassiné, brûlé, décapité et ventré des hommes, des femmes, des enfants.
04:45 Et comme le disent les terroristes qui ont été arrêtés,
04:51 tous ces hommes, ces femmes n'étaient pas armés.
04:54 Ils vivaient tout à fait normalement.
04:57 Ils ont abattu ce chien, je vous l'ai dit dans le reportage d'avant, pardon.
05:02 On raconte cette histoire de ce chien tout à l'heure, qui avait 200 ans.
05:06 Ils ont abattu le chien parce qu'il fallait abattre ces gens.
05:09 Et il s'était venu pour tuer.
05:10 Deux autres récits qui m'ont glacé aujourd'hui, celui d'un sauveteur,
05:14 Zakha, et puis un militaire, d'autres porte-parole de l'armée.
05:21 Écoutez, là encore, c'est terrible.
05:24 Ils ont filmé une femme enceinte.
05:29 Arrive un terroriste, il les ventre, il sort le fœtus.
05:32 Et devant elle, il sort et massacre le bébé avant de la tuer.
05:36 Tout est filmé.
05:38 Des bébés dont la tête a été décapitée, des soldats et des citoyens
05:45 dont le sexe a été coupé, des petites filles, des femmes âgées qui ont été violées.
05:50 Dix jours après l'attaque sur Kfar Aza, nous pensions qu'il n'y avait plus de victimes
05:57 et nous devions récupérer le corps des terroristes.
06:00 Soudain, nous découvrons un corps.
06:03 Je dirais un individu de 14 ou 15 ans.
06:08 Un jeune.
06:10 Il semble qu'il était en train de s'échapper.
06:13 Il courait, ça les a contrariés et ils l'ont tué.
06:16 Ils l'ont décapité.
06:18 Nous l'avons trouvé sans sa tête.
06:20 Un enfant de 15 ans.
06:23 Mais c'était ça le spectacle.
06:25 Ceux où... Voilà ces images.
06:27 Donc vous nous voyez, c'était notre délégation qui étions là.
06:30 Et lorsque nous parlons avec cet homme,
06:35 pour moi, il faut sortir, il faut être hors du temps
06:40 pour se dégager de son corps et de son esprit, pour être capable.
06:43 Il a travaillé pendant 48 heures sans arrêt.
06:46 Il y a une femme aussi qui nous a dit qu'elle était venue
06:49 et qu'elle a passé trois jours à voir,
06:52 à ne pas comprendre, mais à faire son devoir.
06:55 Celui d'essayer de mettre en terre ses hommes, ses femmes et ses enfants.
06:59 C'est ce qui est important.
07:00 Je pense que nos concitoyens se doivent de comprendre
07:03 que derrière chacun, il y a ce drame.
07:05 - Parce qu'on va parler de politique internationale,
07:07 de diplomatie, etc.
07:08 Mais il faut garder ça en tête, le 7 octobre.
07:11 Le point de départ de tout ça et de l'abomination.
07:14 Donc Israël ne montre pas ses morts, en général.
07:17 Là, il y a eu un choix, il y a quelques heures,
07:20 de montrer à la presse internationale des images.
07:23 - Pour une raison qui est aussi simple, j'ai envie de dire.
07:26 Parce que la peur d'Israël, mais la peur de tout le monde,
07:30 c'est qu'on oublie trop vite.
07:32 Une partie de la population oublie que plus on s'éloigne du 7 octobre,
07:35 plus on oublie ce qui s'est passé et on trouve illégitime
07:39 le choix d'Israël qui est de se défendre.
07:42 Plus on va s'éloigner du 7 octobre,
07:44 plus l'émotion risque de retomber.
07:46 Et ça, il ne faut surtout pas que ça arrive.
07:48 Il faut que chacun ait ses images gravées dans l'esprit à jamais.
07:51 - Il y a la crédibilité partout dans le monde.
07:53 On essaye aussi de décrédibiliser les récits que vous avez entendus.
07:56 C'est pour ça qu'on a montré à la presse, 45 minutes,
07:59 il y avait un journaliste d'Europe 1 qui était là-bas.
08:02 Et je vous propose de l'écouter.
08:04 Il s'appelle Sébastien Le Belzik.
08:06 Il racontait ce qu'il avait vu dans Punchline.
08:08 - Il y a eu un silence de mort dans la salle.
08:11 On était plus d'une centaine de journalistes étrangers
08:14 et on était accrochés à nos fauteuils.
08:16 Il y a des journalistes qui avaient les larmes aux yeux,
08:19 qui criaient "non, ce n'est pas possible".
08:21 Certains baissaient les yeux.
08:23 Moi-même, j'ai détourné le regard plusieurs fois,
08:25 tellement c'était absolument terrifiant ce que je voyais.
08:28 D'autres sont sortis.
08:29 Donc, ça a été vraiment un résumé de cette journée du 7 octobre,
08:33 mais de façon absolument terrible par le biais de ces caméras vidéo.
08:37 Alors, il y a effectivement des caméras GoPro
08:40 que les terroristes portaient sur eux,
08:42 puisqu'ils ont filmé leurs actes.
08:44 Et puis là, par exemple, cette caméra,
08:46 c'est une caméra qui était à bord d'un des véhicules
08:48 qui a été attaqué par les terroristes.
08:50 Et puis, il y avait aussi des caméras de surveillance.
08:52 Donc, il y avait toute une série d'angles différents.
08:54 Et une scène que je retiens particulièrement,
08:56 ce sont deux jeunes garçons qui sont chez eux
08:59 au moment où le Hamas lance l'attaque.
09:02 Leur père vient les chercher.
09:04 Il veut les cacher dans les abris.
09:05 Vous savez, dans les kibouts, il y a des abris,
09:07 des salles sécurisées dans lesquelles ils peuvent se protéger.
09:10 Mais il n'a pas le temps de refermer la porte derrière lui
09:12 et le terroriste lance une grenade.
09:14 Et le père meurt sous les yeux de ses enfants
09:17 qui hurlent de douleur pendant toute la séquence.
09:20 Voilà, c'est innommable, c'est pas humain.
09:24 C'est pire que barbare.
09:26 Il n'y a aucun mot.
09:27 Je ne sais pas quel est le mot qui est utilisé en Israël aujourd'hui.
09:30 C'est diabolique.
09:33 Vous savez, des fois, on dit c'est bestial.
09:35 Mais c'est honteux pour les animaux
09:38 parce que les animaux ne font pas ça.
09:40 Ce qui s'est passé, c'est bestial.
09:42 C'est une haine.
09:43 C'est un dégoût, un rejet de l'humanité.
09:47 Tout ce que nous sommes, ils ne le sont pas.
09:50 Nous aimons la vie, ils sont venus semer la mort.
09:52 Et il ne faut jamais, comme vous le venez de dire,
09:56 il ne faut jamais oublier ces images.
09:58 Il ne faudra pas, avec le temps, faire un décompte.
10:01 On a tant de morts et tant de morts en face.
10:03 Non, c'est pas tant de morts en face.
10:05 - Mais on a des récits, on n'a pas d'image.
10:07 - On n'a pas d'image. Parce que le choix d'Israël
10:10 n'a pas été de montrer des images.
10:12 Il y a une culture.
10:13 - Une tradition.
10:14 - Donc c'est la première fois, en réalité,
10:16 qu'on montre des images, qu'on montre l'attaque, etc.
10:18 Ce qui est très difficile à supporter.
10:21 Parce qu'il faut dire que ça a existé.
10:23 Il y a deux otages qui ont été libérés ces dernières heures
10:26 grâce à la médiation de la Croix-Rouge.
10:28 Ce sont deux femmes.
10:29 Vous avez aperçu, on va sans doute voir les images,
10:31 elles ont 79 et 85 ans.
10:33 C'est quand même que des femmes de cet âge-là,
10:35 des octogénaires, ont été prises en otage.
10:37 Déjà, il faut penser à ça.
10:40 Et l'une d'entre elles a témoigné de son enlèvement
10:45 et de sa détention.
10:47 - J'étais allongée sur la moto.
10:54 Le corps d'un côté et les jambes de l'autre.
10:57 Et les gars m'ont battue sur le chemin.
11:00 Ils ne m'ont pas cassé les côtes, mais ils m'ont fait très mal.
11:04 Et j'avais beaucoup de mal à respirer.
11:07 Nous étions allongées sur des matelas.
11:13 Ils prenaient vraiment soin de l'hygiène
11:16 pour que nous ne tombions pas malades.
11:18 Un médecin venait tous les deux ou tous les trois jours
11:21 pour voir comment nous allions.
11:24 Et l'infirmier s'occupait de nous donner des médicaments.
11:29 Ils ont essayé de parler politique.
11:32 Mais nous, on a dit pas de politique.
11:35 On était leurs prisonniers.
11:37 - On était les prisonniers.
11:39 Elles précisent qu'elles ont été bien traitées.
11:41 Vous avez vu de quelle manière on a mis en scène leurs libérations.
11:45 Vous avez les images en ce moment.
11:47 Pourquoi c'est important de les garder en vie ?
11:49 Parce que c'est une monnaie d'échange.
11:51 Tout à l'heure, on n'a pas écouté tout le témoignage de ce terroriste.
11:53 Mais il disait qu'il y avait de l'argent à la clé.
11:55 - Il disait qu'il y avait un appartement plus 10 000 dollars
11:58 pour chaque prise de guerre pour avoir des otages.
12:01 Mais moi, ce que je voudrais souligner, et c'est important,
12:03 parce que ceux qui nous regardent sont des gens
12:06 qui ont la même sensibilité que nous, qui ont les mêmes valeurs.
12:08 Regardez la dignité de ces femmes.
12:10 La dignité de ces femmes, qui ne se transforment pas
12:13 en personnes haineuses de ceux qui les ont pris et maltraitées.
12:16 Elles veulent continuer à avoir la tête haute,
12:20 parce que ce sont des gens qui ont vécu des moments dans leur vie.
12:23 85 ans, imaginez-vous un peu ce qu'elles ont pu voir.
12:27 Elles restent dignes et elles essayent de continuer
12:31 à nous donner ce message humain face au Hamas qui est inhumain.
12:36 Et c'est pour ça qu'il est totalement légitime pour l'État d'Israël,
12:39 et je vois à travers les autres, que le Hamas soit éliminé.
12:43 - Priorité libérée, les otages français.
12:45 On écoutera le président de la République dans un instant.
12:48 Première chose qu'il a faite, d'ailleurs, en arrivant en Israël,
12:50 c'était vers 6h du matin, c'est de rencontrer ses familles d'otages.
12:53 - Oui, il a rencontré les familles des otages binationaux,
12:56 israéliens, il les a rencontrés.
12:57 Ils sont arrivés effectivement à l'aéroport de Tel Aviv,
12:59 d'abord pour leur rappeler que la France mettait tout en œuvre
13:02 pour essayer de les faire libérer.
13:03 Il a souhaité que tous les otages,
13:05 quelle que soit leur nationalité par ailleurs, soient libérés.
13:08 Il a dit que la France s'employait à cela, avec des négociations,
13:11 via le Qatar, via l'Égypte notamment.
13:14 Soyons prudents, soyons prudents,
13:16 mais on sent quand même qu'il y a une forme d'espoir du côté de l'Élysée.
13:20 Je le disais déjà hier soir, mais c'est vrai qu'à nouveau,
13:23 quand on parle au conseiller du président,
13:25 on sent qu'il y a une forme d'optimisme.
13:26 Dans ces situations, il faut toujours rester extrêmement prudent.
13:29 On ne sait jamais ce qui peut arriver,
13:31 mais on a le sentiment quand même que les choses avancent progressivement.
13:34 - J'espère, Yohann, mais on a commencé avec un décompte
13:36 de 2, 3, 4 morts, et puis beaucoup d'otages et disparus.
13:39 - C'est pour ça que je dis "soyons extrêmement prudents".
13:41 - On en est à 30 morts, ou 7, entre 7 et 9 otages et disparus.
13:45 On va voir la séquence, d'ailleurs, où Emmanuel Macron,
13:48 c'était très touchant d'ailleurs, a pris dans ses bras,
13:51 chacun et chacune, qu'est-ce qu'on dit, quels sont les mots.
13:54 Regardez la séquence.
13:55 - J'espère que vous avez de bonnes nouvelles.
14:12 - Salut tout le monde, bonjour.
14:14 - Ça va dénoyer.
14:16 - Ma fille et ma mère sont mortes.
14:18 - Elle devait avoir 24 ans dans un mois.
14:22 Le 26 novembre.
14:24 Elle a été tuée par une bombe.
14:28 - J'ai l'impression que ceux qu'a rencontré Emmanuel Macron
14:38 ce matin, c'est surtout des gens qui ont perdu,
14:40 perdu de leur famille.
14:41 - On a rencontré hier une d'entre elles,
14:43 enfin deux parmi ceux qui étaient là,
14:45 une d'entre elles qui, dont cinq membres de la famille,
14:49 deux ont été, nous ont porté disparus, sont otages,
14:55 et les trois autres sont morts.
14:57 Et elle nous disait hier, vous savez que dans la tradition,
14:59 il y a le deuil de la semaine, le deuil du mois,
15:02 et puis après, elle a dit "je n'ai pas fait le deuil de la semaine,
15:06 je n'ai pas fait le deuil du mois parce que je veux penser
15:09 à la vie de mes deux autres qu'on doit sauver".
15:11 Ça, il faut l'entendre.
15:13 - Priorité de la France, libérer les otages,
15:15 donc le premier message d'Emmanuel Macron.
15:18 - Nous employons avec Israël et d'autres partenaires
15:23 à obtenir la libération de tous les otages détenus à Gaza.
15:27 Ils doivent tous être libérés.
15:29 C'est pour la France une priorité.
15:31 - Qu'est-ce qu'on peut espérer ?
15:34 Quels sont les leviers ?
15:37 - Vous savez, je pense qu'il faut continuer à espérer,
15:42 il faut continuer à oeuvrer pour que ces otages soient libérés.
15:47 Mais après, il faut penser aussi au traumatisme
15:50 de toute la population israélienne.
15:52 Il faut penser à toute cette population qui, elle, regarde,
15:55 ses dirigeants regardent son armée et qui lui dit
15:58 "il faut nous débarrasser de ces meurtriers,
16:01 parce que demain, nous n'irons pas revivre là-bas
16:04 si on ne s'est pas débarrassé d'eux".
16:06 Vous savez qu'il y a près de 200 000 Israéliens aujourd'hui
16:09 qui ont quitté le nord et le sud d'Israël
16:12 parce qu'ils craignent les bombardements.
16:14 200 000 personnes qui ont quitté leur maison
16:16 par crainte de quoi ? De ça.
16:18 Du terrorisme et du meurtre.
16:19 - Deuxième extrait de la déclaration d'Emmanuel Macron,
16:21 vous allez la commenter, la proposition d'une coalition
16:23 pour lutter contre le Hamas, qui s'apparente au terrorisme de Daesh,
16:27 ce sont les mots d'Emmanuel Macron.
16:29 "Vous n'êtes pas seul", a-t-il dit à Benjamin Netanyahou.
16:32 - Nous qui avons été frappés si durement par ces mêmes groupes,
16:37 voulons vous dire une chose simple,
16:39 vous n'êtes pas seul.
16:42 C'est pourquoi la France est prête
16:45 à ce que la coalition internationale contre Daesh,
16:48 dans le cadre de laquelle nous sommes engagés
16:51 pour notre opération en Irak et en Syrie,
16:54 puisse lutter aussi contre le Hamas.
16:57 Je propose à nos partenaires internationaux
17:00 que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale
17:04 pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous.
17:07 - Alors, qu'est-ce que c'est qu'une coalition internationale ?
17:09 Est-ce qu'on a les contours ? Est-ce qu'on a des précisions ?
17:11 Parce que le mot a été sorti,
17:13 les Français ne sont pas au courant d'ailleurs
17:15 qu'il y a une coalition internationale qui lutte depuis un moment
17:17 contre l'État islamique.
17:19 - Non, il n'y a pas de précision particulière, effectivement.
17:21 C'est une idée qui a été lancée par le chef de l'État,
17:23 qui a consulté évidemment quelques partenaires
17:25 avant de faire cette proposition,
17:27 mais qui ne les a pas consultés tous.
17:28 Lui-même ne sait pas d'ailleurs quels pays
17:30 pourraient dans l'ensemble faire partie de cette coalition.
17:32 Ce serait une coalition assez vaste tout de même.
17:34 Est-ce que l'idée aussi du chef de l'État
17:36 est de faire rentrer des pays arabo-musulmans
17:38 dans cette coalition ?
17:39 Ce qui serait quelque chose d'important aussi,
17:41 de faire travailler ensemble le monde occidental
17:43 et une partie du monde arabo-musulman.
17:45 - En fait, c'est quoi ? C'est du renseignement ?
17:47 C'est le déclarement d'un certain nombre ?
17:49 - C'est à la fois du renseignement,
17:51 des actions militaires, qui pourraient être des actions militaires directes,
17:54 mais il y a aussi une partie de formation,
17:56 de transfert de matériel dans ce qui se fait.
17:58 Ça, le chef de l'État par contre l'a précisé.
18:00 - Gilles Taillet.
18:01 - Moi je pense d'abord qu'il faut souligner,
18:03 par les mots qui ont été prononcés par le président Macron,
18:07 la solidarité, comme jamais affirmée avec Israël aujourd'hui.
18:11 A côté de ça, dans la notion qui a été présentée par le président,
18:16 moi j'y vois surtout un avertissement.
18:18 Parce qu'on n'imagine pas que la France va aller se battre avec le Hamas.
18:23 Non. On peut avoir des échanges effectivement
18:25 dans le domaine de renseignement, de l'information et tout.
18:28 Mais c'est aussi un message qui est adressé aux autres.
18:31 Les autres, c'est le Liban, la Syrie et l'Iran.
18:36 Ils doivent comprendre aujourd'hui,
18:38 qu'une coalition sera là si jamais ces pays et l'Iran
18:44 passent à l'attaque contre Israël. Israël ne sera pas seul.
18:47 - Mais une coalition sera efficace si effectivement avec,
18:50 il y a les Américains mais aussi les Émirats Arabes, le Qatar, etc.
18:55 C'est ce qui est compliqué.
18:57 Tous les pays, ou l'Arabie Saoudite,
18:59 les pays qui n'ont pas intérêt à ce qu'il y ait une contagion du conflit.
19:05 - Ces pays ont tous intérêt à ce que des pays...
19:09 Le grand diable de cette histoire, c'est l'Iran.
19:12 Remettons les choses en place.
19:13 C'est l'Iran, le Hezbollah, le Hamas, c'est la même.
19:16 Et c'est contre lui qu'ils sont en train de prévenir.
19:19 Je pense que cette coalition est un avertissement donné très fort
19:23 pour dire qu'Israël ne sera pas seul si jamais les choses se...
19:26 - Il faut que les pays de la région y participent.
19:29 Il a dit à Mark Moudapas, le président est allé en Cisjordanie,
19:33 le chef de l'État a souhaité la reprise d'un dialogue politique
19:36 pour créer deux États.
19:38 - Ça justifie la violence terroriste.
19:44 Et vous le savez, M. le Président, nous en avons parlé tout à l'heure,
19:49 vous avez eu avec moi des propos très clairs.
19:52 Et pour condamner cette attaque terroriste et pour condamner le Hamas,
19:55 et vous le savez, M. le Président, parce que je n'oublie pas
19:58 que vous étiez, vous aussi, en 2015, à nos côtés
20:03 lorsque la France a été si durement touchée par le terrorisme,
20:06 comme l'était d'ailleurs le Premier ministre Netanyahou.
20:10 L'avenir de votre peuple et de la région
20:13 passe par une lutte sans merci et sans ambiguïté contre le terrorisme,
20:18 reconnaissant aussi ce faisant un droit d'Israël à se défendre,
20:22 passe par une protection inconditionnelle des populations civiles,
20:26 quelles qu'elles soient, et un soutien à ces dernières,
20:29 et passe enfin par une reprise, un processus de paix politique
20:35 permettant à deux États cohabitants en paix, enfin d'émerger.
20:40 C'est la position que la France entend ici tenir,
20:44 c'est la position que nous continuerons d'avoir.
20:47 D'abord, j'imagine que Mahmoud Abbas a vu du petit lait en écoutant ça,
20:51 qui était hors jeu depuis si longtemps,
20:54 lui qui n'a pas dit une fois "terroriste",
20:56 le mot "terroriste", il ne l'a pas prononcé.
20:58 - Et il a, rappelons-le, il n'y a pas si longtemps que ça,
21:00 puisque la ville de Paris lui a retiré la médaille,
21:03 puisqu'il avait carrément fait des déclarations négationnistes,
21:06 rappelons qui est l'individu.
21:08 - "Fonction sociale est liée à l'usure, à la banque, etc."
21:11 C'est une des phrases qu'il a prononcées.
21:15 - Tout à fait, donc ça il faut le rappeler.
21:17 Vous savez, dans ce que dit le président,
21:21 mais qui aujourd'hui peut dire que dans un avenir,
21:26 on espère, le moins lointain possible,
21:29 ces deux peuples ne seront pas amenés à vivre ensemble,
21:32 quelque part, ou partager des...
21:34 Mais pour cela, il faut avoir un interlocuteur,
21:36 pour cela, il faut que les choses soient démontrées,
21:38 il faut rassurer les peuples.
21:40 - On ne choisit pas son interlocuteur,
21:42 ça c'est une grande rêve.
21:44 - En tout cas, on ne choisit pas le terroriste,
21:47 ni les assassins, il faut essayer de construire.
21:50 Il faut essayer de construire demain,
21:52 mais d'abord, il faut nettoyer ce qui est à nettoyer
21:55 au sein même de la population palestinienne.
21:57 - Exercice difficile d'équilibriste,
21:59 on peut le dire aussi pour Emmanuel Macron.
22:01 - Oui, mais Emmanuel Macron n'allait pas rencontrer
22:03 Mahmoud Abbas pour construire le futur, je ne crois pas.
22:07 Il y allait pour jouer à l'équilibriste.
22:10 Il allait rencontrer Mahmoud Abbas
22:12 pour parler aux Français, en réalité.
22:14 Pour dire à une partie de la population française
22:17 qui conteste le soutien unilatéral à Israël,
22:20 pour leur dire, vous voyez, nous parlons à toutes les parties,
22:23 nous parlons aussi israéliens, et nous parlons aux palestiniens
22:26 via Mahmoud Abbas, même s'il est très contesté,
22:28 vous l'avez dit, et que, évidemment,
22:30 ce n'est pas lui qui pourra jouer un rôle.
22:32 D'ailleurs, il n'exerce plus aucun pouvoir
22:34 dans la bande de Gaza depuis 2007,
22:36 il a été chassé par le Hamas, donc ce n'est pas lui
22:38 qui le précise, évidemment, mais il y allait
22:40 pour parler aux Français. Véritablement, je crois que c'est ça
22:42 pour dire, nous parlons israéliens, nous parlons aux palestiniens,
22:45 pour ne pas donner l'impression d'être uniquement pro-israélien.
22:48 Qu'en pensent les députés israéliens,
22:51 notamment l'un d'entre eux qui a réagi sur notre antenne ?
22:54 Député du Likoud, c'était cet après-midi.
22:57 La volonté de paix et de stabilité dans la région,
23:01 il est évident, il est normal que l'on approuve,
23:03 que l'on soutienne, que l'on veut, par ailleurs,
23:05 ça s'est prouvé dans le passé, sauf que, vous savez,
23:07 il faut deux pour danser le tango, il faut aussi plus que deux
23:09 ou deux pour faire la paix. N'oublions pas que l'autorité palestinienne,
23:12 toujours ni l'existence même d'un État juif, par exemple,
23:16 soutient quand même le terrorisme en soutenant,
23:19 en subvenant à leurs besoins financiers, bien sûr,
23:22 des familles des terroristes. Aujourd'hui, la priorité
23:25 est quand même l'élimination du Hamas. Voilà la priorité.
23:28 Après, on aura le temps de parler de toute prospective
23:31 possible d'imaginaire.
23:33 Encore faut-il qualifier de terroriste le Hamas.
23:36 Le Hamas, encore une fois, c'est ce qu'on n'a pas fait.
23:38 - Marc Moldavas, vous savez, je fais un peu le lien
23:41 avec les images de manifestations que vous avez montrées tout à l'heure.
23:44 Est-ce que de faire l'équilibriste, ça rassure ?
23:48 Parce que, comme vous l'avez dit, s'adresser à la population française,
23:51 et c'est lui dire "nous sommes un pays équilibré
23:55 et voulant un équilibre". Mais aujourd'hui, dans les rues,
23:59 on crie "contre la France", on brûle le drapeau français,
24:02 on traite Macron d'assassin.
24:06 C'est peut-être pas le bon discours, c'est peut-être pas la bonne méthode,
24:09 c'est peut-être aujourd'hui, je pense qu'on a besoin d'affirmer les choses.
24:12 - Parce que quelle est l'image de la France dans les pays arabes ?
24:15 C'est l'image d'un pays laïque.
24:17 Mais la laïcité a aussi des conséquences.
24:22 C'est par exemple le fait d'interdire la baïa ou le camis.
24:25 - Oui, mais vous avez raison de dire que l'image de la France
24:28 dans les pays arabo-musulmans, et auprès de cette population-là,
24:31 est fortement dégradée parce qu'il y a eu effectivement
24:34 aussi beaucoup de propagande relayée sur les réseaux sociaux,
24:38 lancée par les frères musulmans, qui sont très influents
24:41 sur ces réseaux sociaux, laissant à penser que la France,
24:43 parce que c'est un pays laïc... - Mais qui sont autorisés !
24:45 Les frères musulmans sont autorisés, c'est pas quelque chose d'interdit.
24:48 - J'entends bien, mais on sait qu'ils financent effectivement
24:52 la propagande, notamment sur les réseaux sociaux,
24:55 où ils sont très influents, et ils font croire à toute une partie
24:58 de la population israélienne qui est sensible à cela,
25:00 que la France, parce que c'est un pays laïc,
25:02 est un pays qui n'aime pas les musulmans.
25:04 Et ce discours-là est entretenu par des personnalités
25:06 comme M. Erdogan, par exemple, qui depuis longtemps
25:08 a fait de la France un ennemi des musulmans.
25:11 Donc si vous voulez, cette image-là, elle s'est construite
25:13 au fil des années, et effectivement, les musulmans,
25:16 une partie d'entre eux, considèrent que la France
25:18 est un pays qui ne les accepte pas.
25:21 - Bon, maintenant on va s'arrêter sur cette question,
25:23 quel est le poids de la politique étrangère de la France ?
25:25 (Bruit de bouche)
25:27 - La politique arabe de la France, c'est une entienne
25:30 qu'on entend depuis si longtemps.
25:32 - Mais c'est pas terminé.
25:33 - Chausser le képi du général, c'est pas donné à tout le monde.
25:36 Surtout quand on s'est planté à tel point depuis tant de temps.
25:40 La politique arabe de la France, elle s'est perdue
25:42 dans les sables du désert libyen.
25:44 Elle s'est vautrée dans la guerre en Syrie.
25:48 Pardonnez-moi, mais la guerre en Syrie, c'est une catastrophe
25:51 pour la politique française.
25:53 - Le président de la Sarde ne méritait pas d'être sur terre.
25:55 Il est toujours là, en fait.
25:56 De même au Liban, on se rappelle le président,
25:58 il y a trois ans, en bras de chemise, dans les ruines
26:00 du port de Beyrouth, en train d'annoncer qu'il allait
26:02 révolutionner la politique libanaise.
26:04 Quand Catherine Colona est allée en Israël,
26:07 notre ministre des Affaires étrangères, vous vous rappelez
26:09 Catherine Colona, elle voulait aller à Ramallah.
26:11 Les Israéliens ne l'ont pas autorisé à aller à Ramallah.
26:15 Elle n'a même pas pu voir le Premier ministre de son Etat ni à où.
26:20 Franchement, vous savez, il y a un abaissement de la France
26:23 en politique étrangère comme en politique intérieure
26:26 qui est douloureux.
26:28 - D'ailleurs, Vincent Heroult a remarqué, en matière de protocole,
26:32 ce matin, l'accueil, ce n'est pas le Premier ministre
26:35 qui est venu l'accueillir.
26:37 Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou ont fait un petit tweet
26:40 pour remercier à la fois la venue du président français
26:43 mais aussi le Premier ministre des Pays-Bas.
26:45 Au même niveau, dans le même tweet.
26:47 Il y a des messages à décoder.
26:48 - Vous savez, comme le dit Vincent Melvoet,
26:51 le quai d'Orsay est depuis longtemps à côté de la plaque
26:54 en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien et le Moyen-Orient.
26:58 Il garde une ligne...
27:00 - Même sur l'affaire des otages, là.
27:02 - Il garde une ligne qui n'a pas marché,
27:04 qui ne fonctionne pas et qui ne fonctionnera pas.
27:06 Ils sont incapables aujourd'hui d'envisager des choses
27:09 avec des paramètres nouveaux.
27:11 Les accords d'Abraham sont des paramètres nouveaux.
27:13 Rappelons quand même que le quai d'Orsay ne s'est même pas félicité
27:16 par les accords d'Abraham.
27:17 N'oublions pas cet élément.
27:19 - Je vais rappeler que Jacques Chirac aussi
27:21 était devenu le champion de la cause arabe,
27:23 du rapprochement.
27:24 Dominique de Villepin, Ariel Sharon, etc.
27:26 Tout s'est effondré.
27:27 Ensuite, il y a eu les catastrophes rappelées par Vincent Herouet,
27:30 la Syrie, etc.
27:31 - Oui, absolument.
27:32 C'est avec l'image, l'influence de la France.
27:34 Surtout l'influence de la France s'est considérablement détériorée
27:37 dans cette région du monde.
27:38 Mais pas seulement.
27:39 D'ailleurs, d'une manière générale, l'influence de la France.
27:41 En Israël, en réalité, le seul qui puisse avoir une influence
27:44 sur la politique éventuellement du gouvernement israélien,
27:47 c'est le président américain Joe Biden.
27:49 C'est le seul qui, en ce moment, puisse essayer
27:52 de faire changer d'avis.
27:53 Non pas changer d'avis, mais avoir une petite influence,
27:55 une influence sur le Premier ministre.
27:57 - Mais si vous me permettez, je voudrais juste dire un petit mot.
27:59 - Vous pouvez dire un mot, mais en même temps,
28:01 on va mettre des images en direct, me semble-t-il,
28:03 puisque ce soir, en ce moment même, ça c'est la passerelle
28:07 qui va s'arrimer à l'avion présidentiel.
28:09 Et le chef de l'État, Emmanuel Macron,
28:12 vient d'arriver à Amman, en Jordanie,
28:15 où il va passer la journée.
28:17 Je vous redonne la parole, simplement un mot du programme,
28:19 a priori, de demain, qui est un programme important,
28:22 qui est un programme intéressant, peut-être que le plus important,
28:24 d'ailleurs, va se jouer demain.
28:27 Il espère des rencontres avec le président égyptien,
28:31 avec les représentants des Émirats arabes.
28:34 - Avec le président Sisi, effectivement, vous le soulignez,
28:37 avec les Émirats arabes unis, avec l'Arabie saoudite,
28:40 avec la Jordanie, évidemment, avec le Qatar.
28:43 Donc c'est un sommet qui est effectivement extrêmement important.
28:47 Emmanuel Macron entend que ces parties s'impliquent davantage
28:52 dans un processus de paix.
28:54 Alors ça peut paraître compliqué actuellement,
28:56 parce que c'est vrai qu'on est en pleine guerre.
28:58 - De paix ou de renseignement ?
29:00 Parce que au fond, cette affaire de coalition,
29:02 vous nous avez dit tout à l'heure, c'est aussi du renseignement.
29:05 Est-ce que finalement, il n'a pas envie de réussir quelque chose
29:09 qu'il n'a pas réussi d'ailleurs Joe Biden ?
29:11 Faire une sorte de mini-sommet ?
29:13 - Rappelons que Joe Biden n'a pas été reçu.
29:15 Tous les rendez-vous avaient été annulés.
29:17 Je pense que c'est quelque chose d'intéressant,
29:20 parce que vous parliez du rôle de la France
29:23 et de l'image de la France.
29:25 La France, dans la population israélienne, elle est aimée.
29:28 Quand vous voyez les otages, comment ils se sont adressés au président,
29:31 la France représente quelque chose.
29:34 Et aujourd'hui, peut-être que ce que fait le président de la République,
29:37 aujourd'hui en allant rencontrer et réunissant ces personnes,
29:40 c'est peut-être un tournant dans l'aspect,
29:42 dans la manière d'aborder la politique et le devenir de la région.
29:45 - On va rester sur ces images, mais j'aimerais quand même
29:47 qu'on écoute Benyamin Nathaniou, qui a lancé un avertissement à la France,
29:50 qui a dit "Attention, ce qui s'est passé chez nous,
29:52 regardez autour de vous, regardez ce qui se passe dans vos quartiers,
29:55 faites très attention, on écoute".
29:57 - Les Français ont connu également les horreurs du terrorisme
30:05 à Nice, à Lyon, à Paris.
30:07 Vous refusez cette menace terroriste et Israël refuse d'avoir
30:12 l'État islamique dans ses propres frontières.
30:15 Il faut le préciser, ce n'est pas une enclave de l'État islamique
30:20 à des milliers de kilomètres de l'Europe,
30:22 c'est l'État islamique dans les banlieues de Paris.
30:26 C'est l'État islamique à 20 minutes de Paris.
30:30 Et dans les banlieues, vous avez là l'État islamique.
30:33 On ne peut pas vivre comme ça, personne ne peut vivre comme ça.
30:36 Cette patine n'est pas que la nôtre, le Hamas est l'ennemi.
30:39 Si le Hamas sort victorieux de ce conflit, nous perdrons tous.
30:44 Tout le monde sera en danger, l'Europe, la civilisation même sera en danger.
30:48 - Je crois qu'on est déjà en danger, la civilisation européenne est en danger,
30:53 mais on n'a pas souligné suffisamment, me semble-t-il,
30:56 cette déclaration de Benyamin Nathaniou, cet avertissement même.
31:00 - Il a complètement raison, personne ne peut le nier.
31:03 Le terrorisme islamiste concerne tout le monde.
31:06 Tout le monde en est victime aujourd'hui, l'ensemble des pays européens,
31:09 et particulièrement la France, qui est une cible privilégiée pour ces islamistes,
31:12 parce que pays laïcs, pays qui s'est impliqué dans différentes coalitions internationales,
31:17 qui s'est battu contre Daesh, qui s'est battu contre l'État islamique au Sahel,
31:21 qui a été l'une des premières armées à intervenir sur ce sol sahélien.
31:26 Et effectivement, la France est depuis maintenant une bonne dizaine d'années
31:30 la cible privilégiée en Europe, parmi les occidentaux, de ces terroristes islamistes.
31:34 On en a payé un prix quand même particulièrement lourd, 278 morts, je crois, depuis 2011.
31:40 Donc nous savons ce que c'est le terrorisme islamiste.
31:42 - Et les positions se durcissent, et attention si vous n'êtes pas du bon côté,
31:45 il faut être courageux parfois. En France, par exemple, si vous êtes musulman
31:49 et vous voulez dénoncer le terrorisme du Hamas,
31:52 en attendant toujours Emmanuel Macron qui va sortir de son avion,
31:54 écoutez ce que disait les CI Sabrina Medjeber, qui est menacée, disait-elle,
31:58 menacée pour ses prises de position, c'était dans Punchline tout à l'heure.
32:02 - Je suis menacée, je le dis clairement, parce que, étant française d'origine algérienne,
32:09 eh bien je défends le peuple israélien et je condamne cette barbarie.
32:13 Et d'ailleurs, j'invite tous les Français à faire preuve d'un grand courage
32:16 et de mettre des mézouzas à chacune, devant chacune de leurs portes,
32:20 pour manifester leur soutien aux Français de confession juive,
32:23 qui sont nos compatriotes et qui ne doivent pas vivre sous la menace permanente.
32:27 Je suis désolée. Donc effectivement, c'est quelque chose qui m'émeut beaucoup,
32:30 à la fois parce que j'ai énormément de compassion et d'humanité
32:33 envers les personnes de confession juive, qu'elles soient en Israël ou en France.
32:38 En Israël évidemment, mais en France également.
32:40 On recense quand même 588 agressions contre les Français de confession juive en France.
32:44 - Vous vous rendez compte ? Vous vous rendez compte ?
32:47 En fait, il y a des discours qui sont interdits.
32:49 Et il y a le président de Medjéber, mais il y a aussi l'imam de Dronsky qui vit sous protection.
32:54 - Tous ceux qui ont eu le courage de se démarquer de l'islamisme intégrisme
33:00 et qui ont voulu avoir une main tendue et essayer de ce fameux vivre ensemble
33:04 dans lequel nous avons grandi, mais qui en fin de compte n'existe pas,
33:07 eh bien sont obligés d'être protégés. On imagine dans quelle société nous vivons.
33:10 Et je pense que ce qu'a fait le benjamin Netanyahou, lorsqu'il a parlé au président,
33:14 il a rappelé les faits. Il ne les a pas seulement prévenus, il a rappelé des faits.
33:18 Depuis des années, nous avons, comme vous l'avez rappelé,
33:20 tant de morts victimes de la barbarie islamique en France.
33:23 Et nous avons aussi, dans notre pays, tous les jours,
33:26 la place de la République qui est devenue la place de la révolution islamique.
33:30 On crie dans les rues de Paris "Allahou Akbar",
33:32 on crie dans les rues de Paris "Moraux juifs", on brûle les drapeaux.
33:35 Et on doit vivre avec ça, accepter ça,
33:37 et accepter que notre place de la République devienne la place des barbares.
33:41 Il y a des manifestations. Ce soir, il y en avait une qui était prévue, encore une fois,
33:45 place de la République. Peut-être qu'on a des images en direct, je ne suis pas sûr.
33:48 En tout cas, il y a quelques images aussi de Nantes.
33:52 Voilà, Gaza cessez le feu immédiat pour une paix juste et durable.
33:56 Lorsque c'est comme ça, ça va, ça passe.
33:59 Mais évidemment, on peut manifester pour la paix, évidemment.
34:03 Lorsque ça devient des slogans qui sont hostiles aux juifs,
34:06 voire des slogans antisémites,
34:08 Gérald Darmanin a promis qu'il ne laisserait pas faire.
34:11 Mais est-ce que ce serait la bonne solution d'interdire ces manifestations ?
34:14 Je ne pense pas.
34:15 Déjà, la paix, ça ne se décrète pas, ça se construit.
34:17 Je ne sais pas si ces manifestants en ont bien conscience.
34:20 Je crois qu'ils mettent quand même de côté, me semble-t-il,
34:24 ce qui s'est passé le 7 octobre.
34:25 Je pense qu'ils n'en ont pas conscience, ces problématiques.
34:29 Dans ces manifestations, effectivement, il y a des personnes qui crient
34:34 "Israël assassin", "Macron complice", "Alaouakbar",
34:38 alors même qu'un professeur de français a été assassiné.
34:41 Sous ces cris, il y a quelques jours seulement,
34:44 sur le sol français, ce cri de guerre,
34:46 il est chanté quasiment tous les soirs.
34:48 Il est crié, en tout cas quasiment tous les soirs,
34:51 sur la place de la République à Paris.
34:52 La place de la République.
34:54 Est-ce qu'on peut accepter ça ?
34:55 Non.
34:56 Gérald Darmanin avait souhaité faire interdire ces manifestations.
34:59 La justice administrative a dit qu'elle devait être autorisée.
35:03 Je crois que le gouvernement doit engager des procédures,
35:06 éventuellement légiférées pour l'avenir,
35:08 pour qu'on puisse interdire plus facilement
35:10 ce genre de provocations et d'appels à la haine,
35:12 parce que ces appels à la haine, ces provocations,
35:14 mettent directement en danger nos compatriotes juifs
35:17 qui aujourd'hui vivent tous, quasiment tous,
35:21 avec la boule au ventre, avec la peur de sortir de chez eux,
35:24 avec une kippa, d'ailleurs ils l'enlèvent.
35:26 Certains d'entre eux sortent, même maintenant parfois, armés,
35:29 avec une bombe lacrymogène, pour pouvoir se défendre.
35:31 C'est vivant et dramatique, on ne peut plus tolérer ces provocations.
35:33 C'est pour ça que Sabrina Mitzreff leur disait
35:35 "Mettons tous des Mézouzas".
35:37 Oui, parce qu'il y a des gens qui ont aujourd'hui la question
35:39 de retirer la Mézouza de leur porte.
35:41 Et ils l'ont fait, il y en a qui l'ont fait,
35:43 il y en a qui ont effacé leur nom de boîte aux lettres,
35:45 il y en a qui ont enlevé leurs enfants des écoles juives
35:47 une semaine avant les vacances, bien sûr, bien sûr.
35:49 Mais moi je rêve de quelque chose, je suis un utopiste.
35:52 Mais comme on disait, le pessimisme est un luxe
35:55 qu'un juif ne peut pas se permettre.
35:57 Le truc de piège, il est balayé en allant en Italie.
36:00 Mais aujourd'hui je rêve de quelque chose.
36:02 Je rêve de manifestations dans les rues de Paris,
36:04 je rêve de manifestations en place de la République
36:06 où on va crier "Libérons le peuple palestinien du Hamas".
36:09 Voilà, c'est là qu'on libérera le peuple palestinien.
36:12 Mais ils ne le feront pas.
36:14 C'est pas Frigaza.
36:16 Non, c'est pas Frigaza justement, parce que ceux de Frigaza
36:18 veulent que le peuple palestinien reste entre les mains du Hamas
36:21 et qu'il en fasse des diables
36:24 qui sont capables de commettre les attentats qu'on a vus
36:26 et les meurts dont on a parlé.
36:28 Il faut lancer ce mouvement.
36:30 Il faut libérer les palestiniens du Hamas et de tous ceux
36:32 qui les entraînent dans cette morbidité, dans ce crime.
36:36 - Combien de musulmans le disent en France ?
36:39 Parce que, pardon, la voix des musulmans est minorée, j'ai l'impression.
36:43 - Il y en a qui le disent, mais ils ont peur.
36:45 Il y en a qui ont peur.
36:47 Il y en a qui ne disent rien.
36:49 Il y en a qui préfèrent ne rien dire.
36:51 Nous avons des relations, nous, avec des gens
36:53 que nous connaissons très bien les uns et les autres.
36:55 Je reçois des SMS, je reçois des WhatsApp.
36:57 Mais moi, je voudrais qu'ils s'expriment.
36:59 Mais d'un autre côté, ils nous disent qu'ils ont peur.
37:01 Alors, devant la...
37:04 Je crois que le mot, vous l'avez prononcé,
37:06 et cette jeune femme, c'est le courage.
37:09 Il faut qu'un moment, le courage soit là et soit à la hauteur.
37:13 Nous devons reprendre la République, effectivement,
37:15 et pas la laisser à ces gens.
37:17 - On écoute Gérald Darmanin, donc, sur ce sujet.
37:19 Interdit ou non les manifestations ? Dans quel cas ?
37:22 C'était cet après-midi à l'Assemblée.
37:25 - La consigne donnée à tous les préfets de la République,
37:28 c'est d'interdire les manifestations
37:30 qui se déroulent dans l'ordre public,
37:32 qui peuvent effectivement poser des questions.
37:34 Oui, pour soutenir la cause palestinienne
37:36 ou les civils palestiniens.
37:38 Mais lorsqu'on sait que des collectifs
37:40 comme Palestine vaincra, dont j'espère que le Conseil d'Etat
37:42 donnera raison au ministère de l'Intérieur
37:44 pour la dissolution et les organises,
37:46 ce sera un non, et nous porterons, nous,
37:48 au ministère de l'Intérieur et à la justice,
37:50 tous les faits qui sont contraires aux droits.
37:52 - En fait, dans cette affaire d'interdiction,
37:54 Gérald Darmanin a été retoqué.
37:56 Il a voulu interdire,
37:58 il a voulu faire preuve de fermeté,
38:00 comme souvent le Conseil...
38:03 - Non, il a voulu interdire préventivement
38:06 l'ensemble des manifestations
38:08 en soutien au peuple palestinien.
38:10 La justice administrative,
38:12 et non pas le Conseil d'Etat,
38:14 a dit qu'il n'est pas possible
38:16 d'interdire préventivement toutes les manifestations.
38:18 Elles peuvent être interdites au cas par cas,
38:21 localement, par les préfets,
38:23 mais il faut que cela soit justifié.
38:25 Ça ne peut pas être seulement préventif.
38:27 Il faut qu'il y ait une bonne raison de les interdire,
38:29 le trouble à l'ordre public, une menace, etc.
38:31 Ce qui n'est pas le cas systématiquement.
38:33 On voit qu'à Paris, en tout cas, ça ne fonctionne pas,
38:35 puisque tous les soirs, maintenant,
38:37 sur cette place de la République,
38:39 il y a ces manifestations, avec ces manifestants de la honte,
38:41 pour une partie d'entre eux, en tout cas,
38:43 qui viennent souiller la République française
38:45 en proférant des injures, des menaces antisémites
38:47 qui sont profondément inacceptables dans notre pays.
38:49 - C'est peut-être là que le gérard Aldamarnin
38:51 et la police doivent intervenir.
38:53 Les manifestations, pourquoi pas,
38:55 mais il faut être capable,
38:57 lorsque des cris tels que ceux-là
38:59 sont lancés dans la foule,
39:01 il faut être capable d'envoyer nos forces de l'ordre
39:03 arrêter ces gens-là,
39:05 et ne pas les laisser être noyés dans une foule
39:07 et continuer à polluer notre République.
39:09 - Alors il y a eu, avant-hier, par exemple,
39:11 si on prend la journée d'avant-hier, place de la République,
39:13 une dizaine d'interpellations pour des propos antisémites.
39:17 - Oui.
39:19 - Ce qui va se passer si on envoie la police
39:21 et qu'il va y avoir des affrontements,
39:23 c'est des images qu'on n'a pas envie de voir, en réalité,
39:25 qui font peur, parce qu'elles rappellent
39:27 d'autres images qu'on a connues.
39:29 - Oui.
39:31 - Et encore une fois, Emmanuel Macron
39:33 est sur un volcan.
39:35 Vous l'aviez rappelé tout à l'heure,
39:37 la communauté juive en France,
39:39 c'est la première communauté juive en Europe,
39:41 mais la communauté musulmane en France,
39:43 c'est aussi la première communauté musulmane d'Europe.
39:45 - Mais est-ce que la France peut se passer
39:47 de la communauté juive ?
39:49 - Elle ne peut pas se passer non plus
39:51 de la communauté musulmane.
39:53 - Oui, tout à fait.
39:55 Mais est-ce que si on laisse les choses
39:57 et qu'on a le courage de faire arrêter les choses...
39:59 - Et ça fait des années que les Juifs et les Musulmans
40:01 vivent ensemble en bonne intelligence.
40:03 - On vivait ensemble en bonne intelligence.
40:05 Moi, j'ai grandi avec des amis musulmans.
40:07 J'ai exercé pendant 20 ans à Sarcelles.
40:09 Mais ce ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui.
40:11 Aujourd'hui, ceux qui s'expriment,
40:13 ceux qui ont passé le cap,
40:15 qui ont absorbé cette idéologie morbide,
40:17 cette logique fasciste des frères musulmans,
40:19 et qui en sont faits aujourd'hui les défenseurs,
40:21 et qui ont tout de suite...
40:23 Rappelons que les premières manifestations
40:25 n'ont pas eu lieu le 7 semaine.
40:27 Elles ont eu lieu le 7, le 9,
40:29 deux jours après les massacres.
40:31 - Le 7, c'était le jour ?
40:33 - Le jour des massacres.
40:35 - Le jour même.
40:37 - Il y avait déjà le NPA
40:39 qui avait appelé à une manifestation,
40:41 rappelez-vous.
40:43 - C'est pour ça que l'interdiction préventive
40:45 de Gérald Darmanin, c'est-à-dire
40:47 qu'il y a un délai de décence
40:49 par rapport au massacre innommable
40:51 qui s'était déroulé le 7 octobre.
40:53 - Gérald Darmanin a parlé d'un délai de décence
40:55 parce qu'il savait très bien ce qui allait se passer
40:57 dans ces manifestations.
40:59 Il savait très bien qu'il y aurait des provocations,
41:01 qu'il y aurait des menaces, des insultes antisémites.
41:03 C'était prévisible et c'est ce que l'on voit
41:05 dans chacune de ces manifestations.
41:07 Je ne dis pas que tous ces manifestants
41:09 profèrent ces injures et ces menaces,
41:11 mais une partie d'entre eux, en tout cas,
41:13 et c'est suffisant pour les faire interdire
41:15 et pour qu'elles ne voient pas le jour
41:17 sur le sol de la République.
41:19 Mais disons les choses clairement,
41:21 il faut dire que dans ce pays,
41:23 l'antisémitisme a beaucoup progressé
41:25 depuis quelques années. Pourquoi ?
41:27 Pour les raisons que je décrivais tout à l'heure,
41:29 notamment dans certains quartiers,
41:31 parce qu'une jeunesse issue de l'immigration,
41:33 la troisième, la quatrième génération,
41:35 une partie de cette jeunesse-là,
41:37 qui est financée par les islamistes,
41:39 encore une fois très présents sur les réseaux sociaux,
41:41 qui sont très largement financés par certains pays,
41:43 dont la Turquie, on y revient,
41:45 parce que ces jeunes sont sensibles à ce discours-là,
41:47 qu'ils ont été imprégnés de ce discours-là
41:49 et qu'une partie d'entre eux est devenue antisémite.
41:51 Il faut le dire.
41:53 La porte s'ouvre, Yohann Huzayn,
41:55 la porte de l'avion présidentiel Ziltayeb.
41:57 Donc, on rappelle que ce soir,
42:01 le chef de l'État arrive à Amman, en Jordanie.
42:05 On va peut-être redire le programme
42:07 pour les prochaines heures.
42:09 - Oui, sommet demain à 11h,
42:11 10h à Paris, 11h heure locale.
42:13 Donc, le président de la République
42:15 qui est effectivement...
42:17 Alors, le programme n'est pas officiel,
42:19 mais qui espère, et ce sera sans doute le cas,
42:21 faire s'asseoir autour de la table
42:23 le président égyptien, le président sisi,
42:25 les représentants des Émirats arabes unis,
42:27 de l'Arabie saoudite, du Qatar,
42:29 de la Jordanie, évidemment,
42:31 pour effectivement essayer
42:33 de les faire participer
42:35 à la relance, en quelque sorte,
42:37 d'un processus de paix,
42:39 en tout cas, l'étape qui suivra
42:41 cette guerre, et pour essayer
42:43 effectivement aussi de les faire coopérer
42:45 pour la libération des otages,
42:47 afin de fournir du renseignement
42:49 pour qu'ils puissent être les interlocuteurs,
42:51 du ramasse, enfin, il y a beaucoup de sujets
42:53 sur la table. C'est une journée extrêmement importante,
42:55 la journée de demain, plus importante
42:57 que celle d'aujourd'hui, qui était une journée
42:59 un peu plus symbolique, disons, aujourd'hui.
43:01 L'otage était très important, je vous rappelle
43:03 que 30 Français sont morts,
43:05 qui ont une dizaine, peut-être,
43:07 de disparus,
43:09 ou de Français qui sont
43:11 otages, donc c'est
43:13 plus que symbolique. - Comme vous l'avez dit,
43:15 c'était indispensable qu'il aille en Israël,
43:17 pour réaffirmer
43:19 nos valeurs communes,
43:21 d'apporter ce soutien à l'Etat d'Israël,
43:23 mais là, le rendez-vous de demain, c'est peut-être...
43:25 - Il n'y avait pas de politique, aujourd'hui.
43:27 - Voilà, il n'y avait pas de politique. Demain, c'est la politique.
43:29 Et peut-être que ce que nous disions
43:31 tout à l'heure, ce qu'Edouard Sey,
43:33 englué dans sa manière de penser,
43:35 qui n'est plus d'actualité, peut-être que grâce
43:37 à ces gens qu'il va réunir autour de lui,
43:39 peut-être qu'il va y avoir une autre
43:41 approche, et que tous ces pays
43:43 qui ont signé les accords d'Abraham, ou ceux qui
43:45 allaient le faire, parce que, rappelons-le,
43:47 tout ça s'est fait pour empêcher l'Arabie saoudite d'avancer
43:49 avec Israël, et bien ça,
43:51 c'est l'Iran qui ne veut pas que ça.
43:53 - On a parlé de risque de terrorisme
43:55 en France, si je voulais qu'on écoute
43:57 un échange cet après-midi,
43:59 c'était à l'Assemblée,
44:01 Nicolas Dupont-Aignan
44:03 qui s'est adressé,
44:05 qui a posé une question à Éric Dupont-Moretti,
44:07 vous allez voir, l'échange a été
44:09 très très vif.
44:11 - Après 273 victimes du terrorisme
44:15 dans notre pays,
44:17 quand allons-nous passer, quand allez-vous
44:19 passer des discours creux,
44:21 des gesticulations,
44:23 au rétablissement de notre souveraineté nationale ?
44:25 - Gesticulation, dites-vous ?
44:27 Qui a créé
44:29 le parquet national
44:31 antiterroriste ?
44:33 Où étiez-vous ?
44:35 Qui a renforcé le renseignement
44:37 pénitentiaire ?
44:39 Où étiez-vous ?
44:41 Qui a créé les quartiers
44:43 d'évaluation de la radicalisation ?
44:45 Où étiez-vous, monsieur le député ?
44:47 Qui a créé les quartiers
44:49 de déradicalisation ?
44:51 Où étiez-vous ?
44:53 Vous étiez trop occupé,
44:55 en réalité, avec vos camarades
44:57 Bigard et les autres,
44:59 à nous dire que le vaccin
45:01 tuait nos compatriotes.
45:03 Vous ne représentez que vous-même.
45:05 Et où êtes-vous pour dire que nous avons
45:07 évité 43 attentats ?
45:09 Et où êtes-vous pour dire
45:11 que la justice antiterroriste
45:13 a parfaitement fonctionné dans ce pays ?
45:15 Vous arrivez,
45:17 vous surfez sur les morts comme vous avez surfé
45:19 sur les malades.
45:21 Je ne sais pas si c'est un échange qui sert à grand chose,
45:23 celui-là, mais les mots sont terribles.
45:25 Je les contermine par LFI.
45:27 Juste un échange qui a eu, alors non pas
45:29 dans l'Assemblée, mais lors de la conférence de presse.
45:31 - Conférence de presse, ce matin.
45:33 - Notre confrère Frédéric Aziza, radio-G, a interpellé
45:35 les leaders de LFI.
45:37 - Vous avez qualifié
45:41 Elisabeth Worms, une bébé portée, de rescapée.
45:43 Jean-Luc Mélenchon a fait d'elle, il y a quelques jours,
45:45 la représentante d'un parti,
45:47 d'un Etat étranger, contre André Israël.
45:49 Et Luc Anderlier, il a accusé
45:51 Yael Brown-Pivet, dont une partie
45:53 de la famille a été exterminée
45:55 pendant la Shoah, de camper à Tel Aviv
45:57 pour encourager le massacre
45:59 de l'armée israélienne à Gaza. Alors qu'est-ce que c'est ?
46:01 Est-ce que c'est de l'antisémitisme,
46:03 un insu de votre plaignerie,
46:05 est-ce que c'est de l'antisémitisme tout court,
46:07 ou est-ce que c'est uniquement, si l'on peut dire,
46:09 la volonté de fidéliser un électorat
46:11 obligé par la peine d'Israël
46:13 et la haine des juges ?
46:15 - Bon, M. Aziza, vos insinuations
46:17 sont déshonorantes et pour nous,
46:19 une insulte. Et la fin de votre discussion,
46:21 laissant penser que
46:23 ce que nous ferions est lié
46:25 à un électorat,
46:27 il y a quelques intonations racistes,
46:29 vous voyez, qui... Mais si, si !
46:31 Mais si, si ! Non mais M. Aziza,
46:33 je vais vous dire une chose. On n'est pas ici
46:35 dans un débat entre militants politiques, on est dans une conférence
46:37 de presse. Vous m'avez posé une question, je vous réponds
46:39 sur ce que je pense de votre réponse.
46:41 - Vous défeutez là. - Je vous réponds...
46:43 Non mais M. Aziza, vos provocations, c'est bon.
46:45 Je vous réponds sur ce que je considère
46:47 de votre question. Je considère que la fin de votre question
46:49 est des intonations racistes, si vous voulez.
46:51 - Mais vous défeutez là. - Mais pas plus
46:53 que je vous laisse dire, M.
46:55 des accusations d'antisémitisme.
46:57 - Voilà. - Quel malaise !
46:59 - Quel malaise ! - Quelle honte !
47:01 Pas quel malaise. Là, on assiste
47:03 à cet échange, mais
47:05 rappelons que Obono
47:07 n'a pas... a dit
47:09 que c'était un mouvement de résistance,
47:11 le Hamas. Voilà.
47:13 C'est un parti de la honte.
47:15 - Vous dites un parti antisémite ?
47:17 - Oui, aujourd'hui, il est antisémite parce que, à cause de lui,
47:19 les antisémites
47:21 vont s'exprimer. Ce nouvel
47:23 antisémitisme de cette extrême gauche
47:25 et de ces islamo-gauchistes,
47:27 ce parti sera responsable
47:29 d'attaques et d'agressions contre la communauté juive.
47:31 - Mais pourquoi vous ne le poursuivez pas ?
47:33 Pourquoi vous n'avez pas porté plainte ?
47:35 - Nous, on attend qu'il porte plainte contre nous. Moi,
47:37 quand je leur dis qu'ils sont des antisémites,
47:39 quand je dis qu'aujourd'hui, ce sont des ennemis de la République française,
47:41 quand je dis que ces députés sont indignes et qu'ils n'ont rien à faire
47:43 à l'Assemblée nationale, qu'ils se défendent
47:45 et qu'ils viennent nous attaquer, et on discutera.
47:47 - Merci Gilles Taillet, vice-président du CRIF,
47:49 d'avoir été avec nous en direct. Merci Yoann Zay.
47:51 Dans un instant, vous avez
47:53 vraiment rendez-vous, et c'est important,
47:55 avec Julien Pasquet
47:57 pour Soir Info.
47:59 On va poursuivre la discussion et l'édition spéciale,
48:01 évidemment. Bye bye.
48:03 [Musique]

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