En France, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme. Si 80 % d’entre eux se développent passé 50 ans, il ne faut pas attendre pour se faire dépister. Cynthia Kå elle, a eu un cancer du sein à 31 ans.
Afin d’aider les femmes et leurs proches à appréhender cette « déflagration » avec un peu plus de douceur et un peu moins d’anxiété, Cynthia Kå a écrit un livre : “Le Guide du cancer du sein pour les débutantes et leurs proches.”
Sur son compte Instagram, @by_cynthia_ka, elle livre également de nombreux conseils, sensibilise et lutte contre ce cancer qui tue chaque année, 12 100 personnes.
☀︎ Crédits :
Léa Leyris : montage
Afin d’aider les femmes et leurs proches à appréhender cette « déflagration » avec un peu plus de douceur et un peu moins d’anxiété, Cynthia Kå a écrit un livre : “Le Guide du cancer du sein pour les débutantes et leurs proches.”
Sur son compte Instagram, @by_cynthia_ka, elle livre également de nombreux conseils, sensibilise et lutte contre ce cancer qui tue chaque année, 12 100 personnes.
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Léa Leyris : montage
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00:00 une déflagration, parce que c'est un moment de vie où on apprend une nouvelle potentiellement
00:05 mortelle, et de toute façon qui va avoir un impact psychologique et physique sur le
00:09 reste de l'être.
00:10 Bonjour, je suis Cynthia K, je suis auteur et experte en prévention et santé naturelle.
00:23 J'ai fondé le compte By Cynthia K sur Instagram pour parler de mon expérience avec le cancer
00:28 du sein que j'ai eu à 31 ans, et je sors un livre qui s'appelle "Le guide du cancer
00:32 du sein" pour les débutantes et leurs proches, pour aider les personnes qui traversent ça
00:36 à un petit peu mieux le vivre.
00:37 Alors j'ai appris que j'avais un cancer sous la douche le 15 août 2016, en faisant une
00:43 autopalpation, et j'ai tout de suite trouvé qu'il y avait une boule qui n'était pas là
00:48 les mois précédents.
00:49 Deux jours après, je suis allée chez le gynécologue, qui m'a dit "non non, c'est rien, il n'y a
00:54 pas d'antécédent dans votre famille, vous êtes jeune, donc c'est rien".
00:58 Moi j'ai poussé en disant "c'est pas normal, c'était pas là avant", et j'ai eu des examens
01:02 complémentaires qui, un mois plus tard, se sont avérés être un cancer du sein hormonodépendant
01:08 de grade 2.
01:09 Alors quand on attend ces résultats, c'est vrai que c'est très stressant, moi j'ai attendu
01:13 4 semaines, ce qui était à peu près le parcours normal, parce qu'il y a beaucoup
01:17 d'examens à faire.
01:18 Il faut absolument éviter de tomber dans les méandres des réseaux sociaux et de Google.
01:23 Et je le dis avec beaucoup de recul parce que c'est absolument pas ce que j'ai fait, bien
01:27 sûr j'ai plongé peut-être la première.
01:29 Même si j'ai regardé sur les réseaux sociaux, j'ai essayé de continuer à travailler.
01:32 Et moi c'est ce que je dis en fait, essayez de garder votre routine, essayez de faire
01:35 ce que vous faites habituellement, et évitez de trop faire de scénarios catastrophes,
01:40 parce que c'est toujours vers quoi on va aller.
01:42 Alors quand on apprend qu'on a un cancer du sein, j'aimerais dire qu'on est choqué et
01:49 qu'on ne sait pas trop quoi faire.
01:50 Moi j'ai reçu un email, donc on m'a juste dit "il faut venir très vite, c'est négatif",
01:56 c'est une déflagration parce que c'est un moment de vie où on apprend une nouvelle
02:01 potentiellement mortelle et de toute façon qui va avoir un impact psychologique et physique
02:06 sur le reste de la vie.
02:07 Alors mon annonce a été faite par email, mais une annonce bien faite aujourd'hui,
02:12 qui est une annonce qui est encadrée en plus par le gouvernement et le ministère de la
02:16 santé, est une annonce où souvent il y a un docteur, un psychologue, une infirmière
02:21 d'annonce, qui sont là pour non seulement annoncer et expliquer ce que peut être notre
02:26 parcours de soins, nous laisser surtout le temps à nous d'intégrer la nouvelle, c'est
02:32 la chose la plus importante, et de nous laisser le temps de questions surtout.
02:37 Moi je n'ai pas eu du tout d'indication sur les examens que je devais faire, où est-ce
02:42 que je devais les faire, comment je devais les prendre.
02:43 Dans le parcours d'annonce normal, on va tout de suite aller prendre les rendez-vous
02:48 pour vous, vous dire où vous pouvez aller et ce que vous pouvez faire.
02:51 Si ce n'est pas le cas, je dis toujours de se retourner vers quelqu'un qu'on connaît
02:54 qui fait partie du milieu médical.
02:57 Alors ce qui nous passe par la tête quand on se fait annoncer un cancer, je dirais pour
03:01 90% des cas, c'est « je vais mourir ». Et après quand on commence à poser les questions
03:05 au docteur, et en fonction de ce qu'il commence à nous dire, là on commence à
03:10 un peu comprendre la gravité, et c'est plutôt je pense dans les semaines d'après
03:15 quand on commence à avoir une petite ébauche du parcours de soins, où là on va commencer
03:19 peut-être à aller vers des questions qui sont un petit peu plus égoïstes du « ah
03:23 ben on va m'enlever un sein, est-ce que je vais pouvoir avoir une sexualité ? Ah je
03:27 vais avoir tant de chimio, est-ce que je vais pouvoir continuer à travailler ? Qui va s'occuper
03:30 des enfants ? ». Mais la première chose c'est « je vais mourir ».
03:33 Alors quand on apprend la nouvelle, ma recommandation c'est de l'annoncer au moins à une personne,
03:38 la personne avec laquelle on se sent le plus proche.
03:41 Moi je l'avais tout de suite annoncé déjà à d'autres personnes que j'étais en train
03:46 de faire les examens, donc on attendait un petit peu les résultats, et après je l'ai
03:50 annoncé tout de suite à ma sœur et à ma meilleure amie.
03:52 Et c'est hyper important d'avoir quelqu'un qui peut nous soutenir psychologiquement
03:57 et qui va un peu être notre personne de confiance, peut-être pendant tout le parcours, peut-être
04:01 pendant une partie du parcours, mais au moins qui va nous permettre d'avoir une soupape
04:05 et de pouvoir juste se confier sur les craintes.
04:08 Si on n'a personne à qui parler, tout de suite, soit à l'annonce, on peut parler
04:13 tout de suite à ce fameux psychologue ou l'infirmière d'annonce, ou aller vers
04:17 une association à l'hôpital où ils ont souvent des groupes de soutien de personnes
04:21 qui ont traversé un cancer, ou bien des groupes de personnes qui sont des assistantes sociales
04:28 dans l'hôpital qui vont pouvoir aider.
04:30 Alors la première chose quand on apprend le cancer de quelqu'un qui nous est proche,
04:34 c'est dire "je suis là pour toi".
04:35 Ne pas dire des choses comme "ma tante a eu un cancer du sein, malheureusement elle
04:39 est décédée", ou "tu vas avoir des nouveaux seins, t'inquiète pas, ça va être trop
04:43 bien".
04:44 Non, on évite de dire des choses comme ça, et encore une fois, c'est des choses qu'on
04:48 m'a dites, mais en fait, si vous n'avez rien à dire, ne dites rien en fait.
04:51 Dites vraiment "je suis là pour toi" et laissez un blanc inconfortable, prenez, pleurez
04:56 ensemble, prenez-la dans les bras, mais il n'y a pas besoin de...
05:01 Et moi, 7 ans plus tard, je sais exactement qui m'a dit quoi, à quel moment, et je m'en
05:04 souviendrai toute ma vie.
05:05 Pour toutes les personnes qui ont été diagnostiquées, vraiment, mon point sur lequel j'insiste
05:10 le plus, c'est de ne pas avoir peur de vulnérables, et comprendre que oui, les gens sont là pour
05:17 vous en fait, ils ne vont pas vous juger parce que vous demandez de l'aide, acceptez l'aide
05:21 qui vient vers vous, tout simplement.
05:23 [Musique]