La bande de 22H Max réagit à la journée de grève nationale en Islande pour réclamer l'égalité salariale, à laquelle a participé la Première ministre Katrín Jakobsdóttir.
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00:00 - Anna, vous prenez le pouvoir, on va rester dans un environnement un peu enneigé.
00:02 - On est en Islande et c'était hier et c'était journée de grève nationale pour les femmes.
00:08 Ce qui est drôle, c'est que la première ministre d'Islande a fait grève, elle aussi.
00:13 Et non seulement elle a fait grève, mais elle a appelé, donc elle a dit qu'elle allait travailler.
00:16 - Vous me rappelez comment elle s'appelle la première ministre d'Islande ?
00:18 - Non, s'il vous plaît, ne soyez pas terrible avec moi, s'il vous plaît.
00:22 Je ne sais pas comment vous prononcez ce nom.
00:23 - Jacobs Doutir. - Bravo !
00:25 - Doutir, ça veut dire fille.
00:27 Toutes les femmes s'appellent Doutir.
00:31 Toutes les femmes s'appellent Doutir et tous les hommes s'appellent Son,
00:34 parce qu'on a le prénom.
00:36 Comme nom de famille, on a le prénom de sa mère.
00:39 Elle est la fille de Madame Jacob.
00:42 - Et elle a demandé à toutes les femmes de faire grève.
00:45 Ce qui est marrant, c'est qu'en Islande, c'est quand même le premier pays au monde
00:50 en matière d'égalité entre les hommes et les femmes.
00:52 C'est-à-dire que le chiffre, c'est 9 % selon l'Institut national des statistiques islandaises,
01:00 9 % d'écart salarié entre les hommes et les femmes,
01:02 juste pour comparer avec... - On en avait un peu plus.
01:04 Moi, j'avais 10 %, mais... - Oui, mais moi, j'ai trouvé 9.
01:07 Et l'INSEE, les statistiques françaises, montrent autour de 16 % en France,
01:13 alors qu'en France, on est loin, n'est-ce pas, d'une grève nationale.
01:17 Je voudrais juste faire un petit tour de piste pour avoir votre idée,
01:20 l'intuition sur les écarts de rémunération.
01:22 Vous pensez quoi ? Que l'Allemagne, mieux que l'Italie ou pas ?
01:25 Intuitivement, Nora. - Alors l'Allemagne est pire que nous,
01:28 l'Italie, je crois, est meilleure. - Nettement meilleure.
01:30 21 % à l'Allemagne, 5 % à l'Italie.
01:32 Vous diriez, entre le Royaume-Uni et l'Espagne, vous diriez quoi ?
01:35 - L'Espagne est meilleure. - L'Espagne, 15,1 %, le Royaume-Uni, 20,8 %.
01:40 D'accord. Donc vous avez compris que les pays du Sud, en fait, c'était mieux.
01:43 - Bah oui. - Bah voilà.
01:44 - Le matriarcat de quelques avantages. - Bien sûr, méditerranéens, bien sûr,
01:47 il y a de cela. Et puis il y a surtout le fait qu'on ne brise pas les carrières
01:50 des femmes, comme on le fait en Allemagne.
01:52 - Les femmes travaillent, et du coup, effectivement, le fort travail des femmes,
01:57 et notamment quand elles ne sont pas à temps partiel, etc., permet ce rééquilibrement.
02:00 - Et donc, quand même, l'Islande, numéro 1 mondial de l'égalité des sexes,
02:04 qui considère avoir une responsabilité, un flambeau,
02:07 - C'est toujours le dernier kilomètre qui est le plus difficile.
02:09 - à porter au sein de la planète, et donc, vous devoir porter la bonne parole,
02:13 - Bouger un ! - et espérer que des pays comme le nôtre,
02:16 - prennent la suite. Alors moi, je ne suis pas sûre qu'Elisabeth Born...
02:19 - Grève de femmes ! - Oui, Elisabeth Born.
02:21 - Il y a une grève, effectivement, donc c'est la semaine prochaine, dans 15 jours.
02:25 - En novembre, oui, c'est début novembre. - Début novembre, parce que, en fait,
02:28 - c'est ces fameux 16 %, mais à ce rythme-là, alors, je rappelle,
02:32 - on va pour une fois se dire que l'Europe, en fait, fait bien les choses.
02:35 - Vous pouvez désormais, parce qu'une directive est passée,
02:38 - c'est une directive sur la transparence salariale, et donc vous pouvez demander
02:42 - les salaires, en fait, de vos collègues, au même titre que...
02:45 - Et pas les publier, pas les rendre publics. - Non, pas les rendre publics.
02:47 - Mais du coup, vous avez la possibilité... - Mais ça, c'est pas nominatif.
02:49 - On ne dit pas "un tel, un tel gagne ça". - Non, non, non, voilà.
02:51 - On dit "à votre poste, voilà ce que gagnent les autres".
02:55 - Oui, mais du coup, c'est genré. Et là, vous pouvez attaquer désormais,
02:58 - et les syndicats commencent à s'atteler, à accompagner, justement, ces actions.
03:03 - On va faire ça ! - Mais non, mais ça, on passera par là !
03:04 - J'attends le coming-out ! - Non, je sais, on y vient, on y vient !
03:07 - Mais il faudrait faire ça autour de cette table, non, je rigole.
03:09 - Si il y avait grève des femmes ce soir, on serait tous les deux là.
03:11 - Ah oui ? - Eh ben, vous, vous seriez bien en kikiné !
03:14 - On s'ennuierait, beaucoup ! Avec qui je pourrais m'engueuler, s'il n'aurait été pas là.
03:17 *Rires*