Apardap | Parrainage Nelson et Sylvie

  • l’année dernière
Être parrain / marraine, c’est accueillir, accompagner, soutenir et créer un lien privilégié avec une personne exilée, quel que soit son statut. Et, il y a plein de manière de parrainer. Dans cette vidéo, Sylvie marraine et Nelson filleul vous parle de leur rencontre et du parrainage tel qu’ils le vivent.
Transcript
00:00 La pardave, j'en avais déjà entendu parler depuis plusieurs années, mais je n'avais
00:19 pas pris l'engagement parce que peut-être par manque de temps, ou voilà, il manquait
00:23 le petit déclic.
00:24 Et j'ai été voir Nelson, que je ne connaissais pas, qui est venu présenter avec sa troupe
00:31 leur pièce de théâtre à Ponchara.
00:33 Et on a discuté après avec lui, avec d'autres comédiens.
00:37 Et ce qui a été le déclic aussi, c'est que Nelson vient de Brazzaville.
00:42 Et moi, j'ai passé presque trois ans comme volontaire dans une école à Brazzaville.
00:47 Donc, je me dis, si jamais il y a quelque chose qui doit se faire, pourquoi pas à ce
00:52 moment-là.
00:53 Et on était là avec le public en train de prendre un petit pot.
00:58 Et c'est là où j'ai discuté avec Sylvie, sans d'abord la connaître.
01:03 Et au fond de moi, je me suis dit, bon, pourquoi pas proposer à la dame si elle pourra m'épargner.
01:10 Et c'est là où je suis sorti, je l'ai poursuivi, je les ai interpellés, et j'ai proposé
01:16 à Sylvie si elle pouvait être ma marraine.
01:19 Ce que j'ai ressenti lors de la cérémonie de parrainage, c'est d'abord le discours
01:29 du maire, Eric Piolle, qui a vraiment beaucoup touché.
01:34 Il a parlé un peu, il a touché de points capitaux sur l'immigration, comment les gens
01:41 sont accueillis au niveau de la France, comment les gens sont réélus.
01:45 Pour voir comment les élus, malgré des rumeurs qui courent sur les médias, où non, les
01:52 immigrants, et c'est des gens qui viennent prendre notre argent, qui viennent prendre
01:58 notre emploi et autres, ce sont des gens pas bien.
02:01 Mais il y a quand même un élu qui n'est pas le moindre, mais qui a tenu un discours
02:08 vraiment poignant.
02:10 Et vraiment, ça m'a beaucoup touché.
02:12 Déjà le fait que la cérémonie ait lieu dans la mairie, c'est quand même l'endroit
02:19 qui représente l'État, la nation.
02:22 Et puis je n'imaginais pas non plus qu'Eric Piolle serait présent.
02:26 Et le fait qu'il soit là, qu'il ait un discours aussi engagé, c'était quand même
02:33 vraiment très très touchant.
02:34 Qu'il y ait tous ces élus, je ne sais pas combien ils étaient, mais au moins 7, 8.
02:39 Et puis toutes ces personnes, les personnes migrantes, les parrains, les marraines, c'était
02:45 très très émouvant.
02:46 Et à la fin aussi, on a été accueillis, il y avait un petit pot convivial, un petit
02:53 buffet.
02:54 On a été accueillis royalement et ça, ça fait chaud au cœur, parce qu'on se dit,
02:58 on sait pourquoi on est là, on est avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs,
03:03 et ça fait du bien.
03:05 La Pardape, c'est une association qui aide les exilés, les étrangers, sans-papiers.
03:12 Il n'y a pas de discrimination, il n'y a vraiment pas de discrimination, ce sont des
03:17 gens aimables.
03:18 Moi je me disais, vu les discours qu'il y a sur les médias, les gens parlent un peu
03:22 du racisme des immigrants et autres.
03:25 Mais lorsque tu arrives à La Pardape, tu te sens vraiment accueilli, tu ne te sens pas
03:30 seul, tu te sens des gens qui sont prêts à t'accompagner.
03:33 Je me dis, Seigneur, mais j'y suis où ? En Afrique, c'est difficile de trouver ce
03:38 genre de personnes.
03:39 Mais lorsque tu arrives, ils s'en fichent d'où tu viens, ils s'en fichent de la couleur
03:44 de ta peau, mais ils t'écoutent, ils sont là pour te réconforter, ils sont là pour
03:48 t'encourager.
03:49 Un point très important concernant La Pardape, hormis le fait que c'est très convivial
03:54 et que je retrouve des valeurs que je partage, c'est que j'entends souvent des personnes,
04:00 on l'a encore demandé aujourd'hui, combien ça coûte ? Et ça, c'est important de le
04:06 souligner parce que quand on parraine des enfants à l'étranger, il faut envoyer un
04:11 petit peu sa participation.
04:14 Et les gens sont très étonnés quand je leur dis, mais non, c'est pas du tout une question
04:18 d'argent.
04:19 Donc ça, je crois que c'est important parce qu'il y a certainement des gens qui s'affrendent
04:23 en disant, je le ferai bien, mais je n'ai pas les moyens.
04:25 Je fais appel à beaucoup de gens qui veulent bien aider les immigrés.
04:32 N'hésitez pas, n'hésitez pas, ça ne vous coûtera aucun sou.
04:38 C'est une belle aventure humaine et chacun peut mettre sa contribution, je dirais, à
04:43 la mesure de ce qu'il a envie de donner.
04:45 Il n'y a pas d'obligation de temps, il n'y a pas de règles fixes.
04:51 Chacun fait en fonction de ce qu'il peut faire et de ce qu'il peut donner ou pas.
04:56 Donc je crois qu'il ne faut pas avoir d'hésitation, il n'y a aucun risque, au contraire, que des
05:01 bonnes choses à retirer dans l'échange et la communication.
05:05 Il n'y a pas besoin d'avoir des connaissances juridiques, administratives.
05:09 Tout le monde peut s'engager, donc je crois que, voilà, effectivement, plus il y aura
05:13 de personnes qui le feront, plus ça permettra de soutenir ces personnes qui se retrouvent
05:18 quand même dans des difficultés quand même importantes.
05:23 C'est comme disait Nelson, de se sentir accueilli, de ne pas se sentir rejeté, d'imaginer un
05:28 avenir autre que le présent.
05:32 Il y a un futur qui va se construire.
05:34 [Musique]