• il y a 2 ans

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00:00 [Générique]
00:04 Un mois dans les médias, troisième partie avec en plateau notre invité, Kylian Stangel.
00:09 Bonjour.
00:10 Bonjour.
00:10 Vous êtes auteur gastronomique, enseignant-chercheur à l'IEHCA, l'Institut européen d'histoire et de culture et des cultures de l'alimentation.
00:19 On parlera des liens qu'entretiennent Médias et Gastronomie à l'occasion des prochaines rencontres.
00:23 François Rabelais dont le thème, je le disais tout à l'heure, est Médias et Gastronomie. C'est le 17 et 18 novembre prochain à la salle Telem à Tours.
00:31 Mais tout de suite, l'info dans le rétro, troisième partie. A tout de suite.
00:35 [Générique]
00:41 Être porte-drapeau pour la coupe du monde de rugby, ça n'est pas donné à tout le monde.
00:45 Pourtant, c'est bien ce qui attend Hippolyte ce dimanche soir.
00:48 Il brandira le drapeau de l'Afrique du Sud, même si son cœur reste en faveur de l'équipe tricolore.
00:54 Déposés sur la berge côté Fondette, les fusées ont été préparés pour leur explosion.
00:59 Il est 12h32 au moment de la détonation.
01:02 A mer tout près de Blois, la CGT a distribué gratuitement ce vendredi matin 120 kilos de pommes de terre produites localement.
01:15 En une heure, la quasi-totalité du stock a trouvé preneur.
01:18 L'équipe de France de rugby s'incline 28 à 29 et n'ira pas en demi-finale de la coupe du monde.
01:24 Les 2800 spectateurs de la Fun Zone Tour Angel sont dépités.
01:29 À la demande de Monsieur le ministre de l'Education nationale, je vous prie d'observer une minute de silence
01:36 en hommage aux professeurs et aux agents techniques victimes du terrorisme.
01:40 193, c'est le nombre d'individus inscrits au fichier des personnes radicalisées en France.
01:45 Et le gouvernement presse les préfets à passer cette liste au peigne fin dans chaque département.
01:50 Certains individus fichés S pourraient faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
01:55 C'était le 18 octobre 1943 à 11h03 précisément.
02:01 L'explosion détruit tout, on compte plus d'une centaine de morts et le triple de blessés.
02:07 Face à la grogne de l'opposition et l'inquiétude des habitants, la municipalité a décidé de répondre.
02:13 Disponible sur le site du ministère de l'Intérieur, les chiffres de la délinquance sont en amélioration depuis 5 ans.
02:19 Nadège Arnault est la nouvelle présidente du conseil départemental d'Indre-et-Loire.
02:23 Conseillère municipale, maire de Teneuil puis conseillère départementale,
02:27 Nadège Arnault succède désormais au sénateur Jean-Gérard Pommier à la tête du département.
02:32 Les rencontres François Rabelais, donc ce sera les 16 et 17 novembre prochain à la salle Telem à l'université de Tours.
02:38 Kylias Tangel, la thématique c'est médias et gastronomie.
02:43 Pourquoi avoir choisi ce thème pour exprimer une problématique en particulier ?
02:48 Ou alors parce qu'on constate une profusion en fait dans les médias du sujet gastronomie ?
02:52 Alors le thème revient comme chaque année à être une réflexion à long terme.
02:57 Ça fait cinq ou six ans qu'on se demande si on va pas appliquer une thématique sur la communication et l'alimentation en général.
03:03 On a quand même beaucoup de sujets par le passé, que ce soit tourné vers la santé, vers les arts, vers le tourisme et bien d'autres sujets encore.
03:09 Et à chaque fois on s'aperçoit que le support médiatique reste un élément convergent
03:15 qui commence à amener une divergence justement des opinions, quelles que soient les thématiques à exposer.
03:21 Et du coup du fait de se retrouver par exemple sur une thématique,
03:24 qu'est-ce que l'art et la gastronomie à notre époque,
03:26 et bien en fonction du support médiatique que les gens observent, ils vont chacun avoir une perception différente.
03:31 Donc converger finalement vers une thématique globale, médias et gastronomie,
03:34 permettrait peut-être justement de relativiser déjà le support en tant que tel.
03:38 Est-ce que cette prolifération dans les médias du sujet gastronomie valorise les métiers de la gastronomie aujourd'hui ?
03:44 Le métier de chef par exemple.
03:46 Alors les métiers de la gastronomie sont tellement variés que oui, ça valorise naturellement.
03:50 C'est le but même d'un support médiatique.
03:52 Mais à savoir naturellement, comme vous le savez, qu'il n'y a pas que la télévision, la radio et la presse.
03:57 Aujourd'hui, nombreux sont les nouvelles générations à utiliser les téléphones comme élément médiatique
04:03 qui ne sont que des relais finalement des trois acteurs cités précédemment,
04:06 mais qui pour eux-mêmes paraissent être prescripteurs plus importants que la télévision elle-même.
04:12 Donc aujourd'hui, les acteurs qui ne sont pas que des chefs,
04:15 qui peuvent être les boulangers ou les associations caritatives
04:18 qui ont distribué des repas comme on vient de le voir,
04:21 sont des supports quels qu'ils soient pour pouvoir toutes ces formules de restauration,
04:25 toutes ces formules d'alimentation et toutes ces formes de bien manger, quels que soient les modèles.
04:29 Donc aujourd'hui, la diversité de l'offre en fait, reconnue par ceux qui reçoivent ces messages.
04:35 Oui et puis surtout pour écouter la prescription avant uniquement d'observer la réception du message.
04:41 Surtout écouter les prescripteurs, ceux qui ont envisagé le message
04:44 et vouloir observer ce qu'ils ont tenté de transmettre.
04:47 Ça participe plutôt d'une démarche de communication,
04:50 c'est de couper le filtre que peut être un média quand un chef communique directement via ses réseaux.
04:56 Est-ce qu'il n'y a pas cette volonté justement d'être quelque part dans la communication ?
05:00 Naturellement, mais un chef quand il communique en l'aide d'un réseau,
05:03 il ne communique pas uniquement sur son individualité, sa personnalité.
05:06 Normalement, il est là pour promouvoir en priorité son établissement, sa prestation commerciale.
05:11 On voit que de plus en plus, ils utilisent naturellement l'identité qu'ils peuvent avoir.
05:15 Ils utilisent aussi les relations qu'ils peuvent avoir avec les producteurs.
05:18 Ils essayent de promouvoir leur identité à travers les produits et à travers le territoire également.
05:23 Donc finalement, la médiatisation, ce n'est pas uniquement le support de communication,
05:27 mais c'est aussi tout ce qui environne le chef, pour prendre l'exemple que vous avez évoqué,
05:31 parce qu'ils sont énormément d'acteurs.
05:33 Il n'y a pas uniquement les chefs cuisiniers qui font la gastronomie sur un territoire comme ailleurs.
05:37 – Il y a des médias majoritaires malgré tout, qui sont très porteurs.
05:40 Alors je pense à la télévision, des émissions un peu de challenge.
05:44 Et puis sur les réseaux sociaux, Instagram, avec la photo idéale du plat.
05:50 Est-ce que, je reprends une thématique que voulait aborder Luc,
05:54 est-ce qu'il n'y a pas une uniformisation du goût par des prescriptions très majoritaires ?
06:00 – Alors vous venez de dire majoritaire, majoritaire pour des jeunes de notre génération,
06:03 naturellement la télévision, on est né avec, donc elle paraît majoritaire.
06:06 Instagram pour des jeunes, je pense qu'on fait une caricature des jeunes,
06:09 pour avoir des jeunes à la maison, ils sont beaucoup plus tournés aujourd'hui
06:13 sur des séquences courtes et des émissions avec de l'interactivité telle que Twitch
06:17 que uniquement l'instagrammisation caricaturelle et son iconographie.
06:22 Et la suite de votre question, pardon.
06:24 – Non l'idée c'est, est-ce qu'on n'allait pas vers une uniformisation en fait des goûts
06:28 par des prescriptions majoritaires ?
06:30 – Via l'algorithmie, peut-être, naturellement.
06:32 À partir du moment où un individu utilise un média
06:35 et se cantonne finalement à la lecture d'un support média,
06:38 il risque d'avoir une relecture régulière par ses algorithmes de ce vecteur
06:45 qu'il a commencé d'observer et donc il ne profitera pas de la diversité
06:49 de l'offre communicationnelle liée à l'alimentation qui peut y avoir.
06:52 – Et comment justement vous parlez des jeunes,
06:54 est-ce qu'on associe beaucoup la jeunesse à l'éveil des consciences climatiques, écologiques ?
06:59 Est-ce qu'on voit une transformation de la perception de la gastronomie
07:02 à travers ce prisme-là ?
07:04 – Est-ce qu'on voit une perception de l'alimentation par le prisme écologique ?
07:08 C'est ça la question.
07:09 Les jeunes pour moi finalement ne sont que des acteurs parmi d'autres sur cette perception.
07:14 – Oui, juste pour faire un liaison, pardon, un liaison avec la question précédente.
07:16 – C'est pour ça que j'ai essayé de prendre tous les hashtags.
07:18 – Vous êtes d'accord pour dire qu'il y a une perception plus forte de l'argent climatique ?
07:21 Là on ne se trompe pas sur chaque question qu'on vous pose.
07:23 – L'écologie naturellement et l'environnement sont des supports
07:27 qui viennent non seulement faire rebondir le sujet alimentaire
07:30 mais qui deviennent même centraux à l'intérieur du sujet alimentaire et gastronomique.
07:34 L'écologie aujourd'hui, quelles que soient les thématiques que l'on aborde,
07:37 que ce soit le monde des arts, même le monde vestimentaire, l'écologie est toujours là.
07:41 – Et quelle évolution concrète on en constate dans la gastronomie ?
07:44 – Quelle évolution en perspective ou quelle évolution par le passé ?
07:48 – Maintenant, qu'est-ce que vous, vous constatez ? Votre avis là-dessus ?
07:51 – Pour avoir connu la gastronomie dès le monde des années 80,
07:54 naturellement on peut apercevoir aujourd'hui beaucoup plus de médiatisations sur ce sujet.
07:58 Maintenant, si on observe juste l'espace du monde gastronomique
08:01 et des chefs comme vous l'avez perçu, on voit dans les années 80
08:05 déjà des chefs qui envisagent de s'intéresser à la dimension environnementale,
08:09 que ce soit à un niveau national, international ou uniquement local.
08:13 Des chefs qui ont leurs potagers au pied du restaurant,
08:15 la majorité des 3 étoiles Michelin, or ceux qui se trouvent à Paris-Centreville,
08:19 mais tous ceux qui avaient des 3 étoiles Michelin avaient par exemple des potagers
08:23 et avaient une forme de circuit court et de relation particulière avec leurs producteurs.
08:27 – Ce qui est beaucoup plus valorisé aujourd'hui, non ?
08:29 Les circuits courts, cette relation, cette territorialisation presque même de la cuisine.
08:33 – Naturellement, cette territorialisation est très observée
08:36 et c'est l'intérêt de certaines tables rondes dans les rencontres François Rabelais,
08:39 c'est de montrer que cette territorialisation n'est pas uniquement là
08:42 pour donner du lien avec les producteurs comme on l'a déjà évoqué
08:46 et c'est ce qui était le thème l'an dernier et l'année d'avant.
08:48 C'est aussi un espace, la territorialisation, qui permet de promouvoir la gastronomie
08:53 à travers des événements, à travers des festivals, à travers des concours
08:57 et qui continue finalement de montrer l'interactivité qu'il y a
09:00 entre tous les prescripteurs alimentaires et gastronomiques d'un même espace.
09:03 – Il y a une des tables rondes qui s'appelle "Injonction nutritionnelle médiatique,
09:07 comment y échapper ?" On peut y échapper ? Faut-il y échapper ?
09:11 – Avons-nous envie d'y échapper ? Parce que finalement, cette injonction nutritionnelle,
09:15 est-ce qu'elle n'est pas là pour nous prescrire de bien manger selon les dictats d'un diététicien
09:20 ou de bien manger selon notre propre perception ?
09:23 On voit que des supports médiatiques tels que le magazine "Gueule-Ton"
09:26 aujourd'hui sont des prescriptions nutritionnelles au sens de bien manger à outrance
09:32 selon la perception de certains, alors qu'on s'éloigne finalement de dictats de diététiciens,
09:37 de diététiciens, pardon, qui sont totalement à l'inverse.
09:41 – La médiatisation globale de la gastronomie fait du bien au métier, à la gastronomie,
09:45 à ce que l'on mange, à ce que l'on a dans nos assiettes in fine, à la maison ou pas ?
09:50 – Alors pour le chef qui ne profitait pas d'une visibilité à l'intérieur de médias presse
09:54 et médias télé, naturellement aujourd'hui, la surmédiatisation par le biais
09:58 de la digitalisation est un bien. On sait que dans des plateformes de réservation,
10:04 aujourd'hui, compte tenu du nombreux commentaires que peuvent offrir le tout-un chacun,
10:08 il y a une forme de retour à l'envoyeur qui est fait avec une concurrence interne
10:13 entre les restaurateurs, pour garder cet exemple, mais on pourrait observer la même chose
10:17 chez les bouchers ou chez les boulangers, et que cet engouement de l'utilisation
10:22 des forums de discussion vient amener un retour de flamme quelquefois copieux.
10:27 – Dernière question Luc ?
10:29 – Oui, une question sur l'évolution encore une fois,
10:31 on voit qu'il y a une féminisation quand même de la profession, c'est évoqué,
10:36 est-ce que ça induit une transformation de la perception de la gastronomie ?
10:40 Est-ce qu'on va parler de "Rablaisienne" comme on a parlé de "Rablaisien"
10:44 ou est-ce que ça reste définitivement masculin ?
10:46 – Vous me demandez une énorme page, ça me donne l'occasion d'inviter les gens
10:49 directement à aller sur le site de l'IUHCV et la Rablais pour voir le compte-rendu
10:52 des rencontres François Rablais de l'an dernier qui portait justement sur ce sujet,
10:56 de la féminisation et du genre, et pour répondre enfin à votre question.
10:59 [Rires]
11:01 Oui, naturellement, on voit une évolution, presque une obligation,
11:05 et ce sont trois hommes qui sont en train d'en parler entre eux,
11:08 ce qui pourrait du coup porter préjudice aux propos qu'on aborde,
11:11 mais aujourd'hui on voit de plus en plus de positions du genre féminin,
11:16 et bien heureusement, et pour des exemples concrets,
11:20 on peut penser par exemple à cette bouchère qui a gagné le prix
11:23 du meilleur ouvrier de France pour la première fois en tant que genre féminin l'an dernier,
11:27 qui est une tourangelle qui s'appelle Stéphanie Heine
11:29 et qui vient d'ouvrir sa boulangerie, sa boucherie, pardon, sur notre territoire.
11:33 On voit bien donc qu'il n'y a pas besoin d'aller à Paris
11:36 et sur des plateaux parisiens pour trouver cet effort de genre qui se fait enfin.
11:41 – Merci Kylian Stangel d'être venu nous voir,
11:45 les rencontres François Rabelais, Média et Gastronomie,
11:48 c'est donc les 16 et 17 novembre prochains à la salle TLM
11:51 pour poursuivre le débat autour de cette question.
11:54 Merci beaucoup Luc de m'avoir accompagné, merci à Mathieu pour sa participation,
11:59 on se retrouve prochainement pour une nouvelle émission d'Un Mois dans les Médias.
12:03 À bientôt.
12:04 [Musique]

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