Love bombing - La drôle d'humeur de Camille Lavabre
Après le ghosting, l’orbiting et le sexting, place maintenant au Love bombing. Camille en a été victime et vous explique ce nouveau phénomène de mode.
Retrouvez La drôle d'humeur de Camille Lavabre dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-bande-originale
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AmusantTranscription
00:00 dans la bande originale, c'est Camille Laval !
00:02 Oh oui, mon Richard ! Bonjour tout le monde !
00:06 Bon, vous avez vu le nouveau phénomène de mode, là ?
00:09 Alors non, je ne parle pas des influenceurs énergie douce devenus spécialistes en géopolitique sur TikTok.
00:13 Non, je parle du lovebombing. Vous connaissez ?
00:16 Alors, messieurs, dames, après le ghosting, l'orbiting et le sexting, place maintenant au lovebombing.
00:24 C'est simple, dès qu'on veut donner un nom à un phénomène moderne, on le met en anglais, pour que ce soit plus crédible.
00:28 Typiquement, avant, il n'y avait pas de terme qui désignait "trouver un appartement plus rapidement que prévu".
00:34 Aujourd'hui, on appelle ça du Gérald Darmanin !
00:36 Alors, lovebombing, ça veut dire bombardement d'amour.
00:39 Alors, dans l'idée, vous allez me dire "aujourd'hui, on aurait bien besoin de ce type de bombardement".
00:44 Mais en réalité, il s'agit d'un phénomène de manipulation,
00:47 qui se traduit dans un rapport de séduction par un témoignage d'affection démesuré,
00:51 visant à obtenir l'attention de l'autre, à créer de la dépendance, puis à se rétracter tout doucement, voire disparaître totalement.
00:58 Spoiler alert, c'est pas cool. Enfin, sauf si la personne qui vous fait ça est votre banquier.
01:03 Parce que soi-disant, être comédienne, c'est précaire.
01:05 Alors dans ce cas-là, c'est super que M. Duval de chez BNP Paris 19e, il disparaisse.
01:09 Moi, je n'ai rien à foutre, moi, je fais ce que je veux, moi. Moi, je peux me casser chez LCL.
01:14 Et bam ! Placement de produing ! Bref.
01:17 Et moi, j'ai plein de potes qui subissent régulièrement du love-bombing, et honnêtement, j'en ai ras-le-bol de ce phénomène.
01:22 Voilà, franchement, ça monopolise toutes nos conversations, et après, on ne peut plus parler de moi, c'est chiant !
01:27 Alors bien sûr, c'est un phénomène qui est surtout apparu avec la multitude de réseaux et d'applis.
01:32 En fait, on est tous devenus des objets de consommation qu'on prend et qu'on jette.
01:35 Mais bordel, mais moi, je ne veux pas être un objet de consommation !
01:38 Même si j'avoue que quand j'ai un peu bu, tel un sachet de Gruyère Président, j'ai une ouverture facile sur mon emballage.
01:44 Et bam ! Deuxième placement de produing !
01:47 Et en même temps, le love-bombing, ça consiste à être sollicité, désiré, puis jeté.
01:55 Ça s'appelle juste être artiste, en fait.
01:57 On s'emballe pour toi, on crie au génie, mais t'es pas à l'abri que du jour au lendemain,
02:01 on se désintéresse et qu'on te trouve nul, ringard ou pire, remplaçable !
02:05 Récemment, moi, j'ai connu un love-bombing professionnel.
02:10 J'avais rien demandé, on est venu me chercher, on m'a énormément désiré, bombardé d'amour.
02:15 Et finalement, on m'a dit "ouais Camille, alors on adore ton travail, on a un vrai coup de cœur,
02:19 tu corresponds tellement au perso, mais finalement, on a pris Omar Sy".
02:23 On s'est dit que c'était mieux de prendre un homme pour jouer Sir Emmanuel.
02:26 Et aussi parce que t'es pas connu.
02:28 Et en même temps, sollicité, désiré, puis jeté, ça s'appelle juste être humain, en fait.
02:33 On s'emballe pour des trucs, puis on se désintéresse, voilà.
02:36 On fait du love-bombing avec tout, les gens, la bouffe, même les objets.
02:39 Moi, par exemple, pendant très longtemps, j'ai aimé mon piercing au nombril.
02:43 Alors écoutez, ce que je propose, c'est plutôt de mettre en place le love petit à petit.
02:50 Moi, je veux bien qu'on vienne me chercher, qu'on me dise qu'on m'apprécie, mais tranquillou,
02:53 étapes par étapes, afin de construire des bases solides, d'aimer l'autre pour ce qu'il est vraiment "ing",
02:58 au lieu de s'intéresser au packaging.
03:01 Et je veux surtout qu'on arrête avec ces mots en "ing", bordel.
03:03 Et bientôt quoi ? Quand on se sentira trop serré dans son jean, on dira qu'on met un "legging" ?
03:08 Sur ce, j'aimerais terminer ma chronique en vous disant que je vous aime.
03:12 Vraiment, sachez-le, je vous aime.
03:14 Vous êtes la meilleure équipe, sur la meilleure détournance, dans le meilleur studio.
03:18 Ah, excusez-moi, excusez-moi.
03:20 Oui, allô ? Le patron d'Europe 1 ? Oui, toujours, une émission avec Pascal Praud.
03:28 Mais attendez, j'adore Pascal, j'ai lu tous ses bouquins.
03:30 Allez, bravo Camille, bravo.