"Comment a-t-on pu oublier une telle épopée réunionnaise?", s'interroge Yvette Duchemann. À l'occasion de la journée internationale de la langue et de la culture créole, l'association Ti Train qu'elle préside rendra ce samedi sur le site de la Grande Chaloupe un hommage aux victimes de la construction des tunnels et de la ville du Port au début du siècle dernier. Une action est en partenariat avec le groupe de dialogue interreligieux et l'association de la Grande Chaloupe.
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00:00 Comme vous le savez, on a environ 1500 et 2000 ouvriers l'année La Réunion.
00:08 Pieds-montés, arabes, somalis, malgaches, africains, créoles, français,
00:16 plein de populations nouvelles que les venus ont contribué à construire le peuplement de La Réunion
00:24 pour construire les tunnels, toute l'infrastructure ferroviaire de La Réunion
00:29 mais aussi pour construire le port puisque les deux les liaient.
00:33 C'est comme ça d'ailleurs que la ville du Port-Réunis est née.
00:35 Et bien beaucoup de gens, entre 160 et 230 personnes sont mortes dans la construction du CPR,
00:48 du chemin de fer et du port de La Réunion et on les a complètement oubliés.
00:54 On ne connaît pas leur nom, il y a eu un dugain, il y a eu une étève, il y a d'autres personnes
01:01 et on ne leur a jamais rendu hommage.
01:05 Et nous, ça nous a toujours inquiété, comment on peut oublier une époque si glorieuse de La Réunion
01:12 parce que jusqu'à aujourd'hui le transport reste une interrogation à La Réunion.
01:17 Comment on a pu oublier cette épopée réunionnaise et comment laisser ces gens dans l'oubli à tout jamais ?
01:25 Et bien donc on a décidé de leur rendre un hommage mémoriel
01:30 qui sera en présence du groupement interreligieux de La Réunion, pas tous les membres, un ou deux membres.
01:40 Et donc il y aura cet hommage qui leur sera rendu en présence des habitants de la Grande Jaloupe
01:46 puisque nous travaillons avec M. Laurent Ramouche qui est président de l'association de la Grande Jaloupe
01:52 et en présence aussi de la population et de tous ceux qui veulent venir témoigner.
01:58 La parole est libre parce que beaucoup de monde, beaucoup de personnes connaissent
02:05 ou ont vécu avec le train, avec le chemin de fer, à la construction du port.
02:11 Si ce n'est pas eux, non ce ne sont pas eux, mais ce sont leurs parents, leurs grands-parents
02:15 qui viennent raconter, qui viennent nous dire et qui viennent transmettre à nos générations
02:21 qui ont besoin de connaître leur histoire.
02:23 Donc ils ont été tués par exemple par les explosifs dans le tunnel
02:30 ou sinon quand il y a eu des ouragans, des gros cyclones en construisant le port
02:35 ou sinon aussi décimés quelques-uns par les maladies tropicales
02:40 qui existaient à La Réunion à cette époque, paludisme etc.
02:45 Et donc, et tout ça, parfois comme ce n'était pas mentionné qu'ils travaillaient à la compagnie
02:53 et bien on n'a pas, déjà ceux qui travaillaient et qui étaient mentionnés sur leur acte de naissé,
03:01 on les a oubliés, et bien ceux-là on les a vraiment effacés de la mémoire.
03:06 Et bien nous, nous avons ce travail de mémoire à faire, je dis bien travail,
03:13 ce travail qui est selon nous un travail qui doit se faire au quotidien.
03:19 Nous allons sortir, exposer tout le matériel roulant, ceux qui sont encore, tout peut être sauvé.
03:27 C'est pour ça que nous allons les sortir et nous profiterons aussi pour faire un appel à des personnes,
03:35 celles qui veulent, souvent dans nos adhérents, il y a des gens qui se disent
03:40 "Ah, on va vous donner un coup de main pour réparer ça, tout ça".
03:43 À savoir que nous avons besoin de ces personnes volontaires,
03:49 nous avons besoin de nos adhérents et nous avons besoin de l'accompagnement des institutions
03:55 et nous avons écrit et nous sommes en attente de rendez-vous.
04:01 Oui, vous aurez l'occasion de voir tout le matériel roulant,
04:05 bon il y en a qui sont vraiment très abîmés, mais ils sont tous réparables et nous voulons les sauver.
04:11 [Musique]