Jeux paralympiques : Axel Zorzi, l'interview

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Chaque jeudi, « 20 Minutes » reçoit un athlète qui rêve de podium en 2024 dans son émission Twitch .« Les Croisés tu connais » tous les jeudis à 17h sur Twitch. Cette semaine, Axel Zorzi, para-athlète et détenteur du record de France du 100 m dans sa catégorie . Il revient sur son parcours et parle bien sûr avec nos chroniqueurs des Jeux Paralympiques à Paris en 2024.


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Transcript
00:00 Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans "Les croisés tu connais",
00:04 l'émission Twitch de la rédaction des sports de 20 minutes, la rédaction des sports des
00:10 journalistes qui auraient pu prétendre au prix Albert Londres mais...
00:14 "Les croisés tu connais"
00:15 Evidemment. Je suis avec donc William aujourd'hui qui m'accompagne pour cette
00:21 première partie où on reçoit le para-athlète Axel Zorzi qui nous vient de Lyon. Salut Axel.
00:28 Je vais te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas. Donc tu es un para-athlète
00:37 spécialiste du 100 m dans la catégorie T13 si je ne me trompe pas. C'est l'une des trois
00:43 catégories chez les malvoyants. Tu as été vice champion d'Europe de la distance en 2021,
00:49 récemment champion de France avec un record de France à la clé en 10'89. Si tu ne l'as pas
00:59 battu à l'entraînement récemment, on est sur ces bases là. D'abord tu as fait pas mal de sports
01:05 avant de te lancer dans l'athlétisme, du judo, du karaté, du football. Qu'est-ce qui t'a fait
01:13 décider de poursuivre vers l'athlète ? Tout simplement j'étais bon. On m'a encouragé à
01:22 continuer dans cette voie et à courir un peu plus vite que des gens qui voyaient bien. Ça me rendait
01:28 un peu une fierté de battre des gens qui voient. Je suis un gamin qui court partout depuis tout petit.
01:36 Mon grand jeu c'était de mettre mes potes sur un vélo et je leur disais "vas-y, roule" et je
01:42 courais à côté. Ils essayaient de me battre et souvent ils n'y arrivaient pas. C'était le grand
01:51 jeu. En fait, la clé, je l'aime courir, j'aime la sensation de vitesse et surtout la piste
02:02 d'athlétisme. C'est un endroit où il n'y a pas d'obstacles et c'est un espace de liberté,
02:07 d'expression. Parce que quand je me déplace dans la rue, il y a des trottinettes sur le trottoir,
02:12 il y a des gens. Je ne lancerais pas un sprint sur le trottoir là même si la route est barrée,
02:22 je n'aurais pas de problème. Alors, créer une piste, aucun problème, la piste est libre,
02:29 tu peux y aller à fond. C'est le havre de paix pour toi.
02:35 Carrément. Antoine, tu disais pour te marrer 10.89, tu n'as pas battu l'entraînement. Est-ce que
02:42 c'est ton meilleur temps ? Certes officiel, est-ce que tu as déjà battu officieusement ce record ?
02:49 La concurrence ne te regarde pas. La concurrence n'est pas inquiète, t'inquiète pas. Il y a un
02:58 bonhomme qui fait 10.37 dans la Votre Championnat du Monde, donc lui il ne s'inquiète pas de mon
03:06 petit 10.89. J'ai déjà fait 10.83, un tout petit peu plus vanté que ce qui est autorisé. Donc tu
03:15 as 2 mètres par seconde de vent positif autorisé. Et puis si tu dépasses 2,0, j'étais à 2,1,
03:22 ton chrono n'est pas comptabilisé dans les référencements, les rankings, tout ça. Donc tu
03:29 peux dire que j'ai fait ce temps-là, mais en fait il ne compte pas. Ou il aurait été ajusté alors,
03:34 dans ce cas-là. Si tu réjouis, ça fait 10.85, donc il y a une petite marge. Après, comme a dit
03:44 le coach, le chrono n'est pas sorti. J'ai vu que 10.89 dans les jambes, mais ça n'a pas été
03:52 réalisé pour des questions de mauvaise gestion de préparation mentale. Au Championnat du Monde,
03:58 je suis vraiment stressé. Il y a trop de pression, j'ai kiffé le moment. C'était de stress.
04:08 Justement, au Championnat du Monde, ton objectif à la base était d'aller en finale,
04:13 je crois bien, et tu as terminé cinquième de cette finale. On t'avait senti hyper frustré
04:20 après la course, justement à cause de cette pression-là que tu n'avais pas su évacuer.
04:26 Je pense que je me suis trompé d'objectif. Je pense que rentrer en finale, c'était accessible
04:32 pour moi. Mais comme c'était la première fois que ça m'arrivait, je n'étais pas préparé,
04:36 je ne savais pas ce qui m'attendait. J'avais fait Champion d'Europe, mais une finale mondiale,
04:42 ça n'a rien à voir. Et puis en plus, le cadre d'être en France à Charlytie, avec un public
04:49 qui est là pour te voir, c'est quelque chose vraiment de spécial. J'ai emmagasiné un maximum
04:59 de souvenirs et de bonnes énergies pour l'année prochaine, pour les Jeux. Effectivement,
05:04 il y avait le potentiel d'aller chercher une quatrième place, une troisième place.
05:10 Si j'avais battu mon record, si tu prends le classement final, j'aurais fait 4 ou 3.
05:19 Et puis, il y a un concurrent qui a raté la semaine d'appel, disqualifié. Quand j'ai
05:27 vu ça, je me suis dit « let's go, le mec il est out, c'est parti, il fait pour moi
05:33 ». Et à ce moment-là, tu es mort, tu ne penses plus à courir, tu penses juste à
05:38 s'être déjà gagné. Donc, des erreurs à ne pas reproduire.
05:42 Oui, parce qu'en plus, le top 4 au Mondiaux permettait d'avoir un quota pour les Jeux
05:48 paralympiques. Et toi, tu finis juste à une place de ce quota.
05:53 Je te coupe, pardon. Mais surtout, quand je passe la ligne, tout le monde me crie que
05:58 je suis quatrième parce qu'il y a un bug d'affichage et sur le tableau, je suis 4.
06:02 Il y a tout le monde qui me dit « t'es au jeu, t'es au jeu ». Je commence à dire
06:05 « je suis au jeu, let's go ». Et là, on me dit que je suis 5. Et là, il y a l'interview
06:10 qui arrive et je suis genre « putain, d'un coup ».
06:15 La pensée rémotionnelle, horrible.
06:17 Ce truc-là, il a fait plus mal que la course en vrai parce que j'ai fait le top. J'ai
06:25 bien couru.
06:26 Sur l'aspect pression, c'est intéressant parce que c'est quand même quelque chose
06:29 qui risque, si tu arrives au jeu, c'est un truc qui va forcément tomber dessus. Est-ce
06:35 que c'est quelque chose sur lequel tu as réfléchi, tu as travaillé depuis l'aspect
06:43 mental ?
06:44 Écoute, j'ai renforcé mon suivi de préparation mentale. Je faisais une séance par mois l'année
06:52 dernière. Je suis passé à deux séances par mois. Mais ça, c'est grâce à la MRP,
06:59 la maison régionale de la performance, qui finance les aliments pour les sportifs de
07:05 haut niveau, des suivis de préparation mentale.
07:09 Là, on est en train de travailler ça, la gestion de la pression. Après, je pensais
07:16 être capable de gérer ça, mais en fait, il faut être plus calme pour être explosif.
07:24 Je pensais que l'excitation, que c'est en ailleurs, ça m'aiderait. Mais en fait,
07:27 ça ne va pas l'aider.
07:28 Tant que tu ne le vis pas vraiment, tu ne peux pas savoir ce que ça engendre sur ton
07:35 corps et sur ta prestation ensuite.
07:38 C'est ça. Maintenant, je sais qu'il faut rester calme, concentré, détaché du mouvement.
07:45 Ça reste une course. J'en ai fait des milliers.
07:50 Tu vas chercher le relâchement, finalement. C'est ça que tu veux dire. C'est sur quoi
07:55 tu travailles, peut-être.
07:56 Oui, tu vas surtout chercher à mettre les tensions au bon endroit et ne pas créer de
08:03 tension dans la mâchoire. C'est pour ça que tu vois les sprinters souvent. Et puis,
08:09 les épaules dessous, il faut vraiment qu'elles soient libérées et il faut que ta foulée
08:13 soit la plus ample possible, mais tout en étant plus agressif au sol.
08:17 Ce n'est pas quelque chose auquel tu penses quand tu cours, mais à l'entraînement, tu
08:22 travailles la mise en place de tous ces éléments ensemble. Et une fois que tu le fais, la ligne
08:29 de départ, c'est jusqu'à la limite d'arrivée. Et puis, c'est tout. Il n'y a pas de consigne
08:34 à mettre en place.
08:37 Et tu sens les bienfaits d'être passé à deux séances de préparation mentale par
08:44 mois ? Tu sens que ça a provoqué quelque chose ?
08:47 C'est un des facteurs, oui. Mais après, il y en a d'autres qui rentrent en jeu. Il y
08:59 a une nouvelle personne à l'entraînement qui me motive, elle s'appelle Paul Barbant.
09:04 Et lui, il fait du 400 m, il est comme moi, T13. Il prépare les jeux aussi. Et on se
09:11 tire la boue à l'entraînement et ça, ça me fait trop du bien.
09:12 Et en somme, la préparation mentale en soi, on travaille beaucoup sur mon psychologique
09:23 parce qu'une séance par mois, j'avais besoin d'explorer certaines choses, des petits soucis
09:29 du quotidien, la gestion du handicap des fois.
09:32 Et là, de passer à deux séances, tu peux plus parler d'athlète. C'est quand même
09:38 objectif à la base. Et donc, on rentre dans ce que j'ai besoin de faire.
09:46 Justement, tu parlais de gestion du handicap. Tu es atteint d'une maladie qui perturbe
09:53 le fonctionnement de ta rétine. Si je ne me trompe pas, c'est une maladie dégénérative.
09:57 Du coup, comment tu t'adaptes à la baisse de ta vision au fur et à mesure du temps?
10:04 Comment ça se passe déjà dans la vie quotidienne et en plus sur une piste d'athlète?
10:10 Pour ce qui est de la vie quotidienne, je vais utiliser une canne blanche. Je vais utiliser
10:19 des petits boîtiers qui me permettent de faire parler les feux tricolores, des trucs classiques.
10:23 Et puis à la maison, j'ai des petites pastilles que je mets sur des plaques de cuisson. Comme
10:29 ça, je peux savoir quel bouton faire plus ou moins pour monter le feu. J'utilise des
10:36 logiciels de lecteur d'écran avec Apple. Ça s'appelle VoiceOver. Et en fait, ton
10:43 écran est par un logiciel. Et c'est comme ça que je peux communiquer avec le monde
10:46 entier. En fait, à notre époque, ça aurait été vraiment la merde. Je ne sais pas comment
10:50 ils faisaient avant. Il y a plein d'outils qui permettent d'avoir un sentiment d'accessibilité.
10:58 Par exemple, les bus dans Transport en commun de Lyon, ils parlent des fois. Et c'est juste
11:08 ça, de savoir que c'est le bon bus, il est dans la bonne direction. Ça te fait un bien
11:12 fou. Tu n'es pas obligé de demander au conducteur systématiquement. Ce sont des petits trucs
11:19 qui te font sentir inclus dans la société. Mais tu disparais un peu. Ton handicap est
11:24 plus visible. Tu t'intègres. Et ça, c'est chouette.
11:28 Et sur la piste, on a mis un gros accès sur la sécurité parce que comme ma vue baisse,
11:34 et surtout que ma vitesse augmente, je vais de plus en plus vite, je ne suis plus capable
11:39 de pouvoir anticiper un obstacle s'il y en a un. Et on a dit que sur la piste, il n'y
11:45 a pas sens à n'avoir. Mais en fait, on n'est pas tout seul. Il y a des scolaires, il y
11:49 a des gens qui laissent du matériel des fois. Des fois, il y a des gens qui travaillent
11:54 sur la piste, qui sont en train de nettoyer. Et ça m'est déjà arrivé à plusieurs reprises.
11:59 Je suis en pleine balle, je suis à fond. Et là, un obstacle. Et je me retrouve étalé
12:03 par terre. Et comme je ne vois pas, aucune anticipation du danger. Les ménages réagissent
12:09 au dernier moment. Je n'étais pas protégé et je me suis blessé à 7-8 mois des Jeux
12:15 de Tokyo. Et c'est ça qui a fait que je n'ai pas pu y aller. On a dit sécurité 100%.
12:24 C'est l'objectif. Il ne faut pas se blesser de bêtement.
12:29 Une fois, ils m'ont invité à un meeting à Bercy. Ils ont mis en place un truc où
12:38 je me suis éclaté dans le tapis. C'était n'importe quoi.
12:43 On rappelle que vous pouvez poser toutes vos questions à Axel dans le chat. On jouera
12:51 le rôle d'intermédiaire. Tu es dans la catégorie T13 qui est réservée aux déficients visuels
12:58 avec une vision périphérique limitée et une vision centrale floue. Mais dans cette
13:04 même catégorie, il doit y avoir des disparités. Est-ce que ce n'est pas frustrant de lutter
13:12 à pas à arme égale ?
13:13 Ma situation est particulière parce que je suis proche de passer dans la catégorie
13:22 T12, ce qui voit vraiment moins bien. C'est ce qui permet d'avoir deux couloirs. Là,
13:30 tu as encore plus d'espace pour t'exprimer et te libérer totalement.
13:35 Tu te rends compte qu'avec la vitesse qu'on voit, même T13, T12, tu ne vois rien du tout.
13:48 Tu captes la ligne d'arrivée. La seule différence, c'est qu'il y en a qui vont
13:54 la voir avant. Moi, je vais la voir à deux mètres de la fin et d'autres, ça va être
13:58 cinq, trois ou cinq. La grosse différence, ça va être sur l'entraînement. Des gens
14:05 qui voient bien en T13, parce que le spectre est assez large. Moi, j'ai 1/20ème d'acuté
14:11 visuelle. Les T13 peuvent aller jusqu'à 1/10ème. Ça veut dire qu'il y a des gens
14:17 qui voient deux fois mieux que moi et qui sont dans la même catégorie.
14:19 Lors de l'entraînement, ils sont capables de faire plus de choses. On leur lance un
14:26 ballon, ils peuvent l'attraper. Moi, je fais non, ils ne me lancent pas. Je n'essaie
14:31 même pas de leur faire des trucs bêtes. Ils vont être plus arrachés sur la piste,
14:38 ils vont s'adapter plus vite à un nouvel environnement.
14:41 Moi, j'arrive dans un nouveau stade, j'ai besoin d'une heure et demie pour faire le
14:48 tour du stade, regarder. Je vais me chauffer là, les toilettes sont là. Ça me prend
14:54 du temps pour intégrer ça. Et plus tu vois mal, plus ça te prend une chance.
15:02 Tu parlais au départ d'un athlète dans ta catégorie qui fait 10/35. Est-ce que tu
15:10 estimes que, je t'avoue, je ne le connais pas, je ne sais pas son handicap, est-ce que
15:17 tu estimes que grâce à sa vision, ça lui permet d'avoir ce temps-là ? Et est-ce que
15:23 du coup, toi qui es à 1/20ème, tu es un peu bloqué entre guillemets par ton handicap
15:31 qui ne te permet pas d'aller plus haut ?
15:33 Non, je ne pense pas. Justement, ce gars me montre que c'est possible. Et ça, c'est
15:40 hyper encourageant. Je suis là avec mon petit 10/89 et je me dis « mais lui, il voit comment
15:47 ? » À peu près, il a les mêmes difficultés au quotidien, c'est sûr. Il fait 10/37,
15:53 ok. Dans la catégorie T12, il y a un autre gars qui s'appelle Noah Malone, lui il fait
15:59 10/33. Comment ces deux gars, pourquoi ils sont bons ? Ce n'est pas une question de
16:08 stabilité, à un moment donné, c'est juste qu'ils ont compris un truc d'entraînement
16:13 et de gestion de la pression et tout. J'ai eu la chance de couvrir contre eux, je les
16:22 ai vus, ils étaient comme des animaux. C'était des tigres en cage. Moi, je me trouvais vachement
16:27 calme par rapport à eux. On a une question dans le chat, plus sur l'aspect sportif,
16:36 question de Pablito. Tu t'entraînes combien de fois par semaine et ça ressemble quoi
16:39 à un planning prépa JO ? 10 fois par semaine, du lundi au vendredi. 9h30, premier entraînement
16:47 piste, ensuite je rentre, deuxième entraînement, 14h muscu, du lundi au vendredi. On prépare
16:58 les JO depuis 4 ans. Tu construis une Olympiade sur 4 ans. Ton programme a été construit
17:09 par le coach et réfléchi depuis 4 ans. Tu n'en arrives pas à te dire "c'est l'année
17:15 qui arrive, let's go, comment je prépare ?" Ça fait longtemps qu'on se prépare. Le
17:21 système qu'on a mis en place de piste le matin, muscule l'après-midi, j'y vais
17:27 penser un peu parce que c'est un muscu sous le dépôt tous les jours. On intègre beaucoup
17:33 d'étirements, d'assouplissements. Quand on est sprinteur, on travaille peu le cardio,
17:41 on a qu'une séance par semaine et elle est facile. Pour quelqu'un qui fait beaucoup
17:45 de cardio, elle est facile. Par contre, on va tirer des charges lourdes, on va soulever
17:52 des trucs lourds, on va créer de la masse musculaire et on va essayer de créer de l'explosivité
17:58 surtout pour être bon à ce départ-là. C'est le premier appui. En 3 pas, tu prends la moitié
18:04 de ta vitesse maximum et après tu construis ta vitesse jusqu'à 60-70 et après tu préviens.
18:13 Il suffit. Tu pousses des charges lourdes. C'est quoi ? C'est des squats ?
18:21 En ce moment, je suis sur soulevé de terre à une jambe. Je suis à 75 kg. J'ai la
18:33 jambe droite qui est devant, la jambe gauche derrière et je mets tout le poids sur la
18:37 jambe droite. Je fais des muscle-ups. Après, tu fais des roulades. Tu travailles beaucoup
18:45 les bras. Tu travailles beaucoup les flexions de l'encre aussi. Les muscles psoas sont
18:53 hyper importants pour sprinter. Et puis les ischios. Psoas, ischios à fond. Les pieds,
19:00 les pieds, les pieds, les pieds. Les pieds, c'est trop important. Il manque un peu de
19:09 force au niveau des pieds. On est là-dessus en ce moment. Le corps est préparé pour
19:17 bondir en avant. C'est le fer de lance.
19:22 On a une question dans le chat de Ricoco29. Salut Axel, quels sont les moyens financiers
19:27 mis à ta disposition pour préparer ces Jeux Paralympiques et est-ce une nécessité pour
19:32 toi d'aller chercher toi-même l'argent des sponsors, des collectivités et compagnie?
19:38 C'est toujours nécessaire. En tout cas, tu as toujours besoin de sponsors, besoin de
19:44 soutien. Mon règle est financier. Je suis soutenu par la Banque Populaire. C'est un
19:50 gros contrat d'image que j'ai eu, qui est financé par mon club et l'Agence Nationale
19:58 du Sport, qui ont mis en place un contrat sportif de haut niveau. C'est mon taf maintenant.
20:03 Ça y est, j'ai un CQB. Il faut que j'aille pointer au taf, il faut que je pose des congés.
20:08 C'est mon travail. J'ai un salaire qui me permet de payer mon loyer, etc. L'Agence
20:19 Nationale du Sport, elle amène les sportifs à un revenu annuel de 40 000 euros. Ça nous
20:30 permet de financer les stages et tout ça. La fédération nous finance aussi des stages.
20:37 On aura un stage en janvier, un stage en avril. C'est dans des conditions du mode tout
20:45 quoi, parce qu'il y a envie qu'il fasse 40 degrés. Donc, il faut qu'il prépare à
20:50 ces conditions-là. Tu vas chercher la chaleur quand tu ne l'as pas ici, à Lyon. Donc,
20:55 en janvier, quand il fait froid, tu vas à la chaleur.
20:59 Dans le progrès, tu as expliqué que ton rêve de participer aux Jeux était né après
21:03 avoir vu depuis les tribunes les Jeux Paralympiques de Londres en 2012 avec un stade rempli. Qu'est-ce
21:10 que ça te fait de t'imaginer de l'autre côté, sur la piste, avec un stade rempli
21:15 qui te soutient ? C'est marrant parce que je me suis vu dire
21:23 que c'est impossible. Mais vas-y, on y va. Si je serais en bas, je veux être en bas
21:29 au moment où j'ai dans les gradins. Et puis là, je suis en bas. Là, j'y suis.
21:37 Le but est atteint. C'est gagné. L'enfant qui a vu ça en 2012, il a gagné.
21:48 Après, je continue parce que maintenant, j'ai pris goût à cette progression. J'ai
21:55 pris goût à ce que je peux aller chercher. Est-ce que je peux faire du 30 ? J'ai ça
22:01 en tête. Il y a des étapes à franchir. J'espère pouvoir inspirer autant que j'ai
22:11 été inspiré. Quand j'ai rencontré Yacine de Leplace, qui a fait demi-final au 400 mètres
22:17 de 12 à Londres, j'ai halluciné devant ce gars. J'étais genre, mais il est comment
22:27 ? Il est malvoyant. Il fait des trucs de ouf. C'est possible. Je peux m'accomplir en tant
22:33 que sportif. Je peux faire partie de ce monde. J'étais là-dedans. Et maintenant, j'essaie
22:41 d'incarner ça au mieux. Les Jeux Paralympiques, c'est la fenêtre
22:46 qui permet justement d'exposer tout ça. Et comme tu l'as dit, ce qui a permis à un
22:53 moment donné de t'identifier à ces para-athlètes, qu'est-ce qu'il faudrait faire selon toi
23:00 pour que la fenêtre d'exposition s'élargisse au-delà des Jeux Paralympiques ? Puisque
23:06 là, c'est vraiment tout l'enjeu aussi d'avoir une exposition un peu majeure en dehors des
23:15 Jeux Paralympiques. Ce qui est sûr, c'est qu'on connaît mal
23:20 le handicap. 80% des gens ont un handicap invisible. Donc, tu les crois dans la rue,
23:27 mais tu ne sais pas qui sont là. Et le plus important, quand on voit des Jeux Paralympiques,
23:36 c'est de connaître c'est quoi une performance ? Le mec, il fait 10,50. Est-ce que c'est
23:44 bien ? Est-ce que c'est nul ? Parce que c'est sûr que c'est toi. En plus, c'est
23:52 un jeu paralysé, c'est facile à regarder parce que le premier match, c'est terminé.
23:55 Tu viens voir une compétition en France en des sports d'athlètes. Il y a un système
24:04 différent, on court en multi-catégories. On n'est pas très nombreux.
24:09 Je pense que le côté fenêtre peut servir aussi à faire plus de gens qui viennent.
24:18 Ça, ça serait vraiment top. Si ça intéresse plus de monde et qu'il n'y a plus de licenciés,
24:26 ça va vraiment augmenter le niveau de plus à petit.
24:31 Par le sport, on peut s'épanouir. Peut-être que ça peut aussi faire un changement là-dessus.
24:39 Les personnes handicapées, en situation de handicap, sont avant tout des personnes.
24:47 Des fois, on oublie un peu. Des fois, première intention, on a un a priori, ça va être
24:54 difficile. Et on oublie qu'il y a une personne, qu'il y a des émotions, qu'il y a un vécu,
25:00 qu'il y a un passé. Il faut franchir cette barrière, changer son regard.
25:08 Super, c'est passé extrêmement vite. On avait plein d'autres questions. Malheureusement,
25:16 le temps nous bloque. On va quand même te remercier énormément, Axel, d'avoir pris
25:25 cette demi-heure avec nous. On va te souhaiter bon courage pour la prépa pour les JO. En
25:32 espérant, et comme on dit à chaque fois, tous les gens qui viennent dans cette émission
25:36 repartent avec une médaille. Et ils doivent revenir dans l'émission avec la médaille.
25:41 Un rendez-vous alors. Le rendez-vous est pris. Merci beaucoup Axel. Merci Axel. Salut. Ciao.

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