François Costantini, géopolitologue, à propos des otages israéliens retenus par le Hamas : «Le Hamas préempte de façon assez habile la représentation palestinienne».
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00:00 Alors il est vrai que les otages peuvent être utilisés comme,
00:03 passons l'expression, une ultime arme,
00:05 mais je pense que le Hamas joue sur deux registres.
00:08 Le premier, c'est qu'il sait que les codes entre lui et la société israélienne
00:11 ne sont pas les mêmes, qu'il y a une sensibilité notamment aux personnes.
00:14 On rappelle combien le nombre impressionnant de prisonniers israéliens,
00:18 palestiniens par exemple, qui avaient été libérés pour libérer le soldat Gilad Shalit.
00:22 On se rappelle là-dessus, en effet, Israël a quand même des conceptions
00:26 qui sont proches des sociétés occidentales, notamment sur le respect de la vie,
00:30 sur le respect des siens, et est prêt également à des échanges non équilibrés.
00:35 Alors ils savent que là-dessus, ça peut porter également
00:38 auprès d'une opinion publique israélienne qui est multiple,
00:41 qui est des fois fracturée et qui est sensible,
00:43 notamment bien sûr les familles des otages.
00:45 Mais il y a également un deuxième registre,
00:47 c'est que là le Hamas parle de tous les prisonniers palestiniens.
00:49 Il n'y a pas que des prisonniers du Hamas,
00:51 il y a beaucoup de prisonniers du FATA, du FPLP,
00:53 d'autres groupes palestiniens qui sont plutôt dans l'orbite
00:56 de l'autorité palestinienne.
00:58 Et là, en effet, le Hamas préempte de façon assez habile,
01:00 en quelque sorte, la représentation palestinienne.
01:03 Et en fait, le Hamas, par cette revendication,
01:07 essaye de pousser, de se faire en quelque peu le tracteur,
01:09 notamment de l'ensemble des revendications palestiniennes,
01:12 et préempte ce qu'il a d'ailleurs toujours plus ou moins cherché à faire,
01:15 notamment la décision palestinienne, la représentation palestinienne.
01:18 - Gilles Huron.
01:19 [Musique]
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