Khalifa Sall liste les maux du Sine-Saloum
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00:00 Nous sommes en train de terminer le Sinsaloum, puisque je résonne en termes d'espace naturel,
00:07 d'espace cohérent.
00:08 Le Sinsaloum est un espace naturel et cohérent au plan sociologique, social et socio-économique.
00:15 C'est ça qui fait que notre tournée a du sens.
00:20 Nous avons fait la région de Kaulak, nous sommes en train de terminer la région de
00:27 Fatigue et nous entamerons Gossas.
00:30 Les constats sont les mêmes.
00:34 Le Motele Yéné est un B2B, un face-à-face entre les responsables politiques que nous
00:40 sommes avec les populations.
00:42 Et ces populations sont très éprouvées.
00:46 Le problème qui nous revient souvent, celui qui leur pose problème, c'est l'eau.
00:54 La question de l'eau.
00:57 D'abord, la salinité est un handicap important.
01:00 Mais surtout, la rarité de la ressource.
01:04 Les gens n'ont pas d'eau, les gens n'acceptent pas l'eau.
01:08 Vous allez dans les villas, vous avez vu, nous ne faisons pas les zones urbaines, nous
01:12 faisons les zones rurales.
01:14 Les gens nous disent qu'ils n'ont pas d'eau, qu'ils n'acceptent pas l'eau, qu'ils n'ont
01:18 pas suffisamment d'eau.
01:19 C'est la première complainte.
01:20 La deuxième complainte, ce sont ces cultivateurs.
01:23 Les semences ne sont pas de bonne qualité.
01:26 Les engrais sont distribués tardivement et en quantité insuffisante.
01:32 Les gens y accèdent avec beaucoup de difficulté.
01:35 D'où la qualité des récoltes qu'on a.
01:38 Nous avons été dans les champs et nous nous sommes rendus compte que la récolte sera
01:43 très en deçà des espoirs parce que les paysans n'ont pas disposé de suffisamment
01:49 d'engrais.
01:50 La troisième problématique qui est revenue, c'est l'exploitation du sel, surtout dans
01:56 le sud, que ce soit dans le Ngach, dans le Gossas, dans le Founigne.
02:02 Le sel, l'exploitation du sel a pris une énorme proportion.
02:07 Malheureusement, deux handicaps.
02:09 Le premier, c'est la iodation.
02:12 Parce que ce sel naturel, pour qu'il soit consommable, pour qu'il soit exportable,
02:18 il faut qu'il soit iodé.
02:20 En 1998-1999, j'étais ministre du commerce.
02:23 J'avais lancé la iodation en incitant les producteurs à y avoir recours, en subventionnant
02:30 la production.
02:31 Aujourd'hui, cette subvention a disparu.
02:34 Les exploitants sont laissés à eux-mêmes.
02:37 Ils ne trouvent même pas le iode, mais même s'ils le trouvent, c'est à des montants,
02:43 à des prix peu abordables ou peu compatibles avec une rentabilité de leur exploitation.
02:49 Alors que le sel iodé est un important produit d'exportation, et l'État gagnerait à soutenir
02:58 les producteurs et la production.
03:00 L'emploi des jeunes est un réel problème.
03:03 Ils ne travaillent pas.
03:04 Ils n'étudient pas jusqu'au bout.
03:06 Mais surtout, le vrai drame, c'est quoi ? Ils nous disent, non seulement nous ne sommes
03:12 pas dans les meilleures conditions d'études, mais ceux qui parviennent à étudier ne trouvent
03:17 même pas de débouchés.
03:18 Et aujourd'hui, vous avez des licenciés, des maîtrisards, des tuteurs de masse ou des
03:25 bacheliers qui vendent des fruits ou qui conduisent des Yakartas ou qui se reconvertissent dans
03:33 d'autres secteurs.
03:34 Donc, l'emploi des jeunes est un réel problème.
03:38 Mais ça pose leur employabilité.
03:40 Je crois que ce sont des problématiques qui sont posées.