La navigatrice Florence Arthaud apparaît en femme libre et forte sous les traits de Stéphane Caillard dans ce portrait vibrant de Géraldine Danon.
Article à lire ici: https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/festival_de_cannes/4059322-20231030-flo-florence-arthaud-revit-grace-deux-femmes-epatantes
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00:00 C'était un être extrême, donc extrêmement puissante, extrêmement fragile, avec des fractures.
00:07 Je pense que son existence a sans doute été à la fois une joie et une souffrance.
00:11 Je crois qu'elle a pu emmener ses joies et ses souffrances avec elle en permanence
00:19 et qu'elle en a toujours fait quelque chose et qu'elle les a toujours transformées.
00:22 Une sacrée bonne femme qui ne s'interdisait à rien, qui n'avait peur de rien, encore une fois,
00:38 qui voulait s'affranchir de toutes les étiquettes qu'on voulait bien lui coller
00:41 et qui allait systématiquement vers son risque.
00:44 Je savais que c'était la gagnante de l'arme durable, je savais que c'était une grande navigatrice
00:49 et c'est surtout que j'avais aussi des souvenirs de couverture de elle,
00:53 donc j'avais aussi à la fois l'image d'une icône un peu branchée à une certaine époque.
00:58 Une femme qui s'est mise à l'œuvre avec beaucoup d'intelligence, beaucoup d'adaptation,
01:06 qui avait sûrement un très fort instinct de ce qu'elle faisait et qui l'a amenée au meilleur.
01:13 Je trouve que c'est une belle allégorie du travail et de l'endurance à tous les sens du terme
01:19 et qui peut justement parler à tout le monde.
01:21 C'était un portrait de femme que je voulais, donc il se trouve que c'est un grand marin
01:25 et que quand on rentre avec elle dans cette route du Rhum qu'elle a gagnée en 1990,
01:29 on est vraiment immergé avec elle, on vit la route du Rhum dans sa totalité avec tout ce qui lui arrive,
01:35 l'hémorragie, ses instruments sont en panne et tout.
01:39 Mais par ailleurs, ce qui m'intéressait, c'était vraiment d'aller chercher la femme qu'elle était,
01:45 la grande amoureuse qu'elle était aussi, parce que je pense que les deux sont intimement liées.
01:50 Avec Géraldine, on a beaucoup travaillé sur la voix et sur un certain rapport au corps.
02:00 Moi en tout cas, et je crois que Géraldine serait d'accord avec moi,
02:04 on n'est pas dans un diopique pédagogique et dans une espèce d'agiographie.
02:08 Je pense que la manière dont on le raconte ensemble, c'est plutôt un portrait de femme.
02:13 Elle était toujours en quête de vérité, elle cherchait son sens en permanence
02:20 et ça lui donnait une sorte d'électricité à son contact, les choses étaient très électriques.
02:27 Elle marchait d'une façon assez chaloupée, comme si elle était sur la mer,
02:31 elle dansait en ondulant, elle donnait beaucoup, beaucoup, elle croyait aussi.
02:38 C'est une femme d'ambition, c'est une femme, une grande compétitrice.
02:55 C'est tout un trait de la personnalité que j'ignorais, qui était liée au sport.
03:01 Et puis après, le pan plus privé, mais je connaissais aussi ses origines familiales,
03:08 la famille Arthaud, le milieu de l'édition.
03:11 Ça en fait quelqu'un qui a des univers assez, semble-t-il, lointains les uns des autres
03:19 et en même temps qui a réuni tout ça dans une espèce d'énergie, une force intellectuelle et physique assez hors du commun.
03:27 Elle voulait un film sur sa vie, elle voulait continuer tout ce qu'elle avait fait pendant toute sa vie
03:33 et que ça perdure. Et à travers ce film, j'ai l'impression de lui rendre le plus bel hommage possible.
03:38 Et puis surtout, ça me l'a fait revivre, donc ça me fait plaisir.
03:41 Elle m'accompagne là depuis trois ans.
03:43 [Musique]