[#Reportage] Affaire Sinopec contre EIM Gabon: les précisions de Me Nkoulou Ondo
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00:00 Mesdames et messieurs les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle nationale et internationale,
00:06 Mesdames et messieurs, chers invités,
00:10 nous vous remercions infiniment d'avoir accepté de prendre part à ce point de presse que nous donnons à notre étude,
00:19 en dépit, nous le savons, de vos nombreuses occupations.
00:24 Comme vous le savez, ce n'est pas très souvent que les avocats s'adonnent à des cafés médiatiques, si bien que votre présence en ces lieux,
00:31 cet après-midi, peut susciter bien des interrogations.
00:36 Je m'en vais laisser citer, mais préalablement, vous me permettrez de m'acquitter d'un agréable devoir,
00:42 celui de vous présenter les personnes qui sont à mes côtés.
00:48 J'ai à ma droite, Madame Dupré Méviens Muriel, qui est la responsable de la société EIM.
01:00 A ma gauche, Monsieur Olomo Gérald, qui est le représentant des employés de EIM, j'ai envie de dire des ex-employés de EIM.
01:14 Tout au... à mon extrémité gauche, il y a Monsieur Carlos Banga, qui assure la direction des affaires financières de la société EIM.
01:31 Alors, je voudrais, d'entrée de jeu, vous dire que ce qui nous réunit cet après-midi, s'inscrit dans le cadre d'un litige.
01:44 Un litige qui oppose la société EIM, disais-je tantôt, au groupe Sinopec.
01:53 Pour votre gouverne, le groupe Sinopec est composé de Adax Petroleum Oil & Gas Gabon.
02:05 La société EIM est une société à responsabilité limitée, une petite et moyenne entreprise gabonaise,
02:15 qui est, comme je vous le disais tantôt, gérée par Madame Méviens.
02:21 Et dans le cas des activités de prestations de services dans le domaine du pétrole de cette société,
02:29 elle a signé un contrat de mise à disposition du personnel avec le groupe Sinopec le 28 septembre 2021,
02:39 pour une durée de 3 ans, conformément aux dispositions de la loi n°20/2007 du 15 janvier 2008,
02:49 portant ratification de l'ordonnance n°20/2007 du 21 août 2007, réglémentant l'activité de mise à disposition du personnel en République gabonaise.
03:03 Alors, pour pouvoir atteindre ses objectifs, elle a dû mobiliser une cinquantaine de jeunes gabonains, pour conséquence de leur donner, bien évidemment, de l'emploi.
03:24 Un contrat qui a été négocié sur la base, également, d'une grille salariale, qui a été annexée au contrat principal,
03:36 avec, bien évidemment, tous les avantages qui se dégagent d'une grille salariale.
03:43 Et donc, voyons qu'il y avait de l'emploi qui devait être donné à toutes ces personnes, mais également de tous les avantages qui s'y dégageaient.
03:54 Elle a signé, de bonne foi, le dit contrat.
04:01 En 2022, il se trouve qu'un employé de la société EIM découvre, en cours d'exécution du contrat, l'illégalité des traitements au niveau salarial
04:14 entre le personnel de la société EIM et celui du groupe Sinopec, à partir de l'existence d'une autre grille salariale en vigueur au sein du groupe Sinopec.
04:29 De cette découverte, la question s'est donc posée de savoir si le salarié mis à disposition doit être moins rémunéré que celui occupant le même poste que celui-ci au sein de l'entreprise utilisatrice.
04:49 La réponse à cette question est assurément et incontestablement négative à l'examen des textes de loi qui s'y rapportent.
04:59 Parce qu'en partant du postulat et du principe bien connu en droit du travail selon lequel "à travail égal, salaire égal",
05:08 la question est fraudement tranchée par les dispositions de l'article 13 de la loi n°20/2017 du 15 janvier 2008.
05:18 Cet acte dispose très clairement que le salaire de base du travailleur sous contrat d'admission est au moins égal à celui prévu pour sa catégorie dans la grille salariale interne de l'entreprise utilisatrice.
05:35 Cela se passe de commentaire.
05:41 En rajoutant une autre réflexion, l'article 14 de la même loi ajoute que "outre le salaire de base visé à l'article 13 ci-dessus, le travailleur sous contrat d'admission bénéficie des primes et indemnités attachées au poste de travail occupé au sein de l'entreprise utilisatrice".
06:03 Il conviendrait avec moi que cela dégage de manière évidente la consécration du principe de non-discrimination qui est consacré par le Code Gabonais du Travail,
06:17 lequel principe est lui-même le corollaire du principe d'égalité énoncé par l'article préliminaire de la Constitution Gabonaise.
06:28 Pour renforcer cette posture, la Convention d'entreprise de la société Adax Petroleum appartenant au groupe Sinopec reprend elle-même ce principe d'égalité de traitement en son article 10.5.
06:42 Cet article dispose ainsi "à condition égale de travail, de qualification professionnelle et de rendement, le salaire de base est égal pour tous les travailleurs, quels que soient leurs origines, leur sexe, leur âge et leur nationalité".
07:04 Comment peut-on alors arriver à la situation dans laquelle les employés de EIM se sont retrouvés avec un traitement inégal ou inégalitaire ?
07:19 Dans le même ordre d'idée, nous pouvons renforcer cette position par l'article 27 des conventions de concession,
07:35 qui établit de manière évidente la responsabilité sociétale des entreprises, en énonçant que les entreprises doivent prendre en compte et adopter les meilleures pratiques qui contribuent à l'amélioration du bien-être des populations.
07:53 Les meilleures pratiques. Avoir un traitement distinct des employés issus d'un contrat de mise à disposition du personnel, avec ceux qui ont été recrutés au sein de la société même,
08:10 ne représente en aucune manière des pratiques qui contribuent à l'amélioration du bien-être des populations.
08:20 Lorsque cette situation est connue par Mme Méviane, évidemment les employés vont s'en prendre à elle, à la suite d'une grève qui va être organisée par son personnel.
08:38 Et la gérante, par la même occasion, suite aux revendications qui ont été présentées par ses employés, va découvrir elle-même également qu'elle aussi a été grugée de manière inomineuse.
08:56 Et à partir de ce moment-là, elle va engager une démarche de négociation, de discussion avec le groupe Simopec pour savoir exactement ce qui s'est passé.
09:11 Et donc, à l'effet de trouver une solution à ce problème, le groupe Simopec, saisi par sa co-contractante, avait ouvert des discussions.
09:22 Mais quelques mois après, elle a malheureusement été confrontée à un mur froid de la part d'Addax, qui n'acceptait plus que les rencontres se fassent pour pouvoir débattre de ce sujet.
09:41 Il s'ensuit que depuis le 9 octobre 2022, le groupe Simopec n'a plus jamais adressé de demande de mobilisation du personnel à la société EIM, et ce malgré la sommation interpellative du 2 mars 2023 qui lui a été adressée.
09:58 La cinquantaine d'employés de la société EIM, engagés dans le cadre du contrat de mise à disposition du personnel conclu avec le groupe Simopec, se retrouvent à ce jour malheureusement sans activité et dans une situation confuse.
10:14 Or, la convention de concession qui lie le groupe Simopec à l'Etat gabonais arrive à terme au mois de décembre prochain.
10:25 Quel sort sera donc réservé à ces employés ?
10:31 Ainsi qu'à l'employeur et toutes les familles qui vivent ou qui vivaient grâce au revenu issu de cette activité, la société EIM, à la suite de ses agents, se pose cette question en se demandant qu'est-ce qu'il faudrait faire pour ces jeunes ?
10:55 Quel avenir auront-ils après le départ de la société Simopec et ce, dans moins de deux mois ?
11:04 Ce que la loi prévoit dans un contexte comme celui-ci, c'est dans un premier temps que les deux parties se retrouvent et qu'elles échangent sur les causes qui seraient à l'origine d'une telle rupture.
11:27 C'est dans ce sens-là que la société EIM s'est engagée auprès du groupe Simopec pour pouvoir établir cette volonté de discuter afin de savoir exactement qu'est-ce qui peut justifier cet écart de traitement entre son personnel et le personnel d'Addax.
11:55 Vous savez, entre partenaires, c'est important de commencer par là avant éventuellement d'engager une action judiciaire.
12:03 Une action judiciaire après peut être engagée, mais dans le contexte qui a été celui d'une autre, vous le savez autant qu'au moins que pendant un an, les magistrats étaient en grève,
12:16 ce qui a fait en sorte que les courts et tribunaux n'ont pas parfaitement fonctionné comme par le passé.
12:24 Sinon, ça pourrait finir par une action judiciaire.
12:31 Mais là aussi, et c'est en cela que c'est important de le révéler, la rentrée judiciaire a eu lieu il n'y a pas très longtemps.
12:45 Le groupe Simopec, comme je vous l'annonçais tantôt, j'ai envie de dire, est presque en train de plier bagage, puisque la convention de concession va expirer au mois de décembre.
12:57 Mais après ça, il faut s'attendre à ce qu'il parte.
13:00 Autant d'initier des actions judiciaires dans ce court délai, malheureusement, ne pourra pas permettre à ce que nous ayons des décisions qui puissent confondre le groupe Simopec.
13:15 Quand bien même il y aurait une décision de justice, le groupe Simopec, selon ce qui est prévu par la loi, dispose des possibilités d'exercer des voies de recours, c'est-à-dire interjeter appel, ainsi de suite.
13:31 Mais là où nous nous insistons, c'est que nous parlons des familles.
13:40 Nous parlons des humains.
13:43 Les procédures, c'est quelque chose.
13:45 Mais ces personnes qui ont déjà des mois sans travailler, et qui ont des familles derrière, qui ont des enfants, qui ont des femmes.
13:56 La rentrée de classe a eu lieu il n'y a pas très longtemps.
13:59 Madame Evian a sans cesse été interpellée par l'ensemble de son personnel, chacun posant le problème pour dire que soit c'est l'enfant qui doit aller à l'école, soit c'est le parent qui est malade, soit ceci, soit cela.
14:16 Et comme vous le savez, il y a eu une commune rénommée, qui a un salaire au Gabon qui fait vivre au moins une dizaine de personnes.
14:22 Qu'est-ce que ces personnes, ces employés vont devenir si le groupe SINAPEC s'en va sans que, évidemment, ce problème soit réglé ?
14:32 C'est cela toute la grande problématique.
14:36 Monsieur le député, quand vous avez dit que ça allait, est-ce que quand la réduction du contrat a été répondue ?
14:43 Je voudrais laisser la parole à monsieur...
14:46 Moi c'est monsieur Oumou.
14:47 Oumou Gérard.
14:48 Je parle en tant que représentant des employés de la société EIM ou du moins des ex-employés.
14:55 Si vous avez bien suivi, maître, dans son développement, il vous a mis d'un côté la société EIM, d'un côté le groupe SINAPEC.
15:06 Mais dans le groupe SINAPEC, il y a deux sociétés qui étaient en contrat avec la société EIM.
15:11 Et les deux sociétés sont SINO-Gabon et ADAX-Gabon.
15:17 Et lorsque nous sommes en train de nous adresser à vous aujourd'hui, c'est pour dire qu'on a suivi tous les moyens possibles de la négociation.
15:26 Aussi bien ceux qui sont prévus par le code du travail que ceux qui sont dans les US et coutumes bancaires.
15:33 Avant d'arriver au niveau de l'inspection spéciale, les employés accompagnés du cabinet qui représente la société
15:42 ont d'abord saisi, en l'inspection spéciale du pétrole, la société ADAX et la société SINO-Gabon.
15:52 Les deux sociétés se sont braquées.
15:55 Nous sommes allés à l'inspection.
15:57 Pour notre dossier, plutôt que trois mois en un an et sept, nous avons reçu les PV de non-conciliation seulement en début de semaine.
16:07 Et c'est parce que nous avons dû demander, exiger, au vu de l'urgence du fait que la société ou le groupe SINOPEC est en train de partir.
16:17 Vous allez vous poser la question, ce conflit date de depuis quand ?
16:21 Ce conflit date exactement de depuis décembre 2021.
16:28 C'est en décembre 2021 que le premier employé a décédé, cela.
16:33 Et c'est au cours de l'année 2022 que la société EIM a commencé l'accompagnement.
16:39 Parce qu'il faut le dire, c'est une société qui se tient à nos côtés.
16:42 Sinon, je peux vous assurer que bon nombre d'entre nous, on parle d'une quarantaine d'employés.
16:49 C'est-à-dire qu'on parle d'une quarantaine de pouces de concubines.
16:53 Je vous passe les enfants, bon nombre d'entre nous, aujourd'hui je ne sais pas où on serait, malgré les retards et les aérés de loyer qu'on a.
17:01 Mais ce que, comme disait Maître Onkou, qu'il faut ressortir ici, c'est l'urgence.
17:06 Le Gabon n'est pas une terre de punités.
17:09 Vous avez vu, tout à l'heure, Maître vous a lu des articles.
17:12 Si je pouvais venir en complément, on vous a donné des dossiers de presse.
17:17 Vous pouvez par exemple regarder la Convention du secteur pétrolier.
17:22 Elle a des exigences auxquelles la société à date est obligée d'être soumise.
17:27 Quand vous regardez la Convention du secteur pétrolier,
17:30 vous allez voir que dans la Convention du secteur pétrolier,
17:33 il est précisé, dans ses articles 45.1,
17:37 que le salaire est la contrepartie du travail.
17:40 Il est déterminé en fonction du poste de travail attribué à chaque salarié.
17:46 Ça veut dire que ce qui détermine le salaire, c'est le poste de travail dans le secteur pétrolier.
17:52 Le poste de travail.
17:54 Vous avez X, Y, Z, niveau d'études différents, base-bonne différente.
17:59 Dès lors qu'ils doivent faire le même travail, ils doivent recevoir le même salaire.
18:03 Ça vient en appui à ce que Maître disait lorsqu'il vous a lu, par exemple, la loi 20.
18:09 Mais le poste de travail, nous, les employés de la société AIM,
18:13 on les a occupés au sein de l'ADAX, on les a occupés au sein de la société SILOGAVON.
18:19 Vous verrez dans la grille salariale qu'on vous a donnée,
18:24 et dans l'élément de presse qui vous a été donné,
18:27 parce que des publications de recrutement ont été faites dans le journal de l'Union,
18:30 ce qui nous a permis d'avoir l'apprisé des postes.
18:33 Je vous prends le cas du poste que j'occupais.
18:36 Vous prenez un contrôle VOUM.
18:38 Quand vous le recrutez dans l'Union, vous dites vous-même, niveau d'études, BAC+3.
18:43 À partir de ce moment apprisé, le poste est imposé, niveau d'études, BAC+3.
18:47 On prend votre grille salariale, on positionne ça,
18:51 les grilles salariales que vous avez, ce sont celles du groupe SINOPEG.
18:54 On se rend compte que ce poste, qui est niveau d'études, BAC+3,
18:58 qui a une exigence minimum de 5 ans d'expérience au poste, est classé ATS3.
19:03 On regarde le salaire de base d'ATS3, nous sommes à près de 1,2 millions.
19:08 Mais quel est le salaire de base que personne n'en paye, et il en est de 600 000.
19:13 On regarde la prime de chantier journalier, parce que c'est un métier d'extrême,
19:19 où nous on se retire de la cité, de la vie de tous les jours, pour des périodes longues.
19:25 Une prime journalière est donnée pour ce poste de 41 000 francs/jour,
19:29 quand on regarde ce que perçoit l'employé, il en est de 20 500.
19:33 Pareil pour le logement, pareil pour les indemnités, les écarts sont importants.
19:39 Nous avons tout tenté, il nous reste le moyen de la justice.
19:45 Mais avant d'aller au moyen de la justice, on est confronté au temps.
19:49 On connaît les réalités de la justice, qu'elle soit de chez nous d'ailleurs,
19:53 elle demande beaucoup de temps, parce qu'elle demande que les juges analysent en profondeur.
19:57 C'est une analyse de fond. Il nous reste deux mois.
20:01 Nous avons tous les éléments pour soutenir ce que nous visons,
20:05 tout ce que nous voulons, c'est la possibilité d'un règlement à la miable.
20:10 Permettez-moi, ça c'est le plan 1.
20:12 Mais les employés n'ont pas été seulement foués de ce côté.
20:16 Nous avons un problème avec les contrats.
20:19 Selon la loi 20/2007 du 15 janvier 2008, vous allez vous rendre compte qu'il est précisé que
20:29 en son article 6 et 8, la précision est forte, elle dit que le contrat d'admission n'est renouvelable qu'une fois.
20:37 Moi je vous parle, j'en ai eu 5, de façon successive.
20:43 Je représente des collaborateurs, des collègues, des amis, des pères de famille qui en ont eu 12, 13.
20:51 Et la responsabilité du visa est aussi à la charge de la société utilisatrice, c'est marqué.
21:00 Nous ce que nous disons aujourd'hui, c'est que nos contrats n'ont jamais été des contrats d'admission.
21:07 Dès lors que c'est sorti du cadre réglementaire, nous sommes considérés comme en CDI.
21:13 Cela fait 2 ans que nous demandons ça.
21:16 Qu'est-ce qu'on a eu comme résultat ?
21:17 Il y a eu une rupture abusive du contrat avec la société de mise à disposition, la mise au chômage pour tout le monde.
21:23 Je vais rajouter un autre point.
21:27 La même loi, la loi VIN, dit que lorsqu'un contrat d'admission prend fin, il en porte de facto le contrat d'intérim qui a été signé.
21:37 Mais vous allez voir que la société ADAC s'est arrangée à nous faire avoir 2, 3 contrats d'admission sur la base d'un contrat d'intérim.
21:44 Et lorsque vous regardez les avénants des contrats d'intérim qui ont été signés, il y a moins d'avénants que le contrat d'admission.
21:53 Mais nos questions sont simples.
21:55 Si le contrat d'admission est fini et que le contrat d'intérim est parti, le nouveau contrat d'admission est signé sur la base de quoi ?
22:01 La loi prévoit que c'est la société utilisatrice qui doit en assumer la responsabilité.
22:06 Nous estimons que nous avons été licenciés abusivement d'une société qui refuse de nous reconnaître au statut d'employé à un contrat dur et déterminé.
22:18 Nous estimons que nous avons été floués financièrement sur les salaires qui nous sont dus.
22:23 Nous avons tous les éléments de preuve.
22:26 Et moi personnellement, avec les personnes que je représente, nous interpellons les autorités face à cette injustice.
22:34 Nous avons fait une sortie médiatique il y a quasiment plus d'un an.
22:38 L'organe de presse télévisé qui était présent, c'était Télé Africa au niveau de Port-Gentil.
22:45 Nous avons également eu quelques journaux écrits.
22:48 Malheureusement, ceux qui étaient là et qui étaient actuellement à la gestion de la chose publique n'ont rien fait pour nous.
22:58 Rien n'a été fait après cette sortie-là.
23:02 Nous avons saisi l'inspection spéciale après avoir tenté de trouver à la miable, comme le font les bantous, des sociants avec ADAX.
23:12 Depuis le mois de mai, nous avons saisi l'inspection.
23:15 Et comme je vous le dis, nous n'avons eu de retour du PV de non-conciliation que sept mois après, c'est-à-dire il y a seulement une semaine.
23:25 Or, vous savez que le nouveau Code du travail exige qu'il faille passer par l'inspection du travail pour finir par se retrouver au niveau du tribunal.
23:35 Moi, je vous laisse tirer les analyses. Je vous présente les faits.
23:40 Si en réalité, rien n'est fait pour nous, c'est qu'on a décidé de délaisser les gabonais que nous sommes.
23:48 Si en réalité, rien n'est fait pour nous, c'est qu'on envoie le message non pas seulement à quasiment les 200 personnes que je représente,
24:00 pères de famille, femmes et enfants, mais quasiment à toute la population travailleuse de la ville de Port-Gentille,
24:08 qu'on a l'autorisation de flouer toutes les personnes qui travaillent dans les sociétés de mise à disposition.
24:14 Parce que cette réalité, c'est une réalité commune.
24:18 J'interpelle le président de la République, le chef de l'État. J'interpelle le premier ministre.
24:24 J'interpelle le ministre du Pétrole. J'interpelle le ministre du Travail. J'interpelle le ministre de la Justice, garde des Sceaux.
24:33 Et nous disons que nous souffrons depuis deux ans. L'année scolaire a commencé il y a quelque temps.
24:40 Beaucoup d'entre nous ne sommes même pas sûrs que nous allons finir l'année 2023 là dans les maisons où nous sommes.
24:48 Nous serons bientôt à la belle étoile.
24:51 Qu'une grande table à la façon des Bantous soit organisée, que l'État soit mis à côté, que nous soyons mis à côté,
24:59 et que le groupe Sinopec soit mis à côté, afin que l'État, avec la force qui revienne à l'État,
25:05 trouve une position, une solution qui convienne à toutes les parties.
25:10 Mais qu'on ne nous laisse pas comme ça. Parce qu'en nous laissant comme ça, on nous envoie à la rue.
25:15 Sur le plan judiciaire, nous vous indiquions déjà tantôt que la première étape, ça a été celle de la tentative de règlement amiable de ces litiges,
25:26 à l'initiative de l'EIM qui a pris l'ongle avec le groupe Sinopec pour que des éclaircissements soient donnés
25:36 par rapport à la différence de traitement salarial entre ces employés et ceux de Sinopec.
25:44 La loi prévoit également qu'il faille, dans le cadre d'un litige comme celui-ci, saisir l'inspection spéciale en charge du pétrole,
25:59 puisque le litige n'est dans le cadre du pétrole. Des rencontres ont eu lieu à ces niveaux-là également.
26:10 Nous sommes dans l'attente de la signature des procès-verbaux parce qu'un accord n'a pas été trouvé.
26:19 Et c'est à l'assut de cela que l'inspecteur spécial transmettra ces procès-verbaux au tribunal.
26:30 Voilà la phase qui pourrait être la prochaine.
26:34 Mais comme je vous l'expliquais, il y a ici une notion d'urgence qui nécessite d'être ressortie dans la gestion de ces litiges.
26:45 Le tribunal est certainement la voie la plus indiquée, certes, mais comme il a dit tout à l'heure,
26:53 le tribunal est le mot qui représente cette population d'employés dont le laps de temps qui reste avant que la convention arrive à terme,
27:05 on se pose la question si on pourrait avoir une décision de justice.
27:09 Mais dans les possibilités de l'avoir, cette décision de justice, j'insiste encore sur cette interrogation,
27:16 en quel cas viendrait-il de ces gabonats ? Nous sommes en matière du droit du travail, du droit social.
27:26 Votre question pourrait nous amener à glisser vers un pendant pénal.
27:36 Nous ne souhaitons pas nous orienter sur ce terrain, d'autant plus que nous n'avons pas pour le moment des éléments
27:48 qui nous permettent de dire qu'il y a eu une manœuvre d'elusive qui aurait amené EIM à signer le contrat sur la base de la première grille salariale qui a été présentée.
28:01 Nous n'osons pas nous aventurer là-dessus.
28:05 Ce que nous savons avec certitude et qui est une évidence imparable, c'est l'inégalité du traitement entre la première grille sur la base de laquelle EIM a signé le contrat avec le groupe Sinopec
28:22 et le traitement salarial dont bénéficient les employés de Sinopec, qui sont bien évidemment distincts de ce que le personnel de EIM aurait dû percevoir.
28:36 Pour le moment, je pense que c'est cela qui est le plus indiqué de faire ressortir comme réalité.
28:44 Il est réellement important, comme pouvait le signifier Maître Nkoulou et Monsieur Olomo, que ce litige, cette situation, nous avons tant bien que mal essayé de trouver un canevas, une résolution avec le groupe Sinopec.
29:05 Alors aujourd'hui, de fait réel, EIN Manpower est totalement en banqueroute.
29:14 Aujourd'hui, nous avons dans cette situation une entreprise autochtone qui subit jour pour jour la pression d'une entreprise et d'une filiale internationale.
29:30 Nous avons essayé par toutes les voies et bien évidemment tous les moyens d'entrer et de trouver un palliatif avec le groupe Sinopec, mais qui est resté dans un mutisme total.
29:44 Il est important, il est réellement important de rappeler avant toute chose ce qu'est une entreprise, Messieurs.
29:57 Le cœur d'une entreprise, le poumon d'une entreprise, c'est bien avant tout ses collaborateurs.
30:03 Sans collaborateurs, il n'y a pas d'entreprise. Et si on parle de collaborateurs, on parle bien évidemment de ce climat social qui encadre la vie dans le milieu professionnel.
30:16 Et nous, nous sommes une entreprise d'intérim. Nous accompagnons les pétroliers à revaloriser cette richesse humaine au niveau de leurs exploitations.
30:27 Comment voulez-vous que pour nous qui avons cette obligation de pouvoir mettre en avant la richesse humaine au sein de l'entreprise,
30:36 comment pouvons-nous arriver à atteindre ces objectifs si la dignité, la dignité de nos collaborateurs, la fierté de nos collaborateurs est mise à mal ?
30:51 Cela est la première question. Avant de pouvoir trouver une issue, il faudrait toutefois d'abord rappeler qu'aujourd'hui,
31:01 il ne s'agit pas seulement de près de 150 compatriotes gabonais qui sont au chômage, mais près de 200 familles qui sont livrées à une précarité totale.
31:14 Et parmi eux, je pèse mes mots, il y en a qui perdent des enfants tous les jours.
31:21 À ce moment-là, qu'est-ce que nous pouvons dire ?
31:25 Quand nous, qui avons le premier rôle d'être des garants de sécurité pour nos collaborateurs,
31:30 nous n'arrivons pas à remplir cette case à cause d'une entreprise qui se ferme dans un mutisme,
31:36 alors que nous avons essayé toutes les voies et moyens pour résoudre ce problème.
31:42 Aujourd'hui, ce que nous souhaitons, bien évidemment ce n'est pas une exigence, mais nous le souhaitons de tout cœur,
31:52 c'est réellement que nos dirigeants se penchent sur ce dossier.
31:58 Parce que, voyez-vous, nous avons l'impression que c'est le combat de, excusez-moi du terme, de David et de Goliath.
32:07 Qui est EIM ? Qu'est-ce que c'est que EIM face à Sino-Pék-Gabon ?
32:13 Nous appelons les autorités, nous appelons précisément Son Excellence le président du CTRI, chef de l'État.
32:23 Nous appelons le Premier ministre, nous appelons le ministre du Pétrole et le ministre de la Justice
32:28 à se pencher réellement sur ce dossier, parce que c'est un fait qui est d'actualité à port gentil.
32:35 Aujourd'hui, nous prenons la voie pour toutes les sociétés qui résident d'un port gentil.
32:39 Ça, c'est le premier volet.
32:42 Parce que comme l'a dit Maître, il est inadmissible que des faits de discrimination soient visibles dans le traitement salarial.
32:52 Parce que lorsqu'un agent EIM établit la production sur site, il est bien évidemment exposé au même risque qu'un agent Sino-Pék.
33:05 Nous appelons à DAX et Sino-Gabon à prendre en main leurs responsabilités.
33:12 Parce qu'aujourd'hui, nous savons de source sûre que cette compagnie, ce groupe étranger, est en train de quitter le Gabon, en sortant par la petite porte.
33:25 Que deviendront à ce moment-là EIM Manpower ? Que deviendront les familles d'EIM Manpower ?
33:33 En tant que manager, en tant que chef d'entreprise, nous avons fait ce qui est de notre devoir.
33:41 Nous avons fait ce qui est juste en portant la voix de ces familles gabonaises jusqu'à cette table aujourd'hui.
33:49 Ça va faire presque un an et demi, sinon deux ans de combat.
33:55 Nous avons porté cette voix aujourd'hui.
33:57 Nous avons redonné de la voix à ces familles gabonaises pour qu'enfin soit exposé au grand jour tout ce qui se passe du côté de Port Gentil.
34:07 Et précisément ce point discriminatif dans les sociétés intérimaires autochtones.
34:13 Je précise autochtones.
34:15 Et j'attire l'attention des autorités dessus, les entreprises autochtones.
34:20 Nous souhaitons aujourd'hui que le CTRI redonne la voix à ces familles.
34:26 Que le CTRI redonne de la dignité à ces pères et mères de famille qui n'arrivent pas à inscrire leurs enfants
34:33 parce que leur seul fait est d'avoir réclamé ce qui est juste, ce qui est légal.
34:40 Voilà ce pourquoi nous sommes là ce soir.
34:45 Aucun contrat de mission ne peut être attribué à un salarié sans qu'il n'y ait eu au préalable le cachet de l'inspection du travail.
34:56 Et qui dit inspection du travail dit ministère du travail, dit direction générale du travail.
35:02 Donc merci de soulever ce point parce que encore une fois j'invite le ministère du travail à se pencher sur ce point.
35:09 Excusez-moi de ce que je vais dire.
35:11 Soit nous avons des ministères qui font ce pourquoi ils ont été mis en place.
35:17 Soit c'est nous les entrepreneurs, les chefs d'entreprise qui allons mettre ces points là sur la table.
35:22 Parce que justement, et également sans rester dans un mutisme total.
35:26 Il se trouve que nous sommes allés il y a plusieurs mois au ministère du travail.
35:34 Nous avons posé ce problème.
35:37 Nous avons posé le problème de précarité dans lequel étaient exposés les employés de EYM Manpower.
35:44 Et comme je vous le disais, nous n'avons eu aucun retour.
35:47 Aujourd'hui nous voulons bien donner le bénéfice du doute au nouveau ministère, peut-être au nouveau membre.
35:54 Voilà qui constitue le ministère actuel.
35:59 Mais comme disait Maître Nkoulou, nous nous sommes confrontés à un problème de temps.
36:05 Nous sommes confrontés à un problème de temps.
36:09 Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'EYM Manpower.
36:11 Aujourd'hui nous prenons la voix de beaucoup d'entreprises, certainement qui travaillent avec Sinopec.
36:17 Mais nous avons jusqu'au mois de décembre.
36:22 Et nous savons pertinemment que les voies judiciaires, sinon les voies rattachées au process du ministère du travail,
36:30 ne pourront pas emmener à ce que ce problème trouve solution dans les délais.
36:35 Et je pense que Maître Nkoulou a pris le temps de relayer la question, d'apporter des éléments de réponse à cette question.
36:44 Si vous avez bien constaté, nous avons suivi la procédure.
36:49 Et nous sommes allés même plus loin avec la procédure, parce que nous avons pris en compte nos foutues bandes d'eau.
36:55 Sinon nous serions directement arrivés devant l'inspection spéciale du travail.
37:00 Moi par éducation, on m'a appris que quand le chef du village est en déplacement,
37:07 ou dans des situations urgentes, parce qu'on parle d'une situation urgente,
37:14 on est obligé de s'apprécier à des intermédiaires.
37:18 Quand le chef du village est là, on interpelle tout le monde.
37:25 Quand vous avez suivi notre allocution et notre interpellation, nous avons interpellé toute la chaîne.
37:33 Parce qu'il s'agit d'un dossier qui a un impact dans différents ministères.
37:39 Or, la centralisation, tout converge vers la primature et le CTRI, à l'heure actuelle où nous sommes.
37:49 Je vous prends un exemple et je vous laisse tirer vous-même des conclusions.
37:54 Voilà le but de travail de quelqu'un.
37:58 Je vous prie de ne pas faire un grand plan, mais vous pourrez vous le passer,
38:02 parce que certaines informations sont à garder secrètes.
38:05 Qui travaille au sein de la société SinoGaVant, qui appartient au groupe SinoPay,
38:11 qui est au poste d'opérateur station, pour un salaire de base de 1,1 million.
38:19 Nous avons tous les quatre bulletins des années qui couvrent la période où mes collègues,
38:27 elles et ses employés, ont été mis à disposition.
38:31 Pour le même poste, mes collègues et moi gagnent 550 000 de salaire de base.
38:38 Ce n'est pas de bande.
38:40 Mais j'ai envie de vous poser une question.
38:42 Nous sommes tous travailleurs.
38:44 Quand nous faisons nos bulletins de salaire, ne payons-nous pas l'impôt,
38:49 ne payons-nous pas la GNAMGS, ne payons-nous pas la CNSS ?
38:53 Ces prélèvements de l'État ne sont-ils pas proportionnels à nos salaires ?
38:58 Quel est l'impact sur l'État si par malheur ou par erreur,
39:04 un employeur venait à modifier le salaire de son employé ?
39:08 Vous comprenez donc que ça pourrait avoir un impact économique.
39:12 Et là, vous nous direz, adressez-vous au ministère de l'Économie.
39:16 Vous comprenez donc que ça pourrait avoir un impact social.
39:19 Alors, vous nous direz, adressez-vous au ministère des Affaires Sociales.
39:23 C'est un dossier lourd et qui touche différents niveaux.
39:28 Et Mme la directrice vous l'a dit, le groupe Sinopec est un géant.
39:35 Vous êtes des hommes d'investigation, vous êtes des journalistes,
39:38 et vous connaissez le poids des géants pétroliers.
39:41 Personne, lorsqu'il est abassé dehors, quand il a quatre grands frères,
39:45 quand il rentre chez lui, il va chercher un grand frère qui peut taper.
39:50 Nous ne disons pas que les ministères ne sont pas capables,
39:54 mais nous disons que nous interpellons la plus haute institution du pays
39:58 et nous invitons tous les ministères à la compagnie autour,
40:02 parce que c'est un dossier qui a plusieurs arcades
40:06 et qui impacte la totalité des domaines.
40:10 C'est ça que nous disons.
40:13 Et c'est l'urgence qui nous pousse à prendre cette méthode.
40:16 Beaucoup d'entre eux n'ont pas réussi à envoyer leurs enfants à l'école à cette rentrée.
40:23 Beaucoup d'entre eux n'arrivent pas à jeter des ordonnances aux enfants qui sont malades.
40:30 Beaucoup d'entre eux ont même du mal à se nourrir.
40:35 C'est cela la gravité qui est importante à retenir
40:40 et qui doit être relayée pour que cette bouteille qu'on lance à la mer arrive quelque part.
40:47 [Musique]