Ciaran : quels sont les dégâts causés par cette tempête ?

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Du lundi au jeudi, Helène Zelany reçoit un invité au centre de l'actualité.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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00:00 - Europe 1 soir, 19h20.
00:03 - Hélène Zellany.
00:04 - 19h31, elle était annoncée comme une bombe météorologique.
00:08 La tempête Kiran était bien exceptionnelle,
00:12 avec une rafale mesurée à 207 km/h à la pointe du Rhin dans le Finistère.
00:17 De nombreux records ont été battus dans les terres.
00:19 Le vent a souvent dépassé les 120 km/h.
00:21 Et je vous rappelle le bilan en France de morts, 16 blessés, dont 7 pompiers.
00:25 Bonsoir Éric Brocardi.
00:26 - Bonsoir.
00:27 - Merci beaucoup d'être en direct à mes côtés dans le studio d'Europe 1.
00:29 Vous êtes le porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
00:33 Alors d'abord, vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé
00:36 pour 7 de vos collègues blessés et nous donner de leurs nouvelles ?
00:38 - Écoutez, ils vont bien.
00:40 Déjà, c'est une bonne chose.
00:42 Il faut dire qu'effectivement, on est sur un sujet d'intervention assez important,
00:45 assez massif d'un point de vue volume.
00:47 On avait près de 12 500 sapeurs-pompiers qui étaient mobilisés sur toute la zone Ouest.
00:51 Donc forcément, ce n'était pas sans risque avec les conditions météorologiques,
00:56 comme vous avez évoqué, de bombes météorologiques.
00:59 Le sujet, c'est la protection et le sauvetage des personnes.
01:03 Mais néanmoins, lorsque l'on essaie de subvenir à ces besoins et à ce secours nécessaire,
01:09 forcément, les sapeurs-pompiers, comme je dis souvent,
01:11 font 10 pas en avant pendant qu'on demande aux gens de faire 30 pas en arrière pour se protéger.
01:14 Et forcément, on s'expose à des risques et à des conditions assez dantesques parfois.
01:18 Donc, ce n'est pas normal de se blesser.
01:22 Mais néanmoins, on peut compter aujourd'hui sur une certaine protection individuelle
01:26 des sapeurs-pompiers lorsqu'ils interviennent.
01:28 Ce qui fait qu'aujourd'hui, heureusement, ce n'est pas très grave.
01:32 Donc, leur vie et leur jour ne sont évidemment pas en danger.
01:34 Ils ont la hargne au cœur et donc forcément l'envie de continuer à exercer leur engagement avec passion.
01:40 Donc, ils vont revenir très rapidement dans les rangs, si ce n'est pas déjà fait pour certains.
01:43 - Bon, ça, c'est déjà une très bonne nouvelle.
01:45 Vous avez une idée du nombre d'interventions auxquelles ils ont procédé ?
01:48 C'est difficile, j'imagine, ce soir.
01:50 - Alors, c'est difficile, oui, non.
01:51 Mais vous avez évoqué, avec la présence du ministre Gérald Darmanin,
01:56 plus de 3 500 interventions.
01:59 On a déjà, je pense, déjà légèrement dépassé ce quota-là en termes d'interventions.
02:03 De manière générale, ça consiste en quoi ?
02:04 C'est des actions de reconnaissance qui, derrière, donnent forcément des solutions
02:09 à ceux qui appellent les secours, évidemment,
02:11 et puis à venir en contribution à toutes les forces techniques
02:14 qui sont également employées sur place, parce que nous avons les forces municipales,
02:17 nous avons tous ceux qui œuvrent au quotidien pour permettre, justement,
02:21 de pouvoir remettre le territoire à un niveau de circulation normal,
02:26 de remettre, justement, la vie comme cela a été auparavant.
02:29 C'est ça, aujourd'hui, la faculté et la facilité en termes de service public.
02:33 Et il faut le souligner, c'est une force énorme qu'il faut respecter au quotidien,
02:36 parce qu'aujourd'hui, sans cet engagement de tout un chacun, qu'importe l'uniforme,
02:40 il s'agit aujourd'hui du bien-être de la population et de nos remises en état assez rapides.
02:43 - Alors, on a vu qu'il y avait eu beaucoup de mesures de prévention.
02:47 Ça fait un moment qu'on parle de la force de cette tempête,
02:51 qu'on prévient tout le monde, il y a eu le système par SMS.
02:55 Tout le monde a été vraiment très clairement averti.
02:59 Est-ce que vous avez le sentiment que les habitants concernés ont été respectueux
03:03 des mesures que vous leur demandiez de respecter, justement ?
03:06 - Alors, je suis assez optimiste et j'ai envie de dire oui,
03:10 parce qu'il faut l'être, optimiste, parce qu'on arrive toujours à trouver des opportunités
03:15 dans les retours d'expérience que l'on a fait avec l'ensemble des sapeurs-pompiers
03:19 qui ont subi forcément des intempéries.
03:22 On peut remonter jusque dans les années 90,
03:24 pour les plus récentes avec la tempête Alex et la tempête Aline, évidemment.
03:28 Donc le sujet, c'est aujourd'hui comment on a pu justement s'enrichir de ces expériences-là
03:33 et notamment se prononcer de manière beaucoup plus pointue et aiguë
03:37 sur la notion d'information auprès de la population.
03:40 Aujourd'hui, vous êtes multicanaux, vous les médias,
03:42 mais par contre, vous avez été d'une force redoutable.
03:44 C'était de diffuser ces informations-là de manière très régulière aussi.
03:48 Il faut utiliser aussi les moyens qu'ont mis en place l'État,
03:50 qui est le FR Alert, ces systèmes de SMS qui ont été adressés à la population
03:54 à un moment donné, à un moment bien précis,
03:56 pour considérer l'État, on va dire, pas d'urgence,
03:59 mais oui, d'urgence, on peut le dire, d'une alerte rouge
04:02 et d'une vigilance rouge qui a été placée à un curseur,
04:04 qui a permis de considérer que les populations devaient se protéger par eux-mêmes
04:08 en restant chez soi et de surtout ne pas bouger.
04:10 Donc effectivement, de ce côté-là, l'information a été redoutable.
04:14 Les réseaux sociaux sont là aussi pour pallier à ce système-là.
04:17 Aujourd'hui, on travaille beaucoup avec d'autres sociétés
04:18 parce qu'on a une fracture numérique aussi.
04:20 Donc on travaille avec Meta actuellement pour savoir
04:22 comment essayer de capter la jeunesse aujourd'hui,
04:24 de l'amener sur un cheminement progressif vers une culture de risque
04:28 qui doit être incrémentée aujourd'hui chez tout un chacun en tant que concitoyens,
04:31 parce que c'est ça qui fait aussi la résilience de notre territoire,
04:34 c'est comment s'adapter face aux enjeux qui sont aujourd'hui,
04:36 le 1er janvier au 31 décembre.
04:37 - Alors, vous parliez de ces SMS qui ont été envoyés aux habitants.
04:42 Hier soir, nous avions en ligne Anaïc, qui habite dans les Côtes d'Armor
04:47 et qui était en train de se préparer, qui avait reçu ce message d'avertissement,
04:52 qui avait tout mis de côté et qui avait même mis de côté des bougies au cas où.
04:58 Et je voulais absolument qu'on reprenne des nouvelles d'Anaïc.
05:01 Bonsoir Anaïc.
05:02 - Bonsoir.
05:03 - Alors, comment ça va 24 heures après ?
05:06 Racontez-nous comment ça s'est passé chez vous.
05:08 - Alors, ça va bien ce soir.
05:10 Donc on est toujours sans électricité.
05:12 - Ah, vous êtes dans le noir.
05:14 - Oui, on a un gros problème sur le secteur,
05:17 donc on ne sera pas dépanné avant demain.
05:19 Je pense qu'on a un câble de 20 000 volts qui est dans le coin, par là.
05:23 Donc ce n'est pas pour ce soir, l'électricité.
05:27 Alors, comment ça s'est passé ?
05:28 Au cœur de la nuit, au cœur de la tempête, on va dire entre 3h et 6h,
05:33 on devait être à 150, 160 sans doute.
05:38 C'était assez angoissant.
05:40 - Vous n'avez pas beaucoup dormi, j'imagine.
05:43 - Non, d'entendre ce vent et de ne pas savoir ce qui se passait dehors.
05:46 Évidemment, il faisait nuit.
05:47 Donc hâte d'ouvrir les volets ce matin vers 8h pour constater ce qui se passait.
05:53 Et puis du coup, c'est moins angoissant.
05:54 Ça continuait, mais comme on le voyait, l'angoisse était quand même moins importante.
06:01 Donc on a dû atteindre les 165, 170 sur l'Agnon, sur le secteur.
06:06 - Pas trop de dégâts chez vous ?
06:08 - Non, chez nous, non, ça va.
06:10 Une branche de chêne, un mimosa, enfin voilà.
06:12 Il y avait quelques ardoises à surveiller, mais chez nous, ça a été bon.
06:18 Par contre, toute la journée, ça a été vent, on continue, pluie, un temps à ne pas
06:23 mettre un écureuil dehors, ça c'est certain.
06:27 Et maintenant, c'est un peu plus calme.
06:29 - Bon, écoutez, je suis heureuse de le savoir et je voulais vraiment qu'on reprenne de vos
06:33 nouvelles.
06:34 Merci et je vous souhaite une très bonne soirée.
06:35 - En tout cas, je voulais rebondir ce que vous disiez tout à l'heure avec votre intervenant.
06:39 Les SMS de vigilance, tout ça, l'information a été au top pour nous prévenir.
06:44 - Ah bah écoutez, Eric Brocardi, vous serez très heureux d'entendre ça.
06:48 Donc chez Anaïck, dans les Côtes d'Armor, la tempête est passée.
06:51 Elle parlait d'un câble de 20 000 volts.
06:56 J'imagine qu'il y a des mesures de sécurité très importantes à prendre maintenant que
07:00 la tempête est passée.
07:01 - Dans ce cadre-là, vous avez toujours au niveau et autour du préfet, dans ce genre
07:05 de situation, ce qu'on appelle un centre opérationnel départemental qui est organisé.
07:09 De manière à pouvoir donner les bonnes instructions et d'avoir autour du préfet les acteurs
07:14 essentiels pour 1) la remise en état de la circulation, 2) pouvoir permettre de fluidifier
07:20 le retour à l'énergie correctement, de faire un état des lieux par rapport à toutes ces
07:23 infrastructures énergétiques.
07:25 Le sujet aussi, c'est la sécurité des établissements publics.
07:28 Le sujet aussi, c'est comment on va actionner l'ensemble des forces de sécurité intérieure
07:32 sur le domaine routier pour permettre de fluidifier la circulation.
07:36 Et puis évidemment, et avant tout, la force des secours.
07:39 Donc tous ces acteurs qui sont réunis autour de la table avec les associations à gré de
07:42 sécurité civile vont permettre d'être coordonnés et d'avoir des objectifs bien précis dans
07:47 leur domaine qui est extrêmement spécifique.
07:49 Donc lorsqu'aujourd'hui, on constate toute une ordre de véhicules d'Enedis ou autres
07:55 qui circulent sur les routes pour aller vers les zones qui potentiellement peuvent être
07:58 sinistrées, ça veut dire qu'on est déjà dans une démarche de résilience, on est déjà
08:02 dans une remarche de remise en état de territoire.
08:04 Ce qui veut dire qu'on adopte aussi, il faut le dire, une stratégie opérationnelle que
08:08 l'on voit l'habitude chez les pompiers dans d'autres structures et qui fonctionne, c'est
08:11 la gestion de crise.
08:12 Mais avant la gestion de crise, il y a la gestion et la préparation à un événement
08:16 avant qu'il ne se transforme en crise.
08:17 Et là, je pense qu'aujourd'hui, avec les moyens de prévention, les moyens d'information
08:21 et en même temps les moyens opérationnels qui ont été mis en œuvre, ça a été un
08:24 bon matelas qui a amorti l'ensemble des événements, ce qui a permis de limiter quand même les
08:30 dégâts et c'est une félicitation à l'ensemble des maires qui ont été à l'œuvre, qui
08:34 ont mouillé la chemise, l'ensemble des agents et l'ensemble des apports pompiers, bien
08:37 évidemment.
08:38 - Alors ça tombe bien que vous parliez de maires parce que je voudrais qu'on prenne
08:41 en ligne l'adjoint au maire de Calais, Emmanuel Ajus.
08:44 Bonsoir.
08:45 - Oui, bonsoir madame.
08:46 - Alors, on entendait Éric Brocardi féliciter l'action des mairies.
08:52 Comment ça s'est passé à Calais ?
08:54 - On va écouter, ça s'est passé assez brutalement comme d'autres collectivités sur d'autres
09:00 territoires.
09:01 On a essuyé des rafales de vent assez impressionnantes à hauteur de 100 ou 120 km/h.
09:07 Je crois que le plus terrible a été enregistré sur la pointe du Grenier à 150 km/h environ,
09:14 avec des précipitations de la pluie toute la journée, des centaines d'interventions
09:18 qui ont été aussi recensées sur l'ensemble de Calais, avec une bonne moitié qui ont
09:23 été d'ores et déjà solutionnées ou presque.
09:27 Bien sûr, tout au long des heures et des jours qui suivront, d'autres choses seront
09:32 solutionnées puisqu'on découvre au fur et à mesure quand même, avec des chutes d'arbres,
09:37 des fuites assez impressionnantes dans certains bâtiments, des coupures de courant et puis
09:41 aussi quelques relogements.
09:42 On a dû reloger aussi quelques personnes, mais nous avions en quelque sorte préparé
09:47 un petit peu la journée avec une suprase, avec des consignes très claires qui avaient
09:53 été données par le maire de Calais, notamment auprès de ses services et de ses équipes,
09:57 pour faire en sorte de pallier à ces problèmes.
09:59 Mais vraiment du vent assez impressionnant avec des rafales extrêmement violentes, même
10:06 si sur le littoral calaisien on a l'habitude du vent quand même.
10:10 On est en bord de mer, on a une ville maritime, mais assez effrayant quand même par endroits.
10:15 Donc c'était bien une tempête exceptionnelle et on entend aussi ce que vous dites, l'importance
10:20 de la prévention qui a permis sans doute d'éviter un bilan plus grave.
10:25 On va prendre Patricia qui nous appelle de Seine-Maritime.
10:27 Bonsoir Patricia.
10:28 Bonjour.
10:29 Est-ce que ça souffle toujours chez vous ?
10:31 Non, ça s'est calmé.
10:32 Plus beaucoup, ça s'est bien calmé.
10:33 Ça a soufflé.
10:34 Des rafales de 90-100 km/h, nous sommes quand même à l'intérieur des terres et nous
10:43 avons déjà connu cela.
10:45 Je pense que les gens du littoral ont beaucoup souffert effectivement.
10:49 Je pense que les chaînes de radio, de télévision ont bien donné l'alerte, ont bien dit aux
10:58 gens d'être vigilants, d'être prudents, ont bien mis en éveil la sécurité.
11:06 Et puis les gens doivent être responsables, ne pas sortir, ne pas aller se promener en
11:09 bord de mer lorsqu'il se passe des intempéries pareilles.
11:13 Mais nous ici en Seine-Maritime, où j'habite à Énouville, tout s'est bien calmé.
11:20 Il n'y a pas eu de grosses tempêtes.
11:22 On a connu plus grosses tempêtes que ça.
11:25 Bon, écoutez, prenez soin de vous, passez une très bonne soirée et merci de votre
11:30 appel.
11:31 Alors la tempête est en train de s'éloigner, Eric Brocardi, mais est-ce qu'il y a encore
11:35 des mesures de prudence à conseiller à nos auditeurs ?
11:39 Il y a encore des départements qui sont en vigilance orange.
11:41 Il ne faut pas minimiser ce risque-là.
11:43 Il y a aussi des départements en vigilance jaune.
11:45 Il ne faut pas minimiser cela non plus.
11:47 L'idéal, c'est de retrouver une carte avec une totalité verte en termes de vigilance
11:52 qui pourrait permettre de reprendre une vie sans souci particulier.
11:56 Ce que l'on veut dire, c'est qu'on a rétrogradé petit à petit, grâce à la vigilance de
12:02 Météo France, sur des seuils un peu plus cohérents avec ce qu'il en est sur la réalité
12:09 du terrain.
12:10 C'est une évidence même, ce qui va permettre à un moment donné de pouvoir soulager aussi
12:13 en termes de pression, on va dire anxiogène, sur la population.
12:17 Mais néanmoins, la vigilance orange, c'est comme sur la route.
12:20 On ralentit son activité pour justement être sûr qu'il ne nous arrivera rien.
12:26 Ce sont des conseils de prévention.
12:27 En vigilance jaune, il faut toujours garder un oeil quand même averti sur les bulletins
12:31 météo.
12:32 Cela doit faire partie aujourd'hui des moments réflexes qu'on doit avoir sur son téléphone
12:36 portable, de voir s'il n'y a pas une alerte qui risque d'arriver à tout instant.
12:40 Cela fait partie des notifications obligatoires qu'on devrait avoir au creux de sa main.
12:43 - Je vous remercie beaucoup Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération Nationale des
12:48 Pompiers.
12:49 Merci d'être venu nous donner vos conseils précieux.

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