LFI récupère la Commission des Affaires économiques, la CRS 81 à Cavaillon après l'incendie de voitures de police : L’Heure des Pros du 10/10/2024

  • hier

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce jeudi, il revient sur l'abstention des Républicains entre les Macronistes et LFI qui a permis à la France insoumise d'obtenir la présidence de la Commission des Affaires financières. Il revient ensuite sur l'arrivée de la CRS 81 à Cavaillon pour renforcer la présence policière après l'incendie volontaire de voitures de police devant le commissariat.
Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros, ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:09C'était en 1989, il y a 35 ans que l'islam entre pour la première fois dans l'espace public.
00:18A Creil, dans l'Oise, cette année-là, le proviseur du collège Gabriel Avez exclut trois jeunes élèves, Leyla, Fatima et Samira.
00:26Elles refusent d'ôter le foulard qui couvre leurs cheveux en classe.
00:30L'islam, je l'ai dit pour la première fois, entre dans la société française à travers une revendication communautaire, identitaire, religieuse.
00:39Personne, à l'époque, analyse cette demande comme une soumission des mœurs françaises à une influence musulmane.
00:47Le fait qu'un enfant arrive avec un foulard ne doit pas être un motif pour l'exclure de la classe, réagit Lionel Jospin.
00:53Malek Bouty, alors vice-président de SOS Racisme, trouve scandaleux que l'on puisse, au nom de la laïcité,
01:02intervenir ainsi dans la vie privée des gens, malmener les convictions personnelles.
01:07Daniel Mitterrand, l'épouse du président de la République, défend le respect des traditions et demande que les filles voilées soient acceptées à l'école.
01:16« Venez comme vous êtes » est alors la règle.
01:19Comment expliquer aujourd'hui à des jeunes gens le contraire de ce qui fut la doxa depuis la fin des années 70 ?
01:25Vos différences sont une chance, votre singularité est un atout.
01:30Le 2 novembre 1989, Elisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut notamment, lance un appel à la lune du Nouvel Observateur.
01:40« Ne capitulons pas » est-il écrit.
01:43« Et de poursuivre, il faut que les élèves aient le plaisir d'oublier leur communauté d'origine
01:49et de penser à autre chose que ce qu'ils sont pour pouvoir penser par eux-mêmes. »
01:56Elisabeth Badinter et ses amis avaient tout vu, tout dit, tout compris.
02:0135 ans plus tard, les revendications identitaires sont toujours plus nombreuses.
02:05Elles traduisent l'échec de l'intégration.
02:08Une nouvelle France est née.
02:10Elles possèdent d'autres coutumes.
02:12Elles racontent une autre histoire.
02:14Appelons ça la société multiculturelle.
02:17Pour le meilleur ou pour le pire, l'avenir le dira.
02:22Il est 9h02, Shana Loustau.
02:269h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:36Bonjour Pascale, bonjour à tous.
02:40Les cours devraient reprendre ce matin au lycée Sévigné de Tourcoing.
02:43La ministre de l'Éducation nationale est attendue sur place d'une minute à l'autre.
02:47Anne Jeuntet vient apporter son soutien aux professeurs de l'établissement
02:51après l'agression de leurs collègues par une élève qui refusait de retirer son voile.
02:55La jeune femme de 18 ans sera jugée le 11 décembre prochain.
02:59Bruno Retailleau veut durcir.
03:01Les règles et régulariser les sans-papiers, au compte-gouttes dans le Parisien.
03:05Ce matin, le ministre de l'Intérieur dit vouloir mettre fin à la circulaire Vale.
03:10Cette circulaire qui permettrait de régulariser 30 000 clandestins chaque année
03:14pour des raisons familiales ou professionnelles.
03:16Et puis Bruno Retailleau propose d'avoir recours à des pays de transit
03:20pour les sans-papiers impossibles à renvoyer dans leurs pays d'origine,
03:23comme les Afghans par exemple.
03:25Et puis aujourd'hui, Philippine aurait eu 20 ans.
03:28Elle était née le 10 octobre 2004.
03:31Elle aurait eu 20 ans si elle n'avait pas été sauvagement tuée
03:34dans le bois de Boulogne par un homme sous OQTF.
03:37A cette occasion, ses parents publient un communiqué
03:39accompagné d'une jolie photo de leur fille.
03:41Ils se disent profondément touchés du soutien et du réconfort
03:44qu'ils ont reçus ces dernières semaines.
03:46Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:49Et on peut, merci Shana, on peut la revoir, cette photo,
03:53même si nos amis d'Europe 1 ne verront pas ce cliché
03:58que vous venez de montrer à l'instant,
04:02avec ce soleil qui se lève et qu'elle ne verra pas aujourd'hui.
04:08Nous sommes avec Sarah Salman.
04:10Bonjour, avec Philippe Bilger, avec Gauthier Lebray,
04:14avec Olivier Dartigolle et avec notre ami Gérard Carré-Rousse.
04:18Toujours intéressant de se replonger dans les archives,
04:21de voir comment les uns et les autres ont réagi.
04:23Et on en parlera avec Le Voile, parce que Le Voile a pile 35 ans.
04:26C'est ça qui est intéressant.
04:28Et c'est une fracture de la société française,
04:30fracture aussi de la gauche,
04:32parce que les gens que j'ai cités, Elisabeth Badinter,
04:34Régis Debray, Alain Finkielkraut, sont à gauche.
04:37Et c'est eux qui défendent effectivement cette école.
04:40Et la loi de 2004 à 20 ans.
04:44Mais d'abord, un mot de politique.
04:47Parce que Laurent Wauquiez a fait voter,
04:51a fait élire plus exactement,
04:53parce qu'il n'a pas voté quand même directement pour elle,
04:55une présidente des affaires économiques.
04:57La commission des affaires économiques a été redistribuée
05:01puisqu'elle a été présidée par Antoine Armand,
05:03qui, comme vous le savez, est parti à Bercy.
05:04Donc on organise une nouvelle élection.
05:06Et les Républicains voulaient récupérer la commission des affaires économiques.
05:10Et il n'y a pas eu d'accord entre Attal et Wauquiez.
05:13Donc Wauquiez, comprenant que la commission ne serait pas récupérée
05:16par le candidat LR qui s'appelle Julien Dive,
05:19il dit à son candidat, retire-toi.
05:21Et les LR, que font-ils au dernier tour entre LFI
05:26et le macroniste Stéphane Travert, ancien ministre de l'Agriculture,
05:29qui avait déjà dirigé la commission, ils s'abstiennent.
05:32Et donc, la candidate LFI aurait lui trouvé
05:35qu'elle est une alter mondialiste, elle vient d'attaque,
05:38elle est anti-nucléaire, enfin vous voyez la ligne qu'elle défend.
05:41Et donc elle va diriger la commission des affaires économiques.
05:43Elle est élue parce que les Républicains n'ont pas fait de choix
05:47et n'ont pas voté entre LFI et le macroniste.
05:50Donc grâce à cette tactique,
05:53pour que les macronistes n'aient pas la commission comme LR,
05:56eh bien c'est LFI.
05:57Ceux qui nous suivent tous les jours savent la réticence
06:00et la défiance que j'ai sur les hommes politiques.
06:03Ce matin, pour les LR, évidemment, c'est lamentable.
06:07Voilà.
06:08Si vraiment ce que vous dites est tel que ça s'est passé,
06:12Laurent Wauquiez, disons-le, il s'est retiré, il se soit abstenu.
06:15C'est lamentable.
06:17C'est lamentable.
06:19Et il ne faut rien attendre de ces gens
06:21qui préfèreront vendre la France à la France insoumise
06:24que d'avoir un accord.
06:26Ça s'appelle la politique du pire.
06:28C'est tout.
06:29Ce qu'a fait Laurent Wauquiez, c'est la politique du pire.
06:32Vous ne pouvez pas parler de ces gens, Pascal.
06:35C'est Laurent Wauquiez qui inspire.
06:38C'est une faute grave.
06:40Les LR pouvaient ne pas suivre la directive.
06:42Ils pouvaient voter pour le candidat macroniste.
06:44Vous avez déçu le courage politique à l'Assemblée.
06:47Il y a un chef et un père.
06:49Les gens sont ceux qui le font.
06:51Eh bien, M. Wauquiez préfère vendre la France à la France insoumise
06:56plutôt que pour ses petits intérêts personnels.
06:59Je ne peux pas vous dire autre chose.
07:01Je n'y peux rien.
07:03Ce que je me permettais de discuter, c'était la globalisation sur LR.
07:09Les LR ont voté pour.
07:11Ils se sont obtenus.
07:13C'est Wauquiez qui a été une catastrophe à nouveau.
07:16Les LR peuvent démissionner.
07:18Ils peuvent dire qu'ils n'ont pas d'accord avec Wauquiez.
07:20Pascal, arrêtez de souhaiter du courage.
07:22Ce n'est pas parce que vous n'avez pas de courage
07:24que les autres n'en ont pas.
07:26Il n'existe nulle part, le courage.
07:28Vous projetez votre propre caractère sur les autres.
07:31Ce n'est pas parce que vous n'avez pas de courage
07:33que les autres n'en ont pas.
07:35C'est le contraire.
07:36C'est parce que vous n'en avez pas
07:38que vous réclamez du courage des autres.
07:40Moi, j'ai toujours la possibilité.
07:43Je dis tout ce que je pense.
07:46Je n'aime pas qu'en dépassant Laurent Wauquiez,
07:52vous mettiez en cause LR en général.
07:56Juste pour terminer, Michel Barnier a ensuite appelé
07:58Gabriel Attal pour quasiment s'excuser,
08:00pour dire qu'il regrettait la situation.
08:02Il faut quand même dire que la France Insoumise
08:04a maintenant la commission des finances
08:06avec Eric Coquerel et la commission des affaires économiques.
08:08On ne peut pas critiquer en permanence
08:10la France Insoumise comme le fait Laurent Wauquiez
08:13et faire en sorte qu'elle ait un poste
08:15comme il l'a fait hier.
08:16En même temps, les macronistes y critiquent aussi
08:18mais ils s'associent avec eux entre les deux tours.
08:20Mais nous sommes sans doute d'accord.
08:22C'est Laurent Wauquiez.
08:24On ne peut pas dire que c'est un danger pour la société.
08:27C'est une menace, etc.
08:29Non, mais il n'y a pas d'intérêt général.
08:31Le cadre de la commission économique
08:33a permis à notre pays, au cours des sept dernières années,
08:35d'avoir des résultats économiques spectaculairement bons.
08:38Oui, Olivier Faldauré l'y trouvait.
08:40C'est vrai. On verra.
08:42Cette remarque n'est pas fausse.
08:44Et même placée sur le coin du consensus,
08:47cher Olivier Dardenneau.
08:49Mais vous avez parfaitement raison.
08:51Deux bons points.
08:53J'ai terminé l'émission.
08:56Pointron d'info.
08:58J'ai terminé l'émission, j'ai atteint mon objectif.
09:00A trois, vous avez une image, chers camarades.
09:02Cavaillon, dans le Vaucluse de la CRS 80,
09:05est arrivé pour lutter contre les violences urbaines dans la commune.
09:09Vous savez ce qu'il s'est passé dans la nuit de mardi à mercredi.
09:12Quatre voitures de police ont été incendiées devant le commissariat.
09:15On peut peut-être voir le sujet de Maxime Lavandier.
09:21Tout au long de la nuit, l'unité de la CRS 80
09:24empatrouille dans les rues de Cavaillon
09:26et à proximité du commissariat.
09:2824 heures après les faits,
09:30le bâtiment porte encore les stigmates de l'incendie.
09:33La façade noircie par les flammes.
09:36Déployée en renfort à la demande du préfet,
09:38cette unité d'une quarantaine d'hommes
09:40est une déclinaison de la CRS 8
09:42spécialisée dans les situations d'urgence.
09:45Il va nous permettre à la fois de mener des opérations de sécurisation
09:49et de revenir dans le secteur,
09:53de revenir à Cavaillon avec plus de monde, plus de force,
09:56pour montrer que l'action de l'État ne s'arrêtera pas.
09:59Une présence renforcée, visible jusque dans la cité du Dr M,
10:03quartier gangréné par le trafic de drogue
10:05et dont l'incendie relève probablement de représailles
10:08suite à des opérations antidrogues survenues la semaine dernière.
10:12Montrer les muscles face aux trafiquants,
10:14mais également rassurer une population traumatisée par ce sinistre.
10:18On s'est réveillés très choqués.
10:20Un ras-le-bol de cette insécurité permanente
10:23et de dire on attaque la police maintenant dans les lits.
10:25C'est choquant, de toute façon c'est choquant.
10:27Ils ne sont pas tranquilles, vous avez vu,
10:29le soir avant c'était jusqu'à 11h du soir,
10:33mais minuit on était dehors.
10:35Maintenant à 8h il n'y a plus personne.
10:37Une nouvelle unité devrait arriver dans la journée,
10:40pour supplier celle déjà en place.
10:43On en a beaucoup parlé hier, je ne sais pas ce qu'on peut dire de nouveau.
10:46Vous connaissez mon intuition, ce n'est que le début.
10:50Ça va être de pire en pire.
10:52La mexicanisation de la France et de certains quartiers est en route.
10:56Ce n'est que le début, rassurez-vous.
10:58Ce sera aux habitants de s'adapter, on le voit déjà,
11:00ils se confient de même.
11:02Ce ne sera pas les plus défavorisés, comme toujours,
11:04parce que les autres seront dans leurs beaux quartiers.
11:06Ils ont déjà déménagé, les autres.
11:08À moins que la puissance publique gagne la guerre.
11:10Vous êtes utopique.
11:12Je suis content que vous parliez de guerre, trois bons points.
11:14Vraiment, vous êtes en forme.
11:16C'est la guerre, ça s'appelle une guerre.
11:18Oui, on peut la gagner.
11:20Si on y met les moyens,
11:22de la détermination, dans la volonté.
11:24Je me souviens que des militaires ont dit
11:26la prochaine opération, elle sera sur le sol français.
11:28Oui, mais les militaires ne veulent pas.
11:30La prochaine opération,
11:32elle se fera peut-être sur le sol français,
11:34parce qu'il faudra aller en guerre.
11:36On a peut-être pas suffisamment dit
11:40que sur Cavaillan,
11:42c'est suite à un résultat très positif
11:44de la lutte contre le trafic de drogue.
11:4625 gardes à vue.
11:48Ça a été efficace.
11:50Une garde à vue, ce n'est pas une condamnation.
11:52Ça va, Salmane.
11:54Vous vous félicitez d'une garde à vue.
11:56Une garde à vue, vous pouvez ressortir
11:58comme ça, avec un rappel à la loi,
12:00avec rien. On peut faire 25 gardes à vue
12:02et comparer les dates.
12:04Il y aura des suites judiciaires.
12:06Et des sanctions exemplaires ?
12:08J'aime bien entendre Gérard Cariot,
12:10parce qu'il vient d'un pays, si j'ose dire,
12:12où parfois, on a su lutter contre cela
12:14et avec efficacité.
12:16Justement, je voudrais revenir
12:18sur votre introduction,
12:20sur votre éditorial.
12:22Tout est lié
12:24dans cette affaire.
12:26Et les 15 ans
12:28perdus
12:30par la classe politique française,
12:32la majorité de la classe politique
12:34française, gauche et droite
12:36confondues, moi, je l'ai vécu.
12:38En 1989, dans l'affaire de Creil,
12:40j'étais nouvellement
12:42à la télé, j'étais à TF1,
12:44j'étais éditorialiste du 20h.
12:46Poivre d'Arvor présente-t-elle
12:4820h ? Et j'étais tous les soirs
12:50éditorialiste. J'ai eu à commenter
12:52cette affaire de Creil.
12:54D'ailleurs, je me suis fait
12:56ressortir par TF1, leur demander
12:58la bande des commentaires
13:00que j'ai faits. J'étais
13:02pratiquement le seul
13:04analyste politique de toutes
13:06les chaînes de radio, de gauche
13:08et de droite, je dis bien de gauche et de droite
13:10confondues, qui ait pris la position
13:12que j'ai prise, qui était de dire
13:14attention, on ne peut pas accepter
13:16le proviseur de Creil a raison,
13:18on ne peut pas accepter que
13:20ses filles... J'étais y compris
13:22dans mon... À l'époque, j'étais sympathisant
13:24de gauche, j'étais plutôt rocardien.
13:26Dans ma propre
13:28cercle d'amis, on me disait
13:30mais tu es fou, c'est pas du tout...
13:32La ligne dominante
13:34et la ligne dominante qui a été exprimée
13:36par le Premier ministre, par
13:38Lionel Jospin, et ensuite par
13:40le Conseil d'État, et ensuite par tout le monde.
13:42La gauche et la droite ont été
13:44d'une incapacité
13:46à discerner
13:48ce qui allait se passer, ou bien d'une
13:50lâcheté, ou les deux à la fois.
13:52Et je me suis fait critiquer
13:54par ma propre fille de 10 ans
13:56qui me disait mais papa, pourquoi tu dis ça
13:58à la télé alors que
14:00les petites filles, elles ont le droit de mettre le voile
14:02à l'école si elles veulent. Voilà ce
14:04qu'on se disait à l'époque.
14:06On va avancer, je le dis pour
14:08Marine Lenson, et on va commencer par ce reportage
14:10d'Antenne 2 qui est présenté à l'époque
14:12par notre excellent confrère William Lémergie
14:14et Patricia Charnelet.
14:16Donc on est en octobre 89, j'avais prévu
14:18qu'on traite ça parce que ce que vous dites
14:20est évidemment passionnant.
14:22Et parce qu'il n'y a qu'un homme, d'une certaine manière,
14:24qui n'a pas eu la position
14:26du reste de la classe politique,
14:28on l'écoutera tout à l'heure, mais
14:30personne, je dis, c'est la première
14:32fois que l'islam arrive dans la société française.
14:34Avec une revendication identitaire.
14:36C'est la première fois. Et j'ai envie de dire
14:38il n'en sortira plus, puisque l'islam entre
14:40et pourquoi pas d'ailleurs ?
14:42C'est une autre culture, c'est des demandes
14:44différentes. Voyez d'abord le reportage
14:46et dans ce reportage, moi j'aimerais bien
14:48savoir si cet homme est d'ailleurs toujours de ce monde,
14:50il y a le proviseur
14:52de Creil. Je voudrais
14:54vraiment qu'on l'invite et
14:56je ne sais pas s'il nous entend, ce
14:58proviseur, mais je voudrais vraiment
15:00qu'il vienne, 35
15:02ans plus tard, nous parler.
15:04Regardez ce reportage, il est formidable,
15:06on est en 89, c'est sur Antenne 2.
15:09C'est aujourd'hui un débat national en France.
15:11Au départ, quelques jeunes filles musulmanes
15:13qui portent leur foulard à l'école.
15:15Exemple, un collège de Creil dans l'Oise.
15:17Le responsable de l'établissement leur
15:19demande de le retirer
15:21dans les salles de cours. L'affaire
15:23connaît une série de rebondissements et aujourd'hui
15:25tout le monde s'en mêle, les responsables
15:27religieux et politiques.
15:29Chantal Kimmerlin est retournée ce matin
15:31à Creil. Voici son reportage.
15:33Un collège sous
15:35haute surveillance ce matin. Un collège
15:37à une direction volontairement ferme.
15:39Il faut affirmer le principe de laïcité
15:41de l'école française et veiller
15:43à la bonne marche de l'établissement.
15:47Il y a un certain volontariat
15:49attaché à la personne de ces jeunes filles.
15:51Est-ce que vous ne croyez pas
15:53qu'il serait temps
15:55de parler aussi des professeurs ?
15:57Qu'il serait temps de parler
15:59aussi du système public
16:01d'éducation qui a, je crois, son mois d'hier ?
16:03Je ne penserais
16:05pas être particulièrement ferme
16:07sur des principes
16:09qui, dans le fond, ne sont pas
16:11remis en cause par
16:13les gens sérieux car
16:15à travers l'histoire, ils ont fait la preuve
16:17qu'ils étaient le seul
16:19rempart
16:21à la barbarie et aux affrontements
16:23interculturels, interculturels,
16:25intercommunautaires,
16:27aux affrontements civils. Donc,
16:29ceci n'est remis en cause par personne.
16:31Je ne suis pas particulièrement
16:33ferme. Je fais tout simplement
16:35mon travail.
16:37Aujourd'hui, Fatima, Leila et Samira
16:39ont encore trois possibilités pour suivre
16:41les cours. Revenir au collège
16:43avec le compromis accepté.
16:45Le foulard dans les couloirs
16:47mais pas dans les cours.
16:49Demander une dérogation pour aller dans un autre collège
16:51ou alors s'inscrire
16:53à des cours par correspondance
16:55et l'éducation nationale offre de prendre
16:57en charge l'inscription financière.
16:59Après une course
17:01pour ce poursuite hors du collège,
17:03nous avons pu seulement échanger quelques mots
17:05avec Fatima, tiré derrière la porte
17:07de son appartement. Fatima
17:09nous a paru être brisé par les événements
17:11et ne comprenant plus rien,
17:13n'a rien.
17:15C'est formidable d'entendre
17:17ce que dit ce
17:19improvisé, son intelligence,
17:21sa lucidité.
17:23Et il dit les gens sérieux. En fait, c'est les politiques
17:25qui ont fait n'importe quoi.
17:27Les spécialistes, et on lira
17:29tout à l'heure quand les spécialistes, ceux qui réfléchissent
17:31un peu, pas simplement les
17:33hommes politiques qui parfois agissent sous la démagogie.
17:35Mais Elisabeth Bannater, Régis Debray,
17:37Alain Finkielkraut, j'ai
17:39l'article,
17:41la lettre qu'ils écrivent
17:43aux
17:45ministres de l'éducation nationale.
17:47On est le 2 novembre 89. Il faut que les élèves aient le plaisir
17:49d'oublier leur communauté d'origine et de penser
17:51à autre chose que ce qu'ils sont pour pouvoir
17:53penser par eux-mêmes. Si l'on veut que les professeurs
17:55puissent les y aider et l'école rester
17:57ce qu'elle est, un lieu d'émancipation,
17:59les appartenances, ne doit pas faire
18:01la loi à l'école. En autorisant de
18:03facto le foulard islamique, symbole de la
18:05soumission féminine, vous donnez un
18:07blanc sain aux pères et aux frères, c'est-à-dire
18:09au patriarcat le plus dur de la planète.
18:11En dernier ressort, ce n'est plus le respect
18:13de l'égalité des sexes et du libre-arbitre
18:15qui fait la loi en France. Et c'est
18:17Elisabeth Bannater qui écrit ça en 1989.
18:19D'un même mouvement,
18:21elle s'offre au monde de l'entreprise et aux
18:23dignitaires religieux.
18:25C'est une école à vendre.
18:27Une école asservie à la loi du milieu
18:29et au particularisme extérieur.
18:31Dans notre société, l'école est la seule
18:33institution qui soit dévolue à l'universel.
18:35C'est pourquoi les femmes
18:37et les hommes libres ne sont pas prêts
18:39à transiger sur son indépendance de principe.
18:41Mais lisez ça, il faut
18:43republier ça.
18:45Le désastre de l'éducation nationale
18:47aujourd'hui vient du fait que
18:49depuis, on a fait tout le contraire.
18:51C'est formidable cette tribune.
18:53Non, mais qu'on a introduit tout ce qu'on
18:55était à l'extérieur ou au sein de l'école.
18:57Mais le Nouvel Obs,
18:59à gauche, et je crois qu'on a vu la une
19:01du Nouvel Obs, ne capitulons pas.
19:03Je voudrais qu'on écoute ce que dit à l'époque
19:05Lionel Jospin.
19:09Alors, Lionel Jospin,
19:11ce sont des affaires difficiles parce que les avis
19:13divergent et d'ailleurs pas en fonction forcément
19:15des clivages politiques. Alors,
19:17quelle est la position du ministre de l'Éducation
19:19sur une affaire comme celle-ci ?
19:21D'abord, je voudrais quand même dire
19:23que ces affaires sont limitées.
19:25C'est-à-dire que de nombreux enfants
19:27d'immigrés
19:29ou d'origines par ailleurs
19:31confessionnelles différentes sont accueillis
19:33par les écoles et notamment par l'école publique
19:35sans problème.
19:37J'ai envie d'ajouter une deuxième chose.
19:39Je ne suis pas sûr, bon, on a posé des questions
19:41de principe, c'est sûrement utile,
19:43mais je ne suis pas sûr qu'on ait intérêt à braquer
19:45les médias à chaque fois
19:47qu'il y a une petite fille qui va avec un foulard
19:49sur la tête dans une école. J'ai l'impression qu'il faut
19:51traiter ces problèmes avec calme et avec
19:53discrétion. Si à chaque fois on en fait une affaire
19:55nationale, on ne nous aidera peut-être pas
19:57à les résoudre. L'école, en France, doit
19:59accueillir tous les enfants. L'école
20:01ne doit pas être un lieu de refus ou d'exclusion
20:03et, à mon avis, le fait
20:05qu'un enfant arrive avec un foulard ne doit pas
20:07être un motif pour l'exclure ou pour
20:09ne pas l'accepter
20:11à l'école. Et là, je vais vous proposer
20:13d'écouter Jean-Marie Le Pen. On est en
20:151989. C'est une interview qu'il donne
20:17à Pierre-Luc Séguillon. Il s'est mis
20:19hors jeu, à juste titre, par
20:21ses propos sur
20:23les chambres à gaz qu'il a qualifiés
20:25de détails de l'histoire. Donc, le paradoxe
20:27est que Le Pen est le premier artisan
20:29de la défaite du combat
20:31qu'il mène, puisqu'il ne faut surtout pas
20:33dire comme lui, au risque d'apparaître
20:35comme une proximité
20:37idéologique. Mais je vous propose
20:39d'écouter ce qu'il dit en 1989,
20:41là-dessus, à Pierre-Luc Séguillon
20:43dans une interview sur Le Voile. Écoutez.
20:45Jean-Marie Le Pen,
20:47je reviens un instant sur cette affaire
20:49du voile, que j'évoquais tout à l'heure.
20:51En quoi, à votre avis,
20:53le port du voile islamique
20:55à l'école, j'entends,
20:57altère, compromet,
20:59porte atteinte à la liberté
21:01des autres écoliers ?
21:03Je crois que ça ne se situe pas du tout sur ce plan-là.
21:05Je crois que la religion islamique
21:07est une religion qui n'a jamais
21:09réussi à s'établir
21:11de façon pacifique dans un pays chrétien.
21:13L'islam vous fait peur ?
21:15Oui, l'islam me fait peur d'abord
21:17parce qu'il est en formidable
21:19expansion démographique
21:21et en formidable tension
21:23religieuse.
21:25Et dans tout cela,
21:27rien de tout cela n'est
21:29objectivement méprisable.
21:31Mais c'est une force étrangère
21:33qui se constitue et qui est animée
21:35comme les forces en expansion
21:37d'une volonté
21:39de conquête même
21:41inconsciente, si vous voulez.
21:43Et moi, mon devoir d'homme public français,
21:45c'est de protéger la France et les Français, les Européens
21:47et l'Europe des tentatives
21:49hégémoniques qui viennent de l'extérieur.
21:51Les deux religions
21:53actuellement principales
21:55en France, du christianisme
21:57ou de l'islam,
21:59sont-elles de même valeur ou à votre avis
22:01y en a-t-il une qui a une supériorité sur l'autre ?
22:03Bien sûr que oui, il y en a une qui est
22:05chez elle ici, dans son espace
22:07historique, c'est la religion chrétienne.
22:09La religion est islamique,
22:11l'histoire en a ainsi décidé,
22:13a eu sa zone d'expansion
22:15ailleurs. Et ce qu'il faut savoir
22:17c'est qu'elles sont deux religions de nature
22:19très différentes, car il y en a une
22:21qui mêle de façon
22:23en quelque sorte inextricable
22:25le social, le politique et le religieux,
22:27c'est l'islam, et l'autre
22:29où cette séparation s'est faite
22:31peut-être même de manière excessive.
22:33Or, il faut savoir que
22:35la terre d'islam,
22:37c'est une terre sur laquelle s'applique
22:39la loi de l'islam.
22:41Et si vous acceptez de donner
22:43à l'islam
22:45les signes extérieurs de reconnaissance
22:47de la qualité
22:49de terre d'islam en Europe, à ce moment-là
22:51vous serez contraints
22:53de donner l'un après l'autre,
22:55l'une après l'autre, des concessions
22:57de plus en plus,
22:59à des exigences de plus en plus fortes
23:01pour imposer
23:03non seulement les mœurs, les coutumes,
23:05mais encore et surtout
23:07le droit civil, la façon
23:09de penser. Or, nous,
23:11nous avons droit français
23:13à nos lois, à nos mœurs.
23:15Et si des gens viennent chez nous,
23:17quelle que soit leur motivation,
23:19ils sont tous astreints
23:21comme moi je le suis quand je vais à l'étranger
23:23à respecter nos lois,
23:25nos mœurs et nos coutumes.
23:27C'est toujours...
23:29...
23:31C'est le carillon dont je dis
23:33à Thomas-Yves,
23:35il est de plus en plus fort, le carillon.
23:37Il a encore changé ?
23:39C'est pas des cloches, là, c'est des cloches.
23:41Un carillon, c'est souvent une cloche.
23:43Oui, bien sûr, mais ça a beaucoup évolué.
23:45Le carillon a beaucoup évolué, c'est possible.
23:47Thomas-Yves,
23:49il était très fort. Tout va bien ?
23:51Tout va bien, merci Pascal.
23:53On se retrouve à 11h.
23:559h30.
23:5711h.

Recommandations