Johnny Hallyday - Interview avec Florent Pagny - 1994
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00:00 (applaudissements)
00:10 (cris de la foule)
00:20 (applaudissements)
00:24 - On l'a fait, quand même.
00:26 - Quand même. On l'a appris cet après-midi.
00:28 - C'est l'après-midi.
00:30 - Tu me demandes si je suis intimidé.
00:32 - J'ai vu que t'étais intimidé.
00:34 - Comment tu veux pas être intimidé?
00:36 - Vous connaissez, vous avez chanté des chansons.
00:38 - Pas celle-là.
00:40 - En plus, il a cherché à te piéger ou j'ai rêvé?
00:42 - Non, pas du tout.
00:44 Hier soir, je lui ai dit, on va faire "Give me some loving".
00:46 Et puis, aujourd'hui, j'ai fait, on va faire "Tennessee".
00:48 Il a travaillé toute la nuit.
00:50 - J'ai travaillé "Give me some loving".
00:52 Et puis, on a fait "Tennessee".
00:54 Je lui ai dit, "Tennessee".
00:56 - Je me suis réveillé.
00:58 - Non, mais je pensais que c'était indispensable,
01:02 aujourd'hui, quand même, de chanter une chanson de Michel.
01:04 - Oui, elle est sublime, cette chanson.
01:06 - Ah bon?
01:08 - Et merci de m'avoir permis de la partager.
01:12 - Merci de m'avoir invité dans ton disque.
01:14 - On va arrêter de se remercier,
01:16 sinon on va passer en commun.
01:18 - Eh bien, merci d'être venu.
01:20 Et là, le disque de Florent Bani,
01:22 où il y a ce duo avec Johnny,
01:24 "Jamais".
01:26 Ça aussi, ça a dû le faire, quand même,
01:28 de chanter avec Johnny sur un disque.
01:30 - Oui, mais, bon, tu vois, on était plus en intimité.
01:32 On était 5-6 dans le studio.
01:34 - On était 2 dans le studio, sauf l'ingénieur.
01:36 Mais j'ai eu du mal à chanter, parce qu'il chante
01:38 vachement haut, lui.
01:40 - Mais moi, j'y suis retourné une deuxième fois,
01:42 une fois qu'il a eu chanté. Parce que j'ai écouté après,
01:44 j'ai dit, "Pagny, t'es venu en touriste, alors tu vas y retourner."
01:46 - Tu vas sentir ce que t'as dans le ventre, maintenant.
01:48 - Et il a mis la barre tellement haut, j'ai dit, "J'y retourne."
01:50 - Comment s'est passé votre première rencontre?
01:52 Je crois que c'est David Hallyday qui vous a présenté.
01:54 - Oui, c'est David. - Oui, c'est vrai, c'est David
01:56 qui nous a présenté. - Je suis arrivé chez lui, j'avais
01:58 une veste à carreaux, un pantalon à carreaux,
02:00 et il m'a regardé, il me connaissait pas, il m'a dit,
02:02 "Comment tu t'habilles comme ça?"
02:04 - Moi, je t'habille en cuir,
02:06 et depuis, ça devient en cuir.
02:08 - Bon, alors, vous avez un point commun musical,
02:12 c'est que vous avez, toi, sur ce dernier album,
02:14 et toi, Johnny, sur un précédent album,
02:16 travaillé avec Jean-Jacques Goldman. L'occasion aussi
02:18 de lui faire un quindeuil de sa vie au passage.
02:20 - Il le mérite. - Oui.
02:24 - Moi, ce soir, j'ai dit à Florent,
02:28 "Écoute, on va dîner après l'émission."
02:30 On s'est mis en mode, "Non, non, je peux pas,
02:32 j'ai rendez-vous demain matin à 10h avec Goldman,
02:34 tu connais Goldman, si jamais j'arrive en retard,
02:36 ils vont entendre dire, 'C'est la faute à Johnny.'"
02:38 - C'est vrai, j'avais le bon argument, il m'a dit,
02:40 "Ah, Goldman, alors c'est mes bras de coucher."
02:42 - T'as le droit. - Faut pas moufter.
02:44 - Comment t'es généralement dans le boulot, Johnny?
02:46 Discipliné ou au contraire...
02:48 Tu m'as dit une fois, "J'aime pas trop,
02:50 parce que j'ai l'impression de retourner à l'école."
02:52 - Non, non, quand je fais un album,
02:54 quand je suis en studio, je suis assez discipliné, oui.
02:56 - Et sur scène, quand tu répètes sur scène?
02:58 - Non, je me sens un peu plus chez moi quand je suis sur scène.
03:00 Je laisse un peu plus court à l'improvisation,
03:02 mais c'est vrai que quand on va dans un studio
03:04 qu'on doit enregistrer des chansons
03:06 qu'on connaît pas encore très bien,
03:08 c'est vrai qu'on s'applique beaucoup plus.
03:10 - C'est clair. Alors, autres passions en commun,
03:12 la moto, la voiture, la vitesse...
03:14 - La mécanique. - La mécanique, les harlés,
03:16 ça c'est évident. - Oui, je crois que c'est vrai,
03:18 avec une philosophie. - Il est un peu japonais, maintenant.
03:20 - Oui, je suis passé un peu chez les japonaises.
03:22 - Ah, t'es passé chez les japonaises? - Oui, j'avoue, j'avoue.
03:24 - Ah, d'accord. Moi, je suis toujours harlé.
03:26 - Oui, mais bon... - Toujours club?
03:28 - Toujours, toujours. - Toujours club?
03:30 - Toujours. - D'accord.
03:32 - Toujours fidèle à harlés, moi.
03:34 - Tu fais toujours un signe d'amitié aux flics
03:36 à Saint-Tropez quand tu es mal garé et qu'ils viennent mettre un BV?
03:38 - Mais sympathiquement.
03:40 (applaudissements)
03:42 - Non, non, mais je les aime bien,
03:44 ils sont sympas, enfin. - Oui.
03:46 - Si, à Saint-Tropez, ils sont sympas.
03:48 - Ils sont tous sympas, sauf un, comme ça, ils se débrouilleront.
03:50 - Sauf un, voilà. - Ils se débrouilleront,
03:52 ils se verront entre eux, après, plus tard.
03:54 Alors, Johnny a fait partie d'une bande...
03:56 C'était où? La bande de la Trinité,
03:58 quand il était môme. T'as fait partie d'une bande, toi?
04:00 - Non, mais lui, il était pas né, encore.
04:02 - Non, je sais, mais... - Non, non, moi, de la bande
04:04 de la Trinité... - Non, mais une autre,
04:06 une bande de jeunes... - Non, non, j'étais
04:08 un cowboy, moi. - C'est vrai? - Ouais. - Parce que Johnny a déjà
04:10 piqué une moto, quand même.
04:12 - Une mobylette. - Il a volé...
04:14 - Non, non, non, une Vespa. - Il a volé... - Une Vespa, voilà.
04:16 - Une Vespa, voilà. - Ben, ouais, mais... - Je comprends pas,
04:18 je comprends pas. - Mais c'est pas ça qui compte. - C'est de l'épreuve. - Tu l'as volée, quand même, la Vespa.
04:20 - Une Harley, ça ne se vole pas.
04:22 - D'accord. Pourtant, t'es mal placé pour dire ça.
04:24 (rires)
04:26 (rires)
04:28 Mais bon...
04:30 - Un peu de ronde. - Oui, ben, pardon.
04:32 (rires) - Mais bon, il y a longtemps.
04:34 - Bon, on enchaîne.
04:36 On passe à autre chose.
04:38 Parmi tous les musiciens qui ont joué avec toi
04:40 dans ta carrière, il y a quand même eu des jolis
04:42 noms et des jolies carrières qui sont venues après.
04:44 Il y a eu Michel Ponnareff, quand même, qui a été...
04:46 qui t'a accompagné au clavier,
04:48 notamment pour faire des medleys rock
04:50 à l'Olympia. - Piano. - Au piano, pardon.
04:52 - Au piano. Non électrique. - Ça ressemble
04:54 à un clavier, c'est vrai, mais c'est un piano.
04:56 - Un clavier, on a plus tendance à dire...
04:58 On parlait d'un clavier, on parlait d'un piano électrique.
05:00 C'est un vrai piano, c'est un...
05:02 - C'est pas lui qu'eux, quoi. - Ah, pardon,
05:04 je ne savais pas. - Non, mais enfin, c'est pas à peine
05:06 de penser à ce que tu me souhaites, ce que tu n'as pas.
05:08 (rires)
05:10 (acclamations)
05:12 (acclamations)
05:14 - Ah, d'accord. Mais non.
05:16 (acclamations)
05:18 Toi, c'est pas lui.
05:20 (acclamations)
05:22 - Bon, toujours, on va rester dans le piano avec eux.
05:24 Et il y avait... - On a dit qu'on parlait pas de lui.
05:26 - C'est vrai, c'est vrai. On va parler de piano.
05:28 Il y a eu aussi Gilbert Montagné,
05:30 qui s'est accompagné avant de faire sa carrière.
05:32 Il y a eu... Il y a des musiciens...
05:34 Il y a d'autres musiciens qui ont mal tourné.
05:36 Il y en a qu'on a vus, je crois, chez les Musclés, aussi.
05:38 (rires)
05:40 - Euh... - Non.
05:42 - Il n'y a pas des... - Euh...
05:44 - Non ? - On va faire autre chose.
05:46 - Tu peux parler d'Hendrix, par exemple.
05:48 - Non, mais Hendrix était un guest.
05:50 - Oui, mais enfin... - Il était carrément...
05:52 - Il ne faut pas être méchant. Il faut gagner sa vie.
05:54 - Oui, oui.
05:56 Ah, mais c'est clair, il ramasse. (rires)
05:58 - Il gagne sa vie, oui. - Ça, il ramasse grave, quand même.
06:00 Et puis, il y en a un qui t'a accompagné pendant 8 ans,
06:03 de 1966 à 1974.
06:06 Il s'est parti des Blackbirds. C'était le nom du groupe
06:08 qui t'a accompagné,
06:10 avec qui vous avez produit et composé des chansons.
06:12 - Mais depuis, il est devenu une énorme star
06:14 aux États-Unis et dans le monde entier, d'ailleurs.
06:16 Et c'est...
06:18 Ben, vous savez qui c'est ?
06:20 (acclamations) - Il est pas loin.
06:22 - Qui ça ? - Juste avant d'annoncer...
06:24 - Alors, fais gentil. On ne dit plus "Mickey".
06:26 Non, on dit "Mick Jones".
06:28 - Mick Jones.
06:30 - Alors, en même temps que l'on applaudit Florent
06:32 pour le remercier quand même d'être venu et d'avoir fait ce duo...
06:34 - Merci à vous. - Faut pas l'oublier, quand même.
06:36 - Merci, Golève.