• l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : bit.ly/radioE1
Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "Le portrait sonore de l’invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 9h, 11h, Europain Culture Média.
00:03 Ces bouteilles, elles me racontent, elles nous racontent.
00:09 Elles sont une machine à remonter le temps.
00:11 Certains c'est une chanson, d'autres un parfum, certains un paysage.
00:18 Chacun ses souvenirs, chacun son voyage.
00:21 Oui, ce sont des Madeleines de Proust.
00:24 Bon, attention, des Madeleines de Proust trempées dans le pinard, faut pas abuser non plus.
00:28 Un petit peu on se souvient, un petit peu trop et on oublie.
00:32 Oui, ce sont des machines à remonter le temps.
00:35 On trempe les lèvres, on laisse monter le bouquet et on se souvient.
00:41 Alors je me suis souvenu de l'année, de ce qu'on y a vécu,
00:45 des gens qui l'ont fait, des gens avec qui je les ai vus.
00:48 J'ai retrouvé 10 bouteilles, j'ai retrouvé 10 vins.
00:53 L'intro de votre spectacle, magnifique intro.
00:56 10 vins, vous vous racontez en 10 bouteilles de vin, François-Xavier Demaison.
01:00 10 souvenirs de votre vie pour nous faire rire, pour nous émouvoir aussi.
01:04 Mais le premier à trinquer dans votre spectacle, c'est quand même vous.
01:07 Oui, c'est vrai que je pratique l'autodérision.
01:10 Mais il faut quand on, j'ai envie de dire, quand on vend de l'humour,
01:15 il faut avoir un petit échantillon sur soi.
01:17 Il faut commencer par rire de soi.
01:20 Vous commencez par votre naissance en 1973,
01:23 célébré par un Saint-Pour-Saint qui a mal vieilli.
01:26 Oui, qui est dégueulasse.
01:28 J'adorais mon grand-père, c'est lui qui a mis en bouteille ce vin
01:33 le jour de ma naissance et je l'ai retrouvé 40 ans après.
01:37 Mais ça vieillit pas ça le Saint-Pour-Saint ?
01:39 Ça vieillit pas, je vous confirme, c'était dégueulasse.
01:42 Mais le souvenir est là, c'est-à-dire que c'est ça l'extraordinaire avec le vin,
01:46 c'est que c'est une équation à plein d'entrées.
01:48 On se souvient de l'année, des gens avec qui on les a bu,
01:51 de ce qu'on a vécu, collectivement, individuellement.
01:55 Je précise d'ailleurs qu'il n'y a pas besoin d'être un grand amateur de vin.
01:58 C'est un prétexte.
02:00 C'est vraiment un prétexte.
02:01 C'est la bande originale de ma vie en fait.
02:03 C'est comme des musiques, certains ça va être un parfum, une musique.
02:07 Moi c'est le vin.
02:09 Vous dites que le vin c'est comme les gens, il y a des gens qui vieillissent mal.
02:12 Vous venez d'avoir là 50 ans,
02:15 est-ce que vous avez l'impression de vous bonifier avec le temps ?
02:17 Je ne sais pas, il faut demander à ma femme.
02:19 Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que c'est un cap quand même.
02:23 J'ai ressenti qu'il y avait des choses que je ne voulais plus faire,
02:27 qu'il y avait des gens que je n'avais plus envie de supporter.
02:29 Vous avez fait le tri un peu ?
02:31 Oui, je crois.
02:32 La vie est trop courte pour s'emmerder avec des gens complètement dysfonctionnels.
02:35 Donc je me suis dit qu'il fallait faire le tri.
02:38 Vous racontez aussi votre premier verre de vin à 18 ans.
02:40 Vos parents avaient cassé leur tirelire pour vous emmener au Grand Véfour à Paris.
02:44 Un grand restaurant, oui.
02:46 C'est une classe.
02:47 Votre père commande une belle bouteille pour l'occasion.
02:49 J'ai bien aimé sa manière, tout en légèreté, de la goûter.
02:52 Vous pouvez nous le faire ?
02:53 Ça c'est très rare.
02:54 Vous allez voir, c'est très rare.
02:55 D'accord, si vous voulez.
02:56 Il y a un peu de visuel.
02:57 Oui, c'est vrai qu'il avait comme ça, il avait remis le verre,
03:02 il avait regardé, puis...
03:03 Tout en discrétion.
03:12 Au Grand Véfour, j'ai perdu la scène.
03:14 Mais avec une vraie expertise ou c'était pour le...
03:17 Il y avait un peu des deux.
03:19 Il y avait du sens du spectacle.
03:21 C'est comme Marcel Pagnol qui regarde son père qui pêche un poisson.
03:24 Il y a un peu de...
03:25 Je pense que moi je le prenais pour mon héros,
03:27 je me dis "mais qu'est-ce qu'il s'y connaît bien ?"
03:29 Ce n'est pas lui qui vous a rendu amateur de vin ?
03:32 C'est surtout les tournées.
03:34 Le fait de...
03:35 Le mot est bien choisi d'ailleurs.
03:37 C'est le fait d'être parti dans toutes les régions de France
03:40 avec mes spectacles, avec les films.
03:42 Quand on va présenter les films en province,
03:44 on rencontre des gens extraordinaires.
03:46 Il suffit que vous ayez un petit début de réputation,
03:49 de bon vivant, d'apprécier ça,
03:51 pour qu'à chaque fois on vous attende.
03:53 Alors vous, on vous attend !
03:55 Non, non, non, je vous en prie !
03:57 - Ça commence à venir difficile.
03:59 - On en est à la quatrième date.
04:01 Il y a du rire dans votre spectacle,
04:03 mais il y a pas mal de nostalgie aussi.
04:05 Il y a des moments d'émotion.
04:07 C'est un stand-up qui est assez cinématographique,
04:09 en fait, j'ai trouvé.
04:10 - Oui, c'est un bon compliment, effectivement.
04:12 Je suis toujours un peu à cheval
04:14 entre la scène et le cinéma.
04:16 J'essaye de créer des images,
04:18 d'embarquer les gens dans une histoire.
04:20 On rit beaucoup, je pense.
04:22 L'intro pose le cadre,
04:24 mais ensuite c'est que du rire,
04:26 avec quelques petits moments de nostalgie,
04:28 parce que vous venez de le dire, j'ai 50 ans,
04:30 donc forcément ça commence à titrer.
04:33 Ce qui se passe, c'est qu'effectivement,
04:35 j'ai plongé ma main dans la boîte à souvenirs.
04:38 C'est une Madeleine de Proust.
04:40 Donc forcément, j'ai retrouvé des gens qui ne sont plus là.
04:44 - Mais ça fera un beau film, ce spectacle.
04:46 Il serait adaptable, ce spectacle.
04:48 - Peut-être, oui, c'est vrai.
04:50 Écoutez, Anissa, vous me donnez une bonne idée.
04:52 - Elle essaie de prendre 10 %, vous en faites voir.
04:54 - Elle finance pas, elle prend juste des pourcentages.
04:56 - J'ai déjà dit mon argent qui prend 10 %,
04:58 si Anissa prend 10 %, c'est...
05:00 - Ça va devenir compliqué, cette histoire.
05:02 - Je connais un type comme ça, il filait 10 % à tout le monde,
05:04 au bout d'un moment, il est à 120 %.
05:06 - Vous êtes notre invité jusqu'à 11 h.
05:08 Dans deux minutes, on va dresser votre portrait sonore.
05:10 sonore. Thomas Hill sur Europe.