• il y a 10 mois
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Transcription
00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et ce matin Thomas vous recevez le comédien Olivier Gourmet.
00:08 Oui Olivier Gourmet qui tient le rôle d'un chef de famille, d'un docker du Havre dans la nouvelle série d'Arte de Grâce.
00:15 Ma famille est maudite et depuis toujours.
00:19 Dockers de merde.
00:20 Qu'est-ce que vous avez contre le syndicat ? Ça vous fait mal d'être des enfants de docker ou quoi ?
00:24 C'est comme si cet endroit nous avait chuté un sort.
00:26 J'ai pas besoin de toi.
00:28 Tu comprends pas comment on fait la guerre.
00:30 Si tu parles pas t'es mort.
00:31 Il va t'emmener jusqu'en enfer, tu vas tout perdre, ta femme, ta fille.
00:34 De grâce, pardonnez-moi.
00:37 Pardonnez-leur.
00:39 Le mal est le mal.
00:41 C'est ce monde.
00:43 Cette ville peut-être.
00:45 De grâce, l'histoire d'une famille du Havre qui va se déchirer après une tragédie sur fond de trafic de drogue et de secrets bien enfouis.
00:54 Pierre, votre personnage Olivier Gourmet, c'est le patriarche.
00:57 Et le jour de ses 60 ans, ses deux fils sont arrêtés pour soupçons de trafic de cocaïne.
01:03 Et là, en fait, c'est toute sa vie qui va basculer à ce moment-là.
01:05 Son monde s'écroule puisqu'il a été
01:09 leader syndicaliste, patron du syndicat des dockers,
01:12 la ville du Havre qui est très puissant, qui a beaucoup d'influence au sein même de la communauté ou Havre.
01:18 Et puis sa lutte, sa lutte c'est de nettoyer
01:22 ce problème qu'il y a dans beaucoup de ports aujourd'hui dans le monde et en Europe.
01:27 C'est le trafic de drogue et la facilité avec laquelle
01:31 certains dockers, malheureusement parce qu'ils sont dans la nécessité, c'est toujours ça encore le problème,
01:37 on ne mange pas à sa faim comme vous parliez juste auparavant sur le documentaire.
01:41 C'est que pour quelques milliers d'euros, on laisse son badge pour une entrée dans le port et un laisser-passer, etc.
01:49 Plus par nécessité que par appât.
01:52 - Je ne sais pas si les chiffres sont vrais mais ce n'est pas juste quelques milliers d'euros,
01:56 parce qu'on parle de 50 000 euros juste pour déplacer un container.
02:00 - Quand je dis milliers d'euros, ça peut être des dizaines.
02:04 - On peut comprendre qu'effectivement, il se laisse tenter.
02:08 - Voilà cet homme qui essaie de lutter contre ça, Pierre le Prieur.
02:13 Du jour au lendemain, son monde s'écroule puisque ses deux enfants.
02:16 Il va essayer évidemment, il ne va pas croire, il va essayer de mener son enquête en parallèle
02:20 pour essayer de prouver que ses enfants ne sont pas mêlés à cette histoire.
02:24 Laver l'honneur de la famille.
02:26 - Cette série est tellement réaliste qu'elle sort deux semaines après une saisie de 1700 kilos de cocaïne dans le port du Havre.
02:33 C'est vrai qu'on est dans la réalité d'un monde complexe,
02:37 et c'est vraiment un monde à part, c'est ce qu'on comprend aussi en regardant cette série.
02:41 On se rend compte que ce port qui représente une grande partie de la ville du Havre, c'est énorme.
02:45 C'est même presque plus grand que la ville du Havre.
02:48 - Oui, c'est ce que je dis dans une interview, d'ailleurs on peut s'en savoir,
02:50 c'est que je pense que le port du Havre est pratiquement aussi grand que le Havre lui-même.
02:54 Comme le port d'Anvers où on a tourné une partie du film est plus grand que la ville d'Anvers en Belgique.
02:59 - Et on sent que vous aimez jouer dans des fictions comme ça, qui sont ancrées dans la réalité,
03:04 qui décortiquent un peu le quotidien des gens.
03:06 C'est ça la force de cette série ?
03:08 - Oui, je pense que je continue à me battre là-dessus,
03:10 mais c'est d'abord une question de plaisir d'acteur de me frotter à des personnages
03:16 où l'âme humaine est scrutée de manière assez réaliste,
03:19 même si après on glisse sur un autre genre, ça m'arrive de faire des films de genre.
03:24 Mais voilà, et surtout quand c'est ancré dans une certaine réalité,
03:28 ça me permet de parler du monde, ça nous permet de parler du monde, de sensibiliser.
03:33 Et je pense que la culture, le cinéma, le théâtre, c'est une part aussi importante de la culture,
03:38 c'est de sensibiliser les gens et de ramener les gens peut-être à quelque chose de commun,
03:44 un univers commun, une responsabilité commune, un regard commun, une solidarité commune.
03:50 - Vraiment, je vous invite à regarder cette série parce qu'elle a une couleur,
03:53 une ambiance qui est très particulière.
03:54 Je ne sais pas si vous l'aviez sentie d'ailleurs dès la lecture du scénario,
03:57 est-ce que ça on arrive à le voir ?
03:58 Parce que je me dis que ça ne doit pas être évident de retranscrire ça avec des mots,
04:02 c'est un ton qui est très particulier quand même.
04:04 - Il y a une vraie densité quand on lit les six épisodes directement,
04:11 on peut quand même éplucher déjà les personnages et se rendre compte de la qualité,
04:17 on va dire entre guillemets psychologique des personnages,
04:19 de leur palette et des couleurs, des sujets que ça brasse.
04:24 Et puis après il y a la rencontre avec le réalisateur
04:26 et qu'il vous parle de sa façon dont il voit à la fois l'esthétique de la série,
04:30 comment ça va être filmé, etc.
04:32 Parce que ça apporte, Vincent Malfordonat aussi apporte sa patte de réalisateur
04:37 et avec le chef opérateur une lumière qui est magnifique.
04:43 - Mais c'est surtout, on a la sensation de pénétrer un endroit qui est interdit au grand public.
04:47 Personne ne connaît l'univers des docs, personne n'y connaît l'univers des dockers
04:51 et surtout la drogue.
04:52 On en parle dans les médias comme une drogue qui gangrène les cités
04:57 mais jamais par là où elle arrive.
04:59 Alors que c'est là qu'elle est concentrée, c'est la porte d'entrée dans le pays.
05:02 - C'est la porte d'entrée, exactement.
05:04 - Et vous avez rencontré des dockers pour interpréter Pierre, pour comprendre ce monde-là ?
05:08 - Non, non, non.
05:10 Quelque part malheureusement parce que j'aime rencontrer les gens.
05:15 Mais comme le film n'est pas un documentaire non plus sur un docker,
05:18 comme vous le disiez, sur une famille qui est confrontée à sa fatalité, à son destin,
05:24 plus que, même si le film évidemment est dans les docs,
05:28 ce n'est pas un documentaire sur la profession de docker
05:30 donc il n'y avait pas vraiment la nécessité de rencontrer.
05:32 Et puis c'est compliqué parce qu'on a dû tourner une partie envers
05:36 parce que les dockers au Havre avaient très peur,
05:39 enfin refusait, le syndicat des dockers a refusé qu'on tourne au Havre
05:44 parce qu'ils avaient peur d'être salis davantage.
05:46 Je pense que la série au bout du compte ne les salit pas du tout.
05:50 Elle explique leurs problèmes et leur réalité concrète de vie.
05:53 La production a dû se tourner vers un autre port
05:58 et on a tourné tout ce qu'il y a à l'intérieur du port en Belgique.
06:01 De grâce, c'est jeudi 8 et jeudi 15 février à 20h55 sur Arte.
06:05 Elle est disponible dès maintenant, cette série en intégralité sur arte.tv.