9h05. Cinq ans jour pour jour, et à l’heure exacte, à laquelle l’effondrement de deux immeubles a couté la vie à huit marseillais, une foule silencieuse s'est regroupée dimanche matin 5 novembre devant les lieux du drame. Une fleur ou la photo d’une victime à la main, la gorge serrée et les yeux rougis, les familles allument huit flambeaux, se recueillent et pensent à ceux qui vivaient là. Ouloume Saïd Hassani, Simona Carpignano, Marie-Emmanuelle Blanc, Taher Hedfi, Julien Lalonde, Fabien Lavieille, Pape Niasse et Cherif Zemar, morts à la rue d’Aubagne à cause du mal logement.
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00:40 -Je suis la maman de Julien.
00:42 On attend patiemment que les choses s'effacent.
00:45 Il est certain que c'est long.
00:48 Là, on parle de 5 ans.
00:52 Peut-être que le procès va durer encore quelques années.
00:56 On ne sait pas.
00:57 Mais ce qu'on veut, c'est que les personnes soient jugées
01:02 et soient définies en étant coupables, responsables.
01:06 Je veux croire que sa mort et celle des autres victimes
01:10 n'ont pas été inutiles.
01:13 Qu'on pense à lui ou aux autres victimes.
01:18 Depuis, on est plus sérieux, on s'occupe mieux du logement
01:23 et surtout, on protège les citoyens et les citoyennes.
01:26 -C'est très difficile.
01:29 Parce que c'est la 1re fois que sa maman vient.
01:32 -De la justice, c'est ça qu'on attend.
01:35 Qu'on puisse obtenir justice.
01:39 C'est ce qu'on espère.
01:41 On espère que ceux qui ont été responsables
01:44 puissent prendre en charge leur propre responsabilité
01:49 avec le même courage que nous avons pour faire face au deuil.
01:54 Parce que là, c'est même pas une vie.
01:57 C'est une non-vie pour nous.
02:00 -Mais ça ne donne pas de soulagement.
02:03 -Il n'y a pas vraiment de soulagement.
02:05 Parce qu'on ne peut pas punir quelqu'un d'autre.
02:08 -Ca n'a aucun sens. Il n'y a pas d'équilibre.
02:12 -Mieux, c'est de ne pas faire arriver les choses.
02:15 -Ce genre d'événement n'est pas lieu.
02:18 Et on n'est pas à souffrir de cela.
02:20 [Bruit de la foule]