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Les éboueurs de Bronzo ont décidé de poursuivre le mouvement de grève lancé vendredi matin en raison d’un manque d’effectifs et "d’un management brutal". Les habitants se désespèrent de voir les bennes à ordures devenir des appâts à rats.
"On mérite mieux que ça", soutient Hassan, le gérant du restaurant Timgad, situé boulevard National (3e), tandis que les ordures s’amoncellent face à lui sur tous les trottoirs du quartier. Depuis vendredi 25 octobre au matin, les éboueurs de la société Bronzo, la branche spécialisée dans l’enlèvement des déchets urbains de Véolia, ont décidé de cesser le travail dans les 3e et 14e arrondissements de Marseille pour convaincre leur employeur d’embaucher davantage, et de mettre fin à ce qu’ils appellent "un management brutal", précise Denis Ferrandino, le coordinateur national des activités de déchet pour la CFDT.

Des bennes installées en urgence
En attendant la sortie de crise, les 53 000 habitants du 3e arrondissement n’ont d’autre choix que de se débarrasser de leurs ordures ménagères dans la rue. "Je me suis déplacée moi-même pour jeter nos ordures parce que j’ai trop peur que le petit se fasse mordre par un rat", réagit Fatima, une jeune maman derrière sa poussette, qui vient de rentrer de vacances. "On a déjà connu ça, et le pire, c’est qu’on s’y est habitué. Si la grève continue, certaines personnes âgées tomberont dans les pommes à cause de l’odeur. C’est comme ça à chaque fois, ici", poursuit-elle d’un air aussi attristé que fataliste.

Du côté de la Métropole - qui gère l’enlèvement des ordures -, on assure que "le conflit entre les éboueurs du privé et leur direction est un conflit tout à fait interne à Bronzo", en attendant une sortie de crise.
Face au risque d’insalubrité dans l’espace public, l’institution a toutefois fait installer des bennes à différents endroits du quartier, prises d’assaut dès leur installation. "Ça a été le téléphone arabe le plus rapide de l’histoire", se marre Kaïs, un adolescent penché sur son téléphone, attentif à ne pas salir ses baskets neuves. Seulement, dans le 14e arrondissement - qui compte près de 60 000 habitants, Jasmine, résidente du boulevard Kraemer, assure "que les bennes supplémentaires ont été mises le lundi, alors que la grève a commencé le vendredi matin. Pendant trois jours, j’ai supporté les odeurs du local à ordures au pied de ma résidence !"

Sur le trottoir d’en face, Amélie a toute la peine du monde à se frayer un chemin. La jeune femme vient "d’apporter sa pierre à l’édifice, comme tout le monde", en référence au fragile amoncellement de poubelles éventrées par les rats au coin de sa rue. "Ce qui me dépasse, c’est que les poubelles installées en urgence sont une goutte d’eau dans l’océan : les gens ne vont jamais faire un kilomètre pour se débarrasser de leurs ordures !", s’emporte-t-elle.

Des négociations à n’en plus finir
Chez Bronzo, les salariés "sont à la table des négociations, et à l’écoute des propositions qui sont faites". Pour eux, "pas de

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