PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
Du lundi au vendredi à 17h50 sur C8.
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00:00 Vous avez 36 ans, vous êtes maman de 4 enfants,
00:03 vous êtes actuellement en conflit avec votre ex-belle-famille,
00:06 puisque vous avez perdu votre mari il y a 7 ans, je crois.
00:11 Racontez à ceux qui nous regardent, en fait, ce qui se passe.
00:15 Il y a une histoire de squats, c'est ça ?
00:17 - C'est ça.
00:18 - Qu'est-ce qu'elle vous fait, votre ex-belle-famille ?
00:20 - Elle m'a changé les verrous.
00:22 - Alors attendez, on parle de quoi exactement ?
00:23 Qu'est-ce qu'elle squatte, votre ex-belle-famille ?
00:25 - Elle squatte un mobilhome et une caravane,
00:27 et un chalet en bois, et un jour je suis montée chez moi, quoi.
00:31 Et les verrous étaient changés.
00:33 - Mais c'était... Vous habitiez dans vos soeurs chandilles ?
00:36 - Oui, oui, on vivait dedans, oui.
00:38 - Mais alors attendez, ça paraît dingue, cette histoire.
00:40 Comment on en arrive là ?
00:41 C'est-à-dire que votre ex-belle-famille vous demande de rendre ce mobilhome,
00:47 ce caravane, qu'est-ce qui se passe ?
00:48 - Ils se considèrent héritiers.
00:50 - Ah, c'est au décès de votre mari, que vous rentrez en guerre avec eux ?
00:54 - Ils se considèrent héritiers, oui.
00:55 - Et vous voulez vous mettre dehors ?
00:57 - Ah, mais ils m'ont mis dehors.
00:58 - Ah oui ?
00:59 - Je suis, moi, dehors avec 4 enfants.
01:02 Donc hébergée un peu là, un peu là, un peu là.
01:06 Sauf que la justice, elle bougeait pas, quoi.
01:09 Donc ce qui s'est passé, c'est que quand j'ai constaté
01:12 que les verrous étaient changés, j'ai appelé les forces de l'ordre.
01:15 Ils se sont déplacés et ils m'ont dit
01:17 "Madame, vous montez dans votre voiture, vous partez."
01:21 - Ça paraît dingue, cette histoire.
01:22 C'était il y a combien de temps ?
01:23 - C'était il y a 7 ans.
01:25 - Et comment vous faites depuis 7 ans avec vos 4 enfants ?
01:27 - Je suis un petit peu chez mes parents.
01:29 J'ai de la famille, heureusement, des amis.
01:32 Mais moi, ce que je veux aujourd'hui, c'est que la justice, elle bouge.
01:35 Parce qu'en dehors de ça, il y a des agressions,
01:39 des menaces, de mort, de tout.
01:42 - Quoi ?
01:43 - De tout.
01:44 - Comment ça, il y a des menaces, de mort ?
01:45 Depuis 7 ans ?
01:46 - Depuis 7 ans, oui.
01:48 - Attendez, racontez-nous, votre mari est décédé de quoi ?
01:52 Si vous me permettez.
01:53 - Il a fait un malaise cardiaque au volant.
01:54 Donc, mort inattendue.
01:55 Il avait quel âge ?
01:56 - 38 ans.
01:57 - 38 ans, malaise cardiaque au volant.
01:58 Donc, vous perdez votre mari.
01:59 Vous habitiez, vous, dans ce mobilhome ?
02:00 - Oui.
02:01 - Avec vos 4 enfants.
02:02 - Non, j'en avais que 2 à l'époque.
02:03 - Vous n'en aviez que 2 à l'époque.
02:04 - Voilà.
02:05 Donc, j'avais ma fille qui avait 3 ans et demi et mon fils qui avait 13 ans.
02:06 - D'accord.
02:07 OK.
02:08 - Donc, étant donné qu'au vu de la loi, je suis responsable légal,
02:09 je devais faire les démarches pour pouvoir récupérer notre logement.
02:10 - Et vous, vous avez fait quoi ?
02:11 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:12 - Vous avez fait quoi ?
02:33 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:47 - Vous avez fait quoi ?
02:48 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:49 - Vous avez fait quoi ?
02:50 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:51 - Vous avez fait quoi ?
02:52 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:53 - Vous avez fait quoi ?
02:54 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:55 - Vous avez fait quoi ?
02:56 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:57 - Vous avez fait quoi ?
02:58 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
02:59 - Vous avez fait quoi ?
03:00 - J'ai fait un malaise cardiaque au volant.
03:01 - Vous avez fait quoi ?
03:02 C'est de dire que c'était le père et que c'était la soeur.
03:04 - D'accord, mais alors attendez, que dit la loi ?
03:07 Ce mobilhome il appartenait à qui ?
03:08 - Il appartenait au père de mes enfants.
03:10 - Il appartenait au père ?
03:11 - De mes enfants.
03:13 Donc il y a une succession qui a été établie.
03:16 - Mais c'est vos enfants normalement.
03:17 - Mais oui !
03:18 Mais sauf que la justice, elle fait quoi aujourd'hui ?
03:22 - On a un peu du mal à comprendre,
03:23 parce que j'imagine que vous avez pris un avocat peut-être ?
03:25 Vous avez pris des conseils ?
03:27 - Ah ! Mais il y a un avocat.
03:29 Ils ont été condamnés par le tribunal.
03:31 Je ne peux vous dire même mieux que ça.
03:32 Ils ont été condamnés, ils ont fait appel de la décision.
03:35 Et la condamnation a été confirmée.
03:38 Ils ont été condamnés.
03:39 - Et c'était quoi la condamnation ?
03:41 - La condamnation, ça a été déjà le vol des bijoux de famille, etc.
03:46 Donc ils ont été condamnés à les rembourser en biens ou en nature.
03:49 Mais comme ils les avaient vendus,
03:50 parce qu'en plus de ça, ils vendent les biens.
03:52 Ils vendent tout quoi.
03:53 - Bon, alors on va revenir juste à une chose.
03:55 Donc la justice, quand est-ce qu'il y a eu ce procès ?
03:58 - C'était 2019, je crois.
04:00 - 2019, le procès.
04:01 Votre mari est décédé quand ?
04:03 - En 2016.
04:04 - En 2016.
04:05 Donc vous avez déjà attendu avant que la justice...
04:07 - Voilà.
04:08 - ...rende...
04:09 - Oui, parce que le problème, c'est que si vous intervenez vous-même,
04:12 vous êtes hors la loi, c'est vous qui êtes pénalisé après.
04:15 - Le jour où vous vous rendez compte et que vous rentrez chez vous avec vos enfants,
04:18 ça se passe comment ?
04:19 Vous rentrez chez vous avec vos enfants, vous mettez la clé dans la porte, ça ne marche plus ?
04:22 - Eh bien, on vous dit de partir.
04:24 Donc moi, c'est là où j'ai appelé les forces de l'ordre.
04:26 Mais les forces de l'ordre, au lieu de leur dire "mais attendez, vous n'êtes pas chez vous",
04:31 ils m'ont dit "Madame, vous partez. Vous prenez vos enfants, vous partez".
04:35 - Mais pourquoi les forces de l'ordre vous disent qu'on ne comprend pas ?
04:38 - Parce qu'ils ne font pas leur travail, tout simplement.
04:40 Il y a une négligence des forces de l'ordre qui est énorme.
04:44 - Ça paraît quand même un peu surprenant.
04:46 Les forces de l'ordre vous disent "vous n'êtes pas chez vous" alors que...
04:48 - Non, on ne m'a pas dit que je n'étais pas chez moi.
04:50 On m'a dit "écoutez, Madame, il faut entamer une procédure et vous verrez à ce moment-là avec le parquet".
04:55 Sauf que ça fait 7 ans, moi.
04:57 - Est-ce que vous avez pu récupérer, parce que vous avez vos affaires, on est d'accord ?
05:01 - Rien, ils ont tout vendu. Il y a des constat ducier qui ont été établis.
05:05 Parce que moi, j'ai fait établir des constat ducier.
05:07 Mais là, encore une fois, ça ne dérange personne.
05:11 - C'est-à-dire que vous n'aviez rien avec vous ?
05:13 - Ah non, même les doudous de ma fille qui avait 3 ans et demi, je ne les avais pas.
05:16 Même la poussette de ma fille.
05:18 - C'est horrible.
05:20 - C'est horrible, mais bon, il y a combien de gens dans ce cas-là, aujourd'hui ?
05:24 - Combien de personnes ?
05:25 - Vous êtes allé voir, j'imagine que vous êtes retourné vers votre avocat.
05:27 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Mettre ton aile d'anneau, c'est là que vous intervenez.
05:30 L'histoire de Nelly, elle est hallucinante.
05:32 Et effectivement, ça peut concerner des téléspectateurs qui nous regardent.
05:37 Ça paraît dingue. Normalement, c'est les enfants qui sont héritiers.
05:40 Elle est responsable légale des enfants.
05:43 Enfin, il n'y a aucune raison de mettre ses enfants à la porte.
05:45 On est d'accord, légalement.
05:47 - Cette affaire, elle est vraiment folle.
05:49 Déjà, c'est vrai que ça concerne des milliers de personnes, cette histoire de squat.
05:53 Et là, on est dans un cas très particulier.
05:55 Déjà, pour résoudre les problèmes, c'est clair qu'il faut dire que ce mobilhome appartient aux enfants,
06:01 puisque ce sont les héritiers.
06:02 Même s'il défend à des frères des ascendants, quand il y a des enfants, ils s'héritent.
06:06 Donc, il n'y a pas de souci par rapport à la propriété de cette maison.
06:09 Ensuite, il faut expliquer aussi, parce qu'on peut dire, oui, j'ai vu aussi que ce n'était pas quelque chose en dur.
06:13 Non, même un mobilhome est considéré comme un local à usage d'habitation, comme la nouvelle loi.
06:16 Donc, il n'y a pas de problème de ce côté-là.
06:18 Après, elle a fait ce qu'il fallait faire.
06:19 C'est ça qui est étonnant.
06:20 C'est qu'ils sont entrés par voie de fait.
06:23 Apparemment, ils ont changé les serrures.
06:24 Donc, ils ont vraiment squaté, selon les dires de Nelly.
06:27 Elle a appelé la police.
06:28 Et c'est là où je ne comprends pas ce qui a pu se passer il y a quelques années.
06:31 Normalement, lorsque vous êtes dans ce qu'on appelle la flagrance,
06:33 donc en fait, vous êtes squaté immédiatement, vous appelez la police, bon réflexe,
06:37 et là, vous déposez plainte pour que vous laissez son domicile.
06:39 Et normalement, ça se règle tout de suite.
06:40 On est dans les 48 heures, qui en fait, est un délai, mais qui est un peu plus long aujourd'hui.
06:44 Et donc, on doit agir.
06:45 La police doit agir immédiatement.
06:46 Et là, il y a une étape que je ne m'explique pas.
06:49 Je ne suis pas dans ce dossier, mais c'est vrai que c'est assez étonnant
06:51 de savoir qu'il n'y a pas eu de réaction à ce moment-là,
06:53 puisqu'elle a fait a priori ce qu'il fallait faire.
06:55 - Qu'est-ce qu'elle peut faire maintenant ?
06:56 Forte de ce conseil, ça fait 7 ans que ça dure.
06:58 Comment peut-elle récupérer son bien ?
07:00 - Et puis, sans compter ça, moi, j'ai écrit à tout le monde.
07:03 Au parquet, au procureur.
07:05 - Mais qu'est-ce qu'ils vous répondent ?
07:06 - Même au gouvernement, j'ai écrit.
07:08 On ne m'a jamais répondu.
07:10 Ils ne vous répondent pas.
07:11 Ils ne vous répondent même pas.
07:13 - Qu'est-ce qu'on peut faire, Maître ?
07:16 Passer peut-être par un avocat, c'est ça ?
07:18 - Oui, prendre un avocat, ça me paraît évident.
07:21 - Sans un avocat, peut-être.
07:22 - Mais non, puisqu'ils ont déjà été condamnés.
07:24 Ils ont déjà été condamnés.
07:25 - Oui, mais pour faire appliquer la loi, après.
07:27 - Oui, mais pour faire appliquer la loi,
07:29 il faudrait déjà que le préfet se décide.
07:31 - Alors, c'est le préfet.
07:32 Ça vient du préfet.
07:33 - Parce qu'en fait, il faut comprendre qu'il y a une nouvelle loi.
07:35 On en a parlé souvent, même ici.
07:37 J'ai écouté cette semaine, qui est passée le 21 juillet dernier.
07:39 Donc, c'est tout récent.
07:40 Ça s'appelle la loi anti-squat.
07:41 Il y a beaucoup de problèmes, par le passé,
07:43 de personnes qui se faisaient squatter, soit par une voie de fait,
07:46 soit par des locataires qui ne payaient plus et qui ne partaient pas.
07:49 Parce qu'il y a deux types de squat.
07:51 Il y a les squatteurs qui rentrent par menace, contrainte ou voie de fait.
07:54 Apparemment, c'est le cas de Nelly.
07:55 Et puis, il y a ce qu'on considère comme squatteurs,
07:57 mais ils sont rentrés avec un bail.
07:59 Ils n'ont arrêté de payer.
08:00 Ils ont leur contrat résilié.
08:02 Il fallait qu'ils partent. Ils ne sont pas partis.
08:03 Eux aussi, ce sont des squatteurs par rapport à la nouvelle loi.
08:05 Donc, quelle est normalement la démarche pour ceux qui nous regardent,
08:07 qui ont ce souci-là ?
08:08 Quand on se fait squatter, on appelle la police, d'abord.
08:11 On doit ensuite prouver qu'on est bien le propriétaire des biens.
08:14 Donc, titre de propriété.
08:16 Là, il y a une succession qui a été réglée, des attestations.
08:19 Ensuite, on demande à un policier de venir constater que la maison est occupée.
08:22 Et puis, on saisit le préfet pour dire, voilà,
08:24 vous allez mettre en demeure ces gens-là de partir.
08:26 Et puis, s'ils ne partent pas, ils expulsent.
08:28 Ça, c'est le cheminement.
08:29 Donc là, il y a apparemment eu un jugement.
08:31 Je ne sais pas si c'était un jugement d'expulsion qui a été rendu.
08:34 Non.
08:35 Non. Alors, c'est pour ça.
08:36 Parce que sinon, ce n'était pas possible que ça dure aussi longtemps.
08:38 Ce qu'il faudrait voir, c'est pourquoi il n'y a pas dans cette affaire
08:41 un jugement d'expulsion, et qui aurait donc été appliqué.
08:45 Et pendant des années, c'est juste impossible.
08:47 C'est vrai que c'est long, la justice, on le dit tous les jours.
08:49 Mais avec la nouvelle loi, c'est quand même plus rapide.
08:51 Normalement, on agit efficacement.
08:53 Mais Nelly, qu'est-ce qu'il vous dit votre avocat ?
08:55 Pourquoi il n'y a pas eu d'ordonnance d'expulsion ?
08:56 Il voulait expliquer ça.
08:57 Donc, mon avocat m'a refait déposer une plainte au mois d'août.
09:00 Parce que si vous voulez, le papa, donc le grand-père, est décédé.
09:04 Donc, c'est la fille restante qui a repris le relais.
09:08 Donc, il m'a dit que c'était une nouvelle violation de domicile.
09:11 Et là, normalement, ils doivent être réentenus, etc.
09:16 Mais c'est le genre de personnes qui sont convoquées,
09:19 ils n'ont pas envie de répondre à l'officier de police.
09:21 Ils se lèvent, ils s'en vont.
09:22 Donc, l'audition, elle ne se termine jamais, en fait.
09:24 Écoutez, mais ce n'est pas possible.
09:26 Il faut les faire venir, répondre.
09:28 Il faut aller les chercher.
09:29 Pourquoi les fangeurs ne t'en viennent pas ?
09:32 Il y a un imbriglio de faits délictueux.
09:35 Il y a des plaintes pour des menaces, des vols.
09:37 Il y a plusieurs squatteurs qui se sont apparemment succédés,
09:40 puisque ce ne sont pas les mêmes personnes.
09:41 Donc, il faut redémarrer puisqu'on ne va pas...
09:42 On redémarre à zéro.
09:44 Mais malgré tout, je ne comprends pas, effectivement, dans cette affaire,
09:47 pourquoi ça n'avance pas,
09:48 puisque même s'il y a un nouveau squatteur,
09:49 on reprend le processus que je viens d'expliquer.
09:51 La loi anti-squat est très claire.
09:53 C'est très grave, puisque maintenant, les peines ont été multipliées par trois.
09:56 C'est trois ans de prison, 45 000 euros d'amende,
09:58 lorsque c'est la résidence habituelle, et c'était le cas.
10:00 Donc, c'est impossible qu'à un moment donné, ça n'avance pas.
10:03 Alors, il y a peut-être des dossiers qui bloquent.
10:05 Il y a des moyens.
10:06 - Mais vous savez, vous avez bien une idée, Nelly.
10:07 C'est le préfet de quelle région ?
10:09 - C'est le préfet du Vaucluse.
10:11 - C'est le préfet du Vaucluse, qui ne répond pas, donc ?
10:13 - Non, mais ce n'est pas que lui qui ne répond pas.
10:15 Même le gouvernement.
10:16 J'ai même écrit à M. Macron.
10:18 Il ne me répond pas.
10:19 - Oui, bon.
10:20 - Oui, oui, oui.
10:21 - Oui, non, mais...
10:22 - Il est un peu occupé.
10:24 - Non, mais il est un peu occupé,
10:25 mais sauf que ça fait 7 ans que j'écris, moi.
10:27 - Oui, oui, je sais, je sais.
10:28 - Ce qui est sûr, ce n'est pas qu'elle cède à la tentation
10:30 de se faire justice elle-même.
10:32 - Ah non, oui, ça ne peut pas faire ça.
10:33 Vous avez tenté, Nelly, de vous faire justice vous-même ?
10:37 - Oui.
10:38 - Jamais de la vie.
10:39 - Je rappelle que c'est un délit.
10:40 Alors, c'est un peu de bande à l'envers.
10:41 On s'est dit que ça peut être tentant.
10:42 - Ah non, mais c'est tentant, bien sûr que oui.
10:43 - On a un domicile.
10:44 On ne peut pas rentrer.
10:45 - Et on va me le reprocher, à moi, par contre.
10:47 - Non, non, non, ça, c'est pas vous.
10:48 - Moi, on va me dire, madame, il y a des lois,
10:49 vous ne les appliquez pas,
10:50 donc, par contre, vous, vous allez y aller au tribunal.
10:52 - 3 ans de prison, 30 000 euros d'amende,
10:53 pour ceux qui seraient tentés,
10:54 et ça peut être une idée un peu légitime.
10:56 On a un bien, imaginez, vous payez un crédit, il est squatté.
10:59 Vous dites, mais je vais les sortir,
11:00 et puis ça sera réglé, parce que je ne vais pas attendre des mois.
11:02 Si vous faites ça, 3 ans de prison, 30 000 euros d'amende,
11:05 c'est un délit, donc, évidemment, c'est une situation qui est ubuesque,
11:09 mais jamais se faire justifier soi-même, ça, il faut vraiment le rappeler.
11:11 - On ne change pas la serrure, alors que vous, on vous la fait.
11:13 - Oui, c'est ça.
11:15 - Le problème, je suis en contrôle de Maître Toledano,
11:19 mais les 3 ans de prison et les 45 000 euros d'amende,
11:22 on sait très bien que dans la plupart des cas,
11:24 ils ne les paieront jamais et ils ne feront pas la peine de prison.
11:26 Déjà, parce que la plupart des squatteurs, c'est des sommes qu'ils n'ont pas.
11:29 - Le problème, pardon, c'est de les faire sortir avant de les condamner.
11:33 Il faut les faire juste sortir.
11:35 - C'est ce qui serait censé de voir leur faire peur.
11:37 - Le problème, c'est que la prison en France, ça explose.
11:39 La plupart des pénitentiaires sont à 140-200 % de taux d'occupation,
11:42 donc on ne va pas mettre en prison des squatteurs.
11:44 Et ces gens-là le savent très bien.
11:46 - Il faudrait les faire peut-être sortir en fonction, effectivement,
11:48 de votre dossier, Francesca.
11:50 - Je sais qu'il ne faut pas, la violence, il ne faut pas,
11:52 mais à un moment donné, moi, c'est une réaction, c'est épidermique.
11:55 Je veux dire, chez nous, il n'y a pas d'histoire de squatte, encore.
11:57 [Rires]
11:58 - Venez squatter, je pense que dans les 2 minutes, vous allez repartir.
12:01 Le dernier squatte qu'on a connu encore, il a duré 2 heures.
12:03 - Ce n'est pas vrai.
12:04 - Oui, c'est ça, les gens sont revenus.
12:06 - Non, mais franchement, c'est...
12:08 - La force de... - Le pouvoir de dissuasion.
12:10 - Le pouvoir de dissuasion, oui, ça serait bien passé.
12:13 - Oui, mais j'avais juste une question.
12:15 Est-ce qu'il n'y a pas un médiateur ?
12:16 Parce que quand vous avez utilisé les voies légales
12:18 et vous avez utilisé toutes les voies possibles,
12:20 est-ce qu'on ne peut pas prendre quelqu'un
12:22 qui va essayer de leur parler directement ?
12:23 - Mais, Francesca, vous ne pouvez pas discuter avec ce genre de personnes.
12:25 - C'est ça.
12:26 - C'est des gens qui vous disent qu'ils sont patrons
12:29 et en gros, ils ont raison parce qu'on ne leur fait rien du tout,
12:32 alors qu'ils ont des casiers comme ça.
12:35 - Oui.
12:36 - Donc, au final, même les huissiers les menacent.
12:41 - Mais les huissiers sont intervenus aussi, non ?
12:43 - Oui, même les huissiers les menacent.
12:45 - Et ça ne marche pas.
12:46 - Est-ce que les huissiers se sont rendus sur place, Nelly ?
12:49 - Mais bien sûr que oui.
12:50 - Est-ce que des huissiers...
12:51 - Mais bien sûr que oui.
12:52 - Et rien, il ne s'est rien passé ?
12:53 - Mais vous ne laissez pas la porte, on vous menace.
12:54 - Ah bon ? Mais on vous menace comment, physiquement ?
12:56 - Ah non, on vous menace de mort et tout ce que vous voulez, quoi.
12:59 - Quand même.
13:00 - Oui, mais enfin, ça c'est condamnable, quand même.
13:02 - Oui, c'est condamnable, mais personne ne les condamne.
13:04 Donc, on continue.
13:05 - C'est-à-dire qu'en fait, ils sèment la terreur.
13:07 Ce que vous êtes en train de nous dire, un peu l'ex-belle-famille, là,
13:09 elles sèment la terreur, quoi, dans la région ?
13:10 - C'est ça.
13:11 - Enfin, dans le...
13:12 Elles sont connues pour semer la terreur.
13:13 - Oui, elles sont connues pour ça.
13:14 - Et du coup...
13:15 - Ah oui, oui.
13:16 - Ah bon ?
13:17 - On en est là ? Ah non, mais c'est le genre de personnes qui devraient être internées, même.
13:22 - Bon, bah écoutez...
13:23 - C'est des dangers pour la société.
13:25 - Oui, mais alors ça, j'imagine que bon...
13:27 Alors, maître Toledano ?
13:28 - Bah oui, là, c'est une affaire pénale.
13:30 Encore une fois, on est au-delà du squat.
13:32 Il y a un squat qu'il faut régler parce qu'il faut bien qu'elle retrouve son logement,
13:35 si c'est son habitation.
13:36 Et on peut pas perdurer comme ça.
13:37 Apparemment, elle est hébergée à droite à gauche.
13:39 Ça, c'est pas possible.
13:40 Et je pense que son avocat s'en occupe.
13:41 Mais il y a le volet pénal qui doit faire que ça traîne
13:43 et qu'il y a d'autres ramifications.
13:45 Moi, ce que je voudrais quand même dire ici, pour ceux qui nous écoutent,
13:48 qui sont propriétaires, il y a quand même des moyens.
13:50 Parce qu'une fois qu'on est dans cette situation, c'est galère, on le voit.
13:52 Il y a des moyens d'éviter les squats.
13:54 Des moyens tout simples.
13:55 Parce que si on agit très vite, c'est beaucoup plus simple.
13:57 Mettez déjà une alarme qui vous envoie une notification.
13:59 Si quelqu'un rentre, vous le savez tout de suite.
14:01 Si c'est pas votre ressentiment habituel, au moins, on peut voir la police tout de suite.
14:03 On en parle au voisin, au gardien, même une petite caméra à 30 euros connectée
14:07 qui envoie une notification, quelqu'un est rentré.
14:09 Et si on sait que quelqu'un est rentré tout de suite,
14:11 c'est beaucoup plus simple d'agir dans le cadre de la nouvelle loi.
14:14 Une fois qu'ils sont installés, on voit que c'est compliqué.
14:16 Bien que là, ça soit quand même une affaire qui me dépasse.
14:18 - Mais moi, ils sont rentrés à l'espace d'une heure, maître.
14:20 Les forces de l'ordre sont venues et ils ne me les ont pas sorties.
14:23 - Ça qui est étonnant.
14:24 - Une heure de temps que je suis partie avec mes enfants, je suis revenue,
14:27 je ne pourrais plus rentrer, moi.
14:28 - Et vous faites comment pour vivre les lieux aujourd'hui ?
14:30 Donc là, vous vous dites que vous vivez chez vos parents, chez des amis.
14:32 Ça fait 7 ans que vous vivez dans cette situation.
14:34 - Oui, parce qu'au final, je suis propriétaire.
14:38 Et on ne peut pas vivre dans nos biens.
14:40 Alors moi, je vais vous dire honnêtement, ce n'est même pas l'histoire du mobil-homme.
14:43 Ce serait même un château. Ce serait pareil, en fait.
14:46 C'est les valeurs sentimentales pour mes enfants. C'est tout.
14:49 - Oui, parce que c'était leur maison.
14:50 Et non seulement, ils ont perdu leur papa, mais en plus...
14:52 - Puis ils ne sont pas obligés de vivre sans, en fait.
14:55 - Oui.
14:56 Et comment vous faites ? Vous travaillez ?
14:58 - Ah oui, j'ai toujours été travailleur indépendant. Je suis à mon compte, moi. Oui, oui.
15:02 - D'accord, vous êtes à votre compte.
15:03 Et vous voulez... Enfin, vous avez la capacité vous-même de retrouver un logement pour votre famille ?
15:07 - Bien sûr que oui. Mais moi, ce que je veux aujourd'hui, c'est que la justice, elle, soit faite.
15:11 - Comment on peut...
15:12 - Je ne vois pas pourquoi, moi, j'irais me prendre un logement alors que j'en ai un.
15:17 Pour des squatteurs.
15:19 Pour des gens, par contre, qui vivent de tout et n'importe quoi.
15:23 Et que voilà. Non, je suis désolée.
15:26 - Vous ne lâchez rien. Ils vous ont menacé.
15:27 - Ah non, mais je n'irai plus...
15:28 - Est-ce qu'ils vous ont menacé, Nelly ?
15:29 - Bien sûr que oui.
15:30 - Menace de viol, d'enlèvement, même sur ma fille de 5 ans.
15:33 - C'est horrible. C'est épouvantable.
15:34 - Et avec des preuves. Ce n'est pas des "on dit". J'ai des éléments.
15:38 Avec des interdictions d'approcher parce qu'il y a eu des jugements qui n'ont pas été respectés.
15:43 Là encore, j'ai écrit au juge d'application des peines qui n'a pas révoqué la condamnation.
15:50 Alors que c'était révocable.
15:52 - Non, mais c'est... Maître Delannoye a l'impression, quand on écoute Nelly, que ça bloque à tous les étages.
15:56 - Oui, je pense qu'il y a peut-être trop d'affaires dans l'affaire.
16:00 Il faudrait peut-être se concentrer sur le problème de squat.
16:02 Et aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne suis pas certain que si ça arrivait demain matin, on serait dans cette situation-là.
16:07 Maintenant, il ne faut pas jeter la pierre sur les policiers et les préfectures qui, dans la grande majorité, font leur travail.
16:13 Mais on est bien placés ici pour savoir.
16:15 - On n'a pas tous les éléments du dossier. Vous n'avez pas tous les éléments du dossier pour essayer de comprendre.
16:18 - Il y a des choses qui sont un peu étonnantes.
16:19 Maintenant, c'est vrai que le fait aussi de médiatiser son affaire, ça va peut-être faire accélérer les choses.
16:24 - Ça va accélérer les choses.
16:25 On était venu les dernières mois pour représenter des personnes qui avaient été squatées.
16:28 On était venu chez Cyril et ça avait débloqué les situations.
16:30 Je ne sais pas si vous vous en souvenez, alors qu'il était aussi dans la difficulté.
16:33 Mais en principe, il faut quand même rassurer ceux qui nous regardent.
16:36 Même s'il y a beaucoup de squats, ça a évolué.
16:38 La loi va dans le bon sens, même si ce n'est évidemment pas suffisant,
16:42 parce que c'est juste impensable de se dire qu'on paye un crédit pour un bien qui nous appartient.
16:46 On a un squat et on doit galérer comme ça pendant des mois.
16:48 Ça, c'est juste impossible.
16:49 La loi va dans le bon sens, mais il faudrait encore, je pense, accélérer davantage.
16:52 - Et puis il y a l'autre envie aussi, la trêve hivernale.
16:54 C'est-à-dire que vous pouvez expulser, mais pas tout le temps.
16:56 - Pas pour les squatteurs.
16:57 - Pas pour les squatteurs.
16:58 - Mais faudrait-il qu'ils appliquent encore la loi.
17:00 Parce qu'au final, ils ont voté une loi qui n'applique pas.
17:03 - Est-ce qu'il n'y a pas trop de lois ?
17:06 J'ai lu par exemple que quelqu'un qui arriverait en fin de bail
17:09 et que le propriétaire souhaiterait expulser, s'il reste, il n'est pas considéré comme un squatteur.
17:13 C'est le cas ?
17:14 - Plus avec la nouvelle loi, justement, la loi anti-squat.
17:16 Considère que quelqu'un qui est rentré avec un bail,
17:18 qui ne paye plus son loyer, dont on a résilé le bail,
17:21 et qui ne part pas malgré le jugement d'expulsion,
17:23 il est considéré comme un squatteur.
17:24 Justement, la nouvelle loi est venue rajouter.
17:26 Parce qu'il y a des gens aussi qui vous disent, moi, j'ai un bail qui est faux.
17:29 Moi, je suis propriétaire, alors que c'est faux.
17:31 Tous ces gens-là, on les englobe dans la nouvelle loi pour considérer qu'ils squattent également.
17:35 - Bon, écoutez, on va suivre votre dossier.
17:38 Vous nous donnerez des nouvelles ?
17:40 - Oui, bien sûr.
17:41 - On pense aussi à vos enfants.
17:42 Ça a été une situation extrêmement compliquée.
17:44 Ça fait 7 ans que vous n'avez pas de logement, que vous attendez de récupérer.
17:48 Ce qui, légalement, revient aux enfants et vous, de fait, puisque vous êtes leur maman.
17:54 Écoutez, on va suivre ça. On vous souhaite beaucoup de courage.
17:56 Merci d'être venu. - Merci.
17:57 dans le parc.
17:58 [Musique]