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00:00 Bonjour Chris White. Bonjour, comment ça va ?
00:02 Vous parlez un peu français ?
00:04 Un petit peu.
00:05 D'accord, comme moi, je parle anglais.
00:07 Vous êtes le saxophoniste de Dire Straits, le groupe de rock britannique créé par
00:11 David et Mark Knopfler, John Isley et Peake Withers.
00:14 Dire Straits, c'est l'un des plus grands groupes de rock au monde,
00:17 avec plus de 140 millions d'albums vendus.
00:20 Sultans of Swing, Romeo and Juliet, Telegraph Road, Brother in Arms,
00:25 Money for Nothing, la liste des titres devenus des tubes planétaires et longues,
00:29 autant que la plupart d'entre eux nous accompagnent depuis plusieurs décennies.
00:33 Alors oui, ce groupe compte, fait partie de nous et peu importe où nous nous
00:37 trouvons sur la planète Terre, Dire Straits apparaît à un moment ou
00:40 un autre sur notre photo de famille ou est associé à des souvenirs de vie
00:44 à tel point que vous avez même été intronisé au Rock and Roll of Fame en 2018.
00:49 Chris White, vous êtes l'un des anciens membres de ce mythe qui a annoncé sa
00:52 dissolution il y a plus de 20 ans maintenant et vous vous êtes lancé depuis
00:56 les dernières dans la création d'un show, The Dire Straits Experience.
00:59 Ce show est de retour en 2023 avec pas moins de 15 dates en France,
01:04 parmi lesquelles il y aura l'Olympia les 19 et 21 novembre prochains.
01:08 Vous allez passer par Saint-Omer, Amiens, Le Havre, Brest, Poitiers, Bordeaux,
01:14 Lyon, Marseille, Nice, Montbélia.
01:16 Pourquoi avoir créé ce show, Chris White ?
01:21 Ça a commencé parce qu'on nous a demandé de remonter le groupe pour un
01:27 concert de charité en Angleterre.
01:30 Donc juste un concert.
01:32 Moi, je pensais que ce ne serait qu'un seul concert, mais ce concert s'est
01:36 très bien passé et des gens ont appelé après ça pour dire "Est-ce que vous
01:40 pouvez le refaire ?" Et voilà où on en est quelques années plus tard.
01:46 C'est incroyable.
01:48 Je crois qu'on a eu beaucoup de chance que ça soit passé comme ça.
01:53 Je me sens très chanceux et je suis très heureux de pouvoir jouer encore ces chansons.
01:56 Vous êtes arrivé dans le groupe en 1986.
01:59 Le groupe avait été fondé en 1977.
02:01 Il avait déjà neuf ans d'existence.
02:04 Donc c'était il y a plus de 35 ans.
02:06 Oui, les années passent vite, je vous le confirme.
02:08 Vous êtes arrivé sur la tournée Brothers in Arms avec le fameux concert du Live Aid.
02:13 Comment vous vous êtes retrouvé embarqué dans cette aventure, Chris ?
02:17 Je travaillais avec Mark Knopfler sur d'autres projets un petit peu avant,
02:23 sur certaines de ses productions, des groupes comme Aztec Camera.
02:29 Donc on a fait quelques trucs, des musiques de films,
02:33 et puis il m'a dit "il faut que tu viennes jouer dans le groupe".
02:35 Donc à la fin de 1984, j'ai commencé à répéter avec le groupe
02:39 pour la tournée Brothers in Arms.
02:43 Et puis ça a continué à partir de là.
02:45 Pourquoi le saxophone, Chris White ?
02:47 Pourquoi vous avez choisi le saxophone enfant ?
02:49 C'est une vraie question, ça.
02:51 Très bonne question.
02:53 Très jeune, je jouais du violon pendant un petit moment.
02:59 Je pouvais en jouer, mais je n'aimais pas ça, vraiment pas du tout.
03:03 Je me rappelle avoir regardé la télé un soir avec mon père
03:07 et quelqu'un est arrivé à jouer du saxophone.
03:09 Et je me suis dit "Waouh, ça c'est génial, je voudrais faire ça".
03:14 Donc je suis allé à l'école le jour d'après.
03:16 J'ai dit au prof de musique "vraiment, j'aimerais jouer du saxophone".
03:19 Et il m'a dit "je crois qu'on en a un".
03:23 Et dans un placard, dans un petit sac, un vieux sac,
03:26 il y avait un saxophone soprano.
03:29 Il m'a dit "ramène-le chez toi, vois ce que tu peux faire".
03:32 Et voilà comment ça a commencé.
03:34 En 86, d'ailleurs, Swed, c'est au sommet de sa gloire,
03:36 avec ce titre Money for Nothing,
03:39 qui deviendra la première vidéo à passer sur MTV en Angleterre.
03:43 Et avec, pour la première fois aussi, Brothers in Arms,
03:46 le premier album à être finalement figé
03:48 sur un tout nouveau support discographique qui s'appelle le CD.
03:52 Aujourd'hui, on ne l'utilise quasiment plus.
03:54 D'ailleurs, c'est assez fou.
03:55 Je voudrais que vous me parliez de cette époque, Chris White,
03:58 que vous me racontiez cette période avec cette tournée monumentale
04:01 pendant laquelle vous allez jouer dans les plus grands stades.
04:04 Vous allez jouer 13 fois à Wembley Arena
04:06 et 21 fois à l'Entertainment à Sydney.
04:08 C'est incroyable ce qui s'est passé.
04:11 - C'était vraiment incroyable.
04:14 La tournée a commencé comme n'importe quelle tournée.
04:19 Ça devait être six mois, peut-être.
04:25 Et puis, au fur et à mesure de la tournée,
04:28 l'album s'est vraiment envolé.
04:32 Et donc la tournée a été rallongée.
04:34 Nous, on a fini par jouer peut-être 16 mois,
04:38 quelque chose comme ça, dans cette tournée.
04:40 C'était vraiment un moment incroyable.
04:41 L'album a vraiment explosé, en fait.
04:47 Le public a grandi.
04:50 C'était très excitant.
04:54 Et pendant cette tour, également, il y a eu le Live Aid,
04:56 qui a beaucoup aidé.
04:59 C'était vraiment un moment incroyable pour le groupe,
05:01 pour nous tous individuellement.
05:03 - Avec Sting, d'ailleurs, qui était présent.
05:07 - Oui, avec Sting au Live Aid.
05:09 C'était une histoire assez folle.
05:10 Au total, vous allez donner...
05:13 Au total, vous allez donner 248 concerts dans 117 villes en un an.
05:18 Donc ensemble, vous allez décider de faire une pause,
05:20 plus que nécessaire, pour absorber ces touragons de succès,
05:23 l'énergie demandée par la scène et aussi par la route,
05:26 parce qu'il fallait quand même vous rendre
05:28 dans tous les endroits prévus, donc à travers le monde entier.
05:31 Vous allez d'ailleurs devenir, à la suite de cette tournée,
05:33 les plus gros vendeurs en tant que groupe de rock des années 80.
05:38 Comment vous avez vécu et survécu à ce succès planétaire ?
05:43 - It was...
05:44 On s'est bien amusés.
05:54 C'était très marrant, ce qui aide beaucoup.
05:57 Mais c'était vraiment une tournée difficile.
06:00 Il y a eu un moment dans la tournée en Europe
06:02 où on a fait quelque chose comme 36 concerts consécutifs.
06:07 Chaque soir.
06:08 Dans quelque chose comme 28-30 villes, peut-être.
06:13 Donc c'était vraiment épuisant.
06:15 Et oui, à la fin de cette tournée,
06:17 on avait tous besoin de rentrer à la maison
06:20 et recalibrer tout ça un peu.
06:22 - Est-ce que vous avez perdu pied par moment, Chris Waight,
06:23 avec tout ce succès, tout cet amour du public ?
06:27 - Peut-être, oui.
06:30 Sûrement.
06:31 Mais c'était surtout de l'excitation.
06:38 Nous, on était plutôt très jeunes à l'époque.
06:41 Donc on s'amusait surtout à voyager un peu partout dans le monde.
06:46 Et les gens étaient très généreux,
06:51 nous portaient beaucoup d'attention,
06:54 nous traitaient incroyablement bien.
06:56 Donc c'était vraiment un super moment.
06:57 Mais c'était bien de retourner à la maison également
07:02 et de retrouver un ancrage.
07:04 - Quand même, vous le précisez, ça.
07:08 C'est important.
07:09 L'album "On Every Street" sortira en 91
07:13 avec comme premier tube "Calling Elvis".
07:15 Je voudrais que vous me parliez de ce titre
07:17 qui marque un retour à ce moment-là
07:18 avec un public impatient, demandeur.
07:22 - Oui, "Calling Elvis",
07:27 elle se raconte toute seule, cette chanson.
07:31 C'était bon de revenir.
07:33 C'était bon pour le groupe entier d'ailleurs.
07:36 Le groupe a changé, la taille du groupe a changé.
07:39 Pour la tournée "Every Street",
07:42 le groupe était plus grand avec plus de musiciens.
07:45 Paul Franklin sur le pédale steel,
07:48 Demi Cummings aux percussions.
07:50 Il y avait vraiment un sentiment très différent sur cette tournée.
07:56 Elle a eu beaucoup de succès.
07:59 Elle a duré 18 mois.
08:02 Peut-être qu'elle n'avait pas l'énergie
08:04 de la tournée "Brothers in Arms".
08:08 - Un mot sur Mark Knopfler,
08:11 qui vous a fait confiance très vite.
08:13 Chris White, je voudrais que vous me parliez de cet homme
08:16 et de son impact sur ce groupe.
08:19 - Comme je l'ai dit, je travaillais avec Mark depuis un petit moment
08:22 avant de rentrer dans le groupe.
08:24 Il savait ce que je pouvais faire,
08:27 il savait comment je travaillais.
08:29 C'était super quand on est arrivé en répète,
08:32 par exemple sur "Romeo et Juliette",
08:34 il n'y a jamais eu de saxophone dessus avant mon arrivée.
08:37 On est arrivé en répétition,
08:40 on a commencé à répéter "Romeo et Juliette",
08:42 j'étais là, debout, sans rien faire.
08:44 Mark s'arrête de chanter à un moment donné,
08:47 donc j'ai commencé à jouer.
08:49 Et à la fin, il m'a dit "C'est super, on garde ça".
08:53 Il était comme ça, aussi généreux que ça.
08:56 Il était très heureux que les gens contribuent.
09:00 Donc ça, c'était super.
09:03 Pour la tournée de 85, "Buzzer Enormes",
09:06 il y avait deux nouveaux membres,
09:08 moi et mon très bon ami Jack Sonney,
09:11 qui est décédé il y a à peu près un mois.
09:14 Et on a été tous les deux très actifs sur scène.
09:18 On courait, on faisait des trucs.
09:21 Et moi, je parlais au manager de Dire Straits,
09:24 et on a parlé de la dernière semaine,
09:27 et lui trouvait que c'était un grand facteur
09:30 qui a aidé les choses.
09:33 J'espère, en tout cas.
09:35 - Quelle a été la plus grande force de ce groupe,
09:38 Dire Straits, selon vous, Chris Waite ?
09:41 - Mark avait écrit des chansons merveilleuses.
09:44 Il est un auteur-compositeur incroyable,
09:48 et un guitariste incroyable.
09:51 Donc si vous prenez le groupe dans son entier,
09:54 chacun était un musicien très accompli.
09:57 Il avait vraiment une énergie musicale incroyable.
10:00 Et je crois que c'est ça que le public voyait et cherchait.
10:03 On n'essayait pas juste de jouer les chansons
10:07 comme elles étaient sur le disque,
10:10 on essayait de leur donner vie en concert.
10:13 Et c'était la force de Dire Straits, je crois.
10:16 L'énergie qui ressortait des concerts live.
10:19 - En 1995, le groupe ne baisse pas dans les ventes,
10:23 que ce soit sur les ondes ou à la télé,
10:26 pourquoi ?
10:29 - Je crois que, comme tous les artistes,
10:32 le groupe était,
10:35 la tournée en Everest Street était vraiment très grande,
10:39 grosse équipe, gros orchestres, gros concerts.
10:42 Et je crois que Mark, je sais qu'il voulait faire quelque chose de différent.
10:45 Et il avait raison.
10:48 Aucun artiste ne peut continuer à faire la même chose en permanence,
10:51 il voulait faire quelque chose de différent.
10:55 C'est pour ça que ça s'est arrêté, je crois.
10:58 Et je crois que c'est OK.
11:01 - Comment vous l'avez vécu cette dissolution,
11:04 Chris White, sachant que vous étiez très attaché à ce groupe,
11:07 à cet esprit de groupe aussi, à cet esprit entre potes,
11:11 on ne va pas se mentir ?
11:14 - Nous, on était tous des musiciens freelance,
11:17 indépendants, toutes nos carrières se sont faites
11:20 de travailler avec des gens différents, moi, Joe Cocker,
11:24 Chris Stoberg, Paul McCartney, j'ai travaillé avec beaucoup de gens différents.
11:27 Donc on est habitués au fait que les choses existent
11:30 pendant un moment et puis que ça change et qu'on passe à autre chose.
11:33 C'est normal.
11:36 Et en fait, c'est assez sain, je crois, ça garde les choses en mouvement.
11:39 Donc ce n'était pas un problème.
11:43 Pas pour moi, en tout cas.
11:46 - Je voudrais que vous me parliez de Dire Straits Experience,
11:49 je voudrais savoir ce qui se passe sur scène,
11:52 il y a un appeint qui vous accompagne, Chris White,
11:55 vous reprenez les plus grands titres de Dire Straits,
11:59 il n'y a pas un qui n'existe pas sur cette scène
12:02 parce qu'ils sont tous réclamés systématiquement par le public.
12:05 Je voudrais que vous me parliez de ce show.
12:08 - Oui, ce qu'on fait,
12:11 c'est une célébration de cette musique.
12:15 Il s'agit de donner aux gens
12:18 l'expérience de ce que c'était
12:21 d'aller voir Dire Straits en 85, 86 ou 92, 13.
12:24 Et une des choses clés en ce qui concerne Dire Straits,
12:27 c'est ce que vous disiez auparavant,
12:31 que Marc était généreux avec sa musique sur scène tous les soirs,
12:34 on jouait les mêmes chansons,
12:37 mais elles seraient différentes tous les soirs.
12:40 Les choses iraient dans différentes directions
12:43 et Marc jouait quelque chose de différent à la guitare,
12:47 moi je le suis au saxophone, je le suivais au saxophone
12:50 et c'est ce qu'on fait avec le Dire Straits Experience.
12:53 Je crois que c'est important, ça garde les choses vivantes,
12:56 on n'est pas un groupe hommage
12:59 dans le sens où on n'essaie pas de jouer exactement le même solo,
13:03 la même note, on ne porte pas des bandes d'eau
13:06 dans les cheveux et des trucs comme ça.
13:09 Je crois que c'est la force du Dire Straits Experience,
13:12 il s'agit de présenter les choses comme elles étaient
13:15 avec les mêmes éléments de live.
13:19 - Ça vous présente quoi de monter sur scène,
13:22 d'être avec ce public,
13:25 de pouvoir continuer à porter ces chansons
13:28 qui souvent et systématiquement sont associées
13:31 à des souvenirs de vie ?
13:35 - Pour moi c'est super, j'adore jouer en concert.
13:38 J'ai passé la première partie de ma carrière
13:41 en studio autour de Londres,
13:44 à jouer sur les disques des autres,
13:48 sur les disques de beaucoup d'artistes,
13:51 j'ai eu beaucoup de chance,
13:54 mais c'est vrai qu'en concert c'est là où je suis le plus heureux.
13:57 Pour certaines personnes, les gens qui viennent me voir,
14:00 il y a deux groupes de gens,
14:03 et je m'en rends compte de plus en plus,
14:07 il y a des gens de mon âge et un peu plus jeunes
14:10 qui peut-être ont vu Dire Straits avant,
14:13 donc pour eux c'est un peu nostalgique ou quelque chose comme ça.
14:16 Il y a beaucoup de gens qui ont à peine 20 ans,
14:19 qui ont trouvé la musique peut-être sur Internet,
14:23 je ne sais pas,
14:26 mais en tout cas ils viennent, pas pour la nostalgie,
14:29 mais pour vivre l'expérience pour la première fois.
14:32 Et moi je trouve ça incroyable et assez surprenant,
14:35 je suis très reconnaissant pour ça.
14:39 - Un mot sur le public français, Chris White, obligatoirement,
14:42 vous faites 15 dates en France, à chaque fois c'est complet,
14:45 est-ce qu'elle vous parle, l'Olympia ?
14:48 - J'adore l'Olympia, oui absolument.
14:51 Notre premier concert en France était à l'Olympia,
14:55 Gérard Drouot nous a donné une chance,
14:58 au départ une seule chance,
15:01 il nous a dit "vous aurez un concert",
15:04 et il a mis en vente un an avant le spectacle,
15:07 et ça a été complet en un mois,
15:11 et puis il est revenu et il a dit "ok seulement vous pouvez faire une deuxième date".
15:14 Donc on est très très heureux de venir,
15:17 et en France, il se trouve que moi,
15:20 ma carrière de saxophoniste solo dans un groupe,
15:23 ça a commencé en France en 82 ou 83,
15:27 je jouais avec France Gall et Michel Berger,
15:30 donc je suis toujours très très heureux de jouer en France.
15:33 On a un public incroyable ici, merci à tous,
15:36 donc on est très heureux de jouer ici.
15:39 - Merci.
15:43 - Merci beaucoup Chris White d'être passé dans le monde de l'audit sur France Info,
15:46 vous parlez bien français, je suis sûr que vous pouvez faire mieux.
15:49 D'ailleurs, Strait Experience, un show qui va raviver des souvenirs,
15:52 soit 15 dates en France, vous passerez par l'Olympia
15:55 les 19 et 21 novembre prochains à Saint-Omer,
15:59 le 14 novembre, puis Amiens, Reims, Le Havre, Brest, Poitiers,
16:02 Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice et Montbéliard.
16:05 Merci beaucoup.