Nathan Smadja victime de harcèlement scolaire et fondateur de l'association Résiste, témoigne : «J'ai dû changer d'établissement [...] C'était une question de vie ou de mort».
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00:00 à mon père au bout de quelques mois.
00:02 -Au bout de quelques mois ? -Oui.
00:03 -Pourquoi vous l'avez pas fait avant ?
00:04 -Parce qu'on a un sentiment de honte,
00:05 on sait pas trop comment prendre la chose, on sait pas...
00:09 On a des intimidations de toutes parts de la part des harceleurs,
00:12 donc, en fait, on préfère ne rien dire.
00:14 -On se croit seul. -Bah, c'est même...
00:16 -On est seul. -On est seul.
00:18 Moi, j'étais face à 400 personnes
00:20 qui avaient soit rien à faire, soit voulaient ma mort.
00:24 -Quand vous en avez parlé au professeur...
00:26 -J'ai eu aucune réaction.
00:27 Il y a eu des rendez-vous avec mes parents.
00:30 J'étais le problème.
00:31 Je me rappelle d'un moment où on était dans la cour de récréation
00:34 et un élève vient me donner un coup de poing dans l'œil.
00:37 Je casse mes lunettes, évidemment.
00:39 Je vais voir la médecine scolaire qui me dit "Qu'est-ce que t'as encore fait ?"
00:42 -Ah oui. -Oui.
00:43 -Ça résume... -À peu près tout, je pense.
00:45 -À peu près tout.
00:46 Ça, c'était en 6e. -Oui.
00:48 -Qu'est-ce qui a fait que ça s'est arrêté ?
00:49 -J'ai dû changer d'établissement.
00:51 -Ah oui, c'est vous qui avez changé d'établissement.
00:52 -Oui, j'en pouvais plus. C'était une question de vie ou de mort,
00:55 de changer d'établissement.
00:56 Je suis parti dans le privé, hors contrat.
00:58 Je suis carrément sorti du système de colère lambda.
01:01 -Et là, tout s'est calmé.
01:04 Il y a eu une prise en charge. -Exactement.
01:07 -Les professeurs encadrent plus dans le privé.
01:09 -Oui, après, il y avait beaucoup plus de petits effectifs.
01:12 On était forcément moins...
01:14 Il y avait une certaine proximité avec les professeurs.
01:16 Aujourd'hui, je me bats pour faire de l'école publique
01:19 un lieu sain et serein.
01:21 [Musique]
01:25 [SILENCE]